Lettre à la mer

One-shot écrit dans le cadre de la cent trente sixième nuit du FoF (forum francophone), sur le thème Naif

Black Sails ne m'appartiens évidement pas mais j'ai hyper accrocher a la série et comme réintegration du FOf je prend un fandom jamais tester, celui de mes pirate préférer. Attention spoiler de la saison 3 et de l'épisode 9. La série étant génial je vous déconseil de lire si vous avez pas vue.

Je n'ai jamais eu peur, enfin si. D'un homme, quand j'étais enfant. Je pense que la peur que j'avais de lui m'empêchait à jamais de trembler comme une feuille. Même si c'est la peur de le revoir qui m'a poussé. Pousser à prendre la mer, pousser à avancer, à me battre, à gagner et à être le plus fort.

Mais cette peur m'a permis de ne plus craindre le reste. Rien n'est plus effrayant que le monstre de votre enfance. Parfois pas même la mort. Et aujourd'hui que je la regarde, je n'en n'aie pas peur. Je suis en colère. En colère contre moi, et pour une fois contre toi.

Eleanor, notre histoire aura marqué l'histoire de cette ile, je me souviens encore la première fois que je t'ai vue, petite fille de dix-sept ans, tes cheveux blonds voler autour de ton visage. Je me souviens souvent de ta détermination qui t'avait fait paraître naïve à mes yeux.

Naïve. Toi.

En y repensant, mon rire devient jaune. C'était moi le naïf de nous deux. Naïf de croire pouvoir te plaire, naïf de ne pas voir la manipulation dans ton jeu de séduction. Naïf de croire que tu étais du genre à tenir tes idéaux.

M'as-tu aimé un jour ? Je l'ignore.

En regardant le passé, je me vois comme une solution. J'ai toujours été ta solution après tout. Ta solution pour faire fuir barbe noir, aussi celle pour gérer tes ennemis ou alliés, bêtes noire que tu secouer comme seul argument d'autorité, je t'ai encore aidé face à Law, ou même pour être libre. J'ai été ton homme de main, ton garde du corps et maintenant qu'il le faut je suis ton bouc émissaire.

Qui était celle qui voulait rendre Nassau libre ? As-tu à ce point peur de la mort pour choisir aujourd'hui cette voie ? Je ne te hais même pas. Je te méprise.

Qui ,à part un lâche, pourrait trahir à ce point son propre rêve ? A trembler comme un drapeau dans le vent, et à tourner dès qu'il change de sens, tu en es devenue méprisable. Je me demande si tu soutiendra mon regard quand je serais sur la potence. Si tu trembleras quand je parlerais. Car tu sais que je vais parler n'est-ce pas ? Il est hors de question de laisser quoiqu'onques avoir peur de toi.

Tu m'as trahis plus d'une fois, j'ai été un dos large ou ranger tes couteaux. Et je te l'ai rendue, coup pour coup, par orgueil, par frustration, par douleur aussi. Souvent par douleur. Par ce que j'ai compris rapidement que tu ne m'aimais pas. Mais dès que je voulais m'éloigner, tu m'as fait espérer, espérer des jours plus calmes, un avenir non pavé de trahison. Et je t'ai pardonné. J'ai effacé certaine de tes dettes, par affection, par amour.

Celle-ci ne sera pas oublié. Ni excuser. Je mourrais en sachant que tu sauras mon mépris, et que l'amour qui t'as toujours sauvé est mort avant moi.

Moi, Charles Vane, capitaine du Rangers, je te méprise, et je te retire a jamais le droit de me contrôler, fut-ce un jour avant ma mort, je mourais libre.

Libre de roi, libre de loi, et à jamais libre de toi.

On dit trops souvent que l'histoire est écrite par les vainqueurs, et malheureusement je sais que c'est vrai. Mais la vérité, la vérité vraie est que tu ne m'as plus Aliénor, et que j'errais sur cette terre pour voir à quel point ce sacrifice te couteras bien plus à toi qu'à moi.

Et quand le monde t'avalera, quand il aura oublié ton nom face à tous les hommes derrière lequel tu te caches, sache que je partirais en paix. Je n'ai pas peur de la mort, Aliénor. Plus depuis longtemps.

Mais tu ne peux pas en dire autant.

Tu es terrifié, terrifié d'être insignifiant, terrifié d'être oublié. Et terrifié de mourir.

On ne se souviendra peut être que de mes actes, surement même que des plus horribles, on oubliera de dire mon but, on oubliera mes combats, on oubliera même que j'ai eu des amis.

Mais je me serais battu pour la liberté, pour l'espoir, et pour toi.

A jamais, Eleanor Guthrie, et que ta route soit courte.

_
En espérant que ça vous plaise. J'aime bien ce nouveau fandom et vous?