Ceci est le premier OS écrit de mes petites mains pures et blanches sur Downton Abbey. Les petites lettres suivies d'un astérisque sont tirées de l'ouvrage «amours solitaires» dont j'ai beaucoup aimé la démarche de l'auteur.

Merci aux bêtas Bilko, Suldreen194 et SerpySnape.

Il est évident que je ne suis ni Julian Fellowes, ni Gareth Neame, ni Liz Trubridge, ni aucun des producteurs associés. Je ne gagne absolument rien si ce n'est, je l'espère quelques reviews.

Bonne lecture.

Hello, this is my very first story about Downton Abbey. I hope you like it.

Please leave a review and tell me what you think. I always respond.

Thank you and enjoy

Correspondances

1925

Charles Carson se promit de faire en sorte qu'Elsie Hughes se sente chaque jour désirée.

Il avait donc pris l'habitude de lui laisser une note tous les matins, petites notes de peu de mots dans lesquelles il laissait parler son amour et son désir pour elle.

La veille de leur mariage ne fit pas exception. Il allait écrire ses mots d'amour sur une feuille et la poser sur le bureau d'Elsie lorsque ses yeux se posèrent sur un papier plié en deux sur lequel était écrit « Pour Mr Carson »

Il eut l'impression que son cœur allait s'envoler. Elle ne lui avait jamais écrit ni même répondu à ses missives. Elle lui faisait comprendre qu'elle les lisait et les appréciait lors du petit déjeuner en collant son genou contre le sien sous la table, lui souriant tendrement. Hier matin elle avait eu l'audace de glisser sa main sur sa cuisse. Charles avait failli sursauter lamentablement, mais son self-control lui avait permis de reprendre le dessus sur ce qu'il ressentait alors. Il avait simplement inspiré, et à son tour avait glissé sa main sous la table pour saisir celle d'Elsie.

Elle s'était alors penchée vers lui pour lui murmurer : « Deux jours ».

Il avait pris ce « deux jours » comme une réponse à son dernier billet sur lequel il avait écrit, se faisant rougir lui-même, « sans vos bras, mes nuits sont nues* ». Il avait été chamboulé de sa propre audace, ses pensées divaguant vers le mariage et la nuit de noces…

Mais ce billet laissé par Elsie lui coupa littéralement la respiration, le rythme de son cœur s'accéléra brusquement alors que ses joues prenaient une jolie teinte rosée.

Sur cette note, de la belle écriture féminine d'Elsie était inscrit « Je serai à l'église demain entre onze heures et onze heures dix et j'aimerais, Monsieur Carson, vous embrasser de manière peu orthodoxe, mais j'ai peur que cela choque nos convives*».

C'était bien la première fois qu'Elsie se laissait aller à ce genre de confidence sur ces propres désirs depuis leurs fiançailles, quatre mois auparavant.

Charles déglutit difficilement et ne put empêcher le petit sourire goguenard de s'installer sur ses lèvres.

« Ma douce Elsie » pensa-t-il, son cœur et son corps remplis d'amour et d'impatience pour ce petit bout de femme.

Il replia la lettre avant de l'enfouir soigneusement dans la poche intérieure de sa veste et prit une feuille dans le bloc de papier à lettres d'Elsie pour y griffonner sa réponse.

Il lui écrivit « Je serai là pour embrasser vos lèvres et vos ardeurs, Mrs Hughes. Au vu de l'ivresse qui m'assaille je ne peux que bénir l'impatience idoine de retrouver mon améthyste* ».

Il plia le papier en deux, y inscrivit sur une face le prénom de la gouvernante et le déposa bien en évidence sur le bureau avant de quitter silencieusement le salon d'Elsie pour regagner le sien, celui du majordome, et prendre ainsi quelques minutes pour recouvrer ses esprits échauffés. Il l'entendit ouvrir la porte de son bureau. Il se sentait étrangement nerveux la dernière fois qu'il s'était trouvé dans cet état c'était lorsqu'il avait demandé à Elsie de l'épouser.

Comment allait-elle réagir à son billet ? Allait-elle à son tour lui répondre en osant un peu plus ? Allait-elle rougir ? Est-ce que son cœur palpiterait aussi fort que le sien ? Poserait-elle encore sa main sur sa cuisse pendant le petit déjeuner, le faisant frissonner ?

Perdu dans ses pensées il n'entendit pas la porte du bureau d'Elsie se réouvrir et se refermer brusquement, il ne la vit pas non plus entrer dans sa pièce, verrouillant la porte derrière elle.

Il leva les yeux pour s'apercevoir que sa fiancée s'était approchée de lui, le mot écrit de sa main tenu contre sa poitrine. Il n'eut pas le temps de se lever du fauteuil sur lequel il était assis qu'elle le saisissait par la cravate, le tirant à elle alors qu'elle se baissait sur lui pour l'embrasser avidement, passionnément, comme jamais ils n'avaient osé le faire jusqu'alors. C'est elle qui menait la danse, elle qui caressa les lèvres de Charles de sa langue avant qu'il n'ouvre la bouche pour l'accepter sans se faire prier. C'est quand elle lui mordilla la lèvre inférieure qu'il la saisit par la taille pour la tirer vers lui afin qu'elle n'ait d'autre choix que de s'asseoir sur ses genoux. Leurs lèvres étaient partout, sur toute la peau qu'elles pouvaient atteindre, le visage, le cou, les oreilles.

Leurs mains commençaient à s'égarer, voulant encore plus de peau à peau. Elsie avait entièrement défait la cravate de Charles et tous les boutons de sa chemise. Charles quant à lui, était arrivé à remonter sa robe et tentait de faire glisser sa main sous les jupons d'Elsie. Ce n'est qu'au son du gémissement de Carson lorsqu'elle lui mordilla le lobe de l'oreille, qu'ils arrêtèrent, à bout de souffle.

« Seigneur », murmura-t-elle les yeux fermés alors que son front venait s'appuyer contre celui de Charles. Ils réalisèrent lentement la position dans laquelle ils se trouvaient. Elle, assise sur les genoux du majordome, ses mains s'étant frayées un chemin sous son maillot de corps, et lui, une main enfouit sous sa jupe relevée tandis que l'autre maintenait fermement Elsie contre lui.

Il se racla la gorge tout en retirant sa main de sous sa jupe, alors qu'elle tentait de reboutonner sa chemise de ses mains tremblantes.

« Hum… Elsie, peut-être devriez-vous euh… descendre pour que nous puissions nous rendre décents ».

Elle s'exécuta. Ils réalisaient tous deux qu'ils avaient joué à un jeu dangereux, se laissant emporter par leurs émotions les plus primaires au risque de se faire prendre par quelques domestiques. Elsie avait bien pensé à verrouiller la porte, mais ils n'avaient rien à faire ensemble dans une pièce fermée à clé. Pas encore du moins.

Charles termina de boutonner sa chemise, tentant de masquer du mieux qu'il pouvait son inconfort, en rapprochant sa chaise de son bureau pour y cacher la bosse de son pantalon. Il était certain qu'Elsie l'avait sentie mais elle n'avait pas eu l'air offusquée, bien au contraire.

Il était en train de refaire le nœud de sa cravate, tandis qu'Elsie venait de déverrouiller la porte le plus silencieusement possible après s'être recoiffée et avoir lissé sa robe. Elle jeta un coup d'œil à Charles qui était de nouveau impeccable à l'exception d'une petite mèche de cheveux tombant sur son front. Elle remarqua la lettre qu'il lui avait écrit, au sol près du fauteuil où il était assis. Elle s'approcha alors pour la récupérer et en se relevant elle le surprit en train de la fixer avec tellement d'amour qu'elle dût se faire violence pour ne pas recommencer ce qu'ils venaient de faire il n'y avait pas deux minutes. Elle se permit cependant de se rapprocher un peu de lui, de balayer cette adorable mèche qui taquinait son front et de déposer un léger baiser sur ses lèvres, avant de sortir de la pièce.

Elle aurait bien eu besoin de s'enfermer dans sa chambre pour reprendre ses esprits ou du moins tenter de soulager cette envie de lui, mais le son de Daisy et Mrs Patmore s'activant dans la cuisine lui fit comprendre que la journée avait bel et bien commencé et qu'elle n'aurait du temps pour elle que bien après le coucher du soleil.

Lorsqu'elle entra dans la cuisine, Mrs Patmore la salua comme d'habitude, avant de fixer son regard sur elle, un petit sourire en coin naissant sur le bord de ses lèvres. « Oh je vois » dit-elle à la gouvernante, toujours en souriant. « Daisy, va chercher les menus de la semaine pour Mrs Hughes ».

Alors que Daisy sortait de la cuisine, Beryl s'approcha d'Elsie pour lui murmurer d'un air complice « Je vais chercher de la glace ».

- De la glace ? Pourquoi aurais-je be… »

Sa voix se tut lorsque Beryl toucha un point sur son cou, juste sous son oreille, où Charles s'était longuement attardé.

« Oh oui ma fille, à votre âge ! »

Le ton faussement outré de Mrs Patmore fit rougir Elsie. Elle prit la glace enrobée dans un torchon et sortit de la cuisine pour se rendre dans la salle d'eau du bas où se trouvait un miroir. Son reflet lui renvoya l'image d'une Elsie partiellement décoiffée, et, là où Mrs Patmore avait posé son doigt, un suçon assez discret mais pas suffisamment cependant pour ne pas être remarqué.

Elle voulut aller trouver Charles pour lui reprocher son manque de retenue mais il n'était déjà plus dans son bureau. Elle monta alors au grenier aussi vite que ses jambes lui permirent de gravir les quatre étages, et trouva la porte de sa chambre ouverte mais ne s'en soucia pas. Elle se dirigea vers sa coiffeuse pour y trouver sa poudre afin de masquer la marque de la ferveur de Charles. Elle réussit à l'estomper un peu mais le bleu se voyait toujours. Elle s'affala alors sur son lit, sa tête atterrissant sur un morceau de papier déchiré à la hâte sur lequel Charles avait griffonné à la va-vite : « Demain… J'attends votre arrivée à l'église avec plus d'amour et d'impatience que je ne saurai l'exprimer ».

Elle soupira, elle était amoureuse, heureuse, et demain elle deviendrait Mrs Carson, enfin. Cela valait bien la gêne de se promener avec un petit foulard autour du cou si jamais la glace et la poudre ne suffisaient pas.

FIN