Les portes. Un simple bout de bois ou de ferraille qui sert à ouvrir et fermer un endroit, une pièce, d'une autre. Cela peut donner un sentiment de sécurité. Ou de terreur quand une menace se trouvait de l'autre côté. Certains pouvaient l'utiliser comme appui, pour eux-mêmes ou pour une autre personne. Il y en avait qui se fermaient avec un verrou, d'autres qui n'étaient pas faites pour être fermées de manière définitive.
Actuellement, Katsuki aurait aimé que celle-ci soit plus résistante.
« Ei ! Bouge ton cul bordel ! » hurla-t-il par-dessus les tambourinements et grommellements gutturaux qui se trouvaient derrière lui, alors qu'il faisait ce qu'il pouvait pour retenir la masse informe de zombies qui frappaient encore et encore, à en faire craquer le bois, seul barrière entre son dos et les mains ensanglantées et pourries.
Le blond grognait presque aussi fort que la masse derrière cette, putain, de porte, de merde, qui commençait, bordel, à craquer, leur race, bien trop fortement. Il ne tiendrait plus très longtemps, la masse était bien plus forte que lui, le bois craquait trop (toujours un mauvais signe quand le bois craque trop, il n'allait pas tarder à céder).
Il ne fût jamais aussi heureux de voir ses deux partenaires revenir en portant une putain d'armoire à bout de bras, et d'efforts et d'adrénaline. Ses yeux rouges se perdirent trois secondes dans ceux d'Eijirou et un hochement de tête après, les trois hommes firent l'échange.
Une seconde.
Il suffisait d'une seconde pour qu'un des monstres rentre et ne gâche leurs efforts.
Une seconde et la horde se déchaîneraient sur eux.
Mais ils jouèrent bien sur cette seconde. L'armoire remplaça Katsuki et ils purent souffler un instant avant de reprendre leur course par les toits.
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« Je croyais qu'on avait niqué les hordes de ce coin. » grogna le blond en mordant dans un des sandwichs que Koda leur avait préparé le matin même.
Izuku vérifiait une nouvelle fois la map qu'il avait prise avant de partir, vérifiant bien qu'ils ne s'étaient pas gourés de chemin dans cette ville en ruines, tout en marmonnant sur le fait que cette horde les avait pris totalement par surprise. Ce n'était pas censé arriver, ils étaient censé avoir vidé minimum le quartier entier depuis le début de la semaine.
« Ils ont migré vers nous ? » lança le rouge, la bouche encore à moitié pleine, ce qui fit grimacer Katsuki alors que le vert n'en avait rien à faire.
« C'est une hypothèse. » répondit ce dernier en prenant enfin sa nourriture. « On peut aussi penser qu'un autre groupe les a fait venir ici pour ne plus les avoir dans les pattes. »
Gé-ni-al. Il adorait l'idée qu'un autre groupe de survivant essaye de les tuer, volontairement ou non. Quelle joie.
Tout ça à cause d'une putain de plante, d'un putain de champignon, d'un putain de virus. Il ne savait même plus, à vrai dire. Il se rappelait à peine de l'avant aujourd'hui. Il avait quasiment la trentaine, bordel. Ils avaient quasiment la trentaine. C'était arrivé quand ils étaient encore gamins.
Tout ce dont il se souvenait était les hurlements dans la rue, dans l'immeuble, dans la pièce voisine à la sienne. Des hurlements de sa mère lui disant de courir pendant que son père la dévorait, littéralement.
Donc ouais. Il avait couru. Couru comme il n'avait jamais couru. Un miracle que tantine Inko l'attrape dans les couloirs pour le mettre en sécurité avec son propre fils. Une zone de survivants s'était vite aménagée autour du campus de l'université. Ceux avec un flingue ou des compétences de combats (ou un bon coup de batte) avaient déglingué quiconque était infecté dans l'université, classe par classe.
Aujourd'hui, les deux ailes étaient pleines de gens qui essayaient de survivre. Et ils étaient un minimum organisés, pas comme les premières semaines.
Sûrement qu'il y avait eu autant de pertes humaines dû à des crétins qu'à des zombies, ces semaines-là.
Il y avait des rumeurs sur un autre camp, de l'autre côté de la ville, au niveau des usines. Des coins qu'ils avaient fouillés, encore pleins de trucs utilisables qui devenaient vides quelques jours plus tard. Katsuki misait plus sur des survivants de passages. Ceux qui ne savaient pas forcément que la ville était habitée et pensaient que l'hécatombe zombie venait du fait qu'il n'y avait plus rien pour se nourrir et non parce qu'ils se faisaient buter.
Il y en avait moins que lors de la catastrophe il y avait plus de vingt ans, ouais.
Ça ne voulait pas dire que c'était mieux. Ils étaient juste plus résistants.
Donc chiant.
« Y avait bien de quoi faire des Molotov dans la planque de Jirou ? » Son ami d'enfance lui envoya un regard torve pendant que leur troisième compagnon répondait que oui, normalement il y avait de quoi.
« On ne va pas faire flamber cette horde Kacchan. »
« On peut pas la laisser vagabonder. D'ici trois jours elle va sentir la viande fraîche et se tourner vers nous. Pas envie d'avoir à charger des cadavres. Mes fringues viennent à peine de recommencer à sentir normalement. »
Le plus petit d'eux trois grimaça à ce rappel. Il était vrai que leur précédente expédition avait donné du fil à retordre à leur équipe de nettoyage, dont Katsuki et Eijirou faisaient partie principalement parce qu'ils trouvaient logique de ramasser le bordel qu'ils causaient.
Donc ouais, ils avaient chargé les corps qui n'avaient pas déjà brûlés (le blond et sa tendance pyromane) pour récupérer le max de leurs fournitures encore utilisables et les brûler dans un grand feu de joie, quelques rues derrière l'université.
Ce qui faisait que les deux hommes avaient senti le cadavre pourri et brûlé pendant plus d'une semaine. Les douches n'avaient pas vraiment changées cela et pas que, mais Izuku avouait ne pas vouloir cette odeur dans son lit encore une semaine.
« Kat' a raison. » enchaîna le rouge, cette fois la bouche vide. « En plus, les jeunes vont faire leur première sortie cette semaine. Autant qu'on soit sûr que la voie soit le plus libre possible. »
Le vert regarda l'université, dont ils pouvaient voir les deniers étages depuis le toit où ils étaient cachés. C'était vrai. Les jeunes allaient enfin voir la ville pour la première fois. Ils allaient enfin sortir de leur camp fermé à double tour et gardé nuits et jours par ceux de leur âge.
Ils allaient découvrir les planques, les chemins à prendre et ceux à éviter. Ils allaient découvrir ce que c'était qu'une expédition. Ils allaient voyager pendant une petite semaine pour la première fois.
Certains tueront des monstres aussi pour la première fois.
Il se rappelait la sienne. C'était un an après les deux autres parce qu'il avait préféré suivre la voie de ceux qui restaient aux camp de façon permanente. Mais il avait vite découvert que cela ne lui allait pas. Alors, sous les larmes de sa mère, qui avait déjà pleuré en voyant Katsuki revenir couvert de sang après sa première expédition, il était parti lui aussi.
Avec le blond, Eijirou et leurs potes.
Il avait vite compris qu'il préférait être sur le terrain qu'enfermé à l'intérieur des murs qu'ils avaient battis.
Il soupira. Le blond eut un immense sourire, car il savait qu'il avait gagné.
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Les flammes étaient toujours une chose qu'il avait apprécié. Il trouvait ça beau. Les nuances de rouge et d'orange dansaient dans l'air, comme si elles cherchaient à s'enfuir de ce monde de merde par tous les moyens. Pas comme eux qui étaient coincés sur ce putain de pavé couvert de dévoreurs de chairs.
Certains avaient décidé de fuir aussi. En gâchant une balle dont d'autres auraient eu besoin pour survivre.
Donc ouais. Voir ces putains de monstres brûler, les entendre hurler de manière horrible et sans aucun sens dans les flammes, ça avait un effet sur lui. Bon comme mauvais. Il regardait les flammes p'être toujours trop longtemps. Trop proche. Il ne se rappelait pas le nombre de fois où ses partenaires avaient dû l'empêcher d'être à deux doigts de cramer, lui aussi.
La chaleur ne l'avait jamais dérangé. Les cris non plus.
Ils avaient vécu dans les cris, les bruits des outils et celui de la poudre.
Donc ouais. Ça lui avait toujours fait de l'effet. Qu'importait que les zombies hurlent à s'en déchirer les poumons qui ne leur servaient plus vraiment.
« Hey, on baise ? » fit-il en se tournant vers ses deux acolytes. Le rouge lui lança un sourire amusé ainsi qu'un clin d'œil tandis que le vert levait les yeux au ciel, souriant tout de même.
« Plus tard Kacchan. » répondit ce dernier en ressortant sa carte pour regarder une dernière fois le chemin à prendre. « On doit encore vérifier la zone du supermarché. »
« Mais une fois rentrés.. » les sourcils d'Eijirou se levèrent plusieurs fois rapidement, faisant rire les deux autres. « Ou la planque la plus proche. »
Il grommela, plus pour la forme que pour l'attente. Il pouvait attendre. Ce n'était pas comme s'ils lui avaient dit non. Juste plus tard. Quand le boulot sera fait. Parce que ses deux crétins étaient bien trop focus sur ça comparé à lui.
Il n'aimait pas réellement chercher et vérifier les lieux autour d'eux. Il aimait voyager et découvrir d'autres zones. Il aimait se battre. Il aimait l'adrénaline et le mystère.
Il savait que les deux autres aussi, mais à l'inverse de lui, ils étaient aussi très heureux de faire des missions de bases quand ils rentraient au camp, entre deux expéditions. Katsuki voulait déjà repartir alors que cela faisait à peine deux semaines qu'ils étaient rentrés.
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Au final, les alentours du supermarché et l'intérieur étaient vides. Aucun zombie, aucun survivant. Aucun matos, non plus. Eijirou avait quand même piqué des peluches pour les gamins du camp et Izuku avait tout de même fouillé chaque recoin de la zone pour être sûr qu'il n'y avait pas quelque chose de pas trop encombrant qu'ils pourraient prendre.
Lui avait regardé ses deux crétinos s'émerveiller sur le vieux carrousel pendant bien dix minutes. Juste à les regarder discuter avec le ton excité qu'ils avaient toujours quand quelque chose qu'ils trouvaient les sidéraient. Il n'avait pas besoin de plus pour qu'un sourire se plaque sur ses lèvres.
Le retour au camp fût une course. Ce qui ne changeait pas réellement de leur habitude. Le vert fût le premier arrivé, rapidement suivit par les deux autres. Personne ne fût étonné de voir le plus petit se faire soulever de terre pour être embrassé tour à tour par les deux autres hommes.
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Il y avait les jours où ceux qui partaient en expéditions bossaient dehors pour chasser, nettoyer les monstres qui restaient encore dans les rues. Et il y avait les jours où ils piquaient le boulot de quelqu'un au pif pour avoir un truc à faire, quand ils ne voulaient pas de repos.
Katsuki avait l'habitude de finir en cuisine avec Koda et Sato, pour simplement avoir le plaisir de le faire avec de vrais ustensiles, pas comme quand ils étaient dehors. Izuku allait directement vers les salles de classe des enfants, faisant sourire ses deux hommes à chaque fois qu'il se trimballait avec une classe entière dans les rues du camp. Eijirou était dans n'importe quoi de manuel, que ce soit autant grâce à sa force énorme que parce qu'il adorait faire des choses très minutieuses.
La première fois qu'il était revenu avec plusieurs petits jouets en bois finement sculptés, pour les enfants et ses compagnons, beaucoup l'avaient regardé comme s'il était un alien. Ce qui avait fait mourir de rire le blond avant d'embrasser son homme à pleine bouche en le remerciement pour le loup de bois.
La vie au camp n'était pas ce qu'ils préféraient, vraiment, ils aimaient trop l'adrénaline d'être dehors et la liberté de pouvoir choisir ce qu'ils voulaient faire et où ils pouvaient aller, mais la sécurité du camp était une chose qu'ils ne pourraient pas quitter totalement.
Pas pour le moment du moins, qu'ils finissaient toujours par dire. Un jour peut-être.
Ils étaient l'équipe qui partaient le plus longtemps, le plus loin. Ils avaient l'habitude de vivre plus ou moins sans la sécurité du camp. Ils avaient l'habitude de rencontrer des cadavres ambulants et des Hommes.
Aucun des deux n'était très accueillant, en général.
Ils vivaient d'eau de source, de chasse et de tout ce qu'ils trouvaient sur la route. Katsuki et Mina étaient devenus des pros de la chasse. Eijirou, Sero et Momo, leurs bricoleurs miracles. Izuku et Shinsou, leurs guérisseurs. Et Kaminari et Jirou finissaient toujours par dénicher des trésors.
Ils étaient neuf. Et ils fonctionnaient très bien ensemble.
Certains pensaient qu'ils étaient tous dans une grande relation, ce qui pouvait arriver à certaines soirées, il n'allait pas mentir, mais non. Ils étaient trois couples et Mina n'était pas intéressée par ça. Enfin si, elle adorait les ragots, mais ce n'était pas pour elle.
Ils n'étaient revenus que parce qu'avec la grossesse de Momo, c'était impossible pour eux de rester dans les plaines et les ruines autour de la ville et au-delà. Il fallait qu'elle puisse passer sa fin de grossesse dans un endroit sécurisé, à peu près propre et entourée de sa famille. Pas seulement de ses compagnons et de son groupe de potes.
Même s'ils savaient que cela ne l'aurait pas dérangée en soi, Katsuki avait été clair là-dessus dès le début, avec l'aval de Jirou, tandis que son propre homme pleurait de joie parce que leur compagne était enceinte. Sous les rires enthousiasmes d'Eijirou, Sero et Mina et les sourires discrets des deux autres hommes.
Donc, ils étaient rentrés. Pour que la brune puisse accoucher en toute sécurité. Ils avaient mis plus de temps à rentrer que d'habitude bien sûr, elle fatiguait plus vite et ses deux partenaires paniquaient dès que sa respiration changeait d'un iota, mais ils étaient rentrés sans encombre réelle.
Quelques zombies par-ci par-là qu'ils n'avaient pas nettoyé ou qui avaient vadrouillé sur leur chemin. La routine, en somme.
Quand l'heure du repas sonna, Katsuki ne fût pas étonné de voir Kaminari arriver dans les premiers avec deux plateaux dans les mains.
« Qu'est-ce qu'elle veut ? » demanda-t-il en remplissant déjà le premier plateau pour le blond face à lui, qui sourirait de toutes ses dents. Il allait être papa. Et il était surexcité à cette idée. Shuzenji leur avait dit qu'il ne restait qu'un mois avant que le bébé n'arrive, et ce dès qu'ils étaient rentrés.
Katsuki savait qu'en soi, dès la prochaine expédition, le trouple ne viendrait pas. Et peut-être même qu'ils ne viendraient plus. Ça l'emmerdait mais il était heureux de les voir devenir une famille. La dynamique qu'ils avaient depuis un peu plus de dix ans allait être bien chamboulée avec le petit.
« Tu as encore des feuilles de thé ? » il acquiesça vaguement « Elle en voudrait bien un, si c'est pas trop demandé. »
Ils savaient tous deux que c'était une ressource rare et que c'était souvent conservé pour les grandes occasions ou pour les malades. Mais bon, ça ne serait pas la première fois qu'il se foutrait des règles pour eux. Ni la dernière sûrement.
Il appela Sato pour prendre sa place au service avant de disparaître dans la réserve sous le sourire brillant de Kaminari.
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Quand il put enfin s'asseoir à leur table, Sero et Shinsou étaient littéralement plus en train de se dévorer l'un l'autre que dévorer la nourriture sous les yeux très intéressés de Mina. Ces deux-là étaient incapables de rester plus de cinq minutes sans s'embrasser. Hors combat bien sûr.
Quoique, il était presque sûr de les avoir vu plusieurs fois alors qu'ils étaient contre une horde ou deux.
Il demanderait à Izuku dans la soirée pour avoir confirmation, le vert avait toujours des yeux partout. Il embrassa d'ailleurs les cheveux de ce dernier qui était en grande conversation avec Jirou, tandis que face à lui, Eijirou avait son oreille sur le ventre de la brune enceinte.
Le blond eut un vague sourire face à la scène avant de commencer à manger. Non sans que Momo ne le remercie pour le thé qu'il avait volé, remerciement qu'il balaya d'un revers de main. Avant de sortir une tablette de chocolat entamée qu'elle attrapa avant même que quiconque puisse dire quoique ce soit.
Ils la regardèrent tous avec de grands yeux ouverts, outrés, tandis que lui riait aux éclats. Quelques secondes après, toute la tablée criait à l'indignation tandis que lui continuait de rire, bientôt suivi de certains et de Momo elle-même.
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La chambre qu'ils avaient été assez petite pour neuf, surtout avec le bazar qu'ils finissaient toujours par ramener de leurs expéditions et qui n'était pas nécessaire au camp. Les murs étaient quasiment tous recouverts d'affiches en tout genre, les étagères remplies d'objets, de pierres et autres, les lits ou hamacs étaient des fourre-tout de couvertures de toutes les couleurs, tandis que le sol était celui des vêtements.
Ils n'avaient pas réellement d'intimité ici, mais ils avaient l'habitude. Depuis l'apparition des cadavres ambulants, le mot intimité avait perdu toute sa définition. Les chambres étaient toutes remplies, les dortoirs étant encore pire. Il y avait eu tellement de rescapés que beaucoup avaient dormi sur les tables de cours.
Aujourd'hui c'était plus simple. Les familles avaient une chambre, ou deux pour les chanceux.
En y pensant, ça voulait dire que leurs camarades allaient déménager une fois le petit né. Il fallait peut-être qu'il voit pour faire quelque chose à ce propos.
Il bailla un long moment, non sans regarder Eijirou se changer devant lui, tandis que les discussions se faisaient plus discrètes, à cause d'une Jirou portée sur le dos d'un Shinsou crevé. Le violet aidait en général à la garde du camp quand ils y étaient et, pour l'avoir fait, Katsuki savait que ce n'était pas de tout repos.
C'était fou le nombre de gamins qui essayaient de sortir ou d'adultes qui voulaient aller baiser hors des murs.
Il se laissa tomber sur le matelas au sol qu'il partageait avec ses deux hommes, laissant le sommeil l'emporter alors qu'il écoutait Mina parler des dernières trouvailles que les autres expéditions avaient dénichées.
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Nezu et les autres membres de l'organisation des ressources le regardèrent entrer comme si de rien n'était. Ce n'était pas rare que quelqu'un rentre dans la pièce pour disposer les cartons et autres sacs dans les réserves appropriées. Sauf que Katsuki ne venait pas pour ça.
Et il fut heureux de voir que Momo prenait bien du repos comme tout le monde le lui répétait sans cesse depuis leur retour au camp.
« Tu veux quelque chose Bakugo ? » demanda Aizawa en relevant son visage du coussin face à lui. Il savait que son vieux maître d'armes avait été transféré ici contre son gré, une jambe en moins n'était pas pratique pour se battre, mais il pouvait faire un effort et ne pas avoir l'air d'en avoir rien à foutre…
« Je souhaite faire une demande pour une suite, dix personnes minimum. »
Parce que, ouais. Peut-être qu'il en demandait trop vu qu'ils n'étaient jamais présents, en soi. Peut-être qu'il ne voulait pas perdre la dynamique de leur petite bande, quand bien même certains allaient être obligés de rester au camp durant un bon nombre d'expéditions futures à cause du petit. Peut-être qu'il savait que ça ne serait pas le dernier aussi, vu l'enthousiasme de Kaminari.
Alors, comme il l'avait toujours fait, il prenait les devants. Parce que c'était comme ça qu'il marchait.
Quand il avait décidé qu'il ferait de sa vie l'exploration du monde extérieur, il avait trouvé Aizawa pour l'entraîner à se battre. À dix ans. Le maître d'arme avait ri en voyant un gamin demander ça mais il l'avait accepté en élève, comme tous ceux de quinze ans qui commençaient leurs propres entraînements.
Quand il avait décidé qu'il voulait Izuku et Eijirou pour le reste de sa vie, les deux et rien d'autre, il avait regardé les comportements de ses deux amis l'un envers l'autre. Il avait regardé longtemps les regards en coin, les regards bien trop longs sur un corps. Et il avait fini par prendre les deux dans une pièce sans préavis avant de les embrasser tour à tour comme si c'était le plus naturel du monde.
Alors il était là. Devant les jurys, juges et exécuteurs des travaux du camp.
Ces derniers se regardèrent avant que Ishiyama ne sorte les plans du campus. Il eut beaucoup de paroles mais le blond n'écoutait pas véritablement, il attendait le verdict. Il n'avait pas son mot à dire dans la décision, il ne faisait pas partie de l'organisation des ressources et encore moins du conseil dirigeant. Il était juste un explorateur, des fois cuistot et des fois garde, souvent vadrouilleur.
Dans un sens, il aurait bien voulu Momo ici, pour qu'elle soutienne le projet de leur famille. Dans un autre, il était heureux d'être seul, si la réponse était négative, il n'aurait rien à dire. Si elle était positive, ça serait une surprise pour la naissance du petit.
Chacun se démenait comme il pouvait pour faire un cadeau au futur enfant du trio. Eijirou prenait sur son temps libre pour sculpter des jouets en bois, Sero et Mina s'amusaient à coudre des vêtements, Shinsou et Izuku s'étaient mis d'accord pour s'occuper du déménagement des fournitures de leurs camarades après la naissance, afin de laisser les trois parents faire connaissance tranquillement avec leur enfant.
Lui n'avait pas réellement eu d'idée. Le vert lui avait dit que des bras en plus n'était pas de trop mais, même s'il allait aider, il aurait voulu faire quelque chose.
C'était en quelque sorte un cadeau aussi, avoir quelque chose de plus grand pour tous.
Aizawa se tourna vers lui avec un long bâillement, qui aurait pu le faire rire s'il n'était pas dans la putain d'attente d'une réponse : « J'vais chercher les clés et tu me suis. »
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Non pas qu'il ne soit pas heureux d'être, littéralement, traîné par son petit-ami, il ne comprenait pas trop où Izuku voulait en venir. Quand il les enferma tous les deux dans un des nombreux placards du camp, il comprit un peu mieux.
Surtout quand des lèvres voraces se firent sur les siennes. Puis sur sa nuque.
« Et Ei' ? » demanda-t-il dans un souffle, sachant très bien que le couloir derrière la porte dans son dos était très emprunté.
« Trop occupé avec ses jouets. » grogna légèrement son amant en mordant sa peau. Il savait que le rouge était souvent bien trop concentré dans son travail, surtout quand la minutie était de mise, alors il ne s'en inquiéta pas. Puis il savait que le vert était surtout agacé parce qu'il n'avait pas pu le déloger de sa table de travail.
Ils aimaient bien trop tout deux voir Eijirou sculpter pour vraiment être énervé.
« Et j'ai faim. » finit le vert, en se mettant à genoux devant le blond qui avala sa salive.
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Shinsou fût le premier à qui il parla de la suite. Parce qu'il savait que ce dernier fermerait sa gueule et cacherait sa joie aux autres sans aucun souci. À eux deux, ils commencèrent à vider le trop plein de leurs affaires, ce qui n'était pas dans la chambre même mais dans les putains de caves immondes et bourrées de bordel.
Que ce soit le leur, celui qu'ils ramenaient d'exploration ou ceux de leurs familles respectives.
Izuku fût le deuxième, parce qu'il avait eu l'idée de s'occuper du déménagement avec le violet et que Katsuki savait qu'il pouvait tenir sa langue. (Et surtout que s'il ne le faisait pas, le blond pouvait s'amuser en conséquence).
Ils vidèrent la cave ensemble en une semaine plus ou moins, avant que Sero ne découvre le pot au rose. Le brun sauta sur le blond en apprenant la nouvelle avant d'hurler que lui et son homme allaient enfin avoir une chambre pénard et embrasser celui-ci.
Ce fût la seule preuve d'enthousiasme que Katsuki autorisa avant de lui dire de bien fermer son clapet sinon il pouvait dire adieu à ses plantes.
Maintenant, ils n'avaient plus qu'à attendre que l'accouchement commence pour vraiment déménager l'ensemble de leurs fournitures. Et dire aux autres ce qu'il se passait.
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Du coin de l'œil, il regarda Eijirou trancher la tête d'un cadavre ambulant avec une facilité déconcertante. C'était toujours bandant de voir la force épouvantable de son homme en action. Surtout en combat.
Ils avaient l'habitude de se battre. Contre les morts. Contre les vivants. Contre eux-mêmes. Ça foutait toujours Katsuki dans le même état et Izuku n'était pas beaucoup mieux que lui. Il savait qu'ils avaient tous de gros problèmes à cause de la terreur qu'ils avaient vécus pendant des années. À cause des cauchemars et des cris toujours au creux de l'oreille.
Il savait que c'était sûrement tordu d'être excité à la vue de ses hommes tuant, encore et encore. À la vue du feu brûlant les chaires décomposées des monstres. Mais c'était sa putain de réalité.
Usagiyama roula des yeux au ciel quand il attrapa son compagnon par le t-shirt alors qu'ils étaient censés faire le ménage. Personne dans le groupe n'allait les suivre dans l'allée vide où ils allaient faire leur besogne. Nope.
Surtout pas quand ils entendirent les premiers bruits qu'ils firent.
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Personne ne posa de question quand Mina s'appropria son dos comme étant son lieu de vie. A vrai dire, il ne la tenait même pas et continuait de faire sa journée comme s'il n'avait pas un poids sur la conscience. Il n'avait qu'à lui donner de temps en temps une bouchée de ce qu'il préparait, lui répondre vaguement quand elle se lançait dans un de ses longs monologues gossip.
Elle parla des nouveaux couples de leurs vieux camarades classes (il n'aurait jamais imaginé Iida finir par enfin demander à Todoroki de sortir avec mais il valait mieux tard que jamais). Elle parla des dernières nouvelles de sa famille et de celles de leurs compagnons. Elle parla des nouvelles du camp qu'ils avaient loupé (comme la naissance de la fille de Tsuyu et Fumikage).
Elle parla, encore et encore. Et il l'écoutait, réagissait avec des approbations ou des légers mouvements d'épaules. Il l'écoutait et quand il ne réagissait pas, elle ne s'en formalisait pas.
Eijirou sourit grandement en les voyant à sa pause, alors qu'il venait chercher de l'eau pour lui et ses collègues du jour.
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Voir Sero courir était assez rare. Parce qu'il haïssait ça. Les seuls moments où Katsuki l'avait vu courir, c'était les fois où ils avaient une énorme horde de cadavres au cul et pas assez d'équipement pour les gérer.
Donc le voir venir vers eux, courant, les bras dans tous les sens, c'était étrange.
Mais il comprit le pourquoi quand les hurlements devinrent plus précis à son oreille. C'était l'heure d'ajouter un membre à leur petite famille visiblement. Il regarda le brun se laisser tomber dans les bras de son homme, qui le rattrapa sans regarder, bien trop habitué à son manège.
Bon bah ils avaient du boulot.
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Dire que Mina et Eijirou furent enthousiastes à l'idée de vivre dans une suite, d'avoir une chambre pour eux (et leurs compagnons), était un euphémisme. Il dût littéralement menacer les deux meilleurs amis pour qu'ils ne courent pas tout dire au couple qui était de toute façon bien trop occupé actuellement.
Il leur fallait vider leur bordel-chambre et ça allait être du boulot. Jirou et Kaminari étaient tous deux dans la chambre d'accouchement avec Momo, donc ils n'avaient pas à s'inquiéter d'être vus ou d'être absents durant l'attente.
Il demanda quand même à Iida de surveiller pour lui où la brune en était pour qu'ils soient présents assez rapidement afin de rencontrer le petit. Ou la petite.
Putain, il avait hâte en fait. Ils avaient hâte. Ils allaient être tonton et tata.
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Sanae.
La petite s'appelait Sanae.
Il pouvait clairement voir tout son groupe tomber raide dingue de cette petite qui avait pourtant les yeux parfaitement fermés et qui dormait. Il pouvait pas nier qu'il le faisait aussi. Du moins intérieurement. Les autres n'avaient pas à savoir qu'il ferait tout pour chacun d'eux et donc cette petite tête blonde venant de naître.
Ils le savaient clairement tous déjà et ils n'avaient pas besoin de l'entendre.
Momo était épuisée et à moitié endormie dans les bras de Jirou, tandis que le blond qui leur servait d'homme était parti en quatrième vitesse chercher à boire. Ils avaient ramené avec eux un sac d'affaires pour les trois nouveaux parents, tout en ayant déjà viré le plus gros du bordel de la chambre vers la suite.
C'est-à-dire la pile de choses et autres qu'ils avaient accumulées depuis leurs dix-huit ans et première expédition. Ce qui faisait pas mal de petits objets en fait. Dieu c'était le bordel dans les deux lieux de vie actuellement. Il avait envie de tout ranger en quatrième vitesse.
Mais pas maintenant. Maintenant, il rencontrait Sanae sous le sourire de toute la petite bande.
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Il leur fallut deux jours pour que le blond ne rende les clés de leur vieille chambre à Aizawa. Deux jours où ils alternaient entre vaincre le bazar accumulé de neufs vies, le ménage et la chambre d'accouchement où Momo résiderait encore une petite semaine.
Et chacun était retourné ensuite à leurs occupations habituelles de la vie sans expédition. Non sans gazouiller sur la petite Sanae qui venait à peine d'arriver dans leur vie.
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Avoir une chambre était un bonheur. Non pas qu'ils étaient gênés par le fait que les autres les voient, les entendent ou quoi que ce soit. Mais c'était juste bien. Ils étaient dans leur bulle et personne ne disait qu'ils étaient chiants ou bruyants ou bandants. Personne ne les dérangeait et ils ne dérangeaient personne.
Alors quand Izuku cria à cause de l'orgasme qu'Eijirou et lui lui donnèrent, le vert ne se retient pas et ses deux hommes furent heureux de l'entendre sans oreiller ou main sur sa bouche mouillée et gonflée par les baisers.
Katsuki sourit. De façon sauvage. De cette façon qu'il avait toujours quand quelque chose lui plaisait au possible.
Quelques minutes plus tard, c'était au tour du rouge de crier.
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Ils étaient devant la suite à attendre le couple de parents et la petite dernière. Shinsou était celui qui avait été désigné pour aller chercher leurs camarades, qui pouvaient enfin quitter la partie hôpital du camp.
Il essaya réellement à ne pas rire en voyant leurs têtes totalement hébétées. Mais son sourire quelques secondes plus tard, quand les amoureux firent le tour de la suite qu'ils avaient demandé pour eux, pour eux dix maintenant, il savait qu'il ne pouvait pas le cacher.
Surtout pas quand Jirou lui attrapa le bras pour le serrer dans les siens en murmurant des merci à répétitions.
Ils étaient une famille. Elle ne se débarrasserait pas d'eux aussi facilement. Et elle en était heureuse.
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Il fallut un mois de plus avant que Katsuki ne remarque que ses camarades avaient la bougeotte. Il ne pouvait pas dire qu'il ne l'avait pas non plus. Leur vie, c'était l'exploration. C'était l'aventure. Pas le camp. Jamais le camp.
Mais il y avait Sanae maintenant. Elle ne pouvait pas venir avec eux à à peine un mois de vie. Et ils partaient bien trop longtemps pour que les parents ne quittent leur fille aussi longtemps.
« On peut toujours partir en petite exploration non ? » proposa Eijirou alors qu'ils étaient tous deux au lit, Izuku s'étant proposé pour la garde cette semaine-là. Ecouter le coeur de l'un de ses hommes l'avait toujours aidé à réfléchir.
Ils pouvaient faire des petites expéditions. Partir dans la ville voisine, fouiller ce qu'ils n'avaient pas encore fouillé et prendre ce que le camp avait besoin pour revenir en une semaine, deux semaines maximum. Ça ne suffirait pas sur toute l'enfance de Sanae. Mais c'était un commencement. Et le trio pourrait prendre des tours pour que chacun puisse vivre leur liberté maintenant un peu oubliée.
Il soupira, fermant les yeux pour se concentrer sur le bruit rythmé dans la poitrine du rouge.
« Ouais. On peut. »
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Les chevaux étaient prêts. De même que la petite bande hors Momo qui avait décidé de rester pour cette première expédition depuis la naissance de la petite dernière. Elle savait que ses deux compagnons avaient bien plus besoin qu'elle de cette liberté qu'offrait leurs escapades.
Ce n'était que parce que les deux autres s'étaient mis à la draguer qu'elle avait commencé à participer à l'exploration avec eux. Ce qu'elle avait voulu faire avait toujours été l'organisation.
Katsuki savait qu'il ne devait pas s'en faire pour elle. Elle vivrait très bien l'éloignement tant qu'ils ne mettaient pas trop longtemps, la mission ne devait pas durer plus de deux semaines. Elle pouvait attendre jusque-là. Elle pouvait attendre jusqu'à leur prochaine expédition pour respirer à nouveau l'air de la liberté.
Il croisa le regard de Sero qui bougeait longuement ses sourcils de haut en bas, bien trop excité à l'idée de sortir.
Il comprenait. Bordel il comprenait.
La dernière chose qu'il vit du camp fût tout de même Momo faisant secouer la main de la petite Sanae pour leur dire au revoir.
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« Pas de cadavre. » lança Shinsou depuis le toit de la maison où il était. Il prit exactement une minute pour descendre là avant de remonter à cheval pendant qu'Izuku vérifiait une nouvelle fois la carte que le camp leur avait donné. C'était une vieille carte, avec de nombreux symboles ajoutés au fil des expéditions. Il n'y avait plus vraiment de zones non fouillées mais elles n'étaient toutes intégralement vidées.
Ce qui ne voulait pas dire qu'elles ne l'étaient pas aujourd'hui. Les groupes de voyageurs existaient bien plus que les camps fixes, il paraissait.
Seules les grandes villes avaient tenté l'expérience et l'avaient réussie.
« Nooooon. » fit Mina avec une moue sous le rire de Sero et Eijirou. « J'avais envie de me défouler. »
« Prochaine fois meuf. Promis j'te laisse la première tête. »
« Haaanw Kami trop d'amour en toi. »
Katsuki leva les yeux au ciel avant de relancer la marche. Il n'y avait peut-être pas de cadavres maintenant, mais cela ne voulait pas dire qu'il n'y en avait aucun. Du moins, ils verront ça plus tard. Pour le moment ils devaient aller à droite visiblement.
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Le camp fût rapidement bâti dans une vieille maison à moitié en ruines près de leur zone de recherche par Eijirou et Sero tandis que lui et Mina étaient déjà partis pour chercher le repas du soir. Les animaux n'étaient pas touchés par les monstres. Alors une fois qu'ils commençaient à s'éloigner de la zone du camp, il y en avait partout.
Bien sûr, ils fuyaient à la vue des chevaux et d'eux. Mais ce n'était pas suffisant quand cela faisait des années qu'ils faisaient cela.
Mina se leva lentement face à lui, banda son arc et la flèche siffla jusqu'à la carotide de la biche qu'ils voyaient tous deux. Cela suffirait pour ce soir.
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La zone n'était pas vide. Mais elle n'était pas non plus aussi remplie que ce que les ressources avaient calculé. Il vit Izuku noter rapidement un compte rendu dans un carnet tout sauf vierge alors qu'ils étaient en train de remplir les sacs d'un peu tout ce qu'ils trouvaient.
Il y avait pas mal de conserves, étonnamment, même si cela avait clairement été dépouillé par les voyageurs au fil des années. Quelques médocs jamais utilisés aussi, des trucs trop spécifiques pour ceux qui passaient mais que eux pourraient toujours essayer d'utiliser. Beaucoup d'objets du quotidien également et des armes plus ou moins réparables.
Ils avaient mis une semaine pour fouiller la zone. La rose avait pu décapiter un ou deux cadavres qui avaient été là en passant.
Lui avait juste profité de l'air pur et des étoiles ainsi que de l'infinité de nature qu'il pouvait voir depuis les toits.
Aucun putain de mur pour les séparer du reste du monde.
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Momo embrassa férocement Jirou puis Kaminari juste après avoir mis la petite dans les bras de Sero, qui n'avait pas attendu une seconde pour faire gazouiller celle-ci en lui embrassant le visage. Ok. Peut-être qu'il avait un peu surestimé Momo et l'éloignement du trio. Mais cela se réglerait très vite dans un lit, il n'avait aucun doute là-dessus.
Personne ne demanda où était le trio pendant qu'Izuku avait à son tour Sanae dans les bras avec Eijirou qui essayait de faire sourire la petite. Nope.
Ils rangeraient sans eux.
Et il essayerait de ne pas trop fondre pour les deux crétinos qui partageaient sa vie. Même s'il savait que c'était déjà mort.
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Il les aimait. Toute sa petite famille bien sûr mais particulièrement les deux idiots qui partageaient sa vie, son lit, son être, ses cauchemars et défaites, ses rêves et victoires.
Ils étaient tous dans le salon de la suite. Mina hurlait à la tricherie sur Shinsou qui gagnait encore une fois la partie de carte contre elle. Sero discutait avec Jirou des derniers bouquins qu'ils avaient lus et trouvés. Eijirou et Kaminari surveillaient la petite qui roulait sur le tapis de couverture qu'ils avaient fait pour elle. Izuku et Momo rangeaient le linge à côté du bordel que les joueurs de cartes faisaient.
Il aimait voir cette casualité. Ce n'était pas celle dont il était habitué. Il était habitué à celle au dehors des murs, celle où ils vivaient dans un abri fabriqué de toutes pièces avec de la tôle et des planches ou dans une maison rapiécée.
Mais il aimait cette casualité. Celle de la sécurité. Celle où ils n'avaient pas peur de se réveiller et de devoir attraper au plus vite leurs lames et armes pour découper une tête de cadavre trop proche d'eux.
Ouais.
Il aimait cette bande de crétins.
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Izuku courrait vite. Toujours. Il était le premier de leur groupe à partir à pleine vitesse et c'était un bon sprinter. Son endurance n'était pas mauvaise non plus.
Sauf qu'il finissait toujours par s'essouffler et Eijirou finissait par le porter comme un sac à patate sur son épaule. Même quand ils étaient poursuivis par des putains de chaires décomposées sur pattes.
Donc aujourd'hui ne fût pas une exception et il aurait roulé les yeux au ciel s'il ne devait pas courir pour sauver son cul.
Bordel, le vert ne changerait jamais.
La porte claqua fortement derrière lui et il se posa contre pour contenir la petite horde de zombies pendant que ses partenaires partaient à la recherche de quelque chose de lourd pour la bloquer. Encore. Il commençait à avoir l'impression de faire ça toutes les semaines. Le nettoyage n'était vraiment pas son kiff.
Une fois le buffet de bar installé à la place de son corps contre le bois salvateur, le trio finit une nouvelle fois sur le toit de la baraque qu'ils venaient de condamner. Putain, vivement les explorations à nouveau. Même une courte. Il en avait marre de parcourir la ville et de jouer au chat et à la souris avec les cadavres.
Eijirou lui envoya un sandwich qu'il mit deux secondes plus tard dans sa bouche.
« On va devoir descendre les péter. » fit-il en réfléchissant. Ils étaient trop loin de n'importe quelle planque ici, c'était le quartier le plus désert de la ville. Et le plus concentré en zombies vu qu'ils n'y allaient que rarement.
Bien des toits plus loin, il put voir le violet des cheveux de Shinsou et il fût heureux de voir les autres silhouettes de sa petite bande de bras cassés.
« J'ai de quoi faire un molotov dans mon sac. » il regarda son vert d'amant avec un sourire dément. « Un seul Kacchan, ça va pas faire beaucoup de dégâts. »
« Suffisamment pour qu'on les découpe. » il se tourna vers le rouge qui avait la fin de son repas en bouche. « T'en dis quoi ? »
La seule réponse fût un étranglement parce que leur homme voulut avaler avant de répondre et une longue toux pendant qu'Izuku tapotait dans le dos d'Eijirou et que lui levait les yeux au ciel.
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Les doigts qui traçaient les cicatrices sur son torse, il était habitué. Le vert avait une fascination pour les marques sur les corps de ses hommes, il les redessinait encore et encore, créant des fois de nouveaux schémas en les reliant entre elles.
Il pouvait entendre le massacre et les cris dû à la flambée de monstres qu'il y avait littéralement sous la fenêtre. Mais il n'en avait cure.
Parce que ses deux hommes étaient concentrés sur lui et qu'il était concentré sur eux.
« Debout mauvaise trouuupe ! » hurla Mina en entrant dans la chambre qu'ils avaient investie, claquant la porte contre le mur alors qu'ils sursautaient au bruit. « On doit rentrer ou Jirou va s'inquiéter ! »
« Mina... » la jeune femme sourit, un sourire fier, bien trop pour sa libido et sa colère. « Cours. »
La ''mauvaise'' troupe rit en voyant la course qu'il engagea pour poursuivre la rose jusqu'au camp. C'était l'heure de rentrer. Les autres se mirent à courir après eux très rapidement.
