Bon anniversaire à House Of The Lion !


La Reine Dragon :

Cersei avait tenu sa promesse : elle avait envoyé ses troupes à Winterfell. Cela n'avait peu ou prou changé le destin du million d'habitants de Port Réal. Daenerys n'avait pas été plus encline à la clémence et à la paix, pas plus que la lionne du Roc ne l'aurait été. Les forces fidèles aux Lannister qui n'avaient pas disparu dans la Grande Bataille de Winterfell furent laminées par les Immaculés et les Dothrakis et pour finir brûlées vives par le feu des dragons, sauf pour ceux qui avaient accepté de jurer allégeance à la nouvelle reine, et il y en avait eu beaucoup : Cersei avait acheté la fidélité de ses armées, et la peur était plus forte que l'or.

Jaime avait réussi à s'échapper avec quelques fidèles et avait rallié Port Réal quelques temps avant les troupes de Daenerys. Sa soeur avait déjà été mise au courant de la traîtrise de la Reine Dragon par messages. Ils avaient organisé leur défense avec Euron Greyjoy, qui était pire que jamais et que Jaime ne pouvait toujours pas souffrir, mais l'allégeance du Fer-Né leur avait valu une belle victoire : un dragon abattu par surprise, une coupe sanglante dans les forces Targaryennes… Ils avaient toujours la Compagnie Dorée, et des centaines de scorpions dans la flotte d'Euron et sur les murailles de Port Réal. L'espoir était encore là.

Hélas… Quand les cloches sonnèrent, que les troupes alliées du Nord et de Daenerys enfoncèrent les portes de la capitale, que tous les scorpions brûlèrent sous le feu de Drogon, le dernier des dragons, l'espoir des Lannister se changea en cendres. Du Haut du Donjon Rouge, Cersei regardait la ville s'embrasser en pleurant. Qyburn l'engagea à se réfugier ailleurs, mais la Main de la Reine fut tué lors du combat des frères Clegane.

Cersei, désespérée, au milieu des décombres, morte d'inquiétude pour son frère qui était parti se battre aux côtés de la Garde Royale, le vit soudain surgir dans le patio. Ils s'étreignirent, soulagés de constater que l'autre n'était pas -encore- mort. Jaime était blessé, mais pas trop sévèrement : il avait combattu ; sa plus grave blessure était dû à Euron Grejoy : ce lâche avait tenté de s'enfuir par la ville quand sa flotte fut coulée, et Jaime l'avait achevé avec satisfaction après que le Greyjoy se soit vanté d'avoir baisé la reine lorsqu'il se trouvait dans le Nord. Jaime entraina Cersei. Il ne savait guère où, et finalement, ce fut elle qui prit les devants et les amena dans la salle du trône, déjà à moitié détruite.

C'est là que les hommes de Jon Snow les retrouvèrent, agrippés l'un à l'autre comme si leur vie en dépendait, assis tous deux sur le trône de Fer. Ils furent séparés, dans les larmes et dans les cris, et jetés dans des cachots sombres et humides.

Daenerys ne les en fit ressortir que quelques temps plus tard, juste après son grand discours, pour leur exécution.

Elle avait fait rassembler le peuple encore en vie et avait installé l'échafaud aux portes de la ville. Cersei et Jaime furent trainés à l'endroit décidé pour leur mort, couverts de chaînes. La seule consolation en ce jour funeste fut qu'ils se retrouvèrent enfin et qu'ils mourraient ensemble. Ce fut Jon Snow qui fut chargé de rappeler aux habitants de Port Réal la raison de leur condamnation. Il y eut des cris de protestation : Cersei avait fait sonner les cloches. Elle les avait accueillis dans le Donjon Rouge. Ce n'était pas elle qui avait décimé la cité, laissant les survivants sans maison, sans famille... Jaime et Cersei attendaient, serrés l'un contre l'autre, se regardant dans les yeux. L'ex Reine des Sept Couronnes tremblait de tous ses membres et son frère essayait de la calmer. Tyrion les regardait sans oser interrompre ce dernier échange : il n'avait pas été autorisé à leur rendre visite, ni à l'un ni à l'autre pendant leur emprisonnement, mais il n'avait eu de cesse de convaincre Daenerys de renoncer à son châtiment, au moins pour son frère qui n'avait fait que suivre les ordres. Il était resté sa Main en résistant à la tentation de lui rendre son insigne car un mince espoir subsistait malgré tout en lui.

Daenerys arriva sur son dragon et la foule eut des mouvements de panique, flux et reflux, mais elle était cernée par les armées Targaryennes.

Cersei perdit son sang froid à la vue du monstre couvert d'écailles qui s'ébroua, la nouvelle Reine des Sept Couronne juchée sur son dos, petit bout de femme aux cheveux argentés qui semblait si fragile au milieu de cette montagne de muscles, véritable machine à tuer.

-Pas comme ça… murmura Cersei en éclatant en sanglots.

Tyrion se jeta à genoux le plus près possible du dragon et de sa reine et la supplia encore une fois d'épargner son frère et sa soeur, mais Daenerys fit un signe de la main et deux immaculés l'emmenèrent loin de l'échafaud.

Daenerys commença alors sa longue et impressionnante présentation, toujours juchée sur son dragon.

-Moi, Daenerys Du Typhon, de la Maison Targaryen, Première de mon Nom…

-Je veux que notre bébé vive. Je veux que notre bébé vive. Je veux que notre bébé vive...

Il y eut de nouvelles protestations dans la foule. Il n'était pas habituel de condamner à mort une femme enceinte. Jamais encore dans l'histoire cela ne s'était produit. "Laissez le bébé vivre !" "Elle est enceinte !" Les mères de famille surtout s'insurgaient, et les ex soldats de l'armée Lannister étaient à deux doigts de se révolter, mais tous craignaient le grand dragon noir.

-...Khaleesi de la Grande Mer Herbeuse, Mère des Dragons...

-Ne me laisse pas mourir Jaime, s'il te plait ne me laisse pas mourir, s'il te plait ne me laisse pas mourir, je ne veux pas mourir.

-...Suzeraine des Sept Couronnes et Protectrice du Royaume…

-Regarde-moi dans les yeux. Ne regarde pas là-bas. Regarde-moi ! Regarde-moi. Il n'y a rien d'autre qui compte. Rien d'autre. Il n'y a que nous.

-... Condamne Cersei et Jaime de la Maison Lannister à mort, avec exécution immédiate de la sentence.

"Laissez-les Vivre !" s'exclamèrent des voix de plus en plus nombreuses dans la foule. "Pitié !" "Ayez Pitié !" "Pitié pour eux !" "Pitié… Pitié… Pitié…"

La litanie qui montait de la foule énerva Daenerys au plus haut point. Ces gens… Elle les avait libérés de la tyrannie, comment osaient-ils être en désaccord avec elle ?

Elle avança son dragon vers les jumeaux Lannister. Ceux-ci se regardaient dans les yeux, insensibles au monde extérieur… Ils s'étreignirent une dernière fois, fermant leurs magnifiques yeux émeraude aux légers reflets améthystes pour ne pas voir leur fin arriver.

-Dracarys !

Mais rien ne se passa.

Drogon ne cracha pas le feu tant attendu et craint.

à la place, il s'avança vers les jumeaux Lannister et les renifla. Il poussa légèrement l'épaule de Jaime avec son museau.

-DRACARYS ! DRACARYS DRACARYS ! hurlait Daenerys sur son dragon, donnant des coups de talons inutiles.

Jaime se dégagea de l'étreinte de Cersei et fixa dans les yeux le dragon. Puis, avec une lenteur qui tint en haleine toute l'assistance, il posa une main tremblante sur la peau écailleuse.

Daenerys hurlait, mais tous furent témoins de ce moment hors du temps où le silence parut étreindre la scène alors qu'il n'en était rien.

Cersei arrêta de pleurer et, hésitante autant que son frère, posa elle aussi une main sur le dragon. Celui-ci souffla une vapeur chaude par les narines, mais se fut bien tout.

Daenerys était prise d'une crise de folie, elle hurlait "dracarys" à s'en rompre les cordes vocales, complètement inapte à réagir correctement à la désobéissance de son dernier dragon. Soudain, celui-ci décida de s'en débarrasser : il s'ébroua très fort, et la jeune femme se coupa les paumes en essayant de se retenir, mais finit à terre. Ses soldats coururent vers elle, mais Drogon souffla le feu de l'enfer vers eux.

Ni une, ni deux, Jaime, malgré les chaînes qui étaient là surtout pour la déco, entraina Cersei vers le dos du dragon. Ils passèrent à côté de Daenerys, couchée dans la poussière et hurlant, démente, en lui jetant à peine un regard. Une fois qu'ils furent sur le dos du dragon, celui-ci s'éloigna de quelques dizaines de mètres, tenant toujours à distance les soldats de la reine. Le peuple comprit alors que le dragon avait pour une raison ou une autre changé d'allégeance. La massacre de Port Réal était encore frais dans sa tête, et la vengeance du million de personnes tuées ce jour-là fut sans appel : la foule se jeta sur Daenerys du Typhon et la mit en pièces.

Quand les hommes de Jon Snow la retrouvèrent plus tard, elle n'était plus qu'un amas de chair défigurée, ses longs cheveux blonds argentés rougis de son propre sang. En contemplant son cadavre pour la dernière fois, Jon ressentit du soulagement et un immense regret… Elle aurait pu tout changer mais elle avait fait le mauvais choix, et avait payé pour ses crimes des mains même de ses victimes.

Pendant ce temps, Cersei et Jaime s'étaient envolés vers de plus beaux horizons.

Après un vol exaltant de plusieurs heures, où ils renaquirent, sentirent la liberté et l'amour qui les unissaient, ils se posèrent à l'endroit exact de leur exécution, et à celle de Daenerys.

Commencèrent les tractations. Cersei n'avait peut-être d'armée plus que les soldats ralliés à Daenerys qui avaient changé de camp sous la menace d'une mort atroce, mais elle avait le dernier dragon.

Après des réunions avec les différents seigneurs suzerains des Sept Couronnes, il se dégagea qu'une allégeance à Cersei Lannister leur convenait, finalement. La folie de la Reine des Cendres avait refroidi les désirs d'indépendance. Seul le Nord ne voulait pas se soumettre. Finalement, Cersei céda, à condition que ce soit Sansa Stark qui dirige le Royaume du Nord, et qu'elle la nomme elle et ses descendants comme héritiers si elle ne produisait pas d'héritiers en ligne directe, et qu'ainsi le Royaume du Nord reviendrait dans le sein des Sept Couronnes. Un accord fut conclu et Cersei devint Reine des Six Couronnes avec l'allégeance de tous.

Commença un règne plus calme, ainsi que la Grande Nuit.

Cersei s'était souvenu de l'attitude du peuple envers elle, malgré son état le jour de son exécution, elle avait également eu des témoignages. Elle avait priorisé la construction d'habitations en dur pour l'hiver et l'approvisionnement en nourriture, quitte à utiliser la majorité du budget du Royaume pour cela. Quand il y avait une inauguration, une distribution de nourriture ou des annonces pour le recrutement de travailleurs pour reconstruire Port Réal et le Donjon Rouge, elle se montrait présente. Elle n'aurait jamais cru pouvoir se remettre de la Marche de la Honte. Ni que l'amour du peuple lui importerait un jour. Ou qu'il fasse naître en elle un sentiment de contentement.

Le peuple, d'ailleurs, avait été très peu réactif à l'annonce de son mariage avec Jaime. Mais il faut dire que toutes les femmes qui l'avaient rencontré de près ou de loin un jour étaient d'accord sur une chose : même si c'était son frère, il restait l'homme le plus attirant de Westeros. Alors si la reine décidait de l'épouser… qui pouvait réellement la blâmer ? De plus, la filiation de feu Joffrey, Myrcella et Tommen Barathéon était un secret éventé depuis des années, tout le monde avait eu le temps de se faire à l'idée… et beaucoup de personnes ayant dépassé la trentaine avaient vécu sous la coupe targaryienne, et à l'époque, les rois épousaient bien leurs soeurs sans que personne ne trouve à y redire...

Jaime devint donc Roi Consort des Six Couronnes avec seulement une vague de dégoût bien cachée parmi les nobles mais aucune protestations ouvertes (après tout ils possédaient un dragon), quelque chose que Cersei et lui pouvaient gérer sans dépenser une once d'énergie.

Et il l'avait très fortement encouragée à prendre Tyrion comme Main de la Reine. Il y avait eu des tractations en privé, des crises de colère et de larmes, des réunions familiales houleuses, mais finalement Cersei s'était adouci : il semblait qu'elle veuille garder près d'elle le peu de famille qui lui restait… Et au fond d'elle, elle reconnaissait que son petit frère avait une intelligence redoutable. Les réunions du Conseil Restreint (que Jaime évitait à tout prix) étaient assez hautes en couleurs, mais se terminaient plus rarement sur des envies de meurtre qu'avant.

De plus, la prophétie semblait avoir perdu son pouvoir : certes, ses trois enfants étaient morts, mais elle était de nouveau enceinte. Deux reines plus belles et plus jeunes qu'elle étaient venues, mais elles avaient disparues et elle était toujours La reine. Plus que jamais.

Après un pouvoir acquis au prix du sang versé de ses enfants, que plus de la moitié du monde connu voulait lui prendre, Cersei était dorénavant la reine incontestée des Six Couronnes.

Et très étrangement, le monde ne s'en portait pas plus mal.


Cersei fit mander Tyrion dans les appartement privés qu'elle partageait avec Jaime, un soir.

C'était une première. Le plus jeune des Lannister se demanda les raisons qui avaient conduit Cersei à agir de la sorte, mais peut-être était-ce tout simplement parce qu'elle était proche de son terme. Elle était énorme, mais la grossesse lui allait définitivement bien. A son âge, ce n'était pas sans risque, et à part quelques rares balades dans les jardins, au bras de Jaime et à petits pas car ses pieds la faisaient souffrir le martyr, et les Réunions du Conseil, elle ne quittait pas la chambre. Cela faisait même une semaine qu'elle n'y assistait plus, envoyant Jaime à sa place qui passait son temps à essayer de ne pas s'endormir et à bailler discrètement, sauf quand Tyrion lâchait une blague audacieuse ou que Bronn et lui se lançaient dans une joute verbale. Le chevalier regrettait toutefois que Brienne ait décliné son offre de devenir Lord Commandant de la garde royale, préférant rester dans le Nord, assumant la même fonction pour Sansa Stark.

-Ma Reine… salua Tyrion quand on l'eut introduit auprès de sa sœur.

Cersei était allongée dans une liseuse, en chemise de nuit, engoncée dans une épaisse robe de chambre pourpre et dorée, les mains posées sur son ventre rond qu'elle enserrait comme si c'était la chose la plus précieuse au monde (et à ses yeux ça l'était), un plateau avec une carafe de vin et deux coupes à portée de main.

-Bois avec moi, ordonna-t-elle sans ambage.

Tyrion s'assit sur le petit pouf au niveau des genoux de sa sœur, et lui versa du vin dans la coupe dorée qu'elle lui tendit alors. Du vin rouge de La Treille, produit par les Redwyne. Evidemment.

Ils sirotèrent deux coupes dans le silence le plus total. Cersei regardant les maigres éclairages de la ville se reconstruisant par la fenêtre sans un regard de ses magnifique yeux verts pour son frère, et Tyrion contemplant la toujours très impressionnante beauté de sa grande sœur. Ses cheveux avaient repoussé doucement, et quelques boucles soyeuses se formaient de nouveau sur sa nuque blanche. Il se demanda un instant quelles sensations cela lui procurerait de passer la main dedans.

-Quelque chose ne va pas ?

-Tu ne trouve pas qu'il manque quelque chose ? demanda Cersei d'une voix amère.

Tyrion pensa brièvement à répondre "plus de vin", mais il sentait que sa blague ferait un plat.

-Notre frère ? risqua-t-il.

Cersei hocha la tête en buvant une nouvelle gorgée, toujours sans regarder son interlocuteur.

-Il passe tout son temps avec son dragon…

-Votre dragon, la corrigea Tyrion.

-Certes, il me laissait le contrôler, mais dans mon état… Son vrai maître est Jaime.

-Je suis sûr que ça changera après ton accouchement. Tu pourras de nouveau le chevaucher.

Au moment où il parla, Tyrion se rendit compte du double sens de sa réponse. Malheureusement Cersei aussi. Mais elle en rit. Elle pouffa derrière son verre, et Tyrion ricana avec elle.

-Mais tu l'aime toujours ?

-...Il m'est resté fidèle jusqu'à la fin, il fait un bon mari, un bon Consort, je suis sûre qu'il fera un excellent père, et c'est mon frère jumeau… nous sommes faits l'un pour l'autre.

-ça ne répond pas à ma question.

Le masque de Cersei se fendit tout à coup : un rictus amer défigura son beau visage, et elle jeta sa coupe contre le mur.

-Je ne sais plus !

Elle fondit en larmes.

Tyrion déposa son verre et se risqua à se lever et à s'approcher d'elle. Il hésitait à la toucher, même pour lui poser une main sur l'épaule, mais ce fut elle qui fit le premier pas : elle lui saisit la tête à deux mains, et posa son front contre le sien, yeux clos.

-Je me sens si seule… souffla-t-elle dans un murmure quasiment inaudible.

Tyrion avait une conscience aiguë de la chaleur de son front contre le sien, de ses mains douces sur ses tempes… Il chassa les prémices d'idées pernicieuses et prit sa sœur dans ses bras.

-Tu n'as pas à l'être…

-Je devrai être au comble de la joie après toutes les épreuves que nous avons traversées…

-Tu as le droit de ressentir de la peine, justement !

-Je n'aurais peut-être pas dû l'épouser…

-Depuis le temps que vous en rêviez… ç'aurait été dommage…

-Mais il s'est tellement éloigné…

-C'est ta vision, que je respecte profondément, mais je le vois beaucoup en ta compagnie. Plus que jamais, même.

-ça n'importe pas : je me sens seule.

-Tu ne devrais pas. Nous sommes là pour toi. Je suis là pour toi. Je suis aussi ton frère.

-Demi-frère, le corrigea Cersei en reniflant sur son gilet pendant qu'il lui caressait le dos en cercles rassurants.

Il n'avait jamais été aussi proche d'elle physiquement. Jamais. Et elle en profitait pour lui rappeler qu'ils étaient moins liés qu'ils ne l'avaient pensé toute leur vie ?

Encore un amoindrissement de la prophétie : Tyrion n'était pas vraiment son Valonqar. Et Cersei doutait fortement que Jaime puisse lui faire le moindre mal. Samwell Tarly avait découvert, après cet étrange revirement du dragon de Daenerys, quelques missives et de brèves notes de frais de voyage et d'intendance, qui laissaient supposer que Joanna Lannister et Aerys II avaient pu concevoir les jumeaux. Et ils avaient su. Ils avaient su au fond de leur cœur tous les trois. Surtout que ce fut après ça que Jaime raconta à son frère et sa sœur ce que lui avait confié une des sœur de leur père : que Tywin lui avait un jour déclaré n'avoir qu'un seul fils. Jaime avait pris cela comme une référence à son manque d'esprit, et, honteux, avait gardé cette vexation pour lui. Mais quand il avoua cela à Cersei et Tyrion, ils le traitèrent vraiment d'imbécile en lui demandant pourquoi diable n'avait-il pas évoqué cette conversation avant.

-Et ça te convient mieux ?

-Hm ?

-Que je sois ton demi-frère.

-Tu as toujours tué Mère.

Tyrion se figea. Puis il prit en main les boucles de cheveux de sa sœur, avant qu'elle ne le rejette. Cette douceur… exactement comme il l'avait imaginé.

Mais Cersei ne le repoussa pas pour autant. Pour une fois elle lui avait permis d'entrer dans son espace personnel et elle ne songeait pas à l'en chasser.

-être les bâtards d'Aerys nous a sauvé la vie…

-Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous deux…

-Sans Jaime, tu veux dire ?

-Et avec qui me serais-je disputé ?

Cersei se redressa avec un petit sourire, essuyant les traces de ses larmes.

-Tu étais pitoyable, à notre exécution.

-C'était le dernier moyen qu'il me restait.

-ça a tellement bien fonctionné…

Ils se fixèrent dans les yeux un long moment.

-Veux-tu rester avec moi, cette nuit ? Jusqu'à ce que Jaime arrive, tout du moins.

-Je ferais tout ce que je peux pour que tu te sentes moins seule…

-Alors reste.

à suivre...

J'ai un petit épilogue de rien du tout, pour ceux qui voudraient...


Session 7 - Spéciale Jaisie du Discord Fics GOT
Prompt 1 : ils se marient (symboliquement ou pour de vrai, à vous de voir)
Prompt 3 : Ils règnent tous les deux sur Westeros

Merci à Alisone pour son avis éclairé