Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode de "je fais n'importe quoi mais comme je suis trop contente d'avoir enfin réussi à finir un truc je le poste quand même" j'espère qu'il sera à votre goût.
C'est donc un OsaSuna sur le thème "laissé en vu" que j'ai écrit en 4h04 et qui compte, tenez-vous bien... 1862 mots ! Bravo Emma, tu as vaincu le cap des 1000 mots
Avant tout je m'excuse pour cette note et ma correction de l'OS qui sont un peu bancales, je suis fatiguée
Le vent qui souffle les esprits
Suna continue de fixer son téléphone même si un écran noir lui fait face depuis longtemps. Il a l'impression de ne plus être capable du moindre mouvement, que s'il bouge ne serait-ce que d'un iota, son esprit se rendrait enfin compte du temps qui s'est écoulé sans qu'il n'ai reçu aucune réponse.
"Je suis désolé" dit le message envoyé il y a maintenant une demi-heure. En dessous, en petit, luit le mot vu. Douloureux et puissant, il s'est encré dans les yeux de Suna et chaque fois qu'il les ferme, il a l'impression qu'il peut encore le voir qui le nargue sans pitié.
Il faut croire que cette fois, il est allé trop loin. Les souvenirs de la veille ne sont pas encore complètement revenu mais une choses qu'il n'est pas prêt d'oublier c'est la voix d'Osamu qui lui crie qu'il n'en peut plus, qu'il arrête là.
Une notification éclaire soudainement l'écran jusqu'alors noir et Suna sursaute. Son cœur bat fort et il cligne des yeux pour voir ce qui est écrit. En une fraction de seconde, tout l'espoir qui s'était formé se brise, apparemment Candy Crush trouve que ça fait longtemps qu'il n'a pas perdu son temps. Avec rage, il supprime la bannière mais désormais, c'est une photo de lui et d'Osamu qui lui fait face et aussitôt il éteint l'appareil.
Il est seul maintenant, entièrement seul et incapable de pleurer pour laisser échapper tout les regrets et la tristesse qu'il ressent. Il pose son téléphone sur la table de nuit et se roule en boule sur son lit. Les coussins diffusent encore ce mélange agréable de pain chaud qui sort du four et de shampoing à la framboise qui caractérise si bien leur précédent occupant. Suna respire profondément et son cœur se brise encore, il se sent complètement stupide et horriblement seul.
Une casquette sur le yeux pour le protéger de la lumière assassine du soilel, Suna sort dans la rue devant son appartement et prend la direction de la pharmacie, à quelque pâtés de maisons de là. En arrivant devant la rivière, il traverse la route pour être abrité par l'ombre des arbres plantés le long de l'eau. Regrettant presque le silence agréable de son petit studio, penser à l'aspirine qui libérera enfin son crâne permet à Suna de se convaincre qu'il a bien fait de se lever de son lit pour sortir.
Le bruit de la clochette retentit dans ses oreilles alors qu'il pénètre dans le magasin et le vendeur l'accueil chaleureusement. Il ressort très rapidement, un petit sac en plastique dans la main et se dépêche de rentrer chez lui.
La journée passe et l'unique message qu'il reçoit vient d'Atsumu qui lui dit à quel point il n'a pas intérêt de s'approcher de son frère parce que "franchement il ne l'a jamais vu dans un tel état" et que c'est "complètement de sa faute".
Affalé sur le canapé et regardant la trace d'araignée écrasée au plafond, Suna repasse sa soirée dans sa tête en espérant que, peut-être, il se souvienne d'un petit quelque chose -n'importe quoi- qui rendrait les choses moins grave; quoi, il ne sait pas, à ce stade c'est plus un masochisme étrange camouflé derrière une excuse bancale. Il arrive à peu près à imaginer le moment où il est parti de la soirée complètement soûl pour le faire coller au moment où il a sonné à l'interphone d'Osamu dans un état pitoyable et à la violente dispute qui a suivit. Ce qu'il n'arrive pas à comprendre, par contre, c'est comment il à fait pour se réveiller dans son propre lit ce matin, et pas au fond d'une ruelle sombre parce qu'il lui apparaît plus que clairement qu'il n'aurait jamais été en capacité de rentrer tout seul jusqu'à chez lui. La seule option qui flotte à la surface de son esprit noyé de larme qui ne sortent pas est celle qui lui fait le plus mal : Osamu l'a ramené malgré leur dispute parce qu'il est incroyablement gentil et que même si Suna ne le mérite absolument pas à ce stade, il s'occupe toujours de lui quand il le trouve en mauvais état sur le pas de sa porte.
Assis sur ce canapé, il a envie de hurler, parce que les larmes restent bloquées, parce que depuis le départ il ne mérite rien de ce qu'il a, parce que les seules choses qu'il a rendues à Osamu pour tout l'amour et la bienveillance qu'il a reçu c'est de l'indifférence et de la douleur, jamais aucune reconnaissance, jamais aucun "merci", jamais aucun "je t'aime".
Et même quand la petite voix au fond de lui essaye de le convaincre que maintenant, Osamu ne souffre plus de son égoïsme et de son besoin d'attention, il continue d'espérer qu'il recevra une réponse, que le vu sera remplacé par un message. Il se sent tellement mal qu'il a envie de vomir, et cette même voix revient en lui susurrant qu'il n'a pas le droit de se mettre dans tout ses états alors qu'en face, Osamu a mis de côté tout ce qu'il ressentait pour le ramener chez lui.
Dans un ultime essai pour faire taire tout ce qui l'empêche de respirer, Suna ferme le yeux et tente de s'endormir.
Dans son jogging qui est trop petit depuis la fin du lycée -mais son seul autre est toujours chez Osamu-, Suna court le long de la grande rivière qui traverse la ville malgré le soleil qui tape contre sa nuque. Ça fait dix jour maintenant et son message n'a pas reçu de réponse. Plutôt logique quand il y pense et encore plus compréhensible quand il revoit ce que contenait ses excuses finies à la pisse de chat.
Un constat le frappe et il se rend compte que depuis tout ce temps, il n'a pas bu une seule goutte d'alcool quel qu'il soit. À vrai dire, désormais rien que de penser à allez en soirée lui donne la nausée et une vague de culpabilité doublée d'une rage contre lui-même l'assaille toujours.
Un cycliste le dépasse soudain et passe si près de Suna qu'il sent le courant d'air soulever se cheveux et il respire un bon coup.
Ça fait presque un an que Suna a merdé pour la dernière fois et peut-être quatre mois qu'il s'est complètement remis de sa rupture quand il croise le frère d'Atsumu qui attends ce dernier à la sortie du gymnase où leur équipe s'entraîne avec ce qui a l'air d'être des boulettes de riz dans une main et son téléphone dans l'autre. Trop absorbé par cette activité il ne le remarque pas et Suna se demande si il doit dire quoi que ce soit.
⁃Osamu ?
Finalement, après que cette phrase soit sortie -presque par erreur-, le concerné relève la tête en sursautant légèrement. Il n'a pas l'air plus surpris que ça par l'identité de celui qui vient de l'appeler mais plutôt par le simple fait qu'il l'ai fait.
⁃Ah, Rintarō.
Son prénom entre se lèvres après tout ce temps le fait presque frissonner mais il fait comme si de rien n'était et s'avance légèrement avant de reprendre :
⁃Je- ça... ça va ?
Un micro froncement de sourcils qui semble lui indiquer que ce n'était pas la meilleure manière de commencer anime le visage d'Osamu.
⁃Plutôt bien. Et toi ?
⁃Je- oui.
Une frustration grandissante se développe dans l'estomac de Suna, de tout son cœur il veut s'excuser, il veut lui demander pardon encore et encore, il s'agenouillerait volontiers si ça pouvait réparer au moins un tout petit peu tout ce qu'il a fait. Mais en plus de la voix qui continue de lui dire qu'il ne mérite aucun pardon il ne sait pas comment s'y prendre. Il a déjà compris depuis longtemps -presque un an- qu'un simple "je suis désolé" de suffit pas.
⁃Est-ce qu'Atsumu en a encore pour longtemps ?
⁃Je- je crois pas.
Osamu éteint son téléphone, le range dans sa poche puis s'appuie contre le mur du hall d'entrée. Suna hésite sur la nature de l'étincelle dans ses yeux, il n'y décèle aucune haine, aucun mal, il a l'air parfaitement calme et apaisé. Comme pour se donner du courage, le volleyeur inspire un coup, à défaut d'être pardonné il veut au moins s'excuser.
⁃Osamu, je- (ce foutu bégaiement va le rendre fou, depuis quand avait-il du mal à s'exprimer ?) j'ai fait de la merde, beaucoup de fois et tu m'as toujours aidé sans que je te donne jamais rien en retour alors d'abord, merci, merci beaucoup pour tout, et ensuite je voulais- je devais m'excuser d'avoir été aussi souvent une cause de souffrance, j'ai toujours fait comme si je remarquais rien mais j'en était conscient, c'est le pire. T'as l'air d'aller bien maintenant et je veux pas gâcher ça alors on est pas obligé de se fréquenter si tu veux pas mais je pouvais pas rester indéfiniment avec mes œillères sans rien dire et en faisant comme si je ne te devais ni excuse ni remerciement.
Osamu qui est resté parfaitement silencieux tout au long de la tirade sourit d'un petit sourire discret et presque invisible. Il s'apprête à ouvrir la bouche quand Atsumu arrive en trottinant. Ce dernier jète un regard étrange à Suna, à mis chemin entre le scepticisme et une mise en garde un peu moins effrayante que ce qu'elle aurait dû être.
⁃T'as pris de la bouffe ?
Atsumu s'adresse à son frère calmement et s'il est conscient du fait qu'il interrompt un conversation importante, il n'en a rien à faire.
Osamu lui tend la boîte de boulette sans rien dire et son jumeau se dirige aussitôt vers la grande porte qui mène à l'extérieur sans chercher à vérifier si on le suit.
⁃Il faut que j'aille avec lui, on est attendu à un truc familial...
Suna acquiesce et peine à cacher sa déception d'avoir été ainsi interrompu.
⁃Mais si tu veux, une fois on peut aller manger un truc ensemble, où Tsum pourra pas venir nous couper pendant qu'on parle.
Une chaleur indescriptible se répand dans les entrailles de Suna et un sourire ne tarde pas à trouver le chemin de ses lèvres.
⁃Je- bien sûr.
⁃Très bien, alors à bientôt, Rintarō.
⁃À bientôt, Osamu.
Ce dernier rattrape son frère à grande foulée et Suna se fait la réflexion qu'il n'a vraiment pas arrêté de bégayer.
Et voilà !
Je suis pas fan de la fin mais le jour où je serai complètement satisfaite de mon travail n'existe pas alors prenez cette information comme vous voulez parce qu'à un certain niveau je ne fais plus confiance à mon propre jugement.
Passez une bonne fin de semaine où de journée (ou quoi que ce soit, dépendant du moment ou vous lirez ça)
À bientôt sur d'autre horizon (honnêtement je suis pas sûre que cette expression existe mais je la garde pour le plaisir d'être une novatrice)
Emma
