Me voilà, de nouveau pour un atsuhina. Une fic. Avec du slow burn et littéralement 90 pourcent de fluff.

Si quelqu'un se demande, l'idée (d'avoir le gouvernement qui s'occupe de trouver notre âme sœur) est un peu inspiré d'un animé, mais j'ai complètement oublié le nom.

Je sais jamais quoi dire, donc go commencer avec le chap 1.


Sur son bureau, Atsumu pose son plateau repas, composé seulement d'une assiette de curry préparée par son cher frère et d'une bouteille d'eau, puis il retourne fermer la porte de sa chambre même s'il sait qu'il est seul à la maison en cette semaine de vacances. Ses parents sont sortis aux restaurants, Osamu est allé voir un ami, et lui, il n'a pas à bouger de leur foyer pour parler à un « ami », ou du moins ce qu'il en est. Il a juste à ouvrir la fenêtre, ce qu'il fait d'ailleurs après s'être assis sur sa chaise.

-Bon appétit, lui lance Oikawa.

Leurs maisons ne sont séparées que de quelques mètres, leurs chambres sont toutes les deux au deuxième étage et leurs fenêtres sont piles en face l'une de l'autre. Au début, Atsumu trouvait abominable l'idée d'avoir Tooru juste à côté de lui, maintenant qu'ils ont une relation dite « amicale », c'est supportable, parfois agréable même. Évidemment, il ne lui dira jamais. Il prend d'ailleurs sa meilleure mine ennuyée en mangeant une bouchée de son curry.

-Bon appétit ? Répète-t-il d'une voix aiguë pour se moquer de lui. On sait tous les deux que tu veux juste me parler de ta relation bizarre avec ton âme sœur et ton meilleur ami ? Ou devrais-je dire amour d'enfance ?

-Alors déjà, sache que moi, j'ai des manières, je suis poli. C'est un concept que tu devrais apprendre…

-Ouais ouais…

-Ensuite, comment ça bizarre ? Mon âme sœur est mon ennemi juré, et je n'ai pas d'autres choix que de faire avec, alors non, ce n'est pas bizarre. C'est pire que ça…. C'est horrible ! Affreux ! Abominable ! Que dis-je, c'est exécrable !

Face à l'exagération évidente de son ami, Atsumu ne peut empêcher son fameux sourire moqueur de naître pendant quelques secondes. Cependant, il tente de se contrôler : Oikawa ne doit pas finir par croire que leur discussion l'amuse et l'intéresse. Il reprend vite un visage plus impassible.

-Faire avec ? Répète-t-il d'une voix évasive.

-Qu'est-ce que t'insinue ?

-Que peut-être que tu l'apprécies un peu, ton Ushijima.

-Pardon ?! S'insurge Oikawa.

Sans plus attendre, son ami se lance dans une série d'insultes toutes plus loufoques les unes que les autres qu'Atsumu décide d'ignorer pour savourer comme il se doit son curry. La faim l'emporte sur sa repartie -sophistiquée- habituelle.

-Et puis d'abord, finit par dire Oikawa, pourquoi tu penses que je l'aime bien ?

Le blond pose sa fourchette, et prend son verre d'eau. Son absence de réponse directe agace Oikawa, ce qui amuse Atsumu.

-Oh, allez, ne te fais pas désirer, râle Oikawa.

-Attends, que je me rappelle ta vie désastreuse.

C'est faux. Atsumu se souvient de tout ce qu'Oikawa lui a raconté, sur sa vie sentimentale du moins. Pour sa défense, il faut dire que cette dernière est digne d'une comédie romantique, c'est même beaucoup plus intéressant que la meilleure des séries. Parfois Atsumu se demande pourquoi inventer des histoires à l'eau de rose compliquées quand existe Oikawa et sa vie amoureuse désastreuse.

Son voisin a toujours aimé son meilleur ami, Iwaizumi. Pourtant, lorsqu'Oikawa reçu par le gouvernement son invitation pour rencontrer son âme sœur, il a été dévasté de savoir que ce n'était pas Iwaizumi, et de la colère est née quand il a su que c'était Ushijima. Malheureusement, ce n'est pas comme si on pouvait refuser de voir son âme sœur : toute personne qui tente de la répudier se voit acquérir de grave malus, qui consiste plus ou moins à être radié de la société. Ce n'est en toute logique pas un problème : personne ne souhaite répudier celle qui est censée être parfaite pour lui. Mais pour Oikawa, c'est un grave problème. Il est obligé de subir les rencontres organisées par le gouvernement, obligé de côtoyer Ushijima tout en essayant de préserver sa relation avec Iwaizumi.

Voilà plus d'un an que son ami est dans cette situation, et le gouvernement continue toujours à organiser des rencontres comme il ne semble pas s'entendre très bien avec son âme sœur. Ushijima lui a naturellement proposé de se voir en dehors du côté « officiel » pour mieux apprendre à se connaître et pouvoir se débarrasser de l'œil du gouvernement. Oikawa a accepté à condition qu'Iwaizumi puisse être présent, afin de ne pas avoir l'impression de le trahir. Ushijima n'a pas vu d'inconvénient à ce qu'Iwaizumi les rejoigne. Ce dernier, par contre, a juste trouvé gênant d'être dans une sorte de rendez-vous à trois, mais à cause d'Oikawa et de son insistance, ils se sont retrouvés à le faire. Atsumu connaît certains détails de ces rendez-vous, qui sont chacun plus ou moins l'apothéose de la connerie et du malaise grâce, évidemment, à son voisin.

-Peut-être parce que vos rendez-vous à trois deviennent de plus en plus fréquents, et que tu n'attends plus qu'Ushijima t'appelle.

Oikawa se met alors à rire, bruyamment, comme s'il venait de dire quelque chose d'affreusement hilarant. Atsumu se sait très drôle, mais là, il n'a pas fait de blague. Son voisin est juste dans le déni.

-C'est juste pour se débarrasser au plus vite des rencontres, et donc, d'Ushijima. Je ne fais pas ça par plaisir.

-Bien sûr, rajoute ironiquement Atsumu.

-Je sais même pas pourquoi je te parle de ça. T'as aucune connaissance en relationnel.

Le blond décide de s'amuser un peu aux dépens de son ami. Il fait trembler un peu sa main et resserre son poing sur sa fourchette, avant de le regarder d'un air qu'il espère trahi et outré.

-Tu dis ça parce que mon âme sœur m'a répudié ? Demande-t-il d'une voix faible.

Parfois, Atsumu se surprend de ses talents d'acteur. Il est vraiment né avec toutes les qualités possibles. Oikawa semble d'ailleurs le croire : il ouvre et ferme la bouche, ne sachant pas quoi dire, la fierté l'obligeant à ne pas reprendre ses mots, mais leur amitié veut le forcer à agir.

Le blond n'arrive plus à maintenir son incroyable jeu d'acteur, et il éclate de rire face à l'indécision de son ami. La seconde d'après, ce dernier lui lance à la figure une peluche verte, représentant un alien de Toy Story.

-Je savais que tu mentais !

-Bien sûr, ricane-t-il, quel abruti s'inquiéterait d'être rejeté ?

Visiblement lui-même, parce qu'Atsumu a dû faire un long travail avec une psychologue, pour finir par accepter que le problème ne vienne pas de lui, qu'il n'a pas à changer pour cette raison et que toute sa vie n'a pas à être fade à cause de son manque d'âme sœur. Il est désormais convaincu qu'il n'a pas besoin d'une relation amoureuse pour vivre sa vie. Évidemment, il n'a jamais mis au courant d'Oikawa de tout le travail sur lui-même qu'il a dû faire. Il ne connait que les résultats, et c'est tant mieux.

-Je te hais, lui lance son voisin.

Puis parce qu'apparemment un seul projectile n'est pas suffisant, il se prend encore au moins 5 nouvelles peluches d'aliens, et envoyées avec la force d'un passeur, c'est presque une arme de destruction massive.

-Putain, mais t'en as encore combien ? Grogne Atsumu.

-Encore 10. Prépare-toi à mourir.

Atsumu décide alors d'agir comme l'homme intelligent qu'il est, et de fermer la fenêtre, puis de finir tranquillement son repas sous les véhémences d'Oikawa, qui arrivent comme une douce musique à ses oreilles. Il a le sentiment d'être victorieux.

Après avoir terminé tranquillement son repas, il descend faire la vaisselle puis remontre avec un petit thé vert. Il ouvre de nouveau sa fenêtre. Oikawa n'est pas à la sienne, mais il se doute qu'il est encore dans sa chambre alors, le blond prend les peluches et les envoie doucement à leur propriétaire.

Seulement quelques minutes plus tard, son voisin réapparait, un verre de lait à la main, un pain au lait dans l'autre. Il croque dans ce dernier machinalement.

-T'es vraiment qu'une petite merde, lâche Oikawa. Et dire que je comptais t'inviter à sortir, pour égayer ta triste vie so…

-Ouais par contre, j'ai pas envie d'un rendez-vous avec toi.

-Pour du beach volley, abruti. Tu vois, comme moi, j'ai des amis, demain on a décidé de faire du beach volley. On jouera toute la journée.

Atsumu comprend parfaitement le message, s'il veut venir, il n'a qu'à se pointer. Honnêtement, il a très envie de jouer, il n'y a rien de plus satisfaisant que la sensation du ballon de volley sur ses doigts. Il tente de cacher sa joie, ce serait dommage qu'Oikawa pense qu'il a de bonnes idées, et se contente de boire une gorgée de son thé.

-Je t'ai toujours pas raconté comment ça s'est passé avec Ushijima, enchaîne son voisin.

Atsumu se délecte déjà de l'histoire.


Dans sa hâte de jouer, Atsumu arrive vers neuf heures trente sur la plage. Heureusement pour lui, Oikawa est déjà présent avec d'autres personnes autour d'un filet. Il reconnaît Iwaizumi ainsi qu'Ushijima, et décide de directement commencer sa journée en se moquant de son voisin.

Lorsqu'il arrive vers Oikawa, en ayant pris soin d'être dans son dos pour avoir le plaisir de lui faire peur, il constate que ce dernier discute déjà avec un garçon souriant aux cheveux roux.

-Pourquoi Tobio ? Demande dramatiquement Oikawa.

-T'as dit que je pouvais emmener quelqu'un.

-Mais pourquoi Tobio ?

-Il aime jouer au volley et… Oh bonjour.

Son voisin pivote dans sa direction, et ne semble même pas surpris par sa venue. Atsumu en serait presque déçu et outré.

-Je suis Hinata, annonce fièrement le garçon.

-Atsumu.

-Bordel, les présentations attendront, s'exclame Oikawa en tournant son attention sur le rouquin. Pourquoi Tobio ?

-Oh allez, je sais que tu l'apprécies, dit Hinata presque avec naïveté.

-Non !

Le rouquin ne semble pas convaincu, ce qui agace encore plus Oikawa. Heureusement, avec son visage neutre et sa voix monotone légendaire, Ushijima arrive à leur hauteur pour arranger la situation.

-Il y a un problème ?

Le regard de Wakatoshi est perçant, et est fixé sur Tooru. Hinata en semble mal à l'aise : il regarde partout, sauf vers eux, et se met à transvaser son poids d'un pied à l'autre.

-Bon, et bien, je vais rejoindre les autres.

-Ouais moi aussi, rajoute Atsumu dans le seul but d'abandonner Oikawa.

Son voisin plisse légèrement les yeux, et ses longues années d'amitié avec Oikawa lui fait comprendre que pendant plusieurs jours il devra penser à fermer la fenêtre de sa chambre s'il ne veut pas recevoir des objets indésirables. Quoiqu'il en soit, il les quitte en compagnie de Hinata l'esprit léger.

-Et donc, tu joues quelle position ? Lui demande le rouquin.

-On joue comme en salle ?

-En quelques sorte, ouais !

-Alors passeur.

Hinata le regarde comme s'il a dit qu'il pouvait décrocher les étoiles du ciel. Atsumu se sait aussi impressionnant, mais il aurait préféré recevoir ce genre de regard après l'avoir impressionné par ses incroyables compétences.

-Et tu es dans quel lycée ?

-Comme Oikawa. Inarizaki.

-Oh ! Je rentre dans ce lycée à la fin des vacances !

-C'est bien, répond-t-il avec un manque d'intérêt flagrant.

Le rouquin ne s'offusque même pas de l'attitude d'Atsumu et continue à maintenir la « discussion » seule jusqu'à leur arrivée vers le groupe.

Ils sont treize en tout, s'il compte aussi Oikawa et Ushijima qui sont toujours derrière. Atsumu reconnait brièvement Matsukawa et Hanamaki, qu'il a déjà pu voir chez son voisin. Les autres personnes sont inconnues, ou il a juste vu leur face une fois à cause des matchs de volley. Ce n'est pas comme si ça a de l'importance de toute façon, tant qu'il peut jouer et passer un bon moment, ce sera suffisant.

Après que tout le monde se soit réuni et une brève présentation de chaque personne, ils se mettent chacun de part et d'autre du filet. Atsumu se retrouve avec Ushijima ainsi qu'Iwaizumi tandis qu'en face se trouve le fameux Tobio. Oikawa, à cause de sa blessure au genou, a décidé de ne pas jouer tout de suite et de faire l'arbitre. Comme ils sont trois passeurs, et qu'Atsumu préfère être le seul de son côté, cette décision l'arrange.

Le match commence. Son attention se focalise rapidement sur le passeur adverse. Atsumu doit l'admettre, ce Tobio est talentueux et la manière dont ses passes sont millimétrées est fascinante. Il élève grandement le niveau de jeu, ce qui rend le match tout de suite plus amusant.

Puis un point orange traverse l'intégralité du terrain, la seconde d'après la balle touche leur sol. Atsumu n'a pas le temps de réagir, il ne peut que constater l'empreinte que la balle a laissé dans le sable. Il relève les yeux vers le duo qui semble se disputer, comme si c'était totalement normal. Pour sa part, il rebaisse son visage vers l'empreinte. Il sent brièvement la main d'Iwaizumi sur son épaule, puis il enregistre à peine les mots de ses coéquipiers, des conneries comme « c'est qu'un point », « vous aurez pas le prochain ». Atsumu n'arrive pas à laisser cette attaque de côté. Elle était fulgurante, synchronisée et naturelle. En bref, elle était incroyable, et il veut pouvoir la refaire pour cette seule raison. Malheureusement, aucun de ses coéquipiers ne serait apte à imiter cette attaque. Avec son frère jumeau, il pourrait peut-être, mais il n'est pas là, et il a arrêté de jouer au volley-ball de toute façon. Hors de question qu'il lui demande en rentrant chez eux. Sa fierté ne s'en remettrait jamais.

Le match continue, les points s'enchaînent, et Atsumu se rend compte que c'est en aucun un match amical. Tous les joueurs sont des sportifs avec un fort esprit compétitifs. Chaque point est une bataille, et il n'a plus le loisir de penser à comment imiter une attaque qui n'est pas la sienne, mais il se jure qu'un jour il pourra la copier, voir même faire mieux (surtout faire mieux).

Le match se termine par leur victoire, puis ils enchainent aussitôt une revanche, qu'ils remportent également. Le groupe décide alors de s'arrêter pour aller se restaurer, mais cette attaque hante encore Atsumu, et il sait que s'il ne tente rien, il sera juste frustré. Alors, avant même qu'ils commencent à bouger, le blond s'approche du rouquin dont il a complètement oublié le nom.

-Hey, je peux te faire des passes ?

Le garçon tourne la tête à droite, à gauche, puis regarder à l'arrière avant de se pointer du doigt, incertain.

-C'est à moi que tu parles ?

-À qui d'autre penses-tu que je parle ?

-Mais… T'es sûr ?

-Si tu veux pas, juste…

-Non non non, le coupe-t-il précipitamment. Bien sûr que je veux. Je suis juste surpris, mais je veux ! Maintenant ?

-Ouais, maintenant.

Le petit attaquant court se mettre en position, comme s'il avait peur qu'Atsumu reprenne sa proposition. Ce dernier trouve son attitude un peu bizarre mais il décide de passer outre et de prendre place vers le filet.

-Vous venez pas manger avec nous ? Leur demande Iwaizumi.

-Plus…

-Plus tard ! S'extasie le rouquin.

-On sera là-bas.

Iwaizumi leur pointe une direction, Atsumu l'enregistre à peine, et à la manière dont le garçon ne le lâche pas des yeux, attendant probablement son accord pour commencer leur séance de passe, ils ne sauront pas où c'est. Ce sera un problème pour plus tard. Le volley passe en premier. Il passe toujours en premier.

-Je veux faire la même chose que ce tu fais avec Tobio.

Le garçon hoche vivement la tête, puis sans donner un autre avertissement, il fend l'air et saute. Atsumu lui envoie la balle, et la seconde d'après, elle s'enfonce dans le sable. Il se fait la réflexion qu'en salle, le bruit que fait le ballon en touchant le sol doit être divin. Il ressent une profonde satisfaction.

Le rouquin se précipite pour aller récupérer le ballon et se remettre en position. Il lui lance. De nouveau, il fend l'air, saute, Atsumu vise l'endroit qu'il juge parfait. Ils sont complètement désynchronisés et le petit frappe dans le vide. Visiblement, la première fois n'était qu'un coup de chance. Ce n'est pas grave, ils n'ont qu'à continuer à s'entrainer. Son partenaire a l'air de penser la même chose : il va récupérer le ballon sans perdre de sa joie. Il lui lance encore, il saute encore. Et encore. Et encore.

Echec. Echec. Echec. Réussite. Echec. Echec. Réussite. C'est une boucle qu'Atsumu ne veut pas quitter. Il n'a faim que de volley, et la manière dont son attaquant regarde chaque passe comme un prédateur affamé, saute avec conviction et voracité, lui fait dire que peut-être le petit rouquin ressent la même chose. Atsumu ne peut s'empêcher de penser que c'est agréable, et presque émouvant, de pouvoir jouer avec une telle personne.

Il perd la notion du temps, ils s'arrêtent parfois quelques secondes, juste pour s'échanger des mots et pouvoir perfectionner l'attaque. Ils reprennent inlassablement jusqu'à qu'un indésirable brise leur bulle.

-Tu vois Iwa, je t'avais dit qu'ils s'entrainaient encore, comme les deux idiots de volley qu'ils sont.

Atsumu reprend conscience de tout ce qui entoure le terrain de beach volley, c'est-à-dire de la présence de tout le groupe, dont Oikawa. Forcément.

-Vous aviez pas à nous attendre, s'exclame le garçon dont il ne se souvient toujours pas du nom.

-On vous a pas attendu, annonce Iwaizumi. Ça fait juste une heure et demi que vous vous entraîniez.

Maintenant qu'il a l'information de l'heure, Atsumu peut ressentir sa faim physique, et la fatigue de ses muscles. Et également de sa soif. À la sensation de sa sueur collant ses vêtements et trempant ses cheveux, il se doute qu'il est dans un état de déshydratation avancée. Il s'approche sans plus attendre de sa gourde pour régler le problème, il est vite rejoint par le rouquin. Il entend à peine les remarques d'Oikawa, il a trop faim pour les comprendre. De toute façon, ce n'est probablement pas important.

-On va manger un bout ? lui propose Atsumu.

-Ouais, je meurs de faim. J'ai envie de viande.

-Va pour de la viande alors. Ah, et tu t'appelles comment déjà ?

-Hum ? Hinata. Shoyo.

C'est inconcevable. Il vient clairement de lui avouer qu'il n'a pas pris la peine de retenir ce prénom et le rouquin ne s'en offusque même pas. Ce dernier semble même incroyablement de bonne humeur.

-Allons prendre à manger et revenons les regarder, annonce Hinata.

Le blond jette un coup d'œil au groupe qui a recommencé à jouer. Cette fois-ci, Oikawa n'est pas arbitre. Le match promet d'être intéressant, il valide totalement l'idée de Shoyo et décide de chercher un endroit qui pourrait leur vendre de quoi se restaurer.

-T'es le passeur titulaire d'Inarizaki ? Lui demande subitement Hinata.

Cette question le crispe. Il n'aime pas la réponse, il aime encore moins la réaction compatissante des gens quand ils entendent la réalité, mais il se haïrait de toute son âme s'il ne l'avouait pas à voix haute.

-Non. Je suis remplaçant. Oikawa est le passeur titulaire.

Hinata ne pose pas une main faussement réconfortante sur son épaule, ne lui dit pas une phrase aussi vide de sens que « C'est dommage. Je suis sûr que tu serais titulaire si tu étais dans un autre lycée » ou encore « quand Oikawa ne sera plus là, tu seras assurément titulaire ». Non, Hinata se penche vers lui, et d'un air un peu conspirateur lui chuchote :

-Mais tu vas lui arracher, non ?

-Quoi ? Demande-t-il incertain d'avoir réellement bien entendu.

-Je veux dire, tu vas lui prendre cette place de titulaire, non ? De tes propres mains ?

Il a bien entendu. Atsumu est exactement dans cet état d'esprit. Il n'aura de cesse de vouloir viser plus haut au volley, et ne se contentera certainement pas de la catégorie « remplaçant », qu'Oikawa soit là ou non. Il cherchera toujours à prendre ce qu'il veut.

-Exactement. Et je vais m'assurer qu'il n'est à jouer à aucun match.

Hinata sourit. Atsumu aussi.

-On m'a dit qu'à Inarizaki, y'avait plein de bons joueurs.

-C'est vrai.

-J'arracherai moi aussi une place de titulaire à quelqu'un.

-Je suppose que cette année les titulaires vont avoir peur hein ?

Ils se regardent avec une complicité naissante, jusqu'à qu'Hinata aperçoive au loin un vendeur de petit pain à la viande et lui court après pour en acheter.

Une fois leur achat passé, ils retournent observer le match de volley ball et prennent soin de se poser quelques mètres plus loin du filet afin de ne pas se prendre un ballon perdu. Ils mangent en discutant et c'est agréable (principalement parce qu'ils parlent volley). Son frère serait impressionné et secrètement fier de savoir qu'il est capable de parler à une autre personne de manière civilisée.

Le match se termine, un autre recommence. Cette fois-ci, ils jouent tous deux dans la même équipe. Les points s'enchainent, ses muscles souffrent. L'équipe adverse a toujours un point d'avance, Atsumu veut renverser la situation. Son esprit est en ébullition, il veut gagner, et s'amuser, gagner en s'amusant. Peut-être qu'il veut aussi faire quelque chose de nouveau, alors il envoie la balle de match à Hinata. Elle n'arrive pas assez bien dans sa main, ils ne sont pas encore assez synchronisés, mais Shoyo se débrouille avec cette passe, qu'Atsumu juge médiocre, et la renvoie. Il se fait bloquer. Ils se font bloquer.

La journée se termine sur une défaite.


FIN DU CHAPITRE 1

Quand j'ai pensé à cette histoire, elle devait être de base sur Oikawa et sa vie sentimentale bordélique. Mais bon, l'atushina a frappé. Encore.