Disclaimer : Downton Abbey est l'oeuvre de Julian Fellowes.

Résumé : Edith redoutait cet instant mais elle sentait qu'il était devenu nécessaire : il était grand temps de révéler à Marigold le secret de sa naissance.

Note de l'auteur : Cet OS est une réponse au défi d'écriture 136 de la page Facebook "Bibliothèque de Fictions". Les conditions étaient: Cent mots minimum, Remontez un an en arrière, au 05 mai 2020. Prenez la fic que vous avez écrite la plus proche de cette date et écrivez sur les mêmes personnages.

Le temps de la vérité

Marigold était encore petite, Edith le savait. Mais le poids de ses mensonges, même avec les meilleurs sentiments du monde, lui pesait. Ce n'était pas juste de faire croire à sa propre fille qu'elle avait été abandonnée parce que ses parents ne voulaient pas d'elle. Oui, sa petite chérie n'avait que dix ans cependant, alors que son ventre grossissait pour la troisième fois, la marquise de Hexham ne pouvait se résoudre à garder le silence. Il faisait souvent bien trop de mal.

- Je serai avec vous quand vous lui direz. Lui dit Bertie en lui embrassant la joue

- C'est à moi de le faire. Répondit sa femme

- Je tiens à être là. Je veux que Marigold sache qu'elle est ma fille, le sang importe peu. Et je ne peux pas vous laisser affronter ça seule.

- J'ai tellement peur, Bertie...

Sa voix tremblait.

- Et si jamais elle me détestait ? Elle aurait raison de me dire que j'ai été lâche, que je l'ai laissée plus d'une fois, parce que c'est la vérité ! J'ai été trop faible !

- Elle pourra être en colère. Mais elle finira par comprendre. Ne sous-estimez pas notre fille. Elle est fine, intelligente, comme vous.

La jeune femme prit une grande inspiration. Peu importait comment cela allait se passer, cela devait se passer. Il valait mieux que Marigold apprenne la vérité de sa bouche que de celle d'une personne tierce.


- Ai-je fait quelque chose de mal ? S'inquiéta Marigold quand elle vit Bertie et Edith assis ensemble, l'attendant dans le salon jaune.

- Non, rassure-toi ma chérie, tout va bien ! Sourit immédiatement sa mère en lui tendant la main. Viens t'asseoir à mes côtés.

La fillette obéit et s'installa à côté du couple marquisal.

- Si nous t'avons demandé de nous rejoindre, c'est parce que nous avons quelque chose à te dire. Lui annonça délicatement Bertie

L'enfant semblait confuse.

- J'ai un secret à te révéler. Avoua la jeune femme. Il faudra bien le garder. Tu me le promets ?

Elle acquiesça.

- Je dois t'avouer la vérité sur tes origines, mon trésor.

- Qui sont mes parents ? S'enquit sa fille

- Oui.

La voix de la future mère avait chevroté. Son mari lui prit la main en signe de soutien.

- Marigold, je... Je suis ta maman. La dame qui t'a mise au monde.

Edith s'était attendue à beaucoup de choses : des pleurs, des cris, un visage qui se décomposait. Pas ce silence glaçant et cette expression inchangée. C'était comme si la nouvelle n'avait pas atteint sa chère petite.

- Marigold... S'inquiéta-t-elle

- Je le sais. Déclara son enfant

- Tu... Tu le sais ?

- Je m'en doutais. Nous nous ressemblons. Les mêmes cheveux, le même nez, la même couleur d'oeil. Je savais que vous étiez ma vraie maman.

Le menton de la noble trembla.

- Marigold. Reprit Bertie. Sache que cela ne change rien à nos yeux. Aux miens. Tu es ma fille, je t'aime tout autant que ton petit frère !

Edith lui raconta alors tout, en adaptant ses mots pour qu'ils ne la choquent pas. Elle lui expliqua qui était Michael Gregson, leur amour, le voyage en Allemagne et pourquoi elle avait dû cacher sa grossesse. Elle lui raconta la Suisse, le retour à la maison, les Drewe. Elle lui confia les douleurs qu'elle avait éprouvées à être loin d'elle mais qu'elle comprenait si elle était fâchée. Après tout, elle lui avait menti. Au plus profond d'elle, elle était effrayée d'avoir pu causer du tort à son bébé, lui avoir causé des traumatismes avec lesquels elle devrait grandir. Elle repensait souvent aux Schroeder, aux Drewe. N'avait-elle pas été égoïste ?

- Si tu as besoin de temps ou d'espace pour te faire à tout cela... Proposa le marquis

- Je ne comprends pas tout. Mais je sais que vous m'aimez. Vous m'avez laissée mais vous êtes revenue. Vous n'avez jamais voulu m'abandonner.

- Oh non, je ne l'ai jamais voulu ! Le faire a été l'épreuve la plus difficile de toute ma vie !

- Savez-vous où vivent les Drewe et les Schroeder ?

Prise au dépourvu, Edith lui dit qu'elle réussirait à trouver leurs coordonnées.

- Pourquoi donc ? Lui demanda Bertie

- Je voudrais leur écrire. Avoua la petite fille. Pour les remercier d'avoir pris soin de moi quand Mère ne le pouvait pas. Et pour leur dire que je vais bien. Cela leur fera plaisir, non ?

- Je vais te trouver ça, c'est promis. Si cela permet de t'aider ! Jura l'aristocrate

Marigold se rapprocha et enlaça sa mère.

- Je suis fière d'être la fille d'une femme aussi forte.

- Et moi, je suis si fière d'être ta mère.

Elle sourit ensuite à son père adoptif avant de lui tendre les bras. Alors qu'ils profitaient d'un moment de tendresse, Edith essuya d'un revers de la main les larmes qui lui étaient montées aux yeux. Dire la vérité était toujours effrayant mais la peur n'évitait jamais le danger et le cerveau humain avait tendance à imaginer les pires scénarios. Le chemin de l'honnêteté était peut-être plus éprouvant mais les fruits récoltés au bout du sentier en valaient largement la peine.

FIN