Yo !

Je … Lance un recueil sur Nina. Voilà. Y aura d'autres personnages, aussi, Vanitas évidemment, sûrement Xion et Saïx, et les autres on verra. Mais voilà. Venez, venez, elle est cool Nina.

Cet OS est écrit pour la Nuit du FoF, sur le thème Plénitude. J'ai pas utilisé le mot, mais c'est ce que ça m'évoque.

Bonne lecture !

Quatre heures du matin l'été

L'écran de l'ordinateur lui fait mal aux yeux, même avec les lunettes. C'est que ça doit bien faire sept heures qu'elle le fixe.

Peut-être même qu'elle a juste mal aux yeux, comme ça, de sommeil, indépendamment de l'écran.

En tout cas elle redresse ses lunettes pour se frotter les yeux, ça fait des formes à travers ses paupières. Elle inspire. Expire.

La musique commence à lui faire mal aux oreilles, aussi, alors elle la coupe un moment. Elle retire son casque. Décroise les jambes et s'étire avant de se relever. Attrape sa tasse de café à moitié pleine, la descend avec elle dans la cuisine. Et quand elle arrive en bas des escaliers, ça la prend. Les premiers chants des oiseaux. A travers la fenêtre ouverte du salon, ça traverse la moustiquaire pour venir à ses oreilles. Le matin s'annonce déjà, alors après avoir mis sa tasse au micro-ondes elle sort la canette de lait de coco au frigo. Elle a fait la nuit au café noir, le couper fera du bien.

Elle pose ses lunettes sur le micro-ondes le temps de s'étirer un peu. Son corps lui crie de bouger. Elle pense qu'elle voudrait bien être un oiseau maintenant, rejoindre les autres et sentir son corps qui vibre quand elle chante.

Elle coupe le micro-ondes à l'instant où il allait sonner, sort sa tasse. Ça brûle. Avec du lait de coco ce sera parfait. Elle reprend ses lunettes, remonte les escaliers. Ouvre la fenêtre. Elle ne remet pas son casque, ne relance pas la musique. Il est quatre heures du matin, et le ciel a pris le bleu sombre du tout début de l'aube. Elle éteint sa grande lumière pour en allumer une plus petite, quitte à se faire mal aux yeux. Ce n'est pas pour longtemps.

Bientôt il fera jour. Et la lumière du soleil, invariablement, ramène Vanitas à la maison.

Elle relit ses dernières pages, corrige quelques coquilles faciles, surligne les passages qu'elle devra relire en profondeur, précise les notes qu'elle a laissées en marge pour se relire plus tard. C'est une erreur qu'elle a souvent faite, pour son mémoire, et même au début de sa thèse. Balancer ses idées en abrégé avec la certitude qu'elle se comprendrait plus tard.

C'est drôle de penser aussi loin. C'était il y a déjà quatre ans. En juin, il y a quatre ans, elle était ici. Dans cette pièce, qui n'a pas beaucoup changé depuis. Et elle passait sa première nuit blanche sur ce qui deviendrait un mois plus tard le sujet de sa thèse. Elle ne pensait même pas se diriger en cosmologie, après son mémoire. Et la voilà, à vulgariser son travail sur la modélisation des erreurs statistiques et systématiques pour sa soutenance. D'ici trois mois. Sa directrice de thèse ne l'a pas dit officiellement, mais elle l'a sous-entendu.

La porte qui s'ouvre, en bas, est son signal pour s'arrêter. Quatre heures quarante-cinq, les oiseaux de jour font un boucan de tous les diables, et l'oiseau de nuit est rentré.

Elle sauvegarde, ferme son ordinateur, attrape ses cigarettes et son café.

Vanitas retire ses chaussures avec un grognement, fronce les sourcils.

« Tu dors pas ?

— Si si.

— Très drôle. »

Elle pourrait lui demander comment ça a été, mais en fait, ça ne l'intéresse pas tant. Et si Vanitas a envie de parler, il parlera, qu'elle veuille écouter ou non. Il va se servir un café, le fait réchauffer. Le dernier avant d'aller se coucher. Il ronchonne, quelque chose sur l'âge, son regret de n'avoir pas rejoint le club des 27, et elle ouvre la porte alors qu'il se dirige vers les escaliers.

« Viens, on prend le café dehors.

— J'ai été dehors toute la nuit.

— Ouais mais le soleil se lève, là. »

C'est un peu fourbe, parce qu'elle sait qu'il n'a pas la force d'argumenter. Bientôt, il écrase ses fesses dans l'herbe avec un lourd soupir. Il avait fait ça aussi, il y a quatre ans.

Elle vient travailler ici dès qu'elle peut, dans cette maison où plus personne ne vit à l'année. Et quand il peut, il la rejoint. Il fait ses sets à la plage, plus loin, ou en boîte. Si elle travaille toute la nuit, iels peuvent passer le lever de soleil ensemble. Dans la chambre de Vanitas, ou dans la sienne, ou dans le jardin.

Elle se souvient que sa directrice lui avait dit qu'elle était un peu jeune. Qu'elle allait perdre sa jeunesse, à se lancer si vite dans une thèse. Mais Nina lui a soutenu qu'elle avait tort.

L'aube dans le jardin avec son frère, l'été, c'est une jeunesse qui lui convient parfaitement.

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Voilà ?

Ouais, Nina fait une thèse d'astrophysique. Je sais pas si je la vois plus en sciences pures ou en histoire, alors j'alterne d'un univers sur l'autre. Et puis les thèses d'histoire c'est vachement plus long donc bon. Je ferai peut-être un OS qui parle du fait que ça met facilement plus de six ans à faire une thèse d'histoire mais que t'as des bourses que jusqu'à la troisième année donc après faut bosser à côté donc ça prend encore plus de temps. Peut-être.

A la prochaine, et merci d'avoir lu !