Harry était en train de fêter ses quatre ans ainsi que la chute du Seigneur des Ténèbres avec ses parents lorsque des sons de verres qui se brisent leurs parvinrent de la cuisine. Aussitôt sur le qui-vive, les deux adultes se placèrent devant leur fils et sortirent leurs baguettes dans des positions défensives. Rapidement, quatre sorciers vêtus de noir et portant des masques argentés se dressèrent face à eux et un combat des plus inégaux débuta.
Bien qu'étant des combattants de grand talent, Lily et James Potter ne purent faire face à quatre Mangemorts aguerris et qui plus est fou de douleur et de rage suite à la perte de leur maître. Harry, alors impuissant, ne put que se faufiler le plus rapidement et discrètement possible dans le couloir adjacent à la salle à manger et qui menait au bureau de son père. Là-bas, il pourrait activer une alarme qui préviendrait les Aurors d'une intrusion dans leur domicile. Heureusement que son petit-frère alors âgé de quinze mois, était allé au lit une heure auparavant, ainsi les Mangemorts ne le trouveraient pas tout de suite.
Malheureusement pour lui, son départ ne passa rapidement plus inaperçu et une femme au rire fou partis rapidement à sa recherche. Heureusement pour lui, il avait eu le temps d'atteindre la pièce voulut, il ne lui restait plus qu'à réussir à atteindre la cheminée afin d'y passer appeler de l'aide. Ses plans furent cependant interrompus par l'explosion de la porte du bureau à l'aide d'un sortilège explosif. Harry eut tout juste le temps de se jeter derrière le canapé qui faisait face à la cheminée et de se glisser dessous.
« Petit petit petit, où te caches-tu ? Peut-être sous le bureau. » Le meuble en chêne et la bibliothèque derrière lui s'enflammèrent. « Oups, il semblerait que non ! Alors est-ce derrière les rideaux ?» Le rire fou reprit de plus belle et les dit rideau subir le même sort que le bureau.
De sa cachette, Harry pouvait distinguer les bottes en cuir de dragon de la femme et c'est avec horreur qu'il s'aperçut qu'ils se rapprochaient de plus en plus de lui. Lorsqu'ils ne furent plus qu'à une cinquantaine de centimètres de son visage, la Mangemorte cessa de rire, seul son souffle erratique dut à l'excitation se faisait entendre ainsi que les hurlements de ses parents un peu plus loin.
« Expulso. » Ce ne fut qu'un simple murmure contrastant parfaitement avec le vacarme précédent que la femme faisait, pourtant Harry n'eut aucun doute sur le sort jeté puisque moins d'une seconde plus tard, le canapé qui lui servait auparavant de cachette se retrouva projeter jusqu'à un mur opposé à sa position, le laissant à la merci de la sorcière.
Il était totalement tétanisé, si bien que son corps refusa de lui obéir lorsqu'il voulut prendre la fuite. Ne pouvant se relever et partir en courant, Harry se contenta de relever son regard apeurer sur le visage de la femme, mais tous qu'il put discerner à travers son masque était des yeux orageux typiques des Blacks, mais qui contrairement à ceux de son parrain, étaient emplies de cruauté et de folie meurtrière. Cette femme avait envie de le briser, de le voir se tordre de douleur et qu'il la supplie de l'achever.
Sachant sa mort proche, Harry fut soudainement empli d'un élan de courage et se jeta aussi vite que possible sur la cheminée afin d'y attraper un peu de poudre de cheminette. Cependant la femme fut bien plus réactive qu'il ne l'aurait souhaité et elle n'eut aucun mal à l'arrêter dans sa course à l'aide du sortilège le plus douloureux qui puisse exister. Sa tête frappa avec violence les pierres de la cheminée, renversant ainsi de la poudre verte partout sur le tapis couteux de son père. Cependant, ce qui l'inquiétait à ce moment-là était que sa vision devenait de plus en plus trouble et que le tapis blanc devenait rouge carmin.
Bellatrix ayant remarqué que son joujou était sur le point de s'évanouir, elle lui lançait un nouveau Doloris afin de le réveiller. Qu'elle serait l'intérêt à faire mumuse avec un gamin endormi ? La douleur transparait Harry de part en part, ses nerfs semblaient être brûlés à vifs tandis que son sang bouillonnait dans ses veines, essayant de quitter son corps sans pour autant y parvenir. Il voulait que tout cela cesse, il voulait mourir.
Motivé par sa nouvelle décision, le garçon frappa encore et encore sa tête sur le sol dur à l'endroit où le sang continuait de couler. Il voulait faire exploser son crâne, cela serait toujours moins douloureux que de devoir subir une nouvelle fois ce sortilège.
Etonnement, son sauveur ne fut pas le spectre de la mort où un quelconque ange ou démon, mais bien l'un des comparses de la femme. Ce dernier était semblerait-il le plus jeune et lui parlait avec respect, la femme devait être plus haut placé dans la hiérarchie des Mangemorts.
« Rodolphus et Rabastan ont terminé d'interroger les Potter.
- Qu'elles sont les nouvelles ? » L'homme sembla hésiter quelques secondes, mais un claquement agacé de la langue de la sorcière le convainquit de développer sa pensée.
« Ils disent que le Maître a disparu grâce au cadet des Potter. Il existerait une prophétie liant le garçon et le Maître. Cependant ce dernier n'est pas mort, il reviendra et alors, il pourra se venger de ce mioche impertinent. » Ricana le Mangemort.
Bellatrix soupira d'un air exaspéré. Comment son maître avait-il put donner assez de crédit à une prophétie pour que celle-ci se réalise ? Cependant, le maître ne faisait jamais rien sans raison, alors elle attendrait son retour avec impatience et se joindrait une nouvelle fois à lui lorsque viendrait le temps d'exterminer le sang impur du Royaume-Uni.
Trop pris dans leur discussion, ils ne remarquèrent pas le garçon derrière eux rassembler autant de poussière verte dans ses petites mains, malgré ses tremblements intempestifs. Ce fut seulement au bout de plusieurs longues secondes que Harry réussit à en rassembler suffisamment pour passer un appel par Cheminette. Il lança sans hésitation la poudre dans les flammes rouges devenant rapidement verte et cria de toutes ses forces, malgré sa voix cassée par ses précédents cris de douleur.
« BUREAU DES AURORS !! A L'AIDE ! POTTER, MANGEMORTS !! » Ce fut tout ce qu'il put transmettre avant que le pied de la Mangemorte ne finisse dans son ventre afin de le faire taire pendant que son comparse éteignait avec précipitation les flammes.
Les deux Mangemorts échangèrent un rapide coup d'œil avant que l'homme produise un Patronus afin de prévenir les deux autres sorciers restés dans la cuisine. Puis il disparut dans un crac sonore. La femme, quant à elle, se rapprocha de l'enfant après avoir assuré à son camarade qu'elle le rejoignerait rapidement.
« Toi ! Sale petit morveux ! » Cracha-t-elle avec toute la haine qu'elle possédait envers Harry à ce moment-là. « Tu es Harry Potter n'est-ce pas ? Le fils de cette Sang-de-Bourbe d'Evans et de son Gryffondor de mari. Tu te crois malin n'est-ce pas ? Tu as réussi à faire fuir quatre Mangemorts de ton manoir alors que tes parents ont seulement pu s'agenouiller face à leur puissance. Deux sous-merdes à mon avis qui ne méritent pas le titre de sorcier tant ils sont faibles. »
La femme fixa quelques secondes avec délectation les larmes qui coulaient abondements sur le visage du gosse tandis qu'elle le tenait dans une position semi-assise grâce à sa grippe sur ses cheveux corbeaux.
« Je t'aime bien petit con, alors tata Bella va te laisser un cadeau pour ton anniversaire. » Lui murmura-t-elle comme s'il s'agissait d'un secret. « Les femmes adorent les hommes avec des cicatrices. »
Elle ricana méchamment alors que les yeux du garçon s'écarquillaient d'horreur. Bellatrix laissa retomber l'enfant au sol
« Diffindo, Diffindo, Flagrancia ! » (NDT : sortilège de Flagrance = sort de brûlure / Diffindo = sort de découpe)
Le premier sort toucha le visage de l'enfant tandis que les deux seconds s'abattirent sur son torse. Bellatrix s'égosilla presque de rire alors qu'elle entendait les gémissements de douleur du garçon devenir de plus en plus discret, signe que la vie le quittait peu à peu. Satisfaite de son méfait, elle voulut transplaner afin de rejoindre ses compères, cependant elle put apercevoir à travers les lambeaux qu'étaient désormais les vêtements du garçon d'étrange rune gravée à même sa peau et qui s'enroulait autour de ses bras.
N'ayant pas le temps de rester sur place plus longtemps, Bellatrix n'eut que quelques secondes devant elle pour prendre une décision. C'est ainsi qu'elle agrippa le bras de l'enfant et transplana une dizaine de fois à travers le pays afin de brouiller les pistes et de finalement rejoindre la France puis l'Allemagne. De là, elle put atteindre un manoir familial de la maison Lestrange, lieu de rendez-vous avec ses compères.
Là-bas les trois autres Mangemorts l'attendaient déjà dans le hall d'entrée, baguette à la main. Après une courte série de question afin de s'assurer qu'il s'agissait bel et bien d'elle, les sorciers remarquèrent enfin le corps qu'elle tenait.
« Pourquoi l'as-tu ramené avec toi ? » Gronda Rodolphus Lestrange, son mari.
« Tais-toi je sais ce que je fais ! Barty soigne-le. »
Le plus jeune Mangemort ne se le fit pas dire deux fois et sortit une douzaine de fioles de ses poches ainsi que des baumes et autres pommades tandis que sa main droite s'activait frénétiquement au-dessus du corps de l'enfant. Il fut ainsi le premier à comprendre pourquoi est-ce que Bellatrix avait emporté ce mioche avec elle.
« Bellatrix, est-ce que c'est ce que je crois ? » bredouilla-t-il sous le choc de la découverte. Cependant il se reprit rapidement, comprenant l'importance de ce gosse il fut d'autant plus résolu à le remettre rapidement sur pied.
« Qu'est-ce que c'est Bella ? Dis-le-nous. » Ordonna Rabastan. Cependant cette dernière était encore trop occupée à ricaner dans son coin. Heureusement pour les nerfs des deux frères Lestrange, ce fut Barty qui leur répondit.
« Il y a des runes de sang noir sur ses bras et son dos. Je suppose que les Potter n'ont pas eu le temps de les renouveler entièrement avant son quatrième anniversaire avec la guerre. Cependant si Altaïr Potter possède les mêmes, alors cela expliquer la disparition du Maître. »
- Je n'arrive pas à y croire, James et Lily Potter sont des nécromanciens. » souffla finalement Rodolphus dans un murmure choqué.
« Cela explique tout ! » S'extasia Bellatrix. « Pourquoi James Potter a toujours été attiré par Evans, pourquoi elle s'est subitement mise à s'intéresser à lui à partir de ses seize ans. Elle a dû recevoir son héritage magique et se rendre compte de la nature de Potter. Pourquoi Potter n'a jamais eu peur de la mort. Pourquoi il n'a pas eu peur du Maître. Pourquoi les précédents Lord et Lady Potter ont si facilement accepté son mariage avec une Sang-de-Bourbe.
- Cependant si ses runes se sont effacées, cela signifie que le gosse en est un aussi. Son propre pouvoir rejette celui d'un autre Nécromant. » constata sombrement Rodolphus. Cela n'allait pas arranger leurs affaires.
« Voyons le bon côté des choses, si on arrive à briser ses runes, alors nous pourront briser celle de l'autre enfant. » ricana cruellement la seule femme du groupe.
Les trois Lestrange quittèrent rapidement le hall d'entrer afin de vaquer à diverses occupations, laissant Bartemius avec le corps brisé d'un enfant de quatre ans. Bien qu'il ne l'avouerait jamais à ses camarades Mangemorts, il ne supportait pas la vue d'un enfant blessé par la guerre des adultes, quelque soit le camp de ses parents.
« Je suis désolé gamin. »
Bordel mais pourquoi avait-il décidé de rester vivre avec ses tarés de Lestrange. Voilà trois semaines qu'ils avaient attaqué les Potter et deux depuis que le gosse s'était réveillé et depuis, il n'arrêtait pas de leur cracher qu'il allait bientôt pouvoir tous les tuer. Si au départ les adultes avaient pris cela pour un effet secondaire de la torture de Bellatrix, il était maintenant évident que le mioche avait été plus que sérieux.
Alors que Barty courrait dans les couloirs du manoir Lestrange tout en jetant des sorts par-dessus son épaule, il créait en même temps une liste de cent façons de tuer Bellatrix. Cette maudite sorcière après avoir vu dans quel pétrin il était, avait tout simplement transplané il ne savait où. Si seulement il n'avait pas seize ans et pouvait transplaner lui aussi comme bon lui semblait sans avoir besoin de craindre la trace du Ministère. Heureusement pour lui que tant qu'il restait sous la protection des boucliers ancestraux de la demeure, il pouvait pratiquer la magie comme bon lui voulait.
C'est avec le plus grand des soulagements qu'il arriva devant la porte de sa chambre, il continua à courir quelques pas avant de pousser le plus rapidement un tableau et de se faufiler derrière celui-ci tout en activant les protections que la cachette abritait. C'est ainsi qu'il fut parfaitement protégé lorsqu'un loup-garou en fureur se fracassa à plusieurs reprises le museau et les pattes avant sur la barrière magique.
« Putain n'y crois pas. D'abord nécromant puis loup-garou, qu'est-ce que ce gosse nous cache encore ? » se plaignit Barty à bout de souffle.
X X X X X
chapter 2
Harry était à bout. Cela faisait plusieurs mois qu'il était enfermé dans ces horribles cachots, ou peut-être était-ce des années : il ne savait plus se repérer dans le temps.
De temps en temps, il avait la visite d'un ou deux Mangemorts, Mangemorts dont il avait eu le temps d'apprendre les noms. Régulièrement Barty lui apportait de la nourriture et de l'eau, juste assez pour qu'il ne souffre pas de malnutrition. Souvent l'adolescent s'agenouillait à ses côtés et soignait tranquillement ses blessures tout en lui parlant de tout et de rien, mais le plus souvent de magie et de sa vie d'avant. Parfois il lui arrivait même de s'excuser de ne pouvoir rien faire pour l'aider.
Harry haïssait ce garçon tout autant que sa présence lui permettait de ne pas se perdre dans la folie qui lui semblait par moment si tentatrice. Il lui semblait parfois que leur situation était tout aussi injuste l'une que l'autre, puis il se souvenait que l'autre avait choisi cette voix, avait choisi de rejoindre Voldemort, avait choisi de tuer, avait choisi de perdre son avenir tout tracer dans les hautes sphères ministérielles. Tandis que Harry, lui, n'avait eu aucun choix à faire, ni celui de devenir le joujou de Bellatrix, ni le cobaye de Rabastan, ni d'être un Potter, un nécromant ou encore un lycanthrope. Il n'avait jamais rien contrôlé de toute sa vie et il regrettait encore davantage de ne pas avoir choisi d'être aussi fatiguer de son semblant de vie qu'un vétéran de guerre alors que lui n'avait que cinq ans.
Et puis quelques heures après le départ de Barty, c'était Bellatrix ou Rabastan qui le rejoignait. Harry préférait lorsqu'il s'agissait du second car ce dernier se contentait de lui prélever un peu de sa magie ou du sang la plupart du temps. En effet, l'homme en tant que Langue-de-Plomb avait été désigné comme responsable des recherches sur les runes qui le protégeait du sortilège de mort. Cependant il arrivait régulièrement que, trop frustré par le manque de résultats de ses analyses, le sorcier veuille étudiant sa part lupine et c'était alors bien plus douloureux que dans le premier cas. Harry ne comptait même plus toutes les blessures qu'il avait dû subir afin que Rabastan puisse en étudier les répercussions sur son corps ainsi que ses capacités accrues de régénération.
Mais la pire restait Bellatrix. Cette dernière ne lui rendait heureusement visites qu'en de rares occasions. Pour elle, le briser physiquement n'avait aucun intérêt puisque Barty se tuait à le guérir à chaque fois qu'elle lui lançait quelques Doloris ou sort cuisant. Non il était bien plus amusant de le torturer psychologiquement encore et encore en lui faisant revivre grâce à la Legilimancie toutes les atrocités qu'elle avait réalisé pendant la guerre ou encore comment ses parents étaient devenus de véritables légumes grâce aux frères Lestrange.
Mais en ce moment, la seule chose à laquelle pensait Harry était à manger. Barty n'était pas venu depuis un moment et personne n'avait songé qu'il aurait besoin de manger. La faim était si présente qu'esquisser le moindre mouvement était devenu difficile. De plus son ventre se rappelait à lui, peu importait à quoi il essayait de penser.
Heureusement pour lui, il entendit quelques heures plus tard le son de pas claquant sur le sol froid des cachots. Comme à chaque fois qu'il entendait ce sont, il s'amusa à essayer de deviner qui lui rendait visite. Il était évidant pour lui qu'il ne s'agissait pas de Bellatrix puisque cette dernière portait habituellement des talons hauts, peu importe la situation. Le pas était aussi bien trop assuré et sec pour correspondre à celui de Barty qui traînait la plupart des pieds. Il ne restait donc plus que Rabastan, cependant bien que le son ressemblant à celui que le sorcier produisait, il y avait une légère différence, peut-être avait-il changé de chaussures.
Ce fut seulement lorsque le sorcier ouvrit la porte du cachot que Harry put apercevoir son visage. C'était la première fois depuis son arrivée au manoir Lestrange qu'il voyait cet homme, cependant il n'eut aucun mal à reconnaître Rodolphus tant son visage ressemblait à celui de son frère cadet.
L'homme déposa face à lui un plateau repas sur lequel Harry se jeta presque, affamé comme il était. Rodolphus le regardait se nourrir pendant quelques instants d'un air répugné par ses mauvaises manières avant de prendre finalement la parole.
« Désormais ce sera moi qui te donnerai à manger et te soignerai. Barty s'est fait choper par les Auror français alors qu'il faisait des courses là-bas. » A peine eut-il finit sa phrase que Harry releva son regard vers lui d'un air plein d'espoir. « Ne rêve pas gamin, nous ne sommes pas aussi stupides que tu sembles le penser. Il ne pourra rien raconter de tout ce qui s'est passé ici, même sous Veritasserum. »
Aussitôt le peu d'espoir qui avait atteint Harry se brisa aussi sec, bien sûr qu'il était condamné à mourir dans ses immondes cachots. La seule chose qu'il pouvait faire pour l'instant était de prier Merlin et la Magie que ses bourreaux ne trouvent pas ce qu'ils voulaient en faisant des recherches sur lui avant un très long moment.
« Tu sais je m'ennuie vraiment beaucoup gamin. Bellatrix est toujours coincé dans une salle de potion et Rabastan dans son laboratoire ou la bibliothèque et je ne peux même pas travailler puisque je suis de base un politicien. Alors je comptais sur toi pour me divertir. » Seul le silence lui répondit. « Bois cette potion et lève-toi. »
Harry finit rapidement sa bouchée afin de ne pas mettre en colère son geôlier. Puis il attrapa la fiole et la but cul sec, après tout Rabastan lui avait déjà fait boire dizaine de poison et cela n'avait jamais arrangé les choses de l'agacer en rechignant à boire une potion. Cependant à sa grande surprise il ne s'agissait en aucun cas de poison mais d'un puissant filtre revigorant, il soupçonnait même un peu de potion notionnelle d'y avoir été mélangée. Harry se souvenant de l'ordre de Rodolphus se pressa de lui obéir et de se dresser sur ses jambes malgré qu'elles ne soient plus vraiment habitué à un tel effort depuis quelque temps.
« Bien, tu es obéissant c'est une bonne chose. Sais-tu te battre ? » Le garçon nia de la tête. « Tsk. » Claqua l'homme agacé, mais en même temps cela ne lui semblait pas étrange qu'un enfant de cinq ne sache pas se battre. « Bien, alors je vais t'apprendre.
- Pourquoi ? » demanda l'enfant d'une voix rocailleuse et basse car très peu utilisé si ce ne fut pour crier.
« Barty et Bella dise que tu ne parles pas… Bref, c'est sans importance. Tu veux savoir pourquoi ? Et bien comme je te l'ai dit, je m'ennuie à mourir, alors cela me divertira un peu, du moins je l'espère. Et ne t'en fais pas, je ne crains certainement pas d'entraîner un futur combattant de la lumière et ennemi puisqu'aucun des habitants de cette demeure ne compte te laisser partir d'ici en vie. Même si nous nous faisons attaquer, notre première priorité sera de cacher le mieux possibles nos découvertes et te supprimer. »
Harry glapit face à cette nouvelle de très mauvais augure. Bien qu'il eût toujours su au plus profond de lui que ça allait finir ainsi, il avait toujours espéré pouvoir vivre et retrouver un jour sa famille. Ravalant ses larmes, Harry se contenta de lever ses petits poings devant son torse afin de montrer à son adversaire qu'il était prêt, bien que psychologiquement il ne l'était pas et ne le serait certainement jamais.
Harry découvrit que malgré tout le mal que Bellatrix et Rabastan se donnaient pour le détruire aussi bien psychologiquement que moralement, celui qui avait le plus gros impact sur son esprit et corps restait très certainement Rodolphus.
L'homme venait le voir chaque jour et déposait dans un premier temps trois plateau repas dans un coin de sa cellule qui devrait lui tenir pour la journée. Ensuite, pendant que Harry buvait une potion de force afin que son corps supporte un affrontement contre le plus vieux, Rodolphus lui annonçait précisément la date, mentant parfois par pur sadisme, rendant folle l'horloge biologique de l'enfant. Ainsi Harry savait que cela faisait un peu plus d'un an qu'il était présent dans ces cachots.
Ensuite commençait le combat entre les deux sorciers. Rodolphus commençait toujours de la même façon et Harry apprenait au fil du temps à esquiver ses poings de plus en plus longtemps. Cependant cela ne durait jamais longtemps et alors commençait une course contre la montre opposant son taux de blessures et sa conscience.
Le garçon ne savait jamais vraiment à quelle heure il se réveillait, mais sa reprise de conscience était la plupart du temps dû à la douleur qui parcourait son corps. Il attendait alors souvent pendant plusieurs heures le retour de Rodolphus tout en grignotant dans l'un des plateau repas afin de reprendre quelque force. Parfois Bellatrix ou Rabastan lui rendait visite mais cela devenait de plus en plus rare avec le temps.
Une fois le soir venu, Rodolphus revenait le voir et le remettait sur pied en quelques minutes. Il attendait à ses côtés et toujours aussi silencieusement le regardait diner. Une fois l'enfant nettoyer d'un sortilège rapide, il lui tendait une potion de sommeil-sans-rêve, le rendait peu à peu addicte au breuvage. Si bien qu'au bout d'un mois, on pouvait entendre les cris de l'enfant toute la nuit si son tortionnaire l'en privait le temps d'une nuit. Un soir son état de rage et détresse était si intense que cela avait provoqué sa transformation en loup.
Et le lendemain matin tout recommençait.
Altaïr avait encore fait un cauchemar cette nuit. Bien que n'ayant que quatre ans, ses songes étaient depuis bien longtemps emplis de cris et de terreur. Souvent, ses rêves commençaient par des flashs de rire et de visage heureux, parfois il voyait une femme aux cheveux roux, d'autre fois un homme qui lui ressemblait beaucoup mais aux yeux marrons et parfois, il y avait un enfant d'environ six ans qui l'appelait encore et encore « P'tit-frère ».
Mais alors que Harry commençait à rire avec eux, tout devenait cauchemardesque. Parfois il entendait les cris de sa mère qui tentait de le rejoindre et de le protéger, mais avant qu'elle ne puisse l'atteindre, il y avait un homme encapuchonné qui se plaçait devant lui et envoyait dans sa direction un rayon vert. D'autre fois il se réveillait dans un petit lit à barreaux et entendait au loin des hurlements de douleur et des ricanements fous. Mais le pire restait lorsqu'il se réveillait dans un cachot en face de ce qui semblait être son grand-frère alors évanouit au sol avec un homme le surplombant et continuant de le frapper encore et encore.
Parfois, le garçon ouvrait un œil pour le fixer quelques instants et l'appeler par son prénom entre deux quintes de toux qui résultaient souvent par une nouvelle tâche rougeâtre sur le sol.
Alors que tout semblait lui prouver qu'il s'agissait de rêve, Altaïr ne pouvait s'empêcher de penser qu'il s'agissait de rêve, il lui semblait qu'une part de son esprit s'inquiétait réellement pour ce garçon qu'il considérait réellement comme son grand-frère. Comme si leurs esprits étaient étroitement liés et qu'ils pouvaient apercevoir par moment ce que l'autre vivait, tout comme il apercevait parfois l'ombre de cet enfant pendant qu'il était punit dans son placard.
Perdu dans ses pensées, Altaïr avait oublié de surveiller les œufs au plat qu'il était en train de préparer et qui commençait à noircir. Ce fut un coup de spatule en bois accompagné de cris stridents de la part de sa tante qui le ramena à la réalité.
Cette journée commençait bien mal.
Alastor Maugrey était fou de joie en ce 11 août 1985. Après près de trois ans de recherche intensive dans toute l'Europe, lui et son équipe avait enfin retrouvé la trace des Lestrange. Il semblerait que Bellatrix soit devenu bien moins prudente avec le temps et n'avait réaliser que deux transplanages de sécurité avant de rejoindre son domaine.
Ce qu'Alastor ignorât, c'est que Rodolphus ayant oublié de donner une double dose de potion de sommeil-sans-rêve avant que le garçon ne s'endorme, son organisme avait rapidement éliminé ce qu'il considérait comme du poison. Le couple Lestrange fut donc rapidement réveillé par les cris stridents d'une alarme magique. Il ne fallut que quelques secondes à Rodolphus pour comprendre qu'il s'agissait de celle qui avait pour rôle de le prévenir si Harry quittait son cachot. Heureusement pour eux, ils eurent tous juste le temps de lui lancer quelques sortilèges de découpe afin de le ralentir pour ensuite le neutraliser correctement. Cependant, leur intervention avait été moins rapide que celle de Rabastan qui s'était alors retrouvé seul face à la bête bien décidée à lui fausser compagnie. Heureusement, la bête n'avait que put le griffer puisque son frère était intervenu à temps pour stopper la créature. Cependant le poison présent dans les griffes du loup empêchait les potions classiques de soin de refermer les trois balafres qui barraient désormais son visage et le haut de son torse.
Ainsi Bellatrix avait dû quitter avec précipitation le manoir Lestrange afin d'aller acheter un baume spécifique à ce type de blessure chez un apothicaire peut regardant sur ses clients. Ainsi la Mangemorte avait perdu de sa prudence dans la précipitation et la peur de perdre Rabastan.
Heureusement pour elle, elle était arrivée à temps auprès de son époux qui put facilement soigner son frère avant qu'il ne décède d'une hémorragie. Alors que Rodolphus guérissait son cadet, le regard de Bellatrix se posa sur la forme assommée du loup-garou. Folle de rage, elle le fit léviter jusqu'au cachot où elle le balança sans pitié contre le mur froid de sa cellule. Par prudence, elle referma la barrière en acier bardée de sortilège visant à protéger. De là, elle fit pleuvoir les premiers à travers les barreaux de la porte.
Cette nuit-là le loup hurla sa détresse plus fortement que jamais auparavant.
La sorcière fut cependant rapidement interrompue dans ses réjouissements par le Patronus de son mari qui lui demandait d'aller lui chercher quelques potions dans les réserves du manoir. Bellatrix fut donc obligée de faire demi-tour afin de remplir sa mission, cependant elle fut retenue sur place quelques instants de plus car derrière elle résonnait un rire glaçant son sang. C'était le même rire que le sien, mais ce qui l'avait interpellé était qu'il devrait normalement se tenir un loup à la forme humanoïde là où un petit garçon s'accrochait aux barreaux pour s'aider à tenir sur ses deux jambes.
Face au regard carmin reflétant toute la haine qu'il lui portait de l'enfant, Bellatrix ne put retenir un frisson de parcourir son échine. Cela n'existait normalement que dans les légendes un loup-garou qui pouvait contrôler sa transformation. Ne souhaitant pas songer plus longtemps à cela, la Mangemorte continua sa route vers les réserves, elle devait chercher des potions après tout.
Non loin de là, un plusieurs groupes de trois Aurors commençaient à apparaître dans les bois environnant le manoir. Une fois une vingtaine de sorciers apparut, l'un d'entre eux avec un œil magique analysant les alentours et aux visages recouvert de cicatrices se détacha d'eux afin que tous puissent le voir. De là, il ordonna à deux autres Aurors de le rejoindre, le premier était un homme d'une trentaine d'année et à la peau ébène et répondant au nom de Kingsley Shacklebolt tandis que la seconde était une jeune femme aux cheveux qui ne cessaient de passer du jaune au bleu en passant par le vert, symbole de son stress face à cette situation mais aussi de son excitation et de sa joie d'enfin pourvoir arrêter les Mangemorts les plus célèbres et dangereux que Voldemort n'est jamais compté dans ses rangs. Cependant cette dernière ne cessait de rouspéter à propos de son prénom, celle-ci disait s'appeler Tonks et non Nymphadora, comme prenait malin plaisir à l'appeler son supérieur.
Alastor aboya encore quelques ordres jusqu'à ce que tout soit en place. Alors, chaque Auror pointa sa baguette vers les cieux et tira lorsque le doyen en donna le signal. Des rayons bleus et oranges quittèrent les baguettes pour s'envoler dans les airs jusqu'à atteindre une sorte de dôme transparent. L'opération fut répétée trois fois de plus jusqu'à ce que la barrière magique n'éclate en de millier de petits fragments qui attaquèrent les sorciers. Cependant ces derniers s'étaient préparés à ce genre de piège et leurs boucliers purent aisément parer l'attaque.
Rapidement, les sorciers couvrirent rapidement la distance qui les séparaient jusqu'aux portes de la bâtisse le plus silencieusement possible même si tous savaient qu'ils avaient été repérés au moment même où ils avaient touché aux protections ancestrales. Lorsqu'ils pénétrèrent dans la demeure, ils furent accueillis par Bellatrix Lestrange, Rodolphus Lestrange et tripotés de malédictions et autres sorts de magie noire. Etrangement Rabastan n'était pas encore sur les lieux. Bien qu'étant en sous-nombre, les Lestrange furent plusieurs victimes avant d'être finalement neutralisés.
Deux équipes d'Aurors furent chargés de retrouver Rabastan tandis que Maugrey, Shacklebolt et Tonks se dirigeait vers les cachots à la recherche d'éventuels prisonniers, notamment Harry Potter. Le reste des Aurors furent divisés entre la fouille de la demeure et le reste à la surveillance des criminels.
Les premiers à trouver ce qu'il cherchait furent les sorciers à la recherche du dernier Lestrange. Ce dernier se trouvait alors trois couloirs et un escalier plus loin. L'homme était en train de réduire en poussière chaque dossier, bibelots et ouvrages de la pièce. Au moment où les sorciers en robes rouges l'arrêtèrent, la totalité des biens disposés dans cette pièce avait été détruits et d'autres Aurors découvrirent rapidement qu'il en avait fait de même avec les papiers de deux autres laboratoires et d'un bureau tandis que la totalité des ouvrages de la bibliothèque avait disparu.
L'autre équipe descendirent trois étages avant d'atteindre les cachots. Aussitôt, ils entendirent un rire roque parvenir du fond d'un des couloirs les plus profonds de l'étage. Alors qu'il s'attendait à se faire attaquer par un complice inconnu, les trois Aurors furent accueillis par une voix cassée et au sonorité encore enfantine.
« Bienvenu Auror ! » S'écria-t-il lorsqu'il fut dans leur champ de vision. « Si j'avais su que vous viendriez, je vous aurai encore d'avantage facilité la tâche. » murmura-t-il avant de repartir dans un fou rire dans lequel il ne faisait que répéter les mêmes mots : « Je suis libre. »
Kingsley, ne sachant comment agir envers cet enfant à l'air dérangé préféra se reculer légèrement et laisser Nymphadora et Alastor gérer la situation. A la surprise de tous, ce fut la jeune femme qui se reprit en première. La jeune femme s'approcha de la porte et brisa chaque protection qui la maintenait clause les unes après les autres jusqu'à pouvoir ouvrir la barrière et rejoindre l'enfant de l'autre côté.
D'un murmure, elle invoqua trois bougies qu'elle alluma rapidement afin d'y voir un peu mieux dans la cellule. Elle remarqua alors rapidement l'état pitoyable de l'enfant facilement visble puisqu'il ne portait qu'un pantalon en toile. S'il ne semblait pas souffrir de malnutrition, son corps couvert de cicatrices et autres ecchymoses ainsi que les tremblements qui le parcouraient.
« Bonjour Harry, je m'appelle Tonks et voici Alastor et Kingsley. Je suis une Auror et nous sommes là pour te sortir de là. Est-ce que tu peux marcher ? » Comme pour lui répondre, le garçon s'accrocha plus fortement aux barreaux. « Ce n'est pas grave, on va simplement s'asseoir alors »
Et comme pour montrer l'exemple, les trois Aurors s'assirent à même le sol sale des cachots. Par imitation, l'enfant en fit de même.
« Parfait, est-ce que tu accepterais que je te lance quelques sorts pour vérifier ton état ? »
Un nouvel hochement de tête lui permit de diagnostiquer que le garçon souffrait de syndrome Post-Doloris ainsi que de quelques blessures liées à des attaques physiques et non magique. Nymphadora sorti d'une des poches de sa robe une petite fiole afin de pallier à ce problème. La sorcière expliqua tranquillement et avec des mots simples le fonctionnement de la potion. Cependant le garçon n'attendit pas la fin de ses explications pour lui voler la fiole des mains et de l'ingurgiter dans sa totalité sans esquisser la moindre grimace.
« Connaissais-tu déjà cette potion ? » Hochement de tête. Visiblement l'enfant ne voulait pas parler.
« Harry, j'aimerai te poser une question qui est très indiscrète. Alors si tu ne veux pas me répondre, cela ne dérangera aucun de nous. Sais-tu pourquoi ils t'ont gardé ici ? »
L'enfant la fixa pendant de longues minutes avant de finalement hocher de la tête, satisfait de ce qu'il avait vu dans le regard de la femme.
« Pourrais-tu nous en parler ? »
Le garçon hésita d'autant plus longtemps avant de finalement prendre la parole.
« Ils ne diront rien, ils sont sous serment, ils me l'ont dit. Et moi… Papa et Maman m'ont dit de ne jamais en parler à personne. » L'enfant semblait vouloir rajouter quelque chose alors les trois adultes se turent, attendant patiemment qu'il veuille parler. « Je suppose que je peux parler de l'autre truc. Rabastan faisait des expériences sur moi parce que … » Nouveau silence. « Parce que je suis un loup-garou. » Finit-il par chuchoter.
Les trois Aurors restèrent quelques secondes bouche-bée avant que Shacklebolt ne prenne la parole pour la première fois.
« Harry, il est actuellement minuit et nous sommes un soir de pleine lune. Tu ne peux pas être un lycanthrope. »
L'enfant se contenta de pencher la tête sur le côté, comme s'il ne comprenait pas où est-ce que le sorcier voulait en venir.
« Eh bien j'étais un loup-garou il y a une heure et après Bellatrix était très en colère et je suis redevenue humain, parce que je sentais que je n'allais plus la revoir, alors je voulais me moquer d'elle une dernière fois.
- Tu contrôles tes transformations ? » S'exclama choquer Tonks, sa voix forte se répercutant sur les murs du couloir froid.
L'enfant se contenta de hocher de la tête. Il savait juste qu'avant de rencontrer les Lestrange, il lui arrivait parfois de se transformer en dehors de la période de la pleine lune tandis qu'à d'autre moment, il pouvait garder le contrôle sous sa forme de loup ou encore empêcher sa transformation. Il pensait notamment à la fois où son petit-frère était tombé malade et qu'il avait réussi à rester humain malgré la pleine lune afin de pouvoir le veiller pendant toute la nuit.
Voyant que les adultes ne semblaient toujours pas le croire, Harry rajouta come pour se défendre :
« Ce soir, j'ai réussi à m'échapper et j'ai blessé Rabastan, vous pourrez le voir après. »
Ne voulant pas vexer davantage le garçon, Nymphadora lui tandis une nouvelle potion pour lui redonner un peu d'énergie. Il put ainsi remonter sans avoir besoin d'être porté ou bien léviter. Le petit garçon ne cessa de regarder partout autour de lui pendant leur chemin, bien qu'il n'ose pas vraiment s'éloigner des trois adultes de peur qu'ils ne disparaissent et qu'il ne doive retourner dans sa cellule miteuse.
Le reste de sa soirée se déroula comme si son esprit était plongé dans du brouillard pour Harry. Il se souvenait vaguement que Tonks l'avait prit dans ses bras pour transplaner jusqu'à St-Mangouste et que là, plusieurs infirmières le prirent en charge et l'emmenèrent jusqu'à une chambre entièrement blanche. Cependant il n'arrivait plus à se souvenir des visages ou des noms de toutes ces personnes ou encore ce qu'il s'était passé après qu'un médecin soit rentré dans sa chambre. Cependant cela n'avait que peu d'importance alors il cessa rapidement de songer à tout cela, préférant retourner dans un profond sommeil réparateur.
A son réveil, Harry remarqua rapidement qu'une infirmière était debout à proximité de lui et semblait déposer plusieurs fioles sur sa table de nuit.
« Oh bonjour Harry, ravi de voir que vous êtes déjà réveillé. Je suis Rachel, l'infirmière charger de prendre soin de vous pendant votre séjour ici. »
Une fois les présentations faites, la sorcière lui expliqua à quoi servait chaque potion et lui les fit ingurgiter les unes après les autres. Après cela, elle lui dressa la liste de ce qu'il fallait encore soigner malgré les deux semaines précédentes qu'il avait déjà passé endormi. Tout d'abord, son corps manquait cruellement de vitamines ce qui était principalement dû aux manques de lumière dans les cachots et à son régime alimentaire principalement composé de pain et de viande. La cause de tout cela était la désormais fragilité de son système alimentaire et de son squelette ainsi que l'atrophie de ses muscles. De plus, son exposition trop prononcée à de la haute Magie Noire avait conduit un dérèglement de sa propre magie ce qui pouvaient provoquer des crises accidentelles ou une fatigue magique régulière pendant quelques mois. Le seul point positif était certainement que les médecins avaient facilement pu purger la moindre trace de potion de sommeil-sans-rêve pendant son sommeil, il n'aurait ainsi pas à subir une cure de désintoxication.
Harry ne fut seulement autorisé à sortir de son lit que deux semaines plus tard et ce fut uniquement pour aller prendre un bain par soi-même. Bien qu'ayant été prévenu de ses changements physiques à plusieurs reprises par les médecins et les infirmières, le garçon ne s'était pas attendu à un tel choc en se voyant nu devant une glace pour la première fois depuis plusieurs semaines.
Désormais, une large cicatrice barrait son torse de part-en-part tandis qu'une autre de forme circulaire malgré quelques branches qui se dirigeait vers le reste de son torse recouvrait son cœur. Harry savait que si la marque ne ressemblait pas à celle laissé par une brûlure, c'était parce qu'en réalité, la brûlure avait été guérite, seule la magie noire pouvait laisser de telle cicatrice. Cependant, le plus étonnant dans sa nouvelle apparence était son crâne qui avait été rasé afin de pouvoir ausculter les blessures qu'il s'était faite lorsqu'il frappait sa tête sur le sol sous l'influence des Doloris, heureusement celles-ci n'avaient laissé aucune trace, ne créant ainsi aucun trou dans ses cheveux qui avait poussé de quelques centimètres seulement. Ensuite, il y avait une longue balafre qui partait de son œil droit et finissait un peu plus de cinq centimètres sous son oreille droite. Enfin, il y avait des centaines de très fines cicatrices qui parcouraient l'ensemble de son corps, seules traces de son rôle de sac de frappe lors des entrainements de Rodolphus ainsi que de son statut de cobaye pour la vivisection de Rabastan.
Finalement la seule chose qui n'avait pas changé était son regard carmin cerclé d'ambre, preuve qu'il était un loup-garou ainsi qu'un nécromant. Si la plupart des nécromants préférait utiliser des glamours ou lentilles afin de conserver la même couleur d'yeux qu'avant leur éveil, Harry n'avait jamais voulu se séparer de ses yeux rouges depuis son éveil précoce à l'âge de trois ans. Heureusement pour lui, peu de personne savait que chaque nécromant avait forcément les iris rouges puisque la plupart d'entre les cachaient.
_xxxxxx
chapitre 3
Harry était assis en tailleur sur son lit avec un livre pour enfant sorcier sur les genoux lorsque deux médicomages entrèrent dans la pièce. Il était désormais habitué à les rencontrer deux fois par jour, cependant c'était la première fois qu'ils venaient en même temps.
« Harry, comme tu le sais nous sommes soumis au secret professionnel, nous ne divulgueront rien de ce qui se dira ici à quiconque ou alors sans mentionner ton nom. Nous avons rapidement remarqué que ton sang était différent de celui d'un sorcier lorsque nous t'opérions. Sais-tu qui t'a transformé en lycanthrope ? » L'enfant se contenta de hocher de la tête. « Peux-tu nous dire de qui il s'agit ? »
Cette fois-ci ce ne fut que le silence qui lui répondit, comme à chaque fois qu'un médecin posait une question ouverte à l'enfant. Depuis son réveil, le garçon n'avait parlé qu'une seule fois et ce fut pour demander des nouvelles de sa famille, depuis il était aussi muet qu'une tombe. Il s'agissait très certainement d'une conséquence du choc psychologique qu'il avait subi.
- Est-ce ton parrain ? » L'enfant nia fortement de la tête. « Je vois, c'est une bonne chose. »
Un léger silence se fit, les deux médecins laissant le temps à l'enfant de parler s'il le souhaitait tout en réfléchissant à ce que le garçon venait d'avouer. Si seulement le garçon pouvait parler et leur raconter l'histoire de sa morsure, ainsi Remus Lupin aurait pu être innocenter de cela et aurait pu gagner la garde de l'enfant.
« Grâce à ton sang de loup-garou tu as hérité d'une régénération très rapide. Un sorcier normal et avec tes blessures serait soit mort soit toujours alité dans l'incapacité de marché, or toi tu as déjà notre permission pour sortir de l'hôpital au bout de seulement trois mois. Tu es un enfant exceptionnel Harry. »
Harry remercia les deux médecins tout en s'activant frénétiquement dans la pièce, fourrant dans un sac de sport toutes les affaires qu'une infirmière lui avait rapporté depuis son réveil. Il allait enfin retrouver son petit-frère.
Cependant sa joie fut de courte durée, car ce ne fut pas Remus et son petit frère qui vinrent le chercher, mais un homme à la longue barbe blanche qu'il n'avait auparavant qu'aperçut sur des cartes de Chocogrenouille.
« Bonjour Harry. Je suis Albus Dumbledore, Directeur de l'école de Magie Poudlard. C'est moi qui vais te guider jusqu'à ta nouvelle famille si tu le veux bien. Est-ce que tes affaires sont prêtes ? » Harry lui désigna son sac qu'il tenait toujours en main comme réponse. « Parfait, j'ai déjà signé tous les papiers et réglé le coût des soins. Nous pouvons donc quitter cet endroit. »
Lorsque les deux sorciers quittèrent enfin le bâtiment, Harry ne put que laisser échapper un soupir de satisfaction. Bien qu'il eût fait régulièrement des promenades ou sieste dans les jardins de l'hôpital, cela était différent qu'être réellement libre. Malheureusement sa joie fut de courte durée car le directeur l'attrapa rapidement par la main afin de transplaner jusqu'à une banlieue pavillonnaire proche de Londres. A la vue de toutes ces petites maisons qui lui semblaient toutes identiques, Harry se demanda quel genre de sorcier pouvait bien vouloir vivre ici. En tout cas ça ne ressemblait vraiment pas à ce qu'aurait aimé Remus comme maison, lui qui aimait tant la solitude.
Les deux sorciers traversèrent plusieurs ruelles avant de finalement s'arrêter devant le 4, Privet Drive. Voyant qu'il était arrivé à destination, Harry releva la tête avec intérêt afin de découvrir où il allait vivre désormais, cependant sa joie fut de courte durée car devant lui se dressait une horrible petite maison avec une clôture peinte en rose pâle. Il ne voulait pas aller vivre là-bas.
« Nous voici arrivé à destination mon garçon. » L'informa Albus tout en s'avançant sur la petite aller menant à la porte d'entrée. Cependant le vieux sorcier n'appuya pas immédiatement sur la sonnette. « Désormais Harry, tu vas rejoindre ton petit-frère chez ta tante et ton oncle maternels. Je les ai déjà rencontrés il y a quelques jours afin de leur expliquer la situation et ils se sont avérés être très touchés par ton histoire. J'espère que vous vous entendrez bien. » Lui souris le vieil homme tout en appuyant enfin sur la sonnette.
Rapidement, des bruits de pas se firent entendre dans la maisonnée suivit du son d'une clé que l'on tournait dans une serrure et enfin, la porte s'ouvrit sur un petit garçon de cinq ans mais qui ne semblait en avoir que trois, sa petite taille et sa fine silhouette donnant l'impression qu'il pouvait se briser au moindre coup de vent. Cependant Harry fut surpris de constater que sa carrure fragile cachait en réalité beaucoup de force et de rapidité qui servit à se projeter aussi vite qu'une mini-tornade contre son torse et à le serrer de toutes ses forces. N'arrivant pas à croire qu'il avait enfin retrouvé son petit frère, Harry mis quelques secondes avant de reprendre ses esprits et de pouvoir retourner le câlin à sons cadet.
Dans cette position, il se rendait d'autant plus compte de la maigreur maladive d'Altaïr. Ne voulant pas les déranger, Dumbledore leur indiqua discrètement qu'il rentrait en premier et qu'ils n'avaient qu'à les rejoindre lorsque les retrouvailles seraient terminées. Cependant les deux garçons ne l'entendirent que d'une oreille, trop préoccupés à s'assurer que l'autre était bel et bien devant lui.
Ce fut seulement plus d'un quart d'heure plus tard que les deux enfants se séparèrent enfin et ce fut seulement à ce moment-là que le flaire de Harry se remit à fonctionner correctement, détectant une odeur qu'il connaissait bien, celle du sang. Alors que le plus jeune se retournait pour le guider jusqu'au salon, Harry souleva son t-shirt trop large pour lui et découvrit avec horreur qu'une dizaine de fines plaies barraient le dos pâle de son cadet.
Son sang ne fit alors qu'un tour et la rage monta en lui. Quelqu'un avait osé toucher à son précieux petit-frère, ces ignobles Moldus avaient osé le marquer à tout jamais. Ils allaient le payer. D'un pas rapide et colérique, l'enfant de huit ans désormais rejoignit les adultes dans le salon. Comme par réflexe, il chargea son poing de magie pure comme il avait vu Rodolphus le faire tant de fois et frappa de toutes ses forces dans le visage de ce qui semblait être son oncle. L'os de son nez craqua sous l'impact à sa plus grande satisfaction.
La joie fut de courte durée car déjà Dumbledore lui avait lancé un sortilège pour le stopper et l'éloigner du gros bonhomme. Harry leva son regard vers celui du vieil homme et le fixa d'un air rebelle, jusqu'à ce que son visage se décompose en remarquant la gêne qui brillait dans les prunelles du directeur. Ils surent tous deux à ce moment-là qu'Harry avait comprit qu'Albus était déjà au courant et qu'il n'avait rien fait pour aider son petit-frère.
« Harry, c'est pour son bien. Altaïr ne doit pas quitter cette maison à cause de la protection de sang qui le protège. Tu comprends ? »
Pour la première fois depuis qu'il avait rencontré le vieil homme Harry sentit une haine dévorante s'emparer de lui, alors il fit quelque chose qu'il n'avait plus fait depuis quelques mois, il utilisa la parole pour se dépêtrer d'une situation inconfortable et non le silence.
« Monsieur le Directeur, je suis l'héritier de la Noble et Ancienne Maison des Potter et Altaïr celui de la Noble et Ancienne Maison des Black. Je suppose que vous ne voudrez pas faire face aux répercussions qu'engendrerait une plainte à votre encontre ou les rumeurs que nous pourrons répandre une fois à Poudlard auprès de chaque famille importante de ce pays. »
Les deux sorciers se jugèrent du regard pendant de longues minutes avant que Dumbledore ne se détourne finalement vers les Dursley.
« Et bien je suppose que vous devrez rester ici quelques temps jusqu'à ce que je trouve une autre solution pour votre placement. » Soupira-t-il finalement en se dirigeant vers la sortie. « J'espère que vous pourrez me pardonner, Mr. Potter. » S'excusa-t-il envers le petit Altaïr qui ne put que le fixer d'un air effrayer, la lueur colérique qui était apparut lors de son échange visuel avec son grand-frère n'était pas passée inaperçue pour lui.
Une fois le vieux sorcier disparu, Harry fixa quelques instants la famille Dursley d'un air conquérant et haineux avant de faire demi-tour et d'entraîner à sa suite son petit-frère jusqu'au placard sous l'escalier et de s'y enfermer.
Harry avait compris dès l'instant où il avait vu les cicatrices que tous les rêves qu'il avait cru être des cauchemars étaient dans les faits la réalité. Toutes ces fois où il avait aperçu Altaïr pleurer dans son petit placard, les fois où il l'avait vu courir à en perdre l'haleine pour fuir son cousin et sa bande, ses fois où ils s'étaient pris des coups de spatule sur les doigts parce qu'il n'avait pas bien fait une tâche ménagère, toutes ces fois étaient bel et bien réelles. Alors, est-ce que les rares fois où il apercevait le garçon dans un coin de sa cellule miteuse, n'était-ce que des illusions dû à la douleur et le chagrin, ou bien l'enfant avait-il réellement assister à toutes ces horreurs ? Bien que ne voulant pas encore l'admettre, Harry en connaissait déjà la réponse.
Dumbledore était contrarié. D'abord le gamin Potter le défiait et maintenant le Ministère n'écoutait même plus ses conseils. Il s'était rendu au bureau d'Amelia Bones le matin même afin de lui faire part de son souhait de changer les jeunes Potter de tuteur, et bien qu'ayant accepté sa requête en ayant entendu les causes de ce changement d'avis, la femme avait refusé net de suivre ses conseils pour leur nouveau placement. Apparemment il avait déjà eu sa chance et les résultats n'étaient pas concluent, il était donc évident que bien qu'étant le sorcier le plus puissant de ce siècle, il n'était omniscient au point de pouvoir faire le travail des autres.
Colérique, il était allé rendre visite au Premier Ministre pour qu'il intervienne en sa faveur auprès de la sorcière impartial. Cependant, Fudge l'avait rapidement mis à la porte prétextant qu'il avait une réunion très importante dans peu de temps. Albus, n'étant pas né de la dernière pluie, comprit rapidement que le petit homme avait juste trop peur d'affronter Bones en face, remettre en doute ses décisions n'étaient donc pas une possibilité.
Albus fit alors la seule chose qu'il pouvait encore à ce stade : Retourner à Poudlard et s'enfermer dans son bureau tout en boudant et suçant à vitesse rapide plusieurs dizaines de bonbons au citron.
C'est ainsi que le retrouva quelques heures plus tard Minerva McGonagall, sa directrice-adjointe, qui était venu le prévenir qu'Amélia Bones et Remus Lupin était venu lui rendre visite. Reprenant rapidement contenance, Albus sourit gentiment à son amie et lui demanda de faire rentrer les deux femmes.
La discussion prit plusieurs heures à s'achever, les trois sorciers discutant de l'avenir des deux jeunes Potter. Il fut ainsi décidé que ce serait le parrain de l'aîné qui obtiendrait leur garde puisque celui du cadet était emprisonné à Azkaban suite à sa trahison envers les Potter. De plus, après qu'il eut avoué que le jeune Harry était lui aussi un lycanthrope, il fut évident pour eux que la présence d'un loup-garou adulte à ses côtés ne pourrait que l'apaiser et le rassurer. Enfin, il était indispensable qu'avec tout ce qu'ils avaient vécu il fallait aux deux enfants un adulte aimant et une figure rassurante, or l'aîné des ceux devaient forcément se souvenir de lui.
Remus espérait seulement que les deux enfants puissent lui pardonner de ne pas être apparu plus tôt dans leur vie.
Altaïr était le plus heureux des petits garçons en ce matin du 25 novembre 1985. La veille, il avait rencontré son grand-frère et ce dernier l'avait sauvé de sa méchante famille. Sur le coup, il n'avait pas vraiment compris ce qu'il se passait, mais dès qu'ils furent dans le petit placard sous l'escalier, Harry lui promit qu'il quitterait bientôt cette horrible famille et Altaïr le crut sans mal.
Par la suite, son aîné lui avait parlé de ses quelques souvenirs qu'il lui restait en compagnie de leurs parents. Une fois ce sujet épuisé, il lui raconta ce qu'était la magie, ce qu'on pouvait faire avec, que lorsqu'il serait grand il irait à Poudlard et que bientôt, il serait dans une famille magique où il lui apprendrait à monter sur un balai magique.
Ce fut seulement après avoir écouté son frère parler pendant plusieurs heures qu'Altaïr put finalement s'endormir blottis contre son torse. Après tout il n'y avait déjà pas beaucoup de place dans ce petit placard pour lui tout seul, alors si on ajoutait à cela un enfant aussi grand que Harry, il était évident qu'ils allaient être un peu serré. Cependant cela ne les dérangea pas le moins du monde, trop heureux comme ils étaient de retrouver leur dernière famille.
Le lendemain matin, Harry prit une nouvelle fois les choses en mains et lui prépara un bon petit déjeuné devant les yeux colériques de la famille Dursley. Si seulement lui aussi avait pu mieux maîtriser ses pouvoirs, alors Altaïr aurait terrifié de la même façon sa famille. Sentant ses sombres pensées, Harry lui ébouriffa tendrement les cheveux tout en désignant devant lui l'assiette de bacon et d'œuf qu'il devait manger ainsi que le verre de lait et de jus d'orange qu'il lui avait préparé.
Soudain, la sonnette de la maison retentit, cependant Pétunia n'eut pas le temps de faire un seul pas que Harry ouvrait déjà la porte à une femme à la chevelure grisonnante et coupée courte, cependant le plus atypique chez elle restait son port d'un monocle. Juste derrière elle se tenait un homme à l'air émacié et fatigué dont le visage était barré par quelques cicatrices. Cet homme, Harry l'aurait reconnu entre mille, c'était son parrain. Cependant il lui en voulait encore trop d'avoir abandonné Altaïr et de ne pas lui avoir rendu une seule fois visite à Ste-Mangouste.
Voyant que les retrouvailles étaient électriques, Amelia décida de les laisser un peu seul et de partir à la rencontre d'Altaïr et des Moldus censés être ses tuteurs. Une fois dans la cuisine, elle remarqua rapidement que le petit garçon n'avait pas touché à son assiette et fixait ses mains d'un air apeuré. Visiblement il n'était pas vraiment à l'aise en présence de sa famille.
La femme toussota légèrement afin d'attirer l'attention de tout ce petit monde. Rapidement, la maîtresse de maison lui proposa une tasse de thé et l'invita à s'asseoir avec eux, ce qu'accepta volontiers la sorcière. Une fois assise, Amelia sortit plusieurs dossiers de ses poches et les tandis aux Dursley tout en leur expliquant à quoi servait chaque papier qu'ils devraient signer.
De leur côté, Harry et Remus n'avaient toujours pas bougé, chacun fixant l'autre d'un regard impénétrable. Ce fut cependant Lupin qui craqua en premier et s'agenouilla pour être à la même hauteur que l'enfant.
« Il semblerait désormais que je ne sois plus le seul balafré de la famille » Tenta-t-il de plaisanter, cependant son sourire s'évanouit bien vite. « Je suis tellement désolé Harry.
- Pourquoi tu nous as laissé tomber ? » Accusa le garçon en retour.
« Je ne vous ai pas abandonné. » Se défendit Remus d'un air profondément blessé. « A la fin de la guerre, plusieurs groupes de sorciers ont lancé des chasses aux Mangemorts et aux Loups-Garous, puisque la plupart des nôtres ont aider Tu-Sais-Qui pendant la guerre. Je ne pouvais pas emmener Altaïr avec moi alors qu'une vie d'errance m'attendait. J'ai dû quitter le pays pour ma propre sécurité. Mais je ne vous ai pas abandonné, jamais. Depuis tout ce temps, je n'ai jamais cessé de te chercher, ce n'est qu'il y a une semaine que j'ai appris que tu avais été retrouvé, mais les visites à l'hôpital m'ont été interdite à cause de ma lycanthropie… Je suis tellement désolé Harry. » S'excusa-t-il en serrant le garçon contre son torse.
Bien que Harry ne lui répondît pas directement, sentir ses bars s'enrouler autour de son torse et agripper son t-shirt était la seule chose dont avait besoin Remus pour comprendre qu'il était pardonné.
Une fois remis de leurs émotions, les deux lycans se séparèrent et rejoignirent enfin la cuisine et ses occupants. Naturellement, Harry alla chercher de quoi manger pour lui-même dans le frigo pendant que Remus se présentait à Altaïr qui ne se souvenait pas vraiment de lui. Une fois plusieurs tranches de bacon, une saucisse volée dans une casserole ainsi que deux toasts placés dans une assiette, Harry s'assit aux côtés de son frère dont la présence de son aîné le rassura rapidement, permettant ainsi à Altaïr de reprendre son déjeuner. Amelia et Remus remarquèrent le petit jeu des enfants et furent touchés de voir que malgré les trois ans écoulés depuis leur séparation, ils étaient toujours aussi complices.
Afin d'assurer à Harry et Altaïr de ne jamais manquer de rien, Remus dû rapidement trouver un emploi ce qui n'était pas chose aisé lorsqu'on était un lycanthrope. Heureusement pour lui, les sorciers de l'Allée de Embrumes étaient bien moins regardant sur ce genre de chose, il réussit donc à trouver un job de barman dans l'Allée des Embrumes où il y travaillerait tous les jours pendant onze heures d'affilées de sept à dix-huit heures, son patron prenant ensuite la relève pendant la nuit. Bien que ces horaires étaient durs à tenir, elles lui permettaient d'avoir tout son week-end et surtout d'avoir une meilleure paye à la fin du mois.
Au départ, laisser les garçons aussi longtemps sans surveillance pendant toute une journée l'avait fortement gêné. Cependant ses craintes furent rapidement balayées par le comportement surprotecteur de Harry qui veillait à chaque minute de la journée que son cadet ne faisait pas de bêtise, quant à Altaïr, il ne lâchait plus son aîné d'une semelle.
Pourtant, si leur surveillance et autonomie n'était pas plus problème, il en restait tout de même un gros. Les garçons refusaient de s'ouvrir aux autres. Bien sûr, Remus faisait exception, les enfants adorant jouer avec lui ou s'incruster parfois dans son lit avec leur pied froid. Cependant, les rares fois où ils s'étaient rendus sur le chemin de traverse, Altaïr s'était caché derrière son frère tandis que Harry surréagissait à chaque petit bruit comme une bête traquée et les jours qui suivirent, les garçons refusèrent de quitter leur chambre.
N'en pouvant plus, Remus en avait un jour parlé à Harry et ce dernier s'était contenté de lui répondre qu'ils y travaillaient. Si cela lui avait fait plaisir que le garçon lui réponde pour une fois au lieu de se murer dans le silence, cette réponse l'avait encore plus perdu, du moins c'est ce qu'il lui semblait. Ne voulant pas les contraindre davantage à devoir supporter des foules, Remus avait laissé tomber le sujet pendant un an. Il serait bien assez temps d'y songer lorsqu'ils devraient être séparé pour aller à Poudlard.
La priorité de l'adulte fut rapidement d'éduquer les deux enfants et de leur enseigner la lecture, les mathématiques, les règles de bienséances et ce que devait savoir chaque héritier. Heureusement qu'en tant que gardien il avait le privilège de pouvoir se rendre dans les voûtes Potter et d'y récupérer ainsi plusieurs ouvrages parlant de la Noblesse. C'est que ces trucs de Sang-Purs n'étaient pas évidents pour tout le monde et cela le rassurait de constater que Harry, bien qu'étant un Héritier, avait autant de mal que lui pour comprendre comment fonctionnait tout cela.
Si Harry ne s'intéressait qu'aux sorts de DCFM ou aux potions dans de rares périodes, ce n'était pas le cas de son cadet, loin de là. Altaïr apprenait à une vitesse prodigieuse si bien que rapidement, il passa ses journées à lire dans un fauteuil au coin du feu contre le torse de son aîné qui s'occupait en jouant les cheveux de son cadet ou bien en somnolant, rattrapant ainsi les nombreuses heures de sommeil qu'il perdait à cause de ses fréquentes insomnies.
Parfois Remus les surprenait à pouvoir communiquer comme des jumeaux, l'un n'avait pas besoin de parler pour que l'autre comprenne ce qu'il voulait dire. Leur lien était parfois vraiment incompréhensible pour l'adulte.
Voilà un an que les garçons étaient apparus dans la vie de Remus. Les enfants avaient rapidement pris leur marque dans son appartement et désormais, il n'hésitait plus à venir lui poser des questions ou à le déranger à tout heure de la nuit. Et si cela lui faisait vraiment plaisir que les deux Potter lui fassent confiance et n'aient pas peur de lui, il commençait vraiment à en avoir marre de se faire réveiller en pleine nuit parce qu'Altaïr n'arrivait pas à dormir à cause d'une question qu'il s'était posé le matin même et qu'il avait oublié de lui en demander la réponse.
« Dis Moony, est-ce que tu peux nous apprendre les magies de l'esprit ? Harry et moi on veut devenir des Occlumens.
- Oui oui on verra ça demain matin. » Marmonna Lupin encore à moitié endormi.
« Tu promets ?
- Mais oui ne t'en fais pas. » continua-t-il n'étant pas décidé à se réveiller.
Les deux enfants quittèrent ensuite la pièce en criant de joie et regagnèrent leur propre chambre. Ce fut seulement cinq minutes plus tard que Remus se réveilla en sursaut en comprenant ce qu'il venait de promettre à ces deux garnements. Pourquoi James avait-il dû donner ses gènes de Maraudeurs à ses fils ?
31 Août 1989, veille du départ de Harry pour Poudlard.
Là où tous les enfants de onze ans préparaient avec engouement leur affaires de classe, la famille Potter-Lupin était dans un bien autre état d'esprit. Son patron étant tombé malade, Remus dû quitter rapidement ces deux petits garçons qu'il considérait désormais comme ses propres fils, laissant ainsi les deux enfants seuls.
Afin de ne pas inquiété leur parrain, Altaïr et Harry s'étaient comportés comme à l'habitude, c'est-à-dire être silencieux et perdu dans une lecture à propos de créatures magiques en se servant des jambes de son cadet comme oreiller pour Harry tandis qu'Altaïr lisait un quelconque livre à propos d'Occlumancie, matière dans laquelle il s'était révéler avoir un véritable don, en passant de temps à autre sur les cheveux tondus de son frère, appréciant leur douceur.
Cependant, une fois que la porte de l'appartement fut fermée, les deux frères délaissèrent rapidement leurs livres pour se serrer l'un dans les bras de l'autre, Altaïr ne retenant pas ses larmes. Dans cette position, leur différence de carrure était d'autant plus flagrante, il était même parfois difficile de dire qu'ils étaient frères si l'on ne pouvait voir leurs visages.
Harry était un enfant vraiment grand pour son âge, mesurant déjà 1,55 mètre et à la carrure pouvant être qualifié d'imposante bien qu'il fût loin de pouvoir être qualifié d'obèse. Pour l'instant, ses os larges étaient recouverts d'une couche de graisse encore enfantine, cependant Remus lui répétait souvent que d'ici quelques années, son amour pour le sport lui construirait de gros muscles qui feront se damner toutes les filles à ses pieds. Ce à quoi Harry répondait toujours en levant les yeux au ciel, sachant tous deux que cela ne serait pas possible à cause de sa défiguration et de toutes les cicatrices qui parcouraient son corps. La seule qu'il cachait encore sous un glamour était celle de sa morsure, habitue que lui avait laissé sa mère. Cependant Altaïr disait que le plus effrayant chez lui était ses deux pupilles rouges qui donnaient l'impression de pouvoir lire en vous comme dans un livre ouvert, heureusement Harry ne prenait pas cela comme une insulte car ils savaient tous deux qu'Altaïr adorait se perdre dans son regard. De plus Harry aimait bien l'idée d'avoir un physique de brute ou effrayant, ainsi il pourrait mieux protéger son petit frère des nombreux profiteurs qui tenteront de l'amadouer une fois à Poudlard.
Altaïr était l'opposé même de son aîné. Il avait gardé des Dursley ses habitudes alimentaires ce qui expliquait pourquoi il faisait presque deux têtes de moins que son frère et pourquoi sa silhouette était si frêle, bien que désormais ses côtes et autres os ne soient plus saillants sous sa fine couche de peau. Altaïr possédait également quelques cicatrices cependant bien moins nombreuses que celles de son frère. Il y avait tout d'abord quelques fines cicatrices qui barraient son dos, trace des rares coups de ceintures que lui avait infligé son oncle, puis une marque de morsure à son mollet laissé par l'un des chiens de la tante Marge, la sœur de Vernon. Cependant sa cicatrice la plus voyante étaient aussi celle qu'il haïssait le plus, celle en forme d'éclair qui barrait son front et qui faisait se retourner les foules sur son passage. De plus, ses cheveux indomptables n'arrangeaient pas les choses puisqu'il lui était impossible de la cacher avec, bien que son frère essaye de le rassurer en lui disant que ses cheveux en bataille lui donnaient un air adorable. Lorsqu'il disait cela, Altaïr se tournait vers lui et le regardait le plus méchamment possible en utilisant son regard vert Avada.
Lorsque Remus rentra de son travail le lendemain matin, il retrouva les deux garçons dans cette position sur le canapé prêt du feu, endormi à poing fermé. Ou du moins Altaïr était endormi puisque Harry fixait sombrement les flammes rougeoyantes qui dansaient devant lui. Ce fut seulement lorsque Lupin déposa le petit déjeuner sur la table basse en face de lui que le garçon semblait sortir de ses pensées.
« Ne t'en fais pas, je veillerai bien sur lui en ton absence. Et puis j'ai un cadeau pour vous deux. »
Au mot cadeau, Altaïr se dressa comme un sur le canapé et regarda frénétiquement autour de lui afin de découvrir où se cachait le paquet, provoquant ainsi le rire roque de Remus et celui qui avait gardé des tonalités un peu dérangées de Harry. Si au début se rire avait mis mal à l'aise son parrain, il n'en était aujourd'hui plus rien.
Une fois le plus jeune calmé et bien réveillé, Remus leur tandis à chacun une boîte en velours. Lorsqu'ils l'ouvrirent, ils découvrirent avec surprise qu'il s'agissait de deux miroirs. Curieux et relevèrent leur regard sur Remus en parfait synchronisation.
« Il s'agit de miroir à Double Sens, James et Sirius les utilisaient lorsqu'ils avaient des retenues dans des endroits différents. Si l'un de vous appel l'autre, une connexion se fera et vous pourrez vous voir à travers la glace. »
Comme à chaque fois qu'il se remémorait de sa vie d'avant avec ses amis, le regard de Remus se perdit quelques instants dans le vague, jusqu'à ce que les deux enfants ne lui sautent dans les bras. Si cela était fréquent pour Altaïr, ce n'était pas le cas pour Harry ce qui témoignait à quel point le présent le touchait. Bien sûr, Remus avait parlé aux enfants de qui étaient Sirius Black en même temps qu'il avait dû expliquer à Altaïr qu'il en était l'héritier. Bien qu'il ne parlât jamais de cela à Altaïr, il avait tout de même abordé avec Harry ses doutes quant à la culpabilité de son ami, ne pouvant croire qu'un homme dont l'Animagus était un chien puisse les trahir. Harry lui avait alors promis de faire rouvrir le procès lorsqu'il aurait quinze ans et récupérerai le titre vaquant de Lord Potter.
Le reste de la matinée se passa dans la précipitation, Harry cherchant à droite et à gauche les dernières affaires qui lui manquait pour partir. Heureusement pour eux, ils s'étaient levés suffisamment tôt et parvinrent même à arriver une demi-heure en avance sur le quai du Poudlard Express. La petite famille resta ainsi sur le quai jusqu'au départ du train, Remus donnant ses derniers conseils ainsi que la cape d'invisibilité de son père à Harry tandis qu'Altaïr se contentait de se blottir contre le torse de son grand-frère en attendant le grand départ.
X X X X X X. X
fin de cette histoire
xxxxxxxxxxxxx
