Disclamer : Rien ne m'appartient, ni Harry Potter, ni l'histoire

Titre : Call Me Friend But Keep Me Closer

Auteur : Cithara

Traducteur : Ange Phoenix

Résumé : Perdu et à la dérive après la bataille finale, Harry s'installa chez George. Alors qu'ils essayaient tous deux de comprendre où allait leur vie et comment s'y adapter, ils entamèrent une relation sexuelle sans lendemain. Cela allait-il rester ainsi, ou quelque chose d'occasionnel allait-il se transformer en quelque chose de plus concret ?

Bêta : Ange Phoenix

Autorisation : J'ai l'autorisation de traduire toutes ses fanfictions

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Call Me Friend But Keep Me Closer


Chapitre 1


Harry s'était imaginé qu'une fois que Voldemort serait mort et que toutes les batailles auraient été livrées, la vie reviendrait en quelque sorte à la normale. Bien sûr, sa vie n'avait jamais été considérée comme normale, alors il ne savait pas exactement à quoi il s'attendait.

Peut-être qu'il s'attendait à se sentir plus normal qu'autre chose. Il s'attendait à se sentir heureux et plein d'espoir, mais à la place, il s'était senti engourdi et mécontent. Il avait vécu les semaines qui avaient suivi la bataille finale dans un brouillard, affichant un sourire sur son visage chaque fois qu'on le lui demandait et donnant des réponses appropriées aux questions lorsque cela était nécessaire.

Il était allé vivre au Terrier, même s'il ne se souvenait pas vraiment avoir accepté. L'éducation maternelle de Molly était à la fois réconfortante et exaspérante et il se retrouvait presque quotidiennement à échanger des regards avec George autour de la table du dîner. L'homme était également revenu sous la contrainte et il semblait s'en sortir à peine mieux que lui. Certains jours, il se demandait lequel d'entre eux allait craquer en premier.

Il supposait que la plus grande surprise avait été celle de Ginny, qui l'avait tiré sur le côté et lui avait dit très gentiment qu'elle pensait qu'il était préférable qu'ils ne reprennent pas leur relation.

« Je tiens profondément à toi », avait-elle dit, « mais pas d'une manière romantique. Tout ce temps où tu étais absent, tu m'as tellement manqué... mais de la même façon qu'un de mes frères, comme Ron. Bon ok, peut-être pas Ron, mais certainement comme Bill et Charlie. »

Même Harry, avec son intelligence émotionnelle déficiente, avait reconnu que s'entendre dire qu'on vous considérait comme un frère n'était pas bon signe quand on espérait une romance. Quand il avait examiné ses sentiments quelques jours plus tard, il avait réalisé qu'il n'avait pas eu le cœur brisé et qu'il ne se languissait pas de Ginny. C'était l'idée de s'installer avec quelqu'un de confortable et de familier qu'il regrettait, la perte de son avenir potentiel avec une femme, une maison et 2, voire 4 enfants.

Ginny avait clairement plus de sens et de conscience de soi que lui et il lui était reconnaissant de les avoir sauvés tous les deux d'un avenir potentiellement désastreux. Elle avait décidé, très certainement, de se consacrer entièrement à une carrière professionnelle de Quidditch et de passer sa 7ème année à mener l'équipe de Gryffondor à la victoire.

La question du retour à l'école s'était révélée épineuse et Harry fut surpris de constater que Ron, et même Hermione, était d'accord avec lui. Il était en train de réfléchir à la manière d'aborder le sujet lorsqu'il était apparu tout naturellement au cours d'un dîner. Tout le monde venait de finir de remplir son assiette quand Molly leva les yeux vers eux et leur dit d'un air bienveillant.

« Je sais que c'est encore un peu lointain, mais on devrait commencer à penser à ta 8ème année. Ron, tu as encore grandi, je ne pense pas que tes vieux pantalons d'école t'iront. Nous devrons aussi jeter un coup d'œil aux listes de lecture, bien sûr, mais il ne devrait pas y avoir — »

« Hum... Maman, » se risqua Ron, l'air un peu pâle. « Je ne retournerai pas en 8ème année. »

Molly le regarda en clignant des yeux, sa fourchette à mi-chemin entre son assiette et sa bouche. À côté d'elle, Arthur regarda sa nourriture comme si elle contenait toutes les réponses de l'univers. Harry jeta un coup d'œil à George, qui observait les échanges avec une lueur dans les yeux. George traitait les drames familiaux comme certains considèrent les sports de sang et son plaisir était souvent un peu inquiétant.

« Ne sois pas bête », dit Molly en se reprenant. « Bien sûr que tu vas y retourner. »

« Non », dit Ron doucement mais fermement. « Je ne vais pas y retourner. Hermione et moi, nous allons... en Australie. »

« Quoi ? » lui demanda Molly, l'air scandalisé.

« On va retrouver mes parents », annonça Hermione avec douceur.

« Oh, ma chérie », dit Molly, ses épaules se retirant du haut de ses oreilles. « Bien sûr que tu veux les retrouver, mais... ne serait-il pas préférable de laisser les autorités s'en charger ? »

« Ils sont occupés avec toutes les retombées de la guerre », dit Ron d'un ton égal. « Ils ne vont pas s'occuper de deux Moldus qui ont, à toutes fins utiles, émigré volontairement. De plus, la magie utilisée par Hermione était à la limite de la légalité ; nous ne voulons pas vraiment alerter les gens à ce sujet. »

Molly avait l'air perturbée, mais, à son crédit, elle ne s'emporta pas. « Et vos ASPICs ? » demanda-t-elle.

« Nous nous débrouillerons sans eux », dit Ron en prenant la main d'Hermione. « D'ailleurs, nous pourrons toujours les passer à l'avenir si le besoin s'en fait sentir. Nous ne fermons pas la porte à l'éducation, nous pensons simplement à d'autres voies. »

Quelque part, Ron avait appris l'art de la négociation et les avantages dans le fait de calmer sa mère. C'était une preuve supplémentaire que l'année passée l'avait fait mûrir d'une manière que l'école n'aurait jamais pu faire et Harry était fier de l'homme que son ami était en train de devenir.

« Quand est-ce que vous pensez y aller ? » interrogea Molly, et il était clair que l'année dernière l'avait aussi changée. Elle avait peut-être compris que la meilleure façon de garder ses enfants près d'elle n'était pas de les étouffer avec une sollicitude maternelle.

« La semaine prochaine », dit Hermione, et Harry sentit une secousse le traverser en réalisant qu'il n'avait pas été inclus, même pas pour débattre de la question. Cela rendait encore plus évident le fait qu'ils passaient d'un trio à un duo, et Harry ne savait pas comment le prendre.

Il garda le silence pendant le reste du dîner ; il ne pensait pas que ça passerait très bien s'il annonçait qu'il n'avait pas l'intention de revenir à Poudlard, lui non plus. Il finit son repas et se propose de faire la vaisselle pour se distraire. Sa tête était embrouillée et il n'était pas d'humeur à essayer de démêler ses pensées.

Après avoir terminé, il était sorti dans le jardin et s'était promené un peu. La soirée était agréablement fraîche après une journée plutôt chaude et Harry appréciait la légère brise qui passait entre les arbres. Il prit place sur l'un des bancs de pierre qui bordaient le grand étang et regarda les poissons nageaient tranquillement.

« Alors, quand vas-tu dire à maman que tu n'y retournes pas non plus ? »

Harry tourna la tête et vit George qui se tenait là, les mains dans les poches. « Comment sais-tu que je ne vais pas y retourner ? »

George rit et dit : « Tu es plus facile à lire qu'un livre pour enfants. De plus, » dit-il en prenant place à côté de Harry, « après ce que tu as vécu, je ne te vois pas retourner à l'école comme si de rien n'était ».

Harry soupira et dit : « L'idée d'y retourner... d'assister aux cours, de suivre les règles, d'être traité comme un enfant... je ne peux pas. »

« Je ne me souviens pas que tu aies été particulièrement doué pour suivre les règles. »

« C'est fort venant de toi », dit Harry avec un grognement et George émit un rire doux.

« Alors qu'est-ce que tu vas faire ? » demanda-t-il en faisant tourner sa baguette entre ses doigts.

« Je n'en ai aucune idée », dit Harry en secouant la tête. « Je suppose que je ne vais pas aller en Australie. On dirait que c'est juste un voyage pour deux. »

Il était conscient de l'amertume qu'il dégageait et il regarda George d'un air coupable. L'homme leva un sourcil et dit doucement : « Ça t'a un peu piqué, hein ? ».

Harry soupira et s'adossa à ses mains, souhaitant ne pas se sentir si rancunier. « Je comprends. Ils sont en couple, c'est ce que font les couples, mais où est ma place maintenant qu'ils sont ensemble ? »

« Pourquoi tu ne leur demandes pas ? »

« Écoute, si tu veux être mature et rationnel, je ne peux pas te parler, » dit Harry et George sourit. « Je ne peux pas affronter cette conversation. Les choses changent, je suppose que je dois changer avec elles. »

Il y avait eu un silence pendant un moment, une sorte de calme agréable où les roseaux s'agitaient dans le vent et où un pigeon roucoulait quelque part au loin. George n'avait jamais été le genre de personne qui avait besoin de combler les silences et son côté grégaire s'était estompé depuis la mort de Fred.

« Donc, pas d'école, pas de voyage à l'autre bout du monde, qu'est-ce qu'il reste ? »

Harry regarda l'étang et souhaita avoir une réponse décente à cette question. Le silence s'étira, Harry se rendant de plus en plus compte qu'il n'avait pas de réponse à donner.

George eut pitié de lui et dit : « Et si tu devenais un Auror ? »

Harry résista à l'envie de frissonner. « Je ne pense pas. Un seul sorcier noir suffit pour toute une vie. On me l'a proposé... J'ai reçu une lettre du ministre lui-même pour m'offrir une place, sans ASPIC, sans formation même. Peux-tu imaginer quelque chose d'aussi ridicule ? »

« Tu n'as pas été tenté ? »

« Pas même un peu. Quand je voulais devenir Auror... j'étais enfant, c'était le genre de rêve que font les enfants. La réalité a tendance à piquer. »

« Je comprends ça », dit George doucement.

« Oh putain, George, je suis désolé », dit Harry, se sentant comme un vrai con. « Je suis là à parler de choix de carrière alors que tu as perdu... »

« C'est bon, tu peux dire son nom », dit George avec un sourire triste. « Étant donné que tout le monde ici semble vouloir faire comme s'il n'avait jamais existé, ce serait sympa de l'entendre de temps en temps. »

« Parfois, ça ne semble pas réel qu'il soit parti. Je continue... à m'attendre à le voir à tes côtés et c'est... tellement étrange. »

« J'ai l'impression d'avoir perdu un bras... plus que ça. Je ne sais pas... il me manque une partie de moi. Je ne sais pas comment je suis censé... » George secoua la tête, son visage étant soudainement sombre.

Harry s'approcha et posa une main sur l'épaule de l'homme. George lui adressa un sourire larmoyant et Harry se rapprocha un peu plus. Il n'avait jamais été doué pour les mots, mais il savait combien les étreintes de Ron et Hermione l'avaient réconforté au fil des ans. Il passa un bras autour des épaules de George, un peu maladroitement, car l'homme était plus large que lui, et le serra contre lui.

« C'est pour ça que tu n'es pas retourné à ton appartement depuis ? » demanda-t-il doucement.

George laissa échapper une respiration tremblante et dit, « Je ne peux pas y faire face. C'est si calme... le silence résonne contre les murs. Je ne peux pas y vivre seul. »

Harry s'arrêta un instant, se demandant s'il venait d'avoir une très bonne ou une très mauvaise idée. « Pourquoi... pourquoi je ne viendrais pas vivre avec toi ? » dit-il avant de pouvoir s'arrêter.

George le regarda de biais en fronçant les sourcils et Harry retira son bras des épaules de l'homme et dit : « Oublie ce que j'ai dit. C'était une idée stupide. »

« Pourquoi ? »

« Pourquoi quoi ? » demanda Harry, ses joues commençant à chauffer à cause de l'embarras.

« Pourquoi c'est une idée stupide ? » interrogea Georges en se déplaçant pour s'asseoir à califourchon sur le banc.

Harry cligna des yeux un instant puis dit : « Eh bien... tu ne veux pas que je traîne dans tes pieds, n'est-ce pas ? Et je veux dire... la chambre de Fred... tu vas vouloir... »

« Harry, » dit doucement George, « Je ne vais pas faire de la chambre de Fred un sanctuaire. Il aurait détesté ça. Il m'aurait dit de me ressaisir et d'arrêter d'être une tête de linotte. En plus, à quel point tu me trouves effrayant ? Tu penses que je vais fermer la chambre à clé et la garder ainsi pour le reste de mes jours ? »

« Eh bien... non, mais tu ne veux pas que quelqu'un emménage si tôt après... »

« Tu n'es pas juste "quelqu'un", n'est-ce pas ? » questionna George, et Harry sentit une chaleur confortable s'infiltrer dans sa poitrine à cette affirmation. « Fred t'adorait, tu sais. Il te considérait comme un frère. »

Harry laissa ce commentaire s'attarder un moment avant de demander : « Et toi ? Est-ce que tu me vois comme un frère ? »

George lui fit un sourire narquois et dit : « J'ai assez de frères. »

Cela aurait dû lui faire mal ou être ressenti comme un rejet, mais au lieu de cela, Harry se retrouva à sourire à George comme s'ils partageaient quelque chose. Si l'un des autres lui avait dit qu'il ne le considérait pas comme un frère, il se serait senti profondément blessé, mais d'une certaine manière, c'était tout aussi logique que Ginny lui disant qu'il était comme un frère.

« Si tu veux, la chambre est à toi. »

« Je ne m'imposerais pas ? »

« Tu ne crois pas que je te le dirais si tu le faisais ? »

Quelques jours plus tard, ils annoncèrent la nouvelle à Molly, qui l'avait bien mieux pris que ce à quoi Harry s'attendait. Il ne lui avait pas encore dit qu'il n'avait pas l'intention de retourner à l'école, mais peut-être qu'il n'était pas juste de lui en mettre plein la figure d'un coup.

Elle parla en privé à Harry et lui dit qu'elle était soulagée qu'il emménage avec George et Harry pouvait presque ressentir ce soulagement lui-même. « L'idée de le savoir seul dans cet endroit... je ne pouvais pas le supporter », avait-elle dit en aidant Harry à emballer ses affaires, ce qui ne représentaient pas grand-chose.

Le temps qu'Hermione et Ron partent pour l'Australie, Harry était prêt à emménager dans l'appartement. C'était un sentiment profondément étrange que de dire au revoir à ses amis et il ne pouvait s'empêcher de le faire avec une pointe de ressentiment.

Il fit de son mieux pour ne pas le laisser paraître et leur souhaita un bon voyage. Il essaya d'éviter le regard complice que George lui envoya et afficha un sourire en saluant le couple, essayant de ne pas se demander combien de temps il lui faudrait avant de les revoir.


« Désolé pour le désordre », dit George en ouvrant la porte de l'appartement. Cela avait été profondément étrange de traverser la boutique vide en bas, de voir les étagères pleines de produits prendre la poussière et d'entendre le silence résonner contre les murs.

« Quelques sorts de nettoyage et tout ira bien, » dit Harry en haussant les épaules. Ce n'était pas aussi grave qu'il l'avait craint et surtout c'était le résultat d'une inhabitation pendant quelques semaines. « Je pensais vraiment que tu serais plus cochon que ça. »

George sourit et dit « C'est une impression que j'aime donner. À vrai dire, trop de désordre me rend fou. »

« Je m'en souviendrai. »

Quelques sorts plus tard et l'endroit avait l'air beaucoup plus gai. L'espace de vie était ouvert avec un coin salon confortable, une cuisine bien équipée et une table à manger avec quelques chaises. La salle de bain était coincée entre les deux chambres et Harry, qui ne savait pas laquelle était la bonne, regardait les portes fermées avec inquiétude.

Il regarda George par-dessus son épaule, qui observait la porte de droite, la mâchoire contractée. Harry n'avait jamais cru, un jour, qu'il verrait ce visage dépourvu de malice et une partie de lui aurait fait n'importe quoi pour voir ces yeux pétiller de vie à nouveau.

« Je peux... je peux dormir sur le canapé si... »

« Ne sois pas stupide », dit George en secouant la tête. « Tu es venu ici pour y vivre, pas pour y dormir quelques jours. On va t'installer. »

Il dépassa Harry et ouvrit la porte. La chambre était jolie, mais il était évident qu'elle était remplie des affaires de Fred. L'armoire débordait de vêtements et le bureau était jonché de toutes sortes de détritus qui n'auraient eu de sens pour personne d'autre que Fred.

« C'était une mauvaise idée », murmura Harry, se sentant comme le plus grand crétin du monde.

« Non, ça ne l'était pas », dit doucement George. Il sortit sa baguette et d'un coup de baguette précis, tout, sauf les meubles, se réduisit en un cube compressé de la taille d'une pièce de monnaie. George l'empocha, la bouche serrée dans une ligne sinistre.

« Que vas-tu faire de tout ça ? » demanda Harry à voix basse.

« Je ne sais pas... pas encore. Je n'ai pas le cœur à passer par tout ça maintenant. »

Harry ne pouvait pas s'imaginer avoir le cœur de faire quelque chose d'aussi douloureux et, si cela ne tenait qu'à lui, ce petit cube resterait rétréci à jamais.

« Je te laisse déballer tes affaires et ensuite on pourra... commander un plat à emporter ou autre chose. »

Il quitta la pièce d'un pas traînant et Harry se demanda s'il n'avait pas fait une grave erreur. Il avait l'impression d'empiéter sur le chagrin de George, de remplacer Fred en quelque sorte, mais peut-être que cela aurait été pire pour George d'être laissé seul.

Repoussant cette idée au fond de son esprit, il commença à déballer ses affaires et il essaya de faire en sorte que la chambre se rapproche de son foyer. Seul le temps lui dirait s'il avait pris la bonne décision ou pas.


Et voici ma nouvelle traduction, venant également de Cithara, un George x Harry ! Ce couple est tellement rare en français OO