Une Sorcière à Forks

Hermione observait le paysage défiler en silence. Elle ne voulait pas penser au passé.

« On va bientôt arriver, » lui informa son oncle. « Tu as mangé quelque chose ? »

« Non. »

« Bella va faire le repas du soir alors. »

« Je lui donnerai un coup de main, » murmura la sorcière. « Est-ce qu'elle sait pour moi ? »

« Que tu es une sorcière ? »

« Oui. »

« Non. Elle ne sait pas. Je lui ai dit que tes parents et tes amis étaient morts lors d'un attentat terroriste et que tu faisais un choc post-traumatique et que de ce fait, tu devais rester avec nous le temps d'aller mieux. Elle a un peu rouspété le fait que vous partagerez la chambre mais elle a fini par accepter. »

« Ce ne sera que temporaire. Je peux très bien trouver un appartement en ville. »

« Pas à ton âge. »

« J'ai dix-sept ans ! »

« Tu es encore mineure, Hermione. »

« Je suis maj… grrr… foutues lois moldues ! »

« Je t'ai inscrite au lycée aussi. »

« De mieux en mieux. Moi qui espérais terminer ma scolarité à Ivelmorny… Je vais en avoir du rattrapage à faire. Ainsi que me renseigner si je peux suivre des cours par correspondance et voir où je pourrais faire mes devoirs que je ne pourrais de toute évidence pas faire à la maison. »

« Je suis désolé. C'est le mieux que je puisse faire. »

Hermione soupira et fixa à nouveau le paysage.

« Je sais, Charlie. »

« Et si jamais tu as besoin de quelque chose, tu peux venir me le demander, d'accord ? »

« Je sais. Merci, Charlie. »

Ils arrivèrent et Hermione avisa la petite maison en bordure de forêt. Elle fixa également les alentours par habitude prise durant la guerre avant de se laisser emmener à l'intérieur par son oncle.

« Tu ne risques rien ici, Hermione, je te le promets. »

« Je verrais avec le temps si je ne risque vraiment rien, Charlie. Dans un premier temps, je me sentirais probablement mieux en posant quelques charmes défensifs autour de la maison. »

« Je te laisserai faire ça ce soir. Bella va passer la soirée avec quelques amis. Ils vont voir un film au cinéma. »

« Okay. Cela me laissera le temps de m'installer. »

Ils pénétrèrent dans la maison et Hermione rencontra bien vite Isabella, dite Bella. Elle était de taille moyenne, de belles boucles brunes et des yeux noisette au regard intense. Elle lui tendit simplement la main.

« Bella. »

« Hermione, » répondit la sorcière sur le même ton en la serrant.

« Alors tu viens d'Angleterre ? »

« Ecosse mais oui. Et toi, tu as été élevée en Arizona comme quoi … on n'est pas du coin. »

Bella eut un sourire en coin, bref, avant de se tourner vers son père.

« J'ai déjà fait le repas pour vous deux. »

« Tu ne manges pas avec nous ? »

« Non, Alice vient me chercher plus tôt pour aller manger à l'extérieur avec Jasper. »

« Est-ce qu'il sera là ? »

« Papa, » soupira la Moldue. « Il faut que tu comprennes qu'Edward fait partie de ma vie. »

La jeune femme partit à l'étage se changer. Hermione posa simplement son sac et sa valise au pied de l'escalier, elle s'en chargerait plus tard. Mais l'ambiance semblait tendue. Elle ne connaissait pas tellement ce côté de la famille. Encore moins sa cousine, l'ayant vue en tout et pour tout deux fois dans sa vie et uniquement avant qu'elle apprenne qu'elle était une sorcière.

« La cohabitation risque d'être tendue, » soupira-t-elle en se dirigeant vers la cuisine.

« Non, je crois que ça ira, » rassura son oncle. « Elle n'aime juste pas que j'aborde le sujet de son petit ami. »

« Ah… En fait, c'est un peu toutes les filles comme ça, comme ça tu le sais. »

Il y eut quelques coups de klaxons et Bella partit en coup de vent.

xXxXxXx

Hermione vérifia à peine son sac, sachant parfaitement qu'il y avait dedans un bloc de feuilles et un bic. Elle s'assura juste qu'elle avait bien sa baguette dissimulée dans sa manche. Elle descendit ensuite les escaliers prendre un petit déjeuner.

« Tu sais, au lycée, il n'y a pas d'uniforme, » fit remarquer sa cousine sans même la saluer.

« Le collège où j'étais avant exige l'uniforme, » rétorqua simplement la sorcière en haussant des épaules. « La force de l'habitude. Est-ce que c'est loin d'ici ? »

« Vingt minutes en voiture. »

« Okay… tu me conduis ? »

« Seulement cette fois. Après tu iras par tes propres moyens. »

« Ca marche. »

Cela arrangeait Hermione. Même si elle ne savait pas conduire, elle pourrait toujours transplaner. Ce n'était pas un souci. Pas du tout même. Elle serait plus à l'aise ainsi.

Le chemin jusqu'au lycée se fit en silence et une fois sur place, Bella lui indiqua rapidement où aller pour avoir toutes les indications nécessaires et un plan des lieux. Mais après Poudlard, un véritable labyrinthe mouvant, avait-elle vraiment besoin d'un plan. Non, pas vraiment.

Ses options étaient simples : littérature française, littérature anglaise, français, espagnol, latin, math3, sciences3. A cela s'ajoutait le cours de sport. Tellement différent de Poudlard… Et tellement moldu aussi. Ce serait, étrangement, tellement ennuyeux.

Sa cousine avait des options scientifiques, donc elle ne la verrait pas de la journée. Ou peut-être à la cantine. Cela n'avait que peu d'importance. Ce dont elle ne s'attendait pas, par contre, c'était le flash de lumière qu'elle se prit en plein visage. Comment Harry faisait pour …

'Non, ne pense pas à lui !'

« Tu es la nouvelle, c'est ça ? » lui demanda un jeune homme de grande taille, le genre geek. « Hermione Granger ? »

« Oui, c'est moi. Si tu pouvais éviter de me photographier, cela m'arrangerait. Je n'aime pas être aveuglée. »

Elle relâcha son poignet. Sa baguette resta bien dans sa manche. Elle n'était pas en danger.

« Oui, désolé. Je m'appelle Eric. Et voici mon amie Angela. Si tu veux, on peut te guider. »

« Si vous avez du temps à perdre. »

« Excuse-le, » sourit Angela, une jeune femme aux cheveux clairs. « On est dans une petite ville ici. Nous n'avons pas souvent de nouvelles têtes. Juste avant toi, c'était Bella Swan. »

« Oui, c'est ma cousine. »

« Vraiment ? Elle ne parle jamais de toi. »

« En même temps, elle ne traine plus trop avec nous mais avec les Cullen, Angie… »

Hermione observa un instant les deux Moldus discuter entre eux avant de soupirer.

« Excusez-moi, mais je préférerais éviter d'arriver en retard à mon premier cours. »

Elle partit en les laissant là. Ses cours de la matinée furent suffisamment intéressants pour attiser sa curiosité et lui faire un peu oublier la guerre. Elle resta calme et studieuse, fidèle à elle-même et prit comme toujours beaucoup de notes.

Quand vint le temps de midi, elle suivit le troupeau d'élèves avec calme jusqu'à la cantine où elle prit un simple sandwich et un fruit. Elle s'installa à une table seule à côté de la fenêtre et observa la nature et la forêt de l'autre côté.

Elle nota, comme elle l'avait fait dans chaque classe, les sorties ainsi que tout ce qui serait susceptiblement un danger pour elle. Elle ne vit rien d'alarmant et commença à déjeuner.

Soudain son regard tomba sur sa cousine qui était en compagnie de quelques autres personnes. Elle se figea en reconnaissant immédiatement ce qu'ils étaient. Des vampires… Elle en avait suffisamment combattus pour savoir les reconnaître au premier coup d'œil. Beaux, la peau pâle, attirants, … un camouflage pour dissimuler une machine à tuer avide de sang.

Elle se leva et se dirigea immédiatement vers sa cousine.

« Bella, il faut qu'on parle, » dit-elle simplement tout en gardant les vampires à l'œil.

« Plus tard. »

« Non. Maintenant. »

« Tu veux parler de quoi ? » fit la Moldue en soupirant alors qu'elle lui faisait un signe de s'asseoir juste à côté d'une armoire à glace.

Hermione avisa la chaise libre un instant avant de s'y installer avec reluctance. Il y avait de toute façon quelque chose qui clochait avec ces vampires… Mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Quoi qu'il en était, elle était prête à sortir sa baguette si nécessaire.

« Est-ce que tu as seulement conscience du merdier dans lequel tu t'es fourrée ? » demanda la sorcière.

« Je me demande bien lequel. Et puis, quand bien même ce serait le cas, en quoi cela te concerne ? On se connait depuis quoi ? Vingt-quatre heures ? Tu ne penses quand même pas qu'on est les meilleures amies du monde ? »

« Non. Je ne le pense certainement pas. Mais je suis prête à sortir ma cousine moldue suffisamment stupide pour tomber dans le piège de séduction d'aussi grands prédateurs que sont ces gens ! »

Elle vit les vampires se tendre avec une légère satisfaction.

« Qui es-tu pour te permettre de nous insulter ainsi ? » demanda la blonde à l'air pincé qui faisait penser légèrement à Drago Malfoy.

« Hermione Granger, » rétorqua-t-elle simplement. « Et je n'ai pas peur de vous ni des êtres de votre espèce. »

« Mais de quoi tu parles, Hermione ?! » fit soudain Bella.

« Cela fait combien de temps que tu les fréquentes ? »

« Cela doit faire un an et ils sont parfaitement fréquentables. Pourquoi tu viens chercher les embrouilles ? »

Hermione s'assura, en grande partie pour le secret magique, que personne ne les entendait alors qu'elle se penchait.

« Tu ne vas quand même pas me dire qu'en un an, tu n'as rien remarqué d'étrange avec eux ? »

« Okay… C'est ton premier jour dans ce lycée ! Tu les vois pour la première fois ! En l'espace de dix minutes, qu'est-ce qui te permet de dire qu'ils sont étranges ?! »

« Tu n'as vraiment rien remarqué ? Ils ne mangent pas, ils ne boivent pas, ils ne sont jamais fatigués… »

Bella s'immobilisa un instant, cherchant ses mots.

« Alors tu as remarqué et cela ne t'a pas frappé que cela pouvait… »

« Tu ne sais pas de quoi tu parles. »

« Bien au contraire. »

« Et de quoi est-ce que tu parles dans ce cas ? » demanda la blonde aux airs de Malfoy.

Hermione lui lança un regard de défi.

« Je ne te suggère pas de penser que je serais ton prochain repas, vampire, » murmura-t-elle avec assurance. « J'en ai détruit plus d'un et des plus coriaces que toi. Touchez à ma cousine et je vous fais brûler jusqu'aux cendres ! »

Elle se leva et sortit de la cantine avec son sac. Des vampires à Forks. Des vampires qui tournaient autour de sa cousine. Ce n'était vraiment pas bon. Elle allait devoir se montrer prudente et surtout faire des courses. Elle regarda sa montre. Elle avait encore un cours. Elle pourrait les faire après. Elle avait encore quelques économies.

xXxXxXx

Hermione marcha au milieu de la foule de Pentacle Street. Elle rangeait ses achats réduits dans son sac à main alors qu'elle se dirigeait vers la zone de transplanage. Livres de magie, ingrédients, quelques bricoles quelconques ainsi que des denrées alimentaires. Elle avait encore sa tente. Elle s'en servirait comme espace de travail pour tout ce qui concernait la magie.

Elle transplana directement pour la forêt, juste derrière la maison de son oncle et rentra dans la maison. Elle sortit quelques bière au beurre qu'elle rangea dans le frigo puis elle s'attaqua ensuite immédiatement à ses devoirs pour s'en débarrasser.

Charlie rentra et déposa son arme dans le vestibule.

« Cela a été, au lycée. »

« On va dire ça, » répondit Hermione en posant son bic. « Et j'ai déjà fini mes devoirs. Je suis aussi allée à Pentacle Street. J'ai fait quelques achats et je me suis renseignée pour suivre des cours de magie par correspondance. Je vais devoir prendre rendez-vous avec la directrice. »

« Tu ne vas pas faire ta magie dans la maison, j'espère. »

« Techniquement, je ne peux pas. Vous êtes moldus, Bella et toi. Et même si tu es au courant, je ne suis pas autorisée à l'utiliser devant vous à moins d'y être contrainte. Secret magique, blablabla… les règles habituelles. Non, j'ai une tente. Je ferais ça à l'intérieur, à l'abri des regards. »

Elle se leva et sortit une bouteille du frigo et la décapsula.

« Où est Bella ? » demanda ensuite Charlie.

« Je ne sais pas. La dernière fois que je l'ai vue, c'était à la cantine avec le clan Cullen. »

« Tu l'as prévenue qu'elle ne devait pas t'attendre ? »

« Non, et de toute façon, elle m'a larguée sur le parvis de l'école et j'ai dû me démerder toute seule. Elle ne m'aime pas. Et je dois dire que vu qui elle fréquente, c'est réciproque. »

« Que veux-tu dire ? »

« Je n'ai pas confiance aux Cullen. »

« Ce sont pourtant une famille plus que fréquentable. Le père est un brillant médecin de l'hôpital du coin. »

« Un médecin ? T'es sérieux ? »

« Très sérieux. Carlisle Cullen est le meilleur du coin. »

Hermione réfléchit un instant à cela. Peut-être que … Non ! Les vampires étaient des monstres buveurs de sang ! Elle but une gorgée de sa bière au beurre en silence alors qu'elle entendait la porte d'entrée s'ouvrir. Elle tendit la main droite, prête à sortir sa baguette. Elle relâcha la pression en ne voyant que Bella… et son vampire. Ils se tenaient la main. Son petit-ami… Le vampire la fixait aussi, la détaillait, mais ne faisait rien à part parler poliment avec Charlie.

Il y avait une sorte de compromis apparemment. Les deux pouvaient se voir à la seule condition que Bella rentre à la maison à seize heures tapantes. Parfait.

« Je monte, » fit la sorcière. « J'ai encore l'une ou l'autre chose à ranger. Et puis, je vais aller faire un tour des environs. »

« On peut, peut-être, te faire visiter et te montrer les lieux intéressants du coin, » proposa Bella avec un sourire qu'elle identifia immédiatement comme faux. « Tu en penses quoi, Papa ? On peut ? Ou je suis toujours consignée ici quand Edward est là ? »

« Ca passe pour cette fois, mais seulement parce qu'Hermione est en milieu étranger pour le moment. »

« Merveilleux, » maugréa la sorcière qui était déjà dans les escaliers. « Je ne pourrais même pas faire ce que je voulais… »

Elle monta rapidement les escaliers et récupéra sa tente pour la glisser dans son sac à main. Avec un peu de chance, elle pourrait semer les deux rapidement. Elle retourna ensuite au rez-de-chaussée et salua son oncle avant de sortir, sans aucune considération des deux autres.

Elle entendit juste vaguement Charlie dire à Edward de ne pas prendre son manque de contact social pour lui. Choc post-trauma…

'Tu es bien gentil, Charlie, mais cela n'a rien à voir !'

Elle s'éloigna rapidement et tourna au coin de la rue. Là, s'assurant qu'il n'y avait personne pour la voir, elle se désillusionna et se lança un sort de silence. Même les oreilles ultra-sensibles d'un vampire ne pourraient pas la détecter. Elle retourna alors auprès de la maison et s'assura de la survie de son oncle et de sa cousine. Cette dernière avait déjà disparu avec son vampire et Charlie était dorénavant devant la télévision à regarder un match de base-ball une bière à la main.

Alors ce Edward et Bella étaient quelque part à sa recherche. Invisible, elle sourit. Elle pouvait finalement s'installer en forêt pour planter sa tente et placer tout autour nombreux sortilèges pour se faire son espace à elle.

Elle s'enfonça alors à travers les arbres à la recherche d'un endroit parfait. Elle marcha longtemps et gravit moultes collines. Elle trouva finalement un endroit parfaitement défendable à flanc de falaise, là où aucun Moldu ne s'aventurerait. Elle posa son sac au centre et traça un cercle comme elle en avait pris l'habitude pendant un an. Puis elle planta enfin la tente et installa toutes ses affaires.

« Home Sweet Home, » soupira-t-elle, enfin sereine maintenant qu'elle était dans un lieu où personne ne pourrait jamais la trouver.

Ce serait son havre de paix, son sanctuaire. Comme toujours. Et une fois installée, elle commença à préparer quelques potions pour son usage personnel : potions de soin, aiguise-méninges, pimentine, … tout ce qui lui venait à l'esprit qui lui semblait essentiel. Cela lui prit une bonne partie de la soirée.

Une fois fini, et remarquant que le ciel s'était assombri, elle rentra à la maison de son oncle en transplanant. Elle mangea à peine et monta se doucher et se coucher, non sans garder proche d'elle sa baguette par question de sécurité.

xXxXxXx

« Eh ! Eh ! Réveille-toi ! »

La violence avec laquelle la couverture lui fut enlevée ainsi que la voix froide de sa cousine la firent réagir au quart de tour. Elle sortit sa baguette et s'attaqua immédiatement à elle. Ce qu'elle n'avait pas prévu par contre, c'était la main glacée qui l'arrêta et la plaqua contre le mur. Elle croisa le regard ambre et froid du vampire.

'Une petite minute…. Ambre ?! Mais les vampires ont les yeux rouges !'

« T'es cinglée, ma parole ! » s'indigna Bella.

« Shhh… moins de bruit ! Ou Charlie va se réveiller. »

« Voilà qui serait intéressant, » commenta Hermione avec assurance. « Je suis prête à passer pour une folle qui vient de se réveiller d'un cauchemar si cela peut te faire partir. »

« Aucun son ne sortira de ta bouche, » murmura le vampire en serrant un peu plus les doigts.

La respiration d'Hermione fut partiellement coupée.

« Maintenant, tu vas répondre à nos questions, » continua Edward.

« Va brûler en enfer ! »

Elle s'assura qu'elle avait sa prise bien assurée sur sa baguette. Heureusement que même si Bella était là en cet instant, la loi l'autorisait à se défendre face au danger. Elle réfléchit rapidement à ce qui pourrait faire lâcher prise à ce monstre. Elle agita son poignet et une flamme apparut.

Le vampire la lâcha sur le champ. Hermione toussa et se massa la gorge alors qu'elle reprenait peu à peu une respiration normale.

« Je vais prévenir Charlie, » dit-elle en se dirigeant vers la porte.

Edward lui coupa la route. Elle le stupefixa. Le vampire tomba au sol, inconscient.

« Edward ! » s'exclama Bella. « Qu'est-ce que tu lui as fait ?! »

« Ce qu'il fallait. Charlie ! »

Hermione alla frapper à la porte de la chambre de son oncle. Elle l'entendit grogner quelques instants avant de sortir en pyjama.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » bâilla-t-il.

« Un intrus dans notre chambre. » Charlie passa immédiatement en mode Shérif. « Je l'ai neutralisé, » ajouta la sorcière en faisant un simple geste avec sa baguette.

« Je croyais que tu étais d'accord pour ne pas t'en servir, » maugréa son oncle en pénétrant dans la chambre. « Ah … Edward. Evidemment. »

« Oui, je l'ai dit, mais c'était avant d'apprendre qu'il y avait un clan de vampires dans cette foutue ville ! »

« Je te demande pardon ?! »

« Cette fille est dingue, Papa ! Un vampire ? Sérieusement ?! »

« Hermione ? »

La sorcière se dirigea vers son sac et sortit son couteau en argent. Elle s'approcha du vampire stupefixé et lui entailla la main. Ou du moins tenta.

« Voilà une preuve qu'il est vampire, Charlie, » fit-elle simplement alors qu'elle fusillait sa cousine du regard. « Et Bella est parfaitement au courant et veut juste protéger tout le clan Cullen. Heureusement, j'ai pu reconnaitre leur nature au premier regard. J'en ai vus suffisamment pour ça. »

« Ils ne sont pas dangereux ! » s'exclama alors Bella.

« Des vampires ? Pas dangereux ?! Ce sont des buveurs de sang ! » contra la sorcière en faisant un geste vers la créature.

« Ils sont végétariens ! »

« Impossible ! »

« Mais puisque je te le dis ! »

« Doucement les filles. Cela devient compliqué pour moi, » dit Charlie en levant les mains. « Hermione, combien de temps avant qu'il ne se réveille ? »

« Il se réveillera quand je l'aurais décidé. Mais je préférerais le détruire. »

« NON ! »

« Hermione ? N'y a-t-il pas une autre alternative ? Même si je n'apprécie pas beaucoup Edward, il n'est pas spécialement un mauvais garçon… vampire… peu importe. »

« Charlie, des vampires sont des buveurs de sang. Ils tuent les humains pour se nourrir. »

« Pas les Cullen ! » contra Bella en se redressant pour protéger le vampire stupéfixé de son corps. « Ils ont un régime alimentaire strictement animal ! Cela se voit à leur regard ! »

Hermione fixa la Moldue avec les sourcils froncés. Elle avait effectivement remarqué quelques instants plus tôt la différence.

« Que veux-tu dire ? » demanda-t-elle avec froideur.

« Leurs yeux sont des nuances d'ambre-noisette, » répondit Bella. « Ils ne sont pas dangereux ! Maintenant, quoi que tu aies fait à mon petit-ami, réveille-le ! »

« Très bien, » soupira la jeune femme. « Mais pas sans protection !Incarcerem ! »

Des cordes s'enroulèrent autour du corps du vampire, étroitement serrées. Hermione s'assura de la solidité des liens avant de passer sa baguette au-dessus du visage d'Edward.

« Enervate, » murmura-t-elle, tendue.

Edward ouvrit les yeux et se redressa vivement avant de s'agiter contre les cordes bien qu'incapable de s'en libérer.

« Ah … » soupira d'aise la sorcière. « J'adore les bienfaits de la magie. »

« Libère-moi ! » cracha le vampire.

« Fais-le tout seul, si toutefois tu en es capable, vampire. » Elle se redressa et fixa son oncle. « Voilà, il est réveillé, » dit-elle. « Mais au moindre faux pas, je le réduis en cendres, c'est clair ? »

« Parfaitement, Hermione. Edward, tu vas répondre à mes questions. Et pas de mensonges. Es-tu oui ou non dangereux pour ma fille ? »

« Non. Je l'aime, monsieur. » La sorcière renifla dédaigneusement. « C'est vrai. Au départ, j'étais parti pour la protéger de mon monde mais c'était avant que Victoria ne revienne ici pour tenter de tuer Bella. Partir a été ma plus grande erreur. »

« Exister est ta plus grande erreur, » siffla Hermione.

« Ce n'est pas … tout à fait faux, » admit la créature, surprenant la jeune femme.

Elle releva un sourcil.

« Développe. »

« Je n'ai jamais aimé ce que je suis. Pas plus que ceux de mon clan. Carlisle nous a sauvés de la mort. Nous ne sommes pas dangereux pour Bella ou pour n'importe quel autre humain, sinon nous ne vivrions pas parmi vous. »

« Je trouve qu'il a craché le morceau un peu trop facilement, » commenta la sorcière, les sourcils froncés. « Qu'est-ce que ça cache ? »

Le vampire échangea un regard avec Bella avant de fixer le shérif.

« C'est parce que je lis dans les pensées, » répondit-il.

« Un legilimens ? » s'étonna Hermione. « Intéressant. »

« Etrangement, je ne lis pas dans les tiennes. »

« Parce que je les tiens protégées par habitude. Que sais-tu exactement de moi ? »

« Essentiellement ce que j'ai lu dans l'esprit du Shérif, » répondit-il. « Plus ce que j'ai vu ce soir. »

« Donc, en gros, tu ne sais que les bases. Rien de vraiment concret. »

« Tu es une sorcière … »

« Ouah… Un vrai scoop ! Mais encore … ? »

« Hermione… »

« Libère-moi. Tu as ma parole que je ne ferais jamais de mal à ta famille. Il en va de même pour mon clan, je m'en porte garant. »

« Hermione, libère-le, » ajouta Bella d'une voix froide.

« Je veux une assurance de la part de toute ta famille, Edward, » fit alors le Shérif. « Je me sentirai plus à l'aise ainsi. »

« Charlie ! »

« Hermione, ce n'est pas toi qui m'as dit que tu as été pendant un temps amie avec un Loup-Garou ? »

« Oui mais … » Elle soupira en levant les yeux au ciel. « Très bien ! Je le relâche. S'il vous arrive quelque chose, je m'en lave les mains ! »

Elle libéra le vampire d'un coup de baguette et sortit de la chambre.

« Où vas-tu ? » demanda ensuite son oncle.

« Voir les aurors. Il y en a deux qui ont transplané dans le périmètre. Ils voudront savoir pourquoi j'ai fait usage de magie devant des Moldus. Mais comme Mistinguett ici présente fréquente des vampires, il va falloir vous ajouter sur la liste des personnes ayant connaissance de la magie parce qu'il est hors de question que je reste officiellement dans un lieu purement moldu avec des créatures magiques potentiellement dangereuses autour de moi ! »

Elle ronchonna alors qu'elle descendait les escaliers et sortait rencontrer les membres du MACUSA venus pour l'interroger.

xXxXxXx

Hermione était dans la voiture de son oncle. Ce dernier suivait celle d'Edward. Bella ronchonnait sur la banquette arrière, rouspétant qu'elle aurait préférée être dans la voiture de son petit-ami. Charlie ne voulait rien entendre tant qu'il n'avait aucune certitude. Et sa fille rageait.

« Tu la crois elle plutôt que moi ?! » s'indignait-elle.

« Elle, c'est une sorcière, Bella ! » s'était-il exclamé avec une légère colère. « Et elle a vécu une guerre ! Elle a combattu des sorciers et des créatures dangereuses ! Alors oui je la crois en ce moment plus que toi ! Tout simplement parce que c'est son monde et non le mien ! »

Depuis, Bella ne faisait que foudroyer sa cousine du regard et ronchonner. Quand la voiture s'arrêta à quelques pas de la villa des Cullen, Charlie coupa le contact et observa sa nièce.

« Au moindre problème…, » commença-t-il.

« Je vous transplane tous les deux dans mon repère. »

« Ton repère ? »

« Je me suis trouvé un petit endroit sympa où j'ai planté une tente protégée par des sortilèges. Et si cela ne marche pas, j'ai toujours le MACUSA. Après ma discussion avec les aurors, vous êtes maintenant sur la liste des Moldus pouvant voir des événements magiques. Je peux en faire autant que je le désire. Merlin, merci. » Elle tourna son regard vers la maison et avisa tous les visages aux fenêtres. « Tu es sûr que tu veux des réponses, Charlie ? On peut très bien partir et j'oubliette Bella. Elle ne se souviendra pas de son vampire. »

« Je t'interdis ça ! Je ne l'oublierai jamais ! »

« Dix galions que tu l'oublies, » ricana la sorcière. « J'ai confiance en mes compétences en sortilèges. Charlie ? »

« Non, je connais bien Carlisle. Du moins, je connais bien l'homme qu'il parait être à l'hôpital. C'est quelqu'un de bien. Je voudrais lui laisser sa chance. »

« Très bien. Mais au moindre écart, c'est le transplanage. »

Elle sortit de la voiture et marcha quelques pas, attendant son oncle. Elle veilla à toujours rester à portée de bras et de préférence un pas devant lui, baguette sortie. Elle ne sentait pas à son aise avec un clan d'autant de vampires. Elle était maintenant dans leur repère, loin de la sécurité d'un milieu moldu empli de monde. Ce n'était pas la même chose que la cantine du lycée. Mais elle avait déjà vaincu des vampires. Elle savait qu'elle pourrait recommencer si nécessaire. Pour elle, la guerre n'était pas vraiment finie. Pas dans sa tête. Ce pourquoi les médicomages l'avaient diagnostiquée comme ayant un syndrome post-traumatique. Ce qu'elle trouvait sincèrement exagéré. Elle était juste devenue un poil paranoïaque, comme Maugrey, à ne pas confondre.

Vigilance constante !

Un homme blond ouvrit la porte et héla le vampire qui leur avait servi de guide.

« Edward ? Qu'est-ce qui se passe ? Alice est mystérieuse depuis près d'une heure. »

« Rassemble tout le monde dans le salon Carlisle, » répondit évasivement l'amant de Bella. « C'est une histoire de dingue. »

Le regard du patriarche Cullen glissa sur les Swan et sur Hermione avant de les inviter cordialement à entrer, bien qu'intérieurement intrigué. Rapidement, ils arrivèrent tous dans un salon clair en face d'une baie vitrée donnant sur la forêt.

« Edward, Bella, » fit Jasper, mal à l'aise, alors qu'il fixait Hermione et Charlie. « Est-ce qu'on pourrait avoir une explication. »

« Ils savent, » répondit Edward. « Cette … femme … l'a dit au Shérif. »

« Tu plaisantes ?! » s'exclama Rosalie avant de gronder.

Cela eut comme réaction que Charlie portait la main à son pistolet sans pour autant le sortir et que la sorcière faisait sortir sa baguette d'un geste vif.

« Rosalie, je te déconseille de mettre cette femme en colère, » fit un petit lutin avec un sourire.

« Elle vient de trahir notre existence ! Et Dieu seul sait comment elle le sait ! »

Sa voix était sèche et tout en elle respirait la colère bien qu'avec un air de …

« Merlin…, » soupira la sorcière. « Tu me fais penser à vieil ennemi avec ce comportement. Une vraie Malfoy. Je ne serais même pas choquée que tu sois apparentée… » Elle s'avança d'un pas et s'interposa entre son oncle et les vampires. « Pour répondre à vos questions, vampires, je suis une sorcière et je déteste les êtres sanguinaires dans votre genre ! »

« Hermione ! Ils ne sont pas sanguinaires ! » s'exclama Bella avec colère. « On te l'a déjà dit ! »

« Tu n'as pas vécu ce qu'elle a vécu, Bella, » dit calmement Charlie. « Elle a bien plus d'expérience que toi. »

« Foutaises ! Elle n'est même pas majeure et a juste perdu ses parents ! N'en fais pas une martyre non plus ! »

« Non, ce n'est pas ça, » dirent Edward et Jasper d'une même voix, l'un parce qu'il le lisait vaguement dans l'esprit du Shérif et l'autre parce qu'il le lisait dans les sentiments de la sorcière.

« C'est une combattante, » continua d'ailleurs l'empathe. « Cela se voit à sa posture et sa confiance en ses compétences. »

« Et pour ses compétences, elle peut nous mettre à terre, » maugréa Edward en se souvenant de l'épisode de la chambre un peu plus tôt dans la soirée.

« Foutaises, » ricana Emmett. « C'est une brindille. »

« La brindille te défie de venir l'attraper, vampire, » rétorqua avec suffisance Hermione qui avait un sortilège de bouclier sur le bout de la langue.

L'armoire à glace eut un sourire amusé et fonça tête la première pour cueillir cette humaine à qui il n'avait aucune intention mauvaise et fut surpris de percuter un mur invisible.

« Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-il.

« Un bouclier, » répondit nonchalamment la sorcière en posant une main sur sa hanche, l'autre tenant toujours sa baguette. « Et je peux faire bien plus…, » ajouta-t-elle avec une pointe de menace.

« Hermione ! » avertit Charlie en fixant sa nièce. « Nous ne sommes pas ici pour faire de la provocation mais pour avoir une garantie ! »

« Quelle garantie ? » demanda alors Carlisle.

« Que nous ne sommes pas dangereux, » répondit Edward. « Cette jeune femme semble bien connaître notre espèce et a combattu contre quelques vampires qui lui voulaient de toute évidence du mal. »

« Les vampires sont des buveurs de sang, » grogna Hermione. « Ils tuent pour se nourrir et ils aiment ça. »

« Pas tous, » répondit Carlisle. « Je suis le patriarche de ce clan et je puis t'assurer qu'à part Jasper qui a été pendant un temps de l'autre côté de la ligne avant de se convertir, nous n'avons pour ainsi dire jamais chassé l'être humain. Ou si c'est arrivé, car les accidents arrivent aux jeunes esprits, jamais sans remords. »

Il avait terminé cette phrase en fixant Edward qui grimaçait légèrement.

« Ah… Donc Mr l'Innocent n'est pas si innocent… »

« Je n'ai jamais prétendu être innocent, » siffla Edward bien qu'avec un regard coupable. « Mais je n'ai pas apprécié l'expérience… Entendre les pensées de mes victimes me rendait malade ! »

« Carlisle, » fit soudain Rosalie qui fusillait toujours Hermione du regard. « Nous avons déjà un sursis avec les Volturi en ce qui concerne Bella. Là, ils vont vraiment nous tuer si cela s'ébruite ! Nous avons des lois ! Le secret doit être préservé ou ce sont nos têtes qui vont sauter ! »

« Il y a aussi des lois du secret dans le monde d'Hermione, » fit Charlie, bien qu'un peu hésitant.

Il se tourna d'ailleurs vers cette dernière.

« Tu expliqueras mieux que moi. »

Elle soupira.

« Cela remonte au XVII siècle. Suite à une énième chasse aux sorcières, le code international du secret magique a été instauré et quiconque l'enfreint sans bonne raison risque gros auprès de son gouvernement et des aurors. Il y a rien à dire de plus à ce sujet. Mais vu ce qu'ils sont il n'y a pas vraiment de secret à préserver même s'ils ont été Moldus autrefois. Enfin, techniquement, même vampires, ils sont toujours des Moldus… »

« Des Moldus, jeune fille ? » demanda Esmée, les sourcils froncés.

« Des hommes comme Bella et moi, » répondit Charlie. « Sans le moindre pouvoir. »

« Nous avons des pouvoirs, » rétorqua Edward.

« Tu as un don, ce n'est pas pareil, » rétorqua la sorcière. « Tu ne sais que lire les pensées, moi j'ai de véritables pouvoirs. Je peux faire pratiquement tout ce que je désire d'un coup de baguette si j'en ai l'énergie. »

« Je sens que l'on va s'amuser avec toi, Hermione ! » sautilla Alice qui débordait de bonne humeur.

« Qu'est-ce qu'il a, le Lutin sur pattes ? » demanda la Gryffondor, le sourcil relevé.

« Ne faites pas attention à l'exubérance d'Alice, » sourit Carlisle, amusé. « Parfois, c'est un mystère même pour nous. Mais nous ne voudrions pas qu'il en soit autrement. C'est rafraichissant et cela égaie notre longue existence. »

Le Shérif se pinça l'arête du nez en soupirant. Il en apprenait beaucoup en une soirée.

« Vous semblez épuisé, Charlie, » commenta Carlisle.

« J'ai eu une longue journée et Hermione m'a réveillé pour m'avertir qu'un petit comique s'introduisait dans la chambre de ma fille. Je ne m'attendais pas que cela aille jusqu'à la révélation de la présence d'une famille de vampires vivant ici… »

« Il n'y a pas que des vampires, » marmonna Bella.

« Et qu'est-ce qu'il y a d'autres ? » demanda alors Hermione qui l'avait entendue.

« Des Loup-Garous, » répondit Edward dans un grognement. « Des êtres pas très fréquentables. »

Bella soupira.

« Ce n'est pas parce que tu ne les aimes pas qu'ils ne sont pas fréquentables, Edward… Jacob est un vieil ami. »

« Les loups-garous sont en général inoffensifs, sauf en période de pleine lune. J'espère qu'ils se terrent dans leur tanière durant cette période. »

« Euh… non pas vraiment, » fit Carlisle en se grattant la tempe. « C'est même tout le contraire. Mais en général, ils restent sur le territoire de la Push pour protéger la tribu des êtres comme nous. »

« Il va falloir que j'aille y faire un tour pour juger de ça aussi, » fit pensivement la sorcière. « Mais sincèrement, d'un point de vue personnel, choisir entre des vampires et des loups-garous, c'est clairement les loups-garous ! »

« Ah oui …, » fit Rosalie, mauvaise. « Ces sales bêtes sont imprévisibles et dangereuses. Contrarie-s'en une et tu as toute la meute sur le dos et ils se transforment vraiment pour un rien ! »

Hermione fronça les sourcils. Cela ne collait pas vraiment avec la description d'un loup-garou mais elle ne pouvait vraiment commenter tant qu'elle ne rencontrait l'un d'entre eux.

« Bon, je crois que cela suffit pour ce soir, » fit Charlie. « Hermione, nous rentrons. Je suis épuisé et je dois me lever tôt demain. »

« Tu arriveras à conduire dans ton état ? » demanda Bella.

« L'un de nous peut vous ramener, » proposa aimablement Carlisle.

Hermione se tendit à l'idée d'être dans le même habitacle, en présence d'une de ces créatures, même si elles se prétendaient inoffensives.

« Et si tu te téléportais ? » proposa alors Alice, faisant relever le sourcil de la sorcière. « Tu ramènes ta famille chez vous et l'un de nous ramène la voiture. Cela semble un meilleur compromis où tout le monde serait plus à l'aise, non ? »

La sorcière y réfléchit un instant avant de tendre le bras à son oncle.

« Tiens fermement mon bras, » dit-elle simplement. « Toi aussi, Bella. »

« Même pas. En rêve. »

« A ta guise, fais-toi bouffer, je m'en balance. Casse-croûte ! »

« Ils ne sont pas comme ça ! »

« Laisse, Bella, » fit alors Jasper avec calme. « C'est son instinct qui parle. Je crois que je la comprends. Un peu… Il va falloir du temps pour que nous acceptions certaines choses et il en est de même pour elle de toute évidence. »

« Toi, tu me plais bien, » fit la sorcière avec un sourire en coin. « Si tu n'étais pas un vampire, on pourrait peut-être s'entendre. » Elle se tourna vers Alice le lutin. « Et le terme exact est transplanage, » ajouta-t-elle avant de disparaitre avec son oncle dans un pop discret.

Elle réapparut dans la maison Swan quelques kilomètres plus loin et aida Charlie à s'asseoir sur une chaise le temps qu'il se remette de la sensation. L'homme avait envie de vomir.

« Avec l'habitude, on ne le sent plus, » dit-elle simplement en revenant avec un verre d'eau.

Son oncle la remercia et but quelques petites gorgées avant de soupirer.

« Quelle nuit ! »

« Bienvenue dans mon monde, Charlie, » soupira la sorcière. « Moi qui espérais avoir la paix, loin du danger, c'est raté. »

« Le Dr Cullen a dit qu'ils n'étaient pas dangereux et je suis porté à le croire. Je le fréquente depuis des années… »

« Un vampire reste un vampire, » soupira-t-elle. « Mais d'accord, je leur laisse leur chance. Je n'ai de toute façon pas le choix. »

« Je vais me coucher. Je suis éreinté. »

« Je vais ajouter quelques protections autour de la chambre pour éviter quelques intrusions à l'avenir et je vais faire de même. »

« Il va falloir que j'ai une discussion avec Edward sur le fait de venir dans la maison des autres sans y être invité. »

« Techniquement, Bella l'y invite, Charlie. »

« Alors remonter les bretelles de Bella sera aussi une chose à faire. Mais pas ce soir… Bonne nuit, Hermione. »

« Bonne nuit, Charlie. »

xXxXxXx

La semaine se passa sans encombre, les Cullen respectant et gardant leurs distances avec Hermione. Cette dernière n'avait pas demandé pourquoi et n'allait certainement pas le faire. Plus loin elle se tenait des vampires, mieux elle se sentait. Elle allait simplement en cours et elle rentrait faire ses devoirs.

Elle était assise en cuisine à manger tranquillement quand elle entendit Edward l'appeler. Surprise, elle se leva et se dirigea dans le salon bien que toujours instinctivement sur ses gardes.

« Oui ? »

« Est-ce que c'est normal, ça ? » demanda le vampire en pointant la fenêtre.

Elle regarda au travers et vit une chouette avec une lettre dans le bec. Elle eut un sourire en coin, amusée. Elle pouffa même deux fois alors qu'elle ouvrait la fenêtre et récupérait le courrier. Elle avisa le cachet.

« Ilvermorny, » murmura-t-elle en ouvrant l'enveloppe.

Elle parcourut les lignes avec rapidité, un sourire bien plus heureux s'affichant sur son visage.

« Super ! » s'exclama-t-elle en se dirigeant rapidement vers les escaliers.

« Est-ce que ça va ? » demanda Bella en avisant sa cousine si joyeuse. « Tu as l'air… différente. »

« Pas plus que d'habitude, » répondit la sorcière en haussant des épaules.

« Qu'est-ce qu'il y a dans cette lettre qui te met de si bonne humeur ? » demanda Edward en rejoignant sa compagne.

« Rien qui ne te concerne, v… Edward. »

Elle avait du apprendre à les appeler chacun par leur prénom pour ne pas vexer sa cousine. Cela n'avait pas été trop compliqué mais elle restait toujours sur ses gardes en la présence de l'un d'entre eux. Elle entendait encore la voix de Maugrey lui crier dans les oreilles 'Vigilance constante !'

Quoi qu'il en était, elle avait des courses à faire car elle était acceptée comme étudiante à l'école américaine, et tout cela par correspondance ! Elle rayonnait de plaisir. Enfin une lueur positive après les horreurs des derniers mois.

xXxXxXx

« Dis, Hermione, tu as vu mon chemisier ? » demanda la Moldue en retournant sa chambre.

La sorcière assise sur son lit avec un livre de runes sur les genoux secoua la tête.

« Non, désolée. A quoi il ressemble ? »

« Rouge avec un léger décolleté. »

« Rouge comment ? »

« Vraiment … rouge sang. »

Hermione grimaça mais jeta un coup d'œil autour d'elles. Elle n'avait jamais vu le vêtement jusqu'à présent mais ne vit rien qui ne s'approchait de la dite couleur. Elle retourna à son livre en secouant la tête.

« Bon tant pis, » soupira Bella. « Va pour le bleu. »

« Dans mon ancienne école, le bleu était la couleur de la maison de la sagesse et de l'intelligence. »

« Et le rouge ? »

« La hardiesse et le courage, » sourit la sorcière. « Et tu en as une fière représentante juste devant toi. Gryffondor pure et dure. »

« Ouais… super… A plus, la Sorcière. »

« Au revoir, le Goûter, » rétorqua Hermione, amusée, avant de se replonger dans son livre.

Ce dont elle ne s'attendait pas, ce fut de voir débarquer Edward quelques secondes plus tard en trombe, le regard inquiet.

« Edward ?! Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda Bella, surprise par le comportement de son compagnon.

« Il y a eu un vampire dans la maison. »

Hermione releva un sourcil.

« Oui, toi, gros malin, » rétorqua-t-elle. « Et on frappe avant d'entrer. »

« Non pas moi, » fit le vampire. « Un inconnu. »

Cela fit réagir la sorcière qui inspecta immédiatement ses barrières. Il n'y avait pourtant personne à l'intérieur. Personne à part Edward, Bella et elle-même. Et elle ne les avait pas senties non plus changer, à aucun moment, pour la prévenir d'un danger sur sa famille. Mais à cause de la relation de Bella avec un vampire, elle avait été obligée de s'abstenir d'une protection. Alors peut-être…

« Quoi qu'il en soit, il n'est pas là maintenant, » dit Hermione d'une voix un peu plus tendue. « Par mesure de sûreté, tes visites à l'intérieur de la maison ne seront plus possibles Edward, ni à aucun membre de ta famille. Plus aucun vampire ne pourra rentrer dans la maison d'ici ce soir. Je vais placer le bouclier que je voulais mettre dès le départ quand j'ai appris votre existence. »

« Quoi ?! »

« Bella, là, il s'agit de notre sécurité. Si je peux facilement mâter un vampire, ce n'est ni ton cas, ni celui de Charlie ! Alors tu n'as pas ton mot à dire ! »

« Elle a raison, » fit Edward, surprenant la sorcière. « Mieux vaut ça pour votre sécurité en attendant que l'on tire tout cela au clair. » Il se tourna vers Hermione. « Est-ce que tu peux juste attendre que Jasper vienne ? Dans ma famille, il est le seul qui a le plus d'expérience en tant que traqueur. »

Hermione hocha la tête.

« Vas-y, il faut de toute façon que je relise un bouquin pour lancer le sortilège, » dit-elle en sortant un livre de son sac en perle.

Dans les cinq minutes qui suivirent, Alice et Jasper arrivèrent dans la chambre et l'inspectèrent, ainsi que le reste de la maison. Puis le blond partit dehors dans les bois avec Edward tandis qu'Alice restait avec Bella. Elle avait reçu l'ordre de l'amener à la villa Cullen.

« Tu viens avec nous Hermione ? » demanda Alice. « Comme ça tu seras au courant dès que nous aurons du nouveau. »

La sorcière sembla y réfléchir quelques secondes avant d'hocher la tête.

« Je vous y rejoins, » dit-elle plutôt. « Je place d'abord les protections autour de la maison et je laisse un mot à Charlie. »

« Tu vas le faire paniquer, » refusa Bella.

« C'est plutôt le fait de ne pas savoir qui va le mettre dans tous ses états, » rétorqua Hermione. « Alice, je vous conseille de sortir maintenant, je lance les sortilèges. »

Les deux femmes partirent pour la villa Cullen, laissant la Gryffondor à son acte de magie.

xXxXxXx

Charlie,

Il y a un petit ennui. Une personne, un vampire, s'est introduit dans la maison pendant notre absence et on ne sait pas pourquoi. Ce n'est peut-être rien mais autant en avoir le cœur net. Je pars aux nouvelles chez les Cullen, je reviendrai avec Bella.

Bisous,

Hermione.

Elle relut rapidement la lettre avant de finalement la laisser sur la table de la cuisine. Elle ferma les yeux et l'instant suivant, elle se trouvait devant la villa Cullen, surprenant Rosalie et Bella mais pas Alice.

« Comment tu fais cela ? » demanda la première.

« Magie, » répondit Hermione en haussant des épaules. « Des nouvelles ? »

« Les garçons ne sont pas encore rentrés, » informa Alice. « Mais ils ne vont pas tarder. Entre. »

La sorcière retint un soupir mais obtempéra. Elle n'était pas à l'aise mais elle pouvait bien les supporter sans trop de soucis. Ils étaient constamment en contact avec des humains et personne ne savait pour eux, leur nature. Ils étaient juste considérés comme légèrement étranges et renfermés, sans plus.

Elle s'installa dans le canapé, gardant sa baguette à portée de main et attendit. Elle sourit quand Esmée vint leur apporter un thé pour elle et un café pour sa cousine.

« Merci … Esmée, » dit-elle.

« De rien, Hermione. Cela me fait plaisir. » La vampire sembla hésiter quelques secondes. « Ne vous inquiétez pas. Ils vont très vite trouver qui a pénétré votre maison. »

« Ce n'est pas pour moi que je m'inquiète Esmée. Je sais me défendre. C'est plutôt pour Bella et Charlie. Eux, ils sont sans défense contre les vampires. »

« Mouais…, » bouda Bella.

Et pour une fois, elle ne lui donna pas tort. Et elle devait admettre être aussi frustrée qu'elle.

« Qu'avez-vous réellement vécu, Hermione ? » demanda ensuite Esmée. « Jasper et Edward ont une très grande estime de vous. »

« J'ai vécu une horrible guerre qui opposait deux camps. Les sorciers puristes, conservateurs et racistes contre … eh bien… les gens qui protègent et valorisent les les personnes comme moi. »

« Comme vous ? »

« Ma famille est moldue, Esmée. Je suis la première sorcière. Ce qui fait de moi une Née-Moldue. Je suis une moins que rien pour ceux qu'on appelle Sang-Pur, de purs sorciers depuis des générations. » Hermione soupira, retenant au mieux ses larmes alors qu'elle repensait au passé. « J'ai… j'étais… J'avais des amis… Ils se sont battus et … Harry devait combattre le chef de ces sorciers puristes. Il avait été désigné avant même sa naissance par une prophétie. Lui, Ron et moi avons partagé de grandes aventures et affrontés de terribles dangers durant toute notre scolarité… Et nous avons fui… et combattu ensemble… Jusqu'à la fin. »

Bella et Esmée, mais aussi Rosalie, Alice et Carlisle qui les avaient rejointes, écoutaient l'histoire de la sorcière.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? » demanda la cousine d'Hermione.

« Ce qui se passe dans toute guerre, » répondit Hermione. « Il y a des morts. Harry est mort de la main de Voldemort. Neville a détruit le dernier artefact qui permettait à ce salopard de rester … en quelque sorte… immortel. Mais il est mort dans la déflagration de l'horcruxe. Et j'ai vu Ron … » Elle secoua la tête et essuya les larmes qui perlaient son visage. « Je l'ai vu mourir dans les bras d'un vampire ! »

« C'est pour ça que tu nous détestes autant, » comprit Rosalie en venant s'asseoir à côté d'elle. « Tu aimais ce garçon et l'un des nôtres te l'a pris. »

« Ron n'a même pas eu le temps de se défendre parce qu'il essayait de sauver une de nos amies… Et moi, j'étais déjà occupée à repousser des acromantules… je ne pouvais pas… Il y avait tellement de malheur… d'horreur… de sang ! J'ai perdu tous mes amis ce jour-là. Ils sont tous morts ! »

Elle ne put plus se contrôler et éclata en sanglot dans les bras de Rosalie. Cette dernière qui avait été très hostile envers la sorcière montra cette fois son côté protecteur. Elle serra doucement Hermione dans ses bras pour la consoler. Elle comprenait enfin, comme tous les autres, l'attitude surprotectrice de la jeune femme pour sa famille quand elle avait remarqué la présence de tout un clan de vampire. Elle avait perdu beaucoup dans une guerre où des vampires combattaient justement…

Hermione était brisée…

Quand Edward et Jasper arrivèrent, la sorcière s'écarta et essuya son visage avec sa manche. Elle sortit également l'instant suivant un flacon de son sac et le vida d'une traite. Le gout était comme le goudron mais elle se sentit mieux l'instant suivant.

« Qu'est-ce que c'est ? » demanda Carlisle, curieux.

« Potion calmante. Prenez cela un peu comme… » Elle soupira, pensive. « Un antidépresseur, un remède contre la panique, ou … Tout ce qui peut potentiellement nous faire disjoncter. Cela nous permet de rester calme et d'avoir les idées un peu plus claires. Mais mieux ne pas en abuser. Je n'en prends que rarement pour éviter la dépendance. C'est une drogue à long terme. Et ça, pour s'en débarrasser… C'est une vraie galère… »

« Tu as déjà vécu ça ? »

« Non mais Harry oui. Je l'ai vu sombrer là-dedans quand il avait quinze ans. Il venait de perdre son parrain dans la guerre et avec tout ce qu'il avait sur les épaules, ce que les gens demandaient de lui comme sacrifices, prestances… C'était trop pour un adolescent. Cela lui a pris six mois pour se départir de cette dépendance et uniquement grâce à un bon Maître en Potions et le soutien de ses amis. Et accessoirement, une promesse de ne pas donner mes notes pour lui faire réussir ses examens. Cela a eu le mérite de lui faire peur, » termina-t-elle avec un petit sourire nostalgique.

« Tes notes ? »

« J'étais l'intello de la classe. Je suis l'insupportable Miss-Je-Sais-Tout. Enfin, c'était peut-être un peu abusé mais je lisais beaucoup et je voulais tout apprendre. Je suis assez contente de l'avoir fait sinon nous n'aurions jamais survécu jusqu'à nos dix-sept ans, mes amis et moi. Nous serions morts à onze… »

« La vie de sorcière semble bien dangereuse, » commenta Rosalie.

« Cela a l'air amusant, » ajouta Emmett.

« Parfois, » admit Hermione avec un sourire un peu plus espiègle.

Et à raison, elle venait de changer la couleur des cheveux du vampire pour un rose fushia sans agiter sa baguette ou prononcer le moindre mot. Les autres Cullen se retinrent quelques instants de rire mais quand Bella le remarqua, elle ne put en faire autant. Elle emmena toute la famille dans son hilarité.

« Qu'est-ce qui se passe ? » demanda l'armoire à glace, les sourcils froncés. « Qu'est-ce que j'ai manqué ? »

Alice répondit à sa question en lui apportant un miroir à la vitesse de l'éclair. Emmett resta choqué un instant devant son reflet avant de sourire. Hermione annula le sort d'un moulinet de la main et les cheveux d'Emmett reprirent leur teinte sombre.

« Au moins, maintenant, on sait comment se faire teindre les cheveux, » commenta Alice en sautillant.

« Uniquement si je suis dans les environs, consciente et que j'ai assez d'énergie pour maintenir le sortilège en place, » contra la sorcière en levant un doigt. « C'est peut-être un sort de base mais sur le long terme, cela peut drainer pas mal d'énergie. Surtout quand c'est appliqué sur quelqu'un d'autre que soi-même. »

Elle finit par boire son thé et se tourner vers Edward et Jasper.

« Alors ? » demanda-t-elle.

« L'odeur disparait à trois kilomètres au sud de la maison Swan. Le vampire est monté en voiture. Nous n'en savons pas plus. »

« Alice ? » demanda Bella à son tour.

« Je n'ai rien vu, je regrette. Aucune décision à ton encontre n'a été prise. Ni contre Hermione, je le crains. »

« Comment fonctionne tes visions ? » demanda la sorcière.

« Tout dépend des décisions prises. Et le futur n'est jamais acquis parce qu'elles peuvent changer. Mais là je n'ai aucune vision parce qu'aucune décision n'a été prise. »

Hermione avisa sa tasse de thé et finit par soupirer. Elle n'y croyait pas vraiment mais cela pourrait peut-être marcher. Elle sortit un vieux livre de son sac.

« Bella. Prends un thé, » dit-elle en sortant une boîte avec du thé noir en vrac.

« Je n'aime pas le thé. »

« Eh bien disons que je ne te laisse pas le choix. On va tenter quelque chose. Même si je suis plus que nulle là-dedans. »

« C'est risqué ? » demanda Edward, tendu.

« De faire ça ? Non. Enfin, Bella va peut-être se brûler un peu la langue à boire le thé chaud mais sans plus. »

« Tu vas faire quoi ? » demanda Alice.

« Divination. »

Bella accepta finalement l'expérience et but un thé bouillant. Hermione la fit retourner sa tasse sur une soucoupe pendant qu'elle feuilletait son vieux manuel de Lever le voile du futur. Elle retrouva le chapitre concernant les feuilles de thé ainsi que tous les symboles que l'on pouvait retrouver et interpréter.

Au bout de cinq minutes, elle prit la tasse et l'observa quelques secondes. Ce qu'elle y vit la fit soupirer et refermer le manuel sans même chercher. Elle reposa la tasse et se prit le visage dans les mains.

« Hermione ? » firent les vampires, les sourcils froncés.

« Encore ce maudit chien fantôme, » murmura la sorcière.

« Un chien fantôme ? » demanda Alice.

« Qu'est-ce qu'il signifie ? » demanda Edward.

« C'est un mauvais présage. Harry l'avait toujours au-dessus de sa tête. Le Sinistros, c'est comme ça qu'on l'appelle. Je n'y croyais pas vraiment à l'époque. Et j'avoue être encore septique à ce sujet mais … Le Sinistros est un présage de mort. »

Hermione avisa sa tasse et soupira. Tant qu'elle était dans le mouvement, pourquoi pas. Elle se fit un thé à elle aussi et le but rapidement. Elle posa la tasse retournée sur la soucoupe et attendit.

« Je peux ? » demanda Bella en la montrant.

« Attends cinq minutes mais oui, si tu veux. »

« Il ne faut pas être une sorcière pour … ? » commença Rosalie.

« Faire de la divination, » termina Hermione avant de secouer la tête. « Non. Ce sont les feuilles de thé qui sont particulières ici. « N'importe quel Moldu peut lire l'avenir dans les feuilles de thé. Enfin en théorie. Ce ne sont que des symboles à interpréter. Mes amis et moi, on le faisait de temps en temps pour rire et se détendre… »

« Vous riez de l'avenir ? Alors que cela pouvait être sombre ? » s'étonna Carlisle sans comprendre.

« On avait l'habitude d'entendre des prophéties de mort autour d'Harry. A chacun de ses cours, le professeur Trelawney prédisait sa mort. A la longue, cela faisait rire parce qu'il était toujours en vie. Mais elle était un peu … folle, je pense. » Elle se tourna vers sa cousine et lui tendit son manuel de divination. « Tu peux maintenant. »

Alice attrapa l'ouvrage et s'installa à côté de Bella. Elles observèrent ensemble les dessins faits dans la tasse. Hermione attendit patiemment tandis qu'elle voyait les pages du manuel tourner rapidement.

« Alors…. Il y a une sorte de croix bizarre là, » fit la Moldue en se tournant vers le manuel.

« Ici, cela dit que tu subiras des épreuves et des souffrances, » fit Alice en montrant un symbole dans le livre.

Elle se pencha ensuite sur la tasse.

« Ca, on dirait un œil… hmmm… Tu es observée. Mais c'est assez neutre comme symbole. »

« Et ca, c'est pas un soleil ? » demanda Bella. « Regarde. »

« De la joie, » répondit Alice. « Et ça l'animal, on dirait un loup… »

Elle feuilleta les pages avant de poser son doigt sur le dit symbole. Mais Hermione riait déjà, crispée.

« Laisse-moi deviner… Sinistros ? »

« Oui… »

« C'est le même que Bella, » nota Edward. « Quelles sont les probabilités pour qu'il y ait dans deux tasses différentes le même symbole ? »

« Avec la magie, il n'y a pas de probabilité, » répondit Hermione en secouant la tête. « Ce sont les feuilles de thé qui sont … magiques, je vais dire. Elles viennent de Roumanie. » Elle soupira. « Mais je ne suis pas choquée… Pas vraiment. La question à mille gallions maintenant est : comment vais-je mourir ? J'ai l'impression d'être Harry en ce moment… »

Elle se laissa aller contre le dossier du canapé et resta dans ses pensées durant les instants qui suivirent. Elle se rongeait les ongles alors qu'elle réfléchissait à la prédiction dans les feuilles de thé. Sa cousine avait le Sinistros et elle aussi. Ce n'était pas bon signe. Pas du tout même.

« Qu'est-ce qui te dérange le plus dans cette prédiction ? » demanda Jasper qui n'avait pas du tout bougé.

« L'œil. »

« Ce n'est pas un symbole néfaste selon ton manuel, » fit remarquer Alice.

« Oui mais le Sinistros et la croix évoquent la souffrance et la mort. Du coup, ce n'est pas très positif. Maintenant, est-ce le problème avec le vampire ou bien est-ce que c'est mon passé qui me rattrape ? »

« Ta guerre ? » demanda Jasper. « Mais tu n'as pas dit qu'elle était finie ? »

« Des Mangemorts se sont enfuis. Qu'ils désirent se venger pour la mort de leur Maître ne serait pas étonnant. Ce ne serait pas la première fois … » Elle ricana. « Et après on me croit parano… »

« Tu l'es ? »

« Non. Juste extrêmement vigilante. Et … sûrement traumatisée aussi mais tant que j'arrive encore à cloisonner, ça ira, je crois. »

« Si jamais vous souhaitez parler, Hermione, » fit Carlisle avec un sourire en passant une main autour de la taille de son épouse. « Nous serons une bonne écoute. »

« Merci, Carlisle. » Elle tourna ensuite son regard vers sa cousine. « Toi, le Goûter, tu ne me quittes plus d'une semelle ? »

« Quoi ?! Pourquoi ?! »

« Parce que je peux nous emmener au loin en l'espace d'une demi-seconde à condition que tu sois près de moi. Je refuse que ma cousine meure, même si elle me déteste. »

« Je ne te déteste pas. Tu es juste … Collante et surprotectrice. Mais je crois que je commence à comprendre pourquoi. Tu en as bavé. »

« Plus que tu ne l'imagines… »

« Bon, je crois que cela fait beaucoup d'émotions pour ce soir, » dit Esmée avec un sourire. « Et si on se détendait ? »

« Hermione, tu nous montres un autre tour de magie ? »

« Bella, tu joues aux cartes avec moi ? » demanda la Sorcière.

« Pourquoi moi ? »

« Parce que je ne jouerais jamais à la bataille explosive avec des vampires. Ils ont l'esprit bien trop rapide et l'œil bien trop vif pour pouvoir apprécier ce jeu à sa juste valeur. Contre toi, ce sera plus amusant. Mais je te rassure, je suis nulle à ce jeu. »

« D'accord. Mais juste par curiosité. »

Hermione sortit alors son jeu de cartes et elles jouèrent ensemble, la sorcière appréciant les petits sursauts de sa cousine et l'agitation des vampires au bruit des explosions.

xXxXxXx

Hermione se réveilla en sursaut quand elle entendit Bella hurler. Elle attrapa sa baguette et lança un lumos. La lueur bleutée éclaira toute leur chambre. Charlie déboula en courant avec une batte de baseball avant de soupirer lui aussi de soulagement. Il n'y avait personne.

« Bella, est-ce que ça va ? » demanda le Shérif.

« Je … je ne suis pas sûre, » répondit la Moldue avant de se tourner vers sa cousine.

« Quoi ? » fit Hermione en bâillant.

« Je crois… je crois que je sais qui est derrière toute l'histoire. »

« Quelle histoire ? » demanda Charlie.

« Tu as vu les infos hier soir, non ? » demanda la Sorcière. « A propos de Seattle. »

« Les meurtres ? »

« Oui. Ce sont des vampires. Une armée de Nouveaux-Nés. Et les Cullen sont le seul clan à la ronde. S'ils sont là, c'est pour eux. Bella, que crois-tu avoir compris ? »

« Victoria. Elle connait le pouvoir d'Alice. Et quand tu connais le pouvoir de ton ennemi … »

« Trouver une parade est d'autant plus facile, » comprit Hermione dont le cerveau commença à tourner. « Les visions d'Alice varient en fonction des décisions. Comme aucune n'a encore été prise, elle ne peut être mise au courant des intentions. Et donc… cela pourrait poser problèmes. Qui est cette Victoria ? »

« Une vampire. Edward a tué son compagnon l'an dernier. Et selon Laurent, elle veut se venger. »

« Et qui est Laurent ? »

« Un vampire aussi. Mais aucune importance, les Quileutes l'ont tué. » Bella se leva et enfila un pull pardessus son pyjama. « Il faut prévenir les Cullen. »

« Et le téléphone ? » proposa Charlie. « Il est deux heures du matin, Bella. »

« Les vampires ne dorment pas, » firent les deux jeunes femmes d'une même voix.

« Mais ce n'est pas le cas des êtres humains normaux, alors maintenant au lit ! »

« Je suis majeure, Papa. Je fais ce que je veux, » contra Bella.

« Il en va de même pour moi, » ajouta Hermione.

« Tu n'as que dix-sept ans… »

« La majorité est à dix-sept ans pour les sorciers. Il a juste été décidé par des psychomages que je sois gardée par un membre de ma famille parce que je suis soi-disant instable en plus d'être parano. C'est tout. Du coup, on va chez les Cullen. Ce n'est pas comme si nous avions école demain. »

« Vous avez école demain, jeunes filles… »

« Demain, c'est samedi, Papa… »

« J'abandonne… Entre mon travail de shérif, les vampires et les sorciers, moi, Charlie Swann, simple humain, j'abandonne et je vais me coucher. Bonne nuit, les filles. »

« Bonne nuit, Papa. »

« Bonne nuit, Charlie. »

Hermione fit un signe de main à son oncle avant de soupirer. Elle attrapa les premiers habits qui lui tombèrent sous la main et s'habilla. Bella en fit autant.

« Retiens ta respiration. »

« Pourquoi ? »

« Hors de question que nous y allions en voiture avec un psychopathe vampire dans la nature. On transplane. »

La Moldue soupira mais obéit alors qu'elle prenait la main d'Hermione. La sorcière se focalisa sur sa destination et les deux jeunes femmes y apparurent l'instant suivant devant la villa Cullen. Bella porta immédiatement la main à sa bouche, malade.

« Ca va passer, » fit la sorcière désolée.

Bella vomit dans l'herbe avant de redresser lentement la tête, mauvaise.

« Mouais… C'est passé, » maugréa-t-elle tandis que les vampires sortaient, intrigués. « Plus jamais. »

« Je ne peux te le promettre, navrée, » sourit sa cousine en attirant à elle un verre des Cullen qu'elle remplit d'eau avec sa baguette. « Tiens. »

« Merci. »

« Les filles, vous allez bien ? » demanda Esmée, inquiète.

« Oui, » répondit immédiatement la Sorcière. « C'est Bella. Elle pense avoir compris pourquoi Alice ne voit rien. Cela aurait un rapport avec une certaine Victoria que vous auriez déjà croisée. »

Le visage des Cullen se crispa à l'unisson dans une expression entre l'inquiétude et la colère. Cela faisait presque peur à voir.

« Entrez, » invita Carlisle avec malgré tout amabilité. « Vous nous expliquerez tout ça devant un café. »

« Du thé pour moi, Carlisle, » sourit Hermione. « Merci. »

Les deux humaines rentrèrent dans la villa et Bella expliqua son rêve et ce que son inconscient avait réussi à lui expliquer. Si la source était complètement aberrante pour eux, l'idée en soi n'était pas si délirante. L'explication tenait la route. Et Victoria connaissait effectivement le pouvoir d'Alice puisque James connaissait justement la voyante depuis qu'elle était apparemment humaine. De là à imaginer qu'elle laissait un autre prendre les décisions à sa place pour contrer le pouvoir n'était pas si difficile. La vampire était intelligente et ne reculerait devant rien pour accomplir sa vengeance.

Hermione et Bella passèrent le restant de la nuit sur place et, pour une fois, la sorcière dormit à poings fermés. Bien mieux que depuis des mois. Elle soupçonnait qu'un certain empathe n'était pas étranger à ce phénomène. Elle le remercia discrètement d'un hochement de tête quand elle mangea avec sa cousine le petit déjeuner anglais qu'Esmée avait préparée pour eux.

xXxXxXx

Ils étaient tous à la cantine à discuter … de magie avec Hermione, des aspects les plus anodins de son monde en réalité, quand Alice eut une vision.

« Si je n'étais pas sorcière, je la prendrais pour une barge avec ce regard, » commenta Hermione avant de boire une gorgée de son soda. « Alors ? » fit-elle ensuite en se tournant vers Edward.

« La décision a été prise. L'armée va se déplacer vers Forks. Mais toujours aucun signe de Victoria. »

« On sait ce qu'ils veulent ? »

« Nous, » répondit le télépathe. « Tous les Cullen. Ainsi que Bella. »

« Ouais donc même si j'évacue Bella cela n'en finira jamais … » Hermione soupira. « Je déteste les plans qui nécessitent des appâts. »

« Nous n'avons encore fait aucun plan, » répliqua Bella. « Comment peux-tu dire qu'il y aura un appâts. »

« Parce qu'elle connait le coup d'une bataille, » répondit Jasper à la place de la Sorcière. « Et même si ce sera très risqué, ce sera notre unique chance d'attraper les vampires qui te veulent du mal. »

« C'est certain, » continua Edward, la mâchoire crispée. « Car il se passe l'un de tes chemisiers pour en sentir l'odeur. Ce sera sur toi qu'ils fonceront. »

La table resta silencieuse un moment, le temps qu'Alice réémerge de sa vision. Cela permit à Hermione réfléchir.

« Sauf si …, » commença-t-elle avant de tapoter la table avec énergie. « J'ai une idée. »

« Laquelle ? » demandèrent les vampires et Bella d'une même voix.

« Ils vont suivre l'odeur de Bella, n'est-ce pas ? »

« Oui. »

« Alors pourquoi ne pas décider du lieu où elle ira et puis, je dissimule son odeur pour que plus aucun vampire ne la sente. »

« Tu peux faire ça ? » s'étonna Jasper. « Tu peux faire en sorte que les humains ne sentent pas aussi… »

« Je peux tout faire tant que j'en ai la force et la créativité, » sourit Hermione. « De plus, là je n'ai même pas de créativité car je l'ai déjà fait pour échapper à un loup-garou. Ils ne pourront pas du tout la sentir. Ce sera comme si elle n'existait pas. Par contre, ils pourront l'entendre et la voir si elle se trouve sur le terrain. Mais là encore, avec moi, cela peut être tiré à notre avantage… »

« Hors de question que tu ailles au combat, Hermione, » coupa la Moldue.

« Bella, mon ange, je ne te demande pas la permission. J'affrontais déjà un mage noir que tu n'étais pas encore au lycée alors … J'ai affronté bien pire que des vampires. Bien pire. » Elle soupira. « Et puis, il y a pire comme façon de mourir, tu ne crois pas ? Là, ce serait me sacrifier pour quelqu'un que j'aime. Mais je te rassure, on ne tue pas si facilement Hermione Granger. »

Sur ces mots, la cloche sonna et tous durent se séparer pour aller suivre leurs cours.

xXxXxXx

Elles se tenaient dans l'immense clairière entourée de la forêt bordant Forks, non loin de la montagne. L'air était doux et le temps presque beau. Pas trop de vents et pas de pluie. C'était presque un miracle pour l'état le plus pluvieux des Etats-Unis. Elles se tenaient là en attendant que leur clan de vampires fasse … quoi qu'ils fassent. C'était un truc de vampires après tout. Mais malgré cela, la Sorcière commençait à les apprécier. Ils n'étaient pas comme les monstres qu'elle avait combattus l'année précédente.

« Hermione, tu n'es pas obligée de faire ça, tu sais, » fit Bella.

« Bella, » soupira-t-elle. « J'ai déjà tout perdu dans la guerre. J'ai perdu mes meilleurs amis, j'ai perdu mes parents. J'ai perdu … la possibilité de fonder une famille. »

« Quoi ? »

Hermione souleva le bas de son T-shirt et montra la cicatrice qu'elle avait sur le ventre.

« Elle va jusqu'à ma cuisse. »

« Oui, je sais. Je l'ai vue. Tu m'as dit … »

« Je t'ai dit le mensonge que je dis à tous les Moldus. J'ai eu un accident. Maintenant tu sais la vérité. J'ai vécu la guerre. J'ai combattu. Et malheureusement… certains sorts, en particulier ceux issus de la magie noire, peuvent causer d'énormes dégâts. Pour moi… même si j'ai survécu… disons qu'à part vivre, je n'ai pas beaucoup de perspectives d'avenir qui soit autre que le travail. Alors laisse-moi faire comme je l'entends. J'ai trop perdu. Je ne laisserai pas cela se reproduire. Pas si je peux faire quelque chose pour l'en empêcher. Et des vampires, je pense pouvoir gérer. »

Elle rit quelques instants alors qu'elle remettait une mèche de cheveux de sa cousine derrière son oreille.

« Bon d'accord. Je n'approuve pas la nature de ton compagnon mais soit. Tu as choisi. C'est ta vie, Miss Goûter. Mais je peux voir comment Edward te regarde. Comment les Cullen te considèrent. Tu es leur famille. Ils sont prêts à beaucoup pour te protéger. Et moi aussi. C'est aussi simple que cela. Laisse-nous te protéger. » Elle sortit un bracelet de sa poche. « Et en parlant de protection, j'aimerais que tu portes ça sur toi. »

« Qu'est-ce que c'est ? »

« C'est un portoloin d'urgence que j'ai fait. J'ai demandé l'autorisation au MACUSA pour le faire. Il t'emmènera immédiatement à l'endroit que je considère le plus sûr. »

« Et qui est ? »

« Mon école. Tu atterriras dans le bureau de la directrice. Elle est au courant également et est prête à t'accueillir en cas de nécessité. De là, retrouver les Cullen ne te sera pas difficile. Tu sais comment les recontacter. Et puis, même si ce ne sera potentiellement pas le cas, les sorciers pourront sans problème les retrouver. »

Bella inspira profondément et serra sa cousine dans ses bras, les larmes aux yeux. Hermione sourit alors qu'elle la serrait en retour.

« Je t'aime Bella, » murmura-t-elle. « Et je te protégerai quoi qu'il m'en coute. »

« Il en va de même pour nous, » ajouta Rosalie en arrivant derrière la Sorcière.

« Par le caleçon de Merlin ! » s'exclama cette dernière. « Ne jamais arriver par derrière ! Tu ne veux définitivement pas finir en chalumeau ! »

Cela amusa beaucoup la vampire. Hermione secoua la tête en soupirant. Elle se tourna ensuite vers sa cousine et lui fit un sourire.

« Pour activer le portoloin, il te suffira de dire le prénom de mon meilleur ami. Tu seras emportée l'instant suivant en sécurité à l'autre bout du monde. »

« D'accord. »

La Sorcière hocha la tête et fit quelques pas dans la clairière, en direction des arbres. C'était à son tour d'assurer un certain périmètre mais à sa façon. Des défenses magiques…

xXxXxXx

Hermione observait les arbres. Elle sentait ses barrières petit à petit être traversées. Cela la chatouillait désagréablement de l'intérieur. Elle n'aimait pas ça.

« Ils sont vraiment nombreux, » avertit-elle rapidement les vampires.

Elle n'eut aucune réponse. Elle se lança un sortilège de protection et un autre de renforcement autour d'elle afin de pouvoir palier à la force des vampires et rester dans un périmètre de sécurité.

Elle eut à peine fini cela qu'elle les vit arriver à une vitesse folle vers eux. Elle vit ensuite les Cullen se disperser pour ne pas se gêner. Hermione inspira profondément et resta attentive quant à ses interactions. Il ne fallait pas qu'elle blesse ses alliés en lançant ses sortilèges et maléfices non plus.

Elle en lança d'ailleurs essentiellement pour les entraver et ainsi assister les Cullen qui étaient bien trop peu nombreux. Elle lançait alors des stupefix et des – que Merlin la pardonne – des Avada à gogo. Ils n'avaient pas le même effet mortel sur les vampires. Cela les assommait juste. Bella, elle, se tenait à quelques mètres derrière elle dans le même type de cercle protecteur et attendait juste, rendue invisible et indétectable. Enfin, en théorie…

Alors qu'elle observait le plus attentivement possible pour une humaine, Hermione entendit le cri très clairement de Bella juste derrière elle.

« Edward ! »

La Sorcière tourna le regard vers le vampire à la chevelure de cuivre et le vit aux prises avec deux vampires, un brun des plus séduisants et une rousse au regard tel un brasier mais au visage de glace déformé par un rictus rageur. La voir elle, voir ce monstre, cette Victoria, rappela à Hermione les monstres qui assiégeaient Poudlard au nom de Voldemort et elle fit appel à sa colère enfoui en elle, ainsi que son chagrin pour faire appel à un autre sortilège. Avec Edward sur le chemin, elle ne voulait pas le blesser si elle ratait sa cible. Il ne ferait au pire que souffrir mais il s'en remettrait.

Elle lança un bombarda sur le côté afin que les trois créatures soient emportées par le souffle de l'explosion. Cela se fit comme elle s'y attendait et elle lança immédiatement un impardonnable. Ce serait décidément sa journée dans l'illégalité … Au moins c'était à sa décharge contre des vampires particulièrement dangereux et coriaces !

« Endoloris ! »

La rouquine se prit le sortilège en pleine face et hurla de douleur. Elle s'effondra au sol sur le coup de la douleur qui montait en elle. Hermione s'assurait qu'elle souffre. Ce fut son erreur car elle ne vit pas le brun arriver pour la faucher. Ou du moins tenter. L'impact contre son bouclier fut suffisant pour la ressaisir mais sur le coup de la surprise, elle recula en dehors de son périmètre de sécurité et fut propulsée au loin.

« Hermione ! »

« Va-t'en ! » hurla la Sorcière en retour. « Bella ! Sauve-toi ! Utilise le portoloin ! »

Tout en criant cela, elle s'était redressée et traçait déjà un cercle de flammes destructrices autour d'elle, juste à temps pour voir deux vampires affamés se jeter sur elle et être réduits en cendres.

« Va-t'en Bella ! » répéta-t-elle avec assurance. « Je peux me défendre ! »

Elle croisa son regard noisette une micro-seconde et la vit murmurer un nom. Elle sourit en la voyant disparaitre au loin, à Poudlard, en sécurité.

« Je vous la laisse, professeur McGonagall, » murmura Hermione. « Prenez soin de ma cousine. »

Elle reprit le rythme du combat et lança de nombreux sortilèges tandis qu'elle était toujours la cible des vampires. Mais aucun n'osait l'approcher de trop près avec ses flammes.

Malgré la rapidité des vampires et l'assistance de la jeune sorcière, le combat dura des heures face aux Nouveaux-Nés. Les Cullen en vinrent malgré tout à bout sans trop de dommages. Ils n'avaient que la peau fêlée par endroit et elle se réparait déjà.

« Allez-vous bien, Hermione ? » demanda directement Carlisle.

« Je dois avoir quelques bleus et égratignures mais ça ira, je vous remercie. Comme je l'ai dit, ce n'était pas mon premier combat. »

« On a vu, » rit Emmett, enthousiaste. « Je n'aurais jamais cru que tu pouvais être aussi dangereuse ! »

« Ma menace de pouvoir vous réduire en cendres, le premier jour, ce n'était pas de l'esbroufe, » continua Hermione en massant un peu son bras gauche, le plus douloureux à cause de sa chute. « J'en suis réellement capable. »

« Nous l'avons vu aujourd'hui, » confirma Jasper avec un sourire en coin. « Tu es … terrifiante. »

« Ce n'est pourtant rien comparé à ce que d'autres sorciers peuvent faire. A part … l'avada et le doloris que je me suis permis occasionnellement d'utiliser, je ne me plonge pas dans la magie noire. Le feudeymon est bien plus dangereux que mes petites flammèches. Et pourtant tellement plus beau à admirer… Enfin … si on a des tendances pyromanes, ce qui n'est pas vraiment mon cas… »

Elle ramassa à terre une brindille et la transforma en un verre qu'elle remplit d'eau pour se désaltérer.

« Oh Merlin que cela fait du bien ! »

Les vampires sourirent et se serrèrent les uns les autres, rassurés de se savoir tous entiers.

« Et Bella ? » demanda Edward.

« Elle va bien, » sourit Hermione. « Je l'ai vue utiliser le portoloin. Elle est en Angleterre à boire le thé et parler chiffon avec la directrice de Poudlard au moment où je te parle. »

« C'est une bonne nouvelle. »

« En parlant de nouvelles…, » fit lentement Alice. « J'en ai une mauvaise. »

« Eh merde ! »

« Edward ? » demanda Carlisle.

« Les Volturis, » répondit-il simplement.

« En clair ? » demanda Hermione.

« Il faut que tu partes, » répliqua immédiatement Rosalie. « Ils savent pour Bella, pas pour toi. »

« C'est trop tard, » fit Alice.

« Ils sont déjà là, » ajouta le télépathe en fixant les bois de l'autre côté de la clairière.

Ils tournèrent tous leur regard dans cette direction. Quatre silhouettes en émergeaient, toutes vêtues de noire. Deux étaient plus petites que les autres, semblant plus jeunes, mais c'était une donnée qui pouvait s'avérer erronée chez les vampires. Ils arrivèrent à une vingtaine de mètres d'eux en quelques minutes à peine.

« Jane, Alec, Felix, Dimitri, » salua Carlisle avec amabilité bien que légèrement tendu par la situation. « Si vous venez pour l'armée, vous les avez manqué de peu. »

« Je n'ai jamais vu un clan survivre à une attaque de cette ampleur, » fit la jeune fille aux cheveux blonds tout en fixant chacun d'eux à tour de rôle.

Hermione nota qu'elle était la meneuse mais elle ne voyait pas physiquement en quoi. Probablement un pouvoir ou une quelconque influence.

« Disons que nous avons eu de la chance, » sourit le patriarche.

« Je ne crois pas à la chance. »

« Alors peut-être croirez-vous en la magie, » dit Hermione d'une allure nonchalante bien qu'elle restait sur ses gardes.

Elle qui se disait ne pas avoir été remarquée par les vampires, elle se rendit compte que cela avait été le cas. Elle crut voir un geste de la blonde envers ses acolytes pour les empêcher d'agir. Elle ne voyait pas vraiment pourquoi ?

« De la magie ? »

« Hermione est une sorcière, » expliqua Edward. « Jane tu es étrange. Quel drôle de choix que celui-là. »

« On ne choisit pas. Et je peux te retourner le commentaire, Edward Cullen. »

« De quoi parlez-vous ? » demanda Rosalie, curieuse.

« Cela ne vous regarde en rien, » rétorqua la vampire aux yeux rouges. « Et ma question attend une réponse, » continua-t-elle en fixant l'humaine.

« Une image vaut mille mots, » répondit simplement cette dernière en agitant simplement sa baguette.

Elle avait lancé un bombarda au loin sans qu'il ne touche qui que ce soit.

« Et c'est rien comparé à ce qu'elle peut faire, » continua Emmett en sautillant. « Autant les choses utiles qu'inutiles. »

« Emmett ? »

« Oui, 'Mione ? »

« La ferme ! »

« Oui, 'Mione ! »

Les Cullen sourirent. La jeune femme avait maté le grizzli de la famille. Les quatre Volturi fixaient toujours Hermione mais aucun d'eux ne faisait le moindre mouvement. Hermione nota que les Cullen en étaient très mal à l'aise, sauf Edward et Alice. Cette dernière faisait d'ailleurs de son mieux pour cacher son sourire.

« Okay…, » fit lentement la Sorcière. « Le Lutin, il se passe quoi ? »

« Je ne te le dirai pas, » sourit cette dernière. « Mais c'est beau, je te le jure ! Enfin… dès que tu auras passé la zone d'ombre. »

« La zone … d'ombre ? »

« Je ne pourrais pas t'expliquer. Tout ce que je vois, c'est le visage d'un homme couvert de cicatrices vêtu un peu étrangement. »

Hermione fronça les sourcils.

« Etrange comment ? »

« Je ne serai dire. C'est comme si ses vêtements sont passés de mode depuis des siècles, je dirais. Je peux te faire son portrait si tu veux. »

« Oui, je veux bien. »

« Bien… on rentre. On va discuter à la villa. »

Le groupe s'éloigna de la clairière. Hermione s'apprêtait à transplaner pour les y attendre quand elle fut abordée par Edward. Ce dernier s'était soudain immobilisé, les sourcils froncés.

« Oui ? »

« Est-ce que tu sais ce que cela veut dire, Sang-de-Bourbe ? »

« Répète ça ? »

La voix d'Hermione était dangereusement calme mais elle venait de se figer à l'écoute de cette insulte qu'elle n'avait plus entendue depuis un long moment.

« Sang-de-Bourbe. Tu sais ce que cela veut dire ? »

« Oui. Où as-tu entendu ça ? »

« Il y a des hommes là-bas, » répondit le vampire en pointant la direction du doigt.

« Félix, » ordonna Jane.

« J'y vais. »

« Non, n'y allez pas ! » coupa Hermione avec autorité. « C'est quelqu'un… comme moi. Enfin… un puriste plutôt. Si je peux mâter des vampires avec aisance, lui le pourra également. Ce n'est pas difficile du tout de jouer avec le feu. C'est un sortilège qu'on apprend à l'âge de onze ans à peine. Vous finiriez en cendres. »

« Je suis rapide. »

« Ils savent vous bloquer, » intervint Carlisle en observant Hermione. « Nous l'avons vu à l'œuvre avec elle. Les Sorciers sont naturellement coriaces mais pas d'ordinaires agressifs à ce que j'ai cru comprendre… »

« C'est ça. En général, nous ne nous mêlons pas aux créatures magiques. Nous préférons rester entre nous. »

« Et pourquoi vous n'êtes pas avec les vôtres Miss je suis une sorcière ? » demanda Jane d'une voix tout aussi calme qu'Hermione.

« Je suis avec ma famille et j'ai rencontré les Cullen uniquement parce qu'ils fréquentent ma cousine et que je croyais qu'ils étaient une menace pour elle. C'est tout. » Elle inspira profondément. « Allez à la Villa, je vais aller voir. »

Elle disparut dans un pop discret.

« Edward, il faut la retrouver, » dit directement Jasper.

« Oh non … »

« Les garçons ? »

« Elle est repartie en guerre, » répondirent l'empathe et le télépathe d'une même voix.

xXxXxXx

Elle percuta un arbre avec violence avant de retomber au sol sous les effets d'un expulso. Ces satanés mangemorts étaient inventifs ce jour-là. Pour changer… Enfin… Elle avait déjà quand même eu droit au doloris comme quoi ils gardaient certaines habitudes.

Elle avait des tremblements dans chacun de ses membres, chacun de ses muscles, et ses nerfs étaient à vif. Sans parler des quelques plaies sanguinolentes qui parcouraient son corps. Pourtant, malgré la douleur, elle se redressa et fixa fièrement Greyback et ses quelques mangemorts extrémistes.

« Tu as été difficile à trouver, sale petite Sang-de-Bourbe ! »

Elle se prit un coup de pied de la part du Loup-Garou, suivie d'un autre doloris. Elle poussa un hurlement.

« Heureusement que je sais comment extraire certaines informations, » continua-t-il avec un sourire carnassier. « Les Gobelins peuvent être assez coopératifs. »

« Si tu t'en es pris à eux, Greyback, tu te mettras à dos tout Gringott's, » ricana Hermione, malgré tout amusée. « La nation gobeline a déclenché des guerres pour moins que ça. »

« Sauf qu'ils ont choisi de sacrifier une misérable Sang-de-Bourbe pour assurer la sécurité de leur banque et de leurs congénères. Tu n'es rien pour eux. Juste petite fille insignifiante qui n'a survécu que grâce à la chance. Tu n'as tué six des nôtres que par chance. »

« Et vous, vous avez tué tous mes amis et ma famille ! »

« J'avoue m'être amusé avec tes misérables Moldus, » ricana un Mangemort masqué dont elle ne reconnut pas l'identité. « Mais c'est de bonne guerre. Tu nous as pris notre Maître, nous n'allions pas te laisser t'en tirer comme ça. »

« Alors qu'est-ce que tu attends ? » demanda Hermione avec colère et audace. « Il te faut une invitation ? »

Elle se prit encore le doloris et quelques autres sortilèges qui lui entaillèrent la peau. La douleur était atroce. Elle sentait aussi qu'elle ne tiendrait plus très longtemps. Elle perdait beaucoup trop de sang. Sa vue commençait à se brouiller mais elle tentait tant bien que mal de rester si pas droite, au moins le regard défiant et fier.

Sans qu'elle ne puisse comprendre pourquoi, son cerveau fonctionnant de plus en plus au ralenti, elle entendit les mangemorts hurler et les vit s'effondrer devant elle.

« Hermione ? »

Elle connaissait cette voix d'homme. Mais d'où ? Ce n'était pas Harry. Ce n'était pas Ron. Ce n'était pas son père. Ce n'était pas un professeur. Ce n'était pas Charlie. Qui était-ce ? La voix l'appela encore mais elle était de plus en plus éloignée.

« Elle ne survivra pas, » fit une voix de femme, encore plus lointaine.

Celle-là aussi elle la connaissait mais elle n'arrivait pas à mettre plus qu'un visage anguleux dessus. Aucun nom. Et puis… quelle importance ? Elle voulait juste se laisser aller. Elle voulait partir. Etre loin de la douleur.

Sauf que la douleur … ne l'entendit pas de cette façon. Elle devint bien plus forte, tel un brasier qui devenait de plus en plus incandescent. Un brasier qui se diffusa dans l'entièreté de son corps et la consuma de l'intérieur. Elle voulut hurler mais aucun son ne sortit de sa bouche, elle était immobile et sombrait dans les flammes.

xXxXxXx

Après ce qu'il lui sembla une éternité, elle sentit la douleur refluer pour ne plus se centrer qu'en un seul endroit, sa gorge, tel un petit feu qui ne semblait pas vouloir s'éteindre. Se sentant mieux et capable de bouger, Hermione ouvrit les yeux. L'instant suivant, elle se tenait debout au milieu du bureau de Carlisle. Elle avisa ses mains, ses bras, le mobilier qui était d'une étrange netteté. Comme tout le reste d'ailleurs.

« PUTAIN DE MERDE ! » s'exclama-t-elle quand elle comprit ce qui lui était arrivé.

Elle était devenue vampire…

Elle entendit l'éclat de rire d'Emmett à l'étage en dessous. Elle écouta attentivement et entendit onze respirations aux alentours. Mais aucun battement de cœur. C'était bon signe. Elle ne ferait aucun massacre.

Elle descendit les escaliers en quelques secondes à peine et rejoignit les Cullen dans le salon. Il y avait également deux des vampires Volturis qui se tenaient debout et l'observaient. Ceux qui ressemblaient à des adolescents.

« Au moins, nous n'aurions presque trop rien à t'expliquer, » sourit Emmett en guise de salut. « Bienvenu parmi les vivants, Hermione ! »

Tous les autres Cullen la saluèrent avec autant de joie, sans la moindre retenue.

« Je ne pense pas que d'être devenue un monstre de pierre assoiffé de sang puisse entrer dans la catégorie 'vivant' mais … merci. Greyback et les autres ? »

« Jane n'a pas été tendre, » répondit Rosalie avec un sourire en coin. « S'en prendre au compagnon d'un vampire n'est jamais une bonne idée. »

« Je … Quoi ?! »

« Tu étais la Tua Cantante de Jane, Hermione, » expliqua Edward. « Tout comme Bella l'est pour moi. Vous êtes faits l'un pour l'autre. »

Hermione fixa la blonde et intégra l'information.

« Si je n'étais pas devenue vampire, j'aurais dit que j'ai besoin d'un verre, » maugréa-t-elle.

« Tiens ! » s'exclama soudain Alice en changeant de sujet. « On l'a récupérée à côté de toi dans les bois. »

Elle lui tendait sa baguette magique. La Gryffondor s'en saisit mais ne ressentit pas le petit titillement chaleureux auquel elle avait été habituée pendant huit ans. Ce n'était plus qu'un bout de bois entre ses doigts. Elle n'était plus une sorcière. Cela lui fit un coup.

« Hermione…, » fit Edward en se redressant. « Je suis… »

« Ne me dis surtout pas que tu es désolé, Edward ! » s'exclama-t-elle avec une certaine colère. « Je ne veux pas vous entendre me dire que vous êtes désolés ! Cela ne servirait à rien et vous n'êtes en plus même pas responsables. Vous ne pouviez pas savoir. La magie vient de la vie mais les vampires ne sont que des morts au corps de pierre qui peuvent gambader comme bon leur semble et causent la mort sur leur passage au gré de leurs envies. Il n'y a rien de plus à en dire. »

Elle sortit l'instant suivant et s'éloigna dans les bois pour prendre l'air. Elle eut juste le temps d'entendre la voix de Jasper s'adresser à quelqu'un.

« Non. Elle a besoin d'être seule pour accepter. »

« Accepter quoi ? »

« Toute sa v… »

Elle n'entendit pas l'explication d'Edward car elle s'éloignait de plus en plus.

Elle courut vite et loin et arriva rapidement en bordure de mer. Là, elle tomba à genoux et cria de douleur et de chagrin. Elle avait tout perdu. Ses amis, sa famille et maintenant sa magie. Elle voulait pleurer, mais elle ne pouvait qu'hurler son injustice face à l'océan.

Elle y resta longtemps, des heures, jusqu'à ce que le jour succède à la nuit puis que le jour revienne. Ses cris s'étaient atténués mais pas la douleur ni l'injustice qu'elle ressentait dans son cœur. Elle pouvait encore crier. Elle s'en savait encore capable mais elle trouvait cela comme de l'énergie gaspillée. Elle demeurait donc silencieuse, son regard de braise tourné vers l'océan.

Finalement, Carlisle et Jasper vinrent la rejoindre.

« Hermione, » fit le patriarche. « Je me doute que cela est une lourde épreuve pour toi et que tu veuilles rester seule. Nous te laisserons seule aussi longtemps que tu en auras besoin mais tu ne peux pas rester ici. »

« Pourquoi ? »

« A cause des Quileutes, » répondit Jasper.

« Ah oui … le traité… » Elle se tourna pour les fixer de face. « Vous ne venez pas de l'enfreindre ? »

« Non. Nous avons demandé l'autorisation de passer pour te ramener hors des limites de leur territoire. Ils ont accepté uniquement parce que tu ne connais pas les limites exactes du territoire et que, même si tu connais l'existence du traité, tu es … en état de choc après tout ce qu'il vient d'arriver. »

« Greyback ? Est-il mort ? »

« Les Volturis n'accordent jamais de seconde chance, Hermione, » répondit Carlisle.

« Et quand Jane t'a vue sur le sol à l'agonie. Elle s'en est prise directement à ton assaillant le plus proche. C'était une véritable boucherie. Ils ont par contre réussi à blesser Demetri. »

« Que lui ont-ils fait ? »

« Rien de bien problématique, » sourit Carlisle. « Il a juste deux doigts en moins. Réduits en cendres. »

« Oh… Je suis désolée pour lui. »

Elle était sincère. C'était un vieux combat qui ne concernait qu'elle. D'autres n'avaient pas à être blessé à cause de ça. C'était d'ailleurs la raison première qui l'avait poussée à partir devant. Elle ne voulait pas que les Cullen soient blessés.

« Il s'en remettra, » rassura l'empathe en posant une main sur l'épaule de la Nouveau-Née. « Mais toi, comment tu te sens ? »

« Tu le sais, Jasper. »

« Je sens beaucoup de colère et de haine en plus de ton chagrin. »

« C'est à cause des Gobelins. Ils ont dit où j'étais. Et il n'y a qu'un seul Gobelin qui savait exactement où j'étais. »

« Que vas-tu faire ? »

« Faire comprendre à ma banque que j'ai été extrêmement déçue de leurs services et que je réclame un dédommagement. J'ai perdu la dernière chose qui me restait à cause d'eux. Je n'ai plus rien de mon passé et ils vont le payer. »

« Il te reste toujours Bella et Charlie, Hermione. »

« Pour combien de temps ? Ils sont des humains. Je les perdrais aussi. »

« Et faire une vendetta et massacrer des vies te semblent juste ? » demanda Carlisle les sourcils froncés.

« Qui a dit que j'allais tuer ? » rétorqua Hermione. « Je ne suis pas une meurtrière. Enfin… »

« La guerre ne compte pas, » sourit Jasper.

« Je sais … Il n'empêche que j'ai déjà tué. »

« Et si nous retournions à la villa pour discuter ? » proposa alors Carlisle. « Laissons la Push aux Quileutes. Ils seront plus sereins une fois qu'on sera parti. »

« Eh ! C'est moi l'empathe ! »

« Pas besoin d'être empathe pour savoir ça, » sourit le patriarche.

Hermione eut un léger sourire, en coin, tandis qu'elle suivait les deux vampires hors du territoire quileute.

xXxXxXx

Elle détruisit la porte de Gringott's à coups de poing pour entrer dans le bureau du directeur de la banque.

« Toc, toc, » dit-elle avec une légère colère dans la voix. « Bonjour Monsieur le directeur. »

« Miss Granger. »

« Oui, en effet. Je suis venue ici pour me plaindre de vos services. »

Elle ôta ses lunettes de soleil et révéla ses yeux rouges sang. Le vieux Gobelin se tendit.

« Ne craignez rien. Je me suis arrangée avec le professeur McGonagall pour me faire parvenir un élixir me permettant de circuler auprès des Moldus et autres créatures au sang alléchant pour ne pas à me laisser distraire par un repas potentiel. Par contre, vous m'excuserez un peu la pagaille en haut. Vos collègues ont refusé de me laisser entrer. J'en ai peut-être blessé quelques-uns mais aucun mortellement. Je paierai pour leurs frais médicaux, cela va de soi. Ils ne sont pas responsables de ma colère et je ne suis pas encore totalement maître de ma force. »

Le Gobelin déglutit difficilement mais hocha la tête. Elle s'assit sur la chaise devant le bureau et croisa ses jambes.

« Je suis venue ici pour dénoncer mon conseiller. Il n'a pas fait honneur à son client et a divulgué des informations secrètes. »

« De quel genre ? » demanda le directeur de la banque, tendu, mais également en colère face à cette révélation.

« Vous pourrez vérifier dans mon dossier que j'ai demandé une clause de confidentialité sur des informations comme notamment mon adresse de vie afin que je ne sois pas harcelée par des paparazzis en quête d'un scoop. J'avais également demandé cette clause dans le cas où les Mangemorts rescapés chercheraient à me retrouver. On m'avait dit que c'était peu probable mais j'avais malgré tout pris cette précaution notamment pour ma famille qui est moldue. Je ne sais pas ce qu'il en est pour le reste des possessions ou contrats avec vous mais je sais de source sure que cette clause n'a pas été respectée. »

« Qui vous l'a révélé ? » demanda le Gobelin en prenant des notes.

« Fenrir Greyback pendant qu'il me torturait à mort. Je ne dois ma 'survie' qu'au fait que j'avais fraternisé avec un groupe de vampire et que j'ai par hasard croisée ma moitié. »

« Nous allons nous charger de votre conseiller, Miss Granger. Au nom de la banque et de toute la nation gobeline, je vous présente nos excuses les plus sincères. »

« Je ne veux pas d'excuses. Ni même d'argent. Rien de ce que vous ne pourrez dire ou faire ne pourra me rendre ce que j'ai perdu il y a un mois. A cause de votre employé, j'ai perdu mon essence vitale et ma magie. Si j'avais un tant soi peu le caractère sadique de ma compagne, j'aurais déjà réduit votre banque en cendres. Mais je ne suis pas comme ma compagne. »

« Qu'attendez-vous de nous alors ? »

« Que le Gobelin responsable de ma situation me soit livré à Volterra dans les plus brefs délais pour y subir mon courroux. Et si jamais il tente de s'échapper, vous me garantissez un moyen de le retrouver pour lui faire payer sa misérable erreur. »

Elle entendit le cœur déjà rapide du Gobelin faire une embardée. Il se sentait menacé.

« Et ensuite ? » osa-t-il demander.

« Je suis une femme raisonnable, Mr le Directeur, » sourit Hermione. « Si mes conditions sont respectées, je ne ferais rien de plus avec vous que ce j'ai toujours fait lorsque j'étais une sorcière. Avoir de bonnes relations et faire fructifier tant mes avoirs que les vôtres. »

« Très bien, » dit le Gobelin. « Il sera fait comme vous le demandez. Il est plaisant de faire affaire avec vous, Miss Granger. »

« Dorénavant, ce sera Mme Hermione Volturi, Mr le Directeur, » corrigea-t-elle d'une voix douce alors qu'elle se levait. « Je vous souhaite une bonne journée. Que votre or coule à flot. »

« Et que vos richesses prospèrent, » termina la créature avant de s'effondrer dans son fauteuil.

Hermione remonta à la surface et sortit sur le Chemin de Traverse. Là, Jane l'attendait. Elle approcha d'elle et vint directement l'embrasser. La blonde en fit tout autant, quelque peu dominatrice mais l'ex-sorcière ne la laissa pas si facilement prendre le contrôle. Cela plaisait d'autant plus la plus âgée.

« Alors ? » demanda Jane quand elles rompirent le baiser.

« Mon conseiller nous sera livré à Volterra, » répondit Hermione avec un sourire content.

« Bien. Il me tarde de poser mon regard sur lui. »

« Il me tarde de te voir user de ton pouvoir sur lui. »

Elles partirent ensemble pour l'Italie, main dans la main, le cœur lié à jamais.

FIN


Défis galactiques :

Fusion de 9 défis - Fusionnons

Introduire la sorcellerie dans Twilight – Cap ou pas cap (vieux cap)

H comme Hermione Granger – Alphabet des Personnages

Blessure 1 : le deuil – la blessure de votre personnage

Creature 38 : sorcière – Bestiaire fantastique

Harry Potter/Twilight – Crossover en folie

Hermione Granger/Jane Volturi – Ships rares

Quatre aspects de...La fée clochette = Une héroïne : Écrire sur Hermione Granger ou un autre personnage féminin principal - Quatre aspects

Prompt 27 : "Je ne laisserai pas cela se reproduire." – Prompts infinis

Défis sauvetages 21 : Hermione Granger