DERNIERE MISSION
Dover, Delaware
Elle paraissait heureuse !
Jarod venait de lui confier les clés de sa nouvelle maison. Encore une fois il avait sauvé la veuve et l'orphelin, et mit le coupable en prison.
Il allait jeter son cellulaire, comme à son habitude, lorsque ce dernier se mit à sonner. Normalement il n'aurait pas répondu, mais n'ayant pas laissé d'indices à la dragon lady, il décida de prendre l'appel.
J : Allo ?
Homme : Ah Jarod ! j'ai eu peur de ne pas pouvoir te joindre, j'ai extrêmement besoin de toi. Je sais que tu dois partir, mais là je suis sur un coup énorme !
J : Dis-moi tout !
Hô : Un homme bizarre vient de me téléphone, il veut faire estimer son bien avant de le mettre en vente. C'est une villa de 300 m², avec 650 m² de terrain. D'après ce que j'ai compris c'est une maison du début du siècle, donc très recherché dans la région. Il me faut le meilleur expert et tu es cet homme !
J : Mmhh... Où est-ce ?
Hô : tout près, Blue Cove, tu connais ?
J : (manquant de s'étrangler) euh... oui
Hô : Tu ne verras pas le propriétaire, les clés sont à l'agence là-bas. Tu peux faire ça pour moi ?
J : J'y vais tout de suite !
3160 Burn St, Blue Cove, Delaware
Jarod regardait cette grande bâtisse depuis sa voiture. En prenant l'adresse, il avait eu un mauvais pressentiment, mais maintenant, il savait qu'il était passablement en danger.
Raines ! La maison de l'emphysémateux ! Jamais Jarod ne s'était introduit chez lui. Avec Raines on ne sait jamais ce qui peut se passer.
Après quelques minutes, il sortit de sa voiture.
"A nous deux Raines"
Alors c'était à ça que ressemblais l'intérieur d'un monstre. Tout était sombre : le bois, les peintures... tout était à sa place, comme si personne ne vivait ici depuis des années. Seul signe de goût, quelque toile de maître.
Jarod passait de pièce en pièce, regardant partout. Rien de personnel ne transparaissait, aucune photo, pas de souvenir. Il entra dans la chambre du docteur (si on peut l'appeler comme ça). Celle-ci était dans le même style que les autres pièces. Seule différence, trois photos trônaient sur la commode. La première représentait Raines, sa femme et Annie leur fille ; la seconde représentait M. Parker et Raines. Sur la dernière on pouvait voir un Lyle rayonnant et une Miss Parker qui semblait ne pas avoir envie de poser avec son cannibale de frère.
Les autres pièces à l'étage n'était que des chambres d'amis et des salles de bain. Il redescendit. Il allait partir lorsqu'il passa devant une porte fermée qu'il n'avait pas vu. Lorsqu'il l'ouvrit, il découvrit le bureau de l'emphysémateux. Il décida de fouiller un peu, sait-on jamais peut- être trouverait-il quelques informations cruciales sur son passé.
Mais rien sur lui ne se trouvait à portée de main. C'est là qu'il vit une porte dérobée dans la bibliothè l'ouvrit par curiosité et se trouva nez à nez avec le coffre-fort. Il l'examinait, lorsque l'horloge du salon se mit à sonner 17h. Raines devait être en train de partir du Centre.
Il referma tout et sorti de la villa.
Appartement de Jarod, Dover, Delaware
Allongé sur son lit, il repensait à ce coffre chez Raines. Il fallait qu'il y retourne, et qu'il découvre ce qu'il cachait. Les documents sur son passé devaient se trouver là, sachant qu'ils n'étaient pas au Centre. Peut-être y avait-il également des informations sur le passé de Parker.
Mais y retourner s'avérait compliqué. Il lui fallait une aide interne au Centre. Prévenir Parker était se jeter dans la gueule du loup, quant à Sydney, il ne pourrait pas faire grand-chose. Ne restait que Broots, Il avait accès aux caméras, il pourrait donc surveiller Raines de son bureau. En espérant que Parker ne se rende compte de rien. Broots avait toujours été nerveux en sa présence, ça pourrait le démasquer, mais il n'avait pas le choix. Il l'appela donc.
B : Allo ?
J : Bonjour M. Broots
B : Ja... Jarod ? Qu'est-ce que...
J : Du calme Broots. J'ai un service à vous demander. Mais vous ne devez en parler à personne
B : Non, non, non... Vous voulez ma mort !
J : Broots, c'est extrêmement important
B : Peut-être, mais si miss Parker apprend que je vous ai aidé, elle me tue.
J : Alors débrouillez-vous pour qu'elle ne sache rien. (Soupir de Broots) J'ai besoin que vous surveilliez Raines demain matin ; et que vous préveniez s'il projette de rentrer chez lui.
B : Quoi ? ce n'est pas possible, vous êtes vraiment pareil tous les deux !
J : Je vous demande pardon ?
B : Oui vous et Miss Parker, vous me demandez toujours des trucs impossibles.
J : Mmhh... Vous pouvez le faire ?
B : ...
J : Broots ?
B : Oui je pense. Et comment je vous préviens si...
J : Je vous envois mes coordonnées. Merci
B : De rien
Le Centre, Blue Cove, Delaware
MP : Broots ? Vous avez vu un fantôme ?
B : Hein ? Non, enfin... Je ne crois pas
MP : Des nouvelles du p'tit génie ?
B : Qui ça ?
MP : Jarod ! (Claque des doigts plusieurs fois) vous êtes avec moi ?
B : Oui désolé, non, aucune nouvelle. Désolé mais... euh... J'ai des choses à faire.
MP : (en sortant du bureau) J'espère que c'est important !
B : Moi aussi
Bureau de Miss Parker, Le Centre, Blue Cove, Delaware
"Où est-il ?" cette question revenait sans cesse à son esprit, depuis les six dernières années. Mais les six mois qui venaient de s'écouler, ainsi que les quelques jours passés sur Carthis, avait modifié sa façon de penser.
Elle ne voyait plus Jarod de la même manière, encore une fois, il avait été là dans un moment difficile, comme à chaque fois depuis ce terrible jour d'Avril 1970. Il était la seule personne à la comprendre. Elle aussi était une enfant du Centre, elle le savait maintenant.
3160 Burn St, Blue Cove, Delaware
Raines était en réunion a la Tour, Broots le lui avait appris la veille au soir, il avait donc le temps nécessaire pour chercher des documents sur sa filiation.
A peine était-il entré, que Jarod se dirigea vers le bureau de l'emphysémateux. Il ouvrit la porte de la bibliothèque et se trouva, comme la veille, face au coffre-fort. Il s'ouvrait avec un code, le tout était de ne pas se tromper, car d'après ses recherches ce type de coffre ne laissait que très peu d'opportunité d'entrer le mauvais code.
Après quelque minute de réflexion, Jarod décida de tenter la date de naissance de la fille de Raine, mais rien ne se produisit. Il en fut de même avec la date de naissance de Parker et de Lyle. Raines n'étant pas un génie, il n'avait pas dû prendre une combinaison au hasard, il devait s'agir d'une date. Jarod réfléchissait depuis plus de cinq minutes quand il lui vint une idée. Il tapa les chiffres "1", "3", "0", "4", s'arrêta quelques secondes, puis appuya sur "valid". Le coffre s'ouvrit dans un grincement.
Jarod n'en revenait pas de l'esprit pervers du Dr fétide, choisir la date de décès de Catherine Parker.
En plus d'un Walter 9 mm, et de quelques centaines de dollars, il y avait deux dossiers rouges. Il en prit un et l'ouvrit, il était au nom de Sydney et comportait des tests psychologiques, des résultats d'enquête, des analyses d'urine et de sang ainsi que son code génétique. Le second portait son nom, mais ne lui apprenait rien de nouveau. Il reprit celui de Sydney, quand son téléphone sonna.
J : Oui ?
B : C'est Broots. Raines et descendu de la Tour, il quitte le Centre. Il a dit qu'il allait chercher des documents importants chez lui
J : Merci Broots.
Jarod n'attendit pas de savoir s'il y avait autre chose, il fallait qu'il parte et vite. Il ne voulait pas laisser ces dossiers ici, il décida donc de les emporter. Il laissa le reste en plan, sorti de la villa et monta dans sa voiture. Il avait à peine refermé la porte de sa Buffalo que la limousine de Raines tournait au coin de la rue. Il la laissa passer, démarra et parti.
Bureau de Melle Parker, Le Centre, Blue Cove, Delaware
MP : Broots, enfin vous voilà ; ça fait plus de vingt minutes que je vous attends
B : Désolé, une urgence
MP : Vous avez trouvé Jarod ?
B : Hein ? Non !
MP : Broots, qu'est ce qui se passe ? vous avez vu un fantôme ? Ou avez-vous découvert que miss internet pèse 100 kg et se prénomme Robert ? Non ! Mais peut-être allez-vous me dire pourquoi vous surveilliez Raines ?
B : Euh, ça je ne peux pas !
MP : Vous ne pouvez pas ? Broots, si je découvre que vous me cacher quelque chose, je me fais fort de vous clouer la langue sur votre clavier !
Elle savait que Broots lui cachait quelque chose. Le fait de surveiller Raines n'était pas anodin, surtout pour Broots. Qu'est-ce que ce trouillard pouvait bien manigancer. Elle en était là dans sa réflexion quand elle entendit un sacré remue-ménage dans le hall. Elle sortit de son bureau en trombe. Broots en profita pour se sauver.
Parker tomba nez-à-nez avec Sydney qui était hilare.
MP : Qu'est ce qui se passe ?
S : Je ne suis pas sûr. Apparemment Raines s'est fait voler de précieux documents.
MP : Au Centre ?
S : Non chez lui
R : Miss Parker, ramenez Jarod à la maison. Au plus vite !
MP : Vieille rengaine !
R : Je ne plaisante pas. Il s'est introduit chez moi et m'a volé des dossiers importants.
MP : tiens donc ! Ne vous inquiétez pas, ça fait toujours ça la première fois, après on finit par s'y habituer
R : Je ne veux pas avoir le temps de m'y habituer. Me suis-je bien fait comprendre ?
MP : Oui !
Il partit aussi vite que sa bouteille lui permettait.
MP : Allez Chercher Broots, réunion dans 10 minutes dans mon bureau
S : Bien
Elle retourna dans son bureau.
Jarod ! C'était donc ça que Broots cachait. Elle n'en revenait pas. Ce crétin savait où Jarod se trouvait et ne lui avait rien dit. Cela l'avait mis hors d'elle.
Sydney et Broots choisirent ce moment pour faire leur apparition.
MP : Vous ne frappez jamais ? Broots ! Qu'aviez-vous en tête sombre crétin ? Vous saviez exactement où se trouvait Jarod, et au moment précis où il s'y trouvait, et vous ne m'avez rien dit ?
B : Il m'a demandé de ne rien vous dire !
MP : Il vous aurait demandé de vous jeter dans un puits vous l'auriez fait ?
(sonnerie de Téléphone) Quoi ?... Toi... Tu sais que tu as mis Raines dans une colère noire ?... Pardon ? Tu te moques de moi ?... ... ... ... Non. ... ... Tu ne me laisse pas le choix ? Depuis quand... Jarod ? Jarod ? Ce n'est pas vrai (elle raccroche).
B : Que se passe-t-il ?
MP : Rien qui vous regarde Broots ! Sydney et vous, allez vous mettre au travail. Vous me trouvez Wonder boy et rapidement. Si vous trouvez quelque chose je veux être la seule avertie
B : Bien
MP : Je vous préviens Broots, une seule autre erreur de votre part et c'est moi qui présiderais la commission T... (Regard apeuré de Broots) ... Vous êtes encore là ?
Elle s'assit dans son fauteuil et se mit à réfléchir. Jarod lui avait demandé de le retrouver au Starbucks de Dover sur North Dupont Highway. Elle n'était pas sûre d'y aller. Elle n'avait pas revue Jarod depuis Carthis, et elle ne l'avait pas eu plus souvent au tél. il s'était fait quasiment invisible. Elle se doutait bien que cela devait avoir un rapport avec le baiser qu'ils avaient faillis échanger sur l'île. Cet instant lui avait laissé un goût amer.
"Que faire ?" Cette question ne cessait de revenir à son esprit. Il prenait un risque en lui demandant de la voir, c'est donc que ce qu'il avait à dire était très important, sinon il se serait introduit chez elle.
Elle ferma les yeux. Sa migraine revenait. Elle entendit des chuchotements. Elle rouvrit les yeux, et voyant qu'il n'y avait personne dans son bureau, elle comprit que c'était son sixième sens. Elle referma les yeux, et se concentra sur les voix. Elle l'entendit. C'était la voix de sa mère, elle lui disait : "L'élu, Carthis, Fait lui confiance, les rouleaux, retourne a Carthis". Ce qu'elle venait d'entendre la fit sursauter. Maintenant elle savait ce qu'elle devait faire. Elle prit son sac, ses clés, et se dirigea vers le parking du Centre.
Starbucks, North Dupont Highway, Dover, Delaware
Il attendait depuis quinze minutes, quand elle fit son entrée. Elle le vit tout de suite, il lui souriait. Son cœur se mit à battre de plus en plus vite, sans qu'elle ne puisse l'en empêcher. Elle s'avança, et s'assit en face de lui.
J : Tu as l'air fatiguée, tu dors mal ?
MP : Jarod, je ne suis pas là pour t'entendre me dire des banalités. Qu'avais-tu à me dire ?
J : Tu ne changeras jamais ! Bref, j'ai trouvé des choses intéressantes chez Raines : deux dossiers rouges et…
MP : Dossiers rouges ?
J : Tu me laisses finir ? donc deux dossiers rouges et une enveloppe
MP : Que contiennent les dossiers ?
J : Le nom de mon père !
MP : Tu m'as fait…
J : C'est Sydney !
MP : Qu'est-ce que tu viens de dire ?
J : Sydney est mon père !
MP : Tu m'expliques ça ?
J : (Sort une feuille). Je te présente L'ADN de Sydney. Tu vois ce qui est entouré ? c'est une anomalie génétique héréditaire, (sort une autre feuille) ça c'est mon ADN
MP : Tu as la même anomalie
J : Et oui. Cette anomalie est héréditaire comme je te l'ai dit et très rare. J'ai également comparé le reste et notre filiation est prouvé.
MP : Je n'arrive pas à y croire ! Pourquoi Sydney n'a-t-il rien dit ? et pourquoi a-t-il laissé le Centre t'exploiter ainsi ?
J : Bonne question. Tu ne veux pas savoir ce qu'il y a dans l'enveloppe ?
MP : Si tu en parles, c'est forcément important.
J : (sortant une photo) C'est ton… « père » qui nous a réuni à Carthis
MP : Ce n'est pas possible ! Il devait se douter que l'on s'entraiderait.
J : Il n'imaginait pas qu'on se rapprocherait autant
MP : Jarod ne revient pas là-dessus
J : Je dis juste que tu n'as plus autant envie de me ramener au Centre !
MP : Très bien maintenant c'est à moi de parler. Ma mère m'a parlé tout a l'heure
J : Que t'a-t-elle dit ?
MP : Elle a parlé de l'Elu, des rouleaux et elle m'a dit de retourner à Carthis (sonnerie de téléphone) Quoi… Oui… Non… Bien. J'arrive
J : Que se passe-t-il ?
MP : Je dois y aller Raines veut me voir. Il faut qu'on reparle de tout ça !
J : Je te recontacterais
Elle se leva et partit sans un regard. Elle avait omis de parler du conseil de sa mère, du fait de lui faire confiance. Elle devait garder ses distances
Bureau de Raines, Le Centre, Blue Cove, Delaware
L : Bonjour sœurette
MP : Lyle, ne m'appelle pas ainsi !
R : Mes enfants ! J'ai une annonce à vous faire. Je mets une condition à la capture de Jarod
MP : Ce n'est pas vrai !
L : La victoire n'en sera que plus belle
R : Vous avez un mois à compter d'aujourd'hui pour me le ramener.
MP : Quoi ?
L : Pourquoi un mois ?
R : Le Trium Virat m'a proposé le siège d'Adama au conseil, et j'ai accepté. Je pars dans un mois !
L : Félicitation papa !
MP : Ce n'est pas vrai ! Tu parles d'une journée !
R : (s'adressant à Parker) Je ne te demande pas d'être heureuse pour moi, mais j'espère que ce délai va te mettre du cœur à la tâche !
MP : (sourire narquois) Bien évidemment !
R : Laissez-moi maintenant j'ai des choses à régler
Lyle et Parker sortirent du bureau et se firent front. Lyle souriant franchement et la Dragon lady semblant soucieuse.
L : Le premier qui trouve Jarod gagne. Bonne chance sœurette !
A l'entente de cette phrase, Miss Parker réalisa ce qui venait de se passer. Elle était en train d'y réfléchir, lorsque Sydney et Broots firent leur apparition
B : Vous êtes là Miss Parker ?
MP : Si c'est pour parler pour ne rien dire, taisez-vous !
S : Vous allez bien ?
MP : Suivez-moi
Ils se dirigèrent vers les jardins du Centre. Seul endroit où il n'y avait pas d'oreilles indiscrètes
MP : Raines part dans un mois
B : C'est une bonne…
MP : Non, ça n'est pas une bonne nouvelle. Il part au Trium Virat
B : Ça c'est très mauvais
MP : il me demande, ainsi qu'à Lyle, de trouver Jarod et de le ramener avant son départ. Ça ne me plait pas
S : Souhaitez-vous vraiment le retour de Jarod ?
MP : Et vous docteur Freud ?
S : Non, mais ce n'est pas moi qui décide.
B : Moi aussi je …
MP : On ne vous a pas sonné ! Il faut que je prévienne Jarod. Vous avez trouvé quelque chose ?
B : Oui il a aidé une femme à Dover, son mari était mort à cause d'un…
MP : Saint Jarod priez pour nous ! Vous avez un numéro ?
B : Oui, il est dans mon bureau
Ils se dirigèrent vers le hall du Centre. Ils étaient à mi-chemin lorsque le téléphone de Parker se mit à sonner.
MP : Quoi ?
J : C'est moi
MP : J'allais t'appeler
J : Comment ?
MP : Broots…
J : Je vois…
MP : 20h même endroit
J : J'y serais. A tout à l'heure !
Elle raccrocha. Sydney et Broots la regardait avec un air interrogateur.
S : Même endroit ?
MP : J'ai vu Jarod avant de venir voir Raines
S : De quoi avez-vous parlé ?
MP : Rien qui vous regarde !
Elle partit seule vers son bureau. Il fallait qu'elle réfléchisse. Arrivée dans son bureau, elle se servit un verre de scotch pur malt, et alluma une cigarette. Qu'était-elle en train de faire ? Elle allait voir Jarod pour le prévenir que Lyle était lancé sur sa piste comme un chien enragé. Elle allait faire tout le contraire de ce qu'on lui demandait. Mais le plus étrange c'est qu'elle se sentait en accord avec ce qu'elle s'apprêtait à faire. Elle ferma les yeux et s'endormit. Lorsqu'elle se réveilla, il était 19h15. Il était temps de partir.
Starbucks, John Hunn Brown, Dover, Delaware
Elle était arrivée avant lui, et commanda deux cafés. Elle se faisait peur, elle avait hâte de le voir ! Aider Jarod était une chose avoir envie de le voir en était une autre !
Il venait d'entrer et lorsqu'elle le vit elle ne put s'empêcher de sourire. Il l'avait vu et vint s'asseoir en face d'elle.
J : Bonsoir Parker
MP : Bonsoir Jarod
J : Deux fois dans la même journée, je commence à me poser des questions !
MP : Ne t'en pose pas trop. Je suis là pour te mettre en garde.
J : Me mettre en garde ?
MP : Oui. Raines nous a appris qu'il partait pour le Triumvirat dans un mois, il te veut au Centre avant son départ.
J : Pourquoi n'ai-je pas déjà les menottes aux poings ?
MP : Je ne suis plus sûre de vouloir te ramener, mais Lyle n'a pas changé d'avis, et ta capture fera bien sur son CV. Il veut la place de Raines. Il est prêt à tout.
J : Je vois. Alors que fait-on ?
MP : Toi je ne sais pas, moi je vais faire semblant de te chercher
J : Pars avec moi !
MP : Je te demande pardon ?
J : J'ai eu le temps de réfléchir. C'est pour ça que je t'ai appelé. Ta mère t'as dit d'aller sur Carthis. Allons-y tous les deux. Finissons ce que nos mères ont commencé.
MP : Et tu m'imagines demander à Raines deux semaines de vacances pour te suivre et découvrir ce pour quoi il a tué ma mère ?
J : Mmhh… Non ! Mais j'ai peut-être une idée. Il nous faudra le concours de Broots.
MP : D'accord, tu m'explique ?
J : Je vais laisser des indices ici, que je vais transmettre à Lyle par un moyen détourné, moi je déguerpi à Washington. De là je lance une perche à Broots, uniquement détectable par lui, tu décides d'y aller seule, et de là tu me rejoins. Et tu ne donnes plus de nouvelles.
MP : Ils sauront que je suis avec toi !
J : Et je serais là pour te protéger
MP : Je ne sais pas Jarod. Et si d'ici là Lyle te trouve ?
J : N'étais-je pas invisible ces six derniers mois ?
MP : Tu marques un point !
J : Je dois y aller. Tu me suis ?
MP : Je dois y réfléchir. Fais ce que tu as dit. Tu verras si je te rejoins. Bonne soirée
J : Bonne soirée
Jarod partit. Il n'avait pas touché à son café. Elle finit le sien et avala celui de Jarod d'une traite. Après avoir payé l'addition, elle rentra chez elle. Son répondeur clignotait. Elle le mit en marche, c'était Broots qui la prévenait que Lyle avait trouvé la trace de Jarod. Elle effaça le message, et composa le numéro de Jarod. Il décrocha tout de suite. Il était essoufflé.
J : Allo ?
MP : Tu as vu Lyle ?
J : Je viens de lui échapper
MP : Broots avait appelé chez moi pour me le dire
J : Merci de t'inquiéter pour moi. Je te recontacterais. A plus
MP : Ok a plus.
Pourquoi faisait-elle ça ? elle avait vu Jarod deux fois aujourd'hui, et n'avait même pas pensé à lui passer les menottes. Elle n'avait pas imaginé sortir son Smith& Wesson.
Appartement de Jarod, Washington, Virginie Occ.
Il avait eu chaud encore une fois. Il était à Washington depuis une demi-heure et la pression venait tout juste de retomber.
Lyle avait tellement été près de le rattraper, qu'il avait presque pu sentir le froid du canon de son arme sur sa nuque. Il avait été plus rapide que ce qu'il pensait.
Le plus étonnant n'était pas là. Il avait vu Parker sans qu'elle le menace, ou qu'elle ne sorte son arme. Elle l'avait même appelé pour le prévenir de l'arrivée de Lyle. Trop tard certes, mais elle l'avait tout de même fait.
Il ne savait plus trop quoi penser de sa relation avec Parker.
Hôtel Palomar, 2121 PSt NW, Washington, Virginie Occ.
Parker venait de se réveiller. Elle l'avait finalement pris ce tournant décisif. Elle avait hésité jusque devant la porte d'embarquement.
Elle était arrivée tard la nuit dernière et avait préférée se reposer avant d'appeler Jarod. A l'aéroport elle avait acheté un téléphone avec une carte prépayée.
Comme Jarod lui avait dit de faire, Broots avait créé des fausses preuves de la présence de Jarod à Washington. Elle espérait seulement avoir le temps de partir avant l'arrivée des gorilles du Centre.
Il était 9h30, elle venait de sortir de la douche, qui avait fini de la réveiller. Elle prit son téléphone, et composa le numéro de Jarod.
J : Oui ?
MP : C'est moi. Je suis à Washington. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
J : Nous partons demain à 13h40 pour Edimbourg
MP : Tu comptais me le dire quand ?
J : Maintenant ! Dans deux jours nous serons sur Carthis…
MP : …
J : Je suis content que tu sois là !
MP : (regard noir) Tu ne le seras pas longtemps.
J : Parker, Tu es descendue dans quel hôtel ?
MP : En quoi ça te regarde ?
J : Pour brouiller les pistes j'ai dit que nous étions un couple marié depuis peu. Il serait donc mieux que nous arrivions ensemble.
MP : Tu as de la chance que le téléphone nous sépare Jarod
J : Où es-tu ?
MP : Palomar Hotel.
J : Je vois. Je te rejoins au resto de l'hôtel à midi. A tout à l'heure Parker
MP : Quoi ?... Jarod… Jarod…
Il avait raccroché. Encore une fois il l'avait mise au pied du mur. Et en plus de ça il avait été raconté qu'ils étaient en couple. Elle était censée être très énervée par cette nouvelle mais ça n'était pas le cas, en tout cas, pas autant qu'elle l'aurait cru. Cela la déstabilisait. Elle décida d'appeler Sydney.
S : Ici Sydney.
MP : Bonjour Syd.
S : Melle Parker ? Comment allez-vous ? Lyle est furieux, ces derniers jours n'ont pas été fameux pour lui !
MP : Comme d'habitude !
S : Où allez-vous maintenant ?
MP : Je ne vous le dirais pas, on ne sait jamais !
S : Avec Jarod ?
MP : (soupir) Oui !
S : (souriant) Parker, Lyle sait où vous êtes ! il n'attend que l'ordre de Raines pour partir, faites attention !
MP : Merci Sydney. Soyez prudent vous aussi !
S : Au revoir !
Appartement de Jarod, Washington, Virginie Occ.
Il préparait tranquillement ses affaires, tout en pensant à sa conversation avec la Dragon Lady. Elle n'avait pas eu l'air contente de son initiative de les transformer en couple, mais après mûres réflexion, c'était l'hypothèse la plus sûre. Heureusement il ne lui avait pas encore dit pour la suite nuptiale à Edimbourg.
Il savait que cette comédie n'allait pas lui faciliter la tâche, mais avait-il le choix ? il regarda sa montre, 11h30 ! il était temps de partir. Il descendit et héla un taxi qui le mena à l'hôtel de Parker.
Lorsqu'il arriva il vit Parker au premier coup d'œil, elle était assise au bar, et semblait aux prises avec un home qui ne devait pas savoir à quel point il était dangereux d'énerver la belle brune. Il décida d'intervenir.
J : (s'avançant vers Parker) Chérie ! Désolé d'avoir mis tant de temps. (L'embrasse sur la tempe, regard noir de Parker) Il y a un problème ?
H : Je disais à votre amie qu'elle était tout à fait charmante.
J : Elle l'est plus encore, son arme à la main !
H : (partant) Je vois…
MP : Chérie ? Qu'est ce qui t'as pris ?
J : Ne me remercie pas surtout !
MP : Je n'avais pas besoin de ton aide… Ne m'appelle plus jamais comme ça !
J : Je te rappelle qu'on est un jeune couple partant en lune de miel
MP : Ce n'est pas vrai !
J : Des nouvelles de ton « père » ?
MP : (regard noir) Non, Lyle n'attend que l'ordre de Raines pour débarquer. Syd m'a dit qu'il ne soupçonnait rien
J : Très bien !
Ils se dirigèrent vers leur table, et passèrent commande. Ce fut Parker qui rompit le silence
MP : Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi mes voix veulent que je me rende à Carthis.
J : Je ne sais pas non plus. Je suppose qu'on le découvrira sur place… En parlant de ça, il y a quelque chose dont il faut que je te parler
MP : Pourquoi ai-je l'impression que ça ne va pas me plaire !
J : Mmhh… (sourire) La compagnie aérienne nous a réservé un hôtel à Edimbourg…
MP : Et ?
J : Ils ont réservé la suite nuptiale…
MP : Quoi ? Tu le sais depuis quand ?
J : Depuis avant-hier. Je ne te l'ai pas dit de peur que tu ne viennes pas
MP : Tu as eu raison !
Ils terminèrent le repas en silence. Jarod pensant qu'il avait de la chance qu'elle soit encore là, et non dans un avion en direction du Centre Parker se demandant ce qu'elle avait fait pour mériter ça.
Après s'être calmée avec un café et une cigarette, elle proposa à Jarod d'aller faire un tour, ce qui ne surprit notre caméléon qu'à moitié. L'inactivité était le pire ennemi de la jeune femme.
Sur le chemin, Parker posa une question qui cette fois surprit Jarod.
MP : Comment doit-on se comporter ?
J : Comment ça ?
MP : (soupir) On est censé être un jeune couple. Concrètement ça veut dire quoi ?
J : Tu ne t'es jamais promenée avec tes petits amis ?
MP : Avec le Centre qui me surveille ? Ça ne me serait même pas venu à l'esprit
J : Et pendant tes études ?
MP : Disons qu'à cette époque, les promenades ne faisaient pas parties de mes occupations avec un jeune homme.
J : Je vois. Bien… (prend la main de Parker) Commençons par ça.
MP : Si le Centre voyait ça il te tuerait
J : Non je suis trop précieux.
MP : Ça n'était pas le cas de tout le monde
J : Thomas était quelqu'un de bien il savait qui tu étais !
MP : Qui je suis !
J : Je ne me suis pas trompé. Tu as changé, sinon j'aurais les menottes aux poignets et ton Smith & Wesson sur la tempe
MP : Tu as raison, j'ai trahi le Centre et mon … « père »
J : Mais ta mère serait fière de toi.
MP : Merci Jarod
J : Pourquoi ?
MP : Pour avoir toujours été là dans les moments difficiles. Comment faisais-tu pour toujours être au courant de tout ?
J : J'ai toujours gardé un œil sur toi ! Je ne voulais pas qu'il t'arrive malheur…
MP : … Si on rentrait ? Je suis fatiguée
J : (regard triste) D'accord
Il appela un taxi. Il n'avait pas pu finir sa phrase, elle l'en avait empêché.
A peine arrivés à l'hôtel, Jarod partit prendre une douche. Pendant ce temps, Miss Parker prit un magazine. Mais la fatigue eut vite raison d'elle, et elle s'endormit
Lorsque Jarod revint dans la chambre, elle dormait paisiblement. Il se dit qu'il devrait en faire autant. Le fauteuil ne semblant pas très accueillant, il allât s'allonger à côté de Parker, au risque de se retrouver avec son arme contre son crâne à son réveil.
Une fois allongé, il laissa ses pensées vagabonder, et s'installa confortablement, les bras sous sa tête. Il était dans cette position depuis une dizaine de minute quand Parker se retourna et se blottit contre lui. Ne s'attendant pas à ça, il ne savait pas trop comment réagir. Il la regarda, et chose surprenante, il vit qu'elle souriait. Il décida alors de passer son bras autour des épaules de la jeune femme. Elle dut le sentir car elle se serra plus encore contre le caméléon, posa son bras sur son torse nu, et le caressa dans son sommeil. Il s'endormit ainsi installé, en souriant.
Il était 20h lorsqu'ils se réveillèrent. Parker, lorsqu'elle comprit dans quelle position elle avait dormi, se dégageât promptement. Jarod qui sommeillait encore ne comprit pas tout de suite ce qui lui arrivait.
MP : Tu faisais quoi la ?
J : De quoi tu parles ?
MP : De la position dans laquelle je me trouvais !
J : Et bien ?
MP : J'étais dans tes bras !
J : Ah ça… (regard charmeur) Je n'y suis pour rien…
MP : Je te demande pardon ?
J : En sortant de ma douche tu dormais. J'étais fatigué alors je me suis allongé à côté de toi, tu me tournais le dos…
MP : …et ?
J : Et tu t'es retournée et tu t'es blottie contre moi
MP : Tu aurais pu me pousser
J : Tu semblais si bien que je n'ai pas osé. Ce n'est qu'à ce moment que je t'ai pris dans mes bras.
MP : Je n'y crois pas !
J : Tu ne vas pas faire une crise ? il n'y a pas mort d'homme !
MP : (regard interloqué) Je vais prendre une douche
Elle entra dans la salle de bain et claqua la porte.
Jarod ne comprenait pas ce se passait dans la tête de Parker. Il savait qu'elle n'était pas prête pour la moitié des choses qu'il envisageait, mais de là à s'énerver pour avoir passé quelques heures dans ses bras il y avait une marge.
L'eau coulant sur elle eut pour effet de la calmer. Elle qui aurait déjà dû enfermer Jarod dans sa cellule du Centre partait avec lui, et pour couronner le tout, dormait dans ses bras. Et le pire c'est que cela ne lui avait pas déplu, bien au contraire. Elle savait qu'être avec Jarod signifiait être protégé de tout et de tous, mais elle ne pouvait imaginer que ce fut possible.
Lorsqu'elle sortit de la douche, elle était totalement apaisée. Elle passa un jean et un pull, puis sortit de la S. de B. Elle trouva Jarod habillé, prêt à partir.
MP : Tu comptes aller où ?
J : Mon estomac et l'horloge me disent que c'est l'heure de diner
MP : (regardant l'heure) 20h45 ! Descendons
J : Je te suis
Ils prirent leur repas au restaurant de l'hôtel, tout en discutant du programme du lendemain. Ils décidèrent de partir de l'hôtel vers 10h30, ce qui leur laisserait largement le temps de manger un sandwich à l'aéroport avant de monter à bord de leur avion.
Remontés dans la chambre Parker prit possession de la salle de bain pour se préparer pour dormir. Jarod se demandait s'il devait dormir sur le fauteuil ou avec Parker. Il en était toujours là dans sa réflexion, lorsque la Dragon Lady sortit seulement vêtue d'une nuisette. Jarod ne put s'empêcher de la déshabiller du regard. Il allait s'asseoir sur le fauteuil lorsque Parker lui dit de venir se coucher près d'elle
J : Tu es sûre ? Tu ne vas pas t'énerver demain matin si tu as dormi dans mes bras ?
MP : Non… Dépêche-toi, sinon demain tu ne pourras pas te lever.
J : Oui maman…
MP : Quoi ?
J : Rien… (se couche) Bonne nuit Parker
MP : Bonne nuit Jarod
2h30 ! Cela faisait plus d'une heure qu'il dormait, contrairement à elle. Elle ne cessait de penser aux derniers évènements, et à ce que lui avait dit sa mère. Elle se tourna, tournant ainsi le dos à Jarod. Il dut le prendre comme une invitation, car il se rapprocha d'elle, et passa son bras autour de sa taille. Ce geste eut le don de tétaniser Parker, qui n'osa plus bouger, jusqu'à ce qu'elle décide que finalement elle n'était pas si mal que ça, et posa son bras sur celui de son compagnon. Machinalement elle se mit à le caresser, et s'endormit.
Lorsque le réveil sonna, ils étaient dans la même position. Jarod, voyant qu'elle n'avait pas bougé, cru qu'elle dormait encore, et voulut s'éloigner avant qu'elle ne se rende compte qu'ils avaient dormis dans les bras l'un de l'autre. Mais il n'en eut pas le temps, car déjà elle s'étirait. Elle se leva et se dirigea vers la salle d'eau sans un regard pour Jarod.
Lorsqu'elle ressortie, elle découvrit le caméléon, simplement vêtu d'un jean noir, allongé lascivement sur le lit devant un plateau de bonne chose. Elle ne put s'empêcher de remarquer les muscles saillants de son acolyte, ce qui lui déclencha un frisson.
J : Parker ?... Parker ?
MP : Mmhh ?
J : Ton café !
MP : Oh merci
J : Tu veux un toast ?
MP : Un toast ? Euh oui… Comment sais-tu que j'aime les toasts mascarpone – fraise ?
J : Carthis ! Tu m'en avais parlé !
MP : C'est vrai… (sonnerie de tél) Quoi ?... Broots les faits… Quand ?... Bien… (elle raccroche) Lyle est envoyé pour nous ramener. Si l'avion n'a pas de retard, on ne devrait pas les voir. (Soupir) Je crois que je suis vraiment en train de le prendre ce tournant décisif cette fois !
J : Tu peux toujours renoncer
MP : Pas maintenant, les réponses que je cherche n'ont jamais été si proches de moi ! J'en ai besoin
J : Je comprends… Je vais me préparer
Aéroport Ronald Reagan, Washington, Virginie Occ.
Ils venaient d'enregistrer leurs bagages et présentaient leurs billets pour l'embarquement, quand des éclats de voix se firent entendre un peu plus loin. Ils virent Lyle se faire arrêter alors qu'il venait de débarquer. Parker légèrement inquiète, se tourna vers son compagnon qui semblait serein. Un sourire vint éclairer le visage de Jarod.
MP : Tu savais ?
J : Non mais après le coup de fil de Broots j'ai pris mes dispositions
Ils montèrent dans l'avion sans que Lyle ne les ait vu.
MP : Comment as-tu fais ?
J : Disons qu'on croit toujours un agent de la NSA.
MP : Je vois… Je peux te poser une question ?
J : Vas-y
MP : Tu n'as pas eu l'air d'avoir peur de te faire voir ? Je veux dire, Lyle aurait pu nous voir, prendre un jet du centre et nous attendre à notre arrivé sur le tarmac de l'aéroport d'Edimbourg.
J : J'ai eu peur
Hôtesse : Madame, Monsieur, Le champagne vous est offert par la compagnie pour votre récent mariage
J : Merci
(Départ de l'hôtesse)
MP : Je ne m'y ferais pas
J : (lui prenant la main) Tout ira bien, ne t'inquiète pas chérie
MP : (regard noir) Tu te crois drôle ?
Elle avait l'air énervé, mais pourtant elle ne retira pas sa main de la sienne. Il en profita pleinement jusqu'à ce qu'il s'endorme.
Cela faisait une bonne heure que Jarod s'était assoupi, quand Parker s'en rendit compte. Elle avait été étonnée par le sang-froid dont il avait fait preuve à l'aéroport. C'est à ce moment qu'elle remarqua qu'elle tenait toujours sa main. Elle s'en détacha doucement pour ne pas réveiller le caméléon. Elle resta à le regarder pendant plusieurs minutes avant qu'il ne se réveille.
J : A quoi tu penses ?
MP : Quoi ? A rien
J : Tu avais les yeux dans le vide, tu devais bien penser à quelque chose
MP : Toi et Freud décidément ! Je me disais que tu avais l'air en paix.
J : (se renfrognant) Je ne le suis pourtant pas.
MP : Pourquoi nous Jarod ? Tout ça n'aurait pas pu tomber sur quelqu'un d'autre ?
J : Si ça avait été le cas, je ne t'aurais jamais ren…
MP : Ne reviens pas là-dessus, tu sais ce qu'il en est.
Elle tourna la tête. Pourquoi ne se sentait-elle plus autant convaincu par ce qu'elle disait ? Elle secoua la tête pour chasser ses idées. Elle avait besoin d'une cigarette et en avait besoin maintenant. Elle en sortit une, et allait l'allumer, lorsque l'hôtesse vint la voir pour lui dire qu'il s'agissait d'un vol non-fumeur. Elle rangea cigarette et briquet rageusement.
MP : Dis-moi p'tit génie, quel est le programme pour ces prochains jours ?
J : Et bien nous allons nous rendre sur Carthis…
MP : … Et ?...
J : Et qui vivra verra…
MP : Je vois. A ton avis qu'est ce qui nous attend ?
J : Je ne sais pas… dors un peu. Tu verras ça fait du bien
Parker tourna la tête vers le hublot, et sombra presque aussitôt dans un profond sommeil.
Hôtel The Balmoral, 1 Princes St, Edimbourg
Jarod et Miss Parker suivaient le groom qui les menaient vers la suite nuptiale. Ici également, le champagne ainsi que le diner leur était offert. Après avoir donné un pourboire au jeune homme, ils visitèrent la suite. Elle était composée d'un petit salon d'une chambre et d'une salle de bain ; le tout dans le plus pur style art déco.
J : Ce n'est pas mal !
MP : Ouai ! au moins on boit gratis (se sert un verre).
J : Certes (se sert un verre de jus d'abricot). A nous !
MP (regard noir) : Il n'y a pas de nous.
J : On est au moins une équipe Parker, ne l'oublie pas. Dois-je te rappeler où et avec qui tu es ? Les risques que cela comporte ?
MP : Inutile (sonnerie de tél) Quoi ? … Oui Broots tout va bien… Au fait Broots… Quoi ? … Ce n'est pas vrai ! … Bon, faites attention à vous… Oui (elle raccroche). Lyle est de retour au Centre, il est très énervé contre toi. Il fait passer tout le monde au détecteur de mensonge.
J : Ça ne m'étonne pas de lui.
(Silence)
MP : Jarod ? Qu'est-ce que tu comptes faire pour Sydney ?
J : Je n'en sais rien… Je n'arrête pas d'y penser. Ça me dépasse qu'il ne m'ait rien dit.
MP : Tu crois qu'il n'est pas au courant ?
J : Difficile de ne pas savoir. Il sait pour l'anomalie génétique.
MP : Peut-être n'a-t-il pas fait le rapprochement. Il n'était pas au courant pour Nicholas.
J : Je rêve… Tu le défends ou quoi ?
MP : Non… Je… Oh et puis merde. (Elle sort de la pièce).
Elle s'enferma dans la salle de bain, et bientôt, il entendit l'eau couler dans la douche. Il ne put s'empêcher de l'imaginer. Il ferma les yeux et dû se concentrer sur autre chose pour que les images de la jeune femme s'évanouissent un tant soit peu.
MP : Jarod ? Jarod ?
J : Mmhh ?
MP : La salle de bain est libre.
J : Merci.
Il se leva et disparu dans la salle de bain.
Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait pris ce tournant. Elle avait fait confiance à sa mère, mais sa tête lui disait que c'était mal et qu'elle devait faire demi-tour. Jarod avait le don de lui mettre les nerfs en pelote, mais en même-temps, il était la seule personne à avoir toujours été là pour elle.
Elle entendit le verrou de la porte, ce qui l'a fit sursauter. Jarod sortit de la salle de bain torse nu. Des gouttelettes d'eau roulant encore sur sa peau ambrée. Il la regardait le regarder.
J : Je n'ai plus le nez au milieu de la figure ?
MP : Quoi ?
J : Pourquoi tu me regardes ?
MP : Je ne te regardais pas, je pensais
J : Je croyais…
MP : Tu as mal cru. On fait monter à dîner ?
J : Commande, je finis de m'habiller.
Elle appela le restaurant de l'hôtel et commanda ce qu'il y avait de meilleur, et de plus cher, le dîner étant offert.
Pendant le repas, ils parlèrent des rouleaux, de ce qu'ils pouvaient contenir. Ils parlèrent également du départ de Raines pour le Trium Virat. Jarod tenta d'apprendre d'autres choses sur les Zoulous, mais tout ce qu'ille savait c'était que Matumbo et Adama faisaient partie d'un conseil qui supervisait le Centre, et que Raines et certainement Lyle, tentaient de le faire tomber.
Au moment de dormir, Parker se posait plein de question, sur elle-même, sur les raisons qui l'avait poussé pendant toutes ces années à croire son « père », plutôt que Jarod. Il n'avait rien de détestable, en tout cas de sa personne. Elle préféra s'arrêter là, avant de penser des choses plus qu'indécentes. Elle s'endormi tout en essayant de comprendre ce qui avait changé depuis Carthis.
En se réveillant le lendemain matin, elle se demanda où elle était. Elle n'avait pas si bien dormi depuis environ six ans. Elle ouvrit grand les yeux et pris une grande inspiration, ce qui lui fit venir l'odeur du café jusqu'aux narines.
J : Café noir, un sucre.
MP : Comment tu…
J : Carthis. Bien dormi ?
MP : Très bien. C'est ce qui est bizarre, je ne dormais jamais sur mes deux oreilles.
J : D'habitude tu as de fortes chances que je t'appelle ou que je passe te voir.
MP : C'est vrai.
J : Je vais me préparer. On part dans deux heures.
Après s'être préparé, ils partirent avec la voiture que Jarod avait loué.
Mis Parker voulait conduire, et passa donc du côté gauche du véhicule. Elle avait oublié que les voitures anglaises avaient le volant à droite. Ils n'échangèrent au mot au début, puis Parker posa une question qui surpris Jarod.
MP : Tu as déjà été amoureux ?
J : Tu me poses cette question ?
MP : Jarod (regard noir). Tu sais de quoi je veux parler.
J : J'ai cru l'avoir été, deux fois.
MP : Je crois me souvenir de la première.
J : En effet tu l'as rencontré.
MP : Et la seconde ?
J : Je ne vois pas pourquoi je te le dirais !
MP : Allons Jarod, tu sais tout de moi… Sois un peu franc et met nous à égalité.
J : Elle s'appelle Zoey. Elle était atteinte d'un cancer quand je l'ai rencontré. Elle était excentrique, enjouée… Je l'ai laissé avec sa famille.
MP : D'accord… Attends un peu. Tu as dit que tu avais « cru » être amoureux Qu'est-ce que ça veut dire ?
J : Ça, ça ne te regarde pas.
Jarod alluma la radio pour couper court à la conversation. Il n'allait tout de même pas lui dire qu'il était tombé amoureux d'elle.
MP : Tu as eu des nouvelles d'Ethan récemment ?
J : Oui, il y a deux semaines. Il était avec le Major Charles et Emily. Ils partaient à la recherche de ma mère.
MP : Tu crois qu'ils l'ont retrouvé ?
J : Je ne sais pas. J'espère. Qu'as-tu dit à Broots et Sydney ?
MP : Le moins possible. Ils ne savent pas où nous allons, mais ils savent que nous sommes ens… tous les deux. Je ne voulais pas les mettre en danger inutilement.
J : Ok.
Le reste du trajet se passa silencieusement. Chacun était plongé dans ses pensées. Jarod espérait un rapprochement significatif, Parker quant à elle, essayait de comprendre ce qui se passait. Question à laquelle elle n'avait toujours pas de réponse.
Arrivé au port, ils payèrent le passage.
Pass : Qu'allez-vous faire sur cette île ?
J : Nous allons voir une amie.
Pass : Je vous connais non ?
J : J'étais ici il y a quelques temps
Pass : Ah oui ! M. l'archéologue.
J (à Miss Parker) : Couverture
MP : Oh !
Pass (amarrant le bateau) : vous voilà arrivé. Je reviens demain. Après il faudra attendre une semaine.
J : Très bien, merci
MP : Au revoir… Où allons-nous ?
J : Chez Ocee
MP : Ça a dû être vendu
J : Ça l'a été
MP : Tu connais les nouveaux propriétaires ?
J : Oui, et toi aussi.
MP : Qui est-ce ?
J : Moi ! Enfin… Le Centre m'a un peu aidé. Il a apporté les fonds.
MP : Quoi ? Tu es devenu fou ? S'ils le découvrent, tu es…
J : Mort ? Je ne crois pas non. Je suis trop important, n'est-ce pas Parker ?
MP : (regard noir) : On est arrivé
J : Ne coupe pas court à la conversation ! tu ne veux pas me capturer. Sinon tu l'aurais fait depuis longtemps.
MP : Je t'ai loupé plusieurs fois, mais mon intention était de te ramener.
J : Tu te mens à toi-même. Tu ne m'as pas loupé, tu as dévié tes tirs.
MP : Pense ce que tu veux. On peut y aller maintenant ?
Il poussa la porte, et s'effaça pour laisser passer Parker. Rien n'avait bougé. Le magasin était exactement le même que six mois auparavant. Ils montèrent à l'étage. La cheminée, la couverture, le paravent tout était semblable. L'atmosphère était lourde, chargé des évènements qui auraient pu s'y dérouler. Ils posèrent leurs affaires et décidèrent d'aller directement dans la crypte de Vespus.
Bureau 212, Le Centre, Blue Cove, Delaware
Hô : Bien, M. Broots, vous allez répondre par oui ou par non. Les premières questions servent à étalonner la machine. Etes-vous prêts ?
B : Oui
Hô : Votre nom est Broots ?
B : Oui
Hô : Vous travaillez pour le Centre depuis 1994 ?
B : Oui
Hô : Avez-vous déjà été en contact avec Jarod ?
B : Oui
Hô : Au téléphone ?
B : Oui
Hô : En face à face ?
B : Oui
Hô : Avez-vous de quelque manière que ce soit aidé Jarod à s'enfuir en 1996 ?
B : Non
Hô : Avez-vous aidé Jarod, lors de son cambriolage chez le Dr Raines ?
B : Oui
Hô : Melle Parker est-elle avec Jarod ?
B : Oui
Hô : Savez-vous où ils sont ?
B : Non
Hô : Bien, ça sera tout pour le moment
B : Ah… Euh, d'accord.
En sortant de la pièce, Broots rencontra Lyle et Raines qui se dirigeaient vers le bureau qu'il venait de quitter. Il se rendit directement dans le bureau de Sydney.
S : Comment ça s'est passé ?
B : Ça dépend de quel point de vue on se place
S : C'est-à-dire ?
B : Du point de vue de Raines, ils ont de quoi me virer, voir me tuer. De mon point de vue, je viens de trahir mes amis.
S : Ne vous inquiétez pas Broots, Melle Parker avait dû envisager cette possibilité.
Willy : Sydney, c'est à vous
S : Broots, je vous retrouverais dans votre bureau.
B : Bonne chance.
Sydney suivit Willy jusqu'au bureau 212.
Après avoir été préparé, l'homme passa derrière Sydney, et mis en marche la machine.
Hô : Bien, je vais vous poser quelques questions…
S : Je sais comment ça marche. Je suis prêt.
Hô : Votre nom est Sydney Green ?
S : Oui
Hô : votre famille et vous avez été victimes de la Shoah ?
S : oui
Hô : Votre frère Jacob a été tué par Melle Parker ?
S : Non
Hô : Votre frère est-il mort ?
S : Oui
Hô : Avez-vous gardé contact avec Jarod depuis son évasion ?
S : Oui
Hô : L'avez-vous aidé à s'enfuir ?
S : Non
Hô : Savez-vous où Melle Parker et Jarod sont ?
S : Non
Hô : Savez-vous ce qu'ils font ensemble ?
S : Non
Hô : Bien nous avons terminé.
Sydney ne prit pas le temps de dire au revoir. Il se dirigea rapidement vers le bureau de son collègue et ami.
S : Essayez de joindre Melle Parker
B : D'accord… Melle Parker ? C'est Broots et Sydney
S : Bonjour Melle Parker
MP : Bonjour Sydney
S : Ils viennent de nous faire passer le détecteur de mensonge
MP : D'accord
B : Ils savent… Pour Jarod et vous, je veux dire qu'il est avec vous. Désolé
MP : Merci de m'avoir prévenue. Je dois vous laisser, faites attention à vous
S : Vous aussi.
Elle avait raccroché depuis à peine deux secondes quand Lyle et Raines arrivèrent.
R : Où sont-ils ?
S : Nous ne savons pas. Ils étaient à Washington, mais n'y sont plus.
R : Broots, trouvez-les. Dès que vous avez une piste prévenez-moi, et Lyle.
B : Oui, Monsieur.
R : Tout de suite Broots.
Raines fit volte-face et sorti du bureau. Lyle, avant de partir, prévint les deux compères qu'ils n'avaient pas intérêt à faire de vagues.
Le grincement de la bouteille de l'emphysémateux n'était plus perceptible, lorsque Broots réagit.
B : Que va-t-on faire ?
S : Trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Sans leur donner d'informations trop précises.
B : Faudrait déjà savoir où ils sont.
Crypte de Vespus, Carthis
MP : (assise sur une marche) : Qu'est-ce qu'on fait là ?
J : (regardant le sarcophage) : On cherche, on réfléchit
MP : Et on tombe encore dans une impasse
Hô : Peut-être pas mon ange
(Volte-face de Miss Parker)
MP : Papa ?
MP² : Tu n'es pas heureuse de me voir ? Jarod.
J : M. Parker
MP : Tu étais mort
MP² : C'est ce que j'ai fait croire
J : Que faites-vous ici ? (Regard spé Jarod)
MP² : Ne te méfies pas comme ça. Je suis venu pour vous aider.
J : (sourire narquois) Nous aider ?
MP² : Oui, j'ai lu les rouleaux. Ma « mort » m'a permis d'y réfléchir. Le Centre a… J'ai fait beaucoup de mal… Mais…
J : Vous essayez de vous donner bonne conscience ?
MP² : J'essaie de me racheter
J : Vous ne me rendrez pas ma vie.
MP : Jarod, papa ! Si je peux encore t'appeler comme ça. Désolé mais Jarod a raison. Tu as tellement menti, pourquoi ne pas le faire une fois de plus. Pourquoi n'es-tu pas revenu avant ?
MP² : Je ne pouvais pas
MP : Pourquoi ?
MP² : Je ne peux pas te le dire
J : C'est facile. Qui nous dit que vous n'avez pas déjà appelé Raines ou Lyle.
MP² : Il va falloir me faire confiance.
J : Désolé, mais c'est impossible
MP (attrapant Jarod par le bras) : Partons, de toute façon nous ne trouverons rien de plus ici.
J : Je te suis
MP² : Si vous changez d'avis, je suis chez les vespasiens.
MP : Bien.
(Chez Ocee)
J : Je n'arrive pas à croire qu'il soit en vie
MP : Moi non plus. Je ne sais pas ce que je dois faire ou penser. Je suis partagée entre l'envie de pleurer et de rire.
J : Je comprends
MP : Jarod, j'aimerais être un peu seule, si ça ne te dérange pas.
J : Non, je serais en bas si tu as besoin.
MP : Merci Jarod
Il sortit de la pièce, laissant la jeune femme seule avec elle-même. Encore une fois, il était là pour elle.
Son « père » était en vie. C'était aberrant. Encore une nouvelle extraordinaire en direct de la vie de Melle Parker. Elle avait mal au crâne. Ses voix se firent entendre. Elle se concentra pour les comprendre. « Fais-lui confiance ». C'est à ce moment qu'elle réalisa de qui il s'agissait. Elle descendit les marches quatre à quatre.
Bureau de Lyle, Le Centre, Blue Cove, Delaware
L : Vous avez du nouveau Broots ?
B : Oui et non
L : Crachez le morceau, je ne suis pas d'humeur à jouer aux devinettes.
B : J'ai découvert que Melle Parker et Jarod avaient pris un avion à l'aéroport Ronald Reagan de Washington, je ne connais pas la destination exacte, mais je sais que c'est en Europe.
L : Carthis. (Haut-parleur) Willy, faites préparer le Jet, nous partons pour Edimbourg.
B : Pardon ?
L : Vous êtes toujours là ?
Maison d'Ocee, Carthis
MP : (dévalant l'escalier) : Jarod, j'ai compris.
J : Quoi ?
MP : Mes voix… Elles ne parlaient pas de toi
J : Pardon ?
MP : Oui, elles ne pouvaient pas parler de toi, je te faisais déjà confiance
J : Mais alors de qui parlaient-elles ?
MP : De mon « père »
J : Attends, j'ai du mal à te suivre. Tu veux qu'on lui fasse confiance ?
MP : Tu me fais confiance ?
J : Oui, mais là c'est différent
MP : Je sais, Ecoutons au moins ce qu'il a à nous dire.
J : On ira le voir demain alors.
MP : Oui parce que là je vais aller me coucher.
J : Parker, attend…
MP : Quoi ?
J : Tu me faisais déjà confiance ?
MP : Oui
J : Depuis quand ? Pourquoi ?
MP : Tu sais depuis quand. Quant à pourquoi, simple, tu es le seul à toujours avoir été franc avec moi.
J : Je ne sais pas depuis quand.
MP : T'aurais-je donné mon prénom si je ne t'avais pas fait confiance ? (Elle monte)
J : (dans le vide) Bonne nuit.
Elle était couchée depuis deux bonnes heures sans pouvoir dormir. Jarod avait décidé de dormir en bas, mais elle se sentait seule. Elle tournait et virait dans le lit. Elle décida au bout d'un moment de descendre se chercher un verre d'eau. Elle prit l'escalier et vit que la lumière était toujours allumée.
J : Toi non plus tu ne dors pas.
MP : Non que fais-tu ?
J : Je regarde ma vie…
MP : Quoi ?
J : Je regarde certaines simulations
MP : Je peux regarder avec toi ?
J : Tu dois toutes les connaitre
MP : Tu seras étonné de savoir que je n'en ai vu que très peu. Mon père ne m'a pas autorisé à voir toutes les simulations, surtout les plus proches de ton évasion.
J : C'est étrange. Je me suis souvent servi de mes simulations pour aider les gens. Ça aurait pu t'aider à me capturer.
MP : Peut-être ne voulait-il pas que je sache exactement de quoi il retournait, et donc que je me rapproche de toi.
J : Peut-être
MP : Laquelle regardais-tu ?
J : La plus dure
MP : Met-là
J : Tu es sûre ?
MP : Oui
Il lança le disque. Une image en noir et blanc apparu. Jarod était allongé sur une sorte de table d'opération, il était attaché. Derrière lui, une sorte d'IRM, dans lequel on l'a poussé. Quelques secondes plus tard, Raines et un autre homme apparaissent à l'écran. Raines allume la machine, et met la puissance au maximum.
Une minute plus tard, le bip discontinu de la fréquence cardiaque de Jarod devint continu.
« Raines : Sortez-le, on va le choquer. 250, on dégage… 300, on dégage »
Après quelques secondes, le bip se remit à fonctionner normalement. Jarod était revenu.
« R : Ramenez le dans sa chambre. Surveillez ses constantes, s'il y a un problème, appelez-moi.
Hô : Bien Docteur. »
MP : Quels monstres
J : Je ne te le fais pas dire
MP : Pourquoi ont-ils fait ça ?
J : Encore une expérience sur la résistance du corps humain… mon corps…
MP : Je suis désolée.
J : Pourquoi ?
MP : Pour tout ça
J : Tu ne savais pas. Tu n'es revenu qu'après mon évasion
MP : Je sais, mais j'ai cherché à te ramener dans cet enfer
J : C'était toi ou moi
MP : Maintenant c'est toi et moi
J : Pardon ?
MP : Je suis avec toi, dans le même bateau. Ils me veulent également maintenant.
J : (avec un franc sourire) : Tu vas voir c'est marrant d'être la souris.
MP : On verra
J : Va te coucher, il est tard.
MP : Pas envie de dormir
J : Tu veux peut-être que je te borde ? Monte
Elle alla se coucher. Elle savait qu'il n'allait pas monter. Et elle ne comprenait pas pourquoi elle aimerait qu'il le fasse
Elle entendit les marches grincer. Elle remonta la couverture plus haut sur elle. Jarod s'approcha d'elle et fit mine de bien remettre les couvertures. Il se pencha sur elle, et l'embrassa sur le front. Le contact de ses lèvres sur sa peau la fit frémir. Il allait partir, et elle ne voulait pas. Il fallait qu'elle fasse quelque chose. « Reste ». C'était sorti tout seul. Pourquoi faisait-elle ça ? elle ne devait ressentir ça sous aucun prétexte, elle n'avait pas le droit. Elle n'avait rien dit depuis quelques secondes. Elle regarda Jarod qui s'était retourné et lui souriait d'un air interrogateur. Vite trouver quelque chose. « Ta présence me rassure ». Son filtre entre le cerveau et sa bouche devait être parti en vacances. Qu'était-elle en train de faire ? Elle ne pouvait plus reculer.
Jarod n'en revenait pas. Elle avait réellement dit que sa présence la rassurait. Il se retourna, et la regarda. Elle avait l'air aussi surprise que lui. Il contourna le lit, quitta son t-shirt et son pantalon, et s'allongea près d'elle. Elle n'avait pas bougé, mais là elle se retourna vivement, et fit face à Jarod.
MP : Pourquoi ne m'appelle-tu jamais par mon prénom ?
J : Je ne savais pas que j'avais l'autorisation
MP : Tu ne l'avais pas… tant que tu étais la proie. Maintenant tu es… Je suis une proie au même titre que toi.
J : Mmhh… Et qu'est-ce que ça fait ?
MP : Je ne sais pas… c'est une sensation bizarre, de semi-liberté. On peut aller où on veut, faire ce que l'on veut, tout en gardant un œil derrière soi.
J : Et tu ne fais ça que depuis quelques jours. Je le fais depuis six ans.
MP : Pourquoi n'as-tu pas disparu complètement. Ne me dis pas à cause de tes parents, tu aurais pu les chercher dans le plus grand des secrets.
J : Pour toi
MP (yeux exorbités) Quoi ?
J : Je ne voulais pas te perdre de vue au cas où il t'arriverait quelque chose.
MP : Tu voulais surtout me faire tourner en bourrique.
J : Crois ce que tu veux. Bonne nuit Andréa.
Il ferma les yeux. Elle le regardait toujours. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas entendu prononcer son prénom. Même Thomas ne l'avait jamais appelé par son prénom. La pensée de Thomas lui fit venir les larmes. Elle décida de se blottir dans les bras de Jarod, qui les referma sur sa taille, dans son sommeil, pensa Parker. Mais Jarod ne dormait pas. Il souriait et était heureux de l'avoir dans ses bras.
Le lendemain matin, ils se réveillèrent l'un contre l'autre. En ouvrant les yeux, Andréa se rendit compte qu'elle dormait vraiment bien depuis qu'elle était parti du Centre. Elle posa sa main sur le torse de Jarod et le caressa, ce qui lui fit ouvrir les yeux.
J : Bonjour, bien dormi ?
MP : Oui merci, et toi ?
J : Bien. Quelle heure est-il ?
MP : (regardant sa montre) 9h.
J : Il est temps de se lever. Un bon café finira de te réveiller. (Il se lève et enfile son pantalon). Tu viens ?
MP : Pourquoi ?
J : Nous devons voir ton oncle.
Il descendit, et commença à préparer le café, quand il entendit la douche. Il se demandait encore ce qui avait pu changer à ce point la femme qu'il aimait. Quelques mois auparavant, il n'aurait pas pu la frôler sans qu'elle ne pointe son Smith & Wesson sur sa tête.
MP : Ça sent bon
J : (sursautant) Quoi ?
MP : Ça sent bon. Tu es avec moi ?
J : Oui, désolé (donnant une tasse fumante à Andréa) Le café de madame est servi. Dis-moi, depuis quand n'as-tu pas fumé ?
MP : Depuis Washington je crois… Je ne m'en étais même pas rendu compte.
J : C'est peut-être le moment d'arrêter.
MP : Oui on verra.
Jarod se pencha sur son ordinateur. Sur l'écran, une enveloppe lui signalait l'arrivée d'un mail. Il cliqua dessus.
J : on a un mail de Broots.
MP : (se rapprochant) que veut-il ?
J : Oh là, nous prévenir que Lyle a fait préparer le Jet hier soir pour Edimbourg.
MP : Ce n'est pas vrai !
J : Désormais, quoi que nous fassions, nous devons le faire vite. Allons-y
MP : Ok.
Ils sortirent de chez Ocee, et tombèrent sur M. Parker.
A : Nous allions te voir
MP : Je faisais la même chose mon ange
A : Ne m'appelle pas comme ça
J : Vous avez les rouleaux ?
MP : Oui et non.
A : Où sont-ils ?
MP : Cachés. Dans la boîte à poupée, dans la chapelle.
J : Bien et que disent-ils ?
MP : Je préfère que vous les lisiez. C'est bien que vous soyez tous les deux.
Hô : M. Parker ?
MP : Willy ? Que faites-vous là ?
L : Il me devance… Apparemment, je ne suis plus aussi sportif. Hello sœurette. Jarod.
J : Lyle (regard méchant spé Jarod)
MP : Lyle ! c'est moi que tu veux, laisse-les
L : Non, c'est eux que je veux. Tu n'es que la cerise sur le gâteau.
M. Parker avançait vers Lyle et Willy. Ceux-ci ne savaient pas très bien vers qui pointer leurs armes. Ils reculaient autant que M. Parker avançait. Andréa et Jarod se tenaient quant à eux un peu à l'écart et étaient tendu de par la tournure des choses. Puis les évènements se précipitèrent. Willy tira sur M. Parker, Lyle fit de même. Andréa sorti son arme et tira une balle en plein entre les deux yeux du nettoyeur. Lyle dévia son tir et frôla Jarod qui gémit. Andréa voyant ça, tira sur Lyle, dans la poitrine de son jumeau. Celui-ci chancela et tomba par terre. Ni une ni deux, elle jeta son arme et se précipita vers Jarod qui se relevait péniblement.
A : Ça va ?
J : Ne t'inquiètes pas pour moi. Il faut se dépêcher. Raines est peut-être dans le coin. Allons chercher les rouleaux.
A : Ok, allons-y.
Ils se dirigèrent rapidement vers la chapelle des âmes. Ils cherchèrent dans les confessionnaux, entre les bancs et ne trouvèrent rien.
A : Ce n'est pas vrai, il n'y a rien. Il m'a encore menti.
J : (réfléchissant)… Peut-être pas.
Il se planta devant l'autel et chercha le bouton qui ouvrait le petit réduit. Celui-ci s'ouvrit. Ils découvrirent la boîte à poupée à l'intérieur. Ils enlevèrent le couvercle et découvrirent les rouleaux à l'intérieur.
Jarod referma la boîte et la mis dans son sac à dos.
A : Que fais-t-on maintenant ? La navette est partie.
J : La navette peut-être, mais pas l'hélicoptère du Centre
A : Tu crois qu'on peut ?
J : Combien de fois l'ai-je déjà fait ?
A : Ok
Arrivés à l'hélicoptère, Jarod le démarra et virent Lyle arriver.
A : Il ne mourra jamais !
J : C'est un Parker, que tu le veuilles ou non, il a la peau dure.
A : Tu peux aller jusqu'à Edimbourg ?
J : oui, pourquoi ?
A : J'ai une idée.
J : D'accord, on est parti.
Ils atterrirent à Edimbourg sans encombre, mais ne restèrent pas à l'aéroport du Centre de peur que des nettoyeurs y aient été postés.
Ils prirent un taxi et se dirigèrent vers l'aéroport de la ville. Andréa avait pris les commandes, Jarod ne savait absolument pas ce qu'elle avait en tête.
Arrivés là-bas, elle dit à Jarod de l'attendre, et parti seule au guichet. Il la regardait faire pendant qu'il commandait deux cafés.
J : On a le temps pour un café ?
A : Bien sûr. Nous ne partons que dans une demi-heure. (Elle se retourne)
J : Ne t'inquiète pas. Ils ne doivent pas se douter que nous sommes là.
A : J'espère que tu as raison
J : J'ai l'habitude. Où va-t-on ?
A : Rome
J : Rome ? Tu m'expliques ?
A : J'ai une maison là-bas. Personne ne connait son existence.
J : Tu es sûre ?
A : Oui… Moi aussi je sais brouiller les pistes.
Voix : Les passagers du vol 6259 en partance pour Rome Ciampino sont priés de se présenter porte E.
A : Il faut y aller.
Hô : M. Hudson, Madame, Je vous souhaite un excellent voyage de noce.
(Regard interrogateur de Jarod)
A : Plus simple
J : Je vois
Ils montèrent dans l'avion et s'installèrent confortablement. Jarod entendit Andréa soupirer.
J : Quelque chose ne va pas ?
A : Disons que je suis plus rassurée ici. Lyle ou Raines aurait pu débarquer à n'importe quel moment.
J : C'est vrai.
A : Comment tu fais ? Pour rester aussi calme
J : (Prend la main d'Andréa et la pose sur son torse au niveau du cœur) Tu sens ? J'ai juste appris à faire bonne figure.
A : Pourquoi ?
J : Passer inaperçu. Quelqu'un de nerveux dans un aéroport, cherchant toutes les issues possibles, regardant partout, peut rapidement se faire arrêter. Donc il faut rester calme, du moins en apparence. Il y a des moments où c'est plus dur que d'autre.
A : Comment ça ?
J : Tu te rappelles lorsqu'Alex a enlevé ton père ? Je travaillais pour la NSA, et il savait que j'étais là évidemment. Un jour il m'a appelé, et lorsqu'on l'a localisé, il était à Blue Cove. J'ai dû y aller. J'étais donc sur la plage, devant le Centre, il y avait une sorte de caravane. Je suis monté dedans, et au même moment, ton cher frère s'est pointé. Difficile de faire bonne figure.
A : Je n'en reviens pas. Tu étais là. Il me suffisait de regarder par la fenêtre de mon bureau, et je te voyais.
J : Je crois que si Lyle savait que seulement quelques mètres nous séparaient, il le prendrait très mal.
A : si un jour tu lui dis, laisse-moi être là, que je vois sa tête.
J : Pas de problème.
Le Centre, Blue Cove, Delaware.
R : Crois-tu qu'ils aient les rouleaux ?
L : C'est probable
R : ils ne devraient pas
L (comme pour lui-même) : Plus facile à dire qu'à faire
R : Pardon ?
L : Jarod seul n'est pas simple à trouver, maintenant ma chère sœur s'y met, et elle connait toutes les techniques de Broots.
R : Je ne veux rien savoir. Je pars dans deux semaines. Ils doivent être là avant. Sinon tu paieras pour eux.
L : Quoi ?
Raines sorti du bureau sans même penser à donner une réponse à Lyle. Celui-ci était resté comme pétrifié. Payer dans le langage de Raines, ne voulait pas dire perdre un pouce, mais perdre la tête, et au sens propre du terme.
Broots, qui avait suivi toute la scène, se précipita dans le bureau de son collègue.
B : Sydney ! Oh mon dieu !
S : Broots que se passe-t-il ?
B : Raines a encore parlé de décapitation
S : Quoi ?
B : Il est très en colère que Miss Parker et Jarod aient fui. Alors il a dit à Lyle que s'il ne les ramenait pas d'ici son départ, il y aurait des représailles.
S : Il faut creuser Broots
B : Quoi ?
L : Bonjour Broots, Sydney. Des nouvelles de Jarod et de ma sœur ?
S : Rien de probant. Nous vous contacterons dès que nous saurons quelque chose.
L : Bien… Dépêchez-vous. Ce petit jeu comment sérieusement à m'énerver.
B : Oui Monsieur.
(Lyle sort)
S : Prévenez Jarod et Miss Parker
B : Tout de suite.
38 Via Candia, Rome Italie
Jarod vint s'assoir sur le fauteuil en face de Miss Parker.
A : Tu avais un mail ?
J : Nous avions un mail
A : Broots ?
J : Oui, Lyle est très en colère après nous. Mais Raines l'est encore plus.
A : Je vois. Ici on est tranquille.
J : Oui, en plus c'est un quartier plutôt sympa.
A (souriant) : Je te l'accorde, mais j'ai peur que nous n'ayons pas le temps de faire du tourisme.
J : C'est bien dommage. Il faut peut-être que l'on aille dormir.
A : Je ne sais pas si j'y arriverais.
J : Monte, je vais dormir sur le canapé. Pas la peine de jouer la comédie ici.
A : Ça c'est sûr. Bonne nuit Jarod.
J : Bonne nuit Andréa.
Elle se leva, pris son sac, et monta dans sa chambre. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle eu mal lorsqu'il avait parlé d'arrêter de jouer la comédie. Elle se prépara pour aller dormir, et s'allongea sur son lit. Elle n'arrivait pas à dormir, tous les évènements de ces derniers jours défilaient dans sa tête. Sa fuite du Centre, avec Jarod, Raines qui savaient que leurs mères se connaissaient, son oncle qui était censé être mort, mais qui finalement ne l'était pas, pour se faire tuer par Willy, qui n'aurait pas de deuxième chance. Elle allait se lever pour boire, quand elle entendit Jarod appeler le nom de sa mère. Elle descendit quatre à quatre, et trouva Jarod plongé en plein cauchemars. Elle ne supporta pas de le voir comme ça et décida de le réveiller.
A : Jarod ? Jarod ?
J : (se réveillant en sursaut) Quoi ?
A : Tu faisais un cauchemar, tu appelais ta mère.
J : Ça fait longtemps que je fais ce rêve. Ma mère est devant moi, elle me tend la main, mais je n'arrive pas à l'attraper, alors elle s'en va.
Jarod s'était mis à pleurer. Elle ne l'avait jamais vu comme ça. Elle s'assit à côté de lui, le prit dans se bras, et le berça tout doucement. Peu à peu Jarod se calma.
J : Pourquoi ? Pourquoi nous a-t-on enlevé ce que l'on chérissait le plus ?
A : Je ne sais pas Jarod. Je ne sais pas pourquoi Raines a tué ma mère, et pourquoi il t'a enlevé à la tienne.
J : Parfois je me dis qu'être un petit génie (sourire de Parker) ce n'est vraiment pas une sinécure.
A : Pense à tout le bien que tu as fait autour de toi.
J : Mais j'y gagne quoi ? J'ai retrouvé un père qui en fait ne l'ai pas vraiment. Pour le perdre de vue ensuite, mon frère est mort, et les souvenirs que j'ai de ma mère sont quasi-inexistants.
A : Je sais Jarod.
J : Toi aussi tu vis dans le mensonge. Tu es une enfant du Centre. Nous sommes liés par leur mensonges.
A : Comment aurait été nos vies sans le Centre ?
J : Nos familles seraient réunies. Peut-être serais-tu mariée, peut-être que moi aussi.
A : Je n'arrive pas à m'imaginer dans une petite vie bien rangée.
J : Tu as trop de caractère pour ça.
A : Je ne sais pas comment je dois le prendre.
J : Bien. Tu as un caractère fort, rien ne t'arrête, mais au fond de toi, je vois encore la petite fille qui m'a donné mon premier baiser.
A : Elle est tellement loin de moi.
J : Pas tant que ça. Ces derniers jours ont prouvé qu'elle existe encore.
A : Si tu le dis. C'est bizarre comment un ascenseur peut changer toute une vie.
J : Oui.
A : Je peux te poser une question ?
J : Vas-y
A : Tous les petits jeux auxquels tu m'as soumise durant ces six dernières années, tu le faisais pourquoi ?
J : Pour garder le contact, de démontrer qu'il y avait autre chose dans la vie, autre chose que le Centre. Et aussi pour te faire enrager.
A : Sache que tu as réussi à merveille
J : Je sais
A : Comment ?
J : J'ai toujours gardé un œil sur toi
A : Tu m'espionnais ?
J : Ça m'est arrivé
A : Je n'arrive pas à le croire
J : Ne me dis pas que tu ne t'en doutais pas
A : Toi ou le Centre
J : Il y a une différence entre moi et le Centre. C'est que moi, je voulais te protéger d'eux.
A : Il y a en a une autre (regard interrogateur de Jarod) tu ne m'as jamais menti, même si la vérité était dure à entendre.
J : Je devais bien ça à ta mère. Elle voulait me faire quitter le Centre, mais elle n'a pas pu. Maintenant c'est à moi de te faire sortir de cet enfer.
A : Je sais… et merci
J : De rien. Tu as mis du temps à comprendre
A : Ce n'est pas moi le p'tit génie.
J : Ça faisait longtemps.
Andréa bailla. Jarod la regarda en souriant. Elle ne l'avait pas lâché. Il était toujours dans ses bras. Ça n'aurait pas pu arriver quelques temps auparavant, mais là elle l'avait pris d'elle-même dans ses bras. Il ne savait pas trop quoi penser. Il était heureux, mais savait qu'elle pouvait redevenir froide et distante.
J : Va te coucher, tu bailles tu es fatiguée.
A : Tu vas pouvoir dormir ?
J : Je ne sais pas
A : Si tu n'arrives pas à dormir, monte, je te chanterais une berceuse.
J : (rire) Bonne nuit
A : Dors bien Jarod. A demain
Elle se leva et se dirigea vers sa chambre. Une heure plus tard, il ne dormait toujours pas et décida de faire une petite blague à Andréa, si elle était réveillée, ce qui était effectivement le cas.
J : Andréa ?
A : Quoi ?
J : Je n'arrive pas à dormir, tu me chantes une berceuse ?
A : Quoi ? Je n'y crois pas ! Jarod, tu te fous de moi ?
J : (souriant) ça faisait longtemps
A : Ce n'est pas possible, t'est vraiment un gosse
J : Sérieusement, pourquoi tu ne dors pas ?
A : Je n'en sais rien. Et toi ?
J : Tu sais moi, moins je dors, moins je fais de cauchemar.
A : Viens-là, allonge-toi. Je ne vais pas te manger
J : Non, mais ton ami Smith & Wesson ne m'a jamais mis très à l'aise.
A : Je l'ai laissé sur Carthis.
J : Mmhh ! c'est la première fois que tu le laisse quelque part
A : Certes.
Pendant qu'ils discutaient, Jarod s'était allongé à côté de la Dragon Lady, qui le pris dans ses bras. Elle éteignit la lumière et sentit que la respiration de son compagnon s'était calmée. Il s'était endormi. Elle en fut rassurée, et plongea dans les bras de Morphée.
Le lendemain matin, Jarod se réveilla le premier. Andréa dormait encore, tant et si bien, qu'il se leva sans bruit et descendit à la cuisine préparer le petit déjeuner.
Il était attablé depuis peu quand elle apparue. Elle ne dit pas un mot avant d'avoir bu sa première gorgée de café.
A : As-tu lu les rouleaux ?
J : Non je t'attendais
A : Merci. Maintenant je suis là. Il est grand temps, tu ne crois pas ?
J : Si.
Jarod les sortis de son sac. Andréa frissonna d'excitation, mais de peur également. Son destin, celui du Centre, ainsi que de Jarod était contenu dans ces parchemins.
Jarod prit le premier, l'ouvrit et commença à le lire. Il parlait de l'ancêtre de Parker, de la construction du Centre, des bienfaits qu'il pouvait apporter au monde. Le rouleau s'arrêtait là.
Il prit le deuxième et fit de même. Celui-ci comprenait toute la noirceur du Centre. Comment ses expériences pouvaient être perverties et devenir dangereuses.
Jarod et Andréa se regardèrent. Dans leur regard, on pouvait lire toute la haine que leur inspirait le Centre.
A : C'est tout ?
J : Non. « Le Centre verra le jour. L'élu sera trouvé. Un garçon nommé Jarod. Aidé de l'Ange, il détruira le Centre. »
A : L'élu ?
J : Mmhh… Je comprend pourquoi le Centre voulait tant me récupérer… Quant à l'Ange…
A : Tu as une idée ?
J : Je pense que c'est toi
A : Moi ? Tu plaisantes ?
J : Pas du tout. Tout nous ramène à toi. Ton père qui t'appelait « mon ange », la petite Parker sur Carthis qui s'appelais Ange. Et instinctivement, tu as choisi l'ange sur le dessin.
A : Arrête Jarod, tu divagues.
J : Prouve-moi que j'ai tort.
Andréa lança un regard noir à Jarod et parti en courant vers sa chambre. Elle n'était pas née pour détruire sa propre vie. Tout ce qu'elle avait fait était dédié au Centre, jusqu'à ses études : Histoire et Criminologie. En partant du Centre, elle voulait juste découvrir qui elle était, ainsi que le passé de son compagnon, mais détruire le Centre, voulait également dire détruire sa vie. Elle senti les larmes couler le long de son cou. Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle pleurait.
Jarod apparut au coin de la porte. Il s'aperçut que son visage était couvert de larmes et il n'aimait pas la voir comme ça. Il s'approcha sans un mot, et la pris dans ses bras. Après quelques minutes, elle leva ses yeux rougis. Il allait parler, mais elle l'en empêcha en posant ses doigts sur la bouche de son compagnon. Elle s'avança vers lui, et l'embrassa doucement. Lorsqu'ils se détachèrent, Jarod la regarda d'un air interrogateur.
« Ne dit rien s'il te plait ». Il ne comprenait pas ce qui se passait, mais il décida de savourer ce moment.
Elle reprit ses lèvres, plus fougueusement cette fois, et passa ses bras autour de son cou, pour se rapprocher encore plus de lui. Se faisant, il se mit à caresser les cheveux d'Andréa, son dos, puis passa la main sous son t-shirt. Elle avait déjà entrepris de défaire les boutons de la chemise de Jarod et de caresser son torse. Ils furent bientôt nus, allongés l'un à côté de l'autre. Ils échangèrent un regard, et comprirent que désormais, ils ne pourraient plus s'arrêter. Ils se caressaient, et découvraient le corps de l'autre, avec toute la tendresse dont ils pouvaient faire preuve. Andréa n'en pouvant plus, elle bascula sur Jarod et l'accueilli en elle. Leurs deux corps se fondaient parfaitement. Les caresses se firent plus intenses, plus pressantes, le va et vient plus rapide. L'envie qu'ils refoulaient depuis toutes ces années les submergeaient de plus en plus. Ils arrivèrent au septième ciel ensemble.
Jarod se mit sur le côté et pris Andréa dans ses bras. Il aurait voulu lui avouer tout l'amour qu'il éprouvait pour elle, mais n'en n'eut pas le courage. Bientôt, ils s'endormirent paisiblement.
Le lendemain matin, Andréa se réveilla la première. Elle regarda celui qui avait été un amant si tendre la veille, il dormait encore. Elle se leva, s'habilla, et se dirigea vers la terrasse. Elle ne savait plus où elle en était. Elle ne pouvait pas ajouter en plus Jarod dans ses tourments. Elle devait lui parler, mais elle craignait sa réaction.
J : (l'embrassant dans le cou) Bonjour. Bien dormi ?
A : (se détachant) bien merci. Jarod, il faut que je te parle.
J : Ça n'augure rien de bon
A : Ecoute, cette nuit, vraiment c'était parfait…
J : … Mais ?
A : … Mais je ne suis pas prête… La mort de mon p… oncle, les rouleaux… c'est beaucoup trop.
J : je comprends.
Jarod laissai Andréa sur la terrasse et rentra dans la maison. Il essuya rageusement sa joue où une larme avait roulée. Il enrageait. Comment avait-il pu croire qu'elle changerait ? Jamais elle ne le prendrait ce tournant décisif. Andréa rentra à ce moment.
A : On devrait appeler Sydney
J : Oui (prend son téléphone, et compose le numéro)
S : Ici Sydney
J : Bonjour. Comment allez-vous ?
S : Bien… attends… et vous comment allez-vous ?
J : Bien. Comment ça se passe au Centre ?
B : Vous avez mis le bazard. Entre le vol de documents chez Raines, la mort de Willy, Monsieur Parker qui n'était plus mort et qui l'est définitivement, la pseudo disparition de Melle Parker, ainsi que des rouleaux, ils sont devenus fous.
J : Ce n'est que le début.
S : Qu'allez-vous faire ?
J : Je ne sais pas encore, mais j'ai une petite idée.
B : Ils vont même surveiller Sydney
A : Pourquoi ?
B : Melle Parker ? … Je ne sais pas, Raines a parlé de dossiers rouges importants.
J : Merde… Faites attention à vous, et s'il y a trop de grabuge, partez !
S : Jarod, que se passe-t-il ?
J : Désolé Sydney, je dois partir. On vous rappellera.
S et B : Au revoir
J et A : Au revoir.
A : Tu ne veux pas lui en parler.
J : Je veux en savoir plus avant. Le fait que Raines le fasse surveiller prouve un peu plus qu'il est mon père.
A : Que faisons-nous maintenant ?
J : On coupe la tête du serpent
A : Je te demande pardon ?
J : On détruit le Triumvirat.
A : Comment ?
J : Je ne sais pas encore. Tu sais Parker, je ne suis pas non plus qu'une machine.
A : Je sais… donc direction l'Afrique du Sud.
J : Oui
Quelque part, au-dessus de l'Afrique
« Il dort, il sourit. Il est beau. Pourquoi me suis-je rétractée ? il est si doux, si attentionné, pourquoi je n'arrive pas à me laisser aller quand je suis avec lui ? … Je n'en ai pas le droit, cette relation est contre nature. La proie et le chasseur ensemble ça n'existe que dans les films, et cette histoire est la réalité : ma réalité. Jarod ne sera jamais qu'un ami, enfin je crois. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je suis Melle Parker, je ne doute jamais ! Normalement. J'ai dû lui faire mal. Il m'a appelé Parker, ce n'était pas mon but. Lui qui a toujours été là, moi je le fais souffrir. Il ouvre les yeux. Non, Jarod, pas ce regard… »
J : Ça va ?
A : Quoi ?
J : (sourire) Ça va ?
A : Pui. Pourquoi tu souris ?
J : Pour rien, j'ai une idée…
Voix off : Mesdames et messieurs, ici le Commandant de bord. Nous arrivons en vue de l'aéroport de Johannesburg, nous allons amorcer notre descente. Veuillez attacher votre ceinture.
J : Je t'expliquerais tout à l'hôtel.
A : ok
Arrivés à l'hôtel
A : Bien tu m'expliques ?
J : Oui. Cette nuit je vais aller faire le tour du propriétaire voir si je trouve des documents sur mon passé, sur le tien, ou sur les rouleaux. Ensuite je verrai s'il y a un moyen de le détruire facilement.
A : Je viens avec toi
J : Non. Si je me fais prendre, tu dois pouvoir détruire le Centre.
A : Jarod, je…
J : Non ne discute pas.
A : (regard noir) Je vais me reposer.
« Elle est plus butée que jamais ! Mon dieu, aidez-moi, je ne sais plus comment m'y prendre avec elle. Comment lui faire comprendre, simplement, que désormais son destin est scellé au mien. Comment lui faire comprendre que je l'aime et qu'elle peut se laisser aller avec moi… ».
Il s'installa confortablement et laissa libre-court à ses pensées. Lorsqu'il en sorti, la nuit était tombée. Il regarda sa montre, et vit qu'il était 23 heures 30. Il était temps d'y aller.
Il se rendit dans la chambre pour prévenir Andréa, mais elle s'était endormie. Il décida de lui laisser une note.
Elle ouvrit les yeux et regarda l'heure. Minuit quarante-cinq. Elle avait dormi plus longtemps que ce qu'elle avait voulu. Elle se leva et se dirigea vers le petit salon de la suite. Un mot l'attendait sur la table : « Je suis parti au Triumvirat, ne t'inquiète pas. J ». Ne pas s'inquiéter ! Facile à dire. Elle s'assit sur le canapé et décida de l'attendre. Elle n'avait pas bougé depuis plus d'une heure, lorsqu'elle entendit la porte se déverrouiller. Elle poussa un soupir de soulagement.
J : Encore debout ?
A : Je t'attendais. Tu as trouvé quelque chose ?
J : Oui. Je n'ai pas eu le temps de regarder à l'intérieur de cette enveloppe (la sort) au nom de Sydney.
A : Sydney ? Vient t'assoir on va regarder.
J : Ok
Jarod s'assit et posa l'enveloppe sur la table. Après quelques instants, il la saisit et l'ouvrit. Tout ce qu'elle contenait, c'était des photos, datées de 1958, qui représentaient Margareth embrassant un homme.
J : Maman ?... Sydney ?... Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
A : Je ne comprends rien. Sydney connait ta mère ?
J : Apparemment… pourquoi n'en a-t-il jamais parlé ?
A : Je ne sais pas. En tout cas, Sydney est ton père, et ce n'est pas de l'insémination artificielle.
J : Garde tes sarcasmes.
A : Désolée. Il faut que tu parles à Sydney
J : Je sais, mais pas au téléphone. Nous devons d'abord terminer ce que nous devons faire ici.
A : De quoi tu parles ?
J : Je parle de faire exploser le Triumvirat.
A : Tu es devenu fou ?
J : Leur sous-sol est plein d'archives, je vais poser des bombes à cet endroit.
A : Je vois ! Et quand compte tu faire ça ?
J : La nuit prochaine. On partira le lendemain matin pour Dover.
A : Bien. Va te reposer maintenant
J : Bonne nuit.
Il n'avait mis que très peu de temps à s'endormir. Elle décida de regarder quelques disques qu'elle n'avait jamais vu. Au fur et à mesure que les années passaient, les simulations devenaient de plus en plus dures, et de plus en plus violente. Elle n'avait pas été mise au courant de tout ça, et Sydney n'en n'avait jamais parlé. Il avait dû beaucoup souffrir durant toutes ces années, et une fois parti du Centre, il continuait de lui pourrir la vie, par son intermédiaire. N'avait-il jamais été heureux ? Elle n'en savait rien. Elle se fit la promesse de le découvrir.
Elle regarda l'horloge, il était 3h30. Elle décida d'aller dormir un peu. Elle entra dans la chambre, et s'arrêta devant le lit. Il était beau, elle n'y avait jamais vraiment fait attention. Il avait l'air apaisé. Elle s'allongea près de lui, et s'endormi.
Le lendemain matin, ils se réveillèrent en même temps. Andréa se retourna vers Jarod et le regarda :
J : Qu'est-ce qui se passe ?
A : Rien, pourquoi ?
J : Tu as une drôle de tête !
A Jarod… Tu as été heureux pendant ces six dernières années ?
J : Oui, du moins je le crois.
A : Qu'est-ce qui te rendrais le plus heureux ?
J : A part la destruction du Centre ? (Sourire d'Andréa) Je ne préfère pas en parler.
A : Pourquoi ?
J : Je ne veux pas en parler.
A : Très bien p'tit génie. C'est toi qui vois ! Bref, on fait quoi aujourd'hui ?
J : Je ne sais pas. Une suggestion ?
A : J'aimerais prendre l'air. Je n'en peux plus d'être enfermée.
J : Hier soir en revenant, j'ai aperçu un petit parc à une centaine de mètres d'ici. Tu veux qu'on aille s'y promener ? A moins que tu préfères y aller seule.
A : Non, je serais heureuse que tu viennes avec moi.
J : Bien, je vais prendre ma douche. A tout à l'heure.
A : Mmhh.
Il s'était enfermé dans la salle de bain, et elle n'avait pas bougé. Elle se demandait encore pourquoi elle avait dit ça. Heureuse d'y aller avec lui. Le pire pour elle était de se rendre compte que c'était la vérité. Elle était bien avec lui. Elle ne comprenait pas pourquoi, mais elle aurait voulu partir de cette chambre pour rien au monde.
J : Parker ?
A : Oui ?
J : Tu peux aller te préparer.
A : Merci.
Elle sortit de la salle de bain une heure plus tard. Jarod était assis sur le canapé et avait l'air soucieux.
A : Que se passe-t-il ?
J : Rien. Tu es prête ?
A : Oui. Allons-y
(Ils sortent et se promènent dans le parc)
A : Tu avais l'air préoccupé tout à l'heure ?
J : J'ai eu Ethan au téléphone
A : Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? Il va bien au moins ?
J : Oui ne t'inquiète pas. C'est juste que… Il a perdu le Major Charles de vue, il y a deux jours.
A : C'est pas vrai ! Je suis désolée.
J : Vraiment ?
A : (Elle s'arrête) Oui vraiment. Qu'est-ce qui se passe Jarod ?
J : Tu me poses la question ? Ne me demande pas de te répondre !
(Il part en direction de l'hôtel)
A : Où vas-tu ?
J : Je retourne à l'hôtel. Tu peux continuer.
« Qu'ai-je encore fait ? Mon dieu, il est encore plus torturé que moi ! Il faut que je découvre ce qui se passe dans sa tête ».
Elle fit volte-face, et se dirigea d'un pas rapide vers l'hôtel. Arrivée devant la porte de la chambre, elle eut un temps de d'arrêt, pris une profonde inspiration et ouvrit la porte. Il était là, assis sur le canapé, l'air renfrogné. Il leva à peine la tête lorsqu'elle entra. Elle s'assit en face de lui.
A : Bien maintenant tu vas m'écouter… Regarde-moi Jarod… (Il lève la tête, les yeux pleins de larmes). Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que je t'ai fait ? Un jour tu es adorable, tu me prépares le petit-déjeuner, et le lendemain, tu es distant. Tu as recommencé à m'appeler Parker.
J : Un jour, je te le dirais peut-être.
A : J'aimerais que l'on discute.
J : De quoi ?
A : De ce qui s'est passé à Rome… Il faut…
J : Tu as été très clair ce matin-là. Inutile d'épiloguer.
A : Jarod, je…
J : Non, je ne veux pas en parler. Il faudrait dormir, Nous avons une longue nuit devant nous.
A : Comme tu veux.
J : Je vais dormir sur le canapé.
Elle se dirigea vers la chambre, tout en se demandant pourquoi il ne voulait pas lui dire où était le problème. Il aurait mieux fait de crever l'abcès. La tension qui régnait entre eux était palpable. Elle s'allongea sur son lit, et ses pensées prirent un autre sens : « Pourquoi voulait-il dormir dans le salon ? Arriverais-je à dormir sans lui à mes côtés ? Andréa tu es complètement folle, pourquoi n'arriverais-tu pas à dormir sans lui ? ». Et ainsi de suite. Elle finit par s'endormir, tout en rêvant de son compagnon.
Jarod se réveilla vers 1 h 30 du matin. Il était temps de partir. Il se leva et se dirigea vers la chambre. Il la trouva endormie et souriante. Il s'approcha du lit, s'assit, et secoua légèrement Andréa. Elle ouvrit un œil, regarda Jarod, puis referma la paupière.
A : Quoi ?
J : C'est l'heure.
A : Déjà ? Je ne veux pas… Je ne peux pas me lever…
J : Pourquoi ?
A : Parce que je suis très bien dans ce lit
J : Ça, je m'en doute. Mais, nous avons un travail à terminer.
A : Je sais… J'arrive.
Ils se glissèrent sans bruit et sans se faire remarquer dans le complexe. Ils prirent l'escalier de service, et se rendirent aux archives.
Jarod avait confectionné des bombes artisanales impossibles à détecter. Iles les placèrent au niveau des prises électriques, et démarrèrent les comptes à rebours. Ils avaient une demi-heure. C'était bien plus de temps qu'il ne leur en fallait. Ils ressortirent par là où ils étaient entrés.
Un taxi les attendait devant l'hôtel.
Direction le Delaware.
Villa de Sydney, Blue Cove, Delaware
Il avait appris la destruction d'une grande partie du Triumvirat en début de matinée, ce qui avait mis le Centre en ébullition. Il était 20 h 00, et il venait de rentrer après une dure journée.
(On frappe à la porte)
S : (ouvrant la porte) Oui ?
J : Bonsoir Sydney
S : Jarod ?... Miss Parker ?... Que se passe-t-il ?
J : C'est la question que je me pose !
Ils entrèrent silencieusement. Sydney leur servit à boire, pendant qu'ils se mettaient à l'aise. Plein de question se bousculaient dans son esprit. Après plusieurs minutes silencieuses, Sydney pris la parole.
S : Alors que se passe-t-il ?
J : Nous avons découvert un secret de plus Sydney. En fait de secret, c'est plus un mensonge.
S : De quoi s'agit-il ?
J : Du fait que vous m'ayez caché que vous étiez mon père.
S : Pardon ? De quoi parles-tu ?
J : (s'énervant) Ne niez pas… Chez Raines…
A : Jarod !... Syd, chez Raines, Jarod a trouvé un dossier vous concernant. Des test ADN, prouvant votre paternité.
S : Jarod, je t'assure que je ne comprends pas ce qui se passe
J : (jetant une enveloppe sur la table) Et là ? Vous ne comprenez toujours pas ?
S : (regardant les photos) Qu'est-ce que… Jarod, je te jure que je ne connais pas ta mère.
J : Le mensonge ne vous va pas. Vous semblez très proches sur ces photos.
S : Crois-tu vraiment que j'aurais laisser le Centre te faire subir tout ça, sous ma gouverne qui plus est, si tu avais été mon fils.
A : Sydney, vous êtes son père, il n'y a aucun doute.
J : Comment se peut-il que vous ayez oublié ma mère et la relation que vous entreteniez.
S : Je ne sais pas…. A moins que…
A : Quoi ?
S : Peut-être que… De quand date la dernière photo ?
J : Mai 1958… Pourquoi ?
S : Je crois que j'ai compris. Fin Juin 1958, je me suis fait opérer, rien de très grave, au départ, mais j'ai eu des complications, et j'ai été plongé dans le coma. A mon réveil j'étais au Centre.
A : Quel médecin s'occupait de vous au Centre ?
S : … Le Dr William Raines.
A : Toujours dans les bons coups !
S : Je me suis réveillé avec un gigantesque trou de mémoire. Raines m'avait dit que c'était à cause du coma, mais peut-être que…
J : … Que vous avez, vous aussi, subi une de ses expériences.
A : Raines ! Il a le chic pour emmerder le monde… Y aurait-il un moyen pour que vos souvenirs vous reviennent ?
J et S : Hypnose.
A : (se tournant vers Jarod) Tu peux le faire ?
J : Je suis un p'tit génie, ne l'oublie pas.
C'est à ce moment qu'on sonna à la porte.
Sydney se leva et alla ouvrir.
S : Broots ?
B : Avez-vous des nouvelles de Melle Parker ?
A : Bonjour Broots.
B : Ah vous êtes là ? Il faut… Vous avez dit bonjour ?
A : Broots… Venez en au fait.
B : Il faut prévenir Jarod
J : (sortant de l'ombre) Me prévenir de quoi ?
B : Argh ! Mon dieu…
A : Broots que se passe-t-il ?
B : A cause de la destruction du Triumvirat, ils n'ont plus rien, ils pensent que Jarod est coupable. Lyle est parti en Afrique pour le ramener.
J : Il semblerait qu'il ne m'y trouvera pas
A : Apparemment, ils ne savent pas que je suis avec toi
J : Normal, Pour eux tu mènes la grande vie à Rome
A : Quoi ? Pourquoi as-tu fait ça ?
J : Seul, je peux disparaitre, mais pas avec toi. Tu devais également devenir un fantôme.
A : Je peux m'occuper de moi toute seule.
J : Je l'ai fait pour te protéger. Tu connais le Centre, tu sais de quoi ils sont capables, surtout depuis que Raines a pris la direction.
S : Désolé de vous interrompre, mais nous avons des choses à apprendre. Jarod ?
J : Oui.
Ils se mirent en place. Sydney s'était allongé sur le sofa et Jarod s'était assis en face de lui. Broots et Andréa s'étaient éloignés. Parker tentait d'expliquer à l'informaticien ce qui se passait, tout en surveillant l'extérieur.
Après une dizaine de minutes, Sydney commença à se rappeler de Margareth. Il l'avait rencontré à l'hôpital où il travaillait quelques jours par semaines et elle rendait visite au Major Charles qui avait eu un accident. Ils étaient tombés amoureux l'un de l'autre quasiment tout de suite. Leur relation avait duré les deux mois précédents son opération.
Il sortit de sa torpeur, complètement hébété. Jarod et lui se regardaient sans savoir ce qu'ils devaient faire.
Broots et la Dragon Lady ne savaient pas non plus où se mettre. C'était la nouvelle de l'année. Quelques minutes passèrent dans un silence de mort.
S : Qu'est-ce que j'ai fait ?
J : Vous ne… Tu ne savais pas.
S : Je ne me pardonnais déjà pas ce que j'avais fait à un jeune garçon inconnu, mais tu es mon fils. Regarde ce que j'ai fait.
J : Tu as fait ce que l'on te disait de faire, tout en essayant de me rendre la vie plus facile. Tu étais ma seule famille. Tu m'as élevé sans savoir que je suis ton fils. Jamais tu ne m'as perverti comme Raines l'a fait avec Kyle.
S : Ton travail a été perverti.
J : Tu ne l'as su que beaucoup plus tard, tout comme moi. Et puis… Je ne pense pas avoir mal tourné.
S : J'ai toujours été fier de toi, de ce que tu accomplissais grâce à ton don. Maintenant que vas-tu… (se tournant vers Parker) Qu'allez-vous faire ?
A : (dans un soupir) Détruire le Centre.
B : Quoi ? Comment ?
J : Il faut détruire le bâtiment, comme pour le Triumvirat, mais ce n'est pas assez. Il faut également punir les responsables.
S : Comment comptes-tu faire ?
A : Il veut faire mettre Raines et Lyle en prison.
B : Ce n'est pas vrai ? On va tous mourir…
A : Broots ! S'ils sont en prison, ils ne pourront rien vous faire.
B : Oui, mais s'ils l'apprennent, on est mort !
J : C'est pour cela que nous devons agir vite.
S : Tu as une date en tête ?
J : Non, mais pour le moment je dois constituer les dossiers qui contiendrons toutes les preuves contre Raines et Lyle.
S : Vous devez également vous reposer. Vous allez rester ici. Melle Parker, votre maison est surveillée.
A : Le contraire m'aurait étonnée.
B : Je vais rentrer, Debby m'attends.
Une fois Broots partit, ils prirent un repas sur le pouce, en se racontant ce qui s'était passé depuis le départ de la Dragon Lady, puis cette dernière alla se coucher.
Jarod et Sydney restèrent seuls un moment, discutant de la vie que Jarod avait mener depuis son évasion du Centre, ainsi que de sa prochaine destruction.
J : J'aurais besoin de toi et de Broots pour faire évacuer tout le monde.
S : Tu peux compter sur nous. Comment vas-tu t'y prendre pour tout réunir contre Raines ?
J : Au cours des dernières années j'ai amassé pas mal de preuve, et puis… Je suis une preuve à moi tout seul, sachant qu'en plus j'ai mes DSA ainsi que ceux de Kyle.
S : Bien sûr… Va te coucher, il est tard. Je suis désolé, je n'ai que le canapé à t'offrir, ou dormir avec Melle Parker.
J : Ne t'inquiète pas, elle ne va pas me tuer. On a l'habitude.
(Il se tourne, et commence à partir)
S : Jarod ? Que s'est-il passé entre vous ?
J : Je ne sais pas.
(Il part)
Sydney avait dû trouver sa réponse étrange, mais il n'en avait pas d'autre. Jarod entra dans la chambre et trouva Andréa assise sur le bord du lit.
J : Je suis juste venu chercher mes affaires.
A : Mmhh…
J : Ça va ?
A : Je n'arrive pas à croire que Syd soit ton père. Tu crois qu'on nous cache encore autre chose ?
J : Je ne sais pas
A : Pourquoi tu as fait ça ?
J : Fais quoi ?
A : Laisser des indices faisant croire que je suis à Rome
J : Pour te protéger
A : De quoi ? Du Centre ? Je n'ai pas peur d'eux… J'ai peur de…
J : Oui ?
A : Non rien. Il faut que je dorme, je suis morte de fatigue. (Il commence à partir) Où vas-tu ?
J : Dormir… sur le canapé.
A : (le regardant tristement) Ok, bonne nuit.
J : Bonne nuit
Jarod descendit et s'installa le plus confortablement possible dans le canapé. Vers 2 h 00 du matin, alors que le sommeil se faisait rare, il entendit du bruit venant de l'étage. Il montait l'escalier quand il comprit que ça venait de la chambre d'Andréa. Il entra dans la chambre, s'assit sur le bord du lit, et lui caressa les cheveux, ce qui eu pour effet de la réveiller.
A : Jarod ?
J : Ça va ?
A : Je n'en sais rien, C'était ma mère, le jour de sa mort.
J : Dans l'ascenseur ?
A : Non, après qu'elle t'a vu. (Elle fondit en larme)
J : Hey… (il l'a pris dans ses bras) Ne t'inquiète pas, tout ira bien, je suis là.
A : Merci.
J : Tu me dis souvent merci ces derniers temps.
A : (souriant) N'y prend pas trop goût.
J : Ça va aller ?
A : Oui. Ça va mieux.
J : Bien… (il se lève)
A : Reste… S'il te plait
J : Tu es sûre ?
A : Oui
J : (s'allongeant) Tu ne veux pas me dire de quoi tu as peur ?
A : Je ne peux pas…
J : D'accord. Bonne nuit
Elle n'avait pas pu lui dire. Elle avait peur des sentiments qui naissaient en elle depuis cette fameuse nuit à Rome. Elle ne savait pas où elle en était, mais maintenant elle avait peur pour lui, peur qu'ils échouent et que le Centre le reprenne. Mais, pire encore, elle avait peur qu'il ne meure.
Il s'était endormi tout de suite. Elle le regarda dormir paisiblement. A quoi pouvait-il rêver ? Elle tomba dans les bras de Morphée sans avoir de réponse.
Le lendemain, Jarod s'attela à la tâche. Il n'avait que très peu de temps pour constituer les deux dossiers dont il avait besoin. Sydney l'observait quand Andréa fit son apparition. Sans un mot, elle se dirigea vers la cuisine. Le psychologue décida de la suivre, et de lui parler.
S : Bonjour
A : Oh, bonjour Sydney
S : Je peux vous parler franchement ?
A : Même si je dis non je sais que vous le ferez quand même !
S : (sourit franchement) Que s'est-il passé avec Jarod ?
A : Vous n'arrêterez jamais votre numéro Dr Freud ?
S : C'est en tant que père inquiet pour son fils que je vous pose la question
A : Inquiet ?
S : J'ai posé la même question à Jarod hier soir, et il m'a répondu qu'il ne savait pas. Mais il avait une telle tristesse dans le regard…
A : Il avait l'air triste ?
S : Je connais Jarod. Il l'était, il l'était vraiment.
A : Je comprends mieux maintenant.
S : Que comprenez-vous ?
A : Je ne sais pas si… mais, vous êtes son père après tout… Vous le connaissez mieux que personne… (soupire) Lorsque nous étions à Rome, nous avons passé une nuit ensemble (sourire de Sydney), mais je n'étais pas prête à ce genre de relation, et surtout pas avec lui…
(Entrée de Jarod, l'air hébété)
S : Jarod, que se passe-t-il ?
J : Je viens d'avoir Ethan, et…
A : Qu'y a-t-il ? Il y a eu un accident ?
J : Ma mère…
S : Quoi ?
J : Je viens de parler à ma mère…
S : Je suis content pour toi.
(Il décide de laisser les deux jeunes gens seuls, et sors de la pièce)
A : Est-ce que ça va ?
J : Nos mères se connaissaient…
A : Oui, ça on le savait déjà.
J : Non, je veux dire qu'elles se sont rencontrées avant notre naissance. Et ont commencé dès le début à chercher les rouleaux. Elles ont continué, du moins ma mère, pendant que la tienne cherchait à nous sauver.
A : Je n'arrive pas à y croire…
J : Elle m'a parlé de Sydney aussi. Après son opération, Raines est venue la voir et lui a dit qu'il était mort. Lorsqu'elle a appris qu'elle était enceinte, elle a tout raconté au Major Charles, et ils ont décidé de m'avoir ensemble.
A : Je suis contente qu'ils l'aient fait.
J : Mmhh…
A : Jarod, qu'attends-tu de moi ?
J : Comment ça ?
A : Je sais que je dois t'aider à détruire le Centre, même si j'éprouve quelques réticences, mais après, quand tout sera fini ?
J : Après, tu seras libre de fuir loin de moi, de faire ce qu'il te plaira.
Il sortit de la pièce, laissant Andréa seule avec ses pensées. Elle avait toujours trouvé difficile de percer la carapace de Jarod, mais elle devait avouer que là, c'était peut-être de sa faute. Comment pouvait-elle faire pour qu'il se confie à elle ? En même temps, elle ne pouvait pas lui en vouloir de se méfier : elle l'avait pourchassé et séparé de sa famille, en plus de ça, le tournant qu'il voulait tant qu'elle prenne, elle avait failli le prendre, mais n'avait pas pu aller jusqu'au bout. Si Sydney avait raison sur les sentiments de Jarod à son égard, elle comprenait qu'il lui en veuille. Mais il lui était difficile d'imaginer Jarod amoureux d'elle.
Un début de migraine vint la sortir de ses pensées. Elle se concentra plus encore pour comprendre ce que ses voix tentaient encore une fois de lui dire. Après quelques secondes, la voix de sa mère raisonna dans sa tête : « Ecoute ton cœur ». De quoi parlait-elle ? Certainement pas de Jarod, il devait s'agir du Centre. Peut-être était-ce finalement ça son destin ? Finir le travail qu'avaient entrepris sa mère et celle de Jarod.
J : (de la pièce d'à côté) Parker ?
A : Oui, j'arrive… (se rends auprès de Jarod) Que se passe-t-il ?
J : Je viens de terminer de collecter toutes les données, les dossiers sont prêts. Je vais commencer à préparer les bombes, mais je vais avoir besoin de toi.
A : Que veux-tu que je fasse ?
J : Ma mère, Ethan et Emily doivent arriver en fin de journée, j'aimerais que tu ailles les chercher à l'aéroport.
A : Et tu veux que MOI, j'aille les chercher ?
J : Oui. Ne t'inquiète pas tout se passera bien…
A : Pourquoi Sydney n'irait-il pas ? Il est où d'ailleurs ?
J : Au Centre. Il y travaille encore.
A : Certes… Bien, j'irais… Jarod ?
J : Mmmh ?
A : Je préfère que tu m'appelles par mon prénom.
J : Très bien, je le ferais en privé si tu veux.
A : Tu peux le faire devant tout le monde.
J : C'est toi qui vois.
Il se remit au travail. Elle sentait qu'il lui parlait uniquement quand c'était nécessaire. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Après avoir déjeuner, elle se posa dans le canapé du salon, essaya de lire un livre, mais elle n'arrivait pas à se concentrer. Trop de choses tournaient dans sa tête : Jarod, leurs mères, le Centre, Sydney… Elle ne savait plus par où commencer pour mettre de l'ordre dans ses idées… Elle en était là de ses pensées quand Jarod vint lui annoncer qu'il était l'heure pour elle de partir pour l'aéroport.
Arrivée à bon port, et après s'être garée, elle resta quelques minutes dans la voiture. Son cœur battait tellement fort, qu'elle pouvait entendre son sang battre dans ses oreilles. Quand elle se décida à sortir, elle ne savait pas vraiment qu'elle attitude elle devait adopter.
Par chance, ce fut Ethan qui sortit le premier. Il vint au-devant d'elle, le sourire aux lèvres, et la serra dans ses bras.
E : Bonjour ma sœur. C'est bon de te revoir.
A : Bonjour Ethan, je suis contente de te revoir aussi.
E : Melle Parker, Je te présente Emily, la sœur de Jarod
Em : Melle Parker, je suis heureuse de vous rencontrer enfin. Ethan nous a beaucoup parlé de vous.
A : Merci. (Se tournant vers Margareth) Bonjour.
M : Bonjour. Je suis si heureuse de vous revoir, surtout dans les circonstances actuelles.
A : Je suis contente également. Surtout pour Jarod… Allons-y il doit s'impatienter.
Dans la voiture, Andréa ne pouvait s'empêcher de sourire en imaginant Jarod en train de faire les cent pas dans le salon de Sydney.
En moins d'une demi-heure, ils étaient arrivés au cottage du psy. Ils remontèrent l'allée, et s'arrêtèrent devant la porte. Elle entendit Margareth soupirer, et ouvrit la porte.
Jarod, assit jusque-là, se leva d'un bon, et se retrouva face à sa mère, vers qui il se dirigea. Il l'a pris dans ses bras, et ne la lâcha qu'un long moment après. Ils avaient tous les deux les larmes aux yeux. Même Andréa se retourna pour cacher les larmes qui lui étaient venues. Jarod fit la même chose avec son frère et sa sœur.
A : Asseyez-vous… Jarod ? Jarod ?
J : Quoi ?
A : Je déteins sur toi… (sourire de Jarod) Tu as avancé ?
J : Oui, il n'y a plus grand-chose à faire, mais j'aurais tout de même besoin de toi.
A : Bien… Je… Je vais vous laisser, vous devez avoir des choses à vous dire…
J : Andréa, tu peux rester.
M : Restez, nous aurons tous le temps de parler de nos vies plus tard. Pour l'instant, il y a plus important. Et vous êtes concernée… Dans tous les cas… Bien, dites-moi, que va-t-il se passer maintenant ?
J : Je suis en train de préparer des bombes qu'Andréa et moi iront poser au SL-27, au même moment, mes anciens collègues de la NSA recevront des dossiers compromettants sur Raines et Lyle.
(Ouverture de la porte)
B : Bonjour… Tout le monde.
S : Bonjour… Margareth…
M : Sydney, je suis heureuse de te revoir.
S : Moi de même.
J : J'aimerais parler encore et toujours, mais il reste des choses à faire. Andréa ?
A : C'est parti.
B : (A Sydney) Andréa ?
S : C'est son prénom Broots.
B : C'est la première fois que je l'entends.
S : Seule sa mère l'appelait par son prénom. Je suis content que ce soit Jarod qui le fasse aujourd'hui.
M : Sydney ?
S : Oui ?
M : Que se passe-t-il entre ces deux-là ?
S : Pour Jarod, je pense que tu sais aussi bien que moi. Quant à Parker… Le sait-elle, elle-même ?
M : Je vais aller lui parler.
Elle se rendit dans la cuisine, et les regarda quelques instants travailler ensemble.
Malgré le sourire empli de tristesse de Jarod, il y avait de la tendresse dans les regards qu'ils échangeaient
M : Andréa ? Je peux vous appeler ainsi ? (Elle hoche la tête) Si mon fils peut se passer de vous quelques instants, j'aimerais vous parler.
A : Jarod ?
J : Vas-y, je t'appellerais si j'ai besoin de toi.
A : Ok
M : (à Jarod) Nous serons sous le porche
Elles sortirent et passèrent quelques instants à regarder vers l'horizon.
A : Que puis-je faire pour vous aider ?
M : Je vais être franche avec vous, même si je sais que je viens d'arriver, et que vous pourriez m'opposer que je ne connais que très peu mon fils, mais j'ai vu la façon dont vous vous regardez. Que se passe-t-il entre vous ?
A : Il n'y a rien, du moins c'est que je crois. Il y a eu quelque chose, enfin un début, mais je ne peux pas…
M : Croyez-vous ce que vous dites ?
A : Je vous demande pardon ?
M : Vous réussissez peut-être à y croire, mais pas moi.
A : Je ne sais pas… Je ne sais plus.
M : Laissez parler votre cœur, plutôt que votre tête.
Jarod sortit de la cuisine à ce moment-là.
M : (regardant tendrement son fils) Je vous laisse. (Se retournant vers Andréa) Pensez à ce que je viens de vous dire.
J : Que t'a-t-elle dit ?
A : Tu aimerais le savoir ? (Regard spé Jarod) Jarod, Qu'attends-tu de moi ?
J : Des choses que tu ne veux pas.
A : Quelles choses ? J'essaie de comprendre.
J : Je te veux toi ! J'aimerais savoir s'il n'y aura jamais un nous en toi et moi.
Elle ne répondit pas. Il poussa un soupir de découragement et commença à partir. Elle le retint par le bras ce qui le fit se retourner. Il plongea ses yeux dans le regard bleu azur de la Dragon Lady.
Il ferma les yeux, et quand il les rouvrit, Andréa se rapprochait de lui. Elle ferma les yeux, et posa ses lèvres sur les siennes. Elle sentit son cœur s'emballer, et tenta de faire passer tous les sentiments qu'elle éprouvait dans son baiser. Ils se détachèrent et se regardèrent dans les yeux. Jarod avait retrouvé sa joie de vivre, ce qui fit sourire Andréa.
J : Qu'y a-t-il ?
A : Ça faisait longtemps que tu ne m'avais pas souri comme ça.
J : Mmhh… Il faut y retourner. Nous poserons les bombes bientôt.
A : D'accord (Jarod commence à partir) … Jarod attend. Il faut s'attendre à des questions.
J : (Lui prend la main) Ça ne me dérange pas.
A : Broots va avoir une crise cardiaque.
J : Ne t'inquiète pas, je saurais le réanimer.
A : Ok. (Souris) Allez p'tit génie, allons-y.
Ils rentrèrent dans la maison en se tenant la main. Celle-ci animée jusque là se fit silencieuse. Margareth et Sydney se lancèrent un regard complice, en souriant, ce que faisaient également Emily et Ethan. Broots, quant à lui, était abasourdi.
Jarod et Andréa se dirigèrent vers la cuisine sans un mot, mais ne s'attelèrent pas tout de suite à la tâche. Ils restèrent près de la porte pour entendre les réactions.
B : Vous avez vu ?
S : Broots, est-ce que ça va ?
B : Je ne suis pas sûr ! Vous avez vu ce que j'ai vu ?
M : Oui Broots, nous avons tous vu.
B : Je suis largué. Il n'était pas censé se détester ?
M : On ne peut pas se détester pendant toute une vie.
B : Beh, je peux vous dire que je vais détester Raines tout au long de ma vie.
Tout le monde se mit à rire à la réplique de Broots.
J : Tu vois ! Pas de crise cardiaque.
A : Oui. Mettons-nous au travail.
Ils travaillaient depuis deux heures environ, lorsque Sydney et Margareth entrèrent dans la pièce pour commencer à préparer le dîner.
J : Nous avons presque fini. Nous pourrons les poser demain midi, il y aura moins de monde, donc moins de risque de blesser quelqu'un.
S : Tu comptes entrer par où ?
J : Par là où je suis sorti.
A : Je vais enfin savoir comment tu as fait !
J : Tu n'as jamais su ?
S : Personne n'a jamais su !
J : Et bien ! Sydney, demain fais attention à Angelo, j'ai peur qu'il ne comprenne pas que ce n'est pas un exercice.
S : Ça tombe bien, il a une séance avec moi demain, je le ferais sortir.
A : Bien. Espérons que tout marche que pers….
J : Quoi ?
A : Je me disais que si certaine personne n'arrivait pas à sortir à temps, cela ne me dérangerait pas tant que ça.
M : C'est prêt ! A table !
Ils passèrent tous au salon. Le dîner se passa agréablement. Chacun y allait de sa petite histoire, racontait comment il voyait sa vie après le Centre. Tous semblaient heureux.
A la fin du dîner, Ethan Sydney, Margareth et Emily restèrent au salon, tandis que Broots rentrait chez lui. Andréa et Jarod montèrent se coucher.
A : C'était une soirée merveilleuse. J'avais oublié ce que c'était d'avoir une famille unie.
J : Moi, je l'ai découvert ce soir. Je suis heureux que tu en fasses partie.
A : J'en suis heureuse également.
J : Je ne t'avais jamais vu rire comme ça.
A : Parce que je n'avais jamais eu de raison de le faire.
J : Maintenant tu en as ?
A : Oui… Je t'ai toi ! Jarod, j'ai passé mon temps à fuir mes sentiments, envers ma famille, mes amis, et toi, surtout toi. Maintenant ça suffit, je t'aime et je veux que tout le monde le sache.
J : Quoi ? Qu'est-ce que tu as dit ?
A : Je t'aime.
J : (souriant) C'est bon de l'entendre. Je t'aime aussi.
Il se pencha vers elle et l'embrassa. Au travers de son baiser, Andréa pu sentir tout l'amour qu'il lui portait. Comme à Rome, ils se laissèrent aller et n'écoutèrent que leurs désirs. Ils firent plusieurs fois l'amour cette nuit-là. Lorsqu'ils finirent par s'endormir, les premières lumières du jour commençaient à filtrer dans la chambre.
Vers le Centre, Blue Cove, Delaware
Jarod avait envoyé les dossiers prouvant les crimes de Raines et de Lyle le matin même à l'agent Zane.
Lui et Andréa se dirigeaient maintenant vers le Centre. Les bombes qu'ils avaient préparées étaient assez puissantes pour détruire sinon tout, mais au moins la plupart des sous-sols, ce qui fragiliserait tout l'édifice.
Sydney et Broots avaient l'ordre de déclencher les alarmes 15 minutes avant l'explosion, ce qui leur laissait le temps grâce aux caméras de vérifier que tout le monde était bien sorti.
Ils se retrouvèrent rapidement près du puit qui lui avait permis de s'échapper six ans plus tôt.
A : C'est là ?
J : Oui, on y est ! C'est par là qu'Eddy et moi on s'est sauvé.
A : … Il faut y aller.
J : Tu n'es pas obligée de venir tu sais.
A : (sortant une arme) Et qui va surveiller tes arrières Wonderboy ?
J : Allons-y !
Ils pénétrèrent dans le Centre. Arrivés au sous-sol, Andréa rangea son arme, et commença avec Jarod à poser les bombes aux endroits définis. Ils n'en avaient que dix à poser, cela ne devrait pas prendre beaucoup de temps.
Il n'en restait que deux lorsqu'ils entendirent un déclic dans leur dos qui les firent s'arrêter.
Hô : Ton arme sœurette !
Ils se retournèrent.
A : Lyle ! Qu'est-ce que tu fais ici ?
L : Je viens vous empêcher de détruire le Centre, c'est bien ce qui est prévu, non ?
J : Laisse-nous passer Lyle. Nous avons autre chose à faire que discuter.
L : C'est papa qui sera content quand il saura que je vous aie retrouvé.
A : Il ne le sera pas longtemps.
L : Qu'est-ce que tu veux dire ?
A : Tu le sauras bien assez tôt !
L : Qu'avez-vous fait ?
J : Ce que j'aurais dû faire il y a longtemps.
L : Que tu fasses des choses comme celle-là Jarod, je peux le comprendre. Mais toi, sœurette ? Tu vas détruire ta vie !
A : Ma vie est ailleurs Lyle, Ces derniers temps j'ai ouvert les yeux, et il serait temps que tu fasses de même. (L'alarme se met à sonner) Lyle, le Centre nous a rendu mauvais, tout ceci n'est que mensonge. Nous pouvons tous nous en sortir ou tous mourir ici. Mais, dépêche-toi de choisir ton camp, il ne nous reste que peu de temps pour sortir d'ici en vie.
L : … …
J : Lyle ?
L : (baissant son arme) Ok, pose la dernière bombe.
Ils posèrent la bombe, et remontèrent à la surface. Ils sortirent par le hall, plus personne ne risquait de les arrêter.
J : C'est bien la première fois que je sors par la grande porte.
A : Ça sera la seule, je le crains. Où doit-on rejoindre les autres ?
J : Sur la plage.
A : (se retournant) Où est Lyle ?
J : Je ne sais pas, il est sorti derrière nous. Il a dû filer.
A : Ouai
Ils coururent jusqu'à la plage où Sydney, Broots et Angelo les attendaient. A peine arrivés, ils entendirent une énorme déflagration. Les fenêtres se brisèrent et des flammes léchaient les murs.
S : Andréa, j'ai récupéré ça dans votre bureau.
A : (prenant le cadre) Merci Sydney
J : Tout le monde était sorti ?
S : Lorsque nous sommes partis, il n'y avait plus de trace de vie à l'intérieur.
A : Très bien.
J : Nous devrions partir
Il pointa son doigt en direction du bâtiment, ils virent tous arriver Raines et ses sbires. Les cinq amis partirent donc tous en direction de la voiture de Broots, qu'il avait garé non loin de là.
Le trajet jusqu'à la villa de Sydney se fit en silence. Broots les déposa et partit en direction de chez nui, pour aller chercher sa fille.
Lorsqu'ils entrèrent, Ethan, Margareth et Emily étaient tous assis devant la télé.
M : Vous avez réussi ! Ils en parlent sur la chaîne info.
J : Déjà ? Que disent-ils ?
M : (montant le son) Ecoute.
Journaliste : Une explosion vient d'avoir lieu à Blue Cove, une entreprise dont on ne sait pas grand-chose a été victime d'un attentat. D'après les premières constatations des pompiers et des policiers, il n'y aurait aucune victime. Des témoins ont rapporté qu'une alarme avait été déclenchée avant l'explosion permettant à tous les employés de sortir indemne.
A : Et bien ! Tout est fini. Nous sommes libres.
J : Oui, c'est un sentiment bizarre. C'est une fin parfaite.
A : (prenant Jarod dans ses bras) Non c'est un parfait commencement.
EPILOGUE
Le lendemain de la destruction, ils apprirent par l'agent Zane, que Raines avait été arrêté, et que Lyle s'était rendu. Ils avaient été envoyés dans une prison de haute sécurité en attendant leurs procès.
Tous changèrent de vie. Broots, grâce à Jarod, se fit engager par le FBI en tant qu'informaticien. Lui et Debbie s'étaient installés à Washington. Sydney, quant à lui, avait retrouvé Michelle et Nicholas, et avait ouvert un cabinet. Il décida, avec l'accord de Michelle, de prendre Angelo avec eux. Margareth, Ethan et Emily retournèrent s'installer à New-York dans leur appartement, le Major Charles les y rejoignirent rapidement.
Andréa et Jarod s'installèrent à Dover, dans la maison familiale des Parker.
Le Noël suivant, ils se retrouvèrent tous à Dover pour passer les fêtes ensemble. Jarod qui ne pensait pas pouvoir être plus heureux, se dit rapidement qu'il ne fallait jamais dire « jamais », lorsqu'Andréa lui annonça qu'elle était enceinte. S première surprise passée, il s'assit face à elle et la demanda en mariage. Ce à quoi elle répondit « oui ». Après avoir reçu les félicitations de leurs familles et amis, ils s'éloignèrent.
J : On m'aurait raconté ça il y a un an, je ne l'aurais pas cru !
A : Moi non plus… Je t'aime
J : Je t'aime aussi
FIN
