Ce qui peut être fait


Les personnages et l'univers sont issus de Miraculous : les aventures de Ladybug et Chat Noir, créé par Thomas Astruc, produit par Jérémy Zag et coproduit par Zagtoon, Method Animation, De Agostini, Toei Animation et SAMG Animation. Cette histoire est une fanfiction et ne peut faire l'objet d'une transaction commerciale.

Merci à mon équipe de relecture, à savoir Fenice et Annick.

On peut dire globalement que cette histoire prend en compte la saison 3, mais pas la saison 4 qui n'avait pas commencé quand ce texte a été écrit.


I – Détransformation

— Tu essaieras, au moins ?

— Je vais voir ce qui peut être fait.

oOo

Le combat avait été difficile. La malchance avait joué contre eux. Le réverbère auquel Ladybug s'accrochait avait cédé, ce qui l'avait fait chuter. Une portion de zinc glissante avait dévié la course de Chat Noir, et il avait raté une occasion.

Quand les héros arrivèrent enfin à récupérer l'objet contenant l'akuma, le temps qui leur était imparti après l'utilisation de leur pouvoir était pratiquement échu. La dernière minute était bien entamée quand le papillon violet s'envola devant eux. Ladybug lança son yoyo pour le purifier. Alors qu'elle ramenait l'objet vers elle, elle lança à son partenaire :

— Vas-y vite, tu vas te détransformer.

Chat Noir secoua négativement la tête, refusant d'obtempérer. Elle devait encore tout remettre en place. Or elle avait obtenu son Lucky Charm un peu avant qu'il n'invoque son Cataclysme. Elle était encore plus proche que lui de revenir à son état premier. Il voulait pouvoir intervenir en cas de besoin. Ils étaient entourés de témoins. Des passants encore non touchés. Et l'akumatisé qui se trouvait près d'eux. Plus loin, l'équipe de télévision qui avait capturé leur combat les filmait toujours.

— Miraculous Ladybug ! cria l'héroïne en se débarrassant vivement de la tasse à thé qui leur avait permis de vaincre le vilain.

Elle n'avait pas encore lâché l'objet que la détransformation commençait. Horrifié, Chat Noir vit les étincelles remonter le long des jambes de sa partenaire. Il bondit vers elle et la plaqua contre sa poitrine pour dissimuler son visage. Puis, il utilisa son bâton pour les propulser vers les hauteurs. Malheureusement, alors qu'ils s'élevaient dans les airs, ce fut son tour de sentir son costume de héros le quitter. Chat Noir utilisa ses dernières secondes de magie pour les diriger vers le toit le plus proche, juste avant que son bâton ne disparaisse.

Durant un court instant, Adrien craignait de manquer sa cible. Instinctivement, il s'enroula autour de sa partenaire pour la protéger. Ils atterrirent rudement sur l'ardoise de l'immeuble qu'il avait visé. Durant un instant, la douleur emplit toute sa conscience. Il y eut une série de chocs – ils rebondirent plusieurs fois – puis ils furent arrêtés par une cheminée dans un heurt final.

Il fallut plusieurs secondes à Adrien pour reprendre ses esprits. Une fois sa conscience revenue, il s'inquiéta pour sa compagne :

— Ma Lady, ça va ?

Il bougea pour se détacher d'elle et vérifier qu'elle allait bien. Il eut un mouvement de surprise en découvrant le visage dépourvu de masque :

— Marinette !?

Mais l'inquiétude l'emporta sur la stupéfaction. La jeune fille semblait inconsciente.

— Marinette ! Marinette ! appela-t-il en tapotant les joues de sa camarade.

Elle poussa un gémissement et ses yeux tressaillirent. Il se dégagea tout à fait d'elle et tenta de l'installer le plus confortablement possible. Il ôta son blouson et s'en servit pour lui fournir un oreiller. Tout son côté droit le lançait, mais il ignora la douleur, préoccupé par l'état de sa compagne. Il lui prit la main et demanda :

— Marinette, tu m'entends ? Serre ma main, si tu le peux.

Avec soulagement, il sentit la pression de ses doigts. Elle bougea légèrement et ouvrit les yeux. Elle dut s'y reprendre plusieurs fois, mais finit par dire :

— Adrien ?

— Tout va bien. Tu as reçu un choc, mais je crois que tu n'as rien de cassé.

Pour s'en persuader, il lui tâta rapidement les jambes puis les bras en guettant des signes de douleur sur son visage. Elle ne semblait pas avoir de grosses contusions. Il avait réussi à la préserver du pire en la serrant contre lui. Elle tenta de s'asseoir. Il la prit par les épaules pour l'aider. Elle regarda autour d'eux et ses yeux se plissèrent :

— Comment est-on arrivés là ? demanda-t-elle.

— De quoi te souviens-tu ? questionna-t-il en retour.

Elle resta une seconde immobile, rassemblant ses idées, avant de se raidir et affirmer :

— Il y a eu une attaque akuma, je crois. Après, je ne sais plus.

Adrien hocha la tête. Il était certain qu'elle se souvenait de bien davantage. Au moins, elle avait suffisamment retrouvé ses esprits pour mentir. Il en fut profondément soulagé. Malheureusement, elle prit l'initiative et répéta sa question :

— Adrien, qu'est-ce que tu fais sur ce toit ?

Le jeune homme examina les diverses options qui s'offrait à lui : il pouvait trouver une histoire qui garantissait leur anonymat à tous les deux, mentir un peu moins et avouer qu'il avait compris qu'elle était l'héroïne de Paris sans dévoiler sa propre identité, ou encore dire la vérité. Le choix fut vite fait. Cela faisait longtemps qu'il était las des secrets entre eux. Et puis, avec la meilleure volonté du monde, il avait du mal à imaginer un mensonge cohérent, encore sous le choc de ce qui venait de se dérouler et éprouvant des élancements dans son épaule et sa cuisse.

— Je me suis détransformé au moment où on a atterri ici, avoua-t-il.

Elle cligna des yeux et le regarda ébahie :

— Tu veux dire que… tu es… tu…

Les mots n'arrivaient pas à franchir ses lèvres, mais il était clair qu'elle avait parfaitement saisi la confidence qu'il venait de faire.

— Je suis Chat Noir, oui, formalisa-t-il. Et toi, tu es Ladybug.

Ils se regardèrent une seconde, tentant d'appréhender la nouvelle situation, avant qu'une voix tonitruante ne les fasse sursauter :

— Bon, puisque tout le monde est au courant, est-ce que je peux avoir à manger ?

Une petite boule noire surgit de nulle part et contempla son porteur d'un air accusateur. Cela sortit Marinette de son hébétude :

— Tikki ! appela-t-elle d'une voix inquiète.

— Je suis là, Marinette, fit la petite boule rouge en apparaissant près de son giron.

— Tu dois avoir faim, s'écria sa porteuse en ouvrant son petit sac et en en sortant un cookie.

— Au moins une qui a le sens des priorités, persifla Plagg.

— C'est bon, une seconde ! protesta Adrien en saisissant dans sa poche la boîte où il conservait son camembert.

Marinette regardait son kwami se nourrir, peut-être pour ne pas avoir à soutenir le regard de son partenaire. Soudain, une idée la traversa et elle demanda :

— Rassure-moi, personne n'a pu nous voir détransformés, hein !

— Je ne crois pas. Tu étais cachée contre moi et, quand ça a été mon tour, j'étais déjà assez haut. Enfin, je crois.

Ils échangèrent un regard paniqué et plongèrent d'un même mouvement vers la poche où se trouvait leur téléphone. Durant quelques secondes, ils se concentrèrent sur leurs écrans respectifs en silence.

— Je ne vois rien sur mon fil d'info, finit par dire Adrien.

— Rien sur le Ladyblog non plus, souffla Marinette d'une voix soulagée. Combien de temps je suis restée inconsciente ?

— À peine quelques secondes.

— Une vidéo peut encore sortir, conclut-elle d'une voix sombre. Ça fait juste quelques minutes que le combat est terminé.

— Écoute, on n'y peut rien, analysa Adrien. Autant faire comme d'habitude. On retourne au lycée ?

Il fit le geste de se lever et gémit, alors que ses contusions se rappelaient à son bon souvenir.

— Tu t'es fait mal ? s'inquiéta Marinette tendant la main vers lui.

Avant de le toucher, elle replia le bras, rougissante. Bien sûr, sans leurs masques, ils n'avaient plus la familiarité qu'ils avaient réussi à atteindre en tant que partenaires de combat, comprit Adrien. Mais il était clair qu'elle se faisait du souci pour lui. Il sourit d'un air apaisant.

— C'est bon, juste quelques bleus, assura-t-il.

— Ton pantalon, contredit-elle.

Il baissa les yeux vers ses jambes et constata que son jean était passablement râpé.

— Je regarderai ça plus tard. Faut qu'on y aille ! J'ai maths et le prof n'est pas commode.

— Moi, j'ai sport, cela ne va pas être facile, grimaça-t-elle en s'étirant avec précaution.

Depuis leur entrée au lycée, un an et demi auparavant, ils n'étaient plus dans la même classe, même s'ils fréquentaient toujours le même établissement.

— Tiens, Adrien, fit la jeune fille en lui rendant son blouson. Merci d'avoir pris soin de moi.

— C'est normal. Tu en aurais fait autant.

Cela la fit rougir pour une raison qu'il ne put déterminer. Pour ne pas l'embarrasser davantage, il se détourna et s'adressa à son kwami.

— Plagg, tu as assez mangé ?

— Oui, je te transforme quand tu veux.

— Et toi, Tikki ?

— Je suis prête, Marinette.

Les deux héros se transformèrent et se regardèrent, un peu gênés. Ils n'en avaient pas le temps à ce moment précis, mais ils savaient qu'ils allaient devoir discuter de ce qui venait de se passer, à un moment ou à un autre.

— Vas-y en premier, fit Ladybug. Ne te mets pas en retard.

— D'accord. À plus tard, fit Chat Noir avant de s'élancer.

oOo

Adrien n'eut pas réellement le temps de penser à l'identité de sa partenaire pendant les heures qui suivirent. Il arriva juste à temps pour son cours de mathématiques, puis alla dans les toilettes pour voir l'état de son bras et de sa cuisse. De gros hématomes noircissaient sur son avant-bras et sa cuisse était passablement éraflée. Son photographe, Vincent, n'allait pas être content. La collection été pour laquelle il posait comportait des manches courtes. Adrien allait devoir s'expliquer.

Il enchaîna avec son dernier cours. Un devoir sur table surprise l'y attendait. Il ne manquait plus que ça ! Il se demanda si Marinette avait une fin de journée aussi difficile, avant de composer son court essai en anglais.

Enfin, il put rentrer chez lui. À l'automne précédent, Adrien avait réussi à convaincre son père de le laisser aller au lycée par ses propres moyens, sans être accompagné. Il avait également obtenu le droit d'inviter Nino et d'aller chez son ami, sans devoir négocier chaque sortie. Il y avait cependant des conditions non négociables pour conserver ces privilèges : il ne devait manquer aucune de ses obligations – cours particuliers et séance de mannequinat – et ne pas descendre en dessous de 16 de moyenne au lycée.

Nino, qui se trouvait dans une autre classe, finissait ce jour-là en même temps que lui. Normalement, Adrien aimait profiter de ces occasions pour discuter avec son ami et faire un bout de chemin en sa compagnie. Ce jour-là, il regretta qu'il soit là. Il dut justifier l'état de son pantalon et son boitillement (une chute dans l'escalier pendant la mise à l'abri durant l'alerte, prétendit-il) et ne put se concentrer sur le sujet qui l'intéressait le plus : Marinette Dupain-Cheng.

Il l'avait guettée dans les couloirs sans la croiser durant les heures précédentes. Allait-elle bien ? Il laissa Nino lui raconter les derniers ragots qu'il tenait d'Alya – rien sur Marinette, malheureusement – et ils arrivèrent enfin au manoir Agreste.

— Je ne peux pas te faire entrer, mentit Adrien. J'ai une séance de photo dans dix minutes.

— À demain, mec, répondit philosophiquement Nino qui avait l'habitude de l'emploi du temps chargé de son ami. N'oublie pas la fête d'Alix, samedi prochain.

Nathalie n'était pas dans le hall quand Adrien y pénétra. Depuis cette année, elle ne vérifiait plus avec autant d'acuité ses heures de retour. Il réfléchit à ce qu'il aurait fait s'il s'était vraiment blessé dans les escaliers et alla frapper à la porte du bureau de l'assistante de son père.

— Oui, Adrien, que puis-je pour vous ? demanda-t-elle quand il entra après avoir attendu son invite.

— Rien de grave, mais je suis tombé accidentellement et j'ai le bras assez marqué, répondit-il en enlevant son blouson et remontant la manche de sa chemise pour lui montrer son bleu. Il faut prévenir Vincent pour qu'il change éventuellement ce qu'il avait prévu comme modèles pour moi demain.

— Comment vous êtes-vous fait ça ? s'inquiéta Nathalie en se levant pour l'examiner de plus près. Et votre jambe aussi ?

Adrien répéta la fable de la bousculade lors de l'évacuation et repoussa l'idée de faire venir un médecin.

— J'ai juste besoin d'une bonne douche et de me coucher tôt, assura-t-il. Je pourrais manger exceptionnellement dans ma chambre ?

— Oui, bien sûr. Vous êtes certain que vous ne voulez pas voir au moins une infirmière ?

— Ce n'est rien, Nathalie, je vous assure. Je me suis déjà fait pire que ça à l'escrime. Je voulais juste que Vincent n'ait pas de mauvaise surprise demain.

Une fois dans sa chambre, Adrien prit son téléphone et surfa sur internet. Aux dernières nouvelles, rien n'avait filtré sur l'identité des héros de Paris. La vidéo de la télévision avait pu saisir la lueur autour du costume de Ladybug, mais le scintillement de la détransformation et son propre corps avaient efficacement protégé l'anonymat de l'héroïne. Son départ précipité les avait rendus flous sur le film et leur avait permis d'être en partie sortis du champ au moment de sa propre détransformation. À peine voyait-on le bleu de son jean et un peu de ses cheveux blonds.

Il hésita un moment, puis envoya un SMS.

#On peut parler ?

#Non

Il s'efforça de ne pas se sentir rejeté par la réponse. Sans doute était-elle en compagnie d'Alya. Ou occupée à aider ses parents. Il grimaça en bougeant le bras et décida d'aller prendre une douche. Une fois sous l'eau, il s'interrogea sur les sentiments qu'il éprouvait pour Ladybug.

Il avait été éperdument amoureux d'elle la première année de leur association. Il lui avait fait une cour maladroite qu'il pouvait maintenant, avec le recul, qualifier d'oppressante (être ami avec Alya signifiait être dûment informé de la notion de consentement). Il avait enfin accepté ses refus constants à la fin de l'année scolaire et il avait favorablement répondu aux avances de Kagami.

Kagami avait été une petite amie discrète et agréable. Leurs parents, approuvant leur rapprochement, leur avaient accordé une liberté et un relâchement de leur emploi du temps qu'ils avaient tous deux apprécié. Il s'était efforcé d'oublier son inclinaison pour sa partenaire héroïque et avait entrepris de construire avec Ladybug une relation solidement basée sur l'amitié. Il n'avait presque pas souffert quand il avait compris, au détour d'une phrase, qu'elle sortait avec le garçon qu'elle aimait. Finalement, à la fin de l'année scolaire précédente, Kagami avait rompu. Il avait vaguement compris qu'il ne s'était pas montré assez empressé ou désireux de passer du temps avec elle. Il avait mollement invoqué son emploi du temps trop rempli, mais savait qu'elle avait raison. Il l'aimait beaucoup, mais sans doute pas de la bonne façon. Il s'était excusé et avait accepté la rupture. Ils étaient restés bons amis.

Adrien ne savait pas où en était Ladybug à ce moment-là dans sa vie sentimentale (enfin, maintenant, il le savait : elle n'était plus avec Luka non plus, ainsi que Nino l'en avait informé en passant, sans qu'il y attache beaucoup d'importance à l'époque). Mais comme leur relation amicale était plaisante et efficace, il avait continué à se persuader que son attirance initiale pour sa partenaire était passée, même s'il continuait à l'admirer pour ses qualités et ses compétences indiscutables. Il appréciait beaucoup la camaraderie que son attitude plus neutre leur avait permis de développer.

Concernant Marinette, il aimait la considérer comme une de ses amies. Elle était malheureusement la seule du groupe à ne pas totalement oublier qu'il était un mannequin célèbre et fils d'un grand couturier. Si elle n'était pas aussi bafouillante que lorsqu'ils étaient en troisième, il notait encore entre eux une certaine réserve quand elle lui parlait. Cependant, elle avait parfois des attentions qui montraient qu'elle l'appréciait en tant que personne. Il était parfois étonné qu'elle reste bloquée sur son image publique, alors que son empathie la rendait très fine observatrice de son entourage. Mais il est vrai qu'elle s'intéressait réellement à la mode et savait mieux que les autres ce que faisait son père et le poids qu'il pouvait avoir dans le domaine où elle souhaitait évoluer plus tard.

À la lumière de ce qu'Adrien savait désormais sur elle, il mesurait combien ce qu'il appréciait chez sa compagne de classe s'apparentait à ce qui l'avait fait tomber amoureux de Ladybug. Elle avait un sens aigu de la justice et n'hésitait pas à intervenir pour aider ses amis, imaginant des solutions pour régler leurs problèmes. Il n'aurait cependant jamais imaginé qu'elle pouvait se montrer aussi astucieuse, audacieuse, et encore moins aussi directive. Si on l'avait interrogé sur le caractère qu'il lui prêtait, il aurait souligné la difficulté qu'elle avait à gérer ses émotions et son manque de confiance en elle. Deux caractéristiques qui étaient aux antipodes de ce que sa Lady laissait paraître.

Il n'ignorait pas à quel point le costume pouvait être libérateur. Lui-même profitait de son masque pour s'amuser le plus possible et défier les règles imposées par son père. Il savait que ces deux traits de caractère ne plaisaient pas particulièrement à sa partenaire, mais il ne s'était jamais renié, même pour lui complaire. Il avait trop besoin de cet exutoire.

Il se demanda ce qu'il ressentait, maintenant qu'il savait que Ladybug faisait partie de son entourage. Il avait du mal à appréhender ce que cela allait changer entre eux. Cela allait-il fluidifier leurs relations ou au contraire les compliquer ? Il se demanda ce qu'elle pensait de lui en tant qu'Adrien. Était-il davantage le camarade de classe ou le fils du créateur qu'elle admirait ? Ce qu'elle savait de sa situation familiale allait-il l'aider à mieux le comprendre, ou au contraire la dérouter ?

Il entendit son téléphone biper. Il venait de recevoir un SMS. Était-ce d'elle ? Il sortit précipitamment de sa douche et se rua sur son appareil posé à l'abri sur une étagère. C'était bien de Marinette, mais le message était bref :

#Pas par téléphone.

C'était tout. Il ravala sa déception. Il se demanda ce qu'il devait en penser. Était-ce simplement l'expression de sa paranoïa ordinaire ou un refus de lui parler ? Que devait-il en conclure sur l'évolution de leurs futures relations ? Est-ce lui qui devenait parano ?

— Plagg ?

— Oui, Adrien ?

— Que penses-tu de tout cela ?

— De quoi parles-tu ?

— Que je sache qui est Ladybug.

— Oh, ça…

— Oui, ça. C'est grave ou non ?

— Je n'en sais rien.

— Comment ça ? Un jour, tu m'as dit que je ne devais pas chercher à savoir qui c'était. Et maintenant que nous l'avons découvert sans le faire exprès, que va-t-il se passer ?

— C'est le Grand Gardien qui va le décider.

— C'est elle, le Grand Gardien.

— Alors, c'est à elle que tu dois poser la question.

— Merci pour ton aide, Plagg ! commenta Adrien avec ironie.

Il regarda ensuite son téléphone avec rancœur. Non seulement son kwami ne voulait pas discuter de la situation mais, visiblement, le Grand Gardien n'était pas disponible. Il allait devoir rester avec ses interrogations.

oOo


Voilà. Je sais, je suis incorrigible, je commence encore par un reveal. Bon, mais j'aime bien traiter la relation des deux héros quand ils savent qui ils sont...