Opportunité:
"Chère Madame Weasley,
J'aimerais vous inviter à prendre le thé avec moi ce samedi, à 15H. J'aimerais aborder une question avec vous. Envoyez moi votre réponse par retour de hibou.
Au plaisir de vous revoir.
Minerva McGonagall"
Je repliais le parchemin soigneusement et en prit un vierge dans le tiroir de mon bureau, pendant que j'écrivais une réponse positive à mon ancien professeur je laissais le hibou grignoter ce que je lui avais offert. Je cachetais ma lettre et l'attachais à la petite patte de l'animal à plumes. Je le laissais s'envoler à travers la fenêtre microscopique de mon bureau. Je soupirais lourdement, prendre le thé avec mon ancien professeur ne me ferait pas de mal, cela permettrait de casser quelque peu la routine qui s'était installée dans ma vie.
Les bras croisés sur ma poitrine, les yeux posés au loin dans le ciel je soufflais. Ma vie n'était pas ce que je m'étais imaginé, le grand amour n'était pas ce que j'avais lu dans les livres, le travail n'était pas celui de mes rêves. Du haut de mes dix-neuf années d'existence je me rendais compte au fil des jours que je n'étais pas à ma place, j'étais là où on voulait que je sois, pas là où je devais être. Quelques coups frappés à ma porte me firent quitter mes pensées, je me dépêchais de me rassoir à ma place, dans ce foutu bureau du ministère. Grâce à Harry, et notre rôle dans la guerre il y a quelques mois nous avions pu entrer au ministère sans soucis, quelle… bénédiction…
Le soir venu, j'attendis Harry et Ron dans le hall du ministère, comme tous les jours, ils arrivèrent en retard, comme tous les jours, Harry me sourit en me voyant, comme toujours, Ronald, mon mari, m'embrassa sur le front, comme tous les jours, et nous prîmes la direction des cheminées. À peine arrivés à la maison je me dirigeais à grands pas vers la salle de bain, Ron et moi habitions dans un petit appartement de Londres, nous avions pour projet d'acheter une maison plus tard peut-être. Pour le moment notre cocon nous convenait.
Alors que l'eau brûlante coulait sur mon dos, et que mon front était appuyé contre la paroi vitrée de l'habitacle je sentis les larmes me monter aux yeux. Je les refoulais, Ronald n'était pas le meilleur pour remonter le moral et je n'allais certainement pas craquer maintenant. Il y avait des gens qui vivaient des existences pires que la mienne. Je n'avais pas à me plaindre.
Alors que mon mari prenait sa douche à son tour je préparais le dîner comme tous les soirs, je disposais nos deux couverts sur la table de la cuisine et attendit qu'il ait terminé. Après le repas je ferais la vaisselle alors que Ron regarderait la télévision que j'avais fait mettre dans le salon, puis je prendrais un livre pour m'installer avec dans mon lit. Plus tard, Ronald me rejoindrait m'embrasserait sur le front et s'endormirait en ronflant, je poserais mon livre, verserait quelques larmes et m'endormirait à mon tour. C'était ma vie à présent, tout était calculé au millimètre près, chaque jour, je détestais la routine qui s'était installée, je détestais mon boulot, je détestais l'absence de moments seule avec Ron.
Le week-end nous le passions la plupart du temps avec Harry, ça n'avait pas changé depuis l'école. Lui et mon mari passaient le plus clair de leur temps ensemble, et encore plus depuis que Ginny avait rompu avec Harry pour partir avec Michael Corner, sous prétexte qu'il faisait plus attention à elle que mon meilleur ami. Peut-être avait-elle raison ? Et si son quotidien avait ressemblé au mien actuellement ? Je chassais ces pensées alors que mon mari entourait ma taille pour embrasser le haut de ma tête, c'était toujours comme cela. La tête, le front, la joue, jamais la bouche. La bouche c'était seulement quand nous faisions l'amour, c'est-à-dire une fois par mois, deux à trois si Ronald n'était pas trop fatigué. Je soupirais intérieurement, c'était absurde.
Alors que Ronald ronflait à mes côtés je me posais plein de questions, comme tous les soirs, avais-je bien choisis ? Aurait-il pu me rendre plus heureuse que mon mari ? Je me giflais mentalement, j'avais promis de ne pas penser à lui. C'était ce qu'il voulait après tout. Cela faisait plus d'un an que je ne l'avais pas vu et c'était bien comme ça. Je fermais les yeux et me tournais pour faire dos à Ronald.
Le samedi arriva rapidement, le matin je me réveillais bien avant Ron, je préparais des oeufs brouillés avec du bacon que je disposais dans une assiette sur la table, je jetais un sort pour tenir le tout au chaud jusqu'au réveil de mon mari. Je mis mes baskets et sorti de l'appartement. Je courais pendant une petite heure comme tous les samedis. Cela me permettait de rester en forme et de me vider l'esprit avant une journée remplie de Harry et Ron.
Quand je rentrais il était passé 10H du matin, Ronald n'était toujours pas réveillé, je soupirais, je vérifiais que le sortilège était toujours en place afin de garder sa nourriture chaude, me préparais à mon tour des oeufs brouillés avec quelques fruits. Je déjeunais seule, comme tous les week-ends. Une fois mon assiette terminée, je fis ma vaisselle et sortis les quelques dossiers que j'avais rapporté du bureau, je m'y attelais afin de les terminer avant de partir à Poudlard pour retrouver la directrice.
Cette dernière m'avait intrigué avec sa dernière missive et j'avais hâte de pouvoir assouvir ma curiosité et savoir ce qui se tramait. J'étais restée en très bon termes avec mon ancien professeur après l'année de septième année que j'avais repassé à cause de la guerre. Mes deux meilleurs amis avaient refusés de revenir à Poudlard, à la fin de mes examens Ron m'avait demandé en mariage, et j'avais dis oui. Cela faisait maintenant six mois que nous étions mariés. Parfois, je me demandais si nous n'avions pas été un peu rapide.
Alors que je clôturais le dernier dossier d'un point final, Ron consentit enfin à se réveiller et prendre son petit déjeuner. Il se servit un café, déposa sa tasse devant son assiette, contourna la table pour m'embrasser sur le front et s'installa pour déjeuner. Je ne dis pas mot, il détestait parler au réveil, j'en profitais pour prendre ma douche.
Je jetais un coup d'oeil au réveil posé sur ma table de chevet en sortant de la douche, il était presque midi, j'avais pris mon temps sous l'eau. Je m'habillais sobrement mais chaudement, le temps était frais en ce début de décembre.
Je me dirigeais à pas lents vers la cuisine pour préparer le repas du midi, je soufflais en voyant la vaisselle du petit déjeuner de Ronald dans l'évier, je jetais un sortilège n'ayant pas envie de le faire moi-même pour une fois.
Alors que le repas cuisait je me dirigeais au salon pour voir Ronald affalé dans le fauteuil, regardant la télé.
« Ron ? » Seul un grognement me répondit, je fermais brièvement les paupières, agacée.
« Je vais à Poudlard cet après-midi. » Un deuxième grognement, je rebroussais chemin et me dirigeais de nouveau dans la cuisine, je pressais mes doigts glacés contre mes paupières, je n'allais certainement pas pleurer maintenant, j'avais l'habitude, on ne parlait pas beaucoup avec mon mari, c'était rare pour nous de nous trouver en grande conversation. J'étais passionnée par les livres, le savoir, la connaissance, il était passionné de Quidditch, de la télé, et de Harry. Je secouais la tête pour me remettre les idées en place, cet après-midi dans ma deuxième maison me changerait grandement les idées.
Le portoloin me fit atterrir juste devant les grilles du gigantesque château. Il était 14H45. J'étais en avance, mais avec le nombre d'escaliers et d'étages j'avais préféré partir plus tôt. Alors que je traversais le parc j'aperçus à la lisière de la forêt interdite la cabane de Hagrid. Je souris chaleureusement, les souvenirs de ce qu'il semblait une autre vie m'envahirent Je continuais d'avancer, je croisais la route de quelques élèves profitant de l'air frais, je passais enfin les grandes portes en bois de l'école. Les murs en vieilles pierres me remontèrent quelque peu le moral. Je gravis les marches de marbres du château, tout en me remémorant mes souvenirs, les pires comme les meilleurs. Je gagnais le deuxième étage assez rapidement, arrivée devant la gargouille je me stoppais. Stupéfaite, je me rendis compte que je n'avais pas le mot de passe, je rougis de stupidité. Des pas retentirent derrière moi, je me détournais de la gargouille pour découvrir Minerva McGonagall dans une magnifique robe de sorcière verte, le soulagement se fit ressentir.
« Bonjour Hermione, veuillez m'excuser d'avoir oublié de vous communiquer le mot de passe, j'étais venue à votre rencontre quand des élèves m'ont informé qu'ils vous avaient déjà croisée.
- Bonjour professeur, oh ne vous en faites pas ce n'est rien. » La sorcière murmura le mot de passe et nous gravîmes ensemble les marches jusqu'au bureau directorial.
Elle fit apparaitre une petite table ainsi que deux fauteuils en chintz, on prit place l'une en face de l'autre alors qu'un elfe apportait une théière, des tasses et des petits biscuits.
« Alors, comment est ce travail au ministère ? » Je réfléchis à toute vitesse devais-je être honnête ? En croisant son regard je sus que oui.
« À vrai dire ce n'est pas ce que j'espérais. Ce n'est pas un travail dans lequel je peux apporter le maximum de mes connaissances.
- Je vous comprends oui, mais fort heureusement vous n'y êtes pas seule, Mr Potter et Mr Weasley sont là.
- Oui bien sûr, mais nous ne travaillons pas au même département, c'est spécial comme ambiance.
- Hermione permettez-moi d'aller droit au but quand au contenu de cette visite.
- Je vous en prie professeur. » Je la vis triturer ses doigts, elle avait l'air nerveuse, je commençais à appréhender.
« Voilà, comme vous le savez je donne toujours mes cours en plus de ma fonction de directrice.
- Je le sais oui » Je ne voyais absolument pas où elle voulait en venir.
« Mais les deux sont très fatiguant et je ne suis plus toute jeune, alors je cherche quelqu'un pour me remplacer en tant que professeur et j'ai pensé à vous. » J'en restais sans voix, moi ? Professeur ? C'était invraisemblable.
« Professeur je ne suis pas assez qualifiée…
- Vous êtes au contraire la personne la plus qualifiée. Sachez tout de même que je ne vous demande pas d'habiter ici comme le reste des professeurs, vous êtes mariée et vous pourrez rentrer chez vous tous les soirs. Mais je vous garderai un appartement évidemment si vous voulez rester. Vous avez toujours été ma meilleure élève je ne vois pas de meilleure personne pour ce poste.
- Professeur je suis flattée, mais il faut que j'y réfléchisse et que j'en parle avec Ronald. » Elle me sourit gentiment.
Alors que je pénétrais dans l'appartement quelques heures plus tard, des éclats de rire et de voix me parvinrent du salon, Harry était là. Je ne me posais pas de question quant à leur activité, ils jouaient encore aux jeux vidéos. Cela tombait bien qu'ils soient là tous les deux, j'aurais besoin de leur avis à eux deux. J'attrapais la télécommande de la télé qui trainait et éteint l'écran; deux cris frustrés se firent entendre, et deux paires de yeux se posèrent sur moi.
« Hermione ! » Je levais les yeux au ciel intérieurement, il m'adressait la parole quand ça l'arrangeait celui là, je vis du coin de l'œil Harry sourire. Je ne pris pas le temps de m'attarder et m'assis sur la table basse du salon, j'allais droit au but.
« McGonagall m'a invité à boire le thé aujourd'hui, elle m'a proposé un poste à Poudlard. » Je fixais Harry, je n'avais aucunement envie de voir la réaction de mon mari. Mon meilleur ami s'exclama rapidement,
« C'est génial, mais tu n'es pas un peu jeune..? Pour être professeur.
- C'est ce que je me suis dis, mais elle m'a répondu que j'étais la personne la mieux qualifiée, sans compter que j'ai toujours adoré Poudlard. » Il acquiesça légèrement, je tournais nerveusement les yeux sur Ronald, je remarquais qu'il me fixait, sans aucune émotion.
« Ron ? Tu en penses quoi ?
- Je ne sais pas. » Évidemment. Il n'avait rien à dire, comme d'habitude.
« Et tu devrais habiter là-bas ?
- Non, la directrice m'a dit que je pourrais rentrer ici tous les soirs. J'enseigne la journée et je rentre le soir, ce serait un peu comme au ministère »
Plus tard lorsque Harry fut parti, je préparais le repas du soir, Ronald ne m'avait pas parlé depuis cet après-midi, ce n'était pas inhabituel, mais cela me frustrait. Alors qu'il venait s'installer en face de moi pour avaler son repas, j'essayais d'entamer la conversation.
« Ron ? Tu penses quoi de ce dont je vous ai parlé cet après-midi ?
- Je ne sais pas.
- J'ai besoin de ton avis pour prendre une décision, je ne peux pas la prendre seule, c'est de notre vie qu'il s'agit. » Il reposa ses couverts en soupirant.
« Écoutes Mione, tu fais ce que tu veux, j'avoue que j'ai eu peur que tu doivent habiter là-bas mais si la directrice ne t'y oblige pas je n'y vois pas d'inconvénient. On ne travaille pas dans le même département donc ça ne changera pas grand chose. » Puis il se mura dans son silence, encore.
Plus tard dans la soirée alors que Ronald était devant la télévision, je m'assis à mon bureau pour écrire une lettre à la directrice de Poudlard, j'allais évidemment accepter sa proposition, c'était le travail de mes rêves, dans l'endroit que je considérais comme ma maison. J'écrivis vite, de mon écriture penchée et serrée, que je serais ravie d'accepter sa proposition.
Je soupirais en me glissant dans mes draps, peut-être que cela sauverait ma relation avec Ron, de ne plus être tout le temps ensemble au même endroit de travailler dans deux endroits différents…
Voilà pour le premier chapitre, ce n'est pas mon préféré à vrai dire mais il faut bien commencer quelque part.
Alors n'hésitez pas à me donner vos avis. Et si jamais vous voyez des fautes n'hésitez pas à me le signaler, je me relis toujours plusieurs fois mais certaines ont pu échapper à ma vigilance.
- SilverSlytherin-Malfoy △⃒⃘
