S'allonger dans le Champ du Potier (Lay Down In Potter's Field) par Ebenbild
Ceci est une traduction, je ne suis donc évidemment pas l'auteur de cette fic. Pour le moment, Ebenbild a écrit 2 chapitres, et je les ai adorés, donc je lui ai demandé si je pouvais la traduire et la partager aux lecteurs francophones^^ J'ai cependant décidé de garder les noms en anglais !
J'ai traduit Potter par Potier uniquement pour le titre. On peut aussi traduire Field par Domaine, Terrain ou Site, et franchement j'aurais, vis-à-vis du sens en français, normalement choisi le mot Domaine dans cette traduction. Cependant, il semble que le Champ du Potier, ça soit un truc biblique qui existe aussi en français dans les textes. Même Victor Hugo a écrit un truc là-dessus. Je laisserai donc le mot Champ^^ Ici s'arrête mon blabla ! La suite n'est que traduction !
Bonne lecture !
Chapitre 1
Auteur : Ebenbild
Traducteur : Yami Shino
Bêta lectrice fr : Green Flower
Disclaimer auteur: Je suis trop jeune pour être Rowling, il n'y a donc malheureusement aucune chance que Harry Potter soit à moi...
Disclaimer traducteur : Rien n'est à moi excepté la traduction^^
Parties de HP7 de JK Rowling, scène finale entre Harry et Voldemort ; et HP4, scène du cimetière.
Inspiré par la chanson " Potter's Field " de Mono Inc. (parties du refrain utilisées au début et à la fin).
xXxXxXxXxXxManipulateurxXxXxXxTricheurxXxXxXxXxTricheurXxXxXxXxManipulateurxXxXxXxXxXxXxXxXx
sSsSsSsSs
S'ALLONGER DANS LE CHAMP DU POTIER
sSs
C'est au Champ du Potier que tu me trouveras.
Sous les chênes et la lune, je fais mon nid.
Sss
"Alors tout se résume à ça, n'est-ce pas ?" chuchota Harry. "Est-ce que la baguette dans ta main sait que son dernier maître était désarmé ? Parce que si c'est le cas... je suis le véritable maître de la Baguette de Sureau."
Une lueur rouge et or éclata soudain dans le ciel enchanté au-dessus d'eux, tandis qu'un soleil éblouissant apparaissait par la fenêtre la plus proche. La lumière frappa leurs deux visages en même temps, si bien que Voldemort devint soudain une tache flamboyante. Harry entendit le cri aigu de son ennemi, alors qu'il hurlait lui aussi son meilleur espoir vers les cieux, en pointant la baguette de Draco :
"Avada Kedavra !"
"Expelliarmus !"
Un jet de lumière verte sortit de la baguette de Voldemort au moment où un jet de lumière rouge jaillissait de celle de Harry - elles se rencontrèrent en plein vol - et soudain, la baguette de Harry vibra comme si une charge électrique la traversait ; sa main s'était crispée autour d'elle ; Il n'aurait pas pu la lâcher même s'il l'avait voulu - et un étroit faisceau lumineux reliait maintenant les deux baguettes, ni rouge ni vert, mais d'un or brillant et profond - et Harry, suivant le faisceau de son regard étonné, vit que les longs doigts blancs de Voldemort tenaient eux aussi une baguette qui tremblait et vibrait.
Et puis - rien n'aurait pu préparer Harry à ça - il a senti ses pieds se soulever du sol. Lui et Voldemort s'élevaient dans les airs, leurs baguettes toujours reliées par ce fil de lumière dorée scintillante.
Ce n'est pas possible.
Ça ne devrait pas être possible !
Ils n'avaient pas la même baguette, aucun lien fraternel, aucune similitude, plus rien - et pourtant, quand Harry a baissé le regard vers sa main, ce n'était pas la baguette de Drago qu'il tenait, mais son ancienne, sa baguette cassée.
Les yeux de Harry se sont levés.
Son regard s'est tourné vers les alentours.
Poudlard.
Ce n'était pas Poudlard.
Au lieu de cela, ils s'éloignaient de la pierre tombale du père de Voldemort et s'arrêtaient sur une parcelle de terrain libre de toute tombe. Il y avait des Mangemorts tout autour d'eux et Voldemort paniquait comme si la connexion se faisait pour la première fois.
Puis Harry a entendu le chant du phénix tout autour d'eux.
Ne brise pas le lien.
Mais là où Harry avait été calme et avait instinctivement compris ce qu'il devait faire, cette fois-ci, il était trop désemparé, trop confus pour réagir à temps.
Les perles de lumière se sont connectées à la baguette de Harry avant qu'il n'ait pu se remettre du choc d'avoir soudainement atterri trois ans dans en arrière.
Sa baguette s'est enflammée.
La toile dorée en forme de dôme qui les entourait s'effondra et avant que Harry ne puisse réagir, avant qu'il ne puisse comprendre ce qui s'était passé, Voldemort entonna un autre " Avada Kedavra " sans pitié et frappa Harry en pleine poitrine.
"Voilà pour la victoire ", pensa Harry avec amertume en tombant, le blanc enveloppant sa vision avant même qu'il ne touche le sol.
Harry ne fut pas trop surpris de constater que, lorsqu'il rouvrit les yeux, il était de retour à l'étrangement blanc et propre King's Cross qu'il avait visité une fois auparavant.
" Alors, c'est la fin, je suppose ", se dit Harry en regardant vers les rails, s'attendant à voir un train attendre sur le quai le plus proche. Au lieu de cela, il vit Cédric, assis sur l'un des bancs, donnant des coups de pieds dans une balle noire de... brume étrange, comme s'il jouait au football.
Harry fronça les sourcils et se rapprocha.
Au moment où il arriva à environ un mètre de l'autre garçon, Cédric leva les yeux vers Harry.
" Ah, tu es là alors, Potter ", salua-t-il Harry.
Harry fronça encore plus les sourcils.
"Potter ?" répéta-t-il. "Tu ne m'as pas appelé Harry jusqu'à maintenant ?"
Cédric jeta un coup d'œil à Harry.
"En fait, je n'utilisais pas ton nom", a-t-il corrigé Harry. " Je t'ai appelé Potter - parce que c'est ce que tu es. "
Harry fronça les sourcils.
" Je... ne comprends pas ", admit-il et Cédric fronça à son tour ses sourcils.
"Tu es conscient que Voldemort t'a amené dans un Champ de Potter, n'est-ce pas ?" demanda-t-il.
Harry cligna des yeux.
" Un cimetière ", rectifia-t-il.
Cédric secoua la tête.
"Cimetière... c'est un mot moldu, Harry", dit-il. "Les sorciers ne l'utilisent pas."
"Cimetière, tombeau, caveau... qu'importe comment on l'appelle ?" répliqua Harry.
" Pour les sorciers c'est important." répondit Cédric. " Nous les avons toujours appelés un « Champ de Potter ». Ceux qui sont nés dans le monde magique le nomment toujours ainsi - même ceux qui ne se soucient pas de la pureté du sang. Seuls les nés-moldus et les élevés-moldus ne le font pas."
Harry haussa les épaules.
"Je ne vois toujours pas en quoi ma façon de les nommer importe", dit-il. "Les morts y sont enterrés, quel que soit le nom qu'on lui donne."
"Ça compte", objecta immédiatement Cédric. " Surtout en ce moment, avec Voldemort trop stupide pour comprendre ce qu'il a fait à ce moment même. "
Harry fronça de nouveau les sourcils.
"Qu'est-ce qu'il a fait ?" demanda-t-il.
"Il a tué un Potter dans un Champ de Potter", dit Cédric. "Pire encore. Il a tué un Potter en possession des Trois Reliques dans un Champ de Potter."
Harry se gratta la tête.
"Je suis presque sûr que je n'ai qu'une seule des Trois Reliques en ce moment", corrigea-t-il. "Et même si j'ai eu les trois à un moment donné, je ne les ai jamais possédées toutes en même temps."
"Tu les as touchées", rétorqua Cédric. "Et tu es mort. Pas dans le monde, mais sur un Champ de Potter, en tant que Potter."
"Et dooooooonc ?" demanda Harry en prononçant le mot avec confusion.
Cédric soupira, mais c'est une autre voix qui répondit.
" Donc vous êtes le nouveau Seigneur ", dit la voix et Harry se retourna pour regarder un bel homme, grand, aux yeux sombres, aux cheveux noirs et pâles, qui ressemblait presque à Voldemort dans ses jeunes années.
Harry plissa les yeux.
" Et vous êtes ? " demanda-t-il.
"Je pense que vous me connaissez sous le nom de Tom Riddle", répondit l'homme. "Tom Marvolo Riddle est mon fils."
Il grimaça.
Harry leva un sourcil.
"Vous êtes le père de Voldemort ?" demanda-t-il, incrédule.
L'autre homme grimaça à nouveau.
"Malheureusement", a-t-il convenu et Harry ne put s'empêcher de dévisager l'autre homme.
Il ressemblait définitivement au père de Voldemort - même si le souvenir brumeux que Harry avait du souvenir qu'il avait vu de l'homme l'avait montré environ huit à dix ans plus jeune et un peu plus arrogant.
"Vous n'auriez pas dû aller... dans l'au-delà, il y a des années ?" se décida finalement à lui demander Harry.
Le plus âgé haussa les épaules.
"C'était le cas", dit-il. "Mais avec le retour d'un Potter à la tête des Champs, j'ai demandé à être autorisé à revenir et à offrir mes services."
Puis l'homme fit comme si le fait de revenir du monde des morts n'était pas un sujet inhabituel.
"Puisque mon fils a décidé de déranger mon lieu de repos, ma demande a été accordée. Me voici donc, vous offrant mes services, jeune Potterer."
Harry cligna des yeux puis se retourna vers Cédric.
"Potterer ?" demanda-t-il.
L'autre garçon haussa les épaules.
"Je sais que vous, les Potter, avez cette histoire de 'notre nom de famille descend de Linfred de Stinchcombe, appelé le Potterer'... Je sais aussi que votre famille ne fait pas partie des soi-disant Vingt-Huit Sacrés parce que votre nom de famille sonne moldu et que c'est donc parce que vous avez du sang contaminé... mais depuis que je suis ici, à attendre, j'ai appris autre chose", dit-il.
Harry fronça les sourcils.
"Depuis que tu es là ?" demanda-t-il. "Ce temps ne devrait-il pas se compter en minutes ?"
Cédric lui lança un de ces regards, comme si Harry était un idiot.
"Trois ans, Harry", a-t-il corrigé. "Trois ans et environ dix minutes après ton retour dans le passé."
Harry cligna des yeux.
"Oh", dit-il. "Alors... tu sais ?"
"Oui", acquiesça Cédric et donna un nouveau coup de pied dans la boule de brume noire. "Bien sûr que je le sais. Je parie que M. Riddle le sait aussi."
"Tom", corrigea l'autre homme. "Et oui, je le sais. J'ai assisté à toute cette affaire épouvantable - une raison de plus pour laquelle j'ai demandé à être ramené ici pour offrir mes services."
Harry plissa le nez.
"Alors... si vous avez vu tout ça, dites-moi comment j'ai atterri dans le passé."
Riddle et Cédric échangèrent un regard avant que Cédric ne hausse les épaules.
"Tu es le Potterer actuel", a-t-il dit. "D'après ce que j'ai compris, les gens comme toi ne peuvent pas être expliqués, donc il est impossible de dire comment tu as réussi à te retrouver dans le passé. Je suppose que c'est parce que les gens comme toi sont attirés par des endroits comme celui, où tu es mort deux fois maintenant... et le fait que ton dernier duel avec Voldemort ne se soit pas déroulé dans un endroit où tu te sentais en sécurité a peut-être joué un rôle, que sais-je ? Je ne comprends pas les gens comme toi, après tout."
Les sourcils de Harry tressaillirent.
"Les gens comme moi ?" demanda-t-il.
C'est Riddle qui répondit à cette question.
"Tous les Potter qui sont morts sur un Champ de Potter sont toujours revenus parmi les vivants. Demandez à votre grand-père. Il a fait de même lors de la guerre contre Grindelwald, d'après ce qu'on m'a dit ", dit Riddle, l'air mi-incrédule, mi-amusé. "Ou à vous-même, vu que Cédric et moi vous avons vu mourir dans un vieux Champ de Potter dans le futur également."
A cet instant, les yeux de Harry s'agrandirent.
La clairière dans la forêt avait-elle été un vieux cimetière oublié ? !
Puis, un autre élément du discours de Riddle retint son attention.
"Attendez !" s'exclama-t-il. "Vous êtes en train de me dire que si un Potter - un membre de ma famille - meurt dans un cimetière, on ressuscite en fait ? !"
De nouveau, Riddle et Cédric échangèrent un regard avant que Cédric ne hausse les épaules.
"Bien sûr", dit-il. "Il y a même un dicton dans le monde magique à ce sujet : faire quelque chose de stupide est souvent qualifié de 'C'est comme tuer un Potter dans son royaume'."
" Royaume ", répéta Harry avec incrédulité.
Tom Riddle renifla.
"Pourquoi un sorcier appellerait-il un cimetière 'Champ de Potter' autrement?" dit-il. "C'est votre royaume, le seul endroit où vous avez un pouvoir absolu."
Cédric hocha la tête.
"En tant que Maître de la Mort, la mort est ton Royaume - et en tant que Potter, cela fait de toi le Potterer des Champs de Potter. Chaque mort dans ce Champ de Potter est à ta disposition. Chaque mort ici a le choix de te suivre et de te servir," dit Cédric. "Je suis ici pour offrir mon service, tout comme Tom est ici pour faire de même."
Harry devait admettre qu'il avait mal à la tête à cause de toutes les explications qu'il recevait.
Potter.
Il avait toujours pensé que son nom de famille n'était que ça, un nom de famille.
Même en cent ans, Harry n'aurait jamais fait le lien entre son nom de famille et le mot " Champ de Potter " - et il était sûr que même les sorciers les plus traditionnels ne faisaient plus le lien entre la famille de Harry et le mot sorcier pour " cimetière ", ou encore leur proverbe.
"C'est... c'est insensé", conclut-t-il finalement. "Je veux dire... ça ne peut pas être vrai ! Tu l'as dit toi-même, Cédric : le nom des Potter vient de ce Linfried... et toute l'histoire avec les Peverell et les Reliques de la Mort - ça ne colle pas !"
Cédric haussa les épaules.
"En fait, je n'ai jamais parlé avec Linfred ou les Peverell," dit-il "donc je ne peux pas te dire comment toute cette histoire est née."
"Eh bien", ajouta Riddle. "J'ai parlé avec Hardwin. Pour autant que je sache, son fils a été le premier Potter à réunir les Reliques - et son fils était l'arrière-petit-fils d'Ignotus Peverell, l'un des frères. Le garçon l'a fait par accident, je crois, mais il est mort en les ayant tous en sa possession. Je pense que tout le titre de "Potter" vient de lui, même après qu'il ait cédé la bague à son cousin, l'arrière-petit-fils de Cadmus Peverell."
Harry ouvrit la bouche pour objecter quand Riddle ajouta quelque chose d'autre qui le fit s'arrêter et réfléchir.
"Vous pensiez vraiment être le premier à réunir les Reliques ?" demanda Riddle. "Si c'était le cas, pourquoi la légende veut-elle que le fait de les réunir nous transforme en Maître de la Mort ? Le conte de fées sur les frères lui-même ne le dit pas. Seules les légendes le disent - et les légendes sont fondées sur une part de vérité, après tout. Un Potter qui prend possession des Reliques et se transforme en Seigneur des Morts - ça ressemble au fil conducteur que vous recherchez, n'est-ce pas ? "
Harry sentit un mal de tête venir rien qu'à cette pensée.
"Un Potter ? Mais pourquoi un Potter ? " demanda-t-il, confus.
"Parce que vous êtes les seuls héritiers légitimes de Peverell", rétorqua Riddle. "Mon fils a peut-être du sang Peverell - le sang du frère aîné - mais contrairement à votre famille, la fille que Cadmus a engendrée était hors mariage et n'a pas été reconnue par son père. Sa famille a peut-être reçu la bague grâce au fils de Hardwin Potter, mais ça ne change rien au fait qu'ils n'étaient pas légitimes et qu'ils ne pouvaient donc pas hériter de quoi que ce soit."
Harry réfléchit à cela tandis que la douleur dans sa tête s'étendait.
"Mais... N'était-elle tout de même pas de son sang ?" a-t-il demandé, confus.
Riddle fit les gros yeux.
"Bien sûr", approuva-t-il.
"Mais la magie suit les héritiers désignés", ajouta Cédric. "Si elle n'était pas reconnue comme membre de la famille ou comme une héritière, l'héritier désigné - dans ce cas Ignotus - aurait tout eu à la mort de son frère, et après Ignotus, tout serait allé à son fils et ainsi de suite. Donc, si elle n'était pas reconnue comme un membre de la famille, même si elle avait des pouvoirs magiques, elle n'aurait rien hérité."
Cela... ressemblait à quelque chose que des gens d'il y a des centaines d'années auraient pu traverser, Harry devait l'admettre, la tête lourde.
" Oh, " dit-il lentement. "Donc... je suis l'héritier Peverell ?
"Oui", acquiesça Cédric. "Non pas que cela soit connu dans le monde magique. Avec les Reliques de la Mort en ta possession, tu es aussi le Maître de la Mort - et puisque tu es mort, tu es le Potterer des Champs de Potter."
"Donc... je n'aurais pas été le Potterer si je n'étais pas mort ?" se rassura Harry. "Si je m'étais enfui tout de suite, j'aurais..."
"Tu as déjà sacrifié ta vie dans le futur sur le Champ de Potter", corrigea Cédric. "Tu es déjà venu dans cette version de King's Cross, n'est-ce pas ?"
Harry cligna des yeux.
"Ouiiiiiiiiii", dit-il lentement. "Mais Dumbledore n'a jamais dit..."
"Cet homme était un imbécile ", interrompit Riddle en ricanant et quand Harry écarquilla les yeux et le regarda avec confusion, il développa. "Il était tellement absorbé par ses propres jeux qu'il n'a même pas pris la peine de parler aux autres morts qui suivaient le spectacle."
Les yeux de Harry s'agrandirent encore plus.
"Attendez ! Il y avait d'autres personnes qui regardaient la guerre ? !" demanda-t-il, ne sachant pas s'il était horrifié ou mortifié.
"Bien sûr", dit Cédric. "Beaucoup de ceux qui sont morts ne voulaient pas vraiment continuer tant que le conflit n'était pas résolu. Et la plupart d'entre eux étaient assez mécontents de la façon dont il a été résolu à la fin. "
Harry serra les lèvres en entendant ça.
"Ce n'est pas de votre faute, Potter," dit Riddle en interrompant les pensées déprimantes de Harry avant qu'elles ne puissent se former. "On vous a laissé sans directives, ni aide. Vous avez fait de votre mieux - c'est ce qu'ont fait les autres qui n'a pas été suffisant pour un grand nombre de morts. "
Harry ouvrit la bouche pour objecter mais fut interrompu par Cédric avant qu'il ne puisse le faire.
"Les morts le savent", lui assura Cédric. " Je ne me souviens pas que quelqu'un ait été en colère contre toi. Malheureux des circonstances, certes, mais certainement pas en colère contre toi."
"Non pas que ça ait encore de l'importance", ajouta Tom. "On peut changer le déroulement du jeu cette fois-ci, après tout."
Harry tressauta en entendant ça.
"Euh... avez-vous oublié ?" fit-il remarquer timidement. "J'ai été frappé par une malédiction mortelle."
Cédric et Riddle semblèrent ne pas y accorder d'importance.
" Ce n'est pas permanent ", assura Cédric comme s'il parlait de la météo. "Ça n'aurait pas pu te tuer, surtout sur un Champ de Potter."
Cela ne fit que décupler le mal de tête de Harry.
" Mais même si je reviens ", fit-il remarquer en se frottant les tempes. " Je ne suis toujours qu'une personne contre l'ensemble du monde magique. "
Cédric soupira.
"Non", a-t-il dit. "Je t'ai offert mes services - et Tom a fait de même. Tu ne serais pas seul. "
Harry se contenta de rouler les yeux, le regrettant lorsque son mal de tête se manifesta avec plus de force.
" Tu es mort ", fit-il néanmoins remarquer. "Tu es mort il y a une demi-heure, Cédric, et M. Riddle est mort depuis la Seconde Guerre mondiale !"
Riddle sembla vouloir protester, mais Cédric fut plus rapide.
"Tu es le Potterer", a-t-il dit. " Tu gouvernes les morts. Le fait que nous soyons morts n'est pas un obstacle tant que tu acceptes nos services. Nous pouvons t'aider - et contrairement aux autres, nous ne pouvons pas mourir en essayant. Si tu nous laisses faire, nous pouvons rester à tes côtés, épaule contre épaule, jusqu'à ce que tout soit terminé. Nous sommes déjà morts, après tout."
Harry frissonna à cette explication.
"Je ne suis pas... intéressé par les inferi ou..."
"On ne va pas finir en inferi", le corrigea immédiatement Cédric, un peu amusé.
"Ou en zombies", ajouta Riddle, sur un ton rigolard.
Harry leva un sourcil vers le père de Voldemort.
" Vous connaissez les zombies ? " demanda-t-il, un tantinet moqueur.
Tom Riddle haussa les épaules.
" J'ai eu des discussions très intéressantes avec un ou deux nés-moldus ", dit-il innocemment. "En tant qu'ancien major du Corps Médical de l'Armée Royale et né-normal, il était prudent de connaître les découvertes médicales des cinquante dernières années, ainsi que tout ce qui se passe dans le monde non-magique. Même si l'existence des zombies n'est pas prouvée, on en a parlé... une ou deux fois."
"Ah, oh, d'accord", dit Harry en décidant qu'il ne remettrait pas tout en question. " Mais ça ne change rien au fait que si je vous ramenais, vous seriez soit des fantômes et vous vous sentiriez mal à l'aise dans le monde des vivants... soit vous seriez quelque chose que je ressusciterais et... "
"Rien de tout ça", rétorqua Riddle. "Nous serions vos serviteurs, aussi vivants et réels que vous."
Cédric hocha la tête.
"Nous ne serions plus vraiment vivants", expliqua-t-il. "Mais nous ne serions pas morts non plus. Mais bon, puisque tu es le Potterer et pas seulement le Maître des Reliques de la Mort, c'est vrai pour toi aussi. Tu serais en vie, mais pas autant que les autres parce que contrairement à eux, tu ne peux pas mourir..."
"Eh bien, vous pourriez", intervint Riddle en rectifiant Cédric. "Mais seulement si vous renoncez délibérément à vos pouvoirs - et tant que vous n'aurez pas d'héritier... ça n'arrivera pas. La cape a besoin d'un maître, et sans enfant, il n'y en aurait pas, donc vous ne pourriez pas mourir."
Harry se demanda si sa tête n'allait pas bientôt exploser.
Toute cette histoire... c'était juste trop.
Il n'arrivait plus à penser. Il avait besoin d'une pause, mais il était sûr qu'il n'en aurait pas pour l'instant.
Cédric sembla voir ses problèmes, car il lui sourit d'un air hésitant.
" Que dirais-tu d'accepter nos services pour l'instant, et nous parlerons de tout le reste plus tard, quand tu auras eu le temps de digérer ? ".
Cela... semblait être un conseil prudent.
"D'accord", accepta-t-il. "Comment puis-je... ?"
" Contentez-vous de répondre avec nos noms complets et une phrase complète lorsque nous vous le demanderons ", dit Riddle. "Ça devrait suffire pour l'instant."
Harry hocha lentement la tête.
Cédric sourit.
" Mon Seigneur Potter ", dit-il, s'adressant à Harry d'une manière qui ne lui avait jamais été adressée auparavant. " Acceptez-vous, Henry James Potter, que moi, Cédric Robyn William Diggory, reste à votre service jusqu'à ce que vous n'ayez plus besoin de moi ou que je demande à être libéré de mon vœu ? ".
Harry se sentit étourdi par cette formalité, mais il répondit néanmoins.
" Oui ", bégaya-t-il. "Oui, moi, H... Henry James Potter, j'accepte tes services, Cédric Robyn William Diggory, jusqu'à ce que je n'ai plus besoin de toi ou que tu me demandes d'être libéré de ton vœu."
Au moment où il dit cela - en bafouillant un peu sur le fait de se nommer " Henry " - des chaînes dorées faites de lumière jaillirent soudainement de son corps et le relièrent à Cédric.
Avant que Harry ne puisse y réfléchir davantage, Riddle prit la parole à son tour.
" Mon Seigneur Potter ", s'adressa, prenant soudainement un ton plus distingué qu'auparavant. " Est-ce que vous, Lord Henry James Potter, le Potterer du Champ de Potter, acceptez de me prendre, moi, Major Thomas Sigebert Michael Edward Riddle, médecin du Corps Médical de l'Armée Royale et héritier du Manoir de Riddle et de ses propriétés environnantes, comme loyal serviteur jusqu'au moment où vous ne trouverez plus d'utilité à mon égard ou jusqu'à ce que je demande à être libéré de mon vœu ? "
Harry déglutit, mais se força à répondre quand même.
"Moi, Henry James Potter, j'accepte de vous prendre, Major Thomas Sigebert Michael Edward Riddle, comme loyal serviteur jusqu'au moment où je ne trouverai plus d'utilité à votre égard ou que vous demandiez à être libéré de votre vœu."
L'instant d'après, les mêmes chaînes dorées qui reliaient Harry à Cédric le reliaient aussi à Riddle.
Pendant un instant, les deux hommes ont brillé d'une lueur dorée, puis les chaînes dorées se sont transformées en flammes blanches, se propageant lentement mais sûrement dans toute la gare.
Riddle et Cédric, quant à eux, ont semblé se solidifier et ce n'est qu'à ce moment-là que Harry remarqua qu'ils avaient tous deux l'air brumeux auparavant.
La boule de brume noire que Cédric était en train de frapper fut soudainement englobée par les flammes.
Elle poussa un cri, un son aigu et furieux, avant de se consumer.
Harry le fixa, le regardant se réduire en cendres avec des yeux écarquillés tandis que les rails et tout le reste semblaient prendre feu lentement eux aussi.
"C'était... ?"
"L'Horcruxe dans ta cicatrice ?" demanda Cédric joyeusement. "Ouaip. Ça a fait une bonne balle pendant qu'on parlait. C'était sympa de mettre la main... ou le pied sur celui qui a ordonné de me tuer, même si ça n'a duré qu'une dizaine de minutes. "
Harry en resta bouche bée.
Cédric a utilisé l'Horcruxe comme un ballon de football ? !
Il ne pouvait pas reprocher à Cédric de se venger un peu, après tout... mais... un ballon de football ? !
Harry ouvrit la bouche... peut-être pour poser d'autres questions, peut-être pour réprimander, peu importe, car avant qu'il ait pu dire ce qu'il voulait dire, une lumière, un feu blanc, chaud et brûlant, l'entoura soudain.
C'était comme s'il était réduit en cendres.
C'était comme une résurrection.
Puis le chant du phœnix remplit l'air et Harry ouvrit les yeux.
Il se retrouva allongé sur l'herbe, face contre terre.
Ses oreilles perçurent le rire aigu de Voldemort à sa droite.
"Préparons-le et renvoyons-le" ordonna Voldemort à ce moment-là. "Que le monde magique voie ce qui est arrivé à leur sauveur."
Quelque chose de lourd était posé sur la main droite de Harry et il ne put s'empêcher de tourner les yeux vers la main qui gisait dans l'herbe, presque à côté de son visage.
Une bague ornée d'une pierre noire était située sur son annulaire droit.
La pierre de résurrection.
Sous sa main droite, la Baguette de Sureau gisait dans l'herbe et à la façon dont la robe de Harry scintillait au soleil, il était certain qu'il portait également la Cape d'Invisibilité.
Elle lui semblait lourde sur les épaules.
Avant qu'il ne puisse y penser, des Mangemorts se sont avancés vers lui sur l'ordre de Voldemort.
Harry savait qu'il aurait dû paniquer.
Il n'était pas mort et ils le remarqueraient, mais la seule chose à laquelle il pouvait penser était que le monde entier semblait tourner à l'envers.
La façon dont ses sens réagissaient était différente de ce à quoi il avait été habitué pendant les dix-sept dernières années de sa vie.
Ils étaient étranges.
Tout était bizarre.
Harry pouvait sentir chaque pas des Mangemorts se dirigeant vers lui, comme si le cimetière tout entier... le Champ de Potter... était une extension de son corps.
Il n'avait même pas besoin de compter combien de Mangemorts étaient réunis, il le savait instinctivement.
Il n'avait même pas besoin de voir pour savoir où ils se trouvaient !
Tous ses sens semblaient s'étendre sur le cimetière... le Champ de Potter.
Il pouvait localiser chaque vie, chaque tombe et chaque personne morte. Les vivants étaient comme des flammes brûlantes au fond de son esprit, les morts étaient comme des braises dans la terre et les tombes étaient comme des tas de cendres tout autour de lui.
C'était comme si c'était trop.
C'était comme si ce n'était pas assez.
Puis les deux Mangemorts qui se dirigeaient vers lui lui revinrent à l'esprit. Ils l'avaient presque atteint et Harry chassa ces pensées de son esprit, décidant d'y réfléchir plus tard.
Au lieu de cela, il referma sa main sur sa baguette, se préparant à se battre pour sa vie une fois de plus.
Ce n'était pas censé se passer comme ça.
Au moment où sa main se referma sur sa baguette, quelque chose changea.
Les braises se sont allumées.
On aurait dit que des centaines d'âmes s'étaient réveillées tout autour de lui.
" Appelez-moi ", disaient-elles. " Appelez-moi et je vous obéirai, Potterer. "
" Servez-vous de moi ", suppliaient-elles. " Permettez-moi d'être utile, Potter, laissez-moi être votre serviteur, ce soir. "
Harry avait beau vouloir dire "non", quelque chose au fond de lui ne lui permettait pas de rejeter leur offre.
"Oui", dit-il, la voix forte mais non entendue par les vivants. "Je vous appelle, servez-moi, obéissez-moi, battez-vous pour moi, ce soir."
Les Mangemorts le rejoignirent et l'un d'entre eux se pencha pour vérifier son état.
Ils n'en eurent jamais la moindre chance.
Une main pourrie jaillit et le saisit par le poignet avant qu'il ne puisse réagir.
Le Mangemort n'eut même pas le temps de faire plus que crier avant que la deuxième main ne se tende et ne lui serre la gorge.
"Inferi !"
Le deuxième Mangemort leva sa baguette pour aider son camarade, mais une autre paire de mains saisit sa cape et le tira en arrière. Il tomba, juste pour qu'un squelette saute sur le haut de son corps et lui prenne également la gorge.
Harry se releva en un clin d'œil.
Il y avait des hurlements tout autour de lui.
"Inferi !"
Les Mangemorts jetaient des sorts à gauche, à droite et au centre, tandis que les morts se relevaient.
"Inferi !"
"Pas mal pour une première fois", commenta une voix sèche et Harry se retourna.
Un homme s'était rapproché de lui.
Comme Harry, il observait le chaos.
Harry n'avait même pas besoin de demander qui il était. Il l'avait reconnu la première fois qu'il l'avait rencontré sans présentation, il n'en aurait pas besoin maintenant, pas quand l'homme ressemblait encore à ce qu'il était quelques minutes auparavant à King's Cross.
" ", salua-t-il.
"C'est Tom, Potter", corrigea immédiatement Riddle. "Je suis votre serviteur, il n'y a aucune raison de m'appeler par mon nom de famille".
Harry ouvrit la bouche pour corriger également l'autre homme, quand Riddle continua, semblant savoir ce que Harry voulait dire.
"Et je ne vous appellerai pas par votre prénom, Potterer", dit-il. " Je suis votre serviteur: je vous appellerai par votre titre, donc c'est soit " Potter " ou " Potterer ", soit " Votre Altesse " ou " Mon Seigneur ", choisissez. "
Harry grimaça.
" Pas 'Votre Altesse' ", dit-il.
Riddle acquiesça.
"Va pour Potter", approuva-t-il.
Harry regarda encore un peu le chaos.
" Ce serait mieux s'ils ne les tuaient pas ", dit-il.
Riddle haussa les épaules.
"C'est votre peuple", dit-il. " Ils pourraient écouter si vous leur parliez... ou ils pourraient les tuer quand même parce qu'ils vous ont menacé et essayé de vous tuer, vous, leur seigneur... qui sait ? ".
Harry fait la moue.
" J'ai besoin d'eux en vie ", dit-il, mais aucun mot entendu par les vivants ne quitta sa bouche.
"Ils vous ont fait du mal, Potter", répondirent les morts. "C'est à nous de nous venger pour vous."
"Je veux qu'ils soient traduits en justice", répliqua Harry.
"C'est le Champ de Potter", objectèrent les morts. "La justice est votre parole. La justice est votre main. La justice est à votre discrétion. Ils sont entrés dans votre royaume et par vos règles ils seront jugés - et la justice parle contre eux après une attaque contre notre Seigneur."
Riddle à côté de Harry ricana.
"Ils ont raison", convient-il. "Remettre ces gens au gouvernement mortel ne satisfera pas vos sujets quand ils savent que ces gens font partie de la raison pour laquelle vous êtes mort en premier lieu."
Harry pressa ses lèvres l'une contre l'autre.
"Je suis certain que le ministère ne sera pas content si je reste là à les laisser se faire tuer", répliqua-t-il.
C'est la voix de Cédric qui lui répondit.
"Et que pourraient-ils faire ?" demanda-t-il. "Ils n'ont aucune juridiction ici. C'est un Champ de Potter. Par la loi et la magie, il ne fait pas partie du monde magique. Il appartient au Potterer - et c'est toi. "
Harry fronça les sourcils.
" Mais ne fais-je pas partie du monde magique et ne suis-je donc pas soumis au ministère et à ses lois ? " questionna-t-il.
Cédric haussa les épaules.
"Seulement dans la mesure où tu es un diplomate étranger", dit-il. "Au moment où tu as pris ton titre, tu as été fondamentalement libéré de leurs lois. Tu es maintenant soumis à tes propres lois - et ces lois sont régies par la mort. "
Harry sourcilla.
"La mort ?"
" Ton domaine, maintenant ", approuva Cédric en faisant un signe de tête vers les morts qui combattaient les vivants. "Les morts sont ceux que tu gouvernes et bien que tu ne puisses pas les forcer, la plupart d'entre eux t'offriront leurs services sans même que tu aies à le demander."
Harry fronça les sourcils puis regarda Cédric.
"Toi et Tom n'avez pas l'air d'être morts", remarqua-t-il.
Cédric soupira.
"Mais nous le sommes", souffla-t-il. "Nous nous sommes voués à toi. Nous sommes tes serviteurs jusqu'à ce que tu nous laisses partir. Tes émissaires, tes bras droits, ta voix - tout ce que tu veux de nous, nous te le donnerons. Nous ne sommes pas vivants. Nous ne pouvons pas mourir. Pourtant, jusqu'à ce que tu nous libères de ton service, nous ne sommes pas morts non plus. Jusque-là, nous continuerons à "vivre"."
Harry grimaça et Cédric s'approcha de lui et lui serra l'épaule.
"C'était notre choix Potter", le rassura-t-il. "Nous savions tous les deux ce que nous offrions - et nous avons offert de rester à tes côtés - alors ne t'inquiète pas, nous ne le regretterons pas."
Pendant un instant, Harry voulut objecter, puis il décida que la discussion avec Cédric pourrait avoir lieu plus tard et il se retourna vers le combat entre les Mangemorts et les morts.
Beaucoup de Mangemorts avaient essayé de les brûler, mais cela n'avait eu pour effet que d'envelopper les morts en question de flammes au lieu de simples os. Contrairement aux Inferi, les morts que Harry commandait ne semblaient pas être affectés par le feu.
Harry pouvait également voir que de plus en plus de Mangemorts avaient été projetés à terre et étaient en train de mourir.
Il plissa sa bouche en une mince ligne.
"J'ai besoin d'au moins Pettigrew vivant et en captivité avant qu'il ne prenne sa forme de rat et ne s'enfuie", commanda-t-il aux morts, tout en regardant certains Mangemorts s'éloigner. "Il a connaissance d'une injustice commise par le Ministère qui doit être corrigée. Et j'ai besoin d'autant de Mangemorts ouvertement marqués que vous pouvez en gérer. L'important n'est pas qu'ils meurent. Il est important de s'assurer que les gens sachent qu'ils ont participé à cette soirée. La justice peut venir en temps voulu, tant que je sais qui doit être traduit en justice."
"Nous obéirons aux souhaits du Potterer" répondirent les morts et c'est comme si le souvenir que Harry avait de Pettigrew... s'était transmis aux morts. Harry grimaça à cette sensation et il grimaça encore plus quand plusieurs Mangemorts furent marqués par des lames rouillées qui brisèrent leurs masques et défigurèrent leurs visages.
Davantage de Mangemorts - ceux qui en étaient encore capables et qui en avaient l'occasion - s'envolèrent.
Quand Harry regarda autour de lui, il remarqua que Voldemort avait déjà fui.
Il remarqua également que plus d'un Mangemort gisait sans vie sur le sol.
Il soupira.
Cédric, à côté de lui, avait l'air beaucoup moins perturbé que Harry.
"Tu n'es pas bouleversé par leur mort ?" demanda Harry à son camarade champion.
Cédric se contenta de hausser les épaules.
" Tu découvriras bientôt que pour nous, les morts, la mort est beaucoup moins inquiétante que pour les vivants. Tu vas t'y habituer, Potter", dit-il. "La mort perd de sa superbe après ta mort, et donc tuer est beaucoup plus naturel pour nous que pour les vivants."
Harry se dit que d'une manière tordue, c'était logique.
Il opina du chef pour montrer qu'il comprenait.
C'est alors que le dernier Mangemort parvint à s'échapper, son masque brisé et son visage ensanglanté.
Harry observa le chaos laissé par le combat.
Les morts, quant à eux, se tournèrent vers lui pour le regarder.
Deux d'entre eux s'avancèrent et jetèrent un Peter Pettigrew inconscient aux pieds de Harry. Ils semblaient être fiers de leur exploit.
"Merci", déclara Harry d'une voix inaudible pour les vivants et il a senti qu'ils reconnaissaient sa gratitude. "Vous m'avez beaucoup aidé, ce soir."
" Vous êtes le Potterer ", répondirent les morts. " Vous êtes notre Seigneur. Nous obéirons si vous avez besoin de nous."
Pendant un instant, cela fit sourire Harry, puis son attention fut attirée par le cimetière... le Champ de Potter... dans son ensemble.
Ça semblait différent.
D'une certaine façon... anormal.
Il lui fallut un moment pour comprendre ce qu'il ressentait, mais finalement, Harry put saisir la différence qu'il éprouvait.
Le carnage laissé derrière lui ressemblait à une blessure ouverte.
Harry voulait la refermer.
Pendant un moment, il a essayé de trouver des sorts pour y parvenir... l'instant d'après, sans qu'aucun sort ne soit nécessaire, toutes les traces de la bataille ont commencé à s'effacer, laissant derrière elles une terre intacte.
Les morts, quant à eux, semblèrent considérer ça comme le signal de leur départ.
Harry les regarda retourner dans leurs tombes en attendant qu'elles soient refermées.
Dès que le cimetière... le Champ de Potter... retrouva sa gloire originelle, la sensation des âmes disparut, laissant Harry avec la certitude que seules trois autres personnes étaient incarnées dans son Royaume - et n'était-ce pas une drôle de façon de décrire un cimetière ? !
Néanmoins, c'était vrai.
Les seules personnes " vivantes " étaient Harry, Cédric, Riddle et un Peter Pettigrew inconscient et légèrement malmené.
Harry soupira.
" Je suppose... que nous devrions retourner à Poudlard ", informa-t-il en fronçant les sourcils. " De là, nous devrions pouvoir envoyer Pettigrew et les Mangemorts au ministère. "
Ce n'était pas la solution idéale, mais…
"Vous pourriez aussi m'envoyer comme émissaire au Ministère", rétorqua Riddle. "Je suis votre serviteur. Si vous m'envoyez, j'obéirai à vos ordres."
"Nous n'avons pas besoin de rester tous les deux avec toi", approuva Cédric. "Nous préférerions que l'un de nous puisse rester avec toi, mais nous n'avons pas besoin de faire les deux, Potter."
Harry fronça les sourcils.
" Je suis encore mineur ", répliqua-t-il. " Et les portoloins sont illégaux. Je ne peux tout simplement pas envoyer l'un de vous au ministère. "
Riddle ricana.
"Vous êtes dans un Champ de Potter", répliqua-t-il. "C'est votre Royaume. Le ministère n'a rien à dire sur ce que vous faites ou ne faites pas tant que vous êtes dans votre domaine, et à peine un mot à objecter quand vous êtes dans le leur. "
Cela arrêta le processus de réflexion de Harry.
L'argument de Riddle semblait... étrangement logique.
"Huh", dit-il. "Il va me falloir du temps avant que je ne m'y habitue."
Puis il se baissa et ramassa un morceau de terre. Il fronça les sourcils, avant d'utiliser la Baguette de Sureau pour le transfigurer en une chaîne avec un pendentif en argent sur lequel était gravé le symbole modifié des Reliques de la Mort. C'était une bonne idée de marquer le pendentif avec la propre version de Harry du symbole des Reliques de la Mort.
Ceci fait, il transforma le pendentif en portoloin pour le ministère et le remit à Riddle.
"Il devrait vous amener au ministère, puis vous ramener à moi", déclara Harry, tout à fait heureux d'avoir appris ce charme en fuyant les Mangemorts dans tout le pays pendant sa septième année. " Emmenez les Mangemorts avec vous et ne vous laissez pas marcher sur les pieds par les gens du ministère. Je n'ai aucune envie de revivre la même chose que la dernière fois."
Il pensa que le ministère allait tenter de mettre la tête dans le sable après ce soir.
Non, il ne voulait pas que ça se reproduise s'il pouvait l'éviter.
Riddle opina du chef.
"Je ferai de mon mieux, Potter", accepta-t-il et prit le pendentif.
Harry fronça les sourcils.
" Ça me fait penser, Tom ", dit-il en plissant les yeux sur Riddle. "Est-ce que vous avez de la magie ? Je veux dire, vous étiez moldu quand... enfin, quand vous étiez vivant... ce qui est étrange à dire puisque vous êtes vivant maintenant... "
Riddle haussa les épaules.
"Je ne maîtrise pas la magie comme vous et Cédric, Potter", répondit-il sans se déconcerter. "Mais je ne suis plus un moldu non plus. Je suis mort. Les sorts ne me dérangent pas et, bien que je ne puisse pas les faire, ils n'ont généralement pas d'effet sur moi non plus. Vous n'avez pas à vous inquiéter pour moi - même si je devrais peut-être trouver une arme si je devais finir par me battre... ou si je devais avoir recours au physique... Je sais pertinemment que frapper fonctionne aussi bien sur les sorciers que sur les moldus."
A cet instant, il regarda d'un air entendu les Mangemorts éparpillés dans le cimetière - le Champ de Potter !
Harry concéda son point de vue mais chercha néanmoins une arme.
C'était étrange. Il avait rencontré Tom Riddle il y a quelques minutes à peine, et pourtant il se sentait possessif envers lui comme jamais Harry ne l'avait été envers ses meilleurs amis.
Il n'était donc pas surprenant qu'il n'ait pas envie de laisser Riddle entrer au Ministère sans une arme quelconque pour se protéger - au cas où.
C'est alors qu'il se souvint de la dague que Queudver avait porté et utilisé lors du rituel.
D'un coup de baguette, Harry fit se lever les Mangemorts et Queudver, avant de retirer la dague de l'homme inconscient d'un "Accio !" sec.
La dague vola jusqu'à sa main gauche vide.
Dès que les doigts de Harry touchèrent la dague, elle se changea.
La lame argentée se transforma en un noir métallique.
Une partie du sang qui s'y trouvait encore disparut, le reste - Harry savait que c'était le sien - s'incrusta dans la lame et changea le reflet métallique en un rouge métallisé.
La poignée portait la gravure des Reliques de la Mort, enchâssée dans des émeraudes.
Harry la regarda et hocha la tête d'un air satisfait avant de la tendre à Riddle.
"Cela fera l'affaire pour le moment" décida-t-il. Riddle la prit, sans même ciller lorsque Harry utilisa un bâton pour le changer en un fourreau noir qu'il lui tendit également.
Ce n'est que lorsque Riddle fixa le fourreau avec la dague à sa ceinture que Harry hocha la tête et fit un pas en arrière pour que Riddle puisse toucher la pile de Mangemorts à côté de lui et disparaître avec eux.
"Rentrons à Poudlard", dit Harry sans un bruit pour les vivants. "Il y a un traître à démasquer et un Horcruxe à détruire, après tout."
"Bien sûr Potter", répondit Cédric en appelant le portoloin.
Tous deux l'attrapèrent en même temps et furent ramenés à Poudlard, mais contrairement à la dernière fois, Harry n'était pas le seul vivant - tout comme Cédric n'était pas le seul mort à leur retour.
Harry était sûr que cette fois-ci, le monde magique ne le tiendrait pas à distance aussi facilement.
sSs
C'est au champ de Potter que je me suis couché
Parmi mes prédateurs et mes amis, je me repose
sSsSsSsSs
xXxXx
xXxXxXxXxXxManipulateurxXxXxXxTricheurxXxXxXXxTricheurxXxXxXxXxManipulateurxXXxXxXXXX
Je reproche cette idée au début de "Gelosaþ in Écnesse" de Batsutousai et à la chanson "Potter's Field" de Mono Inc. Ne les mélangez pas. Ils vous donnent des idées bizarres... *Gouttes de sueur* :D
A la prochaine fois
Ebenbild
Note Trad : Pffff plusieurs heures de travail, mais une telle satisfaction^^ j'espère que vous aimez autant que moi cette histoire !
