Bonjour à tous !

Un nouveau défi ? Déjà ! Eh oui !

Ces dernières semaines, The White Quill et moi avons été particulièrement productives !

On ne choisit pas sa famille, le dernier défi en date de The White Quill a été publié la semaine dernière et c'est à mon tour de vous partager mon écrit.

Cette-fois ci, elle m'a vraiment gâtée. Il faut savoir que si Drago n'est pas impliqué, l'histoire perd tout intérêt pour elle. C'est aussi une de ces personnes totalement bizarre - mais qu'on adore - qui déteste les Weasley. Oui, oui, vous avez bien lu. Alors, si je peux tout à fait comprendre ses réticences envers Percy, Ron ou même Ginny, je ne comprends pas comment on peut passer à coté de Charlie ! Mais The White Quill reste totalement impénétrable au charme du dragonnier.

Son défi était donc le suivant : lui faire aimer Charlie.

Plutôt ambitieux, n'est-ce pas ? J'espère de tout cœur avoir relevé le défi, la laisser dans l'ignorance des Charmione plus longtemps serait un crime.

J'espère que cette histoire va vous plaire,

Bonne lecture !

.

.


Chimères


.

Hermione se baladait tranquillement dans les rues résidentielles du Londres sorcier. Le printemps laissait éclater ses premiers bourgeons. Sur chaque rebord de fenêtres, roses et autres pivoines semblaient s'épanouir délicatement, mais le pollen lui picotait le nez. Le soleil irradiait les jardins, conférent une jolie lueur dorée aux rues, mais ses rayons lui picotaient le visage. Les terrasses des cafés étaient remplies de couples aux joues rougies, se bécotant discrètement ou s'effleurant du bout des doigts, mais la jalousie lui picotait le cœur.

Hermione s'était rarement sentie aussi seule et déprimée depuis longtemps. Oh, elle avait bien quelques prétendants, n'avait pas grand mal à rencontrer de nouvelles personnes mais, si quelques visages attiraient son attention, peu de personnalités savaient la retenir.

Elle fréquentait un jeune homme depuis quelques semaines, de cinq ans son cadet. Au premier abord, il avait tout pour plaire. C'était un amant attentionné, un romantique éperdu, un pâtissier remarquable qui ravissait les clients de sa boulangerie et surtout, un homme qui la couvrait de regards et de gestes affectueux. Hermione avait bien remarqué son envie d'officialiser leur relation. Plusieurs fois, il avait évoqué ne plus vouloir rencontrer qui que ce soit depuis qu'il avait fait sa connaissance. Il lui arrivait même de parler de leur avenir, de la questionner sur son désir d'enfant et même si elle préférait acheter du neuf ou rénover. Mais sous ses remarques les plus tendres, Hermione suffoquait. Pourtant, Lionel n'avait rien contre lui, il désirait seulement faire de leur rencontre un futur auréolé de joie.

Parfois, elle se maudissait de ne pas réussir à accepter son amour, ses caresses et ses mots doux, elle qui avait si longuement clamé qu'elle voulait s'établir durablement dans une relation. Mais Lionel, dans la fougue de la jeunesse, l'effrayait dans sa précipitation.

Hermione se faufila entre les couples installés en terrasse pour rejoindre une table libre avant de soupirer en s'asseyant. Elle n'aurait su l'expliquer plus longuement mais au fond d'elle, ses sentiments étaient limpides, Lionel avait beau avoir toutes les qualités qu'elle attendait, il n'était pas celui qui ferait vibrer son cœur. Mais alors, si ce n'était pas lui, il y aurait-il vraiment quelqu'un qui saurait combler tous ses désirs ? Quelqu'un d'infiniment plus accessible que la silhouette qui ne cessait d'infiltrer ses songes ? Elle sombrait dangereusement dans l'angoisse lorsqu'un visage aussi jovial que familier la tira de ses tristes réflexions.

« Salut ma belle ! Tu es arrivée depuis longtemps ?

- Seulement quelques minutes. Je t'ai commandé un thé glacé.

- Parfait, la remercia Astoria en l'illuminant de son sourire ravageur. Ça n'a pas l'air d'aller, qu'est-ce qui t'arrive ?

- Je suis un cas désespéré, soupira Hermione en secouant la tête.

- Bien sûr que non ! Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Tu sais ce type que j'ai rencontré il y a quelques semaines…

- Oui, le pâtissier ?

- C'est ça et bien… je crois que finalement, ce n'est pas celui qu'il me faut.

- Et cette soudaine prise de conscience suffit à te rabaisser de la sorte ? demanda Astoria en levant un sourcil au-dessus de ses immenses lunettes de soleil.

- Mais il remplit tous mes critères, se lamenta Hermione. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à me satisfaire d'un garçon aussi bien ?

- Parce que tu n'es pas amoureuse, tout simplement. Tu sais, l'amour n'est pas qu'une question de qualités à remplir sur une vulgaire liste établie depuis des années ! Regarde moi, je voulais un homme doux comme un agneau, discret mais sociable et particulièrement généreux. Finalement, je me retrouve à couler des jours heureux avec Drago Malefoy, qui l'aurait cru ?

- Drago et toi êtes tellement parfaits l'un pour l'autre, soupira Hermione. Je vous envie.

- Évidemment que tu nous envies, tout le monde nous envie, rit Astoria. Tu sais quoi, il faut que tu mettes un terme à cette histoire avec ton pâtissier. Ce n'est pas en continuant à lui consacrer du temps que tu trouveras celui qui te corresponds réellement. Et puis, s'il est aussi accroché que tu me le dis, il vaut mieux tout arrêter avant qu'il ne commence à parcourir les agences immobilière.

- Oui, je pense que tu as raison mais… mais si je le quitte alors je n'aurais plus personne et puis, je ne suis pas assez désespérée comme ça, tu crois ?

- Je ne pense pas que tu aies le bon raisonnement. Tu préfères te contenter d'un type qui ne te comble pas plutôt que de te laisser le temps d'en trouver un qui te correspondra plus ? Et puis crois-moi, tu ne resteras pas seule longtemps. Tu es Hermione Granger ! s'exclama Astoria d'un air triomphal. Aller, haut les cœurs ma belle, toi et moi, on va sortir un soir. Je vais en parler à Drago, tu sais qu'il connaît tout le monde. En moins de temps qu'il faut pour le dire il t'aura trouvé le meilleur partenaire et nous irons dîner tous les quatre.

- Un rendez-vous arrangé ? Très peu pour moi.

- Je ne suis pas sûre de t'avoir demandé ton avis, très chère, répondit Astoria d'un air guindé avant de se mettre à rire. »

Astoria était ce genre d'amie, aussi fidèle que particulièrement intrusive. Depuis qu'elle avait intégré le département de la justice magique pour lequel travaillait Hermione, Astoria et elle étaient devenues presque inséparables. Elles se soutenaient dans l'accumulation de tâches ingrates qui leur étaient quotidiennement confiées. Beaucoup plus extravertie qu'elle, elle l'aidait à se sortir de sa zone de confort, alors qu'Hermione lui apportait le calme et la raison dont elle manquait parfois. Mais s'il y avait bien un trait de caractère que la sorcière n'avait pas réussi à adoucir chez son amie, c'était son obstination. Lorsque Astoria avait une idée en tête, il était presque impossible de l'en défaire.

Sans trop savoir comment ni pourquoi, Hermione se retrouva, les pieds comprimés dans des petites sandales à talons, à patienter devant la porte d'un restaurant bien trop chic à son goût, en se triturant les mains. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire ici ? Depuis quand Drago Malefoy était-il devenu le marieur idéal ? Hermione était sur le point de rebrousser chemin lorsque deux silhouettes se tenant la main avancèrent dans sa direction.

« Quelle ponctualité ! maugréa Hermione en croisant les bras sur sa poitrine.

- Désolée ma belle, Drago et moi avons été retardés, pouffa-t-elle d'un œil brillant alors qu'Hermione levait les yeux au ciel.

- Horace n'est pas encore arrivé ? demanda Drago en parcourant la salle des yeux.

- Horace ? Sérieusement ? Mais il a quel âge ce type ? paniqua Hermione, se disant qu'elle n'aurait jamais dû accepter de venir.

- Oh, pas trop vieux, t'inquiète pas. Mais c'est vrai qu'Astoria m'a dit que ton truc à toi c'était les petits jeunes, la singea Drago. Tu les attends à la sortie du Poudlard express ?

- Garde tes réflexions pour toi, Malefoy, grogna Hermione alors qu'il riait de plus belle.

- Et si on s'installait en terrasse ? Il fait encore doux, proposa Astoria pour détourner la conversation.

- Parfait, approuva Drago. Comme ça, Horace nous verra lorsqu'il arrivera.

- En retard et cinquantenaire, il semble avoir tout pour plaire, grommela Hermione en s'asseyant.

- En retard, c'est vrai et je m'en excuse, souffla doucement une voix derrière elle. Mais cinquantenaire ! Aïe ! Je n'ai rien entendu d'aussi douloureux depuis des années, dit-il en plaçant une main sur son cœur.

- Granger, voici Horace, rit Drago en désignant le charmant jeune homme devant lui. Horace, la boulette ambulante rouge pivoine que tu vois là est cette adorable Hermione dont je t'ai parlé.

- Enchanté, Hermione, sourit-il en s'asseyant à ses côtés.

- Mon dieu Horace, je suis désolée, je n'arrive pas à croire que vous m'ayez entendu dire ça, soupira Hermione en cachant son visage entre ses mains.

- Ce n'est rien, rit-il. C'est vrai que mon prénom ne correspond pas vraiment aux standards des jeunes trentenaires.

- Y a-t-il un moyen pour que nous oubliions cette fâcheuse première impression ? implora Hermione en scrutant particulièrement Drago.

- Tu rêves, Granger, rit-il.

- Pourquoi ne suis-je pas surprise ? soupira-t-elle. Enfin bref, Horace, qu'est-ce que vous faites dans la vie ?

- Je suis contrôleur financier.

- Oh et, en quoi est-ce que ça consiste ?

- Eh bien, je contrôle et vérifie les comptes des entreprises pour lesquelles je travaille. Si une pièce comptable n'est pas en règle, je fais en sorte que l'idiot qui n'a pas sut remplir le formulaire soit sévèrement réprimandé par la direction et puis, j'ai aussi l'honneur d'annoncer à des entreprises qu'elles sont coupables de banqueroute. C'est tout bonnement fascinant.

- Oui, fascinant, maugréa Hermione en réunissant tout son courage pour feindre de l'intérêt. Et sinon, tu as des passions ?

- Oui, je chasse sur mon temps libre.

- Tu chasses ? demanda Hermione, de moins en moins enthousiaste.

- Oui, les cerfs, principalement. Il m'est même arrivé d'avoir une demiguise, un jour mais garde ça pour toi, c'est un animal protégé, dit-il en ricanant, visiblement fier de lui. »

Hermione croisa le regard d'Astoria qui grimaçait dangereusement, se retenant de partir sur-le-champ. Ce type ressemblait à tout ce qu'elle exécrait. Son discours entre l'entrée et le plat, sur la supériorité des sorciers envers toutes sortes de créatures, lui donna des envies de meurtre. Elle chipota dans son assiette, espérant que personne ne prendrait de dessert pour pouvoir s'enfuir le plus vite possible.

Voyant que le repas s'éternisait, Hermione feignit un début de migraine et s'éclipsa discrètement. A vrai dire, elle n'était même pas certaine que ce Horace, trop occupé à s'écouter parler, se rendrait compte de son départ.

La soirée était douce et Hermione avait besoin de se dégourdir les jambes et d'analyser cet énième rendez-vous loupé avant de se cacher sous les couvertures pour ruminer sa solitude. Elle bifurqua de rue en rue jusqu'à se retrouver sur le chemin-de-traverse. L'allée était calme et les rideaux clôturaient toutes les vitrines. Mais la plus festive d'entre-elles continuait de briller. En passant devant chez Weasley, Farces pour sorciers facétieux, Hermione entendit des éclats de rires et autres chahuts.

Le rire de George, qui avait tant peiné à refaire surface lui couvrit le dos de frissons avant qu'il ne glisse un sourire sur ses lèvres. Doucement, elle toqua à la porte, sachant qu'elle saurait trouver le réconfort dont elle aurait besoin dans ce lieu magique où la joie faisait fuir toutes les déceptions. Mais l'hilarité surpassait le doux bruissement de son point contre la vitrine. Hermione se permit d'actionner la poignée, jamais scellée pour ceux que les deux frères appelaient « les membres de la famille ».

Hermione avança vers la source du brouhaha, un sourire de plus en plus large peint sur ses lèvres. Elle voyait nettement deux têtes rousses se secouer de rire avant de croiser le regard de celui qui leur faisait face. Charlie Weasley avait cessé de rire, la fixant d'une manière qui la mit mal à l'aise. Son sourire s'était fané le temps que Ron et George se retournent pour comprendre ce que leur frère pouvait bien fixer aussi sérieusement.

« Hermione ! s'exclama Ron en la prenant dans ses bras. Je ne savais pas que tu devais passer ce soir.

- A vrai dire, je me baladais sur le chemin-de-traverse et je n'ai pas pu ignorer longtemps vos éclats de rire qui inondaient la rue.

- Il va vraiment falloir qu'on songe à apposer un sortilège de sourdine permanente sur notre porte, affirma George en se grattant l'arrière du crâne.

- Salut Charlie, osa timidement Hermione, je ne savais pas que tu étais de retour en Angleterre.

- Je suis ici seulement pour quelques semaines.

- Maman ne lui a pas laissé le choix, elle a été jusqu'à contacter le responsable de sa réserve pour qu'il lui donne un mois de congé, ajouta Ron. Elle disait que son petit garçon lui manquait trop.

- Ah ! maman, soupira George avant de rire. »

Hermione, qui connaissait suffisamment Molly pour imaginer l'air autoritaire qu'elle avait dû employer, se mit à rire à son tour. Elle s'installa autour de la table, accueillit avec plaisir le verre que lui tendait Ron et s'engagea de bon cœur dans la discussion. Elle leur raconta ses déboires durant le dîner avec cet homme complètement déconnecté de ses valeurs, qui lui avait été présenté. Si Ron et George blaguèrent longtemps sur cet inconnu dont ils se plurent à grossir le portrait, Charlie restait plus en retrait. Il ne participait que partiellement à l'échange et, Hermione fuyait son regard qu'elle sentait pourtant peser sur elle à de nombreuses reprises.

« Tu sais quoi ? Viens manger au Terrier demain, nous serons tous là-bas. Ça te changera les idées et puis maman sera plus qu'heureuse de te recevoir, proposa Ron en fin de soirée. »

Hermione ne se fit pas prier. Les repas dominicaux des Weasley étaient toujours une grande source de joie. Fille unique, la petite Hermione n'avait pas connu l'effervescence des tablées remplies, les chamailleries entre frères et sœurs et la complicité indéfectible que suscitaient ces liens. Avec cette deuxième famille de cœur, elle avait appris à découvrir ces relations qu'elle avait toujours enviées. Si elle n'était pas un membre officiel du clan, Arthur et Molly la traitaient toujours comme tel, l'accueillant comme si elle était leur neuvième enfant, juste derrière Harry.

Alors, c'est pressée contre la généreuse poitrine de Molly qu'elle retrouva cette joie de vivre. Bill lui ébouriffa affectueusement les cheveux tandis que sa mère arguait qu'elle avait intérêt de se resservir, ses côtes saillantes devaient disparaître avant la fin de la journée. Hermione pardonnait toutes ses indélicatesses à Molly, heureuse d'être couvée de sa chaleur maternelle. Elle était comme sa maman sorcière, celle qui comprenait les subtilités de ce monde qui étaient si étrangères à ses réels parents.

Si toute la famille était heureuse de recevoir Hermione, l'indétrônable dragonnier restait irrémédiablement dans son coin. Ses coups d'œils incessants lui firent monter le rouge aux joues et, chaque fois qu'elle osait lever la tête dans sa direction, son sourcil aussi arqué qu'interrogateur lui faisait si vite détourner le regard qu'elle frisait le torticolis.

Le traditionnel repas dominical s'acheva sur la toute aussi traditionnelle partie de Quidditch durant laquelle Hermione resta au sol, profitant des quelques rayons de soleil et d'un bon livre. Peu intéressée par le sport en général et le Quidditch en particulier, Hermione ne fit pas attention aux cris de joie de Ron et aux pirouettes renversantes de Ginny.

Toute à sa lecture, elle ne remarqua pas plus les bruits de pas qui se rapprochaient d'elle. Elle ne leva la tête que lorsque l'ombre d'un visage vint masquer les pages de son précieux ouvrage. A la seconde où elle aperçut le visage de Charlie qui la scrutait, elle frissonna, partagée entre l'envie irrépressible de détourner le regard et la force irrationnelle qu'il mettait dans ce contact visuel.

« Tu n'es pas allé jouer avec les autres ? demanda Hermione à demi-voix.

- Non, répondit-il simplement avant de s'asseoir près d'elle. Qu'est-ce que tu lis ?

- Une sombre histoire de crépuscule, souffla-t-elle en profitant de cette distraction pour reposer ses yeux sur son livre. C'est le nouveau roman de Sammy Conan.

- Je n'ai aucune idée de qui est cette personne ni ce dont parle ton bouquin.

- Eh bien, c'est l'histoire d'une jeune femme qui se réveille dans une mare de…

- Hermione, la coupa-t-il en soupirant. Je crois qu'il faut qu'on parle. »

A l'entente de cette phrase, le pouls de sa la jeune femme se mit à s'emballer. Ses joues rougirent si violemment qu'elles commencèrent à la brûler.

« Je ne vois pas de quoi tu veux parler, balbutia-t-elle en refermant sèchement son livre.

- Tu sais très bien que…

- Non, le coupa-t-elle à son tour. Je croyais que nous avions promis de ne plus jamais aborder ce sujet ? Il faut que j'y aille. »

Sans lui laisser le temps de répliquer, Hermione avait déjà fait demi-tour, marchant à grandes enjambées dans le vaste jardin des Weasley. Chaque foulée la rapprochait de la barrière magique, chaque bouffée d'air lui permettrait de l'atteindre au plus vite, pour enfin pouvoir transplaner. Elle hésita à courir lorsqu'elle entendit des bruits de pas la suivre mais elle refusait de se donner en spectacle.

C'est avec soulagement qu'elle atteignit les limites de la propriété avant que Charlie ne puisse la rattraper, elle n'entendit que son nom, lancé avec lassitude dans le vent, avant de disparaître.

Arrivée devant son perron, Hermione ne se sentait pas plus soulagée que depuis son départ. Elle se laissa glisser contre sa porte d'entrée, la tête entre les mains. Son cœur n'avait pas cessé de vouloir sortir de sa poitrine et son souffle peinait à se rétablir. Charlie avait toujours eu le don de la mettre dans des états qu'elle ne contrôlait pas.

Elle se souvenait encore de la première fois qu'elle l'avait vu. Elle ne devait pas avoir plus de quinze ans. C'était l'année où elle avait assisté à sa première coupe du monde de Quidditch. Première et dernière, soit dit en passant.

Charlie était si charismatique que sa peau s'était recouverte de frisson lorsqu'il avait posé les yeux sur elle. A cette époque, il était légèrement plus grand que Ron qui se faisait engloutir derrière la silhouette du dragonnier. Elle se souvenait parfaitement de ses cheveux roux, plus sombre que celui de ses frères, ramenés en catogan. Son regard azur était si pénétrant qu'elle rêvait de s'y perdre.

Lorsqu'elle le revit, quelques semaines plus tard à Poudlard, elle ressentit les premiers émois que que l'adolescence suscite. Torse nu, les mains gantées de protections en cuir, il contrôlait ses bêtes avec aisance. Elles semblaient lui répondre avec complaisance et, quand l'un des dragons soufflait un peu trop près de lui, il prenait une voix autoritaire qui semblait impressionner l'animal. Elle avait aussi entrevu quelques moments de tendresses où ces êtres aussi majestueux qu'effrayants gratifiaient leur soigneur d'une douce caresse d'écailles.

Ces images de ce corps musculeux, strié de brûlures et cicatrices, couvert d'une fine pellicule de sueur, avaient alimenté plus de rêves qu'elle n'aurait osé l'admettre. Charlie Weasley n'avait longtemps été qu'un fantasme un peu gênant. Elle se maudissait de ressentir tant de frissons pour le frère de son meilleur ami. Elle était plus gênée encore lorsque ses sentiments pour Ron apparurent. Elle s'était longuement demandé si le jeune homme lui plaisait réellement ou s'il n'incarnait que le pâle reflet de ses fantasmes d'adolescentes.

Et puis il y avait eu cette nouvelle rencontre, le jour du mariage de Bill et Fleur. Légèrement désinhibée par les vapeurs du champagne, Hermione s'était laissé dire qu'il serait amusant de confier ses vieux souvenirs à l'inaccessible dragonnier. Dragonnier qui, si on en croit les événements qui suivirent, n'était pas si inaccessible qu'elle l'aurait cru.

Dans le vieux cabanon d'Arthur, coincée entre un micro-onde moldu et un vieux plant de mandragore, Hermione avait revisité ces rêves qui l'avaient tant perturbée toutes ces années. La texture de la peau de Charlie s'était révélée plus douce que dans ses songes et ses muscles plus saillants encore. Ses cheveux longs avaient été raccourcis, flottant gracieusement au-dessus de ses épaules dans un amas de boucles peu maîtrisé. Ses lèvres charnues l'envoûtèrent et sa langue lui fit connaître son premier voyage vers l'extase. Comprenant que la situation était tout sauf idéale pour expérimenter le plaisir des chairs, Charlie l'avait habilement éconduite, laissant une Hermione encore secoué de soubresauts, plonger le nez dans sa chevelure sauvage.

Si ce souvenir éveillait toujours en elle la frustration, elle ne pouvait que le remercier d'avoir su s'arrêter. Jeune et inexpérimentée, elle l'aurait laissé faire, se donnant complètement à celui qui avait su faire vibrer ses sens.

Charlie avait été le premier homme à la toucher de la sorte, le premier à lui faire connaître l'extase et le dernier qui y était parvenu.

Hermione ne savait pas vraiment si c'était le souvenir de cette nuit interdite ou le fait qu'il avait su la combler plus que n'importe quel autre amant qui la mettait si mal à l'aise. Elle ne pouvait supporter son regard quand elle savait qu'il l'avait vue, couverte de sueur, assise sur l'établi en bois, les jambes lascivement ouvertes à sa vue. Elle ne pouvait le regarder parler sans imaginer les baisers fiévreux qu'ils avaient échangés. Et sa langue. Sa langue si douce et merveilleuse faisait toujours brûler en elle un feu qu'elle peinant à contenir.

Mais il avait été convenu qu'ils ne reparleraient jamais de cette nuit-ci. A peine habillée, Hermione avait été formelle. Tout ceci était une erreur, Charlie était le frère aîné de Ron, le garçon qu'elle était censée aimer. Ils ne se connaissaient qu'à peine et, si cette nouvelle venait à s'ébruiter, les Weasely ne pourraient contenir leurs commentaires déplacés. Ginny se ferait des idées, Fred et George les auraient couverts de blagues graveleuses, et Molly… Molly ne l'aurait plus jamais regardé de la même manière. Et ça, Hermione ne pouvait l'envisager.

Le souvenir fut rapidement chassé par l'angoisse des jours qui suivirent. Leur survie était trop importante, Hermione ne pouvait se permettre de ressasser ce genre de pensées dérangeantes. Alors, elle laissa couler, n'autorisant Charlie à revenir que lorsqu'il forçait les portes de son sommeil.

Et puis elle le revit, bien des mois plus tard, affrontant les maléfices, combattant sans faiblir pendant des heures. C'est durant cette même soirée que la question de ses sentiments revint la tarauder. Ron, le garçon qu'elle connaissait depuis sept ans, celui qui l'avait tant fait rire mais qui l'avait aussi détruite le jour de son abandon. Ce Ron-là était-il vraiment l'homme qu'elle aimait ? Et puis, ils avaient fini par s'embrasser sans pour autant ce laisser le temps de digérer la nouvelle.

Hermione trouva la délivrance quelques heures après la bataille de Poudlard où, se rendant compte que Ron et elle n'avaient été qu'emportés par la fougue des événements et la peur lancinante de vivre leurs dernières heures, s'étaient laissés aller à un moment de réconfort. Aucun des deux n'avait souhaité renouveler l'expérience les jours qui suivirent, clôturant ce moment comme un dérapage bizarre dont ils riaient de temps en temps.

Cette délivrance fut pourtant de court repos. Lorsque la fatigue et l'angoisse de la guerre passèrent, Hermione eut tout le loisir de réfléchir à nouveau. Si Ron n'était pas celui qui faisait vibrer son cœur, comment avait-elle pu se méprendre tant d'années à son sujet ? Pourquoi s'était-elle cru si entichée de lui alors que son ventre n'avait même pas frémi lorsqu'il avait posé ses lèvres sur les siennes ?

Au fond d'elle, Hermione connaissait la réponse mais la formuler signifierait sa perte.

La nuit était tombée depuis longtemps lorsqu'elle se força à se lever. C'est encore tremblante de tous ces souvenirs et des interrogations qu'ils ressassaient, qu'Hermione s'enferma sous la douche, tentant de laver ses pensées qu'elle craignait impures. Mais nue, laissant l'eau ruisseler sur son corps, comme les doigts de Charlie l'avaient parcourue, le souvenir de leur étreinte fut plus vif encore.

Elle maudissait sa chaire de se contracter quand elle repensait à lui et maudissait son esprit de le faire revenir à la moindre occasion.

Se détestant d'avoir une nouvelle fois succombé à ses pulsions, Hermione rejoignit sa chambre en soupirant, tête basse, priant pour ne plus recroiser le chemin de celui qui la mettait hors d'elle, avant son retour pour la Roumanie.

Mais la chance n'avait jamais été sa compagne de route. A peine Hermione franchit-elle la porte de sa chambre que le carillon de sa porte d'entrée résonna dans tout l'appartement. Qui pouvait bien la déranger à une heure pareille ? La question s'avéra purement rhétorique lorsque, regardant dans l'œilleton, Hermione aperçut la silhouette massive qui la faisait encore trembler de plaisir, quelques minutes plus tôt.

« Hermione, je sais que tu es là. Tu fais autant de bruit qu'un Pansedefer ukrainien quand tu te déplaces dans ton appartement, brailla Charlie derrière la porte. »

Et c'est comme ça qu'il pense m'amadouer pour lui ouvrir ? Se demanda Hermione. Pourtant, elle ne pouvait dissimuler le petit sourire qui poussait la commissure de ses lèvres. Charlie avait l'étonnante faculté de la faire rire à ses dépens, qualité que peu de ses amis possédaient. Sauf peut-être Malefoy, entonnement.

« Aller Hermione, ouvre-moi, reprit-il. Dans tous les cas, je vais en parler, que ce soit à l'intérieur de ton appartement ou dans le couloir. »

Mais Hermione espérait qu'il bluffait. Charlie n'était pas le genre de personne expansive à s'exposer ainsi devant ses voisins. Il ne disait ça que pour la faire céder, chose à laquelle elle n'était pas prête de consentir.

« Très bien, tu l'auras voulu. Je suis venu pour te parler de tes réactions, depuis le mariage de Bill et Fleur. Tu sais, je te parle de ce qu'on a fait, dans l'atelier de mon père, alors que tous les invités étaient en train de danser. Tu ne veux toujours pas ouvrir ? Parfait, je continue. Je parle bien sûr du moment où je t'ai déshabillée pour ensuite -

- Non mais t'es pas bien ? s'écria-t-elle en ouvrant brusquement la porte.

- Je savais bien que tu étais là, lui sourit-il en entrant.

- Qu'est-ce qui te prend de brailler des détails aussi intimes de ma vie ? Tu sais que tous mes voisins pouvaient t'entendre ?

- Tu ne m'as pas laissé le choix, je dois dire, rétorqua-t-il en haussant un sourcil.

- Qu'est-ce que tu veux, Charlie ? soupira-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

- Je veux simplement comprendre.

- Mais qu'est-ce qu'i comprendre ?

- Pouvoir est-ce que tu m'évites comme ça ? Pourquoi est-ce que tu es incapable de rester dans la même pièce que moi sans te ronger les ongles ? Pourquoi est-ce que croiser mon regard t'es aussi insoutenable ? Hermione je… je ne sais pas ce que j'ai fait de si horrible, je suppose que ça a un rapport avec cette nuit-là mais… Écoute, je n'ai pas voulu te manquer de respect en refusant d'aller plus loin. C'était ta première fois, tu méritais bien mieux qu'un sordide abri de jardin avec un type comme moi. Ça n'avait strictement rien à voir avec toi, tu sais que j'ai dû me mordre les joues jusqu'au sang pour m'empêcher d'aller plus loin et que… Bref Hermione je tenais vraiment à m'excuser, si j'ai pu te causer la moindre peine.

- Non ce n'est pas… ça n'a rien à voir avec ça, Charlie. Mais tu n'as pas fini ta phrase, tu as dû te mordre pour te retenir et… ?

- Alors, qu'est-ce qui ne va pas, si ce n'est pas ça ? demanda-t-il en tentant d'esquiver.

- N'essaye pas de fuir ma question.

- Tu n'as toujours pas répondu à la mienne, renchérit-il d'un air malicieux qui fit fondre Hermione.

- Je répondrais si tu réponds, affirma-t-elle, le visage fier, se retenant de lui sourire.

- Ça ne marche pas comme ça, soupira-t-il. Dit moi ce qui ne va pas et je terminerai cette phrase. »

Cette fois-ci, son ton était sans appel et Hermione rendit les armes. Après tout, Charlie semblait réellement inquiet d'avoir mal agit, elle se devait de le rassurer.

« Ça n'a rien à voir avec ton refus. A vrai dire, je pense plutôt que tu as raison, ce n'était pas les conditions idéales pour perdre ma virginité c'est juste que… que depuis ce jour, ce secret pèse sur moi. J'essaye de le refouler et, j'y arrive plutôt bien en temps normal. Mais lorsque tu réapparais dans ma vie, les souvenirs reviennent en force et alors, je crains que tout ça ne vienne à être découvert.

- Et en quoi est-ce que ce serait si terrible ?

- C'est facile à dire, pour toi ! Tu es un véritable membre de la famille. Tu peux faire n'importe quoi, tu fais parti du clan et tu n'en seras jamais exclu. Moi, je ne suis ici que par la bonne volonté de Ron et de tes parents. Au moindre faux-pas, ils pourraient cesser de me convier. Ron, Ginny, Molly, toute ta famille est bien trop précieuse pour moi que je laisse quelque chose comme ça arriver.

- Je ne comprends pas pourquoi apprendre que nous avons eu un… une… enfin pourquoi est-ce qu'ils te tourneraient le dos même s'ils venaient à le savoir ?

- Charlie, soupira-t-elle. J'ai embrassé ton frère lors de la bataille de Poudlard et puis, tout le monde était persuadé que nous finirions ensemble. Ta mère m'a même confié qu'elle nous imaginait mariés depuis notre troisième année. J'ai eu énormément de chance qu'ils continuent de m'accepter malgré notre simple amitié, avec Ron. S'ils venaient à savoir que j'ai fricoté avec toi, sous leur propre toit, durant le mariage de leur fils aîné, jamais ils ne me le pardonneraient. »

Hermione baissa la tête, laissant ses mains dissimuler son visage tordu d'angoisse. Elle sentit quelques doigts effleurer le dos de sa main, avant de défaire le masque qu'elle s'était constitué. Charlie fit un pas vers elle, laissant sa main glisser sous son menton pour le faire se redresser. Elle obtempéra, cette fois-ci n'exerçant aucune résistance si ce n'est son souffle qui se bloquait dans sa gorge.

« Hermione, chuchota Charlie, je suis persuadé que personne ne serait offusqué d'apprendre ce qui s'est passé. Tout le monde t'adore dans la famille, tu es et seras toujours la bienvenue. Mais, si ça t'angoisse vraiment, tu as ma parole, personne n'en sera jamais informé. Tu n'as plus besoin de paniquer ou de garder une distance ridiculement gigantesque avec moi. Je ne laisserais rien savoir.

- Merci, répondit-elle dans un souffle. »

Charlie ne retira pas sa main mais laissa ses doigts vagabonder avec tendresse sur son visage. Hermione se mordit la lèvre inférieure, tentant de refouler maladroitement les images qui lui venaient en tête. Charlie déposant ses lèvres sur son cou. Charlie laissant ses doigts glisser jusqu'à la naissance de son décolleté. Charlie mordillant la pointe de ses dunes érigées. Charlie soufflant sur le bas de son ventre.

Plus son esprit divaguait, plus ses lèvres s'entrouvrirent jusqu'à ce qu'un faible gémissement en sorte. Ce bruit, symbole de ses pensées divergentes la terrifia aussi bien qu'il la ramena à la réalité. Brusquement, Hermione ouvrit les yeux, constant un Charlie qui s'était imperceptiblement rapproché d'elle.

Au ralentit, elle le vit se rapprocher doucement de son visage jusqu'à sentir son souffle venir buter sur ses lèvres. Son cœur s'emballa de nouveau et la perspective de goûter à nouveau ses baisers lui fit monter le rouge aux joues. Il était si proche qu'il lui aurait suffi de battre des cils pour déposer sa bouche sur la sienne. Mais cette idée la tétanisa autant qu'elle l'excitait.

Voyant qu'elle ne bougeait toujours pas, Charlie s'éloigna galamment d'elle, interprétant son mutisme et sa rigidité pour un refus. Il fit quelques pas en arrière, ramassant sa main pour se gratter l'arrière du crâne, visiblement mal à l'aise.

« Je suis désolé, je n'aurais pas dû faire ça, balbutia-t-il. Je vais y aller. »

Hermione n'eut pas le temps de réaliser que ce moment venait d'être avorté qu'un bruissement d'air lui annonça qu'il s'était retourné. Moins d'une seconde plus tard, il avait disparu.

Partagée entre la frustration qu'elle ressentît et la nette impression que tout cela n'aurait été qu'une erreur, Hermione partit finalement se coucher. Elle médita durant des heures, se tournant et se retournant sous les couvertures.

Charlie était l'homme qui faisait bouillir en elle mille sensations depuis des années. Leur échange, dans ce cabanon, avait été si intense, si passionnel, qu'elle n'était jamais parvenue à ressentir les mêmes émois avec un autre homme. A bien y réfléchir, il lui était même arrivé de fermer les yeux et d'imaginer cette dense chevelure rousse entre ses cuisses en lieu et place d'un de ses prétendants. Tout cela était particulièrement perturbant et, chaque fois qu'elle se laissait aller à ce genre de fantaisie, le remords la rattrapait, frappant aussi crûment qu'un uppercut dans l'estomac.

Une chose était certaine, Charlie fut et demeurerait son plus grand fantasme. Mais cela pouvait-il aller plus loin ? Ne s'était-elle pas promis, quelques jours plus tôt, de cesser les histoires sans lendemain ? De sortir de ce schéma solitaire en rencontrant enfin la personne qui partagerait sa vie durablement ?

Charlie était un homme à femmes, un dragonnier au cœur dur qui n'avait d'affection que pour le travail acharné et le confort de ses bêtes. Jamais il ne voudrait s'investir dans une relation avec elle et puis, même s c'était le cas, à quoi cela pourrait-il bien rimer ? Il vivait en Roumanie, à des milliers de kilomètres de l'Angleterre. S'il n'avait pas le temps de venir voir ses parents plus d'une fois par an, comment pourrait-il trouver de la place pour une relation amoureuse ?

Hermione avait sa vie à Londres, ses amis, son travail et jamais elle ne renoncerait à ses ambitions pour un homme. Pas même pour Charlie. Tout comme Charlie ne troquerait pas ses dragons pour des centaines d'Hermione. Non, cette histoire n'avait aucun avenir. S'il était venu ce soir, c'était sûrement pour clôturer ce qu'il avait commencé cette soirée de noces. Hermione n'avait que faire de passer une nuit entre ses bras. Arrête de te mentir, lui souffla sa conscience à laquelle elle répondit par un long soupir. Bien sûr qu'elle rêvait de ses bras, de sa force brut qui dégageait pourtant une telle douceur lorsqu'il la touchait. Mais tout ça n'était pas raisonnable. Elle avait déjà bien du mal à vivre avec le souvenir de leurs préliminaires, elle ne se relèverait jamais d'une nuit complète.

Alors, elle repris doucement le train train de sa vie, veillant à ne pas croiser sa route avant son départ pour la Roumanie. Elle refusa poliment les invitations de Molly, arguant qu'elle était débordée au Ministère. Lorsque Ron vint toquer à sa porte pour s'assurer que tout allait bien, ses yeux cernés et ses traces d'encre sur le menton appuyèrent ses mensonges.

Elle resta en ermite jusqu'à la fin du mois, ne prenant pas le risque de le croiser sur le chemin-de-traverse. Et puis, les semaines filèrent, elle accepta de nouveau de rejoindre le clan Wealsey. On y parlait de ces semaines bénies durant lesquelles toute la famille était réunie. Le départ de Charlie était toujours évoqué avec beaucoup de tristesse. Molly ne cessait de prier Merlin de lui ramener son fils en Angleterre et Hermione continuait de baisser la tête, fuyant cette conversation qui lui contractait l'estomac.

Elle continua de rencontrer des hommes mais aucun n'arrivait à la convaincre de s'engager durablement. Astoria ne cessait de lui proposer de nouveaux candidats mais elle refusait fermement. Après le désastre de sa rencontre avec Horace, elle ne laisserait plus aucun Malefoy jouer les marieurs.

Mais le temps était long. Et si, durant de longues années, Hermione n'avait dû se satisfaire que de quelques souvenirs en compagnie de Charlie, le temps lui en avait ramené des tous frais. Elle ressassait continuellement la sensation de ses mains sur son visage, de son souffle caressant ses lèvres et ses pensées finissaient toujours par divaguer, allumant en elle un feu qu'elle peinait à éteindre.

De longs mois de solitude avaient fini par passer avant qu'elle ne recroise sa route. Ron lui avait envoyé un hibou, quelques jours plus tôt, la priant de venir boire un verre chez lui en fin de semaine. Ravie de sortir de sa léthargie administrative, Hermione accepta gaiement, allant jusqu'à se pomponner pour rejoindre ses amis.

George, Angelina, Harry et Ginny étaient déjà présents lorsqu'elle arriva dans le petit appartement de Ron. Ils discutèrent longuement des carrières de chacun. Harry était sur une grosse affaire de trafic de baguette qui l'empêchait de dormir la nuit. George et Ron étaient sur le point de franchiser leur commerce. Angelina, qui était devenue briseuse de sort chez Gringotts avaient mille et une anecdotes à raconter sur le train de vie des gobelins. Très vite, ce fut au tour de Ginny de parler du futur championnat de Quidditch qu'elle disputerait.

Hermione soupira, sachant pertinemment qu'elle n'était entourée que de passionnés. La conversation allait durer des heures. Alors, elle s'enferma dans le monde des songes, se demandant si, à son tour, elle finirait par venir accompagnée à ce genre de soirée. Mais ce n'était pas le lieu pour commencer à avoir des pensées aussi déprimantes. Alors, elle tenta de rejoindre la conversation mais ne parvint qu'à pousser un profond soupir lorsqu'elle entendit parler de feinte de Wronsky pour la troisième fois en l'espace de quelques minutes.

Elle préféra s'éclipser aux toilettes, espérant sans trop y croire que le sujet aurait dévié lorsqu'elle reviendrait. Contre toute attente, ses prières furent entendues et, alors qu'elle revenait dans le salon, les éclats de rires et autres démonstrations d'affection fusaient. Au centre de toute cette attention, l'homme qui refusait de sortir de ses pensées depuis leur dernière rencontre.

Mais que faisait-il ici ? N'avait-il pas quelques dragons à fouetter ? Lui qui, d'habitude, devait être traîné de force pour visiter sa famille une fois l'an, était de nouveau de retour en à peine quelques mois.

« Mais qu'est-ce que tu fais ici ? demanda Ginny qui n'arrivait pas à y croire.

- Vous me manquiez, répondit-il simplement tout en semblant chercher quelqu'un du regard.

- Je n'ai pas compris non plus ce qui lui prenait quand il m'a envoyé un hibou la semaine dernière, pour me prévenir, déclara Ron. Je me suis dit que j'allais vous faire la surprise.

- Ça pour une surprise, lâcha Hermione qui était toujours en retrait. »

Pourtant, son intervention, aussi discrète fut-elle, attira l'attention de Charlie qui, à la seconde où il entendit sa voix, releva précipitamment la tête. Un sourire plus radieux encore se dessina sur son visage, perturbant Hermione qui détourna les yeux.

« Salut, lui glissa-t-il à l'oreille après l'avoir rejointe.

- Bonjour, répondit-elle, assez froidement.

- Je suis content de te revoir.

- Oui, c'est super pour ta famille que tu sois rentré, lui dit-elle avant de retourner s'asseoir. »

Le cœur battant, Hermione se glissa entre Angelina et George, sur le canapé, voulant à tout prix éviter de se retrouver à côté de Charlie. L'avoir dans la même pièce était suffisamment difficile pour elle, elle n'était pas sûre de savoir gérer une proximité plus établie.

Pourtant, chaque fois qu'elle l'entendait plonger dans une discussion, elle ne pouvait s'empêcher de tourner la tête dans sa direction. Quelquefois, leurs regards se croisaient, l'électrisant brutalement. Mais bien souvent, elle avait tout le loisir de l'observer. Ses cheveux avaient légèrement poussé depuis la dernière fois mais semblaient plus disciplinés. La chemise qu'il portait n'était pas, comme à son habitude, brûlée à quelques endroits, mais paraissait étonnamment neuve. Visiblement, Charlie avait fait un effort. Une petite voix en elle ne pouvait s'empêcher de se demander si c'était pour elle. La manière dont il lui avait chuchoté bonjour à l'oreille, son regard qui la transperçait, sa façon de passer sa langue sur le coin de ses lèvres lorsqu'elle le regardait, tout ça était bien trop étudié pour être naturel.

Il devait se douter qu'elle serait là et essayerait, une fois encore, de la remettre dans son lit. Mais si Hermione en mourrait d'envie, elle ne pouvait s'y résoudre. Pas si tout cela voulait dire perdre l'affection qu'elle avait de ses parents d'adoption.

« Tu veux un mouchoir ? lui glissa Angelina à l'oreille.

- Comment ? J'ai le nez qui coule ? paniqua Hermione.

- Non mais tu n'es pas loin d'avoir le menton couvert de bave, rit son amie.

- Mais… Pourquoi est-ce que tu dis ça ?

- Tu as vu comme tu le dévores des yeux ? répondit Angelina en désignant discrètement Charlie. D'ailleurs, il fait la même chose dès que tu as le dos tourné. Vous n'êtes pas très discrets.

- Oh mon dieu, ça se voit tant que ça ? Tu crois que les autres l'ont remarqué ? soupira Hermione en dissimulant son visage derrière quelques mèches de cheveux.

- Non, ils sont bien trop occupés à parler de la nouvelle conquête de Ron. Mais alors, toi et Charlie, ça dure depuis combien de temps ?

- Il n'y a rien qui ne dure ça… enfin, il ne se passe rien entre nous, balbutia Hermione en faisant signe à Angelina de la suivre jusqu'à la cuisine pour pouvoir discuter sans chuchoter.

- Ne me la fait pas à moi, il y a une tension sexuelle à couper au couteau entre vous deux, répondit-elle en s'appuyant contre le table en bois.

- Je sais, soupira Hermione. C'est justement pour ça qu'il ne doit rien se passer.

- Parce que vous vous plaisez ? Oui, effectivement, ça me semble être une excellente raison, ironisa Angelina.

- C'est que… qu'est-ce que tu veux qu'il y ait entre nous ? Il vit en Roumanie et moi à Londres et puis, c'est le grand frère de Ron ! Sans oublier que nous avons tout de même sept ans d'écart.

- Hermione, tout ça ne sont que de fausses excuses. Qu'est-ce que tu as à perdre ? Vu comme vous vous dévorez des yeux, il y a fort à parier que vous avez déjà été sur le point de succomber plus d'une fois. »

Les joues devenues pivoines et le regard baissé d'Hermione répondirent pour elle.

« Je vois que je ne suis pas totalement à côté de la plaque, se mit à rire Angelina. Il y a visiblement quelque chose à régler entre vous. Pourquoi ne pas lui laisser une chance ? Au mieux, vous pourrez vivre une belle histoire, au pire, ce sera toujours une super partie de jambe en l'air. Si c'est de famille, je te rassure, tu n'auras pas à te plaindre, rit-elle encore en donnant un coude de coude dans les côtes d'Hermione.

- Angelina ! la réprimanda-t-elle en souriant. Je n'en sais rien… C'est vrai que j'en meurs d'envie mais, imagine qu'il ne veuille que ça, me mettre dans son lit comme l'une de ses conquêtes sans lendemain ?

- Pose-lui la question et tu seras fixée.

- Salut les filles, entendirent-elles.

- Tiens, Charlie, sourit Angelina avec naturel. J'étais venue chercher quelque chose à grignoter pour George. »

Angelina attrapa une pomme trop mure qui traînait sur la table avant de se sauver, non sans adresser un clin d'œil à Hermione avant de refermer la porte de la cuisine derrière elle.

« Je devrais aller à la rejoindre, dit Hermione en évitant son regard.

- Alors tu vas recommencer à me fuir, soupira-t-il. Je croyais que les choses avaient été réglées, la dernière fois, chez toi ? Mais c'est encore pire que ça ne l'était. Je ne t'ai même pas revu depuis et ce soir, tu te remets à m'esquiver.

- Écoute Charlie c'est… difficile pour moi d'être dans la même pièce que toi. Tu me perturbes beaucoup, soupira-t-elle.

- Je savais bien que tu n'avais pas apprécié ma tentative de t'embrasser… Je suis désolé Hermione, je pensais vraiment que tu en avais envie aussi mais, quand j'ai vu que tu étais tétanisée, j'ai compris que je faisais erreur. Si c'est ça qui t'angoisse, tu as ma parole, je ne recommencerais pas.

- Non ! s'exclama-t-elle d'une manière un peu trop virulente pour que cela passe inaperçu.

- Non ?

- Je veux dire, ça ne m'a pas vraiment dérangé, répondit-elle, rougissante.

- Alors, tu aurais aimé que je t'embrasse ? demanda-t-il en se rapprochant d'elle.

- Charlie, reste là s'il te plaît, soupira-t-elle. »

De sa main gauche, tendue vers lui, elle le bloquait. Mais à la seconde où ses doigts entrèrent en contact avec son torse, elle sentit ses muscles se dessiner au bout de ses doigts et des frissons l'assaillirent de toute part.

« Hermione, je ne comprends plus rien. Tu m'envoies des signaux vraiment contradictoires !

- Je sais, soupira-t-elle de nouveau. Je ne sais pas ce que je veux.

- Je ne te plais pas ? souffla-t-il en prenant sa main dans la sienne.

- Tu sais bien que si. Chaque fois que je suis dans la même pièce que toi, je perds totalement le contrôle.

- Alors pourquoi résister ? »

Charlie porta ses doigts jusqu'à ses lèvres, embrassant tendrement le bout de ses ongles jusqu'à laisser les glisser sur sa paume, son poignet et la naissance de son bras. Hermione ne put s'empêcher de fermer les yeux de bonheur, laissant passer son souffle coupé entre ses lèvres à demi ouvertes.

Charlie ramena la main d'Hermione jusque sur son torse, la laissant sentir son cœur qui s'emballait. Il glissa sa main gauche jusque dans sa chevelure, laissant ses boucles s'infiltrer entre ses doigts. Il ne la lâchait pas des yeux, lui contant tout son désir à travers son regard brûlant. Hermione était au bord du supplice et devait réunir toutes ses forces pour s'empêcher de frotter ses cuisses l'une contre l'autre. Mais quand, après quelques secondes de pauses incendiaires, Charlie captura avidement ses lèvres, elle ne répondit plus de rien.

La chaleur de ses lèvres pleines contre les siennes, sa langue caressant avec force la sienne, ses mains qui la ramenait toujours plus proche de lui, Hermione aurait pu mourir sur place. Grisée par l'instant, elle s'autorisa à laisser à son tour courir ses doigts sur son torse, rêvant de lui arracher cette chemise qui la séparait de sa peau. Charlie sentit sa fougue et la plaqua un peu plus contre lui, ramenant son bassin contre le sien d'où elle pouvait sentir tout l'étendue de son désir.

« Laisse Ron, je vais aller te chercher cette bouteille dans TA CUISINE, entendirent-ils derrière la porte, d'une voix exagérément trop forte. »

Hermione aurait béni autant que maudit Angelina pour son intervention. Les protégeant d'une intervention de Ron, elle avait mis fin à ce moment aussi intense que magique.

Ils se séparèrent précipitamment, arrangeant peu gracieusement leurs cheveux et vêtements froissés. Lorsque Angelina entra, Hermione su à son regard qu'ils étaient démasqués. Elle pouvait sentir ses joues la brûler de désir et la tension qui régnait dans la pièce ne pouvait laisser aucun doute. Mais Angelina eut la délicatesse de s'éclipser aussi vite qu'elle était arrivée, ne faisant aucun commentaire.

« Je… on devrait peut-être y retourner ? balbutia Charlie, à bout de souffle.

- Oui, tu as raison. Vas-y, je te rejoins. »

Hermione avait besoin d'un instant pour digérer ce qui venait de se passer. Elle s'appuya sur le rebord de l'évier, la faïence glaciale contre ses paumes lui fit du bien. Elle alla jusqu'à se passer de l'eau sur le visage avec le vain espoir que son teint revienne à la normale.

Charlie venait de l'embrasser.

Un nouveau souvenir aussi torturant qu'excitant s'ajoutait à la liste qu'elle consignait depuis ses quinze ans.

Mais ce baiser, peut-être plus encore que ceux qu'ils avaient déjà échangés, avait une saveur particulière. Elle goûtait l'espoir sur ses lèvres de le renouveler encore et encore jusqu'à, cette fois-ci, ne s'arrêter qu'à l'accomplissement de leur plaisir conjoint.

Mais pire encore que le cabanon d'Arthur, la cuisine de Ron était tout sauf l'endroit idéal. La grosse moitié des enfants Weasley était dans la pièce d'à côté, heureux de voir le retour de leur frère chéri.

Ravalant ses espoirs de connaître une nouvelle fois la félicité entre ses bras, Hermione passa la porte de la cuisine en inspirant profondément.

« Ah ben te voilà, tu étais là toi aussi ? demanda Ron. Qu'est-ce que vous faisiez dans la cuisine ?

- La vaisselle.

- On grignotait, dirent-ils en même temps, suscitant les regards interrogateurs.

- Je faisais la vaisselle pendant que Charlie grignotait, tenta de se rattraper Hermione en se retournant pour aller se servir un verre. »

Si tout le monde trouva la réponse plutôt suspecte, l'arrivée inopinée de Kate, la nouvelle petite amie de Ron, détourna l'attention d'eux. Alors que tout le monde était dans l'effervescence de cette nouvelle rencontre, Hermione tenta de se trouver une place autour de la table du salon.

Malheureusement, Merlin semblait se jouer d'elle et, seul le petit canapé deux places que Charlie occupait disposait d'un espace disponible.

Pour ne rien ajouter à son malheur, Charlie, à la carrure imposante, occupait plus de la moitié de l'espace, lui laissant deux options : s'installer sur l'accoudoir – ce qui n'aurait fait qu'alimenter les suspicions – ou se frayer une place tout contre lui. Elle se glissa donc à ses côtés et tenta de rentrer le ventre dans un ridicule espoir de se faire plus petite.

Les doigts fermement accrochés à son verre, Hermione feignait de participer à la conversation, riant quand les voix s'élevaient, souriant quand on la regardait. Mais à ses yeux, de simples silhouettes évoluaient et un sourd grésillement remplaçait les voix. Il n'y avait que ce moment, dans la cuisine, qui tournait en boucle dans sa tête. La sensation de la cuisse de Charlie contre la sienne, l'odeur musquée de son cou qui l'enivrait et le profond désir de se jeter sur lui, en plein milieu de cette pièce.

Mais Ginny venait d'amorcer la conversation sur son nouveau poste au Ministère et Hermione ne pouvait se détourner plus longtemps. Elle réunit tout son courage pour détailler clairement ses nouvelles fonctions. Charlie du se croire bien malin quand il choisit ce moment pour intervenir dans la discussion, se rapprochant ainsi d'elle encore un peu plus. Cette fois-ci, leurs corps étaient vraiment collés l'un à l'autre, laissant celui d'Hermione couvert de frisson. Son état ne s'arrangea pas lorsqu'il profita de ce rapprochement pour glisser sa main dans le bas de son dos, s'approchant dangereusement de ses fesses.

Hermione se tendit, ayant toutes les peines du monde pour rester cohérente. Mais Charlie restait imperturbable, argumentant le plus naturellement possible, comme si sa main ne venait pas de se poser sur son postérieur. Et voilà qu'il commençait à malaxer sa fesse à pleine main, forçant Hermione à se mordre la joue pour ne pas gémir.

La conversation vint à se tarir d'elle-même et Ginny se tourna vers George pour le plus grand soulagement d'Hermione. Elle allait se tourner vers Charlie pour lui adresser un regard aussi contrarié qu'excité mais il la devança, approchant sa bouche de son oreille pour lui murmurer :

« Je vais prétexter être fatigué et rentrer au Terrier me reposer. Dans cinq minutes, tu inventes une excuse à ton tour et tu me rejoins ?

- Chez tes parents ? murmura-t-elle à son tour, tentant d'ignorer son entre-jambe qui lui brûlait à cette perspective. Viens plutôt chez moi. »

Elle ne sut si Charlie l'avait entendu tant le bâillement qu'il poussa fut bruyant. Il salua l'assistance en se frottant les yeux, remerciant Ron pour l'invitation.

Hermione ne savait que penser de cette perspective. Bien sûr, elle rêvait de rejoindre Charlie. Son excitation était telle que de sentir ses propres sous-vêtements bouger à chacun de ses gestes l'emmenaient au bord de l'extase. Mais après leur absence prolongée dans la cuisine et un départ quasi simultané, les soupçons n'allaient-ils pas aller bon train ? Sa conscience tentait de lui rappeler à chaque instant que sa pire crainte était sur le point de se révéler : être découverte.

Mais conscience était bien peu de chose face à désir. Alors, scrutant l'horloge qui lui faisait face, elle attendit religieusement les cinq minutes indiquées pour se lever à son tour, prétextant une migraine. Son comportement plus qu'étrange durant toute la soirée sembla trouver une réponse aux yeux de ses amis et Hermione leur accorda un petit sourire avant de rougir face au clin d'œil complice d'Angelina.

Hermione lança un dernier geste de la main à l'assemblée avant de refermer la porte derrière elle. Elle se demanda alors si Charlie l'avait bien comprise et hésita entre transplaner chez elle ou au Terrier. Mais sa réflexion fut de courte durée quand arrivant en bas la rue, elle fut tirée en arrière par deux larges mains.

A peine fut-elle pressée contre son corps qu'Hermione reconnu l'odeur si grisante que dégageait Charlie. Leurs lèvres se retrouvèrent, forcées comme des aimants à se rejoindre, dans un ballet mêlant grâce et fougue. Leurs mains, avides de se découvrir, palpaient chaque centimètre de peau disponible.

Charlie raffermit sa prise sur les fesses d'Hermione, alors qu'elle sentait son bassin se projeter contre le sien, les faisant gémir de concert.

« Pas ici, haleta-t-il en se séparant de ses lèvres pour tout de suite les retrouver. »

Hermione tenta de réunir toute sa concentration pour les faire transplaner chez elle mais le désir était tel qu'elle craignait le désartibulement. Merlin fut de son côté et, c'est en un seul morceau qu'ils arrivèrent directement dans sa chambre à coucher.

Les doigts tremblants, Hermione peinait à défaire les boutons de sa chemise alors qu'il tapissait son cou de baisers humides. Elle ne put se retenir de gémir quand ses dents virent frôler la peau tendre de sa clavicule découverte.

« Si tu ne retires pas tout de suite cette robe, je vais te l'arracher, grogna-t-il. »

Elle ne se le fit pas répéter deux fois et, le laissant se débrouiller avec sa chemise, elle passa sa robe par-dessus sa tête avant de l'envoyer à l'autre bout de la chambre. Charlie, d'un regard gourmand, prit le temps de la détailler.

Ses clavicules saillantes sublimaient son décolleté, lui-même habilement dissimulé par un simple soutien-gorge en coton noir. Son ventre se courbait merveilleusement pour laisser poindre les os de ses hanches, marquant l'entrée délicieuse de sa féminité toujours dissimulée par une fine culotte.

Charlie rêvait de croquer chaque partie disponible à sa vue, de passer sa langue à l'intérieur de ses cuisses, d'embrasser ses chevilles sans oublier de combler son appétissante poitrine.

« Tu es plus belle encore que la dernière fois, grogna-t-il avant de retirer son pantalon. »

Ce fut au tour d'Hermione de pouvoir apprécier la vue qui s'offrait à elle. Charlie, l'incarnation de ses plus profonds désirs se tenait devant elle, plus beau encore que dans son imagination. Son torse, qu'elle avait pu apercevoir à la lumière de la lune quelques secondes plus tôt, était encore plus impressionnant à grand éclairage. Les quelques cicatrices et brûlures qui parsemaient ses pectoraux et ses avant-bras ne faisaient que souligner la force de son imposante robustesse.

Si son torse l'impressionnait, la courbure de son désir lui courba l'estomac. Hermione n'avait encore jamais eu le loisir d'apercevoir cette partie de son anatomie mais ne put détacher son regard de la bosse gourmande qui évoluait sous ses yeux.

Charlie mit fin à la torture de son imagination en laissant glisser son sous-vêtement à ses pieds et Hermione eut toutes les peines du monde à détourner le regard. S'il était aussi doué avec son sexe qu'avec sa langue, elle n'était pas sûre de pouvoir se lever à nouveau.

Tentant de briser son impatience, elle sauta dans ses bras, enroulant ses jambes autour de ses hanches. Charlie ne semblait pas subir l'effort de son poids, ne la soutenant que d'une main ferme. Hermione referma ses doigts sur ses joues, emprisonnant son visage avant de prendre possession de ses lèvres.

Il l'embrassait comme si c'était la dernière fois, mettant tant de puissance et de désir dans ses gestes, qu'il lui formulait une promesse dont elle en tremblait d'anticipation. Ne tenant plus, il marcha jusqu'au premier mur contre lequel il la plaqua, frottant la pointe de son sexe contre la culotte trempée d'Hermione. Elle ferma les yeux de plaisir, rêvant de le sentir entièrement en elle.

Mais Charlie semblait vouloir la torturer encore un peu. Il envoya son soutien-gorge retrouver sa robe pour suçoter son téton érigé, mordillant la fine peau de sa poitrine. Hermione était au supplice, laissant ses hanches buter de manière de plus en plus frénétique contre la virilité de Charlie.

Le petit cri qu'elle poussa quand il lui pinça la fesse eut raison de son empressement. Charlie, fébrile, décala le bord de sa culotte pour frotter la pointe de son sexe contre son clitoris déjà palpitant. Hermione haletait, se sentant sur le point de jouir à tout moment quand, dans un soupir de délivrance, il s'enfonça enfin en elle.

Elle n'aurait su dire où ni quand elle était. Hermione sentait la force de Charlie la combler à chaque va et vient, poussant en elle toujours plus profondément jusqu'à atteindre ce point magique qui la fit se tendre.

Il allait et venait sensuellement en elle, embrassant chaque parcelle de peau qui lui était accessible jusqu'à ce qu'il glisse sa main entre leurs deux corps, venant chercher le centre de son plaisir. Caressant si désespérément superficiellement son bouton de chair qu'Hermione l'implora du regard.

« Si tu continues à me jeter ce regard, je ne vais pas tenir longtemps, haleta-t-il.

- Charlie, touche-moi, supplia-t-elle en continuant de lancer son bassin contre le sien. »

La sentant sur le point de partir, Charlie ne la tortura pas plus, coinçant fermement son clitoris entre ses deux doigts. Il la sentit alors se tendre progressivement, du bout des doigts jusqu'aux orteils avant que son souffle ne se bloque. Elle se délivra dans un souffle puissant tandis que ses murs se contractaient autour de lui.

La vision d'une Hermione, recouverte de sueur, totalement offerte à lui, atteignant les sommets du plaisir eurent raison de lui. A son tour, Charlie se laissa aller à la délivrance, la serrant tout contre lui lorsque ses yeux se révulsèrent.

Ils restèrent ainsi, pantelants, serrés l'un contre l'autre, jusqu'à ce que leurs regards se croisent. Ils échangèrent un sourire qui, très vite, se transforma en petit rire esquinté par leurs respirations hachées. Charlie la libéra de son emprise en la déposant doucement sur son lit, ne sachant plus vraiment quoi faire de son propre corps. Mais Hermione lui offrit la meilleure des réponses en lui prenant la main pour l'attirer à elle. Allongée à ses côtés, elle se blottit contre lui, l'esprit encore embrumé de sensations. Leurs respirations, d'abord erratiques finirent par se calmer et, lorsqu'ils sombrèrent dans le sommeil, leurs corps ne s'étaient pas séparés l'un de l'autre.

Hermione ne savait plus quoi espérer, lors de son réveil. La soirée de la veille avait été merveilleuse. Certainement la plus intense qu'il lui avait été donnée de connaître. Mais Charlie n'était pas homme à se sédentariser avec une femme. Bientôt, il repartirait en Roumanie, soignerait ses dragons et l'oublierait. Hermione savait que, contrairement à lui, elle ne pourrait jamais oublier cette nuit où, après toutes ces années à l'imaginer, ses songes s'étaient enfin concrétisés.

Même s'il ne souhaitait pas faire d'elle sa compagne, Hermione ne regrettait rien de cet instant, qu'elle chérirait jusqu'à la fin de ses jours. Pour l'instant, il ne lui restait qu'à profiter de lui avant qu'il ne se réveille, d'observer son visage paisible emprisonné dans les plis du sommeil, avant de dire au revoir à ses espérances.

« Tu veux bien arrêter de me fixer quand je dors, marmonna-t-il.

- Pardon, rit-elle. »

Hermione amorça un geste pour lui embrasser le front mais se ravisa. Elle avait déjà eu deux nuits, en sa compagnie, certainement plus que la majorité de ses conquêtes. Elle avait réussi à le conserver dans son lit toute la nuit durant, il ne fallait pas forcer sa chance. Charlie n'était certainement pas le genre d'homme à l'embrasser au petit matin.

Alors, quand il se retourna pour lui faire face, Hermione s'attendait à tout sauf à ses doigts lui caressant la joue, ses lèvres se déposant sur sa mâchoire tandis que ses mains glissaient sur sa poitrine. Elle ferma les yeux, savourant ces caresses dont elle ne se laisserait jamais et, sans savoir vraiment par quel miracle, se laissa emporter dans une seconde expression de leur désir.

Il en fut de même lorsqu'ils finirent par se décider à prendre un petit déjeuner, puis dans la douche, une heure plus tard. Hermione n'aurait jamais pensé pouvoir soutenir une telle endurance mais, dans les bras de Charlie, rien ne devenait plus facile que s'abandonner à l'extase.

Blottie entre ses bras dans le canapé du salon, Hermione se remémora toutes ces fois où Charlie et elle avaient partagé un instant, d'un simple regard aux plus intimes événements.

« Tu sais que tu n'as jamais terminer ta phrase, dit-elle finalement après un long silence.

- De quoi est-ce que tu parles ?

- La dernière fois que tu es venu à Londres. La dernière fois que nous nous sommes vue, à vrai dire, tu me disais avoir eu toutes les peines du monde à t'empêcher d'aller plus loin, dans ce cabanon. Tu as ajouté un « et » que tu n'as jamais complété.

- Oh, ça… Alors c'est vrai ce qu'on dit, tu es vraiment la sorcière la plus brillante de ta génération, hein ? Jamais tu n'oublies ?

- Pas quand on veut à ce point me cacher quelque chose, sourit-elle avant de lui voler un baiser.

- Je crois qu'il n'y a plus vraiment de problème à te le dire maintenant. La première fois que nous nous sommes découvert, dans cet abri de jardin, je rêvais de te faire vivre ce que nous ne cessons de faire depuis hier soir, dit-il en riant légèrement. Mais, se reprit-il, plus sérieux, mais ça n'aurait pas été digne de toi. Alors, je me suis arrêté là – non sans mal, mais ça tu le sais déjà – et… et je rêvais de recommencer pour cette fois-ci, aller plus loin. Hermione, je n'ai pas cessé de penser à ce moment depuis des années. A la seconde où tu as disparu avec Harry et mon frère, j'ai regretté de ne pas t'avoir retenu. Mais tu avais tes aventures à vivre et il aurait été malvenu d'être celui qui t'en aurait empêché. Et puis, qui suis-je pour te dicter ta conduite ? Nous nous connaissions à peine. Mais tout ça n'a pas grande importance. Tu dois me prendre pour un idiot ou un romantique éperdu, je n'en sais rien.

- Non Charlie, bien sûr que non, souffla Hermione en se redressant pour prendre son visage en coupe. Moi non plus je n'ai pas cessé de penser à cet instant. A vrai dire, j'ai tout fait pour le refouler mais les souvenirs finissaient toujours par revenir, d'une façon ou d'une autre. Je sais qu'il n'y a rien de possible entre nous. Je veux dire, tu vis en Roumanie et moi ici, tu es le grand frère de mon meilleur ami c'est… tout est beaucoup trop compliqué. Mais cette soirée, tous ces instants que nous avons passés ensemble, je ne les oublierai jamais.

- Alors, tu préfères qu'on en reste là ? demanda-t-il d'une voix qui trahissait sa déception.

- Avons-nous seulement une autre solution ?

- Hermione, tu n'as qu'un mot à dire et je reste ici pour toujours, prononça-t-il d'un air grave.

- Charlie, soupira Hermione en baissant les yeux. Je rêverais de te dire de rester, crois-moi. Mais je ne serais jamais cette femme qui t'éloignera de ta passion, de l'œuvre de ta vie. »

Charlie ne répondit rien, laissant le silence et le temps affiner ses pensées. Hermione avait raison. En cet instant, dans ces bras, après ces moments magiques qu'ils venaient de passer, il n'envisageait plus de la laisser lui échapper. Mais au quotidien, dans un mois, un an ou peut-être même dix, ne lui en voudrait-il pas de l'avoir détourné de ce qui l'animait depuis si longtemps ? Il ne pouvait infliger un tel poids sur leurs épaules. D'eux deux, Hermione avait toujours été la plus sage, mettant de côté ses impulsions pour préserver leur futur.

« Alors promets-moi de ne pas me quitter de la semaine. Je ne reste que peu de temps, mais je refuse de gâcher une seule seconde loin de toi.

- C'est promis, répondit-elle avant de fondre sur ses lèvres. »

Le bonheur de cette semaine coupée du monde n'eut d'égale que la douleur de son départ. Hermione tentait de se raccrocher aux souvenirs, à ces moments de rire et de complicité partagée, à ces heures passées à discuter de créatures magiques plus fascinantes les unes que les autres. Tout comme elle, Charlie était un passionné et il savait la transporter à chacun de ses récits.

Lorsqu'il retourna en Roumanie, ils se promirent de ne rien se promettre, souriant pour dissimuler leur chagrin. Il était vain d'embrasser l'espoir d'une relation lorsqu'un quotidien aussi différent les séparait. Mais malgré les mois qui passaient, Hermione n'arrivait pas à trouver le bonheur ailleurs. Aucun homme n'était aussi intéressant que Charlie. Pas un ne la faisait rêver d'un simple regard.

« Il faut que tu y ailles, lui dit Astoria, un jour où elle ne cessait de se morfondre sur son canapé.

- Et pour quoi faire ? soupira Hermione. Le retrouver le temps d'un week-end, m'accrocher encore un peu plus à lui pour finalement devoir le quitter de nouveau ?

- Qui te parle d'un week-end ? Va le rejoindre, Hermione.

- Tu veux dire, aller vivre en Roumanie ?

- Et pourquoi pas ? Je sais que je vais amèrement regretter de t'avoir dit ça. Tu es ma meilleure amie et de te voir partir à l'autre bout de l'Europe sera certainement un déchirement. Mais je préfère te savoir heureuse et loin de moi qu'en train de dépérir à mes côtés.

- Et mon travail ? Je ne peux pas quitter le Ministère comme ça !

- Tu détestes ton travail ! s'exclama Astoria en secouant la tête.

- Je ne le déteste pas. C'est vrai que j'aimerais pouvoir faire plus mais, d'ici quelques années, je finirais bien par obtenir une promotion et accéder à un poste plus intéressant.

- Hermione, tu sais aussi bien que moi que le système administratif du Ministère est au point mort depuis des années. Il faudrait un miracle pour que tu puisses accéder au travail de tes rêves. Alors oui, peut-être que dans dix, ou vingt ans, on te confiera enfin la possibilité de diriger le département mais veux-tu vraiment laisser passer l'homme de ta vie pour une potentielle promotion ? Tu ne crois pas qu'il y a un Ministère offrant des postes aussi ennuyeux que les nôtres en Roumanie ?

- Mais, bégaya Hermione, et mes amis ? Et ma famille ?

- Nous viendrons te voir ou alors c'est toi qui reviendras. Les portoloins ne sont pas si onéreux que ça et puis, il nous reste les hiboux long-courriers.

- Alors tu crois vraiment que je devrais le faire ?

- Fonce, donne une chance à ton couple, ou tu le regretteras toute ta vie. »

En quelques phrases, Hermione retrouva le sourire. Astoria lui avait donné la petite impulsion dont elle avait besoin pour oser se lancer.

Elle écrivit une lettre à Charlie, lui proposant de le rejoindre prochainement à la réserve. L'enthousiasme qu'il mit à lui répondre lui embauma le cœur tout en la confortant dans son choix.

Elle le rejoignit le week-end qui suivit pour lui parler de ses projets. Craignant qu'il soit passé à autre chose, Hermione n'avait encore informé personne d'autre qu'Astoria de ses nouvelles ambitions.

Mais l'accueil que Charlie lui réserva dissipa ses doutes. Il la combla de toutes les attentions, l'attendant à l'arrivée de son portoloin avec un énorme bouquet de fleurs sauvages. Ils ne réfléchir par une seule seconde avant de se sauter au cou pour s'embrasser avec empressement.

Hermione découvrit avec ravissement l'étendue de la réserve où travaillait et vivait Charlie. Elle eut même la chance d'apercevoir quelques dragons, tout en restant à bonne distance. Elle fit également connaissance les collègues et amis de Charlie, qui eut bien des misères à trouver le terme adéquat pour la présenter.

Hermione s'était promis d'attendre la fin du week-end pour lui faire part de son projet, se laissant deux jours pour appréhender la vie à ses côtés. Mais lorsque le dimanche après-midi arriva, le sourire qui n'avait cessé de les accompagner commença à se faner.

« Je n'arrive pas à croire que tu doives repartir dans quelques heures, soupira Charlie en l'attirant contre elle, profitant de ses derniers instants de contact.

- Moi non plus, soupira-t-elle. Charlie, je voudrais te parler de quelque chose.

- Dis-moi, demanda-t-il, légèrement inquiet.

- Je n'ai plus envie de te quitter. Dans tes bras, je me sens enfin entière, comblée. Chaque fois que nous nous revoyons, c'est une osmose incroyable qui opère entre nous. Et chaque départ est un déchirement, ne sachant plus quoi attendre de l'autre. J'aimerais que nous soyons plus que des amis, profitant d'instants volés pour partager un moment de tendresse.

- Hermione, je ne rêve que de ça, soupira-t-il. Toutes les femmes me paraissent fades depuis que nous nous sommes rapprochés. Je n'arrive plus à dormir sans me rappeler ces nuits où je te serais contre moi. Mais le problème reste inchangé. Il y a mon travail ici, à la réserve et le tien à Londres. Tu sais que je ne peux pas abandonner mes dragons, ni même mes collègues. Tu as vu comme ça fonctionne ici, nous sommes une vraie famille et nous avons besoin des uns et des autres. Et puis, tu as aussi ta vie à Londres, avec tous tes amis, ta famille. Jamais je ne pourrais t'imposer une vie aussi rude que celle que je mène.

- J'y ai bien réfléchi et j'imagine qu'on pourrait trouver un compromis.

- Ah oui ? demanda-t-il, les yeux brillants d'espoirs.

- Tu sais à quel point mon poste au Ministère est rébarbatif.

- Oui mais ce n'est qu'un tremplin vers un autre plus intéressant ?

- Peut-être un jour oui, mais rien n'est moins certain. J'ai entendu dire que la Roumanie aussi avait un Ministère qui manquait cruellement d'une Hermione Granger pour leur apprendre à trier leurs papiers, sourit-elle en prenant ses mains dans les siennes.

- Tu veux dire que tu serais prête à venir t'installer ici ?

- Si tu es prêt à me faire une petite place dans ta vie, j'en serai plus qu'honorée. »

Les semaines qui suivirent furent bousculées par les changements. Hermione déposa son préavis auprès de son supérieur, qui, bien fâché de perdre une employée aussi efficace qu'elle, ne lui facilita pas la tâche. Charlie et elles alternèrent les voyages pour ne pas passer plus d'un week-end sans se voir.

Ils annoncèrent leur tout nouveau couple aux Weasley qui, bien que surpris, se montrèrent particulièrement ravis pour eux. Molly, qui tannait son fils depuis des années pour enfin prendre femme, fut au sommet de la joie. Elle fit promettre à Hermione de lui ramener son Charlie plus souvent, promesse qu'elle se fit une joie de tenir.

Elle finit par le rejoindre dans sa petite bicoque qu'il partageait avec deux autres dragonniers. Mais Charlie avait raison, la vie à la réserve était rude et contraignante. Alors, après quelques mois, il finit par obtenir un allègement de son temps de travail, lui permettant de trouver une maison dans le Bucarest sorcier où Hermione et lui construisirent leur nid douillet.

Hermione n'avait pas eu beaucoup de mal à trouver une place au sein de l'administration roumaine et, plus rapidement qu'il ne l'aurait été possible en Grande-Bretagne, se mit à gravir les échelons.

Astoria avait finalement raison, la distance était supportable lorsqu'on avait l'homme de sa vie à ses côtés. Ils veillèrent à se retrouver régulièrement, alternant les allers-retours. Drago et Charlie finirent même par devenir ami, au plus grand bonheur des deux jeunes femmes.

Molly couvait leur couple de toutes les attentions, remerciant Hermione chaque mois lorsqu'ils assistaient au repas dominical, main dans la main. La tradition dura sans exception pendant deux ans, jusqu'à ce que leur arrivée devienne systématiquement excusée d'un hibou désolé.

Voilà plus de quatre mois qu'ils n'avaient pas remis les pieds à Londres et tous commençaient à s'inquiéter, craignant une fêlure dans cette routine si bien établie. C'est inquiet et redoutant une nouvelle dérangeante, que tous les proches arrivèrent, un samedi de juin pour déjeuner à leurs côtés. Molly se rongeait les sangs, imaginant qu'il était arrivé quelque chose à son fils qu'ils avaient tenté de lui cacher. Astoria, quant à elle, craignait plutôt une dispute fatale dans le couple qu'Hermione, étrangement distante ces derniers temps, lui aurait caché.

Mais les angoisses furent veines lorsqu'une Hermione, tout sourire, leur ouvrit la porte de leur charmante demeure. Charlie se tenait derrière elle, le visage rayonnant. Mais aucun regard ne fut porté au dragonnier. Tous, eurent un moment d'arrêt en voyant les hanches épaissies et le ventre gonflé de la jeune femme.

« Ce n'était pas contre vous, mais le portoloin est grandement déconseillé pour les femmes enceintes, dit-elle en souriant avant de se faire assaillir d'embrassades et de félicitations. »

Charlie la couva d'un regard tendre et affectueux. Lui qui avait été toujours perçu comme un solitaire, amoureux des dragons plus que des femmes, avait finalement trouvé celle qui savait faire battre son cœur.

Les sermons de Molly n'étaient pas si éloignés de la vérité. Au contraire, elle avait même raison, la vie était plus douce lorsqu'elle était baignée dans l'amour.

.

.


.

J'espère que vous êtes toujours là après avoir lu ce super long OS. J'ai été un peu trop inspirée, je crois. En même temps, il y avait bien longtemps que j'avais envie de réécrire sur Charlie !

J'espère également que ça vous a plu. Etes-vous des adeptes du Charmione ou des inconditionnels du Dramione, comme The White Quill ?

Merci d'avoir pris le temps de me lire,

A bientôt !