Note d'auteur :

Bon, je galère un peu avec la mise en page -

Enfin voilà, bonjour à toi !

Ceci est un OS écrit pour le concours KohLantHPF par les merveilleuses Catie et Omicronn. Les contraintes seront listées en bas pour ne pas gâcher la surprise.

D'abord un petit récap sur Divergente (qui appartient à Veronica Roth) : l'histoire se passe dans une société restreinte à une seule ville et séparée en cinq groupes, les factions, qui ont chacune une valeur qu'ils chérient particulièrement pour préserver la paix. Il y a les Altruistes, les Audacieux, les Erudits, les Fraternels et les Sincères (bon vous devinez à partir des noms hein). A 16 ans, tous les jeunes passent un test pour savoir pour quelle faction ils sont doués et choisissent la faction qu'ils intègrent pour le reste de leur vie (indépendamment du résultat du test). Les personnes sans résultat défini au test sont appelées divergents et ne sont pas vraiment bien vu par d'autres personnes... Et c'est à peu près tout ce que vous avez besoin de savoir pour mon OS. Enfin à part le fait que je vais vous spoiler le méchant du tome 1 (comme s'il n'était pas évident -).

Bonne lecture !

Ellen se faufila à travers les dossiers empilés de manière précaire et les feuilles de papier qui n'hésiteraient pas à s'envoler au moindre courant d'air. Le moindre faux pas, la moindre respiration en trop… elle devait rester discrète. Pour que personne, et surtout pas Jeannine, n'apprenne qu'elle volait des dossiers. Oh, elle les remplaçait par des faux pour que sa cheffe ne s'en aperçoive pas, mais une feuille de travers pouvait être une indication qu'il y avait quelque chose qui se passait et elle ne pouvait pas se le permettre. Des vies dépendaient de son habilité à slalomer entre les piles de rapports. La sienne notamment.

La jeune Erudite arriva enfin au bureau de Jeannine Matthews, le vrai bureau privé pas le bureau de réception vide dans lequel elle se complaisait à terroriser ses inviter en les embaumant de son parfum pénétrant et en les fixant froidement dans les yeux. Ellen connaissait cette sensation de se faire écorcher la peau jusqu'en ne gardant plus que l'esprit logique et le savoir, Jeannine avait veillé à ce que ses assistants soient les plus parfaits possible. Elle avait seulement oublié qu'ils gardaient quand même leurs sentiments et leurs souvenirs. Et les souvenirs d'Ellen comportaient son frère. Marc, si gentil et si aimable. Marc, si intelligent, si courageux, si juste, si généreux. Marc qui était tellement parfait et qui était mort parce qu'il ne rentrait pas dans le moule que Jeannine voulait à tout prix préserver. Alors Ellen la détestait de tout son cœur. Elle avait choisi de rester chez les Erudits parce qu'elle aimait apprendre mais surtout parce qu'ainsi elle pouvait se rapprocher de Jeannine qui ne se doutait de rien. Un jour, elle vengerait son frère parce que la haine envers sa cheffe grandissait chaque jour.

Chaque jour, elle voyait passer les dossiers de personnes qui n'avaient rien demandé et que Jeannine chassait seulement parce qu'ils n'entraient pas dans les cases préconçues de son esprit rigoureux. Ils étaient imprévisibles et cela lui posait problème.

Ellen ouvrit le tiroir qui contenait les nouveaux rapports sur les divergents découverts et observa attentivement le sommaire. Personne qu'elle connaissait heureusement. Cela lui déchirait toujours le cœur de ne pas pouvoir les emporter tous, alors elle se contenta d'en piquer trois au hasard dans la pochette. Elle n'avait pas le droit de décider qui pouvait vivre et qui mourir mais sauver trois vies était mieux que de n'en sauver aucune. Le hasard était une bonne solution même s'il lui laissait le goût amer de la culpabilité.

Une porte claqua à l'étage, lui faisant frôler la table. Le bois était encore chaud sous ses fins gants de laboratoire. Jeannine avait été là, plus tard qu'habituellement. Elle devait se méfier davantage la prochaine fois. Ellen examina le plafond à la recherche des caméras de surveillance. Normalement elles étaient toujours recouvertes parce que sa cheffe était suffisamment paranoïaque pour ne pas vouloir dévoiler ses inventions et ses plans au personnel de sécurité. Cela l'arrangeait bien, songea la jeune femme en trouvant les serviettes noires bien en place. En attendant, elle ferait mieux de ne pas s'éterniser.

Refermant le tiroir, ses doigts rencontrèrent un objet sous le sol de celui-ci. Curieuse, Ellen tâtonna quelques instants puis réussit à le détacher. Elle tenait maintenant en main une vieille clé rouillée qui n'allait tellement pas avec les habitudes et le style de Jeannine qu'Ellen faillit éclater de rire. Elle se retint de justesse pour éviter que quelqu'un l'entende et la dénonce. Elle venait de trouver la solution à son questionnement des dernières années. Elle savait maintenant comment Jeannine entrait dans la partie du laboratoire qu'elle gardait soigneusement pour elle. Tous les informaticiens avaient échoué à forcer le code d'accès et c'était cette clé mal entretenue qui allait avec la vieille serrure tout en haut de la porte. Ellen avait toujours cru qu'il ne s'agissait que d'un reliquat des temps passé… Il ne fallait jamais sous-estimer les clés physiques.

Ellen avait toujours été plutôt prudente mais il y avait un vice auquel, en bon Erudite, elle n'échappait pas : la curiosité. Maintenant qu'elle avait découvert comment accéder à cette partie si secrète du laboratoire, elle devait aller voir ce qu'il contenait. Elle ne pouvait pas résister à cette tentation. Mettant de côté tout bon sens, elle se faufila à toute vitesse vers la sortie du bureau et vers la porte du laboratoire secret.

Les dossiers qu'elle venait de voler sous le bras, elle tenta d'introduire la clé dans la serrure dans la pénombre. Heureusement qu'elle avait passé suffisamment de temps devant cette énigme pour la connaître dans les moindres détails. Les rugosités du métal maltraité par des intrus moins chanceux qu'elle, la petite serrure à l'ancienne dans le coin haut, la peinture blanche impeccable qui sentait toujours comme neuve…

Ellen attendit le déclic signalant le déverrouillage de la porte avec impatience. Elle allait enfin savoir ce qui se cachait derrière. Elle n'était pas certaine de ce qu'elle allait en faire de ce qu'elle découvrirait mais il valait mieux savoir que continuer de rester dans l'ignorance, n'est-ce pas ? Si ce n'était qu'un laboratoire ou bureau secret tout à fait classique – elle n'aurait certainement pas le temps de fouiller en détail –, elle ne serait pas plus avancée. Par contre, si elle pouvait trouver la preuve qu'elle chassait les divergents, qu'elle était coupable, cela pourrait rétablir l'ordre, cela pouvait sauver des personnes ! Elle pourrait en informer le gouvernement et plus personne ne mourra pour un phénomène dont on ne savait rien, Jeannine perdrait le commandement de la faction des Erudits et tout le monde se porterait mieux. Après tout, les divergents s'intégraient bien à la société malgré leur différence…

Après quelques secondes sans que rien ne se passait, la jeune femme devait se résoudre à la réalité : la clé n'avait eu aucun effet alors même qu'elle rentrait parfaitement dans la serrure. Elle avala sa salive, profitant des derniers relents de menthe de son dîner, puis pivota sur ses talons pour ramener la clé à sa cachette. Il pouvait s'agir d'un piège et dans ce cas elle devait partir le plus vite possible. Elle était arrivée à l'autre bout de la pièce – aucune échappatoire n'était possible à cet endroit – quand un grincement retentit. C'était certain quelqu'un l'avait repéré !

Elle se mordit la langue pour ne pas crier d'effroi et goûta son sang. C'était un cauchemar. Pourquoi avait-elle été si curieuse ? Lançant des regards affolés autour d'elle, Ellen se calma néanmoins en remarquant que tout restait calme. Pas de lumière ni de pas précipités dans les couloirs. Pas de personnels de surveillance qui se jetaient sur elle. Ni même Jeannine qui revenait travailler en pleine nuit. Mais d'où venait le grincement alors ?

Finalement elle l'apparut en s'approchant davantage du bureau pour déposer la clé. Un petit bouton de la même couleur que la table qui en sortait à vue d'œil. Elle était certaine qu'il n'y était pas avant. Mais comment un bouton pouvait apparaître de cette manière ? A moins bien sûr que ce ne soit l'action de la serrure et dans ce cas, il y avait encore deux possibilités. Soit c'était un piège, soit c'était le déverrouillage de la porte.

Ellen hésita environ trois secondes avant d'appuyer. C'était trop tentant. Elle devait savoir. Elle avait besoin de découvrir si ses suspicions étaient fondées. Marc l'aurait fait. Elle déballa un bonbon au citron qu'elle savoura, faisant passer le goût écœurant de sang dans sa bouche. Pas besoin d'être déconcentrée par ça. Cette fois-ci elle entendait bien le claquement léger d'une porte qui se déverrouillait suivi du glissement typique de l'automatique. Revenant une fois de plus sur ses pas, elle ne se préoccupait plus tellement de déranger l'ordre du bureau. Sa curiosité était trop forte. Sur le seuil, elle hésita néanmoins une dernière fois. Et si c'était un piège ?

La jeune Erudite haussa les épaules et entra. Toute la pièce – ce n'était certainement pas un laboratoire mais pas un bureau non plus, on dirait bien davantage un hall d'entrée ou un musée – était occupée par une gigantesque maquette de la ville. Fascinée, Ellen s'en approcha. Elle pouvait voir les tours en verre des Erudits et les petites maisonnettes grises des Altruistes. Elle pouvait distinguer les rails pour les trains et les ruines peuplés des Sans-Factions. Il y avait même une bonne partie des champs des Fraternels, même quelques-uns en dehors de la Clôture. Le centre-ville était modélisé de manière minuscule et si elle plissait les yeux, elle avait même l'impression de voir des personnes bouger dans les rues. Il ne manquait qu'une seule chose pour que cette gigantesque maquette soit réellement achevée : le quartier général des Audacieux. Ellen n'y avait jamais été mais elle avait entendu parler d'une grotte dans un immeuble et un parcours de combattant pour y arriver. C'était des fous furieux chez les Audacieux.

En tout cas, cela ne lui apprenait rien sur un plan potentiel de Jeannine, ni ne lui prouvait sa culpabilité. Mais alors une telle maquette aurait tout aussi bien sa place dans une salle accessible à tous. Il devait donc y avoir un truc en plus. Elle se pencha pour mieux examiner le modèle miniature. Elle avait eu raison, il y avait bien des personnes qui bougeaient dans les rues mais aussi dans les maisons.

Son regard glissa automatiquement vers le bâtiment principal des Erudits. Elle y trouva sa silhouette penchée sur la maquette de la maquette agrémentée de son nom en bleu. Et derrière elle… Ellen huma le parfum piquant de Jeannine avant de sentir une aiguille dans son cou. Personne ne suivait tous les habitants d'une ville sans avoir des mauvaises intentions, non ?

Alors vous en pensez quoi ?

Du coup, les contraintes :

Les évènements/objets à placer dans l'ordre : Un personnage vole, Une clé rouillée, Un bouton apparaît, Une maquette inachevée.

Sensibilité : Insérer (au moins) trois verbes de chaque sens : le goût (avala, goûta, savoura), le toucher (écorcher, frôler, tâtonna), l'odorat (embaumant, sentait, huma), la vue (fixant, observa, examina) et l'ouïe (entende, retentit, entendait).

Sentimentalisme : Insérer (au moins) trois sentiments différents (haine d'Ellen envers Jeannine, culpabilité d'Ellen, curiosité d'Ellen)

Et le mot métier : Commandement.