Disclaimer : Sinbad est l'oeuvre de James Dormer, de Russel Lewis et de Jack Lothian.
Résumé : Observer une aurore boréale permet à Sinbad un peu plus que passer un bon moment avec Anwar.
Note de l'auteur : Cet OS répond au défi calendrier de prompt de la page Facebook « Bibliothèque de Fictions » qui dure pendant tout le mois d'avril. 27 avril : A amène B voir les aurores boréales
Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : Prompt du 27/04/2021 : "C'est énorme !" + Défi Sarah et Voirloup n°279 - Placer le mot Beau-Belle + Sinbad/Anwar Sheibani + Prompt 307 : "Des fois, tu te sens juste aussi insignifiant qu'un grain de sable et aussi dérangeant qu'un caillou dans une chaussure." "Tu n'es pas un grain de sable ou un caillou, tu es ma lumière - rayon de soleil" Titre du 30/07/2020 : Ton cœur contre le mien + Situation 216 : Un personnage A déprime alors un personnage B s'occupe de lui
Ton cœur contre le mien
- Hey...
Anwar gémit dans son sommeil, se blottit un peu plus dans sa couverture et se retourne.
- Anwar.
La voix est claire, nette, précise. Dès qu'il reconnaît son prénom, le jeune docteur se réveille aussitôt, les oreilles aux aguets, le cœur battant. Il tourne la tête et rencontre le regard de Sinbad.
- Sinbad ? Demande-t-il d'une voix encore ensommeillée
Dehors, la nuit est encore là, recouvrant le ciel de son long manteau de soie noire. Il s'inquiète. Quelqu'un est-il malade ? Leur capitaine est-il souffrant ? Non, il n'en a pas l'air, le marin semble en pleine forme. A-t-il vu quelque chose ? A-t-il besoin de quelque chose ? Pourquoi il lui sourit comme ça ?
- Viens ! J'ai un truc à te montrer !
Il émerge complètement, se lève et embarque avec lui son drap. Quand le soleil n'est pas là, la fraîcheur règne sur le Providence. Son compagnon de voyage a l'excitation d'un enfant. Il l'emmène sur le pont du bateau puis près du gouvernail.
- Regarde ! Lui dit-il en pointant le ciel du doigt. C'est énorme !
Dans le ciel, des ondes de couleurs diverses dansent, formant des volutes éphémères, changeantes, passant du vert au jaune, tirant parfois sur un marron tendre. Leur lumière se reflète sur la mer apaisée en-dessous de leurs pieds. Anwar observe ce spectacle enchanteur, bouche-bée, incapable de dire quoi que ce soit. Un léger sourire se peint sur ses lèvres.
- Comme c'est beau... Je croyais que l'on pouvait en voir uniquement dans les pays froids... Finit-il par murmurer comme s'il avait peur de rompre l'enchantement du moment.
- Moi aussi. Admit Sinbad. En tout cas, c'est ce que tu expliquais à Rina, non ?
Ils continuent à contempler la beauté de la nature un moment.
- Ca fait du bien de te voir sourire. Avoue le voleur de Basra
- Comment ça ? Tressaille le médecin
Le jeune homme lui sourit gentiment.
- Tu avais l'air... Triste, ces temps-ci.
Anwar baisse les yeux. Il a tendance à déprimer, c'est vrai. Il a surtout la vilaine manie de penser, de croire, qu'il est le maillon faible de leur petite équipe parce qu'il n'est pas aussi intrépide qu'eux. Il n'est pas aussi fort. Il n'a pas autant confiance en lui. Eux, ils foncent, ils ont peut-être peur mais ils le font quand même là où lui peut trembler, plier et passer pour un lâche. Il se dégoûte parfois. Il sait bien que les muscles et l'apparente bravoure qui flirte avec l'amour du risque ne font pas un homme. Ils ne font pas la virilité non plus. Pourtant oui, il aimerait être plus comme Gunnar, comme Sinbad, avoir une meilleure force physique, un caractère moins hésitant. Il ne regrette pas de s'être lancé dans la vie qu'il mène. Il l'aime, il est heureux, il a des amis : il a enfin des amis. Loin de parents qui l'aiment mais qui l'étouffent à force de vouloir régir chaque aspect de sa vie, un père et une mère qui l'ont surprotégé car il est leur seul enfant, il respire enfin mais a souvent l'impression d'être un bébé qui vient de naître, qui découvre le monde. Et ces jours-ci, ce sentiment se renforce : s'il était resté à Basra à étudier comme ses parents le souhaitaient, il serait officiellement devenu docteur. Il se considère comme tel et l'expérience qu'il acquiert lui permet de l'affirmer de plus en plus, jour après jour. Mais alors que la date charnière approche, ses doutes reviennent à la surface et hantent sa tête aussi sûrement que le chant de la sirène qui a failli tuer le chef non officiel de leur navire.
- Je ne suis pas triste, Sinbad. Tente-t-il
- Anwar, je te connais depuis assez longtemps pour savoir que tu es un très mauvais menteur. S'il te plaît.
- J'aurais dû être diplômé de l'université de Basra dans quelques jours si j'étais resté là-bas. Avoue-t-il
- Tu regrettes d'être ici ?
- Non ! Non, ça jamais ! Je vis ma meilleure vie ici. C'est juste que... Quand arrive ce genre de date, mon cerveau a tendance à ressasser des choses qui me font mal. Des choses que je sais pourtant inexactes. Mais elles font mal quand même.
- Quel genre de choses ?
- Sinbad, je sais que ce sont des bêtises, ne t'embête pas avec ça.
- Ca ne m'embête pas. Tu ne m'embêtes jamais. Tu le sais, non ?
L'étudiant baisse les yeux.
- Des fois, tu te sens juste aussi insignifiant qu'un grain de sable et aussi dérangeant qu'un caillou dans une chaussure. Essaye-t-il de rire, conscient qu'il sonne pathétique.
- Tu n'es pas un grain de sable ou un caillou, tu es mon rayon de soleil ! S'emporte Sinbad
Si Anwar a un léger sourire, son compagnon de voyage sent qu'il n'est peut-être pas convaincu. Il passe son bras autour de ses épaules et l'attire à lui.
- T'es peut-être pas le plus costaud de nous tous. Mais ce que t'as pas dans les bras, tu l'as dans la tête. Dans le cœur. T'es l'un des hommes les plus intelligents que je connaisse. L'un des plus gentils aussi. T'as pas besoin d'être un autre quand tu es déjà parfait comme tu es.
- Je ne suis pas parfait. J'ai des défauts.
- Ce qui n'en ajoute que plus à ta personnalité.
- C'est pour ça aussi que tu m'as réveillé ? Pour me parler en privé et me rassurer ?
- Oui. Et parce que cette aurore boréale est juste trop belle. Ca aurait été bête de ne pas te la montrer alors que t'en rêves depuis longtemps.
- Dire que les autres ratent ça...
- On n'est pas obligés de leur dire qu'on en a vu une.
Ils s'asseyent ensemble, partageant la couverture d'Anwar pour ne pas avoir froid et continuent à profiter en silence de ce phénomène presque magique, sans se douter que leurs amis le voient aussi. Sinbad n'a pas été spécialement discret en allant réveiller leur médecin. Ils ont la chance d'assister alors, en plus du cadeau du ciel, à une romance qu'ils n'avaient jusqu'alors jamais soupçonnée.
- Je crois que je commence à les shipper. Glisse Rina à Nala qui ne peut qu'acquiescer.
FIN
