Je ne possède aucun des personnages de la série
Perdu dans ses pensées, String tenta de se reprendre, ce soir il avait un repas à préparer pour une occasion spéciale.
Ce texte est écrit dans le cadre du du calendrier des prompt de la Bibliothèque de Fictions
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
UNE SOIREE AU CHALET
C'était la guerre qui avait fini de faire de lui celui qu'il était devenu. Stringfellow le savait… Dans cet Enfer, la Mort avait totalement fini de le cerner, elle qui s'attachait déjà à ses pas depuis trop longtemps… Avant cette guerre, il avait vu mourir ses parents, son tout premier amour… La guerre avait emporté en plus tellement d'amis, tellement de compagnons d'armes… Lui laissant encore plus de fantômes, plus de regrets et de douleurs. La Mort semblait même avoir emporté son frère, même si Stringfellow refusait de croire à sa mort… Pour les autres, pour tous les autres, il y avait eu un corps… mais pas pour lui, alors il refusait de croire que son frère était mort lui aussi là-bas, dans cette guerre qui n'avait rien apporté à part son lot de cadavres… et de larmes... Il ne pouvait l'avoir perdu lui aussi, mais Stringfellow ne se faisait pas d'illusions… Même s'il espérait encore, il sentait au fond de lui qu'il ne le reverrait jamais… que cette malédiction qui s'attachait à ses pas, l'avait emporté, comme tous les autres… et comme Gabrielle dont il était tombé amoureux avant de la perdre elle aussi…
Cela faisait si longtemps qu'il ne s'était pas autorisé à aimer, mais elle avait percé la carapace, l'avait fait sourire, brisant cette solitude qui était devenue sa normalité, là, au milieu de ces montagnes. Gabrielle était forte, amusante, déterminée. Ses manières qu'il avait voulues rustres et désagréables ne l'avaient pas fait fuir. Les quelques jours passés ensemble, ici, au bord du lac, avaient été magiques. Le jeune homme avait redécouvert qu'il pouvait se laisser aller et qu'il pouvait aimer quelqu'un. Se réveiller dans ses bras, apaisé et détendu avait été un luxe. Il serait bien resté éternellement ici, avec elle, mais sa malédiction les avait rattrapés. Le sentir mourir dans ses bras avait presque été la douleur de trop. Stringfellow se sentait exténué par tout ça.
Le jeune homme frissonna et se redressa. Cela faisait des heures que ses pensées l'avaient ramené à son frère puis à Gabrielle, pourtant elle était morte depuis deux ans maintenant, mais par moment, sans qu'il ne comprenne pourquoi, il repensait à elle. Il suffit d'un son, d'une certaines luminosité, de ses doigts glissants sur un objet qu'elle avait touché, de son regard sur la photo qu'il avait demandé à Archangel pour l'accrocher avec les autres…
Stringfellow ferma les yeux et expira. Il fallait qu'il sorte de ses pensées. Ce n'était pas le jour. Machinalement, il se rapprocha de son tourne-disque et lança une sonate de Mozart. Comme à chaque fois, qu'il se sentait mal, oppressé par le poids de tous ceux qu'il avait perdu, il se tournait vers la musique. Elle était à la fois émotive et apaisante. Elle lui permettait de laisser glisser ses émotions, même s'il finissait par pleurer… mais après, il se sentait bien… enfin, il se sentait mieux…
Stringfellow expira de nouveau, caressa son violoncelle au passage et se rapprocha de la cuisine
Il ne savait pas vraiment comment ses pensées avaient dérivées, mais il devait se reprendre. Il avait fait des courses ce matin pour préparer un repas important, le repas d'anniversaire de Dominic, alors il ne devait pas se laisser distraire et surtout, il ne devait pas être de mauvaise compagnie.
Comme à son habitude, il s'était levé de bonne heure pour aller pêcher. Il lui aurait bien préparé une belle pièce de bœuf, mais il avait été totalement incapable de s'approcher du rayon boucherie une fois de plus. Rien que la vision des morceaux de viandes lui faisait penser aux corps déchiquetés et en sharpie de ses amis qui hantaient son esprit. Il s'était donc contenté d'acheter les légumes, le fromage et de quoi à faire un gâteau digne de ce nom.
Il avait pêché deux belles truites qu'il avait commencé à vider. Il finit donc de le faire, les saupoudra de sel, d'herbes aromatiques, découpa de fines rondelles de citron et les arrosa d'un filet d'huile d'olive avant de les mettre au four.
Satisfait, il se lava les mains et s'attaqua à la préparation des pâtes. Idéalement il aurait bien fait du riz avec le poisson, mais si Dominic n'avait pas ses pâtes italiennes, il allait ronchonner et ce n'était pas le but.
Stringfellow mit donc de l'eau à bouillir pendant qu'il découpa des petits morceaux de courgettes avant de sortir le parmesan, les œufs et le pot de crèmes fraiches. Il poêlerait aussi de petits lardons qu'il mettrait à part pour Dominic. Ça, il avait pu les acheter sans problème, ça ne lui faisait pas le même effet, mais il ne se sentait pas prêt à en manger pour autant.
Quand l'eau se mit à bouillir, il mit les spaghettis dans la casserole tout en fredonnant par-dessus la musique qui résonnait toujours dans le chalet. Il jeta un coup d'œil à sa montre pour savoir quand les retirer et attraper un saladier pour commencer à la préparation du gâteau. String devait bien admettre qu'il avait plus de mal en pâtisserie mais un 4 quart au chocolat avec de la crème anglaise devrait faire l'affaire…
Un sourire se dessina sur son visage. Il avait une histoire ce gâteau, c'était aussi le seul que Dominic savait faire, celui qu'il leur préparait à chaque anniversaire tant à lui qu'à Saint-John. C'était un souvenir qui leur appartenait. Stringfellow frissonna, ce n'était pas le moment de replonger dans ses souvenirs, surtout que l'envol précipité d'un groupe d'oiseaux de son ponton, lui fit comprendre que son invité n'allait pas tarder.
En effet, il ne fut pas long à percevoir un bruit de moteur et le Bell aux couleurs de la Santini Air se posa gracieusement sur le ponton de bois. String sourit, son timing pour les pâtes serait parfait !
D'un pas alerte, Dominic ouvrit la porte et lança un joyeux « bonjour ». Stringfellow redressa la tête de derrière le bar pour lui répondre en souriant tout en continuant à cuisiner.
- Ça sent rudement bon ici ! Lança le vieux pilote.
- Eh bien en fait, il paraîtrait qu'il y aurait un dîner ce soir.
- Ouais, pour me rappeler que je me fais vieux.
- Pour te rappeler combien tu es important, lui répliqua String sans réfléchir.
Dominic se figea et changea d'expression. Il le connaissait par cœur, son gosse, dans ces mots, il y avait une dose de détresse qu'il tentait de lui cacher et cela le contraria, même si pour le moment, il lui souriait.
- Oui, rattrape-toi, répliqua Dominic pour rester dans le même ton.
String lui sourit et Dominic enleva son blouson. En le posant sur le dossier, l'italien comprit d'un coup pourquoi il semblait triste malgré les apparences. De sous le coussin, dépassaient quelques feuilles et le coin d'un dossier qu'il connaissait par cœur, quelques feuilles tirées d'une imprimante de la CIA et balancées à String pour lui faire croire qu'ils faisaient quelques choses pour comprendre ce qui était arrivé à Saint-John. Cela expliquait pourquoi il ne lui paraissait pas tout à fait bien, il avait passé l'après-midi dans le dossier de son frère…
Dominic soupira, c'était pour ça qu'il n'aimait pas le laisser seul plusieurs jours, il y avait toujours un moment où sa solitude le faisait souffrir, même s'il répétait à tout le monde qu'il aimait être seul. Personne ne pouvait vivre éternellement seul avec seulement des regrets et des souvenirs. Dominic aurait bien aimé que son gamin s'ouvre un peu plus à Caitlin au lieu de la garder à distance… Il aurait bien aimé ne pas se sentir aussi triste à l'idée de le laisser sans plus personne quand lui ne serait plus là… Parce que même si Dominic refusait de l'admettre, il se faisait vieux, il ne serait pas éternel et ce petit avait besoin d'une famille autre que Tet qui vint se frotter dans ses jambes.
- Tu peux mettre l'autre face du disque ? Demanda Stringfellow tout en continuant à cuisiner.
- Je peux mettre Rigoletto plutôt ? Le questionna son ami.
- Je l'ai laissé sur la pile, lui répondit String. Je pensais le mettre au dessert, mais bien évidemment, met ce que tu veux.
Dominic sourit et se rapprocha de la platine. Il changea de disque et se mit à chantonner en se rapprochant du bar.
- Je ne sais pas ce que tu as préparé, mais ça sent rudement bon.
- Truite grillée, pâte carbonata au parmesan et quatre quart au chocolat avec sa crème anglaise.
- Un quatre quart ? Demanda Dominic en souriant, mais d'où te viens cette étrange idée.
Stringfellow lui répondit par un rire avant d'aller ouvrir le four pour en prendre le plat des truites. Elles étaient grillées à point et appétissantes.
- On passe à table ? Demanda Stringfellow.
- Et comment ! J'ai faim !
- Tant mieux !
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