Il est mondialement connu que la société magique britannique est construite sur les quatre Maisons de Poudlard.

Tout étranger sait qu'en bon mouton les sorciers anglais vont même jusqu'à catégoriser leur propre société en fonction de leur Maison.

Et tout Ministre de la Magie étranger sait comment agir pour obtenir le soutien du Ministre de la Magie Britannique à la CIS (La Confédération internationale des Sorcier). C'est très simple : il suffit de se renseigner sur la Maison dont le Ministre de la Magie Britannique est issu, et agir en fonction de celle-ci.

Ainsi les Serpentards sont rusés et ambitieux, même calculateurs, tant que la proposition de loi les intéresse et leur apporte quelque chose, ils peuvent être en sa faveur. C'est 50-50.

Les Gryffondor sont courageux et braves, mais ils rejettent tout ce qui se rapproche de près ou de loin à la magie « noire ». Tout gouvernement obtiendra leur soutien s'il réussit à leur glisser dans la tête que leur mesure les protégera de la magie noire, et que Dumbledore serait sûrement d'accord avec la proposition de loi.

Il ne faut jamais oublier l'argument Dumbledore, les Gryffondors ne jurent que par lui…

Les Serdaigle sont intelligents et sages… Promettez leur un livre qu'ils n'ont jamais lu et vous aurez 70% de chance d'avoir leur soutien. Si vous arrivez à mettre la main sur un livre rare/interdit à la vente/maudit qu'ils pourront garder, alors vous aurez 95% de chance d'être soutenu.

Les Poufsouffle sont travailleurs et loyaux, mettez-leur en tête que tout ce que vous faites est pour le bien d'autrui et vous gagnez un allié pour la vie. Ils seraient capables de prendre votre défense, alors même que toutes les preuves sont contre vous et que vous êtes le coupable.

Du moins c'est ce que Lord Krum avait appris à son fils, lorsque ce dernier lui a avait annoncé qu'il était sélectionné pour aller à Poudlard pour le Tournois des Trois Sorciers.

Victor Krum se disait que son père ne pouvait pas être plus éloigné de la réalité…

En apparence, tout était conforme aux propos de son père, de la rivalité toujours croissante Serpentard-Gryffondor. Aussi bien du fait que les Serpentard se déplaçaient toujours en groupes, le visage froid et sans émotions apparentes, que les Gryffondor étaient les plus bruyants, et qu'ils ne juraient que par Dumbledore et par la Lumière.

Les Poufsouffle étaient bien loyaux les uns aux autres, se soutenant sans faille, tandis que les Serdaigle avaient toujours le nez plongé dans un bouquin, et étaient près à vous vanter les mérites des livres et de l'apprentissage.

Cependant pour la vérité, il faut pénétrer dans leur lieu de rassemblement, de vie, c'est-à-dire leur dortoir !

Habituellement, il faut faire partie de la Maison en question pour ne serait-ce que découvrir leur salle commune.

Victor étant la star de Quidditch qu'il est, il a pu se faire inviter dans chacune des Maisons.

Il a commencé avec les Serpentard. Leur salle commune étant à leur image : cachée, dissimulée, dans les cachots et les ténèbres avec le vert et le gris en couleur prédominantes.

Par contre, le comportement des Serpentard a manqué de peu de faire un AVC de choc à Victor…..Ils sont passés de sombre et mystérieux, à des Poufsouffles en manque d'attention : ils se faisaient des câlins, de longues déclarations d'amour. Les dernières années cajolaient les premières années, leur ébouriffant les cheveux, agissant comme leurs mères.

De plus, ils avaient même mis en place une salle où ils pouvaient faire leur longues déclarations (tragiques ou romantique ou autre chose) avec des fonds derrières eux. Ces décors allaient du cœur d'une tempête à un couché de soleil paisible sur l'océan, en passant par la clairière étoilée ou encore le château de conte de fée…avec les fonds sonores en adéquation !

Son esprit avait fait un arrêt face à cette vision toute sauf Serpentard.

La fois suivante, Victor avait pénétré l'antre du savoir, c'est-à-dire la salle commune des Serdaigle.

Lorsqu'il avait été invité, il avait débattu de l'idée d'amener un ami avec lui. Cependant l'idée même que les Serdaigle soient autre chose que des rats de bibliothèques était risible. Surtout en apprenant que pour entrer dans leur dortoir il fallait répondre à une énigme posée par un heurtoir en forme d'aigle.

Ainsi Victor ne s'attendait pas à trouver des Serdaigles brûlant des livres et des parchemins, en dansant. Ces derniers étaient vêtus de pagnes et de couronnes faites d'herbes, de racines et de fleurs, avec pour bijoux des bracelets d'os et de cailloux sur des ficelles.

Les Serdaigles sautaient d'un pied sur l'autre, tournant dans le sens des aiguilles d'une montre autour du brasier. Ils applaudissaient joyeusement en lâchant des cris plus animaliers qu'humains…Certains avaient même employé leur encre pour se faire des tatouages primitifs.

Victor sortit traumatisé de la tour Serdaigle, surtout après qu'une petite blonde lui ait demandé s'il voulait les rejoindre en lui tendant un pagne ridiculement court et qui ne cachait absolument rien.

La fois suivante, Victor fut accosté par des Poufsouffles rougissantes, gentilles et gloussantes pour être invité à visiter leur salle commune.

Devant tant de normalité, le joueur de Quidditch accepta.

Ainsi il découvrit que leur dortoir était situé à proximité des cuisines, et que pour entrer dans le dortoir des blaireaux, il fallait frapper un certain rythme sur des tonneaux.

A priori rien d'étrange…oh comme il avait tort…

L'air de la salle commune était toxique…Victor avait pu voir des filles se battre à coup de griffes, d'ongles, de dents et de maléfice, aussi bien pour un verni «emprunté » que pour un garçon regardé une seconde de trop.

Du côté des garçons ce n'était pas mieux, entre les concours de boissons, de roulement de bosses (inexistantes dans certains cas) ou les différents « gangs » avec leurs affrontements ridicules….qui a bien pu penser que s'affronter sur l'imitation d'un cri de poule était une bonne idée ? Surtout avec comme récompense le dernier biscuit d'une assiette….sachant que quelqu'un d'autre l'avait mangé pendant les productions des candidats…ce qui a résulté sur une bagarre.

On était bien loin de l'innocence pure et la loyauté Poufsoufflienne.

Victor sortit dès qu'il put de cet enfer, en maudissant sa naïveté dans son souffle.

Lorsqu'il se fit inviter par des Gryffondor, Victor réalisa qu'il n'avait aucun moyen d'esquiver l'invitation. Il avait visité les autres dortoirs, il serait mauvais pour son image (dixit son directeur) de refuser de visiter les dortoirs des Gryffondors.

Ce fut la raison qui fit que Victor se retrouva devant le portrait d'une grosse dame, le ventre noué et faisant des spéculations sur ce qu'il l'attendait.

Personnellement il espérait qu'en réalité les Gryffondors étaient des lâches paranoïaques, et qu'il finirait sa tournée des Maisons un tant soit peu calmement ou que les Gryffondors aient oublié que la star de Quidditch était censé venir.

Le tableau pivota, et Victor sentit son cœur sombrer dans des abîmes de désespoirs.

- Entrez ! » déclara une voix juvénile devant lui.

Le bulgare s'engouffra avec la première année qui lui avait ouvert, tandis que le bruit du tableau qui se refermait, semblait sceller son destin…

Une fois dans la salle commune, Victor cligna des yeux : c'était la plus saine d'esprit et la plus calme des salles qu'il n'avait jamais eu à traiter.

La salle était dans des tons chaleureux de rouge, orange, or, avec des canapés et des fauteuils qui avaient l'air confortable rien qu'à l'œil.

Les adolescents discutaient à voix basses, faisaient leurs devoirs communément, grignotaient des gâteaux, parfois des rires discrets perçaient la tranquillité, mais le bulgare ne s'en souciait pas : il était bien et c'était tout ce qui importait.

Jusqu'à ce que deux roux –des jumeaux ?- interrogent un autre étudiant.

- Harrykin ! tu crois qu'on devrait rajouter quel ingrédient ?

L'un des roux désigna une table sur laquelle reposait un chaudron plein et bouillonnant, à côté duquel reposaient trois ingrédients de potion différents.

Le Harrykin en question était installé sur un des canapés, il abaissa le livre qu'il lisait et clignota des yeux. Puis il se leva, et se dirigea vers les jumeaux. En chemin il attrapa un chaton.

Toute la salle se figea. Les étudiants rassemblèrent leurs affaires en quatrième vitesse, mirent tout ce qui était précieux en sécurité, puis attrapèrent des appareils photo sorcier et des bloc-notes avec des stylos.

Le Harrykin déversa dans le chaudron une fiole qui n'avait pas été dans les propositions. Ensuite il jeta le chaton dans le chaudron et toutes les personnes présentes invoquèrent les charmes de protections les plus fort qu'ils connaissaient.

A raison d'ailleurs, parce que le chaudron explosa violemment, projetant une onde de choc qui envoya pas mal de sorciers à terre, puis déversa des mètres cube d'une épaisse fumée âcre, sucrée et violette dans toute la salle commune.

Heureusement certains Gryffondors avaient une idée des bonnes réactions à avoir dans ce genre de situation, parce que la fumée disparut assez rapidement et personne n'avait paniqué, excepté Victor, mais il avait réussi à le masquer.

Un miaulement attira subitement son attention.

Le chaton sortait des restes du chaudron. Victor dû se pincer pour réaliser qu'il ne rêvait pas.

Là où le chaton était entièrement gris avant son accident, maintenant il était un dégradé de couleur qui commençait par du violet foncé, presque noir au bout de la queue, et qui se terminait par un beau rouge vif autour de son museau. Et ses pupilles étaient devenues dorées.

Plusieurs étudiantes roucoulèrent et tentèrent de l'attraper….Pour échapper de peu à une carbonisation….Apparemment le chaton pouvait dorénavant cracher des flammes. Ce qui bizarrement renforça les roucoulements des Gryffondors.

Le chaton n'avait vraisemblablement pas aimé ça, parce qu'il les fuit assez rapidement et vint se cacher entre les bras de Victor.

- Oh ! Il semblerait qu'un chaton ait trouvé son propriétaire ! s'exclama joyeusement une fille.

-Comment vas-tu le nommer ? demanda un garçon.

Sans savoir comment Victor se retrouva avec un chaton cracheur de feu nommé Pyro, les fournitures pour en prendre soin, et la curieuse nouvelle que la tour Gryffondor avait une certaine tendance à accueillir des poussins, chatons, chiots, têtards et autres jeunes bestioles, dont les Gryffondors ne connaissaient pas les parents et qui n'avaient pas de propriétaire. Donc il pouvait emmener sans aucun problème le chaton.

Le soir même, tous les camarades de Victor s'étouffèrent en découvrant Pyro, et quelques jours plus tard le bulgare découvrit avec émerveillement que le chaton était un excellent répulsif à fangirl…Apparemment Pyro n'aimait pas les stridulations produites par ces filles.