Bonjour à tous !
Cela fait une éternité que je n'ai pas posté d'histoire ! Je devrais actuellement être en train de travailler sur la rédaction de mon mémoire universitaire mais la motivation étant totalement absente depuis des semaines, je préfère vous livrer un petit OS sans prétention mais qui me tient à cœur.
Disclaimers : La série NCIS et ses personnages ne m'appartiennent nullement, ils sont la création de Donald P. Bellissario et Don McGill. Seule cette histoire m'appartient et je ne touche pas d'argent pour mes écrits. Mon unique récompense est de lire vos reviews !
(Désolée pour les éventuelles fautes qui traineraient dans ce texte)
Je vous souhaite une excellente lecture !
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Lumière vive et blafarde. Léger grésillement. Odeurs de désinfectants qui le prennent à la gorge. Le néon au-dessus de lui clignote, causant ce grésillement désagréable. Ce bruit parasite s'impose à lui, résonne dans ses oreilles, brouille ses pensées. Ce bruit le rend fou. Il a froid. Il a peur.
Timothy McGee est assis dans ce couloir d'hôpital depuis un temps qui lui semble infini. Il est pâle, ses épaules sont douloureusement tendues et il ne parvient pas à réfréner le tremblement de ses mains. Il attend. Il a peur.
Des médecins passent, parlent, évoquent le cas de leurs patients, mais il ne les entend pas, il ne les voit pas. Il attend. Il a peur.
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La journée avait pourtant débutée comme toutes les autres, il était arrivé à l'agence de bonne heure, en même temps que Ziva. Ils s'étaient salués avec un sourire. Gibbs était déjà à son bureau, un café noir à la main, comme toujours. Tony était apparu quelques minutes plus tard seulement. Ils avaient une enquête en cours et malgré son manque de ponctualité chronique, l'italien ne se permettait jamais d'être en retard lorsqu'un assassin était en liberté.
L'affaire en question était malheureusement classique : un marine retrouvé mort dans une benne à ordures, au fond d'une ruelle sordide. D'après les informations qu'ils avaient trouvées jusqu'ici, le caporal O'Maley trempait dans le trafic de drogue et c'était probablement cela qui lui avait coûté la vie. C'était donc au NCIS que revenait le devoir de découvrir l'identité de son meurtrier afin que justice soit faite et que la veuve du marine puisse débuter son deuil aussi sereinement que faire se peut dans de telles circonstances.
Sans tarder, l'équipe au complet s'était mise au travail, épluchant les relevés téléphoniques et bancaires du mort, interrogeant les hommes de son unité et ses supérieurs hiérarchiques. Rapidement, les agents fédéraux avaient vu émerger un réseau bien plus étendu que ce qu'ils avaient tout d'abord pensé.
Puis Abby les avait appelés, leur demandant de descendre la rejoindre dans son laboratoire où elle venait d'obtenir un résultat pour l'ADN de la peau retrouvée sous les ongles de la victime. Il s'agissait de celui du colonel Allan Piers, de l'unité du caporal O'Maley, que Gibbs soupçonnait d'être un membre important de ce trafic. Malheureusement, les agents n'étaient pas encore parvenus à trouver des preuves l'incriminant dans ce réseau de vente de drogue. Cependant, grâce à l'ADN, ils pouvaient à présent l'arrêter pour le meurtre du caporal. McGee n'avait pas le moindre doute quant au fait qu'une fois en salle d'interrogatoire, Gibbs n'aurait pas de mal à faire avouer au colonel tout ce qu'il savait de ce réseau de trafic de drogue ainsi que sa propre implication.
Gibbs avait déposé un léger baiser sur la joue d'une Abby souriante et ils avaient quitté le laboratoire, bien décidés à mettre un assassin de plus derrière les barreaux.
Le trajet jusqu'à la base militaire n'avait pas été bien long avec Gibbs au volant. Tim s'était tenu à la poignée au-dessus de sa tête, comptant mentalement le nombre d'infractions au code de la route commises par le chef d'équipe. Tony et Ziva se disputaient, comme d'habitude, alors que l'italien s'amusait à assommer l'israélienne à coup de références cinématographiques. Oui, jusqu'ici c'était vraiment une journée comme les autres. Et pourtant.
Dès que le colonel les avait vus arriver, avec leurs visages graves, il avait compris qu'il était démasqué et avait pris la fuite.
- Pourquoi font-ils toujours ça ? s'était exclamé Tony, exaspéré, alors qu'ils se mettaient tous à courir.
Timothy et Anthony étaient partis d'un côté, espérant pouvoir couper la route du coupable que Gibbs et Ziva talonnaient, mais le colonel était rapide.
McGee avait eu une boule au ventre, il n'était pas friand des courses poursuites et préférait largement lorsque les suspects se laissaient arrêter sans résister. Il avait un mauvais pressentiment. Pourtant il avait continué à courir, malgré ses poumons qui commençaient à le brûler légèrement, évitant les personnes qui se trouvaient sur son chemin, tandis que son coéquipier leur criait :
- NCIS ! Poussez-vous !
Finalement, Tim et Tony étaient arrivés à un croisement entre deux bâtiments, coupant la route au colonel. Tout se passa alors très vite. Se sachant aculé, Piers avait sorti son arme et l'avait braquée droit sur McGee qui avait alors eu la sensation déconcertante que le temps avait ralenti et s'étirait pendant d'interminables secondes.
Alors c'était ainsi ? Allait-il mourir ici, sur cette base militaire, entre deux entrepôts de stockage de matériel ? Il avait songé brièvement à son père avec qui il avait des relations compliquées, son père à qui il ne parlait plus depuis des années, son père qui n'était jamais satisfait, toujours déçu de lui, son fils trop timide, pas assez fort, pas assez assuré, pas assez viril à son goût. Puis il avait songé à sa sœur, Sarah, et s'était senti coupable de l'abandonner. Elle allait lui en vouloir, non ? Est-ce qu'il allait manquer à l'équipe ? Sûrement, oui. Abby allait pleurer, Ziva serait ébranlée, Gibbs en colère, Jimmy choqué, Ducky accablé. Tony allait devoir trouver quelqu'un d'autre à embêter. Il s'était émerveillé brièvement d'avoir le temps de penser à tout cela, conscient qu'il ne s'était pourtant pas écoulé plus de deux secondes.
Puis il avait été heurté si violemment par un corps qu'il était tombé au sol, sur le bitume, surplombé par la haute silhouette de son équipier qui venait de le pousser. La déflagration avait retenti et résonnée fortement entre les bâtiments, alors qu'Anthony DiNozzo s'écroulait, touché en pleine poitrine. Tim avait entendu Ziva et Gibbs, qui arrivaient derrière le tireur, hurler le nom de l'italien, mais c'était comme si leurs voix venaient de très loin, tant elles lui avaient semblé étouffées. Le colonel Piers avait profité de l'hébétement des agents pour s'enfuir.
Un grognement de douleur avait tiré McGee de sa transe et il s'était redressé sur les genoux, à côté de Tony dont la chemise naguère blanche s'imprégnait à présent d'une large tache d'un rouge profond qui continuait à s'étendre. Sans attendre, il avait appuyé sur la plaie, tentant de faire un point de compression. Il avait sentit Gibbs s'agenouiller à ses côtés et entendu Ziva parler à toute vitesse dans son téléphone, réclamant une ambulance de toute urgence.
- Oh putain ! avait grogné Tony en serrant les dents, le visage tordu par une grimace de douleur. Ma chemise est foutue !
- Mon Dieu Tony, avait balbutié Tim en tremblant, les mains pleines du sang de son coéquipier. Tu viens de prendre une balle, on s'en fout de ta chemise !
L'italien était pâle et son regard ne semblait plus parvenir à se fixer. Il avait ouvert la bouche, probablement dans le but de lui expliquer qu'il s'agissait d'une chemise Armani ou quelque chose du genre, mais Gibbs ne lui en avait pas laissé le temps.
- Les secours arrivent DiNozzo, je t'interdis de mourir. C'est un ordre !
- À… à tes ordres Patron, avait bredouillé Tony. Par contre, je crois…. Je crois que je vais faire un petit somme…
À peine eut il finit sa phrase que l'agent très spécial Anthony DiNozzo avait perdu connaissance.
Tim ne s'était pas rendu compte qu'ils étaient à présent entourés de marines alertés par le coup de feu. Il sentait seulement le sang chaud et poisseux de Tony sur ses mains, l'écœurante odeur métallique du fluide vital et la main forte de Gibbs qui pressait son épaule. Il avait croisé le regard rongé par l'angoisse de Ziva. Tim avait peur.
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Et le voilà à présent seul dans ce couloir d'hôpital, attendant qu'un médecin vienne lui donner des nouvelles de son collègue. Gibbs et Ziva étaient retournés à l'agence, pétris d'inquiétude et de rage, pour lancer la traque du colonel en fuite qui avait osé blesser l'un des leurs. Ils s'abattront sur lui dans toute leur fureur, rien ne les arrêtera dans leur ire vengeresse. Si Tony n'avait pas été sur une table d'opération, McGee aurait presque eut pitié du colonel Allan Piers et de ce qu'allaient lui faire l'ancien marine et l'israélienne. Presque.
Lui avait préféré rester à l'hôpital, attendant de pouvoir voir son partenaire, il aurait de toute manière été incapable de travailler efficacement dans son état.
Il se sentait coupable. Cette balle lui était destinée, c'est lui qui aurait dû être blessé, voire pire. Mais au lieu de cela, Tony s'était jeté sur lui pour le protéger et avait été blessé à sa place. Il s'était lavé les mains, pourtant Tim avait la désagréable impression qu'elles étaient encore couvertes de sang.
Combien de temps resta-t-il ainsi prostré sur cette chaise inconfortable ? Il ne savait pas vraiment. Mais la délivrance vint enfin, après l'interminable et angoissante attente.
- Monsieur ? Vous êtes là pour Anthony DiNozzo, c'est bien cela ?
Anthony DiNozzo. Ce nom le tira efficacement de sa léthargie.
- Oui ! s'exclama-t-il en se redressant brutalement, le cœur battant à tout rompre. Comment va-t-il ?
- Nous avons extrait la balle avec succès, expliqua le médecin avec un sourire rassurant, et nous avons stoppé l'hémorragie. Aucun organe vital n'a été touché, je dois vous dire que votre ami a eu beaucoup de chance, ce n'est pas passé bien loin. Il a perdu une quantité non négligeable de sang mais nous l'avons rapidement mis sous perfusion. Nous l'avons installé dans le service de réanimation il y a une heure car il était intubé en sortant du bloc opératoire, mais il est actuellement en train d'être déplacé dans une chambre car il respire bien tout seul, il a bien réagi à l'anesthésie et nous avons pu lui retirer le tube. À présent, il faut simplement attendre que l'anesthésie s'estompe et que Monsieur DiNozzo se réveille.
McGee poussa un soupir libérateur. Tony avait survécu. Il était blessé mais il s'en remettrait. Comme toujours. Tim retint des larmes de soulagement. Il avait eut si peur.
- Merci beaucoup Docteur, déclara-t-il avec reconnaissance. Est-ce que je peux le voir ?
- Oui bien sûr, demandez au bureau administratif de l'étage, ils vous indiqueront le numéro de la chambre.
Tim le remercia à nouveau et s'éloigna un peu, son téléphone à la main afin de rassurer le reste de l'équipe, quand le médecin l'interpela.
- Et si je peux me permettre Monsieur, vous devriez prendre une boisson chaude et manger quelque chose, ça ne vous fera pas de mal. Vous n'avez pas très bonne mine.
McGee sait qu'il a une tête à faire peur, mais cela va vite s'arranger, il sent déjà que ses joues reprennent quelques couleurs, à présent que la terreur de perdre Tony n'a plus lieu d'être. Abby pleure de joie en recevant cette nouvelle et elle promet d'apporter Bert au blessé, son hippopotame péteur, dès que le colonel ne serait plus en liberté. Tim ne manque pas non plus le soulagement palpable dans la voix de Gibbs à cette annonce.
Tony et le chef d'équipe avaient toujours eu une relation forte, bien différente de celle que l'on attendait entre un chef et son employé. Il se disait souvent que Gibbs se comportait avec son agent sénior comme un père avec son fils et que Tony cherchait continuellement l'approbation de l'ancien marine, comme un petit garçon requérant l'attention de son père.
Gibbs lui appris qu'ils n'avaient pas encore mis la main sur le colonel en fuite. Il était doué pour cacher ses traces mais l'équipe du NCIS était plus douée encore. Ils le trouveront et lui feront regretter d'avoir tiré sur Tony.
Tim respire profondément face à la porte close derrière laquelle se trouve son coéquipier. Sa main tremble légèrement lorsqu'il la pose sur la poignée. Prenant son courage à deux mains, le jeune agent fédéral entra.
C'était une chambre comme il y en avait dans chaque hôpital de l'état. Les murs étaient clairs et l'air était emprunt de l'odeur entêtante du désinfectant, mais McGee ne s'en souciait pas. Son attention était focalisée sur le lit et la personne qui y était étendue.
Tony avait encore le teint pâle mais ses traits étaient à présent détendus, grâce à la morphine. Il semblait paisible. Tim attrapa la chaise qui se trouvait le long du mur et l'installa au chevet de l'italien.
McGee tenta dans un premier temps de faire le vide dans son esprit mais c'était chose impossible. Alors il laissa ses pensées dériver, toutes tournées vers l'homme allongé devant lui.
Timothy se remémora ses débuts au NCIS, lorsqu'il n'intervenait que de temps à autres, sur certaines enquêtes nécessitant ses connaissances pointues en informatique. Il était alors un jeune homme d'une timidité excessive, suivant les règlements à la virgule près, ce qui lui avait valu bien des réflexions moqueuses de la part de Tony. Puis il était finalement devenu un agent à part entière de l'équipe, le Bleu, comme le disait l'agent senior. Il était alors terriblement intimidé par l'agent très spécial Anthony DiNozzo, par son assurance, sa confiance en lui, par la manière dont il se dressait face au monde avec un sourire charmeur et une réplique de cinéma au bout des lèvres, comme si rien ne pouvait l'atteindre.
Tim avait appris à le connaître doucement, à appréhender sa personnalité bien plus complexe que ce qu'il laissait croire, il avait peu-à-peu découvert l'amitié qui se cachait derrière les innombrables sobriquets dont l'italien l'affublait, il avait découvert le frère qui s'y dissimulait.
Car c'était bel et bien une relation fraternelle qui unissait les deux agents. Derrière son sourire ravageur et ses moqueries enfantines, Tony prenait à cœur de protéger le jeune informaticien. McGee en avait bien conscience, même si les deux hommes n'avaient jamais pris la peine d'en parler. Mais Timothy était écrivain, il avait l'habitude de poser des mots sur les choses, les évènements, les personnes. Et en son fort intérieur il avait mis des mots sur ses liens avec le bel italien. Confiance. Camaraderie. Protection. Famille. Frère. Un aperçu des émotions que Tony suscitait en lui.
Tim et son père ne se parlaient plus depuis longtemps. Il n'avait que sa petite sœur mais cette dernière était très autonome, elle faisait sa vie de son côté, sans trop se soucier de lui. C'était toujours lui qui proposait qu'ils se voient, qu'ils passent un peu de temps ensemble, ne serait-ce que pour regarder une série. Elle n'avait pas un goût pour la famille aussi prononcé que lui. Cependant quand elle avait un problème, c'était vers lui qu'elle se tournait. Quand il s'agissait de simples petits tracas du quotidien comme lorsqu'elle ne comprenait pas certains détails sur sa déclaration d'impôts, il l'aidait de bon cœur.
Mais lorsque les problèmes étaient plus importants, elle se contentait souvent de les lui exposer en attendant qu'il trouve la solution, comme s'il avait forcément réponse à tout. Il ne lui a jamais dit, mais parfois cela lui fait de la peine. Il est fatigué d'être celui qui doit toujours résoudre les soucis de sa sœur. Il aimerait qu'elle vienne le voir juste pour lui, pour le simple plaisir de le voir, pour sa compagnie.
Avec Tony c'est bien différent. McGee n'est pas obligé de jouer le rôle du grand frère qui résout toujours tout, Tony s'en fiche de ça, il ne compte pas sur McGee pour le débarrasser de ses problèmes. L'italien ne l'ignore pas lui, au contraire, il cherche en permanence son attention pour qu'il ne puisse faire autrement que d'avoir pleinement conscience de sa présence, comme lorsqu'il lui lance des boules de papier depuis son bureau. Il adore mettre son nez dans les affaires de cœur de l'informaticien, comme un grand frère qui prend plaisir à embarrasser son cadet. Et Tim ne compte plus le nombre de fois où DiNozzo l'a alpagué en sortant du travail pour qu'il l'accompagne en ville où ils se promènent sans véritable but, faisant du lèche-vitrine, s'amusant d'un rien. Timothy ne peut nier le plaisir qui le prend lorsque Tony débarque chez lui à l'improviste, le soir, un grand sourire aux lèvres, un paquet de popcorn dans une main et un dvd des aventures de Magnum dans l'autre. Ils finissent généralement vautrés dans son canapé à manger du popcorn, de la pizza et de la glace, à profiter de la présence de l'autre.
Et Tim a l'impression d'enfin connaître ce qu'est l'affection d'un grand frère. Non. Ce n'est pas qu'une impression. Grâce à Anthony DiNozzo, il connaît enfin l'affection d'un grand frère.
Et aujourd'hui son grand frère a failli mourir en le protégeant, en se jetant devant l'homme qui le menaçait, en prenant une balle à sa place. Tim se promet de prendre soin de son frère, il sait combien Tony déteste les hôpitaux. Il sait que l'italien a tendance à peu se soucier de son état de santé, à minimiser la gravité de ses blessures. A contrario, il est capable de se plaindre à Tim pendant des heures pour une simple écharde dans le doigt. McGee sait que son coéquipier risque de ne pas se soucier de ses soins, de ses médicaments, mais Tim sera là, à veiller à ce que Tony n'échappe pas aux infirmiers, il sera là pour le forcer à prendre ses médicaments, comme face à un enfant têtu. Il fera des compromis, comme toujours. Oui Tony, si tu acceptes de prendre ton médicament, je t'achèterai une boite de chocolats, les pralinés, tes préférés. Oui Tony, si tu laisses l'infirmier changer ton pansement sans te plaindre on regardera ensemble le film que tu veux et je te laisserai commenter chaque scène et chaque réplique sans rechigner.
Mais l'informaticien ne s'en fait pas, il ne sera pas seul. Si Tony se montre trop récalcitrant, il usera de sa meilleure carte : Leroy Jethro Gibbs. Si le chef d'équipe intervient, Tim sait que, bon gré mal gré, Anthony finira par plier, afin de faire plaisir à celui qui incarne pour lui une figure paternelle forte.
Tim reste donc au chevet de Tony, attendant patiemment son réveil, répondant aux sms d'Abby qui lui demande des nouvelles toutes les cinq minutes. Elle lui apprend également que Gibbs et Ziva pensaient avoir une piste solide pour retrouver le colonel Piers. Selon elle ce n'est plus qu'une question d'heures. Timothy l'espère sincèrement. Il reçoit ensuite un appel de Ducky qui lui annonce que n'ayant pas d'autopsie à pratiquer, il quitte le Navy Yard pour le rejoindre à l'hôpital. Il en est soulagé. Rester ainsi seul avec son coéquipier inconscient est éprouvant pour ses nerfs, même en sachant que Tony est à présent tiré d'affaires. Il est trop silencieux et l'expérience lui a appris qu'un Tony silencieux n'est pas un Tony dans son état normal.
Les minutes continuent à s'égrainer lentement, les unes après les autres, dans le silence de la chambre. Des bruits feutrés lui parviennent du couloir. Des chaussures qui couinent sur le revêtement en lino du sol. Le personnel hospitalier qui discute. Le roulement d'un chariot à matériel. Quelqu'un qui éternue.
Tim se laisse glisser dans une étrange torpeur. Il attend. Encore.
Puis il perçoit un léger mouvement dans le lit à côté de lui. Il redresse la tête, soudain alerte, pour voir l'agent spécial Anthony DiNozzo papillonner des yeux. L'italien pousse un léger grognement en comprenant qu'il est à l'hôpital.
- Tony ? Comment tu te sens ? l'interpelle doucement Tim, attirant l'attention de l'homme sur sa personne.
- Comme un charme, Roi des elfes !
Tim est rassuré de voir le sourire de son équipier et jamais il n'a été aussi heureux d'entendre ce surnom.
Soudain, la terreur qui l'a étreint des heures durant, depuis l'instant où Tony a reçu cette balle dans la poitrine retombe, le laissant vidé de toute énergie. Le contrecoup est là et Tim sent ses yeux s'humidifier. Il essaie de se retenir quelques secondes avant d'abdiquer. Il se sent si plein et en même temps si vide ! Il ressent le besoin physique de laisser la peur paralysante s'échapper de lui à travers ces larmes qu'il laisse finalement couler sur ses joues.
Les poings serrés, il baisse la tête jusqu'à laisser son front reposer sur le bord du matelas, ses épaules secouées de faibles sanglots.
- Seigneur, Tony… J'ai eu si peur…
- Tim…
Mais Timothy continue, comme s'il n'avait pas entendu Anthony l'interrompre.
- J'aurai dû être à ta place, c'est moi… c'est moi que Piers visait ! Et puis tout ce sang, Tony, il y avait tellement de sang !
- Tim…
- Quand tu as perdu connaissance, j'ai cru… j'ai cru que… J'ai eu si peur que tu meurs ! Je ne le supporterais pas, Tony…
Tim sentit alors une main se poser sur sa tête et ébouriffer ses cheveux avec douceur et affection.
- Je sais Tim. Mais je vais vite me remettre et tu n'as pas été blessé, c'est tout ce qui m'importe. Tout va bien, ok ? Je suis là.
Timothy redressa légèrement sa tête, sans déloger la main dans ses cheveux, plongeant ses yeux pleins de larmes dans les iris vertes d'Anthony. L'italien lui adressa un petit sourire en coin et le regarda avec une douceur que beaucoup n'aurait pas soupçonnée chez cet homme.
- Je suis là, petit frère.
La lumière est toujours vive et blafarde. Les odeurs de désinfectant continuent de le prendre à la gorge. Mais il n'a plus froid. Il n'a plus peur. Tony est en vie. Son grand frère va bien. Son grand frère est là. Tim n'a plus peur.
Fin
J'espère que vous avez passé un agréable moment de lecture. Comme toujours, on ne le répète jamais assez, n'hésitez pas à laisser une review, c'est toujours un vrai plaisir de les lire et d'y répondre ! Merci à tous ceux qui prendront la peine de le faire !
Au fil de ma plume
