Disclaimer : Les personnages, les créatures, les sortilèges et tout l'univers "Harry Potter" appartiennent à JK Rowling. Je ne reçois aucun Gallion ou Mornille, ni Noise pour ce texte. Je m'inspire d'un fait divers réel, paru dans la presse moldue. Par souci d'anonymat, j'ai changé le nom de la personne témoin mentionnée dans l'article. Le nom de Bernardo Ashcroft est donc une invention de ma part, tout comme ses agissements.
À partir de là, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
Couple 1 : Classé confidentiel… en vrai, ce n'est un secret pour personne. « Même pas en rêve, oui ! » selon une autre source anonyme et retirée du Ministère de la Magie…
Couple 2 : Lucius Malfoy/Narcissa Malfoy
Couple 3 : Hermione Granger/Ronald Weasley (Ce dernier est mentionné mais n'apparaît pas à "l'écran" et il ne va pas s'en plaindre, trop content d'être tenu à l'écart des embrouilles entre son meilleur ami, le connard blond peroxydé et sa famille de snobs opportunistes.)
Couple 4 : Pansy Parkinson/Blaise Zabini (Ce dernier se plaint de ne pas avoir le premier rôle, mais il peut être content que son nom apparaît à deux moments du récit, alors que ça n'était même pas prévu !)
Rating : T
Genres (Warnings, précisions) :
Mystery (En quelque sorte… parce que c'est dans le titre, qu'il y a un peu d'action, un vague suspense, Harry est Auror, mais c'est Hermione qui mène l'interrogatoire et parce que je sais que rickiss -que j'embrasse au passage !- est friande de ce genre de texte. -clin d'oeil -)
Crime/Angst (L'auteure n'avait vraiment, mais alors vraiment pas l'intention d'inclure ce genre de scènes dans ce récit qui se voulait juste léger, fluffy et distrayant.)
Romance (entre deux sorciers adultes et consentants, très brève mention de pratiques 'bondage')
Humour (car Merlin sait qu'on a tous besoin de se détendre et de s'évader en ce moment à cause de Celui-qu'On-Voudrait-Irrémédiablement-Détruire-19. Mes dernières lectures ont un peu –doux euphémisme - influencé le style d'écriture et le genre d'humour contenu dans ce texte, qui peut parfois faire grincer des dents –comme le dit si bien J.M. Erre – « le lecteur non-initié et/ou non-alcoolisé. »)
Post-Poudlard et pré-épilogue pour la chronologie générale. (J'utilise des flashbacks (et des parenthèses) comme Harry utilise des Expelliarmus... :) (Traduction : Dès que je le peux et ce texte, à l'instar de cette note d'auteur qui n'en finit plus, ne fait pas exception.))
EWE-ish (J'ajoute le suffixe -ish car je ne tiens pas totalement compte de l'épilogue - Comprendre : Albus S. et Scorpius n'existent pas dans ce récit - et j'utilise deux autres informations qui apparaissent dans Harry Potter et l'Enfant maudit.)
NdSsounette : Hello les gens ! Je suis ravie de pouvoir partager avec vous un "petit" texte (devenu long, merci premier confinement) écrit suite à la lecture d'un article publié le 8 février 2019 sur Internet.
J'aime résoudre des énigmes (et en inventer) et celle-ci, en lisant dans l'article : "Un mystère inexpliqué dans le Wiltshire", me criait : "Je sais ! C'est la faute d'un Malfoy, forcément ! … Et donc en toute logique : Potter est impliqué aussi…"
Ce texte contient un bout de dialogue d'une publication vue sur Instagram.
Le reste, je l'ai imaginé toute seule. Sobrement, je tiens à le préciser.
J'espère que ça vous plaira.
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture et/ou bon courage !
Le mystère de la spirale rouge
Ou
Le prétendant naïf, l'anneau maudit et la créature fantastique
Ou
Berny, le retraité moldu est l'ami des bêtes et écolo
Ou
Harry et Lucius jouent à cache-cache magique
Ou
Les apparences sont trompeuses
Ou
Hermione a besoin de vacances
Ou
(Elle commence bientôt cette histoire !?)
Ou
Y'a un tif dans le bouillon
Ou
Du rififi au Manoir
OooooooooO
(musique épique de "Two Steps from Hell" en fond sonore)
- La Ssounette's Compagny vous présente –
Une production du FCRCSM (*)
oOo
Le mystère de la spirale rouge
§
§
§
vvvvvvvvv
vvvvvvvvvvvvvv
Prologue
Avec plein de « mystère »
(et autres synonymes)
* Voix off mystérieuse, d'un ton mystérieux *
Dans le Wiltshire, en Angleterre, un Moldu à la retraite a photographié un étrange phénomène : une mystérieuse colonne de fumée rouge en forme de spirale s'échappant de la lisière d'une forêt de conifères, dense et mystérieuse, vers le ciel crépusculaire hivernal.
Face à ce mystère et spectacle sibyllin fascinant, des Moldus s'interrogent sur l'origine d'un tel évènement inexpliqué, énigmatique, aux allures cabalistiques.
Des scientifiques ont mené une enquête qui demeure sans réponses, pour l'instant. (Heureusement, car sinon il n'y aurait plus de mystère et ce récit n'aurait plus lieu d'être.)
La presse moldue soupçonne l'Armée, mais cette dernière, toujours pleine de mystères et de cachotteries, dément toute activité secrète d'essais secrets d'armes secrètes.
Le mystère autour de cette affaire reste donc sacrément mystérieux…
- 1 –
Ministère de la Magie – Bureau de la Ministre Hermione J. Granger, un 8 février, 14h37
… Enfin presque !
Car il avait fallu à l'esprit logique d'Hermione Jean Granger seulement deux dixièmes de seconde pour relier ensemble les indices : « Wiltshire » et « phénomène inexpliqué ».
Un hibou et un voyage par cheminette plus tard, Hermione regardait, les bras croisés, les deux hommes assis en face d'elle, dans son bureau, avec dureté, attendant qu'ils lui racontent les événements, en détails.
Les deux jeunes hommes échangèrent un regard et des réflexions par légilimancie :
« Tu commences et je promets d'acquiescer à tout ce que tu lui diras. »
« Si tu crois que je vais me sacrifier pour tes beaux yeux verts, tu te trompes complètement. C'est ta meilleure amie, elle sera plus impartiale avec toi que moi. »
« Au contraire ! Et pis j'en ai marre de jouer les Sauveurs. C'est bon, j'ai assez donné. »
« Tss, tss, ce que tu peux être égoïste par moments. Ah (soupir ému), ça me rend fier. Bon, très bien, je me lance, mais ça va te coûter cher. (Pause dramatique.) Très cher.»
(Silence dans le silence.)
« J'y compte bien. » pensé avec zèle.
« Je… argh ! T'es censé avoir peur et non pas être émoustillé par mes menaces. »
(Sourire, clin d'œil aguicheur et oscillation suggestive des sourcils.)
(Moue colérique qui menace de s'ébranler. Les yeux résistent mais les lèvres esquissent un micro-sourire. Les traîtresses !)
Un raclement de gorge à la Ombrage coupa leur échange muet. Hermione perdait patience. Elle n'avait pas que cela à faire de sa journée. Elle avait un vrai emploi du temps de ministre. (Sourire en coin de la Ministre qui se reprend et lance un regard à la McGonagall.)
C'est donc finalement, à la surprise générale, Harry qui débuta le récit (car ses pulsions héroïques sont plus coriaces qu'il ne le voudrait et ce n'est pas Draco qui dira le contraire.)
§ Flashback 53 minutes avant l'incident §
Wiltshire, demeure des Malfoy, un 5 février, 16h41.
« Père ! Vous n'êtes pas sérieux ?! C'est ridicule ! Père ! Je vous demande d'arrêter cette folie !»
- Arrêt sur image de 5 secondes– Gros plan en noir et blanc sur le beau visage de la personne qui crie ses paroles. Sous-titrage du nom Draco Malfoy qui apparaît en fondu puis disparaît.
- Lecture – (Retour de la couleur)
Ça faisait environ cinq minutes que Draco Malfoy (debout sur un balcon) tentait de raisonner Lucius Malfoy (debout à plusieurs dizaines de mètres, dans le jardin). Ce n'était pas uniquement à cause de la distance que Lucius faisait la sourde oreille. C'était délibéré. Et certainement pas à cause de son âge ! Il avait pris une retraite anticipée de son poste au Ministère, parce qu'on le lui avait expressément demandé, pas parce qu'il était trop vieux.
« C'est stupide de devoir en arriver là. » intervint son fils, en écho à ses pensées d'ex-Mangemort offusqué d'être sans emploi (et sans influence) depuis huit ans et qui se demandait s'il n'était pas temps d'en profiter pour faire une crise de la cinquantaine. Même si ce n'était pas son genre d'être aussi mélodramatique. Contrairement à Draco.
« Père, cessez de m'ignorer. » Draco marqua une pause dramatique.
- Arrêt sur image de 5 secondes – Gros plan en noir et blanc, sur la tête d'un individu méconnaissable avec les traits tirés par la colère. Sous-titrage du nom Lucius Malfoy qui apparaît en fondu puis disparaît.
- Lecture – (Retour de la couleur)
« Ou sinon… » menaça Draco, sans élaborer davantage ses propos.
Seul un grognement rauque terrifiant lui répondit.
Une créature ressemblant à un gros lézard, avec des ailes pointues, d'environ quatre Hagrid et demi de gabarit (hauteur et corpulence comprises), apparut en premier plan et fixait Draco de ses yeux gris, avec intensité.
Ses naseaux émettaient un nuage de condensation à cause du froid hivernal. Sa queue fourchue gratta le sol et de petites étincelles de couleur rouge en jaillirent. Réprimant un frisson, Draco se tourna vers la personne à ses côtés et lâcha mi-désespéré, mi-exaspéré :
« Mère, je vous en supplie : faites quelque chose. »
Draco fit une moue comme lorsqu'il avait cinq ans et que son père refusait de lui offrir la toute dernière confiserie de la boutique Friandises magiques Bonbec, avant un repas. Sa mère ne pouvait que l'aider à faire changer Lucius d'avis. Les yeux humides, la lèvre inférieure légèrement retroussée et tremblotante, Draco fixa Narcissa et attendit sa réponse…
- Arrêt sur image de 5 secondes – Gros plan en noir et blanc sur le visage bienveillant de … Sous-titrage du nom Narcissa Malfoy qui apparaît en fondu puis disparaît.
- Lecture – (Retour de la couleur)
… qui fut la suivante :
« Oh, je suis navrée, mon trésor, mais je ne peux pas intervenir. Tu as entendu ton père tout à l'heure, il s'agit là d'une magie ancestrale et… »
Draco perdit son visage angélique, serra les poings et se réfréna de crier en se jetant à terre, pour deux raisons très simples :
La première : Il n'avait plus cinq ans, après tout, mais vingt-cinq. Il avait passé l'âge de faire des colères et des caprices depuis longtemps.
(Flashback de différentes scènes de caprices et colères datant de mars 2001 à juin 2003 coupées au montage/censurées par Draco, car ce n'était, selon lui, absolument pas révélateur pour l'intrigue, alors : « Vas-y Potter, enchaîne sur la suite... » « Bien sûr et merci pour la transition parfaite. »)
La seconde : le sort d'enchaînement (clin d'œil) qui lui liait les poignets et les chevilles à la balustrade du deuxième étage, à l'arrière du Manoir, l'en empêchait de toute façon.
« C'est complètement stupide ! » ajouta-t-il quand sa mère eut fini de parler et se tourna, reportant son attention en contrebas, où se trouvait son père et...
« Tu radotes Draco, et pour une fois que ce n'est pas de moi que tu parles. »
Draco serra la mâchoire, fusilla du regard celui qui avait parlé et tapa du pied. (Au diable la maturité ! Celui qui avait fait cette remarque avait le don de le ramener deux sema... euh, vingt ans en arrière.) Agacé, il lança de sa voix traînante et acerbe :
« Tu es encore plus STUPIDE Harry James Potter !»
Draco marqua une pause.
- Arrêt sur image de 5 secondes – Gros plan en noir et blanc sur le visage de … Sous-titrage du nom STUPIDE Harry James Potter qui apparaît en fondu puis disparaît.
- Lecture – (Retour de la couleur)
Draco détailla du regard la tenue de protection/combat de STUPIDE Harry James Potter. (Mouvement de caméra descendant et zoom sur le fessier du Survivant.) Il se garda d'ajouter : « Et diablement sexy.» Il n'était pas d'humeur à le complimenter... Devant ses parents, en plus… Oui, il était un grand pudique et alors ?
À la place, il tenta par le regard d'effacer le sourire confiant et charmeur de ce crétin de balafré qui lui servait de petit-ami. En vain. Harry se permit l'insolence d'un clin d'œil, avant d'ajouter :
« Certains diraient que je suis "courageux", "brave" ou même "romantique".»
Pour Draco, qui roula des yeux, il était : "juste stupide".
Tout comme cette tradition familiale qui les avait conduits à ce moment et dont il n'avait jamais entendu parler avant ce jour. Comme par hasard ! Les rumeurs scandaleuses sur certains de ces ancêtres, les faits divers honteux que sa famille essayait encore aujourd'hui de faire oublier à la société sorcière (la Marque sur son bras, pour commencer, même si elle lui démontrait que ce n'était pas en oubliant ces mauvais choix qu'on pouvait essayer de se faire pardonner), les centaines d'articles désuets anti-moldu du Sorcier en guerre, rédigés par son aïeul Brutus, les détails ennuyeux sur la passion de son arrière arrière arrière grand-oncle pour les gallinacés : tout ça, on le lui avait rabâché encore et encore. Il était d'ailleurs tenu de transmettre ces informations à sa descendance. C'est ce que Lucius lui avait dit la toute première fois qu'il lui avait montré les nombreux volumes dédiés à sa famille et alignés sur une étagère de la bibliothèque. Son père s'était bien gardé de lui avouer l'autre option, s'il ne pouvait produire d'héritier. Un secret de famille complètement absurde... qui disait :
« Tu es stupide d'avoir accepté ce combat !»
Enfin, non, ça c'était la réplique de Draco pour Harry. Mais ça constituait tout de même un indice sur le secret en question. Cependant, pas d'autres précisions ne seraient ajoutées pour l'instant. Le semblant de suspense était nécessaire pour laisser place à une épique scène d'action, durant laquelle aucun paon blanc ne fut blessé physiquement. (Les séquelles post-traumatiques, en revanche, seraient nombreuses et persistantes… pour les protagonistes humains, il est important de le préciser afin d'apaiser les défenseurs du droit des animaux.)
- 2 –
Publicité
(musique d'ascenseur)
« Bonjour. Aujourd'hui, nous allons apprendre comment recoudre un bouton. »
ZAP
- 3 –
Séquence cascades.
Un bruit d'eau qui coule, le souffle du vent dans les branchages, le pépiement des oiseaux, puis un grondement sourd…
* voix off, suave *
«… Passez sous le couvert dense de la forêt pour grimper jusqu'à la cascade et y découvrir une vallée mystérieuse… »
Image suivante. Mouvement de caméra en contre plongée.
« Taillée dans la roche, la cascade offre un lieu de fraîcheur et d'ombre. Au départ de la chute d'eau se trouve une pierre gravée : un dragon se mordant la queue y est représenté. À l'intérieur du cercle, il est gravé : « De la terre vers le ciel et du ciel vers la terre. » La légende locale veut… »
Un bruit sourd de verre cassé se fit soudain entendre à l'autre bout du salon, suivi d'un "splash" et enfin un borborygme aigu : « Brroaueeeee »
Agacé, l'homme assis dans son fauteuil augmenta le son du téléviseur pour camoufler les râles agonisants provenant à vingt mètres. Cette vieille mégère ne pouvait vraiment rien faire en silence ! C'était trop demander qu'elle crève sans faire de bruit, franchement !?
Plan suivant.
« Si les cascades du Hérisson sont les plus célèbres et les plus impressionnantes de la région, vous pourrez… »
À force de voir toute cette flotte et après avoir bu son quatrième litre de bière, il avait une soudaine envie pressante de pisser. L'homme changea de chaîne.
ZAP
- 4 –
Séquence cascades. (Bis)
(La version en rapport avec le début de cette histoire. Même si la précédente n'était pas dénuée de vrais éléments du monde moldu –comprendre : la beauté de la nature et des cascades françaises - et laisse des indices disséminés dans celui du monde sorcier.)
Harry esquiva, en se jetant à terre, la queue du dragfeu (la créature décrite précédemment, au paragraphe 6 de ce récit flashback, lu y'a déjà trois pages, et à ne pas confondre avec un dragon, une erreur classique pour sorcier non-initié et/ou alcoolisé) qui produisit des étincelles.
« Attention ! » cria cette fois Draco, avec inquiétude. Ce n'était pas parce qu'il était agacé par le tempérament tête brûlée de son compagnon qu'il voulait qu'il le soit littéralement. Quoi qu'en disaient les commérages médisants, Draco tenait à son crétin décoiffé et bigleux au grand cœur, qui agissait au lieu de réfléchir.
Harry roula sur le côté et se releva avec fluidité. Il courut pour se précipiter vers la longue lignée de haies. D'un coup de baguette, il convoqua une chaise de salon de jardin et la fit se positionner devant le mur de haies. Il grimpa dessus et cela lui donna la hauteur et l'élan nécessaires pour passer au-dessus de la haie. C'était plutôt impressionnant à voir et cela démontrait ses sept années d'expérience et d'entraînement en tant qu'Auror.
Le dragfeu disparut à sa suite. Dix secondes plus tard, Harry fut projeté en l'air, vers un mur de la demeure. Par chance, il réussit à amortir la chute avec un sort de coussinage. Le dragfeu revenait à la charge. Harry lança plusieurs blocs de glace à l'aide d'un glacius, mais la créature les dévia de plusieurs coups de queue, dans une jolie pluie d'étincelles rougeoyantes et de glace scintillante.
Avec le soleil couchant, c'était vraiment magnifique, personne ne dira le contraire.
Avec le même enchantement, c'était vraiment pratique, Harry visa le sol sous les pieds du dragfeu. Ce dernier fut déstabilisé et tentait de ne pas glisser sur la plaque de glace ainsi formée. L'image était assez comique à voir, comme un animal à quatre pattes qui s'essaierait au patin à glace pour la première fois. Sans perdre de temps, Harry attaqua avec un sortilège de coupe griffes et poursuivit avec un maléfice de Croche-Pied.
(Draco fut sur le coup ému et nostalgique : c'était un maléfice qu'avait utilisé Draco sur Harry, en 5ème année, quand ils étaient à l'époque des Nemesis. Puis trois ans plus tard, lors de leur premier rendez-vous galant, ce qui donna le prétexte parfait à Draco pour lui tenir la main et éviter à un Potter maladroit de se casser la figure. Résultat : Harry tomba dans ses bras, mais c'est Draco qui tomba amoureux en premier, dès cet instant...)
Fin de la parenthèse poufsouffle, retour à l'action gryffongrotesque.
Après une pirouette notée 8/10 sur l'échelle du pathétique, le dragfeu trébucha et gronda de douleur ou de rage, Draco n'aurait pas su le dire. Harry se précipita vers la créature. Le dragfeu se releva juste au moment où Harry arrivait au niveau de ses pattes avant. Potter se jeta à terre, pieds en avant, et glissa avec de l'élan sur le chemin gelé, en passant sous le flanc de l'animal. Il évita d'un cheveu ébouriffé d'être écrabouillé par la créature, qui bascula en avant, alors qu'elle essayait de le mordre, mais il ne put esquiver complètement le coup de patte arrière qui le fit rouler quelques mètres plus loin.
Retour sur le balcon.
Draco regardait avec appréhension la scène. Son ventre gargouilla. Il fut soulagé quand Harry se releva quelques secondes plus tard. Un pan de son pantalon était en lambeaux et il éteignit les flammes sur son bras avec facilité, mais il ne semblait pas plus amoché que cela.
Pour l'instant, du moins. Draco nota pour lui-même de prendre rendez-vous chez son tailleur dès que toute cette mascarade serait terminée.
« Mère, par pitié, dites à Père d'arrêter tout ceci avant qu'un accident n'arrive et qu'il y ait des blessés graves. » tenta une énième fois Draco qui tirait sur les liens le maintenant prisonnier dans un vague et naïf espoir de les défaire.
C'était bien moins fun quand ce n'était pas à un montant du lit, songea-t-il. Et ça faisait un mal de chien. Il allait avoir des marques aux poignets à force de tirer sur les liens. Il y réfléchirait à deux fois désormais avant d'infliger ça à Harry. (Pas que ce dernier se soit déjà plaint à ce sujet, notez bien ! Au contraire, Harry insistait même pour que Draco n'y mette aucune retenue et se donne à fond… Enfin bref, ce n'était pas le sujet important du moment.) Draco se demanda si ça n'était pas un but recherché par son père et ses aïeux : avoir des remords et reconsidérer ses pratiques dans l'intimité. Il chassa ses pensées absurdes. (Il y avait des ouvrages grivois particulièrement graphiques et sujets à bien plus de controverses dans la collection familiale) et se concentra sur la danse de feu et de glace. Harry courait à présent, en boitant légèrement, vers l'enclos des paons blancs, juste à côté de jolis rosiers, qui grâce à un sortilège de préservation restaient en fleurs quelle que soit la saison.
« Tu as raison, mon trésor, il est temps que j'intervienne. » annonça la mère de Draco, en posant son bol de pop-corn sucré. Ça n'était pas trop tôt, pensa-t-il. Draco plongea sa main dans le récipient enfin à sa portée. (Pas de jugement, merci bien, sa faim était liée au stress. Scrunch, scrunch, scrunch.)
Narcissa se mit à crier à l'aide d'un Sonorus :
« Lucius, mon chéri, évitez de marcher sur les rosiers ! Et interdiction de les brûler aussi, sinon vous dormirez dans la chambre d'amis … voilà, merci. »
« Ce n'est pas… Argh, laissez tomber. » Scrunch, scrunch, scrunch.
L'intervention de sa mère eut le mérite de donner le temps nécessaire à Harry pour se cacher et éviter d'être carbonisé. Le dragfeu laissa échapper quelques étincelles bien plus puissantes qu'auparavant de sa queue, avant d'amoindrir ses jets de flammes et Draco jura qu'il le vit rouler des yeux, suite au discours de Narcissa. L'animal battit ensuite des ailes et s'envola à plusieurs mètres au-dessus du sol. Il survola la zone à la recherche de Potter. Quelques paons blancs poussèrent des cris et se firent la malle en courant et sautant (ils ne pouvaient s'envoler car ils étaient éjointés) vers les grands sapins et autres conifères de la propriété, apeurés par la créature au-dessus de leurs têtes, et celle qui courait dans leur enclos et qui avait la décence de ne pas les utiliser comme projectiles. Lucius était déjà assez furax comme cela, mieux valait ne pas envenimer la situation.
- 5 -
Profitons de la partie de cache-cache improvisée entre Harry et la créature qui le poursuivait pour éclairer un peu ladite situation :
« Tu n'as pas à t'inquiéter, Draco, j'ai déjà affronté un Magyar à pointes. Celui-ci ne devrait pas être plus terrible. Je maîtrise la situation. » avait dit Harry, juste avant le début du duel.
Draco songeait à présent que si cet abruti d'Harry Potter survivait à ça, alors, une fois libéré de ses liens grâce à la clé que gardait le dragfeu autour de sa patte avant gauche, il lui tordrait lui-même le cou. (Et pas de la bonne manière !)
Comme Hermione, vous pensez certainement à ce moment du récit : "C'est quoi la bonne manière de… ? Euh, plutôt : Qu'est-ce qui a amené Harry à affronter un terrible dragfeu, un si beau jour de février ?" Eh bien, pour le comprendre, il faut revenir tout d'abord quelques jours en arrière...
§ Flashback 1 semaine avant l'incident §
Wiltshire, demeure des Malfoy, un 29 janvier, 21h58.
« Père, Mère, j'ai quelque chose à vous annoncer. »
Draco inspira un bon coup avant de poursuivre :
« Comme vous le savez, je sors avec Harry Potter parce que je suis amoureux de lui. (Ça paraissait logique, mais le sujet avait fait grand débat !) ... C'est mon âme sœur et je compte l'épouser. » (Ça paraissait logique, mais le sujet allait faire grand débat !)
Le jeune homme s'était entraîné à dire cette phrase, devant son miroir parlant. Il était content d'y être arrivé sans défaillir, devant ses parents, chez qui il passait la nuit pour des raisons de facilités scénaristiques.
(Bon, d'accord, c'était simplement parce qu'Harry était en mission secrète, alors pas la peine d'insister pour obtenir des informations sur ce sujet, pendant encore deux jours - et que Draco n'aimait pas rester seul quand ça arrivait. D'habitude, il squattait chez Blaise et Pansy, mais ces traîtres d'amis lui avaient bloqué l'accès à leur cheminée car il était particulièrement envahissant, insupportable, agaçant, râleur, chouineur et la liste énoncée par Pansy durait encore dix-sept adjectifs bien moins flatteurs et bien plus fleuris. Draco pouvait au moins compter sur ses parents qui étaient "ravis" de le voir débarquer à l'improviste le soir de l'anniversaire de leur première rencontre. Car il est de notoriété publique que le déni est la clé de survie mentale de tout enfant qui pense que ses parents ne font plus ce que les papas et les mamans font en secret, la porte verrouillée, surtout quand ils ont passé l'âge de procréer.)
Lucius et Narcissa étaient assis côte à côte, sur le canapé dans la petite salle de lecture, vêtus chacun d'une robe de chambre assortie qu'ils avaient nouée à la hâte quand leur fils avait frappé à la porte. (Heureusement pour lui !)
De toutes les réponses imaginables et envisagées, Draco ne s'était pas attendu à celle donnée par son père :
« C'était du rapide. »
Draco voulut préciser que ça faisait presque huit ans qu'il était avec Harry, mais Lucius (qui faisait allusion au temps passé entre l'instant où Draco avait dit qu'il se préparait pour aller au lit et ce moment) ajouta :
« Tu t'es brossé les dents ? » en tournant une page de son livre, tenu à l'envers.
« Quoi ? Oui, bien sûr, mais avez-vous entendu ce que j'ai dit ? Je veux épouser Harry… »
« Potter, oui, j'ai bien compris. »
« Et ? »
« Et quoi ? »
« N'avez-vous rien à dire sur le sujet ? »
Lucius ferma son livre avec fracas, faisant sursauter légèrement Narcissa, les joues un peu rouges, qui refusait de regarder son fils :
« Tu arrêterais d'éprouver des sentiments pour lui si je t'interdisais d'en avoir ? »
« Non. » répondirent Draco et Lucius en même temps.
Père et fils se toisèrent un moment.
Lucius reprit la parole :
« Tu renoncerais à cet engagement qui te tient tant à cœur ? »
« Non. » répondirent à nouveau père et fils à l'unisson.
C'est Lucius qui rompit en premier le silence :
« Tu vois, quoi que j'en pense, dise ou fasse, il semble impossible d'empêcher tout ça. Alors... »
Lucius n'acheva pas sa phrase. Comprenant qu'il n'en dirait pas davantage, Draco demanda :
« Vous êtes donc d'accord ? »
« Je n'ai pas dit cela. » répliqua Lucius.
« Mon trésor, je trouve ton idée formidable ! » intervint enfin Narcissa, pour tempérer la tension palpable entre son fils et son mari, et parce qu'elle avait repris son souffle et une voix normale : « Ton père et moi sommes ravis de savoir que tu es prêt à t'engager et fonder une famille.» Elle enchaina pour empêcher Lucius de la contredire : « Et si tu invitais Harry à venir déjeuner à la maison dimanche prochain, pour fêter ça ? »
« D'accord, mais j'avais prévu de faire ma demande pour la saint Valentin, pas avant, donc si vous pouviez garder le secret jusque-là, je vous en serais hautement reconnaissant.»
« Bien entendu, mon p'tit dragon. Dans ce cas, ce sera un déjeuner normal et simple, comme d'habitude. »
L'optimiste et-parfois un peu naïve sur les bords, du moins en apparence, enfin aux yeux de Draco surtout- Narcissa se leva du canapé et donna une bise sur la joue de son -tout aussi naïf quand il le voulait- fils qui lui souriait avec bonheur. D'un petit signe de tête vers Lucius puis Draco, elle intima son mari à dire une parole réconfortante pour satisfaire son fils afin qu'il déguerpisse fissa et qu'elle soit à son tour satisfaite par son mari.
Un talon d'escarpin en peau de python enfoncé dans le pied nu fit acquiescer Lucius avec une grimace de douleur réelle, et un retour de sa libido, puis dire :
« Fais comme tu veux, mon fils.»
§ Fin du Flashback 1 semaine avant l'incident §
- 6 -
Hermione avait besoin d'une aspirine et de plus d'explications : Comment un normal et simple déjeuner au Manoir, avec trois Malfoy et un Harry Potter avait-il pu virer ainsi à un remake sous forme de série Z de la première tâche du Tournoi des Trois Sorciers ?
Avant de sortir votre plume et un parchemin pour répondre en 4 heures à cette question existentielle un chouilla rhétorique, dans une dissertation thèse – antithèse - foutaise, un point sur la situation :
§ Flashback 35 minutes avant l'incident §
Le soleil amorçait doucement sa descente dans le ciel relativement dégagé et l'on pouvait apprécier la quiétude de ce moment de la journée.
C'était ravissant. C'était apaisant. C'était vraiment magique.
Bernado –Berny pour les intimes - Ashcroft, sexagénaire retraité moldu promenait son chien, comme tous les jours, après le souper, préparé par sa femme.
Cette dernière avait y'a quinze minutes encore le visage plongé dans son bol de soupe à la tomate et vermicelles. À la base, c'était un bouillon de poule au pot mais le sang qui lui sortait par divers orifices colorait le potage et sa perruque trempée à moitié à sa surface avait des allures de cheveux d'ange.
C'était peu ragoûtant. C'était effrayant. C'était vraiment tragique.
Berny tira sur la laisse du chien (enterré dans le jardin, trois ans auparavant) au bout de laquelle il avait attaché les pieds poilus et difformes de sa défunte épouse qu'il avait traînée jusqu'à ce recoin isolé de campagne anglaise pour la donner à manger aux sangliers sauvages.
C'était écolo et vraiment pratique. Il fallait bien nourrir ces p'tites bêtes.
Berny retroussa ses manches et se saisit de sa tronçonneuse portable qu'il actionna, dans un vrombissement assourdissant et lugubre.
C'était exaltant. C'était sanglant. C'était presque poétique.
Berny ignorait qu'à plusieurs kilomètres du lieu où il se trouvait, au milieu de la plaine de Salisbury, un homme rampait à travers les herbes hautes d'une prairie froide et humide à trois cents mètres d'un Manoir, pour sauver sa peau d'un démon assoiffé de chair fraîche.
C'était accablant. C'était consternant. C'était vraiment ironique.
Alors que Berny s'attaquait au côté gauche de son épouse, Harry prit à droite. Il restait au Survivant à peine quatre minutes, durant lesquelles il rencontra une famille de Noueux (l'équivalent du hérisson moldu, pour ceux qui n'ont pas suivi en cours de cinquième année de sorcellerie) et évita de se faire piétiner par un troupeau de sangliers sauvages qui dévalaient la plaine dans la direction opposée, avant de perdre la partie de cache-cache.
Ce qui laissait un peu de temps pour un autre retour en arrière…
§ Fin du Flashback 35 minutes avant l'incident §
- 7 -
Hermione ajouta un deuxième cachet anti-maux de tête à son verre d'eau.
§ Flashback 1h22 heures avant l'incident §
Wiltshire, jardins des Malfoy, un 5 février, 16h12.
L'après-midi s'achevait paisiblement. Harry et Draco se promenaient dans les jardins du Manoir, après le déjeuner "normal" (« Pas d'insultes envers Potter ou la famille Belette ou les Sangs-de Bourbe, promis ma chérie » disait à chaque fois Lucius, en croisant les doigts) et "simple" (le classique trio : Entrée, plat, dessert), "comme d'habitude". (Résultat : Une moyenne de trois railleries par assiette servie, juste pour taquiner Saint Potter qui manquait cruellement d'humour, selon Lucius, mais n'était pas dénué de repartie de son côté ; et le menu numéro 4, qui pouvait nourrir dix personnes.)
Les parents de Draco marchaient un peu plus loin devant eux.
« Tu es bien silencieux, Harry.»
« J'apprécie le calme après la tempête.»
Draco donna un léger coup de coude à son compagnon, qui lui souriait, avec une certaine réserve. Il avait l'air préoccupé.
« Hm, il y a autre chose. Tu as été tendu depuis ton retour et ce n'est pas ce repas avec mes parents qui en est la cause. Pas entièrement. Alors crache le morceau, Potter.»
Harry soupira, puis dit :
« Tu as raison, il y a quelque chose dont je dois te parler.»
Harry se passa la main qui n'était pas entrelacée à celle de Draco, dans les cheveux derrière la nuque. Il s'arrêta de marcher pour fixer Draco droit dans les yeux. Le cœur de Draco manqua un battement avant de cogner de plus en plus fort dans sa poitrine. Merlin, il l'aimait tant qu'il aurait pu se damner. Il avait la bouche sèche d'un coup et sa voix était moins assurée que d'habitude :
« Je t'écoute, de quoi s'agit-il ?»
Devant l'hésitation de son compagnon, Draco eut un mauvais pressentiment. Ça ne devait pas être une bonne nouvelle, sinon il l'aurait déjà dit. Draco eut alors peur qu'il lui annonce qu'il était souffrant et mourant, ou pire : rompre et le laisser seul avec ses parents. Draco réajusta son écharpe, il avait soudainement froid. Le sourire d'Harry eut le mérite de le réchauffer un peu.
« Dis-moi Draco, c'est quoi déjà ton nom de famille ? »
« Hein ? Quoi ? » répliqua Draco avec toute l'éloquence digne d'un Weasley.
« Quel est ton nom de famille ?»
Ça n'avait pas plus de sens la deuxième fois. Draco redoutait qu'Harry ait pris froid au cerveau.
« Je vais bien, dit Harry, avec un sourire plus prononcé en enlevant la main gantée de Draco posée sur son front. Réponds juste à la question, s'il te plaît.»
« Tu le connais, mon nom. Tu le prononces au moins trois fois par semaine. » (Surtout le lundi, le jeudi et le samedi.)
« Pourtant, il semble que je l'ai oublié. Tu me connais, tu sais comment je peux être tête en l'air parfois. »
Draco roula des yeux : « Franchement, Harry. Mon nom est Malfoy. Tu le sais. »
Faussement confus, Harry interrogea :
« Huh, tu es sûr que ce n'est pas Potter ? »
Draco fronça des sourcils, vraiment confus :
« Qu'est-ce que tu racontes ? Évidemment que je ne m'appelle pas Potter... Qu'est-ce que tu... ? »
Harry mit un genou à terre et dévoila une boîte contenant une alliance.
« Dans ce cas, il est temps que ça change. Qu'en penses-tu ? Voudrais-tu m'épouser ? »
Draco était bouche bée... Surpris, déconcerté (Il s'était attendu à tout mais pas à ça !) et un peu embarrassé, voire déçu car il avait prévu de faire lui, cette demande. (Rien ne l'empêchait d'aller au bout de son plan. Il aurait été dommage de gâcher la surprise pour la Saint Valentin… À méditer…)
Il hésita :
« Harry, je...»
« Je sais, c'est inattendu, mais j'ai demandé la permission à ton père et il est d'accord.»
« Ah bon ? »
D'instinct, Draco tourna la tête en direction de ses parents qui les regardaient. Narcissa semblait étonnée, mais émue et heureuse. (Réaction normale attendue.) Lucius, lui, jubilait de joie. (Réaction pas du tout normale quand on connaissait le bonhomme. Il fallait sonner l'alerte rouge !) Draco fut distrait de ces pensées par la main d'Harry qui avait saisie la sienne.
« Oui, je lui ai parlé il y a un mois de cette idée. Tu peux garder ton nom, bien sûr, si tu préfères. Alors, tu acceptes ?»
« Oui.» finit par dire Draco, ému.
Ravi, Harry se releva et embrassa Draco, avec ardeur.
Après quelques minutes, ils finirent par se détacher. Draco n'avait plus du tout froid, et pourtant il avait des frissons partout et tremblait légèrement. Harry prit la main de Draco, lui enleva son gant...
« Je n'arrive pas à le croire : Mon père est d'accord.»
Harry passa l'anneau à son doigt :
« J'ai eu du mal à le croire aussi, mais quand il est venu me voir au Ministère, il y a quatre jours...»
§ Fin du flashback 1h22 heures avant l'incident §
- 8 1/3 –
Pour Hermione, les pièces du puzzle s'assemblaient à toute allure. Elle n'était cependant pas au bout de ses surprises.
§ Flashback 4 jours avant l'incident §
(Sur une musique style "Feeling good" de Muse -car c'est ça qui passait sur les ondes radio moldu au moment de l'écriture de ce passage.-)
Lucius marchait avec assurance à travers l'allée de box du Département des Aurors. Sa canne frappant à chaque pas le sol dans un bruit sourd. Le pan de sa robe de sorcier voletant avec fluidité et prestance.
Comme un ralenti de cinéma, les têtes se tournaient sur son passage, les conversations s'interrompaient, le thé versé coulait et débordait d'une tasse.
Lucius raffermit la prise sur son pommeau de canne et secoua légèrement la tête, sa chevelure brillante ondulant avec grâce. (Les Malfoy avaient du sang de Veela, disait une rumeur.)
Harry crut voir une hallucination.
Ou peut-être était-il en plein cauchemar ?
Lucius lui donna avec plaisir une claque pour lui prouver qu'il ne rêvait pas. Et le disque se raya. La réalité reprit son cours. Ils avaient à parler tous les deux, de toute urgence.
§ Fin du Flashback 4 jours avant l'incident §
- 8 2/3 –
« Si je résume votre conversation et la situation : Il y a un mois, tu as demandé à Lucius la permission d'épouser son fils. Il accepte et quelques semaines plus tard, il te donne une bague et t'ordonne de faire ta demande une semaine avant la date prévue. Et tu as accepté ?! Oh, Harry, ça sentait l'arnaque à plein nez. »
« Oui eh bien, je trouvais ça sympa de sa part... J'aurais dû être plus méfiant. Si ça se trouve, il m'a jeté un sortilège de l'Imperium. »
« Si Voldemort n'a pas réussi quand tu avais quatorze ans, ça m'étonnerait que Lucius y soit arrivé. »
« Et surtout il t'aurait ordonné de te passer toi-même la corde au cou. »
« Hum, pas faux. »
§ Flashback 1 heure avant l'incident §
« Je t'aime Draco et je compte t'épouser. Et si pour cela je dois affronter un dragon, alors soit ! »
« Awww. » firent sa mère et la voix intérieure de Draco.
« C'est un dragfeu, pas un dragon. Et c'est surtout mon père. » avait répliqué Draco, avec détresse et désespoir.
Car oui, vous l'aurez compris, tel était l'un des secrets que cachait Lucius Malfoy : Après l'annonce de son fils, il fulminait de rage, car il était hors de question que Draco fasse sa demande auprès de Potter. Ça gâcherait son plan. Il n'avait pas passé son temps précieux à choisir la bague pour rien, tout de même ! Sans compter tous les sacrifices qu'il avait endurés pour devenir un Animagus. (Dix étapes complexes et insensées comme bouffer une feuille de mandragore mais sans l'avaler pendant un mois… Heureusement, la météo avait été de son côté. Il n'avait pas eu à attendre trop longtemps l'orage.)
Et si vous pensez que Lucius était impliqué dans la vie sentimentale de son fils uniquement parce qu'il cherchait à la saboter, vous auriez parfaitement raison !
(Mouhahahaha – rire machiavélique)
Sept ans auparavant, car fallait être prévoyant, Lucius avait trouvé dans un des grimoires de sa réserve privée la solution au problème 'Harry aime Draco. Draco aime Harry. Par Salazar, c'est du sérieux ! Que dois-je faire ?' : Un fait divers intéressant qui l'aiderait à empêcher son fils de faire quelque chose de stupide et qui conduirait à la fin de la lignée des Malfoy.
Dans la retranscription de l'événement, il était question d'une magie ancienne, un peu désuète, limite Poufsouffle, mais efficace. Un prince moldu voulait épouser une sorcière issue d'une puissante famille... L'anneau était ensorcelé... Le prince devait affronter lors d'un duel le père de la sorcière, transformée en une majestueuse créature volante et cracheuse de feu... Si le prince gagnait le combat, il pourrait délivrer l'Élue de son cœur... La fin fut tragique pour le prince, malheureusement. Lucius avait le sourire. Seul bémol, Draco prévoyait lui aussi d'offrir une alliance à l'autre crétin mal peigné, le jour de la Saint Valentin. Lucius retrouva le sourire quand un plan diabolique se dessina dans son esprit.
Plan machiavélique numéro 8 à la sauce Lucius Malfoy :
Les ingrédients : un prétendant romantique, une bague familiale envoûtée et un Animagus.
Les étapes : Prenez un prétendant romantique. Quand il vous demandera la permission d'épouser votre fils (il le fera, il est romantique), accordez-la- lui et donnez-lui ensuite une bague familiale (sans lui dire qu'elle est envoûtée.) Il sera tellement surpris qu'il acceptera votre contribution sans se poser de questions. Suggérez-lui une date de votre choix. Un petit Imperio et le tour est joué ! Entrainez-vous à vous transformer en une créature digne et capable de réduire en purée le crétin amoureux de votre progéniture. Le moment venu, savourez votre chef-d'œuvre. Passez à table, en avouant les règles de l'enchantement. Frappez vite et fort votre gendre en devenir. Puissance des jets de flammes : niveau 3 (vous n'avez pas envie de le voir cramer, tout de suite.) Une cuisson lente est plus délectable. Dégustez votre proie en n'en faisant qu'une seule bouchée.
Son plan fonctionnait. Harry avait offert l'anneau maudit à Draco, au bon moment.
Il était presque attendrissant de les voir si heureux. Lucius eut presque des remords quand son fils le remercia d'avoir aidé Harry à choisir la bague et le félicita pour s'être montré convaincant avec son air désapprobateur.
Lucius révéla toute la vérité. En mettant la bague, Draco était lié à son Destin et à la balustrade du deuxième étage.
Lucius avait ensuite glissé la chaîne avec la clé à son poignet et ordonné à Harry de se changer pour le duel qui les opposerait tous les deux. Et autant prévenir qu'un Accio sur la clé ne fonctionnerait pas. Alors qu'il regardait Potter partir se changer, Lucius se sentit pousser des ailes... Littéralement.
§ Fin du flashback 1 heure avant l'incident §
- 9 –
Pendant ce temps-là, Berny avait glissé les pilules dans le verre de sa femme et ordonné d'aller lui chercher une autre bière. Et autant prévenir qu'elle n'avait pas intérêt à traîner. Deux minutes plus tard, alors qu'il regardait son écran, elle but son bouillon de onze heures et finit la tête dans le reste de potage... Littéralement.
§ Retour au flash-back trente secondes avant l'incident §
Draco sortit de sa rêverie quand il entendit un terrifiant :
« Graaaaaaaaooouuuuuuuw ! »
Suivi d'un : « Kyaaaaah ! Incarcerem ! »
« Harry ! »
« Grmmuh !»
« Expelliarmus ! » cria Harry en se jetant sur Lucius-le dragfeu-Malfoy ligoté sur le flanc droit et muselé, pour lui arracher le collier avec la clé qu'il tenait entre ses dents. (Harry avait réussi à décrocher le collier durant l'affrontement, mais pas à le récupérer.) Il poussa un petit cri victorieux, quand il attrapa la clé.
Dès lors, il voulut courir vers Draco, mais Lucius n'avait pas dit son dernier grognement.
Le père de Draco lança un puissant jet d'étincelles qui ricocha sur le sortilège d'Expelliarmus jeté par Harry, provoquant un tourbillon de fumée qui s'éleva dans le joli ciel de crépuscule. Harry se protégea à l'aide d'un Protego et enfin envoya un puissant Petrificus totalus. Lucius s'immobilisa pour de bon, donnant le temps à Harry de filer délivrer l'homme de sa vie.
Applaudissements de la foule – Draco, Narcissa et les elfes de maison cachés derrière les vitres du Manoir, qui étaient payés bien sûr comme le voulait la loi -en délire.
§ Fin du flash-back – Retour au présent §
- 10 -
Ministère de la Magie – Bureau de la Ministre Hermione J. Granger, un 8 février, 15h48.
« Vous pensez que je vais croire votre histoire ? La ministre britannique ne tolérera pas cette explication... »
Hermione s'interrompit. Draco lui montrait son alliance. (En forme de dragon –ou à y regarder de plus près : un dragfeu -se mordant la queue. À l'intérieur de l'anneau était gravé en runes anciennes : « De la terre vers le ciel et du ciel vers la terre. »)
Harry lui prit la main pour la rabaisser car ce n'était pas le moment de se vanter.
Il fit une grimace car il avait encore des douleurs au bras et à l'épaule, à cause de leur session sous la couette - sans couette - de la veille... (Rien à voir avec des blessures subites pendant le duel Harry vs Lucius, donc.)
Une position acrobatique négociée habilement (ils n'étaient pas des amateurs, alors merci de ne pas douter du doigté consciencieux de Draco et de la souplesse de Harry) mais c'était sans compter le mobilier antique de la famille Black qui se révéla bien moins résistant que d'habitude. (D'aucuns diraient que c'était le coup de butoir de trop. Le portrait de Severus dirait que c'était bien fait pour eux.) La chute du septième ciel de Draco fut amortie par Harry qui sacrifia son orgasme et son bras pour sauver sa tête (d'une rencontre abrupte avec le sol) à défaut du meuble qui s'écroulait lentement et sur lequel il était en position vyaghrasana (terme sanskrit au yoga de la posture du tigre –digne et cher au cœur de la maison Gryffondor -)
« Tu voulais la vérité, Hermione. Tu l'as eue. »
Hermione se leva de sa chaise de bureau et en fit le tour pour se retrouver en face des deux jeunes hommes.
« Vous avez la moindre idée du désordre que vous avez mis ?! »
(Silence.)
« Harry, je devrais te confisquer ta baguette pendant un mois pour usage intempestif d'Expelliarmus et autres sorts sur une créature magique protégée et oui, j'ai conscience qu'il s'agit de Lucius Malfoy, Harry, ne m'interromps pas. »
(Hermione prit une inspiration.)
« Et toi, Draco, soit reconnaissante que je ne jette pas ton Père à Azkaban pour dissimulation de son statut d'Animagus ou quel que soit le sortilège, prénuptial douteux en matière de moralité et à la limite de la légalité, utilisé. »
(Une autre inspiration.)
« Considérez cela comme un cadeau de fiançailles de ma part. Encore toutes mes félicitations.»
(Expiration)
Hermione les incita à se lever pour leur donner une accolade à chacun.
« Maintenant, filez, avant que je ne change d'avis et exige de vous mettre à tous des admoniteurs... »
Les deux hommes obéirent et quittèrent la pièce, penauds, mais avec un timide sourire complice. (En parlant d'admoniteurs, ils partagèrent la même pensée : ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas sorti la paire de menottes...)
Quand la porte se referma, Hermione inspira un grand coup et s'autorisa à rigoler. Compte tenu des personnes impliquées, elle ne pouvait que s'attendre à un récit plein de rebondissements, mais là, elle devait admettre qu'ils s'étaient surpassés dans la bêtise humaine.
Après deux minutes, elle essuya les coins de ses yeux. Ça faisait cinq jours seulement qu'elle avait pris ses nouvelles fonctions et elle pensait déjà à s'accorder des vacances. Elle porta une main à son ventre. Son meilleur ami se marierait en juin, elle espérait que d'ici ce jour, elle trouverait une jolie tenue qui mettrait en valeur son ventre de femme enceinte.
Hermione demanda à sa secrétaire Ether de ne pas être dérangée durant son prochain entretien avec le Ministère britannique moldu et confirma le rendez-vous d'après avec le chef du Comité des inventions d'excuses à l'usage des Moldus : Blaise Zabini. Elle nota dans un coin de parchemin de convoquer une équipe d'Oubliator et de Langue-de-Plomb.
Attendant que la communication se fasse, Hermione ouvrit le dossier du 'mystère de la spirale rouge' et sourit en y repensant. Touchant du bout des doigts la fleur posée dans un vase et offerte par Draco quand il était arrivé avec Harry, Hermione songea qu'elle en aurait des choses à raconter ce soir-là, à Ron, à commencer par sa future paternité.
- 11 –
Epilogue
Berny Ashcroft se coucha avec un soupir satisfait. La journée avait été parfaite. Il deviendrait célèbre pour sa photographie. Contrairement à ce qu'il avait dit à la presse, il s'en fichait de savoir ce qui avait provoqué ce phénomène. Il avait une excuse parfaite pour faire oublier pourquoi il était sur les lieux. Il était presque dommage de ne pouvoir fêter son heure de gloire avec quelqu'un. Il se tourna, chassant cette pensée absurde. Il était enfin en paix avec lui-même et il avait rendu service à nombre de personnes : aux infirmières qui n'auraient pas à supporter les sautes d'humeur de leur future patiente atteinte d'une leucémie, aux toubibs qui n'auraient pas à compatir en annonçant que la fin était proche, à sa femme qui n'aurait pas à souffrir de douleurs atroces… Il n'était pas un monstre, il voulait éviter des souffrances inutiles… Il se retourna, avec un sourire. C'est le discours larmoyant qu'il tiendrait si on venait à lui poser des questions, suite à la disparition de son épouse.
Il entendit un craquement sur le plancher en bois et un murmure. 'Obliviate'
Quand il ouvrit les yeux, il oublia lui-même pourquoi il était sur les lieux. Il oublia le lendemain qu'il devait prendre, tous les jours à heure fixe, ses pilules pour son cœur, qui bientôt cessa de battre. C'est sa femme qui préparait ses cachets…
Et on se demande quelles conclusions on peut tirer de tout ça…
FIN
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NdSs : Merci d'avoir lu jusqu'ici. Un petit commentaire fait toujours plaisir…
Portez-vous bien !
(*) Se référer à mon profil pour plus de détails sur ce sigle mystérieux. XD
