Bonsoir, voici un texte que j'ai écrit relativement rapidement, mais qui n'en est pas moins riche en émotions. L'idée m'est venue après avoir entendu plusieurs chansons, un peu par hasard. J'ai aussi beaucoup hésité sur la fin, j'espère que, dans la mesure du possible, elle vous plaira. Je sais que le Mpreg n'est pas la chose la plus appréciée, mais, au vu du pairing, il m'était impossible de faire sans. Pourquoi je n'ai pas choisi un autre couple ? Parce que ce sont les personnalités de ces deux-là que je voulais exploiter ici.

Sur ce, je vous souhaite une agréable lecture.

Raiting : T

Disclaimer : Masami Kurumada


Assis sur une chaise inconfortable, j'attends les poings serrés et l'angoisse au ventre. Je n'ai pas le droit d'entrer, et d'un autre côté, c'est peut-être mieux. Si je te vois en train de souffrir, ton si beau visage de porcelaine crispé et tes grands yeux carmins dilatés par la douleur, je risque de faire un malheur. J'ai déjà du mal à me contenir rien qu'en entendant de temps en temps tes cris qui passent à travers les parois de pierre.

À côté de moi, Aiolia me tapote l'épaule et me sourit, il pense que tout va bien se passer. Je l'espère aussi.

Pourtant, quelque part dans ma poitrine, j'ai un mauvais pressentiment. J'ai peur. Peur qu'il t'arrive quelque chose, de te perdre. Après tout, un homme n'est pas censé vivre ça.

J'ai accueillit avec joie la cadeau d'Athéna de nous faire bénéficier d'une potion pour pouvoir donner la vie alors que nous étions des couples du même sexe, et tu t'es immédiatement porté volontaire pour porter l'enfant. Tu as toujours été plus raisonnable que moi mon Camus, et je t'ai fait confiance pour t'occuper de ce petit chou. Mais maintenant, pour une raison que j'ignore, je le regrette.

- Pourquoi est-ce si long, je marmonne.

- Détends-toi Milo, me répond Kanon avec un sourire moqueur. Tu sais bien que les accouchements, ça ce fait pas en claquant des doigts, même quand on est chevalier.

Aiolia acquiesce. Marine et lui ont eu leur fils il y a un peu plus d'un mois, et la naissance a duré près de quatre heures.

Je patiente encore quelques minutes, à moins que ce ne soit des heures. Pour moi le temps s'est comme arrêté. Mais c'est parce que je m'inquiète pour toi mon ange des glaces.

Soudain la porte s'ouvre. Je bondis sur mes pieds, alerté par l'étrange silence qui règne à présent.

Le médecin me regarde avec un air grave, et me conduit dans la salle de travail.

Là, je te vois : immobile, allongé dans le lit de draps blancs couverts de sang. On dirait que tu dors. Du moins c'est ce que j'ai envie de croire.

Je m'approche et te caresse la joue. Elle est froide. Bien plus froide que d'habitude. Comme quand tu es...

- Je suis désolé, murmure le médecin accoucheur près de moi. Ça c'est très mal passé, et nous n'avons pu sauvé que le bébé.

J'entends ses paroles, mais je ne les écoute pas. Tout mon être est attiré par toi.

Je passe ma main sur ton visage, caresse tes cheveux soyeux, et je finis par m'agenouiller près de toi.

- Camus, je murmure.

J'attrape ta main fine et blanche. Tu ne réagis pas.

Enfin, je comprends.

Tu t'es sacrifié. Pour laisser vivre notre bébé. Cette petite vie qui était plus importante que la tienne à tes yeux. Alors que notre enfant était sur le point de mourir, tu lui as insufflé ton énergie vitale, passant ainsi un horrible marché avec la Mort.

Une vie pour une vie.

J'enfouis ma tête dans ton cou et respire ton odeur si unique dont j'aime me repaître à chaque heure de la journée. Je la grave dans ma mémoire, au plus profond de mon cœur.

Je sens des larmes salées couler le long de mes joues, s'échouer sur la peau pâle et froide.

- Mon Amour... ne me laisse pas.

Une heure doit bien s'être écoulée sans que je ne veuille te lâcher. Petit à petit, je prends conscience de la réalité. Aiolia et Kanon derrière moi, les autres chevaliers qui attendent devant la porte ouverte. Je finis par ma relever.

- Milo...

- Où est mon enfant ?

C'est la seule chose qui m'intéresse. Leur pitié, leur sollicitude, je n'en veux pas.

Une infirmière m'indique un petit berceau transparent posé à l'écart de la pièce. Je m'en approche et découvre un minuscule bébé, flottant presque dans son pyjama blanc zéro mois. Comme la plupart nourrissons ses cheveux sont bruns, mais je distingue des éclats roux dans ses mèches. Ses yeux sont clos, mais de toute façon tous les bébés naissent avec les yeux bleus.

- C'est une fille, m'apprend l'infirmière qui m'a accompagné.

Au milieu de mes pleurs, je souris. Tu voulais une fille. Je l'appellerai Camille, en ton honneur.

Les années ont passé. Camille a six ans maintenant. Tu serais fier d'elle mon Camus. Elle est aussi intelligente que toi, et je l'aime de tout mon cœur. Je regrette qu'elle ne t'ai pas connu, mais je lui parle de toi tout le temps. À travers mes histoires, nos photos, nos souvenirs, elle a appris à te connaître. Je suis sûr qu'elle te reconnaîtrait tout de suite si elle te voyait.

Personne ne t'as remplacé dans nos vies. J'en suis bien incapable. Je n'aimerai jamais une autre personne aussi fort que toi. Et puis de toute façon cette petite aurait plus besoin d'une maman que d'un autre papa. J'ai déjà peur de l'adolescence. Comment je vais devoir lui expliquer les règles, les soutiens gorges et tous ces trucs de fille auxquels je ne connais rien ? Toi au moins tu aurais su y faire. Tu étais tellement parfait mon Camus.

À Noël, nous nous rendons au Temple du Verseau, où une petite photo de toi a été déposée. Une des rares où tu souris. C'était quatre mois avant la naissance de Camille. Le jour où je t'avais fait ma demande en mariage. Un projet que nous n'avons jamais pu réaliser, mais peu importe. Je me sens pour toujours lié à toi.

Nous nous agenouillons et joignons nos mains, dans l'espoir que tu entendes nos prières. Camille a l'air très concentrée. Je sais quelle souhaite de toutes ses forces que tu l'entendes. Je suis sûr que c'est le cas. Parce que tu veilles sur nous, n'est-ce pas ? En tout cas c'est ce que je te demande. Regarde notre fille grandir, et ne nous oublies pas. Attends-nous dans l'au-delà.

J'ai l'impression de sentir deux bras blancs et fins qui entourent ma taille, et un parfum que je n'ai jamais oublié emplit l'air ambiant. Je sens des larmes rouler sur mes joues. Je t'aime Camus. Si tu savais comme je t'aime.


Camus passa ses bras autour de la taille de son amant et embrassa sa nuque. Les pleurs de son amoureux ne lui avaient pas échappés.

Depuis quelques temps, Milo faisait souvent ce même cauchemars, où il le voyait mourir en donnant la vie. Que son fiancé se rassure : Athéna en personne veillerai à ce que tous ce passe bien.

- Milo, murmura-t-il pour réveiller le Scorpion.

Celui-ci se tourna vers lui, les yeux pleins de larmes, et l'attira contre lui en respirant bruyamment.

- Ne pars pas Camus. Je t'en supplie. Ne me laisse pas.

- Je ne te laisserai pas, répondit le Verseau. C'est promis.

Le blond caressa la joue de l'homme qu'il aimait plus que tout au monde et l'embrassa délicatement.

Son Camus était si fragile, si délicat. Comme un bouton de rose.

Et Milo ne l'en aimait chaque jour que davantage.


Voilà, c'était assez court. J'ai hésité entre une fin heureuse ou triste, mais après réflexion (et avoir faillit pleuré sur mon propre texte), j'ai décidé de laisser un peu de douceur dans ce monde de brut.

J'en profite pour vous parler de mon autre fic, Le Harem de la Déesse, qui est une fic interactive. J'ai posté le prologue, mais j'aurai besoin de vous pour la continuer. Elle est en grande majorité dirigée par les lecteurs qui votent en commentaire, et j'aimerais pouvoir faire passer un moment sympa à ceux qui me liront. N'hésitez pas à aller jeter un œil.

Enfin, si cette histoire vous a plu, ou du moins ne vous a pas laissé indifférents, je vous invite à donner votre avis dans une review qui sera, quelle qu'elle soit, lue et appréciée. J'y répondrai également avec grand plaisir.