Je ne possède aucun des personnages de la série ou des livres

La chope de bière en céramique épaisse traversa la salle de l'auberge et vint s'écraser à quelques centimètres de la tête du jeune homme à la chevelure blanche qui était assis en train de manger. Malgré la violence du geste, il ne redressa pas la tête et cela lui attira un violent chapelet de jurons.

Ce texte est écrit dans le cadre de la Nuit du Fof sur le thème "Rejet"

Pour rappel on vont donne un thème et vous avez une heure pour écrire dessus

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


LA DEFINITION D'UN MONSTRE

La chope de bière en céramique épaisse traversa la salle de l'auberge et vint s'écraser à quelques centimètres de la tête du jeune homme à la chevelure blanche qui était assis en train de manger. Malgré la violence du geste, il ne redressa pas la tête et cela lui attira un violent chapelet de jurons.

- Tu es sourd mutant ! Sors de cette pièce !

Geralt soupira et redressa la tête. Cela ne faisait qu'un an qu'il avait quitté Kaer Mohren et il devait bien reconnaître que Vesemir avait raison. Ce n'était pas les monstres dont il allait devoir se méfier, mais bien des hommes qu'il tentait de protéger. Des hommes qui le voyaient lui-même comme un monstre et le reeter avec plus ou moins de violence, le faisant s'interroger que la notion même de « monstre ». Est-ce que c'était les créatures qu'il chassait ? Les types qui lui hurlaient leur haine avec tant de violence ? Lui-même avec son regard d'ambre, ses cheveux blanc et sa peau trop pâle ? Le jeune Sorceleur n'en avait plus aucune idée mais il n'avait pas envie de se battre. Ce qui n'était pas le cas du type en face de lui qui était de plus en plus virulent.

- Tu crois que m'ignorer est la bonne solution, cheveux blancs ?

Cette fois, Geralt redressa la tête.

- J'ai payé ce repas, et j'ai payé cette chambre, je compte bien profiter des deux.

Ce n'était pas la première fois qu'il devait faire face à ce type de rejet, mais c'était la première fois que c'était aussi violent.

- Je ne dors pas sous le même toit qu'un monstre.

- Si ça peut vous tranquilliser, je peux dormir dans l'écurie, avança Geralt dont la principale préoccupation était de ne pas dormir dehors dans la neige par crainte de mourir de froid.

- Non ! Tu dégages !

- J'ai payé et…

- Ton argent ne suffit pas. Sors d'ici !

De plus en plus menaçant, le type sortit une lame qu'il brandit sous le nez du jeune Sorceleur.

- Et si tu résistes, je peux t'aider !

Geralt soupira et poussa la lame du bout des doigts.

- Je profiterai de ce que j'ai payé.

Devant le calme apparent du Sorceleur, le type était à deux doigts d'exploser, sauf qu'au moment où cela allait devenir plus sérieux, un homme se mit entre eux : l'aubergiste.

- Allez ça suffit retourne t'asseoir, cet établissement m'appartient et je choisis à qui je loue mes chambres.

- Mais…

- Suffit !

L'homme allait exploser de rage et Geralt était sur le point de dire qu'il préférait partir que de déclencher une bagarre quand la porte en face d'eux s'ouvrit et qu'un homme couvert de sang entra avec un air affolé.

- Un diploure ! Un diploure géant nous attaque ! Il y a bien un Sorceleur ici ! Non ?

Geralt soupira et laissa tomber sa cuisse de poulet dans son assiette alors que tous les regards se posèrent sur lui. Des regards qui n'étaient plus remplis de haine, mais de panique.

- Peut-être bien.

- Il faut venir nous aider.

- Sans doute, dit-il en s'essuyant avec la serviette mais sans amorcer le geste de se lever.

Cela faisait une demi-heure qu'ils l'insultaient, il n'allait pas se précipiter pour les aider !

- Ce n'est pas « sans doute », il faut y aller ! Lui lança le type qui venait de l'invectiver pendant de longues minutes.

Subitement, à ses yeux il n'était plus un monstre et Geralt soupira, c'était ça la vie qu'il allait mener ? Se faire rejeter jusqu'à ce qu'on ait besoin de lui.

- Allez vite ! Il va détruire nos récoltes et tuer des gens !

Le jeune Sorceleur soupira une nouvelle fois, mais se releva en grimaçant légèrement.

- Alors, où il est votre diploure ?

Le type, qui tremblait des pieds à la tête, pointa le doigt vers l'est tandis que l'aubergiste se tourna vers lui.

- Je vous garde votre chambre

- Merci, dit Geralt en prenant ses épées.

En réfléchissant bien, ce n'était pas si mal la présence de ce diploure, peut-être qu'après il pourrait prendre enfin une vraie semaine de repos. Son corps épuisé et blessé en permanence commençait à lui réclamer réellement une vraie pause avant de céder. Il espéra juste qu'il le laisserait abattre ce monstre avant de le faire.

OoooO

L'aubergiste nettoyait son comptoir quand il entendit soudainement des cris de liesse. L'homme redressa la tête et vit les types revenir dans son établissement en poussant des cris de joie.

- Aubergiste ! Mets-nous à boire, cette saleté de diploure géant est crevée !

L'homme s'exécuta et se déplaça pour les servir tout en regardant vers la porte, attendant une autre personne qui ne revenait pas. Au bout de quelques minutes, il demanda aux hommes attablés.

- Et le Sorceleur ?

- C'est une belle journée ! Il a occis la bête, mais lui aussi a dû y rester ! Et si ce n'est pas le cas, le froid nous en débarrassera, on n'aura même pas à le payer !

L'aubergiste tiqua et son regard se posa sur la fenêtre. La neige se remettait à tomber. La nuit serait glaciale. Il finit de servir les hommes puis retourna vers son comptoir, murmurant à son épouse de prendre le relais avant de quitter l'établissement. Il devait bien reconnaître qu'il n'appréciait pas plus que cela les Sorceleurs, mais ce jeune Sorceleur les avait aidés malgré les insultes et les menaces… et malgré le fait qu'il était blessé… L'aubergiste l'avait remarqué dés qu'il avait passé la porte. Il fallait dire qu'il n'avait pas été aubergiste toute sa vie et qu'avoir été un homme de guerre, lui permettait de discerner les faiblesses des gens en face de lui. C'était pour cela qu'il ne l'avait pas rejeté comme les autres et qu'il l'avait défendu quand on avait demandé à le chasser. Un homme blessé avait le droit de passer une nuit au chaud dans un vrai lit…

D'un pas rapide, l'aubergiste arriva au lieu du combat. Il perçut des rires, des chants et vit les hommes en train de dépecer le monstre. La peau et les dents se vendaient bien, la viande était nutritive. Il y avait de grandes traces de sang sur la neige.

- Tu veux ta part aubergiste ? Lui lança un type.

- Je te la laisse, où est le Sorceleur.

- J'en sais rien, crevé par là il me semble.

L'aubergiste hocha la tête et prit sur la droite. Il y a avait d'autres traces de sang sur la neige et un corps en contrebas, étendu sur le dos. D'un pas rapide, il le rejoignit et soupira en s'agenouillant à côté de lui. Son torse portait de grandes marques de lacérations, comme sa cuisse droite.

- Hey ! Ne prends pas toutes ses affaires, on va partager ! Cria l'un des types.

- Je me moque de ses affaires, répondit séchement l'aubergiste en glissant ses doigts dans son cou.

Il pensait ne rien sentir, mais là sous ses doigts, il y avait un pouls, faible presque éteint, mais bien là.

- Hey ! Tu m'entends, l'apostropha le type. Tu attends !

- Je n'attends rien et toi non plus, il est encore en vie.

- Eh bien laisse-le là ! Avec la nuit qui s'annonce demain matin ce ne sera plus le cas !

L'aubergiste frémit. Non, il n'aimait pas vraiment les Sorceleurs, mais il aimait encore moins la haine gratuite contre un homme qui venait de les protéger alors qu'il était déjà à bout de forces et puis… il paraissait jeune... dans la mesure où il était possible de donner un âge à un Sorceleur.

Il soupira et glissa ses mains sous son dos pour le ramener dans ses bras. Le changement de position, dut lui entraîner une vague de douleur et il gémit avant d'entrouvrir les yeux. Sa plainte se fit plus forte et un tremblement le parcourut.

- Qu'est-ce que tu fais ? Demanda l'un des types.

- Il a besoin de soins.

- Laisse-moi lui trancher la gorge, ça ira plus vite, il est aussi nuisible que ces bestioles !

L'aubergiste sentit le Sorceleur se tendre dans ses bras et il perçut un murmure.

- Je ne veux de mal à personne…

- Je sais, souffla l'aubergiste en réponse.

Mais la menace continuait à planer autour d'eux, instinctivement, l'aubergiste le serra contre lui et lança un regard sombre au type qui avait dégainé son épée.

- Il vient de te sauver la vie, ça suffit !

Le type rouspéta, mais s'éloigna. L'aubergiste baissa la tête. Son regard accrocha le regard d'ambre épuisé du blessé, puis ses yeux se fermèrent et il le sentit perdre connaissance dans ses bras.

OooooO

En premier, il y eut la douleur… Une douleur terrible qui lui coupa le souffle et qui faillit lui arracher un gémissement, mais Geralt parvint à se contenir. Il était impensable de se montrer faible tant qu'il ne savait pas où il était réellement. Alors il se retint et s'appliqua à garder les yeux fermés pour prendre conscience de son environnement.

Il perçut en premier les draps propres, l'odeur de lavande et la sensation du pansement serré autour de son torse douloureux. Il perçut la chaleur d'un feu, une touche d'épices et trouva l'environnement paisible.

Délicatement, Geralt battit des paupières pendant que la douleur augmentait encore et que cette fois, il ne put retenir une plainte pendant qu'il se mettait à haleter. Il entendit du bruit et la silhouette massive d'un homme passa devant son regard épuisé.

- Hey ! T'es réveillé ?

Geralt mit quelques secondes à le reconnaitre. L'aubergiste ? Il avait pourtant comme dernière sensation de se vider de son sang dans la neige dans l'indifférence la plus totale. D'accord, contrairement aux autres, il ne l'avait pas mis dehors, mais il n'avait pas été totalement ravi de le voir entrer dans son établissement. D'ailleurs, il avait été étonné qu'il accepte de lui laisser une chambre. Il le fut encore plus de le voir s'asseoir sur le bord de son lit alors que la douleur devenait au delà du supportable et qu'il se remit à gémir tout en tentant de se redresser.

- Non doucement, doucement, lui dit l'aubergiste en posant sa main sur son torse. Ne fais pas de gestes brusques. J'ai fais ce que j'ai pu, mais les lacérations ne sont pas belles et tu as de la fièvre. Je t'aurais bien donné l'un de tes élixirs, mais je ne sais pas lequel peut t'aider, dit l'aubergiste en ouvrant le coffret de Geralt devant lui.

Le jeune Sorceleur, lui lança un regard intrigué avant de gémir de douleur.

- Essaie de me dire lequel il te faut, dit-il en rapprochant un peu plus le coffret.

Geralt se tendit, gémit, mais parvint à lever la main pour effleurer l'un des flacons que l'aubergiste prit pour lui montrer.

- Celui-là ?

Geralt hocha doucement la tête et l'aubergiste s'empressa de l'ouvrir pour lui faire boire tout en lui soutenant la tête. Le blessé y parvint, mais l'effort eut raison de ses forces et il perdit de nouveau connaissance.

OoooO

La prochaine fois que Geralt ouvrit les yeux, la douleur avait grandement diminué, mais il se sentait toujours un peu désorienté. Le temps de se remettre les idées en place, il essaya de se redresser, mais ses blessures se rappelèrent cruellement à lui. Il glapit et fit sursauter une jeune femme qui se trouvait un peu plus loin dans la pièce. Le Sorceleur comprit qu'elle devait être l'épouse de l'aubergiste, mais quelle ne devait pas partager son envie de le sauver. Son sursaut était un rejet moins violent, mais tout aussi frappant que la haine des types avant l'attaque du diploure.

- Je suis désolé, je ne voulais pas vous effrayer.

- Ce n'est rien, dit-elle avant de sortir rapidement de la pièce.

Geralt se rallongea sur sa couche et soupira. Pour une raison qu'il ne comprenait pas, il n'était pas dans une des chambres de l'auberge, mais dans la grande salle de la cuisine sur laquelle donnait la pièce de vie de l'aubergiste et sa famille. C'était par là que la femme était parti et par là qu'arriva l'aubergiste.

- Tu te sens mieux ?

- Oui… merci… Que s'est-il passé ?

- Les griffes des diploures sont aussi acérées que des poignards. Cela fait une semaine que je tente de te maintenir en vie.

- Dans votre cuisine ?

- Certains de ces types voulaient t'achever pour ne pas avoir à te payer. Au moins, ils ne rentrent pas ici.

- Je vois… répondit Geralt en soupirant. Et vous ?

- Moi ? Je n'ai pas pour principe d'achever un homme blessé. Je vais te donner à manger. Il faut reprendre des forces.

- Pour partir ? Demanda Geralt en s'asseyant en grimaçant.

- Pas tant que tes forces ne te seront pas revenues. Les blessures liées à ton affrontement n'étaient pas les seules à avoir besoin de soins.

- Il y a une recrudescence de monstres en ce moment.

- Raison de plus pour prendre soin de toi avant de reprendre la route, surtout par ce froid, dit l'aubergiste en se rapprochant avec un bol de ragout. Mange !

Geralt prit l'écuelle, le remercia et se mit à manger. Il apprécia le repas comme les attentions de son hôte, mais ce fut à cet instant qu'un étrange hurlement retentit depuis l'extérieur. Le Sorceleur et l'aubergiste se regardèrent. Il se passait quelque chose.


Les défis galactiques :

Qui est-ce ? : Ecrire sur un perso avec les cheveux blancs

La blessure de votre personnage : Blessure 29 : Lacération

Alphabet : G : Géralt de Riv (The Witcher)

Défi de Sarah et Voirloup n°99 - "Hey t'es réveillé(e) ?"

50 nuances de The Witcher 8/50