« Ces joies violentes ont des fins violentes, et meurent dans leur triomphe : flamme et poudre, elles se consument en un baiser. » Frère Laurence, à Roméo. Acte II, Scène XI. – William Shakespeare, Roméo et Juliette.

« Mais où est donc passé Draco ? »

« Si je le savais, Theo, je l'aurais déjà cherché par la peau des fesses et il serait assis avec nous en ce moment même. » S'esclaffa Blaise, qui aspirait lentement la fumée de la cigarette placée entre son index et son majeur.

« Il est certainement en train de se balader sur la plage, coincé dans l'immensité de ses tourments. » Suggéra Adrian.

Ses amis hochèrent la tête, approuvant ses paroles. Alors, ils ne quittèrent pas le muret sur lequel ils s'étaient installés et ils contemplèrent le paysage qui s'offrait à eux. Au loin, ils pouvaient voir la plage de Brighton.

Ils se demandaient si de là où ils se tenaient, ils pouvaient apercevoir une tête aux cheveux blonds presque blancs. Une couleur que peu de personnes possédaient dans cette ville.

Mais si Draco était bel et bien en train de se morfondre, il ne risquait pas de se montrer. Il faisait toujours cela quand ses idées sombres prenaient le dessus.

Ils allaient le retrouver, mais pas pour l'instant.

Quatre années s'étaient écoulées depuis la fin de la Bataille de Poudlard. Quatre longues années durant lesquelles le monde de la magie avait vu partir nombre de ses sorciers.

Lucius, Narcissa et Draco Malfoy, ainsi qu'une bonne partie des familles dont les parents avaient combattu pour le Mage Noir, avaient échappé à la prison. Et leur unique sentence avait été de quitter le monde magique. Sans aucun recours à cette décision.

D'abord dépités et rabaissés, Lucius et Narcissa avaient fini par se relever. Retrouvant leur dignité immaculée et leur éternelle puissance, ils avaient commencé une nouvelle vie.

Depuis deux ans, ils régnaient dans la ville de Brighton. De par leur fortune indéniable, mais également grâce à l'entreprise qu'ils avaient créée. Cela les avait propulsés vers une gloire infernale et ils en étaient même venus à racheter un autre Manoir.

S'éloignant, petit à petit, de ce passé qui leur aurait porté préjudice dans le monde dans lequel ils étaient nés.

Mais ce n'était pas pour autant que les Malfoy en avaient oublié ce qu'ils étaient vraiment. Toujours Pur.

Ils ne côtoyaient les moldus que par obligation et continuaient de vivre dans leur richesse, isolés de tous.

Toutefois, ils avaient négligé le fait qu'en quittant la magie, ils feraient face à leurs plus grands ennemis.

Après la guerre, Hermione Granger n'avait pas perdu de temps. Elle avait retrouvé ses parents en Australie et après s'être acharnée pendant des heures et des heures, la brillante sorcière était parvenue à leur redonner ces souvenirs perdus. La plupart d'entre eux.

Elizabeth et Richard Granger n'avaient pas souhaité reprendre leur vie en tant que dentistes. À la place, ils avaient déménagé à Brighton et avaient repris une maison d'édition qu'ils avaient renommée à leur nom. Une passion commune pour la littérature était née lorsqu'ils avaient vécu en tant que Wendell et Monica Wilkins, sur un autre continent.

Très vite, les Granger avaient prospéré malgré une pluie d'obstacles. L'arrivée des Malfoy n'avait rien changé. Ils demeuraient au sommet.

Cela avait simplement ravivé les hostilités. À présent, ils avaient une autre raison de se haïr jusqu'à essouffler ce qu'il y avait de meilleur en eux.

Hermione, quant à elle, n'avait pas abandonné le monde magique. Elle travaillait au Ministère et donnait son âme pour venir en aide aux minorités.

Cependant, elle rendait visite à ses parents chaque semaine. Jamais elle n'osait oublier cette routine devenue quotidienne. Elle s'en voulait encore de leur avoir infligé un tel sort, cinq ans plus tôt.

C'était étrange pour Hermione, de voir que son nom était devenu célèbre dans les deux mondes auxquels elle appartenait. Elle qui avait été insultée tout au long de sa scolarité à Poudlard, pour son infériorité.

D'ailleurs, malgré ses nombreuses venues dans la ville de Brighton, cela faisait plus de quatre ans que Draco n'avait pas vu celle qu'il avait toujours considéré comme une ennemie.

Pas même par le biais d'un journal. Merlin, voilà des années qu'il n'avait pas posé les yeux sur la Gazette des Sorciers.

Et pourtant.

Theodore Nott l'avait prévenu.

« Les fantômes de ton passé, mon cher ami, finiront par croiser ton chemin à nouveau. »


Voici donc le prologue de ma nouvelle Dramione, qui est inspirée du film Romeo + Juliet.

Qu'en pensez-vous ? :-) J'espère que cela vous donne envie.

À très vite !