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Soif (OS)

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Je n'avais jamais ressenti ça. Une soif exquise, brûlante, qui ne demande qu'à être assouvie. Elle vous tiraille, vous fait mal, et prend le contrôle de votre esprit. L'instinct de survie. Prendre une vie pour la vôtre. Votre immortalité payée au prix du sang.

Moi qui avais tant voulu être une vampire, je découvrais mes nouvelles capacités. Et elles étaient extraordinaires. Je courais comme une flèche tout en pouvant voir des détails minuscules d'objet ou de plantes tout autour de moi. Rien n'échappait à mon regard. Pas même un grain de terre.

Mon insécurité et mon don d'être maladroite s'était envolés. Je n'avais plus de limites. Plus aucune. Dans la mort de mon humanité j'avais entamé ma renaissance. Une renaissance en une créature qui ne craignait pas grand-chose d'autre que d'être découverte par un ou une mortelle. Pauvres petits mortels à la durée de vie limitée. Et au sang à l'odeur enivrante.

Le sang du puma que je tenais encore fermement entre mes bras, ne me satisfaisait pas complètement. Ma soif désirait autre chose. Mon corps voulait autre chose.

Les sens en alerte c'est alors que je le sentis. Du sang. D'être humain. Un mortel c'était aventuré par ici. Je pouvais sentir son parfum. Enivrant.

-Stupide humain, pensais-je.

Il escaladait la falaise. Mais il se rata et une partie de sa jambe laissée nue s'écorcha. Le sang jaillit alors, colorant sa peau brunie par le soleil de rouge. Tout comme la pierre grise.

L'odeur était enivrante. Brûlante. Suffocante. Exquise. J'aurais pu me jeter dans les flammes de l'enfer juste pour la respirer. Une odeur insupportable. Impitoyable. Et merveilleuse.

Il me la fallait. Je devais la goûter. Peu importe les conséquences. Je ne pensais plus qu'à ça. Edward n'existait plus. Jacob non plus. Les Collen, et même ma propre fille Renesmée ne m'importait plus.

Je voulais ce sang. Et rien d'autre. Rien. D'autre.

Je me jetais en avant, abandonnant là le cadavre du puma et Edward qui mit quelques secondes à réagir. Mais j'étais déjà loin, mon statut de nouveau-né me conférait une rapidité et une force que mon mari ne possédait plus depuis longtemps.

Je jubilais. C'était presque trop facile. Et personne ne pouvait m'en empêcher.

Une fois à la falaise je ne stoppais pas ma course, passant simplement d'une position de coureuse à une position de grimpeuse. En un claquement de doigt. Sans même avoir à y réfléchir. Jamais je ne me lasserais de cette sensation.

Une renaissance. C'était bel et bien ce que j'étais en train de vivre.

La pierre défilait sous mes doigts, m'entrainant toujours plus haut. Bientôt je ne fus plus qu'à quelques mètres.

Je pouvais entendre Edward derrière moi. Mais il ne me rattraperait pas. J'étais bien trop rapide.

Enfin j'arrivais à la hauteur du mortel. Il était tellement concentré qu'il ne jetait pas de regard en arrière. Tant mieux pour moi.

Je me jetais sur lui et je plantais mes dents dans les chairs de son coup. De surprise ses deux mains lâchèrent leurs prises, et ses pieds quittèrent les minuscules rebords sur lesquels ils tenaient pour pendre dans le vide. De mon corps je le plaquais contre la paroi de sorte qu'il reste immobile.

Le goût exquis de son sang remplit ma bouche et mon corps d'une sensation agréable, presque euphorique. Je pouvais sentir son sang pulser dans ses veines, son cœur qui battait à tout rompre dans sa poitrine, et la peur qui enserrait ses entrailles.

Je sus qu'il faudrait que j'en goûte d'autres. Bien d'autres. Pauvres petits mortels. Insignifiants.

Quand j'eus fini je relâchais son corps inerte qui alla s'écraser dans un bruit sourd en bas de la falaise.

J'aperçu le regard accablé d'Edward. Il était plus déçu de lui-même qu'en colère contre moi. Toujours à porter mille fardeaux. Edward. Mon Edward. Ne voyait-il pas que j'étais enfin pleinement moi ? Sans peurs aucunes ? J'étais presque déçue de sa réaction. Pourquoi toujours s'accabler ? Pourquoi s'infliger toujours mille tourments ?

Je ne respirais plus, j'étais figée dans le temps, éternelle Bella de 18 ans, mais malgré cela je n'avais jamais été aussi vivante. Aussi moi.

J'étais née pour être vampire.

Je regardais l'étendue d'arbre qui s'étendait à perte de vue sous mon regard. Le monde était devant moi. Pour l'éternité. J'avais tant à voir, tant à faire, tant à vivre. Je ne pouvais pas laisser passer cette chance.

Je m'élançais alors dans cette étendue verte où je disparue. Sans un regard en arrière.

L'éternité devant moi.

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FIN

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Je ne suis pas une immense fan de Twilight, et je n'ai pas lu tous les livres (j'ai juste vu les films), mais j'avais cette idée d'OS depuis un moment, et je me suis dit que ce serait intéressent de voir ce qu'il aurait pu se passer si Bella avait cédée lors de sa première chasse avec Edward. Si l'appel du sang avait été plus fort que tout le reste.

J'espère que ça vous a plu.

Little-road