Avant tout, je tiens à signaler que les prochains épisodes / OS de cette série seront maintenant uniquement postés sur AO3 (Où j'écris sous le même pseudo). J'ai de plus en plus de mal avec FFN et l'impossibilité, entre autres choses, de pouvoir y classer correctement ses fics devient très pénible - en particulier pour des séries comme celle-là qui se découpent en une multitude de petits épisodes et OS postés séparément.
Bref, pour ceux que ça intéresse, c'est donc là-bas qu'on se retrouvera à l'avenir. :)
Sinon, en ce qui concerne cet OS, c'est du fluff et uniquement du fluff... forcément ! Parce que j'avais envie d'écrire un petit quelque chose sur Seph' et ses fils. x,)
C'est d'abord le grincement de la porte qui trouble son sommeil. Pas au point de le réveiller, mais son esprit habitué depuis l'enfance à rester vigilent – même pendant ses heures de repos – se fait un peu plus alerte. Puis il y a un trottinement léger et enfin une voix effrayée – un murmure en vérité, comme si son propriétaire désirait se faire le plus discret possible – qui l'appelle :
— Papa ? Papa ?
Les sourcils de Sephiroth se froncent et ses paupières s'entrouvrent. Une ou deux secondes lui sont nécessaires avant d'identifier son visiteur, dont la silhouette se découpe dans les ténèbres qui règnent dans sa chambre.
— Loz ? Est-ce qu'il y a un problème ?
Sa voix est rauque, son esprit soudain envahi par l'inquiétude. Et à son fils de répondre d'une petite voix :
— J'ai fait un cauchemar…
Rassuré, Sephiroth repousse d'une main les quelques mèches qui lui tombent devant le visage et se permet un petit sourire.
— Tu veux dormir avec moi ?
En réponse, Loz opine du chef et Sephiroth se décale un peu sur le côté, ouvre les couvertures pour l'inviter à le rejoindre. Le petit s'y faufile aussitôt, vient se lover dans la place encore chaude qu'occupait son père, qui rabat les couvertures sur lui avant de s'étendre à ses côtés. Sa main vient caresser les cheveux de son fils et il souffle :
— Allez, bonne nuit.
Mais il a à peine eu le temps de fermer les yeux qu'un trottinement se fait entendre dans le couloir – beaucoup moins discret que celui de Loz. Sa porte, elle, est ouverte avec brusquerie.
— Papa ! Papa !
Sephiroth émet un soupir et peut sentir le matelas grincer, comme son nouveau visiteur a déjà sauté sur son lit. Des reniflements lui parviennent et, quand il tend la main vers Kadaj, il découvre que les joues de celui-ci sont encore humides de larmes.
— Laisse-moi deviner… tu as fait un cauchemar ?
Et à Kadaj de couiner en réponse. Refermant un bras protecteur autour de son fils, il le rapproche de lui et lui dépose un baiser sur les cheveux.
— C'est rien, Kadaj… c'est fini.
— Mais il voulait me manger ! Il était tout gros, tout moche et puis il arrêtait pas de dire qu'il allait me manger !
Sephiroth va pour lui dire qu'il a simplement fait un mauvais rêve, que personne, dans cette maison, ne souhaite lui faire de mal, mais Loz, après une aspiration surprise, souffle :
— Toi aussi l'ogre voulait te manger ?
Et à son frère de répondre, aussi étonné que lui :
— Pourquoi ? Toi aussi ?!
Un soupir échappe de nouveau à Sephiroth.
— Est-ce que je peux savoir qui vous a mis cette histoire d'ogre dans la tête ?
Autant dire que le responsable va l'entendre. Ce n'est pourtant pas faute de répéter en boucle que Loz et Kadaj sont sensibles et qu'un rien peut les perturber. La réponse, d'ailleurs, ne le surprend qu'à moitié :
— C'est Yazoo !
— Ouais, approuve Loz. Et même qu'elle faisait trop peur son histoire !
— Ouais ! Trop peur !
Et à Sephiroth de pester intérieurement contre son fils.
— Quoi qu'il en soit, leur dit-il en revenant caresser les cheveux de Loz. Il n'y a pas d'ogre ici. Alors essayez de vous rendormir et…
— Mais ça existe, les ogres ? le coupe Kadaj, qui s'est agrippé avec force à son pyjama.
Flairant la question piège, Sephiroth répond :
— Non, Kadaj. Ça n'existe pas.
— Mais Yazoo il a dit…
— Eh bien, je ne sais pas ce que vous a raconté Yazoo, mais c'était un mensonge. Il n'y a pas d'ogre, ni ici, ni ailleurs.
Disant cela, il jette un regard à son réveil – dont les chiffres rouges brillent au cœur de la nuit. Autant dire que s'il ne parvient pas à se rendormir rapidement, il ne va pas être en forme demain. Ses fils, néanmoins, ont beaucoup de mal à se tranquilliser et il peut sentir Loz se trémousser tout contre lui.
— Mais si y avait vraiment des ogres…
— Alors votre papa s'en débarrasserait.
— Mais Yazoo y dit que les ogres, c'est grands et forts ! piaille Kadaj.
— Et je serais encore plus fort qu'eux.
— T'es sûr ?
Il devine, plus qu'il ne voit, le regard suspicieux de Kadaj. Un petit rire lui échappe et il répond :
— Oui, Kadaj. Votre papa est capable de tuer un dragon. Alors un ogre…
Il peut entendre ses fils émettre un hoquet impressionné. Puis la petite voix de Loz se fait entendre de nouveau :
— Tu pourrais le découper en morceaux, si y avait un ogre ?
— Aucun problème, répond son père, au final plutôt amusé par la conversation. Ça ne me demanderait que quelques secondes !
— Ouah ! C'est vrai, t'es vraiment trop fort papa !
Mais Kadaj, bien plus têtu que son frère, ne semble pas encore tout à fait décidé à baisser les armes.
— Mais faudra que tu brûles les morceaux après, parce que sinon, il pourrait revenir !
Et à Sephiroth de lui affirmer, sans vraiment savoir d'où il tient cette idée pour le moins saugrenue :
— C'est ce que je ferai, et après ça je disperserai ses cendres pour qu'il ne puisse plus jamais reprendre forme.
Ce qui semble cette fois convaincre Kadaj, qui concède :
— D'accord ! C'est sûr que comme ça, il pourra plus jamais venir nous embêter.
À nouveau, un petit rire échappe de Sephiroth – plus faible que le précédent, comme le sommeil a recommencé à s'emparer lui.
— Alors si vous êtes rassurés, il est temps de dormir les garçons. Votre papa doit se lever tôt demain.
Des marmonnements lui répondent, puis le silence se fait à nouveau dans la pièce. Ses fils collés tout contre lui, comme s'ils ne se sentaient vraiment en sécurité que de cette façon, Sephiroth bat faiblement des paupières.
Demain, il aura une conversation avec un certain petit garçon qui, pour l'heure, doit dormir paisiblement dans sa chambre – du sommeil insolent de ceux qui ont la conscience tranquille.
