Disclaimer : Dr. Stone appartient à Riichiro Inagaki et Boichi.
Pour le meilleur et pour le pire
C'était un jour de fête au village Ishigami. Le mariage de deux de ses habitants avait toujours été un évènement heureux. Tous les villageois avaient fait en sorte que cette journée soit la plus belle possible et la fête avait duré jusqu'à tard dans la nuit.
Senku s'éloigna. Depuis quelque temps, il avait l'impression que tout le monde ne pensait qu'au mariage. Chrome et Ruri s'étaient mariés, Taiju et Yuzuriha seront les prochains. Après tout, pensa Senku, ils étaient arrivés à un âge où ils pensaient à se marier et à fonder une famille. C'était dans la nature humaine depuis des milliers d'années. Et même après 3700 ans, certaines choses ne changeaient pas. Mais à l'âge de vingt-deux ans, pour Senku, le concept du mariage et de l'amour restait illogique et ne l'avait jamais intéressé.
Il s'adossa contre un arbre et s'assit par terre. Il ferma les yeux, profitant du calme qui régnait avant de retourner à son laboratoire. Au bout de quelques minutes, il entendit quelqu'un approcher. Il était devenu doué pour ce genre de chose. Au bout de toutes ces années dans le monde de pierre, il avait développé une sorte de sixième sens. En particulier lorsqu'il s'agissait de Kohaku. Sa façon de bouger, les bruits de ses pas, il pouvait les reconnaître les yeux fermés. Elle s'approcha de lui et se pencha légèrement.
« Est-ce que je peux m'asseoir ? Demanda-t-elle. »
Senku acquiesça et elle s'assit près de lui.
« Tu ne participes pas aux festivités ? Demanda Senku. »
Kohaku secoua négativement la tête et sourit, amusée.
« Ils devenaient un peu trop bruyants. »
C'étaient une gentille façon de dire qu'ils étaient tous ivres, pensa le scientifique. Un silence apaisant s'installa entre eux que Kohaku brisa au bout d'un moment.
« Dis Senku, à quoi ressemblaient les mariages à ton époque ? »
Senku tourna la tête vers elle. Elle avait les bras autour de ses jambes et elle le regardait avec des yeux remplis de curiosité, comme à chaque fois qu'elle lui posait des questions sur son monde. Il aimait voir cette lueur dans son regard, cette envie d'apprendre et de comprendre.
« En fait, ce n'est pas si différent.
-Comment ça ? »
Senku réfléchit. Il n'avait pas assisté à beaucoup de mariage. Il se souvint d'avoir assisté au mariage d'un cousin et à celui d'un ami de son père, mais ce qu'il s'y passait ne l'avait pas vraiment intéressé.
« Chaque culture avait sa façon de célébrer les mariages, mais au final, tous avaient beaucoup de points communs. »
Senku arracha un brin d'herbe et le tortilla de façon à ce qu'il ressemble à une bague. Il sourit malicieusement lorsqu'il vit Kohaku observer le moindre de ses mouvements. Il lui prit la main et passa la bague improvisée à son doigt. Senku sentit son cœur s'accélérer. Ce geste qui était anodin pour elle, avait une grande signification dans son monde. C'est ridicule, pensa-t-il. Ce n'est pas un vrai mariage, il ne faisait que lui expliquer, comme lorsqu'il lui expliquait l'une de ses expériences qu'il réalisait, ou le fonctionnement d'une machine qu'il fabriquait. Il inspira profondément pour se calmer.
« Par exemple, je pourrais dire : 'Je te prends pour épouse, pour le meilleur et pour le pire, dans la richesse et la pauvreté, dans la santé et la maladie, jusqu'à ce que la mort nous sépare.' et ensuite, tu répètes la même chose. »
Kohaku acquiesça. Elle arracha un brin d'herbe et en fit une bague, exactement comme celle de Senku. Elle lui prit la main et passa le brin d'herbe autour de son doigt. Elle le regardait avec ses grands yeux bleus et Senku sentit à nouveau son cœur s'accélérer. Il n'aimait pas se sentir ainsi. Il avait toujours évité ce sentiment illogique et irrationnel qu'était l'amour. Et pourtant, en cet instant, Kohaku le troublait. Il n'était pas aveugle, il l'avait toujours trouvé belle, mais ce soir, il la trouvait magnifique. Il sortit de sa contemplation en entendant la voix de Kohaku.
« Je te prends pour époux, pour le meilleur et pour le pire, dans la richesse et la pauvreté, dans la santé et la maladie, jusqu'à ce que la mort nous sépare. »
En une seconde, Senku imagina ce qui pourrait se passer. Et si ? Se demanda-t-il. Et s'il épousait Kohaku ? Un mariage, des enfants, une vie auprès d'elle. Il ne put s'empêcher de sourire. Cette idée ne lui déplaisait pas. Au contraire. Ils pourraient être heureux. Il en était certain à dix milliards de pourcent.
« Et ensuite ? Demanda Kohaku. »
Senku sortit de ses pensées. Il se montrait calme, mais intérieurement, il avait l'impression que sa poitrine allait exploser. Il rougit en pensant à ce qu'il se passait ensuite à tous les mariages et espérait que Kohaku ne voit pas son trouble. Il avait toujours sa main dans la sienne et regarda leur bague.
« Et pour finir, les mariés s'embrassent. »
Kohaku rougit et détourna légèrement le regard.
« Oh, dit-elle. »
Senku sourit, essayant de se comporter normalement.
« On n'a pas à aller jusque là. Je t'expliquais seulement comment se déroulaient les mariages à mon époque. »
Il voulut enlever sa main de celle de Kohaku, mais celle-ci l'en empêcha. Elle posa délicatement son autre main sur sa joue et s'approcha de lui. Leurs lèvres se frôlèrent, mais aucun d'eux n'osèrent bouger. Pour la première fois de sa vie, Senku ne voulait pas réfléchir et voulait que tout son être soit envahit par ce doux sentiment qu'il ressentait. Ses lèvres se posèrent sur celles de Kohaku et il s'embrassèrent. Il passa son bras autour de sa taille et la serra contre lui. Elle posa sa main sur sa poitrine et Senku était sûr qu'elle pouvait sentir son cœur battre. Tous deux se perdirent dans ce baiser. Ils finirent par se séparer. Leur front se touchèrent, leur souffle était rapide et un immense sourire illuminait leur visage.
« Je crois que j'ai compris, dit Kohaku. »
Elle l'embrassa sur la joue et se leva.
« Merci pour ton explication Senku. »
Elle prit la direction du village et Senku la suivit du regard. Il rit légèrement. Cette explication avait mené à quelque chose qu'il n'avait pas prévu. Et il se sentait bien. Il ne s'en doutait pas encore, mais ce faux mariage était le début d'une nouvelle histoire.
Et c'était follement excitant.
Fin
