Je ne possède aucun des personnages de la série ou des livres
Certaines personnes avait l'art et la manière non seulement de se mettre dans les problèmes par plaisir, mais aussi d'avoir des réactions surprenantes, Geralt devait bien admettre que Jaskier faisait irrémédiablement parti de celles-là. Au bout de tant d'années, il parvenait encore à le surprendre. [Bibliothèque de Fictions]
Ce texte a été écrit dans le cadre du Calendrier des prompts de a Bibliothèque de Fictions
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
UN DERNIER ADIEU
Geralt soupira. Toute cette affaire avait commencé comme la plupart des embrouilles qu'il subissait en ce moment. A un moment, alors qu'il était tranquillement en train d'essayer de manger dans une auberge le long de la route menant au Nord, son compagnon finissait par s'emporter. Il fallait dire qu'il y avait beaucoup de Gardes de la Forêt Primitive sur la route ces derniers temps et Jaskier ne supportait pas les Forestiers. Geralt ne les portait pas non plus dans son cœur. Ces types ne pensaient qu'à tuer tous les Inhumains qu'ils croisaient : elfes, nains… peu leur importait…
Ils s'en seraient bien prit à lui aussi, mais le Sorceleur leur faisait un peu peur et donc ils s'en tenaient respectueusement à distance. Le souci était que Jaskier ne se souciait pas de ça. Sous la forme de calembours, il avait commencé à les railler, provoquant l'hilarité des autres clients, mais un peu moins celle des Forestiers qui avait commencé à en prendre ombrage. Chantant son couplet le plus célèbre, où il faisait rimer « forestier » avec « bête comme leurs pieds », l'affaire avait donc logiquement dégénérée.
En l'espace d'une fraction de seconde, une bagarre généralisée se déclencha. Le plus grand des Forestiers attrapa le barde par le collet et ce dernier poussa un cri.
- Geraltttttttttt !
Le Sorceleur soupira une nouvelle fois, s'essuya les mains avec un torchon et se leva de la table. Encore une auberge qui n'allait pas tarder à mettre la clé sous la porte. D'un pas rapide, il se rapprocha du Forestier qui tenait Jaskier et commençait à le secouer comme un prunier. Tranquillement, Geralt tapa sur l'épaule du type.
- Excusez-moi !
Le Forestier se retourna vivement et le détailla.
- Qu'est-ce que tu veux Sorceleur ?
- En fait, je suis le seul à avoir le droit de le secouer.
- Pardon ? S'exclama le type interpelé.
- C'est vrai ! Hurla Jaskier.
Le regard du Forestier alla de l'un à l'autre, mais Geralt ne lui laissa pas le temps de réagir. D'un geste sec, il lui passa un violent coup de poing qui l'assomma. En s'écroulant, il lâcha le troubadour qui se massa le cou avant de tapoter sur le bras de son ami.
- Merci !
Geralt lui fit les gros yeux. L'altercation était loin d'être finie et les élans téméraires de son ami étaient source de problèmes en série ces derniers temps. En effet, les autres Forestiers ne tardèrent pas à se retourner contre les deux compagnons. Le Sorceleurs fronça les sourcils, mais les types avaient eu le temps de se faire à la vision de ses yeux de chats et ils chargèrent, malgré les cris de l'aubergiste qui hurla d'épargner son établissement.
Peu décidé à les blesser mortellement, Geralt choisit de se battre à mains nues. Ses coups de poing avaient assez de force pour assommer ces types pour un bon moment et il fit en sorte de les attirer sur lui, Jaskier étant doué pour déclencher les bagarres, mais un peu moins pour s'y défendre… malgré un courage indéniable…
Le Sorceleur attrapa donc par la ceinture l'un des Forestiers prêt à se jeter sur le barde et le plaqua violemment sur l'une des tables qui s'écroula sous son poids. Geralt le termina d'un coup de pied en pleine tête et se retourna vivement pour découvrir son ami en train de faire face à trois types en furie. Sous le point de crouler sous le nombre, ce dernier eut un reflexe de survie qui l'étonna. Il agrippa son luth à deux mains et le brisa sur le crâne de celui qui était en train de brandir une lame sous sa gorge. Le type s'écroula lourdement sur le sol et Geralt en profita pour agripper les deux derniers par la nuque. Il fit heurter leurs têtes ensembles et les Forestiers s'écroulèrent au sol, assommés.
Le calme revint brutalement dans la salle et seule persista les cris de l'aubergiste hystérique.
- J'ai prévenu les officiers !
Geralt fit la grimace et posa la main sur l'épaule de son ami, accroupi sur le sol, ramassant les morceaux de son instrument brisé.
- Vite ! Il faut qu'on bouge ! Jaskier !
Ce dernier ne réagit pas tout de suite, mais Geralt le secoua un peu plus fort et le troubadour le suivit enfin, étrangement silencieux.
OooO
Moins d'une demi-heure après avoir laissé le village derrière eux, Geralt l'observa quitter la route pour s'enfoncer dans les fourrés. Le Sorceleur grimaça.
- Jaskier ! Qu'est-ce que tu fais ?
N'obtenant pas de réponse, il tira sur les rênes d'Ablette et la fit pénétrer elle aussi dans les fourrés. D'un bond, il sauta de la selle et retrouva son ami en train de creuser le sol de ses mains en murmurant.
- Tu étais tout ce que j'avais…
Lui qui avait été étrangement silencieux depuis le départ, il se mit à craindre un mauvais coup dont il ne lui avait pas parlé, mais quand il prit les morceaux de son luth pour le mettre dans le trou avec autant de précaution qu'on dépose un mort, il ne put retenir un soupir d'exaspération.
- Mais qu'est-ce que tu fais à la fin ?
- J'enterre mon luth ! Il est irréparable.
- Je le vois bien, mais tu crois qu'on a besoin de perdre du temps pour ça ?
- Bien sûr ! Il était mon compagnon de route depuis si longtemps ! Peut-être depuis plus longtemps que toi et Ablette ! S'exclama ce dernier les larmes aux yeux.
- Jaskier, marmonna Geralt en tapotant en reflexe le cou de sa jument, tu ne vas pas comparer ton instrument à Ablette ?
- A Ablette, à ton médaillon ou ton épée en argent, peu importe ! Imagine que tu sois privé d'un des trois. Son ton épée en argent tu n'es plus un Sorceleur, moi son mon instrument, je ne suis plus rien.
- Tu peux toujours chanté et écrire, c'est déjà mieux que moi, marmonna Geralt en observant la route, sûr que les Forestiers n'allaient pas en rester là et qu'il était en train de perdre du temps.
- Ce n'est pas la même chose ! Je suis troubadour ! Tu as déjà vu un troubadour sans instruments ?
- Et toi tu as déjà vu un troubadour mort si on ne mets pas assez de distance entre nous et ces types ? Demanda Geralt en remontant en selle.
Jaskier ne sembla pas s'en émouvoir et continua à déposer délicatement de la terre sur son instrument tout en récitant des poèmes. Geralt soupira d'exaspération autant pour son compagnon que pour le sentiment de culpabilité qui était en train de l'étreindre, même s'il n'avait rien fait, parce que finalement, il le comprenait… même si pour le moment, il avait toujours envie de l'étrangler.
- Allez dépêche-toi bon sang !
Geralt se sentait de plus en plus nerveux. Son médaillon l'aider à ressentir les créatures, mais son cinquième sens avait le don de lui faire sentir les problèmes plus terre à terre… et une bande de Forestiers en colère était un problème.
- Jaskier !
- Oui, c'est bon ! J'arrive ! S'exclama le barde en finissant son petit monticule de terre. Adieu fidèle compagnon.
Il se redressa et revint vers son ami dont il sentit la colère.
- Oh écoute ! Un peu de sentiments de temps en temps, ne…
- En selle ! Le coupa Geralt en lui tendant la main pour qu'il monte derrière lui.
- De quoi ?
- En selle ! Tes amis sont derrière nous, je sens les vibrations des sabots de leurs chevaux.
Jaskier connaissait les sens exacerbés de son ami. Il agrippa donc sa main et se hissa derrière lui avant de poser une dernière fois son regard sur l'endroit où il avait enterré son luth auquel il adressa un signe.
- Tu en fais trop, grommela Geralt. Dans deux jours nous seront à Novigrad, tu le remplaceras.
- Rien ne le remplacera ! S'exclama Jaskier en s'agrippant à lui alors que Geralt fit partir Ablette au galop pour reprendre de la distance avec leurs poursuivant tout en marmonnant.
- Parfois, tu m'épuises !
- Mais tu tiens à moi quand même, répliqua le barde.
Geralt soupira… Bien évidemment qu'il tenait à lui, c'était bien pour ça qu'il l'exaspérait autant par moment ! Il serait temps qu'il comprenne que ce monde était dangereux et qu'ils ne pouvaient pas perdre une demi-heure à enterrer un luth… mais ce n'était pas le moment de lui en faire la remarque, il devait garder ses sens en alerte. Ces deux prochains jours risquaient d'être agités….
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