Je ne possède aucun des personnages de la série

C'était un jour tranquille et important. Pour la première fois, Murdoch allait partager son repas d'anniversaire avec ses deux fils [Bibliothèque de Fictions]

Ce texte est écrit dans le cadre du du calendrier des prompt de la Bibliothèque de Fictions

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


UN REPAS DE FAMILLE

Scott déplia précautionneusement l'une de ses chemises de luxe ramenées de Boston. Il n'avait pas vraiment d'occasion de les mettre au ranch et ça lui faisait toujours plaisir, surtout avec la semaine qu'ils venaient de passer. La journée d'hier avait été le summum. Avec Johnny, ils avaient bien failli se faire descendre et l'hématome sur sa joue n'était vraiment pas le pire qu'il aurait pu avoir, même s'il était enflé et disgracieux. Scott soupira. Il avait connu la guerre, les camps de prisonniers et même les batailles de rues à Boston, mais l'Ouest c'était vraiment différent.

Il boutonna sa chemise et se regarda avec un air satisfait. Il était content de se faire beau pour ce repas. Après tout, c'était l'anniversaire de son père et il était heureux de pouvoir le passer pour la première fois de sa vie avec lui.

En revanche, il était étonné de ne pas entendre la porte qui reliait sa chambre à celle de Johnny s'ouvrir. Il s'attendait à une réflexion de son cadet sur sa tenue et s'apprêtait dé jà à lui dire d'aller se changer pour être présentable, mais Johnny ne venait pas. Intrigué, ce fut donc Scott qui passa la tête dans la chambre d'à côté. Il fut étonné de voir que son frère avait préparé lui aussi un pantalon propre et une chemise bleue moins poussiéreuse que celle qu'il portait encore ce matin, mais pas de frère…

Scott fit le tour et sortit dans le couloir. La porte de la pièce d'eau était entrouverte. Il se rapprocha, tapa doucement, mais n'obtint pas de réponses. Du coup, il entra à l'intérieur et se figea. Johnny était là, toujours dans son bain, la tête calée à l'arrière et les yeux clos. Il s'était endormi. Scott eut soudainement envie de le réveiller avec un seau d'eau ou de lui plonger la tête sous l'eau, mais se ravisa. Il savait que la vie de son petit frère n'avait pas été agréable et il avait peur que lui plonger la tête sous l'eau ne réveille de mauvais souvenirs dont il ne lui avait pas encore parlé… Comme il ne lui avait jamais vraiment parlé des cicatrices qui ornaient son torse et lui faisait comprendre, qu'il aurait très bien pu ne jamais le connaître… Scott se moquait un peu de lui quand Johnny disait que le ranch lui avait sauvé la vie et qu'il savait qu'il serait sans doute mort si leur père ne l'avait pas cherché… et si lui ne l'avait pas accepté comme frère… mais c'était vrai… S'il n'avait pas accepté ces 1000 dollars pour une heure de son temps, il pourrait très bien ne pas avoir survécu… et Scott n'aurait connu ce petit frère qu'il s'inventait en étant enfant et qui était devenu bien réel sept mois plus tôt.

Scott soupira, prit une serviette et se pencha doucement sur son cadet dont il tapota doucement la joue.

- Johnny. Debout petit frère. C'est pas un lieu pour dormir.

Le jeune pistoleros se réveilla en sursaut et braqua un regard perdu et fatigué sur son ainé. Oui, il avait bien fait de ne pas le réveiller brutalement.

- Qu'est-ce que…. Marmonna Johnny.

- Tu t'es endormi dans ton bain, sors de là avant de devenir une truite !

- Une truite ?

Scott lui répondit en lui jetant la serviette avant de se diriger vers la porte.

- Le diner est servi dans cinq minutes.

- Hein ? Cinq minutes ! S'exclama le jeune homme en jaillissant du baquet.

OoooO

Scott descendit l'escalier au moment où son père était en train de choisir le vin. Murdoch lui sourit.

- Tu es bien habillé fils !

- Une envie pour ce soir.

Murdoch sourit et brandit la bouteille.

- Tu as une préférence ?

- Je ne suis pas sûr de bien m'y connaître en vin.

- Tu sais que cette bouteille vient d'une caisse que m'avait offerte ton grand-père pour notre mariage avec ta mère.

Scott fit la moue.

- Et il est buvable ?

- Il est même très bon.

- Je préfère un whisky.

Murdoch sourit et servit son fils alors que Teresa revenait de la cuisine en portant une soupière qu'elle déposa sur la table.

- Eh bien où est Johnny ?

- Un souci de bain, répondit Scott, il arrive.

- Un souci ? S'étonna son père.

- Il s'est endormi. Pour un pistoleros, il manque d'endurance.

- Endormi ?

- L'effet de l'eau chaude et de la lavande, pouffa Scott.

- C'est ça, moque toi de moi ! S'exclama son frère en dégringolant les marches d'escaliers. Je ne suis même pas en retard !

Teresa sourit au dernier arrivant et Murdoch lui adressa un regard satisfait en constatant qu'il avait fait l'effort non seulement de se laver, mais de mettre aussi des vêtements propres, ce qui n'était totalement une reflexe acquis pour un gamin élevé par la rue…

- On passe à table ? Demanda le chef de famille.

Aussitôt, les trois jeunes gens acquiescèrent et s'installèrent. Johnny tendit la main pour prendre le pain, mais son frère lui tapa sur les doigts. Le jeune homme se ravisa rapidement et baissa la tête le temps que Teresa récite le Bénédicité. Franchement, c'était quelque chose qui n'était pas habituel pour lui, il n'était même pas sûr d'être croyant… Si, il croyait en son pistolet qui ne le quittait jamais, même là, à table… Murdoch lui avait demandé une fois de l'enlever avant de comprendre que ce n'était pas qu'une arme, c'était sa ligne de vie. Si Johnny n'était pas mort depuis longtemps, c'était parce que cette arme ne le quittait pas et parce qu'il était le meilleur tireur de le frontière.

Une fois la prière finie, Teresa se leva et ouvrit la soupière qu'elle venait de ramener de la cuisine. Une bonne odeur de poisson s'éleva dans les airs, aiguisant l'appétit de Johnny, surtout que Teresa faisait toujours une excellente soupe de poisson, elle prenait le temps de bien faire réduire le bouillon avant de ra jouter le bouquet garni, le lait et de remettre les morceaux de poisson.

La jeune femme rempli les bols de tout le monde et la tablée se mit à manger. Murdoch les observa tous les trois et un sourire se dessina sur son visage.

- Vous savez, cet anniversaire est bien différent pour moi, cette année.

- Parce qu'habituellement tu ne manges pas de soupe de poisson ? Demanda Johnny malicieusement, ce qui lui valut un coup de pied sous la table de Teresa. Aie ! S'exclama-t-il lui faisant les gros yeux.

Murdoch sourit.

- Non, c'est le premier que je passe avec mes fils.

Scott sourit, tout autant ému que son père, mais Johnny répliqua en mangeant sa soupe.

- Oh ! Mais ne t'en fais pas pour ça, ce ne sera pas le dernier !

Murdoch sourit en le regardant finir son bol avec une rapidité surprenante. Il avait du bagou, de la répartie, une certaine insolence, mais il était fragile aussi et il comprit parfaitement que cette phrase était aussi un peu pour lui. Il n'avait plus envie de se retrouver seul.

Quand il reposa son bol, Johnny jeta un coup d'œil aux autres membres de sa famille qui étaient loin d'avoir fini. Le jeune homme se tendit. Manger vite par peur de ne pas avoir le temps de finir était un réflexe de survie, mais il se sentit gêné et tourna la tête vers la fenêtre.

- Il a l'air de vouloir pleuvoir.

- Ce n'est pas grave, pour une fois on n'est pas dehors à réparer la clôture, répondit Scott.

- Oui, mais ça va, en cette saison, la pluie est plutôt chaude, expliqua son frère.

- La suite aussi, tu viens m'aider à porter le plat comme tu as fini ? Demanda Teresa au plus jeune des Lancer.

Johnny se leva et la suivit en cuisine. Scott observa son père les regarder s'éloigner et rompit le silence.

- Je crois qu'il se sent de mieux en mieux ici. Il ne partira plus.

Murdoch tourna la tête vers son ainé.

- J'ai vécu 20 ans en pensant à vous chaque jour que la vie m'a donné. … Je pensais à toi et à l'interdiction donnée par ton grand-père maternelle de t'approcher. Tu me manquais, mais je savais que tu ne manquais de rien, mais Johnny… quand sa mère s'est enfuie avec ce joueur de poker, je n'ai pas cherché à la retrouver. Je l'ai abandonné.

- Il t'en veut de moins en moins. Je crois même qu'il comprend et qu'il t'a pardonné.

- Mais, je vous ai abandonné sans me battre et lui… je l'ai laissé grandir seul dans la rue, la misère et la violence. Tu as vu à la vitesse à laquelle il mange par peur qu'on lui reprenne.

- Ça lui passera aussi.

- Mais il aura toujours ses années de misère en lui. J'ai laissé grandir l'un de mes garçons dans un dénuement le plus total et…

Murdoch se tut brutalement. Teresa et Johnny revenaient dans la salle. Le jeune homme souriait et s'exclama en posant un plat sur la table.

- Je crois que Teresa a décidé de nous faire mourir d'indigestion, dit-il en enlevant le couvercle pour faire apparaître un jambalaya pendant que la jeune femme déposait sur la table un plat contenant épis de maïs grillés, purée de patate douce et une poêlée de champignons sauvages.

- En effet, dit Murdoch, tu t'es surpassée !

- C'est un jour important !

Avec ses poivrons, ses morceaux de porcs mijotés, ses oignons, son riz imbibé de jus, ses noix de cajou grillées, ses fines lamelles de jambon dorées et craquantes, et ses tranches de citron vert, le jambalaya était vraiment un plat de fête. Johnny n'en avait goûté un peu qu'une seule fois dans sa vie et il en salivait d'avance. Seulement cette fois, il n'allait pas se jeter dessus comme si sa vie en dépendait. Il devait apprendre à bien se tenir à table.

Il attendit donc sagement que Teresa le serve, par peur de ne pas prendre une portion décente et ne planta pas sa cuillère dans le plat tant que les autres n'eurent pas commencés à manger. Assis en face de son cadet, Scott eut le temps de lui faire la moue.

- Ne me dis pas que tu n'as déjà plus faim ?

- Non, non, je me délecte de l'odeur avant de savourer.

- On en mangeait tous les dimanches à Boston, dit Scott en plantant sa cuillère dans le plat pour le goûter.

Il laissa échapper un bruit de contentement.

- Et j'avoue que le tient est délicieux, dit Scott en complimentant son amie.

Teresa rougit du compliment.

- Et toi John ? Tu en penses quoi ? Demanda son père le poussant à manger à son tour.

- Il est vraiment bon, mais moi je n'en ai jamais réellement mangé. Je vote pour que cela devienne un plat du dimanche !

Tous se mirent à rire légèrement de son enthousiasme et Murdoch sourit. C'était dingue comme ce gamin, malgré la vie qu'il avait vécu, parvenait à avoir ce côté enfantin et attendrissant par moment.

- Ouais, enfin si on mange comme ça tous les dimanches, on va passer la semaine à digérer au lieu de travailler, répliqua Scott.

- Oh toi et ton travail, lui renvoya son frère sur le même ton.

Les deux rirent doucement et ce fut Teresa qui trancha.

- Gardons-le comme repas d'anniversaire.

- D'accord, dit Johnny, c'est qui le prochain ? Demanda-t-il en finissant son assiette.

Personne ne lui répondit et il redressa la tête, découvrant sa famille en train de le regarder.

- Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dis ?

- C'est le tiens le prochain, répondit Scott.

- Ah ! Vous êtes sûrs ?

- Bien évidemment, je connais la date de naissance de mon fils, surtout quand celui-ci est né dans ce salon.

Johnny rougit et Teresa en profita pour se lever.

- J'ai vais chercher le gâteau.

La jeune femme repartit en cuisine et Johnny se tourna vers son père.

- Par contre, je suis désolé, avec tout ce qui s'est passé hier, je… je n'ai pas de cadeaux, je me rachèterai.

Murdoch sourit et secoua doucement la tête.

- Pas besoin, je l'ai déjà mon cadeau. Vous êtes là, avec moi et on travaille tous les trois sur ce ranch qui sera votre héritage. C'est le plus beau cadeau que je pouvais avoir de toute ma vie, retrouver mes fils.


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