She tames the beast within de DeJean Smith - TRADUCTION

Les personnages appartiennent à Mme Meyer

C'est DeJean Smith qui a écrit cette histoire et qui nous a donné son aimable autorisation pour la traduire.

Rien ne nous appartient sauf la traduction.

Elle ne connaît que l'existence au jour le jour. Il ne connaît que la vie sur un plateau d'argent. Elle se contente ce qu'elle a. Il ne connaît que le désir de plus et il l'a dans sa ligne de mire.

Une continuation de mon exploration de Twilight 25, round 9, sur le thème de l'innocence.


Complète en 26 chapitres

Elle dompte la bête intérieure

CHAPITRE 1

Une nuit, il y a longtemps.

Alors que le soleil commence juste à se lever, une jeune femme s'active dans l'obscurité d'un minuscule cottage d'une seule pièce au fond des bois sombres, essayant désespérément de rassembler ses quelques affaires sans réveiller l'homme qui ronfle document sur un tas de paille dans un coin.

A chaque gazouillis et craquement dehors, elle se fige pendant ce qui lui semble être une éternité avant de s'assurer que ce n'est rien et de poursuivre sa tâche. Elle est presque certaine que son cœur bat assez fort pour réveiller les morts de leur sommeil mais pour l'instant rien ne bouge.

Elle met le dernier objet dans un sac en toile cirée et pousse un grand soupir avant de mettre la main sur sa bouche et de fixer d'un regard écarquillé l'homme endormi qui reste béatement inconscient de ce qu'elle fait.

Regardant une dernière fois son environnement spartiate, elle essaie de se rappeler quand cela avait été suffisant mais cela semble être il y a si longtemps.

Bien sûr elle avait été heureuse et amoureuse dans ce petit espace mais d'une manière ou d'une autre ça avait cessé d'être suffisant.

L'amertume et le regret ont pris racine dans son cœur et ont commencé à grandir et une fois qu'ils l'ont fait, ils ont refusé de lâcher prise.

Ensuite la nouvelle est arrivée qu'un arrangement pouvait être fait et qu'une meilleure vie l'attendait si seulement elle était sur les quais à temps. La décision ne fut pas difficile à prendre. Les souvenirs de plus avaient envahi son cerveau quand le message était arrivé et elle a dû accepter - même si la condition était qu'elle vienne seule et immédiatement.

Un dernier coup d'œil rapide lui permet de s'assurer qu'elle part avec tous ses biens matériels, aussi maigre soient-ils. Ce serait comme si elle n'avait jamais existé, pense-t-elle, et ce serait vraiment pour le mieux.

Serrant le sac contre sa poitrine, elle fait un pas vers sa liberté.

"Adieu, Charles," chuchote-t-elle, en embrassant légèrement le bout de ses doigts et les agitant vers l'homme endormi avant de fermer discrètement la porte derrière elle.

A peine la porte s'est-elle refermée que l'homme s'est redressé sur son coude, les yeux remplis de la douleur profonde de celui qui voit sa raison de vivre passer la porte. Il savait qu'elle était déçue et il connaissait aussi son entêtement. Une fois que sa femme avait pris une décision rien ne pouvait la faire changer d'avis. A une époque, c'était une qualité attachante mais maintenant, cela lui brisait le cœur.

"Adieu, Renée ma belle," murmura-t-il, en retombant sur la paille sèche, désespéré.

"Mmmmmmma !"

Charles sursauta, incertain que ses oreilles fonctionnent correctement. Certainement que Renée n'était pas partie.

"Mmmmmmma !"

Le cri est plus insistant cette fois.

En sautant sur ses pieds, Charles traversa la pièce jusqu'à une petite boîte et la source du son. Son cœur se souleva quand il prit le petit paquet frétillant dans ses bras. Il lui fallut toute la retenue dont il disposait pour ne pas étouffer le bébé dans ses bras.

"Maman n'est plus là," calma-t-il, en berçant sa fille de presque un an comme si elle pouvait s'évanouir à tout moment. "Elle a dû y aller. Je ne peux pas lui donner tout ce qu'elle veut, ma belle."

Un sanglot jaillit et manqua de s'échapper des lèvres de l'homme avant qu'il ne l'étouffe. Il ne lui fallut qu'un instant pour se reprendre et il se racla la gorge avant de parler.

"Je ne peux que prier pour être suffisamment bien pour toi, ma belle Isabella."

Pendant ce temps, Renée courait prudemment sur le chemin qui l'éloignait de son ancienne maison. Les quais ne sont pas très loin mais dans le brouillard et la lumière matinale, elle doit se méfier des flaques et des trous de boue. Ne sachant ni où ni quand elle rencontrera l'intéressé, elle veut être à son avantage tout le temps.

Elle ne jeta même pas un regard en arrière à son ancienne maison. Ça n'aurait aucune utilité après tout. Son choix avait été fait et elle ne reviendrait pas en arrière. Elle préférerait mourir que de passer une nuit de plus dans la misère.

Les bois environnants bloquent la plupart des rayons du soleil par temps clair mais la faible couverture nuageuse crée une atmosphère encore plus sombre et humide. Chaque son semblait amplifié dans le silence oppressant et pendant un moment, Renée croit entendre des pas.

Charles aurait bien le droit, en tant que mari, de la traquer et de la ramener si l'envie lui en prenait. Bien qu'il n'ait jamais élevé la voix durant toutes leurs années de vie commune, elle n'était pas prête à renoncer à son rêve de domestique et de beaux vêtements et accéléra le pas. S'échapper était tout ce qui comptait pour elle.

Un rire grave résonna dans les arbres. Les yeux écarquillés, le souvenir d'anciennes histoires de créatures rôdant dans les bois envahit l'esprit de Renée.

"Où vas-tu ?" semblaient chuchoter les arbres.

Serrant sa cape plus étroitement autour d'elle, Renée redoubla d'efforts et courut encore plus vite, sans se soucier du fait que l'ourlet de sa robe était maintenant trempé et couvert de boue.

Le brouillard s'était levé quand elle atteignit la crête d'une colline. Elle pouvait voir les lumières de la ville voisine et presque entendre le tintement des cloches des bateaux à quai qui se levaient et s'abaissaient avec les vagues.

"Juste un peu plus loin," se dit-elle à voix basse.

"Vers où ?"

Renée se figea dans son élan lorsqu'un jeune homme apparut autour de l'un des arbres. Il était de taille supérieure à la moyenne, avec de longs cheveux blonds tirés en queue et lui souriait paisiblement mais quelque chose dans son apparence la rendait méfiante. Ses traits étaient nets et royaux et pendant un moment, Renée se demanda si c'était bien lui qu'elle était censée rencontrer sur les quais.

"Maître des mers ?" demanda-t-elle doucement, en remarquant ses beaux vêtements. Ils ressemblaient beaucoup à ceux que son grand-père avait portés.

"Maître de tous," répondit-il d'un ton hautain. "Mais je doute que ce soit ce que vous demandiez."

Il se déplaça pour lui bloquer le passage.

"Pardonnez-moi, Monsieur mais je dois être sur les quais, alors s'il vous plaît..." Elle baissa la tête et essaya de continuer, en vain.

Il sourit largement - comme si on lui avait raconté la meilleure des blagues - et hocha légèrement la tête.

"Ou, vous pourriez venir avec nous..." dit une voix de femme juste derrière Renée.

Elle se retourna pour faire face à une femme aux cheveux rouges flamboyants, là où elle était certaine que personne ne se trouvait un instant auparavant. Renée serra son sac contre sa poitrine et commença à murmurer une prière pour implorer une quelconque protection.

"Ah, voyons !" dit une troisième voix.

Renée se retourna pour voir un homme au teint basané émerger de la brume. Il l'observait attentivement, ses yeux rouges scrutant chacun de ses mouvements.

"Ne jouons pas avec notre nourriture, James."

Les yeux de Renée s'écarquillèrent alors que les trois se rapprochaient et ses prières devinrent plus ferventes jusqu'à ce qu'elles soient réduites au silence pour toujours.


Note de l'auteur

Cette histoire est grandement influencée par les contes de fées originaux... pas les contes édulcorés où tout est simple et rose. C'est un chemin différent pour moi et j'espère que ça va vous plaire. Merci de lire. Cela dit, je suis toujours accro aux happy ends.