Ragnarök

Chapitre 1 :

Harjl, 1109 ans, est mort lors de l'invasion de l'Angleterre par le Danemark. Puissant berserker, il est décédé lors d'une invasion perpétuée par des traitres, serviteur de Sven, alors qu'Harjl est un fidèle de Knut.

Il se réveilla dans sa chambre, composée de piliers corinthiens dorés, d'un atrium d'une perpétuelle nuit noir avec une lune bleue, des torches qui brulaient d'un feu blanc, un lit de deux places, avec des couvertures en lin et des contours en or eux aussi. Posées à côté de son lit, ses haches à double tranchant brillait dans le clair de lune. Il se saisit de ses haches, encore un peu ensommeillé, puis s'habilla. Sa tenue était composée de plusieurs éléments. Des gants de cuir noir, cloués de pics argentés, des bottes de fourrures, une braie noire sombre. Son armure était peu rutilante, les seules fois où son armure brillait était quand elle se reflétait dans la lune bleue. Son casque, typique de l'époque de la guerre du Péloponnèse, dans le style spartiate, était aussi en argent, même s'il on pouvait apercevoir quelque morceaux de fer noir. Il se tourna une dernière fois vers sa chambre, sachant qu'il ne la reverrait plus jamais. Les cornes du Ragnarök ont sonné, annonçant la fin des hommes, des neufs royaumes.

Les plaines du Valhalla s'étendaient sur des milliers de kilomètres, le pont où devaient s'amarrer le bateau des Morts. Harjl vint se poser et contemplat mélancoliquement une dernière fois les bâtiments dorés d'Asgard, qui vont être dévorés dans les flammes de Muspelheim « Harjl ! Bah je te cherchais » s'écria Xiaphos. Xiaphos était un jeune garçon d'une quinzaine d'années d'apparence, mais bien plus vieux que Harjl. Lorsqu'il était arrivé au Valhalla, Harjl avait tout de suite remarqué cet être chétif qui ne semblait pas à sa place au milieux des pillards, meurtriers et psycopathes peuplant le Valhalla.

« Les drengr seront bientôt là. Je venais te dire adieu. »

Des larmes ruisselèrent sur le visage de Xiaphos.

« Il n'est pas prêt au Ragnarök ce gosse »pensa Harjl. Même lui, le terrifiant berserker massacreur du Nord, avait peur. Ceux qui n'ont pas peur sont de imbéciles.

Mais déjà, au loin, la silhouette du Navire d'Ongles, le Naglfar, se dessine, amenant avec lui la mort et la destruction dans les Neufs Mondes.

Harjl vint se plaçer sur le Pont « Qu'est-ce que tu fais Harjl ? Tu es fou ?! » cria Xiphaos.

-C'est ma destinée, les Nornes me l'ont révélé. Je dois attendre l'ennemi sur ce pont, jusqu'à ce que le Jormungand vienne.

- Je refuse cette destinée ! Viens avec moi !

- Dégage. »

En prononçant ces mots, il avait tiré sa hache.

Xiphaos pleurait des larmes presque de cristal tant elle brillaient, puis leva la tête, où une ombre était passée et où son regard avait une lueur de haine.

« Adieu Harjl

-Adieu gamin »

Fin du chapitre 1

Chapitre 2

Lorsque le Naglfar accosta, des milers de draugar fous et déchainés s'échappèrent de l'étreinte presque maternelle du navire. Harjl se prépara calmement, prenant ses haches et attendant patiemment l'ennemi. Puis, le premier draugr arriva, et dès lors, ce fut une boucherie. Les gueules immondes et puantes des draugar se présentaient au masque de noir de Harjl, pour être découpées, leurs cous se transformant en geyser de sang noir, éclaboussant aussi bien leurs alliés que Harjl. Il restai au même endroit que là où ils les avait attendu, démembrant tous ceux qui osaient s'approcher, pour faire gagner du temps à ses camarades pour qu'ils puissent se préparer à la dernière bataille de leur vie. Sur le pont transformé en lac de sang et de décomposition de la chair des draugar, Harjl nettoyait ses armes, se préparant à la prochaine vague d'ennemi. Ils allaient passer, mais Harjl pouvait influencer leur nombre.

Il ne se doutait de rien quand tout à coup…

Boum

Boum

Boum

Boum

Le sol se mit à trembler en même temps que les battements de cœur d'une créature immense approchait « Surtur ? Déjà ? » pensa le berserker.

C'est à ce moment-là que le pont disparu sous les pieds de Harjl, pour laisser place à la bouche immense du Serpent-Monde, du Jörmungand.

Des miliers de dents empoisonnées firent une prison autour de Harjl tandis qu'il glissait dans la gorge du serpent, tentant désespérément de s'accrocher aux parois gluantes avec ses haches. Mais il n'arrivait pas à entammer la peau du Jörmungand, et il tomba.

Le Jörmungand venait d'avaler Harjl.

Chapitre 3

Dans le ventre du Jörmungand

Lorsqu'il crut être tombé sur le ventre de la bête, Harjl sentit le sol bouger. Le serpent était de nouveau en train de ramper. Le berserker ne savait où son prédateur était, mais il comprit rapidement lorsqu'un torrent d'eau froide comme la glace frappa de plein fouet Harjl pour l'entraîner plus loin. Il utilisa ses dernières forces pour tenter de remonter, en vain, et s'évanouit.

Lorsqu'Harjl se réveilla, il était dans la peau de ses douze ans, et le soleil froid de Norvège venait de le réveiller, l'aveuglant par ses rayons. Sa mère, Jotna, et son père Norvilk étaient là. Mais Harjl ne se sentait pas bien, en fait, il mourrait de froid. Ses parents venaient de le récupérer après qu'Harjl ait failli se noyer. Il avait voulu impressionner ses amis, ce qui l'avait presque conduit à la mort.

Mais il avait survécu, par la seule force de sa volonté, son désir de vivre et de partir en Angleterre, fonder une colonie, piller des chrétiens puis trouver une femme avec qui finir sa vie. Au final, un jarl de Knut l'accusa d'avoir tenté d'assassiner le roi, et Knut, encore jeune et nouveau souverain après la mort de son père Sven, écouta ce lâche et fit exécuter Harjl. Mais pour l'exemple, il pratiqua l'aigle de sang sur son berserker.

Sa colère brûlait, et soudain, il se réveilla. Prit dans le torrent glacé, il continuait son trajet dans le corps du Jörmungand. Mais là, il remarqua une sorte de creux dans le corps de la bête. Harjl y enfonça sa hache, attendant patiemment que l'eau disparaisse. En effet, le torrent n'était pas continu, car le Jörmungand s'était simplement abreuvé.

Lorsque l'eau finit de couler, Harjl se laissa tomber. Mais étrangement, il ne sentait plus le sol bouger sous ses pieds, mais simplement le bruit constant d'une respiration, signe que son dévoreur s'était endormi. Il courut pour remonter au niveau de sa gueule, mais tandis qu'il se déplaçait sur le cou du Jörmungand, ce dernier se réveilla, sûrement dérangé par le fracas des armes, des sorts et des hurlements de douleur de ceux qui périssait.

Pour les einherjar et les draugar, ils voyaient simplement le Serpent-Monde se dresser, alors que pour Harjl, le sol sur lequel il se déplaçait était devenu une falaise, une précipice noir.