Heyy ! Pour celleux qui l'auraient vu sur Instagram, j'avais dit 18h. Mais bon, comme d'habitude, je suis en retard. Sorry. J'espère que ça vous plaira.

Par contre, j'avais (et j'ai toujours) très envie d'écrire une suite dans laquelle Adrien trouverait la lettre, mais je n'ai pas d'idée qui me semble cohérente et assez bonne, du coup si vous voulez une suite, je prends vos idées. ;)


Mon Chaton,

Techniquement, tu ne liras jamais cette lettre, mais j'ai besoin d'écrire ce que j'ai sur le cœur. J'ai peur. Je suis terrifiée, traumatisée, en réalité. Il y a quelques semaines, j'ai fait une grave erreur, si grave qu'elle a eu des répercussions sur le futur, et que Bunnix est venue me chercher. Je ne peux pas dire ce qu'était l'erreur, tu t'en doutes bien, mais je peux t'affirmer que c'était stupide et que ma kwami m'avait prévenue.

Bref, reprenons. Je ne voudrais pas que cette lettre fasse quinze pages, même si elle ne sera jamais lue.

J'étais sur les toits en train de me balader quand elle est arrivée devant moi. Sans attendre, elle a dit que quelque chose c'était passé et que ça avait créé des dégâts inimaginables. Enfin, je devrais plus être exacte (après tout, tu ne liras jamais) et dire que les conséquences étaient la destruction de Paris tout entière.

J'ai dit que je n'avais aucune idée de ce qui avait pu déclencher tout ça et elle m'a emmené dans son terrier, avant de m'envoyer sans ce futur. Je ne savais rien du tout, quand je suis arrivée. Elle avait mis un bol sur ma tête et ne m'a donné aucune information, si ce n'est de capturer l'akuma et de "remettre le futur sur les rails".

Je me suis retrouvée dans une ville fantôme, toute de bleu et blanc. J'en vois encore chaque détail dans mes cauchemars. Bunnix m'a laissée seule et j'ai pris le temps de tout observer. Et ce que je voyais était… bleu, blanc et détruit. Seule la tour Montparnasse semblait encore debout.

La tour Eiffel ? Tombée.

Les bâtiments ? Ecroulés ou noyés.

Les gens ? Transformés en statues qui se désintégraient au moindre contact.

Mais ça, je ne le découvrais que plus tard.

Ensuite, ma contemplation a été coupée quand j'ai entendu une voix. C'était la tienne, Chaton, mais ce n'était pas réellement toi. La voix fredonnait cet air que tu chantonnes souvent en m'attendant, cet air que j'adorais entendre avant mais qui, à présent, me terrifie, parce qu'il me rappelle cet autre toi, celui qui est responsable de la destruction de Paris, du monde, et même de la Lune !

A ce moment là je l'ai vu. Mais le blanc avait remplacé le noir de ta tenue et le blond de tes cheveux. Je ne voyais rien d'autre, parce que tu étais loin, et de dos. Mais je savais que quelque chose s'était passé. (En même temps, le décor était une indication plus que suffisante !)

J'ai appelé ton nom, deux fois. Et quand il m'a vu, il a souri, mais ce n'était pas ton sourire chaleureux. Et puis il a dit qu'il était chat-griné (oui il a quand même fait un jeu de mot, rassure-toi, tu ne perdras visiblement jamais cette capacité) que je ne sois plus là et s'est approché.

A mesure qu'il avançait, je voyais que ses yeux n'étaient plus de ce magnifique vert. Ses yeux, Chaton, ils étaient d'un bleu glacial et il n'y avait plus aucune émotion. Ils ne brillaient plus. Ils ne dégageaient plus rien. Ses yeux me hantent encore. Je ne peux pas fermer les miens sans voir le bleu des siens. Et dès que je vois une nuance de bleu qui s'en approche, je me tends et ne vois plus rien d'autre que ses yeux.

Quand il est arrivé près de moi, il a commencé à me tourner autour – littéralement – avant d'essayer d'agripper mes boucles d'oreilles. Et le combat a commencé. Enfin… Non, pas exactement.

Il… m'a demandé une nouvelle fois mon miraculous en disant qu'il avait "fait quelques petites bêtises". J'ai essayé d'atteindre ce qu'il restait de mon chaton, et mon cœur s'est brisé quand il a versé une larme en me demandant de le sauver. C'était trop dur, Chat. J'en veux à Bunnix de m'avoir fait subir ça, si tu savais comme je lui en veux.

Je ne devrais pas, parce que je suis Ladybug, que je suis là pour ça, sauver Paris, qu'elle faisait juste ce qu'elle avait à faire pour sauver le monde, et en plus là c'était la conséquence de quelque chose que j'avais fait, donc j'ai aucun droit de lui en vouloir ou de la détester. Mais je ne peux pas faire autrement. Je lui en veux tellement parce que je suis incapable de m'en remettre.

A chaque fois que je ferme les yeux.

A chaque fois que je t'entends chantonner cet air.

A chaque fois que je vois la moindre trace d'autre chose que du bonheur sur ton visage.

A chaque fois que je vois cette nuance de bleu.

A chaque fois je revis ces moments, et ça va finir par me tuer.

Mais ce n'était toujours pas terminé. Il… Tu… Dans ce futur, tu connaissais mon identité, et on s'aimait. Il a dit que c'était notre amour qui avait mis le monde dans cet état ! Je ne comprends pas. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Tout ce que je sais, c'est que tu connaissais mon secret et que tu m'aimais. Tu n'étais pas déçu !

Je ne sais pas… Est-ce que je connaissais ton vrai nom ?

Est-ce que c'est pour ça que nous étions ensemble dans le futur ?

Est-ce que c'est parce que l'autre garçon m'a rejetée ?

Est-ce que… Il y a pleins de questions que je me pose. Et je ne peux répondre à aucune d'entre elles. Parfois, mes cauchemars essaient d'y apporter des hypothèses, toutes aussi douloureuses les unes que les autres. Parfois, j'ai tellement mal et tellement peur que j'ai envie de hurler et de supplier Bunnix de me dire la vérité. Parfois, je rêve du moment où ma mémoire sera effacée, en me disant qu'enfin, enfin je ne penserai plus au bleu de ses yeux, au blanc de Paris détruite, à l'eau recouvrant la ville et ses habitants. Je ne penserai plus à ces mots, au fait que notre amour avait fait ça au monde.

Et juste après je me souviens qu'oublier ce jour-là implique d'oublier tout le reste, y compris toi. A ce moment, je m'effondre, me disant que je ne peux pas oublier l'une des personnes les plus précieuses de ma vie. Je ne peux pas oublier mon chaton, la personne en qui j'ai le plus confiance. Et je me retrouve tourmentée entre mon désir d'oublier que ton autre-toi a failli causer la fin du monde à cause de notre amour et le désir de ne jamais, jamais, oublier ce qui m'est arrivé de mieux : toi.

Si jamais par hasard, et par malheur surtout, tu tombais sur cette lettre, sache que je suis sincèrement désolée de ne jamais t'en avoir parlé. Je ne peux/pouvais tout simplement pas. C'est bien trop douloureux.

Ta Lady.