T'es-tu enfin réveillé ? Pourquoi ne rencontres-tu donc pas mes yeux ?
Nous nous réveillons encore une fois de ce rêve sans queue ni tête, étrange, trop réaliste, d'une vie qui n'était pas la nôtre. Nous sommes en train de pleurer, sans se souvenir exactement du rêve que nous avons fait. Mais nous avons l'impression d'avoir perdu quelque chose.
Tu te fâches en disant "tu es en retard" alors que je suis venue ici en courant de toutes mes forces.
Mon cœur s'est précipité plus vite que mon corps ne le pouvait.
Mais je pédale sur cette montagne, et je tombe, et je me relève encore. Nous avons échangé nos corps, encore une fois. Je cours de toutes mes forces, à exploser mes poumons, pour te rejoindre dans l'autre monde. Le fil du temps se joue de nous, c'est Musubi. Les larmes dévalent mes joues. Je suis en chemin vers toi, criant ton nom, Mitsuha, toi qui es dans mon corps.
Rien qu'en pensant à tes cheveux et tes yeux mon cœur me fait mal
Je veux respirer en même temps que toi et ne jamais te laisser partir
A cette voix que je connais depuis longtemps
Que dois-je dire pour la première fois ?
Es-tu en train de rêver, en ce moment ? Après la nuit, nous échangeons de place. Travaillons ensemble pour comprendre cet incroyable phénomène. Je suis sûr d'une chose, si nous nous voyons, nous nous reconnaîtrons.
J'ai commencé à te chercher depuis ta vie passée, passée, passée
Je suis venu à la poursuite de ce rire maladroit
C'est sûr, tu étais la seule à vivre en moi, je suis le seul à vivre en toi. J'ai alors imité ta vie et chacun de tes gestes.
Tu m'as vu, dans ce train de Tokyo. Tu m'as appelé, Je ne t'ai pas reconnu.
"Taki-Kun.. Taki-Kun… C'est moi. Tu ne te souviens pas ?"
Tu es sorti du train quand je t'ai interpellé...
"Quel est ton nom ?!
Mitsuha ! Je m'appelle...Mitsuha …"
Et j'ai récupéré cette tresse que tu m'as lancé.
"Ainsi les tresses que nous tissons sont un art divin et représentent le fil du temps lui-même. Les fils dansent, s'entremêlent, se démêlent et se brisent. C'est Musubi."
Même si tu disparais complètement et te retrouves déchiré en morceaux
Je ne serais plus jamais perdu et recommencerai à te chercher depuis le début
Ou plutôt, nous pouvons essayer de reprendre le monde à zéro
Tu étais moi, je suis toi.
Ce moment-là, il y a trois ans, tu es venue, Mitsuha… Tu es venue et tu m'as trouvé. Mitsuha.. tu es venue me voir, avant que je te connaisse. Mais je ne pouvais pas te reconnaître.
Tu es ici, dans mon corps, Mitsuha. Et on se retrouve, sur cette montagne, lors de la semi-obscurité, le demi-jour, le crépuscule, je suis venu te voir. Pour te sauver.
Le crépuscule, cet instant qui sépare le jour de la nuit. Ce moment où le contour du monde s'estompe et où les êtres se rencontrent.
A partir d'où dois-je commencer l'histoire où tu étais encore endormi ?
Je suis venue te raconter cette histoire d'une valeur de millions d'années-lumières, mais je laisse mes yeux te refléter.
Comme deux voyageurs du temps, nous vivons au passé, futur et présent.
Je veux plaisanter avec le toi qui ne se connaît pas lui-même
Je veux tenter d'aimer ta douleur qui ne disparaît pas
Je t'ai rencontré au loin de quelques galaxies
Comment puis-je tenir ces mains sans les briser ?
Le crépuscule est bientôt fini. Pour ne pas oublier nos noms à notre réveil, écrivons-le sur nos mains. Mais tu as disparue, alors que le jour reprenait ses droits, en même temps que notre âme a rejoint notre corps. Mitsuha… Je voulais te dire qu'importe l'endroit où tu seras dans le monde, je te retrouverai. Tu t'appelles Mitsuha… Tu t'appelles… Qui es-tu ? Pourquoi je suis ici ?
Si… Je le sais … Je suis venu pour la voir, pour la sauver. Je veux qu'elle vive. Je l'aime. C'est quelqu'un d'important pour moi, que je ne veux pas perdre.
Mais… Quel est son nom ?
J'ai commencé à te chercher depuis ta vie passée, passée, passée
Je suis venu à la poursuite de cette voix forte et de ces larmes
Il me semble que ce monde veut encore m'apprivoiser. Jusqu'à hier ce n'était que le prologue du prologue. J'ai rêvé d'un monde qui n'était pas ici, d'une vie qui n'était pas la mienne.
La veille de notre révolution qui viendrait nous arrêter ?
Je ne serais plus jamais perdu et planterai un drapeau sur ton cœur
Tu m'as volé la force de renoncer
C'était comme la vision d'un rêve. Ni plus ni moins la vue d'un instant magique, devant cette comète qui marque le début de notre éternel retour.
Ne me demande pas qui je suis, en ce crépuscule du mois de septembre, j'attends ma bien aimé.
J'ai commencé à te chercher depuis ta vie passée, passée, passée
Je suis venu à la poursuite de ce rire maladroit
Il n'est jamais trop tard, Il n'est jamais trop tard… Pour se laisser une trace dans la mémoire.
Même si tu disparais complètement et te retrouves déchiré en morceaux
Je ne serais plus jamais perdu et recommencerai à te chercher depuis le début
Pendant que je fredonne cette chanson, des années lumières s'il le faut
Continuons à vivre dans ce monde avec autant de chapitres qu'il le faut. Nous sommes adultes maintenant. Mais tous les jours, à chaque moment, je cherche, et ce depuis toujours, quelqu'un ou quelque chose. Pourquoi les paysages d'une ville disparue me font autant d'effets ?
Et je te vois dans ce train. Je te connais. J'ai toujours cherché quelqu'un. Je cours dans Tokyo, ma main t'a enfin rattrapé.
Des larmes dévalent nos joues. Nous nous sommes déjà rencontrées, nous en sommes sûrs. Alors, dis-moi, quel est ton nom ?
