Bonjour à tous ! Voici une petite fic'song sur fond de Mpreg (bah y a pas assez de filles dans Sts) que je poste pour mon anniversaire ! Que je vous fasse partager ma joie...(et ça me donne une excuse pour poster n'importe quoi). J'espère que vous aimerez ! Moi j'ai beaucoup aimé l'écrire !
Titre: Avoir une fille
Disclaimer: Masami Kurumada
notes : la chanson est Avoir une Fille de la comédie musiacale de Roméo et Juliette. Mais comme elle a déjà été reprise beaucoup de fois en song-fic, ce sont les paroles de la traduction multilingue que vous trouverez (oui c'est compliqué, c'est en anglais en plus, mais ça reste très proche de la version originale, que vous pouvez écouter un même temps, ça vous fera un petit plus^^)
Allongé face à lui, Camus lui sourit. D'un sourire tendre et sincère. De ceux qu'il ne se lacera jamais de voir.
Milo s'avance un peu et vient déposer sur la peau de l'épaule un léger baiser, tandis que sa main droite glisse sur le bras gauche de son amant. Camus le laisse faire, sachant très bien ce que le Scorpion compte faire. Et puis c'est tellement doux. Entre les mains de Milo, il a l'impression de se trouver dans un nuage de coton.
La main du huitième gardien qui ne lui prodigue pas de tendres caresses vient se perdre dans ses cheveux, et la magicien de l'eau et de la glace se redresse un peu pour venir épouser les lèvres de son amant, les recouvrir des siennes. Ce n'est d'abord rien de plus qu'un léger effleurement, un battement d'aille de papillon qui se pose sur la bouche du blond, puis une langue taquine qui vient découvrir ces deux portails rougis d'avoir trop embrassé.
La main droite de Milo quitte le bras de son amant pour venir s'échouer sur sa taille, avant de glisser doucement sur la peau du ventre dénudée. Là, la main arrête sa course pour simplement savourer le contact de la peau tiède de Camus, et dispenser sa propre chaleur à ce qui s'y trouve. En y pensant, Milo laisse échapper un léger rire.
- Puis-je savoir ce qu'il y a de drôle ? demande le onzième gardien en s'éloignant des lèvres tentatrices.
- Rien, répondent celles-ci. Simplement, je n'aurais jamais cru que nous nous retrouverions dans cette situation.
Ses yeux se baissent, son regard se voile, et il ajoute, presque dans un murmure :
- Juste me retrouver aujourd'hui, avec toi... S'aimer comme on s'aime maintenant... Il y a encore un an, jamais je n'aurais cru ça possible.
Camus ne dit rien, mais il comprend ce que lui a dit Milo. Et il partage ses pensées. Il y a un an encore, le Scorpion en était à le détester pour l'avoir fait souffrir, et lui à se dresser tel un statue de glace au milieu de la tempête de son cœur. Et s'il remonte encore un peu dans ses souvenirs, ce ne sont que des moments cachés, volés, des baisers à peine échangés, de promesses auxquelles aucun des deux ne croyaient vraiment, puisqu'ils ont, chacun leur tour, finis par y manquer.
- Le destin est parfois capricieux, répond finalement le Verseau. Mais maintenant...
Sa propre main vient rejoindre celle de son compagnon, toujours sur son ventre, et la serre doucement.
Ils sont là, ensemble, dans cette chambre. Ils s'aiment, et ils peuvent le clamer au monde entier. Ils ne demandent rien d'autre.
Camus écarquille soudainement un peu les yeux et resserre sa prise sur la main de son compagnon. Les doigts de ce dernier effleurent délicatement la surface arrondie, avec un sourire tendre.
Ce genre de moment, qu'ils vivent depuis quelques mois, lui rappellent à quel point Camus est vivant entre ses bras.
- Je croyais qu'elle était très calme après nos ébats ? le taquine-t-il en glissant délicatement ses lèvres sur l'arête du nez de son amant.
- D'ordinaire oui.
Le Scorpion glisse sa bouche dans le cou de neige et vient déposer la pointe de sa langue sur la peau déjà marquée par les intenses activités auxquelles les deux hommes se sont livrés durant l'après-midi. Après tout, ce n'est pas comme si le Verseau pouvait faire autre-chose.
Milo lèche et embrasse la gorge de Camus, descend le long du torse, s'arrête au niveau du diaphragme pour savourer la légère accélération de la respiration de son amant. Il est toujours heureux de voir à quel point le français est réceptif à ses caresses.
Sa main descend au niveau du bas ventre, et ses lèvres viennent se poser au sommet de ce qui symbolise probablement la plus grande folie des dieux. Faire porter un enfant à son compagnon. Pourquoi ? aurait envie de dire Milo. Ce n'est pas naturel, et ni lui ni le roux ne l'ont demandé. Est-ce une punition supplémentaire ? Une erreur ? Une bénédiction ? Lui ne sait pas ce que c'est que d'être père. Il ne se souvient pas de ses parents, et l'homme qui lui a servi de maître n'avait rien d'une figure parentale. Arrivera-t-il seulement à l'élever comme il se doit ? N'est-il pas perdu pour cette cause, lui qui a tout ce sang sur les mains ? Pourra-t-il aimer cette petite fille qui dort innocemment dans le ventre de son amant ? Non, ça, il sait qu'il le pourra. C'est l'inverse dont il est moins sûr. Après tout, il n'a jamais envisagé avoir un enfant. Il ne s'imaginait même pas vivre auprès de l'homme qu'il aime, alors...
La main fraîche de Camus sur sa joue le ramène à la réalité. En croisant le regard rubis du Verseau, il lit tout l'amour que celui-ci lui porte. Camus a confiance en lui. Mieux. Camus a confiance en eux.
Le blond embrasse silencieusement la paume de la main aux longs ongles rouges en un remerciement silencieux.
Une pensée lui traverse soudainement l'esprit.
- Kanon et Rhadamanthe viennent dîner ce soir.
Soupire de la part du chevalier du Verseau.
- Tu ne pouvais pas me prévenir avant ?
- Ne t'inquiète pas, j'ai de quoi les nourrir. Et tu n'auras pas à manger à part, ils prendront la même chose que toi.
- Une soirée sans alcool ? demande innocemment Camus, un sourcil bifide relevé en une légère ironie.
Milo grimace. Il a oublié que le Gémeaux et son Juge viendraient avec des bouteilles.
- Je n'en prendrai pas, le rassure son compagnon. Mais je ne suis pas sûr de pouvoir t'aider à préparer.
Une ombre passe sur le visage d'ordinaire impassible du français. Il est vrai que, sur ordre de Shion, il est cloué au lit jusqu'à son terme et n'a plus le droit de porter quoi que ce soit d'un peu lourd, ou de rester debout trop longtemps. Heureusement que l'accouchement est prévu en fin de semaine, il n'en peut plus de cette inactivité.
Camus se redresse un peu et fait mine de quitter le lit, s'attirant une protestation de son amant.
- Je vais prendre une douche, lui apprend-t-il en se levant prudemment. Je n'ai pas envie de me présenter dans cet état.
Milo sourit en réponse et le laisse regagner la salle de bain, avant de se rallonger dans leur lit. Lui aussi aurait bien besoin de se laver après toutes ses activités, d'autant plus que ses cheveux sont assez sales. Enfin ce n'est pas comme si Kanon ne l'avait jamais vu couvert de saleté et de sueur, mais il faut avouer qu'il est plus convenable d'accueillir des invités propres et bien peigné.
Le gardien du huitième Temple finit lui aussi par se lever et va rejoindre son amant dans la salle de bain. Celui-ci est en train de laver ses longs cheveux roux, l'eau ruisselant sur son corps absolument parfait. Milo sourit et se déshabille rapidement, venant se couler dans le dos de l'homme qu'il aime. Il attrape ensuite le savon et se met à laver doucement le corps du Verseau, en prenant soin de ne rien oublier. Il n'y a absolument rien de sexuel dans cet acte, et le grec aime à se laisser aller à des moments de tendresse simple, comme celui de prendre une douche en compagnie de Camus. Ce dernier se laisse faire, et s'occupe ensuite des boucles blondes de son compagnon, qu'il a la fâcheuse tendance à négliger.
Maintenant qu'ils sont face à face, Milo en profite pour voler un baiser au français, qui profite de sa prise sur la tête du Scorpion pour prolonger le contact.
- Attends une minute avant de rincer, lui rappelle-t-il en s'écartant.
Avec un petit sourire, le huitième chevalier d'or se met à embrasser les épaules du magicien de l'eau et de la glace, murmurant silencieusement qu'il faut bien s'occuper durant ce laps de temps.
Après s'être savonnés et rincés, les deux hommes sortent de l'eau pour enfiler des vêtements propres, et Milo va préparer le dîner. En soit c'est plus un apéritif dînatoire qu'autre chose, mais il ne reste que peu de temps avant l'arrivée du couple de dragons et beaucoup de choses à sortir. Placer les cacahuètes dans un bol, en prévoir deux pour les chips, couper le saucisson, sortir les surimis, éplucher les concombres pour en faire des bâtonnets, apporter le tout sur la table basse du salon, mettre le four en route, sortir des verres et des serviettes, placer les petits fours à chauffer, démouler les glaçons...
Camus le regarde faire avec un regard amusé, se disant que son compagnon n'est vraiment actif qu'à la dernière minute. Lui est installé sur le canapé qu'il ne quittera pas de la soirée, un livre à la main.
- N'oublie pas la musique Milo, lui rappelle-t-il lorsque son amant passe devant lui, un plateau de petites saucisses dans les bras.
- Hum.
Ne pas oublier le fromage non plus, ni les crudités et les assortiments de poissons et autre produits de la mer. Kanon n'aime pas ça mais c'est ce que préfère Camus, alors il faut toujours prévoir les deux quand son meilleur ami vient.
Des bruits se font entendre dans le hall, et quelqu'un toque à la porte.
Milo jette un coup d'œil à la pendule de sa cuisine, dix-neuf heures. Ça doit être eux.
Il se dépêche de poser la dernière assiette de mini-croque monsieur sur la table et va ouvrir, découvrant le visage souriant de l'ex-Dragon des Mers, ainsi que celui poilu du Juge de la Wyverne.
- Salut Kan'. Bonsoir Rhadamanthe.
Les deux le saluent chaleureusement, et pénètrent dans le salon, où Camus, depuis son canapé, leur fait un signe de la main.
- Toujours alité ? lui demande le frère de Saga.
- Si ce n'était plus le cas, cela voudrait dire que le bébé serait né, lui rappela Rhadamanthe.
- Ah ? Effectivement, j'ai la tête ailleurs, répond le gémeaux en souriant.
Les deux prennent place sur des fauteuils confortables, et Milo s'installe au côté de son compagnon de vie. Comme il l'avait prévu, Rhadamanthe sort une bouteille de bon whisky et Kanon un pac de bières.
- J'imagine que tu n'en prends pas, Camus ? demande le blond en levant son mono-sourcil.
Le Verseau secoue négativement la tête, et le Juge lui sert à la place un jus de pomme apporté par les bons soins de Milo.
La conversation commence, chacun racontant les derniers potins. Kanon parle de son frère qui n'accepte toujours pas sa relation, et lui fait sans arrêt des scènes, Rhadamanthe évoque les problèmes répétés dans les tribunaux à cause de l'incapacité de ses frères, Milo explique comment il s'est retrouvé nu en sortant des termes à cause Kiki,...
Camus, qui n'a pas grand chose à raconter, se contente de hocher la tête en silence et de sourire de manière crispée à quelques anecdotes. Il n'a jamais beaucoup aimé le Dragon des Mers, qui a bien faillit lui voler son Scorpion, avant de finir dans les bras d'un Spectre. Sensible à son malaise, son bébé s'agite bien plus que d'habitude.
- Camus, tout va bien ? finit par demander Kanon. Tu n'arrêtes pas de passer ta main sur ton ventre. Tu te sens mal ?
Le Verseau le regarde un instant. Malgré toute l'animosité qu'il peut parfois ressentir pour cet homme, il ne peut pas nier son grand sens de l'observation.
- Non, répond-t-il finalement. Elle s'agite beaucoup, s'est tout.
En face de lui, Kanon et Rhadamanthe acquiescent. Ils ne sont pas interrogés par le pronom féminin, au courant que l'enfant de Milo et Camus sera une fille.
Plusieurs personnes leur ont demandé s'ils n'auraient pas préféré un garçon, mais la vérité était qu'ils n'ont pas de préférence. Certes à l'adolescence il sera plus dur d'expliquer certains changement corporels à leur enfant, mais eux ont bien appris tout seul, n'ayant à l'époque déjà plus de maître pour leur enseigner ce qu'ils avaient besoin de savoir.
- Lui avez-vous trouvé un prénom, finalement ? demande le Juge blond en se resservant un verre, et tendant le plateau de surimis au Verseau qui, à cause de sa petite colocataire, mange beaucoup plus qu'à son habitude.
- Oui, mais nous préférons garder le secret pour le moment, répond Milo. Par contre, nous avons une importante nouvelle à t'annoncer, Kanon.
Le Gémeaux se tend. Il a toujours détesté entendre ces mots. Il a à chaque fois l'impression qu'une catastrophe va s'abattre sur lui.
- On... J'aimerais que tu sois le parrain de ma fille.
Le grec ne répond rien, trop secoué. A-t-il bien entendu ce qu'il a entendu ?
- Vous voulez vraiment de moi comme parrain ?
Milo sourit, reconnaissant là l'un des traits les plus caractéristiques de son meilleur ami : sa grande peur de ne pas compter pour les autres.
- Bien sûr, puisque je te le dis, répond-t-il avec un sourire.
Les traits de Kanon se détendent soudainement, extrêmement ému de l'attention de son ami.
Jetant un coup d'œil au Verseau, qui vient de repasser sa main sur son ventre, l'ex-Dragon des Mers se lève pour se pencher au dessus du roux, qui le regarde d'un air neutre, une lueur pourtant méfiante dans ses yeux rouges.
- Je peux ? demande-t-il en tendant la main.
Comprenant ce que le blond compte faire, Camus hésite un instant. Il n'a jamais aimé être en contact avec qui que ce soit, et c'est encore pire depuis qu'il est "enceinte". Il croise cependant le regard de Milo, qui lui demande d'accepter. Après tout, que peut-il arriver ?
- Vas-y, souffle-t-il.
Respectueusement, le Gémeaux pose sa main sur le ventre beaucoup trop arrondi du français. Il sursaute même légèrement en sentant un violant coup de pied là où se trouve sa main.
- Ça ne te fais pas mal ? s'étonne-t-il en parcourant la surface de sa paume, complètement émerveillé. Il est vrai que jamais Camus ne lui a permis de faire ça.
- Non, répond ce dernier.
Kanon continue encore un peu son observation, mais sous l'insistance du bébé qui semble préférer les caresses de sa "mère", il finit par se retirer, remerciant le Verseau pour ce premier contact avec sa futur filleul.
La conversation reprend son plein, et Camus, une main sur son ventre, pense à ce que lui a dit Milo, un jour. Que Kanon n'était qu'un homme en manque d'affection, et qu'il avait été de son devoir de lui en donner. Mais bon, même si son compagnon a sûrement raison, lui n'a jamais réussi à apprécier l'ex-Dragon des Mers. Peut-être est-ce parce qu'il cherche trop de Saga en lui. Après tout, même s'ils sont jumeaux, ils restent très différent.
Un contact doux sur son bas-ventre le tire de ses pensées, et il se rend compte que, sans avoir quitté la conversation, Milo a senti qu'il avait besoin de lui. En caressant doucement cette zone sensible pour le bébé, il lui témoigne son affection, son soutien. Milo est là, à ses côtés. Et il ne s'en ira pas.
La soirée se termine dans la joie et la bonne humeur, et Rhadamanthe et Kanon aident même le Scorpion à ranger, puisque Camus ne pas l'aider. Ils se souhaitent bonne nuit, et le Gémeaux remercie encore son ami pour la merveilleuse surprise qu'il lui a faite. Enfin, le grec se tourne et vient rejoindre son compagnon dans la chambre, et retire ses vêtements avant de se serrer contre lui. Habituellement, ils dorment imbriqués l'un dans l'autre, mais depuis la grossesse du Verseau, ils doivent un peu changer leurs habitudes. Et là, le huitième gardien se contente de se coller contre l'homme qu'il aime, son visage enfouit dans le creux de son cou, tandis que le roux à sa main perdue dans ses boucles blondes.
Milo murmure un discret "je t'aime" contre sa peau, et Camus répond en caressant ses cheveux. Ils n'ont jamais eu besoin de beaucoup de mots. Des gestes, un regard, tout était dit. Les autres ont du mal à le comprendre. Leur enfant le concevra-t-il, lui ? Avec ce genre de comportement en exemple, ne risquent-ils pas d'en faire un véritable cas social ? Mais bon, peut-être que leur fille héritera de la nature autrefois enjouée et dynamique du Scorpion, plutôt que du calme et de la sagesse du Verseau. Ou peut-être sera-t-elle un bon mélange entre les deux, prenant ce qu'il y a de meilleur en chacun. En tout cas c'est ce que le grec souhaite. Un enfant leur ressemblant, où chacun d'eux pourrait se retrouver, et se rappeler qu'eux aussi, il y a longtemps, avaient été des enfants insouciants. Car si une chose est sûre, c'est que jamais leur fille ne deviendra chevalier. Jamais ils ne feront porter un tel fardeau à leur enfant, n'en déplaise à leurs supérieurs. Après tout, ce n'est pas de leur faute si Camus a été ressuscité avec ce léger changement. Et après s'être tant sacrifiés, ils ne pourront pas le blâmer de vouloir protéger son bébé.
Bébé.
Camus sourit tendrement. Il a toujours trouvé ce mot très doux, tout pelucheux. Lui qui aime s'occuper des enfants, il va être servi. Quoi que ce sera différent de ses apprentis. Cette fois-ci, il ne devra pas se sermonner pour ne pas trop s'attacher, sachant que le risque de les perdre est bien trop grand. Non, cette fois-ci, il pourra laisser échapper toute la tendresse que contient son cœur et que la glace n'a pas su entièrement recouvrir.
Durant ses réflexions, Milo se contente de caresser ses cheveux et d'embrasser et mordiller à tour de rôle la peau blanche de son cou. Le Scorpion sourit. Il aime voir Camus partir dans ses pensées avec ce doux sourire. Cela signifie qu'il est heureux. Heureux d'être en vie, heureux d'être avec lui, heureux d'être là, heureux de son sort. Il est vrai qu'ils n'ont pas désiré d'enfant. D'ailleurs, si on lui avait posé la question, il aurait répondu non. Mais maintenant... Il ne peut s'empêcher de se dire que c'est différent.
Le grec attire un peu le bassin de son amant contre le sien et commence à onduler lentement, créant une friction que les deux hommes adorent. Sa langue vient se rajouter sur la peau douce, et les mains du Verseau viennent trouver sa place dans sa nuque et sur son épaule droite.
Si on ferme les yeux en cet instant, on pourrait entendre des milliers de "je t'aime" murmurés à même la peau, passant d'une bouche à une autre. C'est une douce mélodie qui n'existe que pour les deux amants, et qu'ils aiment jouer à n'importe quel moment de la journée.
Mais soudain, le visage de Camus devient livide sous les caresses de son amour, et il porte une main à sa bouche. Milo ne comprend pas tout de suite, mais en sentant un liquide chaud se déverser de l'intimité de son amant, la lumière se fait dans son esprit.
- Le bébé..., murmure-t-il.
Le français ne lui répond pas, mais ses yeux s'écarquillent et son corps entier se crispe sous l'effet de la première contraction.
- Je t'emmène à l'infirmerie, décide immédiatement le Scorpion.
Milo saute du lit et enfile rapidement des vêtements, et contact télépathiquement Shion pour le prévenir, comme cela a été convenu. Il passe à Camus un t-shirt gris et large, appartenant à Aldébaran, qui a été préparé exprès pour l'accouchement et laissé en évidence au cas ou l'enfant arriverait un peu en avance. Enfin, son amant dans les bras, il remonte le plus vite possible les marches en direction du Treizième Temple, où l'attendent le Grand Pope et Athéna.
- J'ai fait préparer la salle de travail, explique la déesse, qui a déjà revêtu une tenue d'infirmière. Shun nous attend là-bas.
Hochant la tête, le blond suit ses supérieurs hiérarchiques, sentant à interval de plus en plus réguliers les douleurs de l'enfantement secouer son amour. Il dépose ce dernier dans un lit blanc, et les trois personnes exceptionnellement transformées en médecin accoucheurs commencent à s'agiter autour de lui. Aucun ne demande à Milo de se retirer. Il a été convenu qu'il assisterait à la naissance de sa fille, et de toute façon, jamais il ne laissera son amant seul pour effectuer une telle tâche, même s'il se sait peu utile.
Le travail commence, les contractions s'enchaînent, et le roux fait du mieux qu'il peut pour contenir ses cris qui se coincent dans sa gorge. Il est vrai que le pauvre n'a pas pu recevoir de péridurale, à cause de sa condition un peu particulière. Mais Camus est un chevalier. Il a connu bien pire. Et au bout d'une heure de travail intense, des pleures se font entendre dans la petite salle, devant laquelle de nombreux chevaliers se sont rassemblés.
Camus se tort un peu la tête pour tenter d'apercevoir son bébé, mais Shun le repousse d'une main douce, lui disant qu'ils vont d'abord vérifier si tout va bien et le nettoyer. Le Verseau ne dit rien, mais à sa tête Milo comprend qu'il est déçu. Mais le français se laisse faire, et patiente le temps nécessaire avant de recevoir un nourrisson emmailloté dans un pyjama blanc rayé de rose acheté quelques jours plus tôt dans ses bras. Les deux jeunes hommes se penchent pour observer un peu la "petite merveille", comme vient de la qualifier Athéna, qui pour l'instant gigote dans les bras de sa "mère".
- Je vais préparer un biberon, souffle Shun, comprenant qu'il faut laisser de l'intimité à la nouvelle famille pour cette rencontre délicate.
Le bébé a, comme la plus part des enfants du monde, des yeux d'une teinte bleue-grise. Mais ses cheveux très fins sont d'une couleur entre le blond et le roux, laissant à penser que, s'ils se fonceront avec l'âge, ils obtiendront la couleur de ceux de Camus. Le Scorpion sourit. La couleur des cheveux de Camus, c'est aussi celle de son ongle mortel. Si c'est la future couleur de leur bébé, alors cela veut dire qu'ils aborderont chacun cette belle couleur quelque part sur leur corps. Comme un symbole de famille.
- Elle est magnifique, souffle le onzième gardien en caressant la tête de l'enfant.
- Oui.
Milo approche doucement ses doigts pour caresser la joue du nourrisson, qui gazouille à ce contact.
- Oui, toute mignonne, sourit l'ancien assassin du Pope.
Toute mignonne.
Daughter of mine
Star in the night
Smile so brittle
Tenderly and soft
Daughter of mine
You'll become woman
Flower that inplumes
with pearls of fog
Sur la terrasse du huitième Temple, donnant directement sur la mer Egée et les collines du Sanctuaire, Camus dépose devant ses invités des petits gâteaux tandis qu'Aphrodite l'aide à servir le thé. Aujourd'hui, les chevaliers d'or ont décidé de se rassembler autour d'un moment de détente, contrant ainsi la chaleur étouffante de l'été et resserrant des liens distendus par des années de mensonges et de tromperie.
- Tes gâteaux sont délicieux, Camus, fait Aiolia en dégustant l'une des petites pâtisseries.
- C'est une recette française. Je suis content qu'elle te plaise, c'est la première fois que j'en fais.
- Il dit ça, mais il a passé la matinée à me faire goûter, plaisante Milo, conscient du professionnalisme de son amant.
Sur les genoux du Scorpion, une enfant de six mois aux petits cheveux roux et ouvrant des yeux très bleus, de la nuance exacte de celle du huitième gardien. Semblant attirée par les bonnes effluves, la petite tant l'une de ses mains vers la table chargée de friandises. Mais avant qu'elle ne puisse atteindre quoi que ce soit, elle est soulevée par Camus, qui part la présenter à Aldébaran.
Father and daughter
Us- yes and no
Father and daughter,
the question-the answer
Le Taureau a été désigné, à sa grande surprise, comme second parrain. Sûrement pour contrer la fougue de Kanon. Ou pour montrer au Brésilien qu'il est aussi important que les autres. Il n'en sait rien. Mais le Taureau est heureux d'avoir une filleul comme la fille de ses amis. Il n'y a pas beaucoup d'enfants au Sanctuaire, et la plupart sont destinés à devenir chevaliers. S'occuper d'un bébé en sachant qu'il aura une enfance normale est vraiment soulageant. Mais le bébé en question ne semble pas satisfait de quelque chose, et se met à pleurer.
- Mais Elina, qu'est-ce qui ne va pas ? s'étonne le Verseau.
Habituellement sa fille n'a pas peur du grand ours qu'est le gardien de la Deuxième Maison. Il suit donc du regard l'endroit vers lequel est dirigée la main de la petite rousse, et semble comprendre.
- Tu as déjà mangé, et tu n'es pas assez grande pour ce genre de chose, explique-t-il en caressant la tête de son enfant.
Un peu plus loin, Milo regarde la scène. Camus dit souvent que leur fille a hérité de son appétit et de sa gourmandise. Mais après tout, qui résisterait aux talents culinaires du français ? Son regard se fait très doux sur la scène d'une grande tendresse entre son amant et leur petite, le premier câlinant la deuxième, à l'abri dans les bras de son papa. Le Scorpion ne peu nier que, même s'il n'a pas souhaité que cela arrive, il aime profondément sa famille.
How to save,
save help
My spirit and flesh
His own daughter
Milo est assis sur un banc, la tête penchant subtilement du côté où Camus lit tranquillement un livre, relevant de temps en temps ses yeux rubis pour jeter un oeil sur la petite devant eux qui fait ses premiers pas sur la colline surplombant Athènes. À un an et demi, Elina se débrouille plutôt bien. Le Scorpion la voit attraper une pierre sur le sol et trottiner jusqu'à lui pour lui montrer.
- Vailloux.
Et la mettre dans sa bouche.
- Eli, ça ne se mange pas, fait doucement le blond en reprenant la pierre pour la jeter au sol.
- Elle a peut-être fin ? questionne Camus en tournant une page. C'est l'heure du goûter.
Le grec hoche la tête, mais avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, le français a déjà pris leur fille pour l'installer sur ses genoux, sortant une compote de pomme et un biberon d'eau du grand sac posé à côté de lui. Tout de suite, le bébé se met à gesticuler et à tendre ses petites mains vers la nourriture.
- Manger !
Milo observe son amant donner doucement de la compote à leur petite, qui semble apprécier la pomme. C'est un des premiers mots qu'elle a prononcé. Bien sûr, on pourrait dire que le fait que son prénom soit le même que celui du fruit a dû jouer, mais la réalité est toute autre. Elina n'a pas prononcé ce mot en grec, mais en français. La langue de Camus. Pour les deux hommes, il est important que leur enfant soit apte à comprendre d'où elle vient et quelles sont ses origines. Que leur fille puisse renouer avec des liens rompus trop tôt chez ses parents. C'est pour ça que lui parler en deux langues différentes, de manière à ce qu'elle soit bilingue, est très important pour eux. Et puis cela rend Camus fier, et Milo a toujours aimé ce petit sourire et ce léger pétillement dans le regard de l'homme qu'il aime.
Quand Elina a fini de manger, le roux lui essuie tendrement la bouche, et elle se colle dans ses bras en babillant dans une langue connue d'elle même, mas qui est la plus belle aux oreilles de son père.
Stay here
because for me
you're more than God
My blood keeps flowing inside of you
You're the result of what I was at twenty
- Papa. Papa! Papa ! Papa !
Milo est réveillé par des secousses de plus en plus fortes sur son épaule et des cris poussés de moins en moins discrètement contre son oreille. Collé à lui, Camus dort encore, ou du moins fait semblant, espérant sûrement ne pas attirer l'attention de la petite sur lui. Le traître. Soupirant, le jeune homme ouvre les yeux et tombe nez à nez avec le visage poupin de sa fille de tout juste trois ans.
- Papa ! C'est aujoud'hui ! Et tu as pomis !
I'll course your lovers
The beast man's got inside
Le blond tente un instant de se souvenir de ce qu'est ce "aujourd'hui", avant que cela ne lui revienne en mémoire. À oui. Ce jour. L'anniversaire de Camus. Si Elina ne lui avait pas sauté dessus pour le réveiller, il l'aurait probablement oublié. Il sait que c'est étrange, mais son amant et lui ne fêtent pas leurs anniversaires. Après tout, à quoi cela servirait ? Ce n'est pas comme s'ils en avaient eu le temps avec toutes ces guerres. Et puis, ni l'un ni l'autre ne sont sûrs qu'il s'agisse bien de la vraie date. Mais sachant que les anniversaires sont quelque chose d'important pour les enfants, ils ont décidé de fêter celui de leur fille. Mais cette année, Elina s'étant étonnée de ne pas les voir fêter les leurs, et plutôt que de devoir lui expliquer les raisons qui les faisaient négliger cette date, ils ont décidé de s'y mettre. Après tout, cela peut être sympathique, une petite fête en famille.
- Papa !
- J'arrive j'arrive.
Since I have a child
I'm afraid
That she'll be beguiled
by a liar
Milo se lève avec un bâillement. Elina et lui sont censés préparer une surprise pour le Verseau, mais avec le bruit qu'a fait la fillette, pas sûr que cela en reste une. Enfin, son amant est bon joueur, et le grec sait qu'il ne se lèvera pas. Il prend tout de même le temps de déposer un baiser sur son épaule pâle et dénudée
Since I have a child
I never hurt women
anymore
Like I ded before
Le chevalier d'or du Huitième Temple sort de sa chambre en ayant pris le soin de s'habiller, même si depuis la naissance de leur enfant, les deux hommes dorment en sous-vêtements et plus nus comme ils avaient l'habitude de le faire.
Elina est déjà survoltée, ce qui amuse légèrement le Scorpion, se retrouvant un peu dans cette boule d'énergie. Quoi que lui n'en a plus trop, de l'énergie. Enfin s'il commence à se dire ça à vingt-quatre ans...
- Bon, commençons par t'habiller.
Eli, comme il aime à l'appeler, ne sait pas encore se vêtir seule, et a besoin de l'aide de l'un de ses parents. Milo lui choisit donc des vêtements simple mais chaud, car ils sont au cœur de l'hiver, qui peut être frais, même en Grèce. Il attache ensuite ses cheveux qui lui arrivent un peu au dessus des épaules en deux couettes rouges, ce qui avec sa bouille de bébé, rend sa fille encore plus adorable. À croquer, comme dirait Aphrodite, qui aime bien se servir de la fille de ses amis comme d'une poupée.
Having a daughter
I hate men
And their glances
I know their ruses
And their victories
Le père et la fille se dirigent vers la cuisine, et le blond sort ce qu'il a préparé le veille pour le petit déjeuner. Ce midi ils feront aussi un pique nique sur le bord de la plage et le soir iront au restaurant. C'est pour ça qu'ils feront les cadeaux ce matin, en même temps que les croissants. Enfin celui d'Elina plus particulièrement, Milo n'ayant rien trouvé de mieux qu'un livre qui a tapé dans l'œil de son amour il y a quelques jours. Même s'il compte bien lui faire passer une nuit torride...
And when will come the day when one of them
Will take my daughter away from me
Calling me "sir"
- Elina !
Heureusement, le blond s'est retourné à temps pour voir sa fille, montée sur une chaise dans le but louable d'attraper des assiettes, tomber à la renverse. D'un réflexe, il la rattrape et la repose par terre.
- Enfin Elina, combien de fois t'ai-je dit de ne pas monter sur les meubles ?!
- Pa'don...
- C'est dangereux, tu comprends ? fait-il en attirant la petite contre lui. S'il t'arrivais quelque chose je serais très malheureux.
It will sprout a flower others
We will complete the cycle
But my angel, my love
Elina hoche de la tête. Il semblerait qu'elle est compris la leçon, mais pour combien de temps ? Le problème des enfants à cet âge, c'est que ce qu'on leur dit rentre par une oreille et sort par l'autre.
- Hum, ça sent bon ici.
- Papa !
Elina se jette dans les bras de Camus, qui vient d'apparaître.
- Bon annive'saire !
Le Verseau sourit et embrasse son enfant sur le bout du nez.
- Merci trésor.
Milo s'avance un peu et vient le prendre par la taille, pour enlacer tendrement son amant.
- Tu vas lui chercher son cadeau, Eli ? demande-t-il ensuite.
- Oui !
La petite rousse saute presque des bras du français avec qui elle partage sa couleur de cheveux pour partir en courant vers sa chambre.
- Qu'est-ce qu'elle m'a offert ?
- Tu verras bien.
Le blond embrasse le cou de Camus, ne se lassant pas de la texture douce et de l'odeur enivrante de la peau de l'homme qu'il aime.
Elina revient bien vite, un gros paquet dans les bras, ce qui surprend légèrement le Verseau, qui s'attendait plus à un dessin enfantin, ou quelque chose dans le genre.
- Qu'est ce que c'est ? demande-t-il en défaisant le papier multicolore.
- Su'pise !
Et sous les yeux ébahis du jeune homme, se trouve une magnifique boule à neige, les représentant tous les trois en glace éternelle.
- Mais... Comment ?
- C'est zoli, hein ?
- Magnifique, murmure Camus. Mais tu as fais ça toute seule ?
- Hyoga il m'a aidé.
Le roux sourit. Oui, il comprend mieux le détail parfait de la glace, et surtout la glace elle-même. Il n'a aucune envie que son bébé développe de tel dons, si c'est pour se voir enrôlée par le Sanctuaire.
And you'll fly without me
But if you fall,
i'll be by you
La boule de neige trouve rapidement sa place dans le salon, bien à la vue de tous. Et elle est toujours là, douze plus tard, lorsque Camus apporte un gratin de patte dans l'ambiance quasi électrique du salon, où son cher Scorpion juge de haut en bas le garçon qui ose sortir avec sa fille unique et préférée.
Le blond grec passe ses yeux d'azur sur le jeune homme, qui lui fait face tranquillement, ayant l'envie louable de faire bonne impression devant les parents de la fille qu'il aime. Après tout, Camus a l'air de l'apprécier. Peut-être que Milo ne va pas l'empaler sur le mur avec son ongle meurtrier comme il semble avoir envie de le faire. Si ?
Stay a little more, here, with me
Now I'm asking you this as father
Will you see now finally maybe
That I deserve your love and friendship
Bien sûr que non. Le Scorpion ne fera jamais de mal à quelqu'un que sa chère fille aime. C'est pour cela qu'il se trouve ici aujourd'hui, attendant nerveusement que tous les invités soient entrés dans la petite église orthodoxe où le Grand Pope lui a appris qu'il a lui même été baptisé lorsqu'il n'était qu'un nourrisson. Shion en saurait-il plus que ce qu'il ne veut bien admettre au sujet de leur ascendance ? C'est possible. Mais il n'est pas là pour ça.
Il donne son bras à Elina, rayonnante dans sa robe de mariée. On lui a dit des centaines de fois qu'elle était son portrait craché, mais lui a toujours trouvé qu'elle avait cette grâce naturelle qui l'avait tant séduit chez Camus. Ce dernier attend à l'intérieur, et fait un petit signe pour que la cérémonie puisse commencer.
Le père et la fille remontent alors lentement vers l'autel, Elina un peu nerveuse, Milo avec un sourire doux. Et ce sourire ne le quitte pas quand il s'arrête près de l'homme qui va officiellement devenir son beau-fils, et dont il sait qu'il prendra bien soin de sa fille.
Pourtant, le grec ne peu empêcher ses yeux de s'embuer, et de chercher la main de Camus.
My dear child
My one and only
It happens so quickly
Than you'll be far away
- Ce n'est rien, murmure son amant. Il arrive parfois que, lorsque notre coeur déborde de joie, il laisse échapper quelques larmes.
I can't find the child inside her anymore
- Tu as raison, mon amour.
Where the guilty is the victim
Les portes de l'Eglise s'ouvrent sur le couple étincellant, et c'est à ce moment que Milo, comme une certitude encrée dans le plus profond de son coeur, bénit les dieux pour les avoirs ramenés à la vie, Camus et lui.
Avoir une fille.
Merci à tous de m'avoir lue^^ ! On se retrouve j'espère bientôt, et n'oubliez pas que la review de l'histoire est égal à la monnaie de l'auteur ! C'est très important de recevoir des petits commentaires sur ce qu'on a fait !
