Auteur : kitsu34

Origine : Saint Seiya (Post Hadès)

Couple : Milo x Camus parce que ça leur va bien et que j'aime les torturer.

Genre : Euh… Nawak ? Oui, j'en ai bien peur.

Disclaimer : Rien à moi dans l'univers de Saint Seiya (Heureusement me direz-vous, vu ce que j'en fais….).

Note : Hem… Fatigue, maladie, traitement avec des effets étranges… Cela donne des idées bizarres, je vous préviens…

Jamais deux sans trois

Le crissement énervant des cigales martelait l'atmosphère chaude et pénible de la fin d'après midi. Le soleil écrasait sans pitié tous les contours et noyait l'horizon sous sa lumière blanche aveuglante. La pierre brûlait et le vent chaud desséchait tout.

Camus se passa la main sur le visage et humecta ses lèvres douloureuses. Il peinait vraiment aujourd'hui. L'entraînement du matin l'avait fatigué plus que de raison et celui du soir lui semblait une torture absolue rien qu'à l'envisager. Il plissa les yeux dans le vent sec et la poussière et ralentit encore son allure. Il atteindrait bien assez vite sa destination, l'arène d'entraînement. Il n'avait aucune envie de s'entraîner ce soir. Il poussa un soupir las et reprit sa route, à reculons.

S'il en jugeait par les ahanements qu'il entendait, les autres avaient déjà commencé. Il soupira encore et passa la langue à nouveau sur ses lèvres meurtries, gercées par la chaleur et la soif. Si seulement il pouvait s'asseoir dans un coin des gradins et y être oublié…

« Camuuuuus ! Enfin ! Je t'attendais pour commencer ! Echauffe-toi vite ! Je pète le feu ! »

Ah. Au temps pour lui. C'était sans compter Milo, apparemment, qui avait décidé d'être son partenaire en tout, du lit jusqu'au stade. Toutes les versions du corps à corps… Ça ne pouvait plus durer. Il fallait que Milo comprenne : de un, il avait besoin d'espace, et de deux, ils ne pouvaient pas continuer à faire l'amour à cette fréquence et avec cette intensité. Depuis leur résurrection quelques semaines auparavant, après la Guerre Sainte, il avait l'étrange impression de n'être plus totalement lui-même. Sa condition physique ne cessait de se détériorer. Et il n'y avait pas que son corps… Son esprit aussi partait en lambeaux et il avait d'étranges variations d'humeur…

« Allez, Camus ! Prépare-toi, qu'on commence ! »

Avec un troisième soupir de lassitude, Camus commença péniblement ses étirements, vite interrompus par une grande claque dans le dos qui faillit l'envoyer à terre trois mètres plus loin.

« Bah alors, Mister Freeze ? Ça ne te ressemble pas de te laisser surprendre. Et encore moins d'accuser le coup pour une simple tape amicale. T'es sûr que tu te sens bien ? »

Kanon, cette fois, et sa version de la « tape amicale » ou plutôt du pain-qui-vous-envoie-valser. Avec agacement, Camus épousseta son épaule en dardant un regard qu'il tenta tant bien que mal de rendre glacial malgré la température ambiante. Le reptile marin feula et s'éloigna pour rejoindre Milo, dont les grands mouvements amples et les sauts énergiques sur place indiquaient une forme éclatante. Ce que Camus envisagea avec inquiétude : dans l'état où il se trouvait, le tonus de Milo ne lui disait rien qui vaille… Il releva toutefois la tête avec fierté et activa son cosmos glacé dans l'étouffante moiteur. Il ne serait pas dit que le chevalier du Verseau reculerait devant un peu de chaleur et de fatigue !

Les combattants de l'arène, à savoir Aldébaran et Shura, se serrèrent la main, et quittèrent l'esplanade en plaisantant et en s'essuyant avec des serviettes généreusement apportées par Aphrodite à son compagnon et l'adversaire de celui-ci. Aussitôt, Milo sauta dans le sable blanc et se tourna vers lui avec un sourire à damner un Saint. Le soleil dans ses boucles étincelantes et sur sa peau dorée le fit presque briller comme s'il était revêtu de son armure et la respiration de Camus se perdit un instant avant de reprendre. Une vague de chaleur incongrue se leva dans son ventre et dans ses reins. Allons bon, voilà que lui aussi se mettait à ne penser qu'au sexe ? C'était le monde à l'envers !

Milo tendit la main vers lui sans cesser de sourire, en s'éloignant à reculons vers le centre de l'arène. Avec une lenteur qui pouvait passer pour de la dignité et de la maîtrise, mais qui n'était qu'une profonde fatigue, Camus le rejoignit au centre de l'arène, les pieds dans le sable brûlant, et se mit en garde.

Le premier échange de coups le sonna brutalement et il eut du mal à parer les frappes vigoureuses et précises de son compagnon. La rapidité de Milo ne lui facilitait pas la tâche non plus et dans ce corps à corps, Camus se souvenait désagréablement de l'excellence de son amant au combat rapproché. Mais il fit bonne figure et réussit à parer chaque tentative de l'atteindre. La tête lui tourna légèrement et sa vision se troubla fugitivement, mais il décida de ne pas y prêter attention.

Avec un sourire carnassier, Milo se remit en garde, annonçant une nouvelle salve d'attaques. Luttant pour asseoir son équilibre et sa vision, Camus se concentra sur le combat. Il para les deux premiers coups mais s'aperçut trop tard d'un jour dans sa garde basse et n'eut que le temps de se reculer brusquement pour éviter le coup de pied puissant décoché par Milo.

Ce ne fut que lorsque l'onde de douleur le parcourut, lui déchirant le ventre qu'il comprit qu'il était touché. Il vit comme au ralenti les gradins laisser place au ciel aveuglant de clarté et sentit brutalement le sable lui incendier la peau. Il réalisa alors qu'il était à terre. Il entendit un cri. Son prénom, qu'une voix aimée lança, pleine d'inquiétude et d'urgence.

Puis ce fut le noir et le silence.

oOoOo

« Camus ! Camus, mon amour, tu m'entends ?

- Moins fort Milo ! S'il t'entend, pas la peine de le rendre sourd.

- Moins fort, tous les deux, vous dérangez tout le monde. Arrêtez de vous faire remarquer comme ça. »

Ah. Saga était là, heureusement. Au moins, il gérerait les deux autres : il avait l'habitude. Lentement le voile noir se déchira et Camus cligna des yeux à plusieurs reprises sous l'agression lumineuse d'une lumière blafarde de néons clignotants. Il poussa un léger soupir et tourna la tête sur sa gauche. Aussitôt, Milo se précipita vers lui avec un grondement de joie.

« Camus ! Comment te sens-tu ? Tu m'entends ?

- Oui, Milo, je t'entends. Ne crie pas, s'il te plaît. Où suis-je ?

- Tu es à l'hôpital Evangelismos d'Athènes. Tu t'es évanoui durant l'entraînement et tu ne reprenais pas conscience. Shion a préféré te faire transférer pour faire des examens plus poussés. Tes constantes, d'après les médecins du Sanctuaire, étaient étranges et tes analyses assez mauvaises.

- Et les médecins t'ont emmené pendant des heures et ont fait un scanner, une IRM et plein d'autres examens, des prises de sang, des échographies. Ça n'en finissait pas, mon amour. Et tu ne te réveillais toujours pas.

- Ouais et ta bestiole n'arrêtait pas de pleurer qu'il t'avait tué et que c'était de sa faute. Comme si un coup dans le bide pouvait achever un chevalier d'Or… Même toi, hein.

- Kanon ! Ça suffit !

- Merci Saga. Est-ce que tu sais ce qu'ils ont trouvé ?

- Non. C'est cela qui est étrange. Pas mal de médecins ont circulé dans ta chambre et sont venus te voir. Des internes, des médecins plus aguerris et je crois même que le responsable du service est venu avec un professeur de je ne sais quoi. Tu as eu du succès. Mais aucune information. Ils parlent entre eux, à voix basse, mais se taisent dès qu'on essaie d'en savoir plus. Shion est allé aux nouvelles. Il devrait en savoir plus, lui. »

Au moment où Saga achevait sa tirade, la porte s'ouvrit et le Grand Pope entra, suivi d'un médecin en blouse blanche avec de grosses lunettes d'écailles. Les trois chevaliers se tournèrent vers les arrivants et Camus remarqua alors le teint blanc cassé de Shion et son air défait. Il grimaça. Voilà qui n'augurait rien de bon pour son état… Visiblement le monarque peinait à trouver le bon angle d'approche et semblait s'appliquer à éviter autant son regard que celui de Milo… Saga et Kanon paraissaient être arrivés en même temps à la même conclusion que lui et le silence régnait, seulement troublé par un bruit de tissu froissé. Milo agrippait nerveusement le drap qui le recouvrait et le chiffonnait impitoyablement. Son teint doré avait pâli et ses yeux clairs s'agrandissaient d'angoisse en contemplant le morne visage du Grand Pope. Emu par la détresse de son compagnon, Camus lui saisit la main et la serra avec ferveur. Puis, résolu, il adressa la parole à Shion, captant enfin un regard pourpre emprunt d'une émotion étrange et indicible.

« Je suis prêt, Majesté. N'ayez crainte. Je saurai entendre la vérité avec le calme qui sied à un chevalier des glaces. De quoi est-ce que je souffre exactement ?

- Eh bien… Camus… Vu ton évanouissement et le fait que tu ne sembles pas dans ton assiette depuis la résurrection, à ce que nous a dit Milo... »

Camus croisa le regard de mer d'été de son compagnon et lui sourit avec gratitude. Il avait donc remarqué sa fatigue. Il avait été mauvaise langue de l'accuser d'insensibilité. Il porta la main du chevalier du Scorpion à ses lèvres et l'embrassa avec amour.

« ...Donc l'IRM cérébrale a confirmé que tu n'étais pas atteint de quoi que ce soit, ce qui est une bonne chose. Alors il a été décidé de faire une exploration par fibroscopie et... »

Camus fronça les sourcils. Etait-ce lui ou Shion noyait le poisson en détaillant par le menu tous les examens qu'il avait subis mais sans mentionner le diagnostic exact ? D'ailleurs le médecin à sa droite lui lançait un regard réprobateur en remontant ses lunettes sur son nez.

« La numération des plaquettes était un peu basse, mais rien d'inquiétant et... »

Ah. Il en était sûr. Quelque chose clochait. Cette fois, le médecin venait de secouer la tête avec agacement.

« Donc tu es en parfaite santé et c'est le principal.

- Oui, enfin, il a tourné de l'œil comme une gonzesse quand même.

- Merci Kanon, vraiment, de ta sollicitude.

- Mais je t'en prie, Mister Freeze.

- Et arrête avec ce surnom, je te prierai. Majesté, néanmoins, ce que dit Kanon est juste. Il faut bien que je souffre de quelque chose.

- Hem… Eh bien… Vois-tu, Camus, c'est la première fois que des chevaliers d'Athéna obtiennent de revenir à la vie. Jusque là les lois du Royaume des Morts ont toujours été immuables…

- Que ? Qu'est-ce que cela à avoir avec moi ?

- … Eh bien… Hem… Comme c'est la première fois, il se peut qu'il y ait des choses étranges qu'on soit amené à découvrir au fur et à mesure. Tu comprends, avant nous, personne n'est revenu de là-bas. Donc, nous sommes en quelque sorte… Des précurseurs… Pour beaucoup de choses... »

Camus fronça les sourcils avec perplexité. Visiblement Shion tentait malhabilement de lui faire comprendre quelque chose. Quelque chose de difficile à avouer. Et quelque chose que Milo, Kanon et même Saga ne comprenaient pas plus que lui, à voir leur mine circonspecte et étonnée. Il est vrai que voir Shion s'emmêler les pinceaux de cette façon était chose fort peu courante. Et plutôt effrayante, au bout du compte. Camus allait questionner à nouveau le Grand Pope pour tenter d'y voir plus clair mais il n'en eut pas le temps.

Le médecin, exaspéré par les circonvolutions popales, prit la parole.

« Ce que votre… Grand Pope tente de vous dire c'est que malgré tous les examens, nous n'avions rien trouvé jusqu'à la fibroscopie abdominale. Celle-ci a révélé une présence dans votre abdomen et nous avons donc réalisé une échographie. Et là, nous nous sommes trouvés en présence de l'impossible et de l'impensable.

- Athéna non !

- Milo, calme-toi. Que voulez-vous dire, docteur ?

- Nous les avons entendus et nous avons donc conclu à l'inenvisageable.

- Vous avez entendu quoi ?

- Les battements du cœur de votre bébé. J'ai bien peur que vous soyez « enceint ». »

oOoOo

Hem, je vous avais bien dit que mon traitement me faisait voir de drôle de choses… De la bonne came, je vous dis^^. Normalement il y a d'autres chapitres à venir, mais à voir déjà comment celui-ci va être accueilli...