Notes d'Auteur : Mes salutations, ces quelques pages que vous venez d'ouvrir constituent pour moi un memento adressé au futur ; au jour de l'envoi de ces lignes, le serveur Aeria de Eden Eternal ferme, et je voulais fêter mon jeu vidéo favori au moyen de ces très brefs chapitres relatant de mon expérience sur ce jeu qui m'a littéralement vu grandir au cours des dix années que j'ai pu expérimenter le passage du temps sur Ezur. La formation de ce texte est très particulière, n'entretient aucun rapport d'un chapitre à l'autre, et vous propose plusieurs facettes de mon expérience de jeu. Nous commençons ainsi par une légende, celle que je fais d'une guilde à laquelle j'ai appartenu tout ce temps et de mes souvenirs, avec l'âme que je pouvais avoir, de ce temps d'enfance encore très insouciante.
C'était sur les rivages de la Baie Bélouga que s'échoua le gardien éternel et sa lame réputée incassable. Le bateau pirate s'éloignait, enfin débarrassé du fauteur de troubles, et le cri des perroquets qui emplissait l'horizon s'incrustait dans la tête du défait. Sa lame colossale avait touché le sol, se brisant en plusieurs morceaux d'amertume, cassés par l'eau salée.
En solitaire, le Gardien prit la route des Bourbes, et fut surpris de voir s'effondrer une fleur gargantuesque dont les pétales putrides gisaient çà et là au sol. Devant lui, une armure rouge se disloquait en petites pièces d'éther, révélant un homme élégant, aux cheveux châtain clairs, portant un ensemble d'homme du monde rouge et blanc, ce contraste avec la nature environnante ne faisait que s'amplifier quand l'homme au souliers de cuir noirs s'approcha du Gardien au casque à plume décerné aux jeune recrues chez les chevaliers.
« Tien, t'as pas bonne mine. »
L'homme élégant donnait au gardien une confiserie, pâte à tartiner réputée dans Ezur, quelque chose de cher que le porte-monnaie peu étoffé de Gardien ne lui permettait pas d'accepter. Il refusa, même quand cela était gratuit.
« T'as pas l'air en forme, pourtant. Je sais ! Je te donne ça, et je t'invite dans ma guilde ? Donnant-donnant ? »
Par peur de déplaire, le Gardien accepta l'insigne affichant un ange radieux.
C'est ce qu'une guilde promet à ses membres ; un soutien continu, et une écoute. Le jeune Gardien inexpérimenté entendait parler de tout, se sentait du monde, alors qu'il en était inconnu. Entendait les légendes de celui qui a terrassé toutes les autres guildes à lui seul pour remporter le convoité territoire de la Terre des Dunes Éternelles, constatait les chasses à ces monstres géants nommés « Boss de Guilde », et prenait part à des expéditions glorieuses dans des donjons habités par les forces d'un mal nouveau, celui qu'a apporté le Prince du Fléau.
C'est justement une erreur de ce Gardien inexpérimenté qui a permis au Fléau de s'échapper ; c'est lui qui a usé de ses pouvoirs très limités pour s'emparer du cristal d'Olsin, et tenter de le sceller en vain.
L'avenir du monde remit en jeu, les membres de la guilde s'inquiétèrent, mais ne blâmèrent pas l'apprenti. Ils s'assurèrent qu'il puisse évoluer par lui-même, et rejoindre d'autres Gardiens pour combattre le Fléau.
Le Gardien restait cependant auprès de ceux qu'il avait déclarés comme ses « très chers compagnons »
Et le temps passa, l'apprenti devint tuteur, et les anciens maîtres partirent au repos ; le mage légendaire disparu pour se battre contre une maladie terrifiante, et l'homme élégant qui était alors second chef de la guilde transmit son titre à son second.
Petit à petit, les adeptes de l'ange radieux évoluèrent, se mirent à révérer le majestueux phœnix bleu.
Le Gardien à l'épée se scinda en deux. Ses deux versant épousèrent aussi la flamme utopienne.
Car l'aspiration à l'Eden avait pour eux un sens précis, et c'était cette guilde qui l'incarnait.
Et le temps passa. Deux des membres les plus puissants reçurent le pouvoir. Ils se le partageaient également, tandis que le labeur ne manquait pas, à l'arrivée du Prince du Fléau. Les deux nouveaux Gardiens s'allièrent pour progresser ensemble. L'un des deux avatars maniait sans peur l'artillerie, et avait développé une armure mécanique en laquelle il avait confiance ; l'autre développait la maîtrise des épées et de l'arc. Tous deux cherchaient un moyen de concevoir l'avenir d'une façon nouvelle, et avec espoir.
Et le vent souffla. Le Fléau était de retour. Les gardiens s'allièrent entre eux pour le repousser, tandis qu'une inconnue montait l'Escalier Céleste.
Et quand la paix revint, le noble phœnix replia ses ailes.
L'Utopie s'était progressivement diluée ; voilà, c'était l'Eden.
Ceux qui se souvinrent de la guerre en perdaient la tête, mais cette folie n'entacha jamais leur bon cœur.
Et aujourd'hui, l'Eden est établi.
Quant à la noble union...
Elle adopta une belle maxime
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Tel le phœnix, elle renaîtra de ses cendres.
