Les neuf façons de cuire un œuf est un défi (que j'ai accepté sans trop de difficulté...) de Lily Jem. Elle même a publié sa version, que je vous invite à aller lire ! Un Rémus-Pétunia, donc, autant dire, une histoire tirée par les cheveux !
Mais, ça marche ! Enfin, j'espère !
Pas de relecture, donc vous allez pleurer des yeux, parce que je sais qu'il reste des fautes ! Mais il faut retenir que j'ai publié alors que j'ai des oraux à préparer.
Bonne lecture, donner votre avis à la fin, ça me fera plaisir^^
La foule était dense sur le quai de la gare et les éclats de voix, les mouvements de bras et de corps saturaient le peu d'espace qui aurait été nécessaire pour traverser en sureté jusqu'au train.
Bien que de taille normale pour son âge, et bénéficiant de la carrure correcte de son père comme bouclier, Pétunia se sentait étouffer. Elle ne voulait pas être là. Elle ne supportait pas la foule, n'aimait pas cette gare et plus que tout, n'avez rien à voir avec ces gens, ce monde, cette magie. Elle ne voulait pas avoir de rapport avec ces sauvages, ces monstres étranges, vers qui sa sœur allait en riant, avec plus de joie et d'étincelles dans les yeux que lorsqu'elle ouvrait ses cadeaux à Noël.
Rien n'était fait pour elle sur ce quai, absolument rien. Il fallait que Lily prenne son bras pour qu'elle puisse passer le mur faisant office de porte. Elle avait des migraines terribles lorsqu'elle regardait trop longtemps en direction du train. Et puis personne ne lui parlait jamais. Il lui semblait être invisible au milieu de la foule.
Mais bien sûr, la reine Lily avait voulu que toute la famille l'accompagne, et les parents, qui lui passaient tout, avaient dit oui ! pourquoi prendre en compte son avis après tout ?
« Quelle journée pourrie ! » maugréa-t-elle au moment où elle fut violemment heurtée par une masse de nature indéterminée.
« Mais c'est pas vrai ! » s'écria-t-elle d'une voix stridente, faisant se retourner un certain nombre de personnes en grande capes bariolées.
« Pardon, je suis désolé, il y a eu… »
« Je me fiche royalement de tes explications ! » coupa Pétunia. « Je ne devrais pas être ici, je déteste cet endroit ! Si Lily… »
« Tu es Pétunia ! » s'exclama le garçon, avant de se présenter, avec un immense sourire sur le visage.
« Rémus ! je suis dans la même maison que ta sœur ! elle nous parle super souvent de toi tu sais ! c'est vrai que tu sais cuire les œufs de 9 manières différentes ? »
Un léger couinement retentit dans l'oreille perçante de Rémus, qui refit rapidement le chemin de sa phrase dans sa tête. Ok, on n'était pas loin de la boulette géante.
« Je trouve ça génial ! » reprit-il aussitôt, afin de rester dans un ton positif. « Sans magie en plus ! personnellement, j'ignore comment faire le moindre encas, je suis incompétent en cuisine. Vraiment. »
Devant l'air dubitatif de la jeune femme en face de lui, Rémus tourna la tête en quête de soutien. Hélas, Lily avait pâlie, comme redoutant une explosion imminente, Sirius retenait visiblement un énorme fou rire et James venant d'arriver, ne comprenait de toute évidence pas ce qu'il se passait.
Peter, absent pour ne rien changer, n'aurait de toute façon probablement pas osé s'interposer.
« Comme vous êtes aimable, jeune homme ! Vous êtes un ami de Lily ? »
Une voix de femme s'éleva dans le dos du jeune garçon. Il se tourna à demi.
« Oui madame. Bonjour, je suis Rémus Lupin. Nous nous sommes croisés quelque fois. Vous êtes la mère de Lily et Pétunia ? »
Un coup d'œil discret permis de vérifier que le visage de Pétunia avait perdu un peu de colère. Suffisamment pour que les jeunes gens puissent reprendre une conversation sans risque de mort imminente.
« Bon, Rém ! Arrête de faire des mondanités, le train va partir ! »
Sirius ayant été tout sauf discret, les parents Evans saluèrent rapidement le jeune garçon avant d'entrainer Pétunia vers la sortie. Celle-ci ne put s'empêcher de lancer un rapide coup d'œil en arrière, avant de traverser le mur, sans aucune difficulté.
« Alors, c'est elle ta sœur ? elle a l'air beaucoup plus sympa que tu ne le disais ! »
« Comment est-ce que tu peux dire ça, elle a failli t'arracher les yeux ! si maman n'était pas intervenu tu serais mort ! »
« N'importe quoi ! »
« Bien sûr que si ! comment est-ce que tu as pu lui parler de cette histoire d'œuf ? »
Rémus ne poursuivit pas la discussion mais il avait été intrigué par Pétunia et il réfléchit aux moyens de garder le contact.
Un coup dans la vitre fit sursauter pétunia. À travers la fenêtre elle vit une chouette avec une grosse enveloppe accrochée à la patte.
« Qu'est-ce que c'est encore que cette chose ? » se dit-elle.
Avec beaucoup de précaution elle ouvrit la fenêtre puis saisit la lettre en évitant de justesse le bec acéré du volatile postal.
Une lettre d'un des amis de sa sœur. Remus avait apparemment besoin d'écrire pour exprimer ce qu'il ressentait. Elle froissa la lettre et la jeta dans la corbeille à papier. Quelques heures plus tard elle avait sorti du placard une chemise cartonnée, lissé la feuille avec sa main et rangé le tout sous une pile de pulls qu'elle ne portait jamais.
Lily n'écrivait pas très souvent et bientôt Pétunia en sût plus sur la vie à Poudlard que personne d'autre dans la maison.
Elle savait avant tout le monde quelle blague les maraudeurs allaient faire, elle pouvait deviner ce que Lily allait demander à ses parents pour son anniversaire et aussi que cette année elle ne reviendrait pas pour Noël.
Elle ne répondait jamais.
En 4 mois elle avait reçu 8 lettres. Et même si elle était encore jalouse de Lily, elle n'aurait échangé sa place pour rien au monde.
Lorsqu' arrivèrent les vacances de Noël, elle fut prise de remords. Elle savait que Rémus espérait une réponse.
Alors, avant de perdre toutes ses chances, elle écrivit une courte lettre qu'elle échangea sur la patte de la chouette avec la neuvième lettre de remus.
« On peut savoir ce que tu fabriques ? »
La question venait de James. Il n'en pouvait plus des cachoteries d'un de ses meilleurs amis. Il avait fait son enquête et personne, pas même Lily, ne savait ce qu'il faisait lorsqu'il s'éloignait du groupe et disparaissait pendant quelque temps.
- Je cherche une solution pour me passer des chouettes pour envoyer du courrier.
- À quoi est-ce que ça va te servir, tout le monde utilise les chouettes !
- Non pas tout le monde si tu y réfléchies tous les élèves nés de moldus ne peuvent pas utiliser de chouette. Les parents de Lily, ça ne les dérange pas et les voisins ne sont pas trop curieux mais ce n'est pas le cas pour tout le monde.
- D'accord mais avec qui comptes-tu essayer ?
Remus rougit.
- Oh je vois ! s'exclama Sirius. En fait tu travailles pour ton intérêt. Et qui est l'heureuse élue ?
Mais Remus ne répondit jamais à cette question car à ce moment-là le professeur McGonagall se rappela à leur bon souvenir.
Peter, James et Sirius étaient réunis dans un petit salon secret à l'insu de remus. Toutes ses cachoteries devenez excessives, ils avaient donc décidé de découvrir le secret de leur ami.
Lily ne pouvait pas les aider. Ils montèrent un plan diabolique, dont la première étape consistait à fouiller dans la malle de Remus.
Le soir même Sirius entraîna son ami dans une partie de bavboules endiablée. Peter s'assit sur les marches de l'escalier menant au dortoir et James, caché par sa cape d'invisibilité, entrepris une fouille en règle des affaires du plus discret des maraudeurs.
Mais Remus ne faisait pas parti de la bande pour rien, et sa malle ne contenait absolument rien de compromettant. Rien sous le matelas, rien dans l'armoire. Et plus James cherchait, plus il était mal à l'aise. Remus était un très bon ami, discret, fidèle et de bon conseil.
Plutôt que de fouiller ses affaires, il devait bien y avoir un moyen de le faire parler. Ils étaient amis après tout.
- Remus !
Le cri de James ayant réveillé tous les élèves en train de prendre un petit déjeuner, Remus n'eut d'autre choix que de tourner les yeux vers le traitre. Parce que oui, il savait. Et il avait de la peine à l'idée que ses amis ne lui laissent pas un peu d'espace. Mais comme d'habitude, il ne dirait rien, et son air un peu plus triste que d'habitude passerait inaperçu.
- Remus, j'ai eu une idée pour tes recherches.
James était, comme d'habitude, très enthousiaste à propos de son idée. Il avait souvent des idées, rarement aussi géniales qu'il le croyait, mais si on prenait le temps de faire le tri, parfois, il fallait lui faire crédit d'une bonne trouvaille.
Remus soupira donc, et écouta son… amitraitre.
- Ecoute, le problème, en somme, c'est l'arrivée des chouettes chez les moldus. Et l'envoi depuis chez eux. Alors, pourquoi pas créer un relais ?
Chère Pétunia,
J'aimerais avoir ton avis sur un sujet qui me préoccupe.
Tu sais qui est James, je suis certain que Lily t'en a parlé.
(En vérité elle n'en avait qu'une vague idée, mais elle ne l'avouerait pour rien au monde.)
C'est l'un de mes meilleurs amis, vraiment, je ferais presque n'importe quoi pour lui, et c'est réciproque. Mais voilà, comme je n'ai dit à personne que je t'écris, pas même à lui, James soupçonne… quoi au juste, je n'en sais rien, mais pour découvrir ce que je lui cache, il a fouillé dans mes affaires.
Avec la complicité de Peter et Sirius en plus !
A ton avis, que dois-je faire ?
Rémus
La lettre de Rémus plongea Pétunia dans un abîme de perplexité. Personne ne lui avait jamais demandé son avis sur quelque sujet que ce soit. Elle-même n'avait pas d'amis susceptible de fouiller ses affaires.
Rémus,
Je ne sais pas quoi te dire. Je ne suis pas sûre d'avoir des amis comme les tiens, alors je ne comprends pas absolument ce que tu ressens. Tu ne parles pas de Lily, alors peut être qu'elle pourrait t'aider ?
Enfin, je ne suis sûre de rien, ma sœur n'est pas forcément super sympa, mais elle connait tes amis mieux que moi.
Pétunia.
P.S. : Dans ta précédente lettre, ton idée de relais hiboux est intéressante, mais le problème reste le même pour les « moldus », comment accéder à un lieu sorcier ?
Rémus ne parla jamais à Lily, ni à personne, de ses sentiments face à la fouille.
Il garda ça bien au fond de lui.
La relation épistolaire continua toute l'année, ponctuée par de brèves rencontres sur le quai de la gare.
Le mois de juin, où les Maraudeurs devaient valider leurs ASPICs était aussi le mois ou Pétunia dut valider son diplôme de secrétaire. Elle était folle d'angoisse. Pendant un certain temps, ni elle ni Remus ne prirent la peine de poursuivre ce qui était pourtant une belle amitié. Jusqu'au dernier jour. Le jour où les adieux à la gare seraient les derniers.
En descendant du train, Lily chercha sa sœur des yeux. Ne la voyant pas, elle haussa les épaules et s'apprêta à transplaner. Du coin de l'œil, elle aperçu alors l'un se ses meilleurs amis, comme perdu, seul dans la foule. James était parti très vite avec Sirius, ils avaient un entretien pour l'admission à l'école d'auror. Peter, comme d'habitude, avait disparu aussitôt le pied posé sur le quai.
Elle fronça les sourcils. Se rappela les dernières vacances. La présence à chaque fois surprenante de sa sœur. Et à ce moment, soudainement, la lumière se fit.
- Elle t'attend à chaque fois, n'est-ce pas ? c'est d'elle que tu ne voulais pas parler ?
Rémus rougit un peu avant de la regarder droit dans les yeux.
- Grace à moi, elle a eu accès à ton monde, à notre monde. Elle m'a permis de comprendre aussi certaine chose de moldu.
Il soupira.
- Elle est persuadée qu'elle est invisible en face de toi, que tes parents te préfèrent à elle. Et donc, elle fait le maximum pour être visible. Mais ça fait un mois que j'ai pas eu de nouvelles, mais j'en ai pas donné non plus…
Il grimaça et haussa les épaules.
- Alors, je peux pas vraiment dire que je suis déçu qu'elle ne soit pas là.
- Elle croit… elle croit que je suis meilleure qu'elle ? mais c'est n'importe quoi ! et évidemment elle n'en a jamais parlé avec moi. Ecoute Rém', si je peux, je te donne des nouvelles très vite. Mais sinon, tu dois venir chercher les nouvelles toi-même. Tu sais où on habite.
Après cette tirade de Lily, Rémus se retrouva seul sur le quai.
Elle avait raison. Il savait où elles habitaient. Mais il savait aussi qu'il ne méritait pas d'avoir des amies aussi gentilles, qu'il pouvait mettre en danger par sa seule présence. Il mit donc ses mains dans ses poches et rentra chez lui en trainant des pieds.
Depuis sa chambre, Pétunia entendit la porte de la maison claquer. Elle réalisa qu'elle n'était pas allée à la gare pour voir Rémus. Mais ce qui la dérangea vraiment, fut de constater à quel point elle se senti triste en le réalisant. Et sa sœur n'arrangea rien en fonçant sur elle aussitôt.
- Pétunia ! pourquoi est-ce que tu n'es pas venue à la gare ?
- J'ai oublié.
- C'est vrai ?
- Oui ! bien sûr que c'est vrai. Est-ce que ton année s'est bien terminée ?
Lily regarda sa sœur d'un air songeur. Elle avait une petite mine.
- Qu'est-ce qui ne va pas Pét' ?
- Ne m'appelle pas comme ça, c'est moche.
Pétunia poussa un gros soupire.
- Il y a un gars qui me tourne autour et j'arrive pas à décider si je trouve ça bien ou pas.
- Est-ce que je le connais ?
- Bah, non. Je vois pas comment tu pourrais. Je l'ai rencontré à la cantine de l'université. Il s'appelle Vernon.
Lily gémit intérieurement. Le prénom était nul, c'était certain que le gars l'était aussi.
- Pét…unia, écoute, si tu te poses la question, c'est surement que tu as la réponse !
- Parce que toi avec James, tu t'es pas posé de questions ?
- Ah ! si ! mais je me demandais pas si c'était quelqu'un de bien. Je savais qu'il ne l'était pas ! non, moi, je me demandais ce qui n'allait pas chez moi.
- Pourquoi ?
- Je le trouvais mignon, même quand il n'était qu'un sale con arrogant !
- Lily, tu jures ! Et…
- Et tu sais comme c'est laid dans la bouche d'une fille ! finirent-elles à l'unisson, dans un rire.
- C'est n'importe quoi cette phrase, soupira Pétunia. C'est moche dans toutes les bouches.
- Bon, Tuni, écoute. Rémus était déçu. Je crois que votre amitié compte pour lui. Vraiment. Et tu sais… il m'a dit que tu pensais que tu n'étais pas à la hauteur dans les yeux de papa et maman. Alors tu dois savoir une chose. J'ai très souvent été jalouse de toi.
- Pourquoi ? c'est toi qui es dans une école de magie, qui peux aller n'importe où en clignant des yeux !
- C'est une jolie façon de voir les choses. Mais c'est la guerre du côté magique tu sais. Je ne sais pas ce que Rémus a pu te dire à ce sujet. Mais j'ai jamais eu autant envie ses derniers temps, de n'être qu'une moldue. Ne rien savoir de tous les morts, des attentats…
- Je ne savais pas. Tu es en danger ?
Lily prit son temps pour répondre. Elle ne voulait pas que sa sœur devienne folle d'inquiétude, mais elle voulait aussi qu'elle réalise que chacune d'elle avait à la fois des avantages et des inconvénients.
- Je sais que chaque matin, quand je me lève, je vais ouvrir le journal et apprendre que des gens que je connais ont disparus. Je suis amoureuse d'un homme qui risque de mourir tous les jours parce qu'il a décidé que son métier allait être de combattre. Mes meilleurs amis sont tous engagés dans cette lutte.
- Rémus aussi ?
- Oui. C'est pour ça que… écoute. Si tu tiens un peu à lui, il faut lui dire. Même si ça reste de l'amitié. Il est très seul. Et il ne nous parle plus beaucoup depuis cette année. J'imagine que c'est parce que tu as été là.
- Non… euh… en fait c'est à cause de… James.
Les deux sœurs se dévisagèrent.
- Qu'est-ce que James a fait ?
- Tu ne le défends pas ?
La perplexité de Pétunia était palpable.
- Je le connais, hélas, trop bien. Qu'est-ce qu'il a fait ?
- Il a fouillé dans ses affaires parce qu'il ne supportait pas que Rémus ne lui parle pas de moi. Je lui avais dit de t'en parler, mais je devine qu'il ne l'a pas fait…
- Aaaaaaaaah ! mais c'est pas vrai ! mais quel imbécile ! tu te rends compte à quel point je suis… aaaaah ! j'aime ce gars qui peut même pas respecter son meilleur ami !
Le gloussement de sa sœur tira Lily de ses lamentations.
- Si tu veux, je te présente Vernon ?
Elles se mirent à rire, toutes les deux, un vrai rire, comme quand elles étaient petites.
Cher Rémus,
Je suis désolée de ne pas être venue à la gare, si tu savais comme je regrette !
Je dois aller à Londres demain, pour acheter des livres dans une petite librairie. Je crois qu'elle n'est pas trop loin de votre Chemin de Traverse. Est-ce que tu veux bien venir ?
Pétunia.
Rémus lut et relut la lettre, n'osant pas y croire vraiment, puis laissant le soulagement l'envahir. Il ne s'était pas rendu compte de l'ampleur de sa déception. Bien sûr qu'il allait y aller, il n'allait pas laisser passer cette chance.
Bien qu'en avance, Rémus ne rentra pas dans la petite boutique. Il attendit patiemment devant la porte, s'excusant régulièrement d'être dans le passage. Lorsqu'il aperçut la demoiselle Evans qu'il attendait, il sentit son cœur faire un petit looping et eut un bref instant de panique. Mais lorsque la jeune fille lui fit un immense sourire, il essuya ses mains sur son pantalon et avança d'un pas vers elle.
- Bonjour Pétunia.
- Salut Rémus ! alors, comment se sont passé tes examens ?
Ils discutèrent pendant deux heures, oubliant les livres, les gens autours et les mauvaises nouvelles du monde.
Il se fit gronder d'avoir divulgué ses secrets et elle dut admettre qu'elle avait expliqué à Lily les bêtises de James. Lorsqu'arriva la fin de journée, ils se séparèrent avec regrets.
- Ne fais rien de stupide, lui dit Pétunia.
- Toi non plus, rien que je ne ferai pas. Dit Rémus.
Quelques jours après, lorsque Lily vit sa sœur rentrer à la maison prise dans un fou rire intense, elle se fit la remarque qu'elle n'avait jamais vu Pétunia heureuse comme ça.
- Qu'est-ce qui t'arrive ?
- C'est… à cause… houhou (elle se tenait les côtes) de Rémus !
- Ouiiii, mais encore ?
- Il, il m'a dit… ne fais rien… ouf ! que je ne ferais pas !
Pétunia s'essuya les yeux.
- Et aujourd'hui, Vernon m'a demandé officiellement de sortir avec lui. Et dans ma tête…
Le fou rire la reprit, et Lily sentit un grand sourire s'étaler sur son visage.
- Tu as imaginé Rémus à ta place ?
En voyant sa sœur hocher la tête, Lily se joignit à elle et elles s'écroulèrent sur le canapé.
- Est-ce que tu veux venir avec moi ?
- Où ?
- Je vais voir James, et quand tu es avec James…
- Ah ! oui, je veux bien, mais tu es sûre que ça ne va pas vous déranger ?
- Non, et puis une fois que tu lui en aura collé une, Rémus pourra se détendre et j'espère que l'ambiance redeviendra celle d'avant.
- Oh je vois. Ça n'est pas une proposition gratuite.
Lily soupira.
- Je voudrais que tu viennes avec moi, que tu connaisses mes amis. Et accessoirement…
- Je blague. On part quand ?
L'arrivée des filles chez James ne fut pas immédiatement remarquée. Les garçons étaient penchés sur un plan et avaient un débat intense sur la meilleure façon de s'introduire au ministère la nuit.
- Oh ! tu ne m'avais pas dit que tu m'emmenais dans un repère de bandits ! s'exclama Pétunia en pouffant.
- Je ne le savais pas, figure-toi !
Les sursauts des garçons et leur empressement à tout faire disparaitre occasionna un échange de sourire complice chez les sœurs.
Puis Lily observa Rémus. Il restait en retrait, alors qu'il avait visiblement envie de se rapprocher de son amie. James avait fait du dégât. Elle poussa sa sœur du coude et celle-ci sourit en se dirigeant vers Potter.
- J'ai une question pour toi.
- Euh, oui ?
- Tu préfères finir ta vie seul mais riche, ou très entouré, mais pauvre ?
- Euh, pauvre, mais…
- J'ai pas fini. Tu préfères qu'on te mente ou qu'on soit sincère avec toi ?
- La sincérité !
- Ok, maintenant, tu préfères avouer tes secrets toi-même, ou que tes amis fouillent dans tes affaires pour trouver eux-mêmes ?
Un long silence suivit la question. Lily regardait James, qui lui faisait son possible pour éviter les regards de tous les autres.
Rémus s'avança.
- James, je te présente Pétunia, qui est la raison pour laquelle je ne passais pas autant de temps avec toi que tu l'aurais voulu.
Il se tourna vers la jeune femme.
- Viens, on va se balader.
Lily se planta devant son fiancé.
- Ecoute moi bien, il va falloir que tu t'excuses, parce que cette situation… c'est insupportable !
Et elle sortit à son tour.
James mis trois jours avant de laisser les mots sortir de sa bouche, mais il demanda pardon à Rémus. Étrangement, Pétunia fut intégrée très rapidement et il y avait toujours quelqu'un pour proposer de venir la chercher lorsque ni Rémus ni Lily ne pouvait.
Un jour, alors qu'une nouvelle sortie était prévue, Lily se rendit compte que Rémus et Pétunia étaient souvent absents au même moment, et lorsqu'elle en parla à James, celui-ci, bien qu'avec prudence, admis avoir constaté la même chose. Dans la même semaine, Sirius observa les deux amis discuter ensemble dans un salon de thé, mais par prudence, il ne s'approcha pas. Pétunia avait maintenant une belle réputation quant à sa répartie.
Peter arriva un jour chez Rémus à l'improviste, entendit des gloussements dans la cuisine, cria à son meilleur ami qu'il venait juste lui emprunter un livre et repartit aussitôt.
Lily finit par s'introduire dans la chambre de sa sœur un soir.
- Pétunia, il faut qu'on parle !
- Oula ! C'est jamais bon !
- Mais là, ça l'est. Écoute, il faut… comment dire ça de manière simple et directe, sans vexer personne !
- Mais, ne serait-ce pas une Lily embarrassée que je vois !
- S'il te plait, ne te moque pas ! gémit la jeune fille, en levant les yeux au ciel. Je suis vraiment embarrassée ! Écoute ! on a tous, et par tous, je veux bien dire TOUS ! vu que Rémus et toi, vous êtes un peu plus que des amis.
- Comment ça, un peu plus que des amis ! Il est exactement mon meilleur ami, Lily !
- Alors… non. Désolée, mais vous n'en êtes plus là. Ma chère sœur, tu deviens naïve.
- Ok, prouve-le !
Lily regarda sa sœur, détaillant ses joues rouges et ses yeux brillants, ses mains dont les doigts entrelacés prouvaient qu'elle était nerveuse. Dans sa chemise de nuit, elle ressemblait à un personnage de Jane Austin, tout en blondeur et en teint de porcelaine.
- Tu veux des preuves…
- Je ne remets pas en cause ton avis, mais tu dois comprendre… je veux garder son amitié, elle m'est réellement précieuse ! c'est lui qui m'a fait comprendre que j'avais de la chance d'être dans cette famille, de t'avoir pour sœur. Il m'a écouté parler de Vernon, et il n'a rien dit jusqu'à ce que je lui raconte notre conversation ! il ne me rabroue jamais ! il …
- Chut ! s'exclama Lily en posant un doigt sur la bouche de sa sœur. Tu fais des déclarations d'amour sans t'en rendre compte. Tu viens de te donner une preuve à toi-même. Mais si c'est insuffisant, alors écoute ! Rémus, avant toi, c'était le garçon le plus gentil du monde, mais effacé, tellement discret… il essayait d'être la voix de la raison dans ce groupe de cinglé, mais si James ou Sirius disait « c'est parti ! » alors, il y allait. Il était terrifié à l'idée de perdre ses amis. Et maintenant ? il a des étoiles dans les yeux, il rit aux éclats et il répond aux garçons ! il a même saboté un de leur plan parce qu'il ne trouvait pas que c'était une bonne idée ! il n'a plus besoin de notre avis pour exister, même le tiens ne lui est pas indispensable, mais il n'a qu'a te regarder et son visage s'apaise ! il est complétement amoureux de toi. Et Pétunia, quand tu es quelque part, ton regard ne connait pas de repos tant que tu ne l'as pas posé sur lui. Quand il arrive dans la pièce où tu te trouves, tes joues deviennent roses et ton sourire est plus grand. L'autre jour tu as envoyé balader James parce que tu n'étais pas d'accord avec ce qu'il disait de Rémus, et tu n'as pas réagis quand il s'est moqué de toi ! Tu lui as répondu que tu préférais qu'il s'attaque à toi ! mais ça, ce ne sont que des petits exemples parmi mille ! tu l'attends même si ça te met en retard, tu t'habilles autrement quand tu sais qu'il sera là, tu lui as fait tes cookies, mais le plus frappant…
- Quoi ? s'exclama Pétunia, à la fois curieuse et craintive.
- Tu lui as montré comment faire cuire des œufs de neuf façons différentes !
Après un petit silence, elles éclatèrent de rire et sursautèrent lorsque le poing de monsieur Evans frappa contre la porte.
- Silence les filles ! il est tard !
Le lendemain, quand Pétunia arriva dans la cuisine, elle trouva sa sœur et ses parents assis à leur place.
- Papa, maman, Lily, je voudrais inviter un… ami, ce soir pour le dîner.
- Oooooh ma chérie ! s'exclama madame Evans, les mains serrées contre la poitrine. On le connait ?
- Tu es curieuse maman ! tu verras bien ce soir !
Lily fit un clin d'œil à sa sœur et Pétunia parti.
- Dans ta famille ? mais pourquoi est-ce que je viendrais dîner dans ta famille ? Pétunia, je déteste rencontrer des gens…
- Ce ne sont pas des gens, mais mes parents, à qui tu as déjà parlé ! et puis, je voudrais vraiment qu'ils te connaissent.
- Pourquoi ?! Je ne suis pas si intéressant !
- Non ?
- Non. Je suis juste moi. Rémus.
- Et bien, juste toi Rémus, pour moi, tu es un peu plus que juste Rémus. Tu es mon meilleur ami.
- Et bien on n'emmène pas son meilleur ami dîner chez ses parents !
- Non, en effet, les meilleurs amis s'invitent tout seul. C'est parce que tu es un cran au-dessus que je t'invite.
- Tu dis n'importe quoi. Il n'y a pas de meilleur-meilleur ami !
- Non.
Rémus regarda Pétunia et vit qu'elle avait l'air un peu triste mais aussi déterminé et un peu… effrayé ? il se demanda comment il pouvait voir tout ça en la regardant.
- Tu es bien plus que juste un ami Rémus.
- Je suis… Oh !
Pétunia se mordit les lèvres, pendant que le garçon passait les mains sur son visage.
- Je suis un loup garou.
- Oui, aussi. Mais ça, c'est juste un petit bout de toi. Ça nous met à égalité.
- A égalité de quoi ?
- De problème mensuel.
Rémus gloussa.
- Tu dis n'importe quoi.
Il continuait à la regarder.
- Alors, voyons voir. Je suis ce garçon, celui que tu veux présenter à tes parents. Est-ce que tu es sûre de toi ?
- Tu n'imagines pas à quel point. Et je vais exploser de stress, tu sais, parce que j'ai déjà dit à Lily et mes parents que tu venais.
- Vraiment, tu étais si certaine que j'allais dire oui ?
- Non, mais je sais ce que je ressens, ce que j'ai sur le cœur. Dans le cœur en fait.
Rémus s'approcha d'elle et avança la main jusqu'à sa joue.
- Est-ce que ça veut dire que je vais pouvoir passer la main dans tes cheveux, embrasser ton front ?
Et tout en faisant sa liste, il faisait les choses, tout doucement, avec cette timidité si caractéristique de sa personnalité. Et elle se laissait faire, toute émue de ce début de relation qui n'avait même pas encore de mot pour la nommer.
- Je pourrais prendre ta main, la garder dans la mienne, poser ton front sur mon épaule et danser sans musique, à chaque fois que je le voudrais ?
- Oui, répondit-elle dans un souffle.
- Je pourrais te murmurer à l'oreille des mots d'amour, et crier à tous ces imbéciles qui me servent d'amis que… que je t'aime ?
- Oui.
- Alors, je commence. Je t'aime Pétunia.
- Oh. Je t'aime Rémus.
Aloooooors ?
Lily, j'espère que cette histoire entièrement pleine de guimauve et sans une once de maltraitance te satisfait !
