Auteur : Setsunafr – 24/04/2021

Disclaimer : Le monde de Kuroko No Basuke et les personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki

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Bonjour à vous, qui avez choisi de lire cet OS.

Ceci est ma toute première histoire. J'espère qu'elle est lisible et qu'elle vous plaira. Je me suis bien amusée à l'écrire, même si j'ai hésité à la publier. Écrire, c'est bien, partager, c'est autre chose.

N'hésitez pas à me dire par review ce que vous en avez pensé. Cela me permettra de m'améliorer et poursuivre cette aventure de l'écriture qui est nouvelle pour moi.
Bonne lecture à vous :)

PS : Un grand merci à PerigrinTouque pour ses encouragements et ses conseils. Désolée, Peri, de t'avoir autant sollicitée ^^' J'espère que tu ne seras pas déçue par ce que tu vas lire. Si c'est le cas, promis je ferai mieux la prochaine fois XD

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Un moment de faiblesse de Kise

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La pièce était d'une bonne taille. Spacieuse, même, pour une chambre. Douze voire treize mètres carrés. C'était vraiment confortable. Alors quand on avait de la place et qu'on mesurait près d'un mètre quatre-vingt-dix, on ne se privait pas d'un lit king size. Et puis s'il vous plait, c'était même une suite, parce qu'il y avait un accès direct à la salle de bain. Eh oui ! Un salaire de mannequin, ça avait ses avantages ! Et en ce dimanche, alangui sur son grand lit, Kise profitait de la douce lumière de ce milieu de matinée en feuilletant un magazine, juste habillé d'un boxer et Tee-shirt. Ouais ! Tenue décontractée pour ce jour de repos. Il faisait bon, c'était le printemps et les oiseaux gazouillaient. Oui vraiment cette journée commençait bien.

Il s'étira de tout son long, posa son magazine et se leva. C'était pas tout ça mais même si l'idée de passer toute la journée à ne rien faire d'autre que rêvasser sur son lit le séduisait, il commençait à avoir faim. Il faut dire qu'il n'avait pas encore petit-déjeuné.

Il fit quelques pas et regarda par la fenêtre. Le ciel était d'un bleu profond, sans nuage. Kise sourit. Il était bien, détendu et reposé. Allez hop, la cuisine l'attendait avec un petit déjeuner gargantuesque, digne du sportif qu'il était. Enfin, pas trop quand même. Il devait faire attention à garder la ligne. C'était indispensable dans son métier !

Il avança tranquillement dans la chambre et c'est alors que son regard se figea. Pas uniquement son regard. Son corps entier se figea ! Il exécuta rapidement un repli stratégique sur le côté du lit. Et dans un réflexe salutaire, s'accroupit pour y être le plus caché possible.

Il avança doucement la tête jusqu'au bord du lit pour n'y laisser dépasser que ses yeux. A la façon des soldats dans les tranchées. Il ne fallait pas se faire repérer… surtout pas…
Non… avant toute chose, il fallait refreiner cette chaleur qui montait en lui… une chaleur inconfortable. Non, ce n'était pas de la chaleur… c'était… de la trouille ! oui, c'est ça, de la trouille. Mince…, il était bloqué.

Il fallait qu'il respire. Doucement, profondément. Respirer, c'était la clé. Zeeen… Relax… tout allait bien. Inspiiiire… eeeexpiire… inspiire... expire ! inspire ! exp… Non, ça n'allait pas du tout. Là, il était à la limite de l'hyperventilation. Il déglutit difficilement. Sa bouche était devenue complétement sèche et il sentait un filet de sueur froide glisser le long de son dos… Elle était là… à quelques mètres de lui… Et elle le regardait ! Provocante… vicieuse… velue… horrible ! La création de Satan ! L'arachnide !

Il avait une sainte horreur des araignées… Une peur maladive, même… Rien que le fait d'en voir une en photo dans un magazine ou sur internet le faisait se sentir mal. Alors là, que l'une d'entre elles se tienne en vrai, devant lui, menaçante, poilue, pleine de pattes... ce n'était pas soutenable… Et dire qu'il existait des films sur ces choses… des films d'horreur… Il y avait aussi des gens assez fous pour faire des documentaires. Passer des heures et des heures à s'intéresser, observer comprendre ces…ces… Gheuuuu ! Dégout ! Certains même en gardaient chez eux, dans des vivariums… Rien qu'à cette idée, il était à la limite de la syncope.

Que faire… prendre un chausson pour l'aplatir ? Non… non pas possible il était trop tétanisé pour ça… et si, au moment où il essayait de l'écraser, elle bougeait et montait le long du chausson jusqu'à atteindre sa main… son bras… Aaaah… impossible… rien qu'en y pensant, un frisson de répulsion lui parcourut tout le corps, sa respiration se bloqua et son rythme cardiaque s'accéléra si tant est que ce fut encore possible. Et si elle ne bougeait pas, il ne voulait pas sentir son corps craquer sous l'impact du chausson… C'était répugnant… et imaginer que les pattes puissent dépasser du chausson… Ahhh noooon….. parce que oui, elle était ENORME ! juste E-NOR-ME ! Sans exagération aucune. C'était pas son genre.

Alors que faire ? Aller chercher la bombe insecticide ? Oui, ce serait bien… mais elle était rangée dans le placard de la pièce principale… et la bête était là, lui barrant l'accès à la porte qui lui aurait permis de quitter la chambre… fier soldat en faction devant la sortie !

Il fallait qu'il réfléchisse… Mais c'était juste impossible. Cette vue le glaçait… Penser que cette abomination puisse le fixer, là, avec tous ses… tous ses yeux… ouais, c'est ça… tous ses yeux. Il ne savait pas combien… mais beaucoup… beaucoup trop ! Comme Arachné, l'énorme araignée du seigneur des anneaux. Celle qui avait entouré Frodon de fil de soie tout collant. Visualiser cette scène lui donna des frissons d'horreur. Et en plus, celle-là était borgne… ah ben non, pas borgne… elle était… multi yeux moins un. Ouais, c'est ça ! Et puis toutes ces pattes, il y en avait beaucoup trop. Ces trucs qui permettaient de se déplacer sans bruit et à toute vitesse sur le sol.

Eurk ! il passa la langue en une grimace dégoutée et ne put réprimer un frisson d'effroi à l'idée que celle qui se tenait à quelques mètres de lui puisse esquisser un mouvement…

Il la regardait toujours… de loin, à l'abri à l'angle de son lit… Non, il ne la regardait pas… il la fixait… la scrutait… s'il avait été magicien, il aurait pu l'hypnotiser par son simple regard et la pousser à se suicider.

Ah !, elle avait bougé, il l'avait vue ! elle avait bougé ! Il allait la perdre de vue et il serait super compliqué de la retrouver ! Il émit un couinement d'angoisse.

- Nooooon, bouge pas... ou si, va-t'en ! prends la porte !

Et si elle partait sous le lit ? comment il ferait ? Pas possible, il devrait abandonner sa chambre… dormir sur le canapé, ou même à l'hôtel, ou même déménager ! C'était sans issue… la fin de sa vie…

Alors qu'il priait en un appel aux êtres supérieurs pour qu'ils lui offrent une place au paradis lorsque bientôt il se présenterait à eux, il sentit un léger frôlement sur son côté gauche qui le fit frissonner. Sans bruit, le pas souple et plus léger qu'une plume, l'homme se baissa et posa un bol retourné sur l'ennemi. Kise le vit se relever et se tourner vers lui.

- Passe-moi ton magazine, Ryou.

Son magazine ? Hors de question que la chose pose une seule de ses pattes velues sur son magazine ! Il regarda autour de lui et choisit celui de son compagnon. Il le lui tendit avant de repartir se protéger derrière le lit, au cas où le monstre s'échapperait pendant l'opération.

Aomine lança un regard en coin à son homme en secouant la tête de dépit, un léger sourire sur les lèvres. Il se pencha sur le bol, le souleva très doucement et y glissa le numéro 27 de « Basket le Mag » avec beaucoup de précautions, pour ne pas risquer de blesser sa prisonnière.

- Allez viens là, toi. Faut pas rester ici sinon le grand dadais qui fait presque deux mètres de plus que toi va faire une crise cardiaque.

Aomine s'avança vers son compagnon d'une démarche assurée, tenant dans les mains le bol recouvert du magazine.

- Aaaah naaan, t'approche paaaas !

- Raah, je m'approche pas imbécile, je vais vers la fenêtre. Ouvre-la d'ailleurs. Moi je ne peux pas, j'ai les mains prises.

- Mais non ! si tu la mets là, elle va revenir…

- Arrête tes conneries Ryōta, ou je la remets là où elle était !

Le blond poussa un cri.

- Naaaan, j'ouvre, j'ouvre !

Il s'exécuta et s'éloigna dès que la fenêtre fut ouverte. Aomine, serviette de bain autour de la taille et cheveux encore humides, relâcha la bête sur le rebord de la fenêtre. Enfin libre, elle amorça sa descente le long du mur extérieur de l'habitation, histoire de voir un peu plus loin si elle y était.

Il avait assisté au petit manège de son homme alors qu'il sortait de la douche… Kise était indécrottable. Sa trouille lui avait même ôté toute logique… il n'avait même pas pensé à passer par la porte qui menait à la salle de bain… Phobie, quand tu nous tiens ! Bon il se trouvait super sympa quand même, il ne l'avait pas laissé stresser trop longtemps…

- C'est con, elle nous aurait débarrassé des moustiques…

- Aaaah, mais non, je veux pas de ce truc chez moi…

- Ouais ouais, j'ai bien compris. C'est bon, t'es plus en transe ?

- … Hm… - fit le blond dans une moue.

- Quoi, t'es vexé ?

- Non mais de toutes façons, tu sais que ces bestioles me font peur…

- Humm Humm…

- Elles me dégoutent…

- Hm Hm…

- Sérieux, c'est plus fort que moi, je contrôle plus rien.

- Hm Hm…

- Ça te fait marrer, hein ? se renfrogna Kise

- Un peu mais en fait non, c'est pas vraiment ça.

Aomine croisa les bras sur son torse et posa son épaule sur le mur à côté de la fenêtre. Il regardait le mannequin, un sourire narquois au lèvres.

- Ben quoi alors. Pourquoi tu me regardes avec cet air de vainqueur ?

- Parce que je viens quand même de te sauver la vie !

- Heu, ouais, on peut dire ça, lui accorda le blond en se massant la nuque.

- Alors j'attends ma récompense…

- Oh !

La bouche de Kise resta ouverte sur une fin de « oh » silencieuse. Aomine, l'œil brillant, se décolla de mur et s'avança vers son homme, un sourire en coin placardé sur le visage. Kise le regarda, hypnotisé. Il déglutit. Cet homme-là… il en était fou depuis tellement longtemps… Alors lorsqu'ils s'étaient mis ensemble, après une cour assidue de sa part, il en aurait pleuré. Aomine avait un caractère bourru, c'était l'évidence. Cela lui avait d'ailleurs valu bien des déconvenues et des difficultés tant sur le plan scolaire que lorsqu'il avait pris son poste de flic. Mais lorsqu'on grattait un peu, ou lorsqu'il n'y avait pas de témoin, alors il montrait son grand cœur. Oui, cet homme, son homme, était son soleil à lui, son point d'ancrage. Et s'il continuait à le dévorer des yeux comme il le faisait actuellement, Kise sentait bien qu'il allait retomber en transe… mais cette fois une transe beaucoup plus agréable. Et ce n'était pas le mouvement souple d'Aomine, le poussant doucement vers le lit qui le contredirait. Oui… cet homme, son homme, était le plus merveilleux d'entre tous. Et pendant qu'il le sentait attaquer son cou de ses lèvres, une chose était certaine… Le petit déjeuner attendrait…

FIN


Petit Bonus : POV Aomine

Aomine sortit de la douche. La vache, ça faisait du bien. Il n'était pas dans ses habitudes de démarrer la journée aussi tôt et directement par une douche. Oui, parce que se lever à dix heures un dimanche, relevait de l'exploit pour lui. Mais là il devait avouer que c'était sympa. Il se sécha sommairement et attacha la serviette autour de ses hanches. Maintenant, brosse à dents !

Il entendit du bruit dans la chambre, à travers la porte de communication. Ryōta… qu'est-ce que le blond était en train de manigancer ? Il aimait son blond. Il avait un côté un peu gamin mais franchement, lui-même n'était pas en reste. Et puis il était beau ! Vraiment beau. Un putain de beau gosse ouais. Bon, il était pas mal non plus lui, fallait pas se mentir. Sa musculature était plutôt développée. D'ailleurs, il jeta un œil à son reflet dans le miroir pour confirmer que ouais ! Il était vraiment bien gaulé ! Oh, encore un bruit à côté. Aomine se rinça la bouche et posa sa brosse à dents. Il ouvrit doucement la porte et vit Kise accroupi à côté du lit, lui tournant le dos.

Ben qu'est-ce qui lui arrive ?

Pourquoi il est tout figé comme ça, il est en planque ? Il se croit à une partie de paintball ?

Il regarde quoi, là ? Merde, j'vois pas… Ah si, là-bas… nan… Naaaaan, p'tain j'ai envie de me marrer. C'est ce petit truc qui le met dans cet état ? On dirait une tête d'épingle tellement elle est toute petite c'te bestiole. Mouahahah ! Franchement Ryōta, t'es irrécupérable ! Bon… faut peut-être que j'agisse un peu quand même avant de devoir sortir le défibrillateur…

Aomine s'empara d'un récipient. Il s'avança et frôla légèrement le côté gauche de son homme. Sans bruit, le pas souple et plus léger qu'une plume, il se baissa et posa un bol retourné sur l'ennemi…

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J'espère que cet OS vous a plu. Désolée Ryōta, je serai plus gentille la prochaine fois.

N'hésitez pas à me faire un retour. Merci :)