Bonjour, après « La deuxième fille d'Elrond », me voici avec cette toute nouvelle fiction. Je ne sais pas si beaucoup d'entre vous la liront car faut être honnête, cette saga de films date un peu.

Si vous passez par là, n'hésitez pas à laisser une trace, cela fait toujours plaisir.

Cette fiction est entièrement écrite et dispatchée en 53 chapitres, d'une longueur variable en fonction des chapitres. Je vais essayer de poster un chapitre par semaine, mais moi et ma mémoire….

Je précise aussi que rien ne m'appartient dans cet univers.

Et aussi, je n'ai pas de bêta-reader suite à une très mauvaise expérience avec mon ancienne, je me relis, j'essaye de corriger mes fautes, mais certaines passent à la trappe. Il y aura aussi des Lemon, d'où le Rating « M » mais je précise aussi que c'est la première fois que j'en écris, d'habitude, je les lis.

Bonne lecture


« Puis, ils rendaient la momie à sa famille désolée, dont les pleureuses professionnelles venaient souvent grossir les rangs. Alors prenait place la symbolique opération de « L'Ouverture de la Bouche ». A nouveau capable de manger, de boire et de parler, le défunt était prêt pour la vie d'outre-tombe. »

-Mila, le diner est prêt.

Je referma mon livre sur l'Egypte ancienne, en plein chapitre sur les préparatifs de l'Au-Delà et le posa sur ma table de chevet. Sortant de la chambre, je rejoignis sms parents et ma petite sœur qui étaient déjà à table.

Une fois dans la cuisine, je me lavais les mains à l'évier et me mit à table, à la gauche de mon père. Je vis la bouteille de Vodka entamée la veille par mon père qui était déjà au trois-quarts vide. La soirée s'annonce mal.

-Tu en as mis du temps pour venir à table, tu n'as pas entendu qu'on t'appelait ? Fit mon père.

Quand il était comme ça, mieux vaut ne rien faire pour l'énerver encore plus.

-Je suis désolée papa, je lisais un de mes cours pour demain.

Si je lui disais que je lisais encore un livre sur la mythologie, il s'énerverait encore plus et on risquait de nous en prendre une. Que ça soit ma mère, ma sœur ou moi-même.

-Un cours hein ?

-Chéri, Mila est venue dès que je l'ai appelé. Si elle révisait, c'est normal qu'elle ne soit pas venue de suite.

Mon père prit une gorgée de la vodka à même le goulot et mangea une bouchée de son steak. Je vis à son regard qu'il n'avait pas aimé la réponse de ma mère et qu'il doutait de mon excuse.

-Je connais cette sale gamine, elle préfère passer son temps à lire ses absurdités plutôt que de faire des choses plus importantes pour la maison, à savoir travailler pour ramener de l'argent.

De l'argent qu'il dépensera dans de l'alcool…D'accord j'avais 22 ans et j'étais encore étudiante en première année pour faire un master en histoire de l'art et archéologie mais tout ce que je lisais après le lycée était pour perfectionner mes connaissances. J'adorais le passé de notre planète, même si il y avait des moments horribles, où l'humanité aurait pu disparaître, ces épreuves ont forgé notre présent.

Je refusais de travailler le soir après les études pour gagner de l'argent car je n'aurais plus assez de temps pour réviser, mon master était dur et je voulais le réussir. Il était hors de question de louper mes examens, mes études revenaient trop chères à mes parents, ce n'était pas pour rajouter une année de plus.

Et ces absurdités, comme il disait, c'était mes livres d'histoires et plus précisément la mythologie, que ça soit Grecque, Egyptienne, Romaine ou Scandinave. Ce n'était pas trop au programme, c'était mon petit plaisir en plus. J'avais une préférence pour la Grecque et l'Egyptienne.

-Cette gamine est une incapable ! Hurla-t-il.

A la fin de cette phrase, il fit un mouvement brusque et je n'eus même pas le temps de comprendre ce qu'il m'arrivait qu'une gifle monumentale m'arriva sur le coin de la tronche. Sous la puissance du geste de mon père, je me retrouvais sur le sol de la cuisine.

Immédiatement, ma petite sœur de 17 ans se leva pour m'aider à me relever tandis que ma mère ne bougea pas d'un pouce. Quand à mon père, il reprit une bouchée de son repas comme si de rien était.

J'avais l'habitude de ses gifles. Je préférais m'en prendre plein plutôt qu'il touche à ma petite sœur. Pour l'instant, il m'avait encore jamais levé la main sur elle, qu'il essaye et il aura de mes nouvelles.

Un goût métallique se faisait sentir dans ma bouche. Ma sœur Célia utilisa un mouchoir pour tamponner doucement au niveau de ma lèvre. Je vis du sang sur le tissu blanc. Génial, je saignais…va justifier ça aux profs demain…

-Remettez-vous à table. On ne sort pas de table tant que le repas n'est pas terminé. Ordonna mon père.

Il est marrant ce mec…je laissais ma sœur se remettre à table et je me réinstalla à mon tour. Le reste du repas se passa en silence, on entendait juste le bruit des couverts et de mon père quand il buvait et qu'il…ahem..rotait sans retenu. J'avais honte de lui, honte d'être sa fille..

Une fois le repas terminé, il retourna sur son fauteuil et regarda un match de foot, son équipe favorite contre celle qui déteste. La soirée va être joyeuse…

Célia et moi aidons notre mère à débarrasser la table et à faire la vaisselle puis on repartit dans nos chambre. Je pris mon pyjama et alla m'enfermer dans la salle de bain à double tour. Je préférais prendre mes précautions quand mon père était alcoolisé en plein match de foot.

Cela fait un an que mon père se soûlait tous les jours, depuis qu'il a été licencié économiquement par sa société, il frappait ma mère et moi et jamais ma mère m'a parlé de le quitter. J'ai voulu partir d'ici, mais je ne pouvais pas laisser Célia, et sans revenus, impossible pour nous d'aller vivre autre part.

En me regardant dans le miroir, je vis le sang qui avait séché sur ma lèvre. J'allais avoir un joli bleu demain...Je me déshabilla et pris ma douche avant de me mettre en pyjama. En sortant de la salle de bain, j'entendis la télévision toujours en marche mais sans aucun cri de mon père, il a dû s'endormir devant, tant mieux.

Je retournais dans ma chambre et la referma aussi à clé, même si ça ne pouvait pas l'arrêter si il voulait rentrer, il peut défoncer la porte, mais au moins, j'avais l'impression d'être un peu en sécurité.

Je ne pris même pas la peine de lire un autre chapitre de mon livre que je me couchais directement et m'endormis assez rapidement.


-Oh merde, qu'est-ce qu'il t'est arrivée ?

La question qu'on m'a plusieurs fois posée ce matin. Soufflant d'ennui, je répondis la même chose qu'aux autres : « le truc habituel, qu'est-ce-que tu crois ». Que ça soit mes amis, camarades de classe, profs ou même mon petit ami, celui qui venait à l'instant de me poser cette question. Le coup que mon père m'avait donné la veille m'avait accordé un joli bleu qui prenait une partie de la lèvre inférieure, de la joue et du menton.

Tout le monde connaissait les tendances de mon père à boire et à cogner, mais personne ne bougeait, personne n'allait en parler aux flics, personne essayait de nous aider en nous disant qu'ils pouvaient nous héberger. Tout le monde avait peur de mon père, de ce qu'il pouvait leur faire, mais pour ma sœur, ma mère et moi, n'étions pas celles qui craignaient le plus cette situation ?

Stéphane, mon petit ami depuis huit mois, souffla lui aussi de la ma réponse. Au début de notre relation, quand je quittais l'appartement familial pour me réfugier chez lui, il m'ouvrait la porte sans problème. Maintenant, il constatait juste mes blessures quand j'allais en cours, je n'allais plus chez lui. Je n'avais plus envie d'y aller. Et même si je le voulais, ses parents m'avaient demandé de ne plus venir.

Peut-être que mon père est allé un jour chez lui et l'a menacé pour qu'il ne m'aide plus, mais qu'est-ce que ça coûterait à Stéphane d'aller chez les flics ?

-Ne souffles pas Stéphane, y a que moi qui ais le droit de souffler dans cette situation.

-Mi..

-Non Stéphane. Cette situation te désole mais moi elle me met tous les jours un peu plus en danger. Tu veux m'aider ? Alors va voir les flics.

Sur cette phrase, je le plantais là et alla au cours qu'on avait en commun, le Grec Ancien. On s'était rencontré en licence avec Stéphane et on a eu la chance d'avoir été accepté tous les deux dans le même lycée pour le Master et on a pu avoir quasiment tous nos cours en communs, seuls les options étaient différentes.

Une fois dans la salle, je m'installais vers le milieu de la salle, ni trop devant, ni trop au fond. Stéphane me rejoignit et se mit à ma droite.

Le reste de la journée se passa normalement, une fois que j'eus terminé les cours, à 15h, je pris les transports en commun, non pas pour retourner chez moi mais pour aller aux jardins à côté du Musée du Louvre. J'avais un pass annuel pour plusieurs musées de Paris. J'aimais aller faire mes devoirs dans les jardins de Paris, ça me permettait d'éviter la colère journalière de mon père.

Il ignorait que je passais mon temps libre après les cours à ces endroits là, je lui avais mentis dès le début de l'année, lui disant que je finissais à 17h30/18h et qu'il me faudrait une bonne heure pour rentrer à la maison. Sinon, il me forcerait à trouver un emploi étudiant et l'argent gagné, j'en verrais pas longtemps la couleur vu qu'il me prendrait tout pour acheter son alcool.

Comme d'habitude, mon temps dans les jardins passa trop rapidement, il fut facilement 17h15, l'heure de rentrer chez moi. Je rangeais mes affaires dans mon sac, m'arma de mon casque et mit de la musique avant de retourner vers le métro.

En chemin, je vis plusieurs familles heureuses, des parents normaux avec leurs enfants, s'amusant sur le chemin du retour. Au début, mon père était comme ça, maintenant, il n'était qu'une ombre. C'est horrible de dire ça mais pour moi, le père que j'ai connu est mort le jour où il a été licencié.

En rentrant à la maison, je déposais mon sac dans ma chambre et retourna directement dans la cuisine pour aider ma mère à préparer à manger. Je n'avais pas envie d'énerver mon père une deuxième soirée d'affilée. Une fois que le repas fut prêt et que Célia avait mit la table, ma mère me demanda de réveiller mon père, qui dormait encore devant la télévision. En gros, mission suicide de la soirée. La seule manière que j'avais de ne pas avoir de problème, c'était d'avoir un verre d'alcool à lui donner dès le réveil.

Je me dirigeais vers le buffet et sortit un verre et lui servit un verre de Whisky. Après la vodka, c'est ce qu'il préférait. Je lui secoua doucement l'épaule en l'appelant toujours doucement.

-Papa ?

Aucune réponse, faites qu'il nous ait fait un coma éthylique s'il vous plait.

-Papa ?

Il bougea et ouvrit doucement les yeux. Bon bah, la paix ne sera pas pour tout de suite.

-Qu'est ce que tu me veux toi ? Dit-il méchamment.

-Le repas est prêt et la table. Je t'ai servis un verre. Répondis-je en lui tendant l'objet en cristal.

Il le prit et le vida d'une traite tandis que je m'éloignais vers la table. Je l'entendis murmurer un « bonne fille » et il se leva nous rejoindre.

Le reste de la soirée se passa normalement, sans coup de sang de mon père. Ca faisait longtemps. Un vendredi calme où ma sœur me rejoignit le soir dans ma chambre et où on dormit toutes les deux, nous protégeant mutuellement rien que par la présence de l'autre.


Nous ne sommes pas encore dans l'histoire du film, mais ça va venir.

Qu'avez-vous pensez de ce chapitre ?