Hey!

Voilà une petite histoire que j'ai toujours voulu écrire depuis que Rizzoli & Isles s'est terminé. Elle se déroule directement après la fin du dernier épisode, quand Maura et Jane partent ensemble à Paris. J'espère que ça vous plaira! Bonne lecture! Enjoy! *-*

Vivichan10


Je reste


Maura, égale à elle-même, ne cessait pas de pointer du doigt dans toutes les directions et de se prendre pour un guide touristique en évoquant toutes les anecdotes possibles et inimaginables sur Paris et ses nombreuses merveilles. Jane, elle, se moquait gentiment d'elle et de sa capacité à retenir autant de détails sur des sujets aussi variés et éloignés de ses compétences professionnelles de médecin légiste.

Jane et Maura étaient à Paris depuis dix jours et elles avaient passé le plus clair de leur temps à découvrir la ville, ses musées et à goûter toutes les spécialités culinaires françaises dans des bistrots typiquement parisiens ou dans des restaurants étoilés. Les deux amies avaient décidé de profiter un maximum de ces quelques jours, car même si elles ne voulaient pas y penser, elles savaient très bien que Jane devait bientôt partir pour Quantico et qu'elles ne se verraient probablement pas avant quelques mois ou même plus.
Ce matin-là, elles avaient décidé de se promener sur les quais de la Seine en se partageant une boîte remplie de macarons pâtissiers multicolores. Elles avaient alors parlé de leurs nouvelles vie, du roman de Maura et de son petit appartement sous les combles au Marais qui ne manquait pas de charmes. Elles avaient fini leur balade par la visite d'une galerie d'art. Jane n'était pas vraiment amatrice d'art, encore moins d'art contemporain, mais tout ce qui pouvait faire plaisir à Maura était et serait toujours une bonne idée, alors elle était rentrée dans le galerie d'art avec elle et l'avait écoutée parler de "coups de pinceaux" et de "catharsis" pendant une heure ou deux. Même si elle ne comprenait pas grand chose à tout ce vocabulaire artistique, et qu'elle comprenait encore moins comment Maura pouvait être passionnée par des peintures et des sculptures, qui, aux yeux de Jane, avaient plus l'air d'accidents que d'œuvres d'art, elle avait été heureuse de profiter de la compagnie et de la présence de la jeune femme scientique à ses côtés. Toutes ces discussions, tous ces moments passés ensemble allaient terriblement lui manquer…

Elle ne voulait pas l'admettre, et encore moins à Maura qui aurait été très triste de le savoir, mais l'idée de partir enseigner à Quantico ne lui semblait plus aussi séduisante. Elle ne voulais plus travailler pour la police en tant qu'agent de terrain, et même si le travail d'instructeur était, professionnellement parlant, très motivant et passionnant, elle s'était rendu compte le temps de ces dix derniers jours, du prix à payer pour accéder à ce poste et surtout de tout ce qu'elle allait perdre. En tête de liste: Maura.
Elle en était sûre, leur amitié survivrait sans problème à la distance, mais le manque risquait de la tuer, elle. La médecin légiste faisait partie de sa vie depuis pas loin de sept années. Elles avaient travaillé ensemble bien sûr, mais elles avaient aussi tout partagé. Elles avaient bravé la mort à de multiples reprises, elles s'étaient soutenues à chaque nouvelle épreuve et avaient été un pilier pour l'une et pour l'autre. Jane ne se rappelait pas de la dernière fois où elles avaient été séparées plus de vingt-quatre heures. C'était comme ça, même quand elles ne travaillaient pas elles passaient le plus clair de leur temps libre ensemble. Jane était chez Maura comme chez elle, elle n'avait jamais eu besoin de la prévenir de son arrivée d'ailleurs, et Maura, de même, avait toujours eu un double des clefs de l'appartement de la policière.

Elles n'y pouvaient rien, Jane avait besoin de Maura dans sa vie et Maura avait besoin d'elle. Maura était son oxygène, sa constante dans un monde de fous. Elle aimait être en présence de la scientifique pour de multiples raisons, dont l'une des plus importantes était qu'elle était en permanence inquiète pour elle. Avec toutes les histoires de crimes, vols, et viols auxquelles elle avait assisté, elle avait développé une peur constante qu'il lui arrive quelque chose de mal. Alors elle s'était donné pour mission de la protéger coûte que coûte et envers et contre tout. Mais comment pourrait-elle la protéger à plus de trois mille cinq-cent miles d'elle?

Voir Maura tous les jours allait lui manquer terriblement pour mille et une raisons…

Après la galerie d'art, les deux jeunes femmes avaient pris le métro pour le huitième arrondissement. Elles avaient mangé dans un petit restaurant qui faisait l'angle entre la rue de Lisbonne et la rue de Monceau un énorme plateau de fruits de mer, que Jane avait accompagné de frites et de ketchup (au grand damne de Maura).

Les deux amies étaient sorties de table le ventre plein et Maura avait alors proposé d'aller marcher un peu dans un parc pas très loin de là. Elle avait visité le parc en question quand elle n'était encore qu'une enfant. Elle mourait d'envie de le revoir et de le montrer à Jane.

Elles s'y rendaient en ce moment même justement, marchant côte à côte dans les rues animées de la capitale française.

-Tu vois, c'est exactement pour ça que j'ai choisi de venir finir mon roman ici, s'exclama Maura, son épaule appuyée nonchalamment contre celle de Jane et son parfum fleuri envahissant les narines de la policière. Elle montra du d'un geste de la main tout ce qui les entourait et continua: ici les rues sont remplies d'histoires et de gens qui ont tous l'air passionnants et puis, au coin d'une avenue on peut tomber sur un endroit totalement dépaysant… comme celui-ci.

Jane regarda dans la direction que lui indiquait Maura et découvrit de grandes grilles en fer forgé noir et or tout à fait impressionnantes et qui donnaient accès à un parc verdoyant. Maura, comme d'habitude perchée sur ses talons aiguilles, pressa tout de même le pas en prenant spontanément la main de Jane dans la sienne et l'entraîna dans les allées du Parc Monceau, toute excitée, ses yeux brillants de joie.

-Il y a un endroit en particulier que je voudrais vraiment te montrer…

Jane n'eut pas besoin que Maura lui dise de quel endroit elle voulait parler, car en arrivant devant une petite étendue d'eau bordée de colonnes imitant le style antique et de saules pleureurs, elle comprit immédiatement que c'était là le bijou de ce parc. Nul doute que la petite Maura, en venant ici la première fois, avait dû être émerveillée et que même après toutes ces années elle en avait gardé précieusement le souvenir et avait souhaité plus que tout y revenir pour faire revivre la magie d'antan.

-C'est la Naumachie, expliqua la jeune scientifique, les colonnes sont d'inspiration corinthienne. Elles appartenaient à un bâtiment funéraire… hmm… La Rotonde du Valois, imaginé par Catherine de Médicis pour son époux. Tout a été détruit après plus de mille ans et seules les colonnes ont été sauvées. Elles ont été récupérées pour décorer le bassin par un architecte paysagiste très connu au XVIIIe siècle, un certain Carmontelle. Quand j'étais venue ici avec mes parents, je m'étais imaginée que c'était les ruines du château d'une princesse sirène… et qu'elle vivait encore dans l'eau du bassin pour échapper au monde extérieur… C'est un peu bête, je sais… mais je… j'aurais voulu la rejoindre et vivre ici avec elle.

-C'est loin d'être bête… et c'est une belle histoire, sourit Jane en s'asseyant sur un banc pour observer à loisir la beauté de l'endroit. Puis son regard se fixe à nouveau sur Maura et elle dit dans un souffle, sans vraiment se rendre compte des mots qui sortaient de sa bouche en cascade: si seulement je pouvais rester ici à tout jamais avec toi.

-On n'aurait pas l'éternité devant nous si nous n'avions même pas de quoi manger ou boire. D'ailleurs les gardiens du parc ne nous laisseraient pas rester ici la nuit.

Jane rit. Maura était toujours très terre à terre et ne comprenait que très rarement le second degré. C'était une des nombreuses choses qui faisaient d'elle un être vraiment très attachant, en particulier aux yeux de la brune.

-Ce que je veux dire par là Maura, c'est que j'aimerai ne pas avoir à partir sans toi demain.

-Mais Quantico t'attend. C'est excitant non? Et puis c'est une très bonne opportunité, une opportunité que l'on a qu'une fois dans une vie!

-Peut-être… elle marqua une pause, et en baissant les yeux, elle dit: tu vas me manquer Maura.

-Toi aussi Jane, mais on s'appellera tous les jours et puis… on se rendra visite très souvent. Je ne vais pas rester toute ma vie en France. Je rentrerai à Boston dès que mon livre sera terminé.

Jane ne répondit rien. Maura avait certainement raison, d'ailleurs elle savait déjà tout cela, elle se l'était répété maintes et maintes fois, et pourtant… Et pourtant elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'aussi bonne que soit l'opportunité de former les jeunes recrues du FBI, ça n'en valait pas la peine si en contrepartie elle devait se priver de sa meilleure amie pour ce faire.

Elle le savait, cette dépendance à Maura Isles ne pouvait plus vraiment se justifier uniquement par leur lien très fort d'amitié, mais elle ne voulait pas encore mettre des mots sur ce qu'elle ressentait, pas alors qu'elle s'apprêtait à la quitter. La séparation ne serait que plus difficile à supporter si elle s'avouait des sentiments qu'elle ne savait vraiment pas comment gérer. Si seulement elle les avait gérés un peu plus tôt… Peut être alors que toute l'affaire aurait été différente.
La brune resta donc silencieuse, les yeux perdus dans le vague, posés sur le reflet du ciel et des arbres dans l'eau calme du bassin. C'est Maura qui brisa le silence, d'une voix si basse que Jane dut se concentrer pour l'entendre:

-J'ai peur moi aussi. Et si je n'arrivais pas à vivre sans toi?

Jane avait envie de lui dire que tout irait bien, qu'elle était une femme extraordinairement forte, et qu'elle n'aurait aucun problème à s'adapter à sa nouvelle vie, à vivre sans elle, mais ses propres inquiètudes la hantant, elle ne trouva rien à lui répondre. Elle se contenta alors de poser sa main sur la cuisse de son ancienne collègue et de soupirer longuement. Pour détendre l'atmosphère elle finit tout de même par dire:

-Être séparée de toi ça va être compliqué, mais être séparée de ma mère… je vais enfin pouvoir laisser traîner mes habits partout dans mon appartement sans qu'elle ne vienne exprès chez moi pour faire des lessives en douce. Elle plie mes sous-vêtements… qui fait ça?!

-Je plie mes sous-vêtements… mais tu sais… ça serait mal connaître Angela, il n'y a que sept heures de route entre Quantico et Boston. Et je ne te parle même pas de l'avion… rit Maura en entrecroisant ses doigts à ceux de Jane toujours posés sur sa cuisse.

-Ne me parle pas de malheurs… souffla l'autre jeune femme, comme une enfant.

-Avoue que ses pancakes vont te manquer, parce qu'à moi oui.

-Les pancakes oui, ma mère… absolument pas.

Maura explosa de rire et Jane se dit que c'était certainement le plus beau son qu'elle n'ait jamais eu la chance d'entendre. Peut-être qu'au lieu de penser autant à leur séparation elle devrait plutôt profiter du temps qui leur restait ensemble dans cette parfaite bulle de bonheur parisienne.

~Rizzles~

Elles ne rentrèrent chez Maura qu'en toute fin d'après-midi. Respectivement une verre de vin pour Maura et une bière fraîche pour Jane à la main, elles s'étaient installées dans le canapé d'angle du salon. Mortes de fatigue, elles avaient allongé leurs jambes sur la table, et tout naturellement Maura s'était blottie contre Jane sous un grand plaid, sa tête posée sur son épaule. C'était leur dernière soirée, l'avion de Jane partait le lendemain en fin de matinée de l'aéroport Charles De Gaulle.
Soudainement, Jane se rendit compte que Maura avait cessé de parler joyeusement de leur journée et que son épaule à elle, se trouvait être humide. Un sanglot étouffé de la médecin légiste finit de confirmer ce qu'elle pensait, ce n'était pas bien compliqué de relier A et B et de comprendre que Maura pleurait silencieusement contre son épaule. Elle aurait fait une piètre enquêtrice si elle ne s'en était pas rendue compte.

-Hey… Maura, qu'est-ce qui ne va pas?

-Rien… je vais bien.

A d'autres. Sa voix brisée la trahissait, et quand Jane passa deux doigts sous son menton pour voir son visage elle découvrit qu'il était maculé de larmes. Comment pourrait-elle partir maintenant? Elle ne pouvait pas laisser Maura dans cet état, c'était tout simplement impensable pour elle, pas quand elle semblait souffrir autant par sa faute.
Maura ne pleurait que très rarement, son mécanisme de défense étant plutôt de se plonger dans le travail plutôt que de se laisser abattre par ses émotions, alors quand cela arrivait, Jane savait que c'était du sérieux. Elle ne voulait que son bonheur et elle croyait de plus en plus qu'elle faillirait à cette tâche dans l'état actuel de leur situation. En partant elle briserait leur cœur à toutes les deux, c'était un fait.

Elle n'avait jamais été une femme locace, elle n'était d'ailleurs pas très douée pour les discussions sérieuses, mais elle avait cependant toujours été une femme d'action, alors faisant ce qu'elle savait faire de mieux, elle prit la jeune femme menue dans ses bras et la berça jusqu'à ce que ses sanglots se calment. Et même quand elle fut certaine du fait qu'elle ne pleurait plus, elle la garda tout de même dans son étreinte en caressant de la paume de sa main son dos. Ça la tuait de la voir aussi malheureuse!

Tout contre elle, Maura renifla et murmura:

-Je suis désolée… on avait dit pas de larmes, mais…

-Ne t'excuse pas Maura, je suis là pour ça aussi, toujours.

-Jane?

-Hmm?

-Pourquoi on ne peut pas avoir tout dans la vie? Je veux dire… comment se fait-il… pourquoi je ne peux pas vivre mon rêve ici et en même temps ne pas perdre tout ce que j'aimais de notre vie à Boston… et toi aussi?

-Je ne sais pas Maura, je ne sais pas. Je me pose les mêmes questions en boucle…

-On va y arriver, n'est-ce pas?

-Oui…

Mais elle n'était pas vraiment sûre d'en croire un traître mot elle-même. Même à ses oreilles sa voix lui semblait dubitative. Maura ne manqua pas de le remarquer, mais elle ne le releva pas. Se mentir était beaucoup plus simple. Surtout quand elles étaient potentiellement en train de commettre la plus grande erreur de leur vie.

Jane but une gorgée de sa bière pour chasser cette pensée et écouta la respiration lente et régulière de Maura qui n'avait toujours pas quitté son étreinte. Elles restèrent ainsi jusqu'à une heure avancée et puisqu'elles n'avaient vraiment pas faim, elles décidèrent d'aller se coucher. Après s'être dit bonne nuit avec un sourire triste, chacune était partie dans sa chambre de part en part du couloir principal de l'appartement.

Jane était trop fatiguée pour changer de vêtements, heureusement elle avait choisi une tenue décontractée qui s'adapterait très bien en pyjama. Elle enleva ses chaussures et plongea sous les couvertures sans y repenser à deux fois.

Elle avait beau être épuisée, aussi bien physiquement que moralement, elle n'était pas certaine de parvenir à dormir cette nuit. Son cœur était lourd et son esprit bien trop préoccupé. Elle n'avait pas encore pu fermer les yeux que déjà elle entendit de légers pas dans le couloir et enfin la porte de sa porte s'ouvrit. Maura passa sa tête par l'entrebâillement et voyant que Jane ne dormait pas encore, elle entra et se glissa sous les couvertures près d'elle.

-On se fait une soirée entre filles, ou c'est ta façon à toi de me dire que tu es attirée par moi? demanda Jane en faisant écho à une de toutes ces soirées qu'elles avaient passées ensemble à Boston.

A l'évocation de ce souvenir, Maura rit doucement, mais son rire n'était pas aussi joyeux que d'habitude. Il était teinté d'un petit quelque chose que Jane aurait bien eu du mal à décrire. De toute façon, elle ne put pas vraiment se poser la question plus longtemps car Maura la prit de court en se mettant à parler, les yeux rivés au plafond comme si elle évitait son regard:

-Et si jamais j'étais effectivement attirée par toi?

Et voilà! Tous les sentiments que Jane avait tenté d'ignorer et d'écarter ces quelques derniers jours (ces quelques dernières années oui! pensa-t-elle), s'abattaient sur elle tout à la fois. Elle avait toujours eu un faible pour Maura, et cela s'était transformé avec le temps en une amitié très puissante mais pour le moins ambiguë. En entendant Maura avouer à mi-voix qu'elle la considérait un peu plus qu'une simple amie avait ouvert la boîte de pandore qu'était le cœur de la policière et elle ne pouvait désormais plus se mentir, ni à elle, ni à Maura: elle avait des sentiments pour elle et ce, depuis longtemps, et oui, elle aussi était attirée par elle, d'une façon presque indécente.

Elle se retourna dans le lit pour lui faire face et essaya de lire sur son visage tout ce que cette phrase pouvait bien vouloir signifier pour elles. Maura ne semblait pas regretter ses aveux. Il y avait même quelque chose de déterminé dans sa manière de se pincer la lèvre inférieure. Alors, jouant complètement la carte de l'instinct qui lui avait rarement fait défaut, Jane se pencha en avant et embrassa Maura. C'était un baiser rapide, timide, mais la scientifique ne s'était pas défilée et y avait même répondu.

-J'aurais dû faire ça il y a très longtemps, avoua Jane. Ça nous aurait évité pas mal de problèmes, hein?

-Tais-toi Jane, et continue, dit Maura en se mettant à califourchon sur sa coéquipière.

Cette fois-ci c'est elle qui initia leur baiser. Un baiser beaucoup plus intense et passionné que le premier, un baiser qui aurait pu dire mille mots et un baiser qui témoignait de toutes ces années qu'elles avaient passé à s'aimer sans jamais sauter le pas. Il avait fallu qu'elles se retrouvent dans cette situation, plus proches que jamais de devoir se séparer, pour qu'elles réalisent enfin qu'elles n'avaient jamais rien voulu d'autre que cela.
Jane passa ses mains sous le haut en satin du pyjama de l'autre jeune femme et caressa la peau douce de son ventre alors que ses lèvres continuaient à faire des merveilles contre les siennes.

Jamais encore elle n'avait désiré quelqu'un comme elle la désirait en ce moment et même si son esprit lui disait qu'elle ne devrait pas profiter d'elle en cet instant (elle était triste, avait bu un peu plus que d'habitude), son cœur, lui, ne pouvait s'empêcher de trouver l'idée excellente. Même la meilleure idée de toute sa vie.

Bien vite, elle eut envie de découvrir son corps entièrement. Elle avait une idée assez précise de la beauté de celui-ci, elle n'était pas aveugle et puis, Maura portait très souvent des tenues ajustées et révélatrices qui ne laissaient pas beaucoup de place à l'imagination; mais Jane se sentait tout de même comme une enfant au matin de Noël qui peut enfin déballer son plus beau cadeau. Elle enleva donc le haut de la jeune femme sans plus attendre et ne fut vraiment pas déçue de découvrir la poitrine ferme et parfaite de Maura galbée dans de la lingerie fine. D'habitude, elle trouvait cela aberrant de dépenser autant d'argent pour des sous-vêtements (elle achetait les siens dans des supermarchés, en même temps que du dentifrice et du café soluble), mais ce soir, elle comprenait enfin l'attrait de la chose. Maura était tout bonnement superbe dans ce soutien-gorge/corset en dentelle parme qui complimentait parfaitement sa carnation. Evidemment, elle portait une petite culotte assortie, et Jane ne savait plus où donner de la tête tant elle était fascinée par le corps parfait au-dessus d'elle. Elle voulait la toucher de partout, mémoriser chacune de ses courbes du bout de ses lèvres et obtenir d'elle tout un tas de gémissements incontrôlables que possible, mais puisqu'il fallait commencer par quelque chose, elle prit l'un de ses seins en coupe et au travers du tissus elle pinça doucement son téton qui se durcit presque immédiatement entre ses doigts. Maura sourit à ce contact inattendu et elle commença elle-même à déshabiller Jane pour être sur un pied d'égalité avec elle, et surtout parce qu'elle en mourait d'envie. D'après le regard noir de désir qu'elle lui lança, Jane en déduit qu'elle n'était pas déçue elle non plus de la vue de son corps à moitié nu.

Leurs corps entrelacés comme s'ils ne faisaient plus qu'un se découvraient enfin, frissonnaient au contact de l'autre et c'était tout simplement hypnotisant. Jane attira Maura au plus près d'elle en passant ses deux bras autour de sa taille fine et elle commença à poser une myriade de petits baisers humides dans son cou. Sa peau avait un goût extraordinaire, presque sucré et elle savait qu'elle en garderait très longtemps le souvenir. Elle en voulait plus, et tout de suite, alors elle échangea leurs positions et plaqua Maura sur le matelas. Elle commença par embrasser ses clavicules, puis descendant tout le long de son corps, elle initia une douce et lente torture à l'intérieur des cuisses de la jeune femme. Sa peau y était particulièrement sensible et Jane s'amusait à la lêcher, l'embrasser et la mordiller tout en s'approchant de plus en plus dangereusement de son sous-vêtement qu'elle devinait détrempé d'excitation.

-Jane, s'il te plaît…

-Patiente un peu, j'ai envie de m'amuser encore un tout petit moment avec toi.

Les deux mains de Maura se retrouvèrent dans ses cheveux, tirant sur eux pour l'obliger à répondre à ses désirs, mais Jane ne voulait pas lui donner cette satisfaction, du moins pas tout de suite. Alors elle prit un malin plaisir à la taquiner encore plus, effleurant le tissu de son sous-vêtement et s'en éloignant de nouveau encore et encore. Mais elle aurait dû le savoir, Maura arrivait toujours à ses fins avec elle… Il suffit d'un seul et unique gémissement aigu de sa part, et de son nom à peine murmuré sortant de ses lèvres charnues pour que Jane se sente totalement excitée et qu'elle ne puisse plus résister à l'envie de goûter enfin à l'essence de la scientifique. Elle fit glisser la petite culotte de cette dernière le long de ses fines jambes et put enfin l'admirer dans toute sa splendeur.

-Tu es magnifique, tu le sais ça? dit-elle en se mordillant la lèvre inférieure d'anticipation.

Maura lui lança un regard de supplication et Jane n'eut vraiment plus le cœur à lui refuser tout ce qu'elle voulait. Elle donna un premier coup de langue sur toute la longueur de son sexe luisant et se rendit compte de tout ce qu'elle avait raté ces dernières années. Si la peau de Maura avait un goût exquis, ce n'était rien en comparaison à cela.

Elle n'avait jamais couché avec une femme avant et avait peur de mal s'y prendre, mais aux vues du son des gémissements qu'elle extirpait à Maura à chaque coup de langue, elle devinait qu'elle faisait exactement ce qu'il fallait. Sa langue caressait les moindres plis et replis du centre de sa partenaire, titillant parfois son clitoris mais sans s'y attarder, et Maura en avait complètement perdu son latin. Certainement au sens propre comme au sens figuré… Cela tombait bien, c'était exactement le résultat recherché par la brune en cet instant: lui faire perdre la tête.

Elle inséra sa langue en elle et de son pouce elle commença à décrire des cercles autour de son clitoris gorgé de sang. C'était presque trop pour Maura, elle pouvait le voir sur son visage concentré, ses mains cramponnées aux draps et surtout, elle pouvait le sentir directement sous sa langue. Elle était après tout en première loge pour admirer l'effet de ses caresses sur elle.

L'orgasme de Maura les surprit toutes les deux et Jane se dit qu'elle serait heureuse de mourir là, en ce moment précis, en sachant qu'elle était celle qui avait provoqué cela, qu'elle avait eu cette effet là sur elle. Elle remonta le long du corps tremblant de Maura, embrassant au passage ses seins et son cou et puis elle captura ses lèvres en soupirant de bonheur. Maura lui répondit par un sourire qui à lui seul aurait pu définir la luxure, et sans même prendre le temps de se remettre des émotions provoquées par son orgasme, elle fit glisser sa main entre leurs deux corps, puis dans le boxer de Jane. Cette dernière eut bien du mal à réprimer un sursaut de surprise, mais elle s'abandonna bien vite aux doigts fins et agiles de Maura, doigts qui n'étaient visiblement pas que doués pour la médecine…

-Mon tour, murmura-t-elle en mordillant les lèvres de Jane en esquissant un petit rire amusé.

Elles tombèrent sur le matelas quelques heures plus tard, pantelantes mais tellement comblées! Maura, tout naturellement, se blottit dans les bras de Jane et elles s'endormirent en quelques secondes.

~Rizzles~

Jane se réveilla avec les premières lueurs du jour car elle avait oublié de fermer les volets de sa chambre et que le bâtiment étant exposé à l'Est, le Soleil avait caressé son visage de ses tout premiers rayons.
Elle mit quelques secondes à comprendre où elle était et surtout à se rappeler ce qui s'était passé cette nuit-là et puis, le corps nu et à moitié endormi sur elle lui ramena tous ses souvenirs. Elle avait couché avec Maura! Maura pour qui elle nourrissait des sentiments depuis quasiment le premier jour, même si elle avait essayé de les mettre de côté dans son esprit, mais surtout Maura qu'elle devrait quitter dans quelques heures pour une durée indéterminée.

Maura remua dans son sommeil et Jane baissa le regard sur elle. C'était la parfaite définition de la bonne personne au mauvais moment. Elle l'aimait, elle ne pouvait le nier, mais comment faire alors qu'elle allait bientôt être séparée d'elle par un océan tout entier? Le bonheur de l'avoir dans ses bras fut vite remplacée par la peur de la perdre maintenant qu'elle savait ce que c'était que de l'avoir toute entière à elle. Une amitié pouvait certainement résister à la distance, mais qu'en était-il d'une relation amoureuse tout juste naissante? Avec toutes les questions et les incertitudes qui l'accompagnaient…

-Qu'est-ce qui ne va pas Jane? Je peux presque t'entendre cogiter, marmonna Maura tout contre son cou.

-C'est juste que… Comment allons-nous faire?

-On trouvera une solution. Comme toujours.

-Et s'il n'y en avait pas?

Jane regretta ces mots aussitôt qu'ils avaient franchi la barrière de ses lèvres. Elle put distinctement sentir le corps de Maura se tendre dans ses bras, et elle ne put que constater la tristesse et l'incrédulité dans sa voix quand elle dit:

-Alors ça y est, il ne t'a fallu que quelques heures pour me considérer comme une erreur?

-Ce n'est pas ce que j'ai…

-Oh si Jane, c'est exactement ça! la coupa Maura en se dégageant de ses bras et en sortant du lit tout en cherchant son pyjama dans le tas de vêtements au sol. Elle l'enfila tout en évitant scrupuleusement et par tous les moyens de regarder Jane dans les yeux, et puis, en quittant la chambre qui avait été le témoin de leur amour, elle s'exclama: on part dans une heure pour l'aéroport, tu devrais te dépêcher, tu as un avion à prendre.

C'est à peine si elle ne claqua pas la porte derrière elle. Jane voulait la retenir, mais elle savait qu'elle méritait cette colère et qu'elle n'aurait certainement pas eu les mots justes pour apaiser sa tristesse. Tout était parti en vrille si vite! Bien sûr qu'elle ne considérait pas Maura comme une erreur, mais toute cette situation n'était pas exactement la plus simple à gérer et elle était totalement prise au dépourvu par les événements.

Elle se leva et suivant le conseil de Maura, elle se dépêcha de s'habiller et de boucler sa valise au plus vite. Elle la rejoignit ensuite dans le salon où, dans un tailleur bleu ciel et une coiffure impeccable (comment diable faisait-elle pour toujours sembler aussi parfaite?) elle l'attendait. Silencieusement, Jane s'assit près d'elle, cherchant ses mots pour ne pas la blesser plus encore qu'elle ne l'avait déjà fait:

-Maura, je…

-Non, ne dis rien… J'ai compris Jane, dit-elle froidement en quittant le canapé où la veille au soir encore elles avaient rit et discuté comme des amies. Viens, on va essayer de trouver un taxi.

Le trajet jusqu'à l'aéroport se fit dans un silence le plus absolu. Maura regardait résolument par la fenêtre le paysage citadin défiler, ne répondant que par monosyllabes et Jane se morfondait pour ces paroles qui avaient dépassé sa pensée. Elle qui ne voulait que le bonheur de son amie, elle avait bien raté son coup… Comment arranger cela? Elle n'en avait vraiment pas la moindre idée.

Le taxi s'arrêta au dépose minute et Jane s'attendait presque à ce que Maura ne veuille même pas l'accompagner à l'intérieur de l'aéroport, or, toujours sans un mot, elle sortit du taxi et attendit Jane les bras croisés pendant que celle-ci payait le chauffeur et récupérait ses bagages dans le coffre. Les deux jeunes femmes se dirigèrent ensuite à l'intérieur de l'immense bâtiment et se mirent dans la file d'attente pour enregistrer le bagage en soute de Jane. Une fois cela fait, elles se dirigèrent vers les postes de sécurité pour l'embarquement. Elles le savaient, Maura ne pourrait pas suivre Jane là-bas, elles devraient bientôt se dire au-revoir et aucune des deux ne savait vraiment comment s'y prendre.

Elles s'arrêtèrent au beau milieu du flot de passagers pressés et des gens qui attendaient des proches et se firent face en se regardant dans les yeux pour la première fois depuis la nuit précédente. Elles n'avaient souvent eu besoin que d'un regard pour se comprendre et cela n'avait pas changé. Maura put lire sans aucun problème les excuses sincères de Jane dans ses yeux marrons et Jane put lire dans les siens que malgré tout ce qu'elle avait pu lui dire, elle la pardonnait. Elles se sourirent doucement, toujours sans se parler et puis, Maura combla l'espace entre elles et embrassa la policière sans pouvoir retenir ses larmes de couler. Aucune des deux n'avait de solution pour l'avenir dans l'instant présent, mais elles en trouveraient une, comme toujours…

Jane se sépara à contre-cœur de Maura, caressa sa joue du pouce pour essuyer ses larmes qui coulaient encore à flot et articula un "je t'aime" silencieux avant de passer le portillon de sécurité en réprimant ses propres pleurs.

~Rizzles~

Jane venait de s'installer dans son nouvel appartement au sein même de la base de Quantico. Ce n'était pas très grand et plutôt impersonnel, mais c'était largement suffisant pour une seule personne, qui en plus se trouvait être une accro au travail et qui n'y passerait que très peu de temps. Elle défit le contenu de ses valises et du peu de cartons qu'elle avait emporté avec elle en un temps record et puis décida d'aller dans son nouveau bureau pour rencontrer ses nouveaux collègues. Elle passa le reste de la journée à s'acclimater à son nouveau poste, sans pouvoir pour autant s'imaginer travailler là avec tous ces visages inconnus et si loin de là où son cœur était resté.

Elle rentra chez elle le soir, ne rêvant que de dormir et d'oublier le fait qu'elle était à l'autre bout de la terre de la femme qu'elle aimait pour un travail dont elle n'était même plus certaine de vouloir. Elle résista à l'envie d'appeler Maura et se prépara un steak à la place, pour occuper ses mains et essayer de penser à autre chose.

Soudain, elle entendit des coups portés à sa porte d'entrée. Étrange, elle n'attendait personne et ne connaissait d'ailleurs personne ici. Une partie d'elle espérait secrètement que ce soit Maura, mais elle savait bien que c'était impossible. Elle alla donc ouvrir la porte en traînant des pieds, pas tout à fait prête à faire ami ami avec ses voisins. Quelle ne fut sa surprise de découvrir sa mère et son frère Tommy devant chez elle.

-'Man?! Tommy?!

-Surprise! Je me disais que tu aurais besoin d'aide pour t'installer, alors j'ai emprunté ton frère et sa voiture et nous voilà!

-Elle ne m'a pas emprunté, elle m'a littéralement kidnappé, dit son frère en lui tendant un sac de courses rempli à ras bord et allant directement vers le canapé pour regarder le canal sportif à la télé pour voir qu'est-ce qu'il avait raté dans la journée.

Jane fit visiter son petit appartement à sa mère toujours aussi curieuse, bien heureuse de ne pas avoir à passer la soirée seule et puis la petite famille passa à table et mangea un repas copieux préparé par Angela.

Après le repas, Tommy qui avait conduit tout du long de trajet, s'écroula dans le canapé et alors, Jane et sa mère se mirent à faire la vaisselle et à l'essuyer tout en discutant. Evidemment, Angela était connue pour toujours être au courant de tout sans que personne ne lui ait rien dit, alors ça ne surprit Jane qu'à moitié quand elle lui demanda:

-Ca va Janie? Tu me sembles différente…

-Je vais bien 'Man, je suis juste un peu fatiguée c'est tout.

-Ne me ments pas Jane Clementine Rizzoli, je t'ai faite, alors ne crois pas pouvoir me cacher quoi que ce soit.

-Okay… je… je ne sais vraiment pas par où commencer.

-Si tu commençais par la partie où toi et Maura vous vous êtes rendues compte, après une éternité si je peux donner mon humble avis, que vous étiez faites l'une pour l'autre…

-Comment tu…?! Ok, oui… je… je ne sais pas si j'ai bien fait de partir de Paris. J'aime être flic, c'est dans mon sang, mais…

-Mais tu l'aimes encore plus, dit Angela avec un sourire indulgent tout en lui tendant un verre pour qu'elle le range dans l'armoire.

-Mais je l'aime encore plus. Qu'est-ce que je suis censée faire? Ce boulot c'est l'opportunité de toute une vie, mais… mais je l'aime encore plus… répéta-t-elle comme un mantra en se prenant la tête entre les mains.

-Est-ce que je dois vraiment te répondre?

~Rizzles~

Maura n'avait pas voulu rentrer chez elle depuis que Jane était partie. Quelque chose lui disait que chaque pièce, chaque objet là-bas lui ferait penser à elle et à leur nuit passée ensemble. C'était au-dessus de ses forces, alors, aussi bête que cela pouvait sembler, elle avait loué une chambre dans un hôtel et ne l'avait plus quittée depuis ce matin-là. Après deux jours passés à broyer du noir, elle se décida enfin à se lever, à s'appréter tant bien que mal et à sortir de là. Elle récolta ses quelques affaires dans son sac à main et quitta la chambre pour de bon.

Pour se remettre d'aplomb, elle décida de passer dans une boulangerie et de se rendre ensuite au Parc Monceau pour écrire quelques pages de son roman. Elle s'installa sur le même banc où quelques jours plus tôt elle s'était assise aux côtés de Jane. Son regard se perdit un instant sur l'eau calme et puis sur un groupe d'enfants qui jouaient au loup de l'autre côté de l'étendue d'eau. Elle inspira à pleins poumons l'air matin et sortit son ordinateur portable pour se mettre au travail.

Elle relevait parfois les yeux pour voir le monde qui continuait à tourner autour d'elle alors que le temps s'était pour elle arrêté à la seconde où Jane était partie, et qu'elle s'était retrouvée seule et totalement démunie pour la première fois depuis des années. Elle avait du mal à fixer ses idées sur son histoire, son esprit finissant toujours par se tourner vers Jane, ses yeux, sa voix rauque, la douceur de sa peau contre la sienne,... Quand Maura Isles n'arrivait plus à se concentrer sur le travail qu'elle avait à faire, nul doute que quelque chose ne tournait pas rond! Et pour cause, son monde s'était écroulé sous ses pieds sans qu'elle n'ait pu y faire quoi que ce soit. Elle avait voulu appeler Jane mille fois, mais n'en avait rien fait. Elle avait voulu sauter dans le premier avion pour les Etats-Unis un nombre inavouable de fois, mais elle était restée sagement à Paris. Quelles autres options s'offraient à elle maintenant? Continuer sa vie comme si de rien n'était? Même elle n'y parviendrait pas, elle le savait… Elle n'était plus celle qu'elle avait été autrefois, totalement coupée de ses émotions et du monde. Jane l'avait changé, pour un bien. Alors quoi? Elle devait se résoudre à survivre sans vivre?

Incapable d'écrire un mot de plus, elle referma son ordinateur d'un claquement sec et elle souffla de frustration. Elle avait déjà vécu sans Jane, fut un temps… même si elle avait de la peine à s'en souvenir… pourquoi donc n'y parviendrait-elle pas aujourd'hui?

Tout d'un coup, elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle se retourna immédiatement et manqua un battement de cœur en croisant le regard de Jane, en chair et en os devant elle.

-Jane?! Qu'est ce que tu fais là?

-Je savais que tu serais là… Écoute Maura… tu n'as jamais été et tu ne seras jamais une erreur pour moi. J'aurai dû te le dire le matin où je suis partie et surtout, je n'aurais pas dû partir du tout.

-Mais… et ton travail?

-Du travail je pourrais en trouver n'importe où, même à l'autre bout de la Terre, mais toi, toi tu es irremplaçable.

-Tu veux dire que… tu restes?

-Je reste.

Maura sourit comme si tous les Soleils de l'Univers s'illuminaient en elle et elle attira Jane à elle pour l'embrasser à en perdre le souffle. Elles ne se séparèrent que pour plonger leur regard dans celui de l'autre et pour réaliser que tout ceci était bien vrai qu'il ne s'agissait pas d'un rêve ou d'un tour de leur imagination.

-Rentrons à la maison, murmura Jane.

Main dans la main, les deux jeunes femmes quittèrent le parc, leur cœur enfin léger et entier maintenant qu'elles étaient ensemble pour de bon et qu'elles savaient qu'elles n'auraient plus à se quitter. Elles flânèrent dans les rues de Paris, certaines d'être les plus heureuses de la ville, voire du monde tout entier, aussi cliché que cela pouvait sonner. Elles s'embrassaient, riaient, se dévoraient du regard et plus rien n'aurait pu faire de l'ombre à leur joie et à leur amour.

Elles arrivèrent à l'appartement, qui était devenu leur "maison" sans qu'elles n'aient besoin d'y penser à deux fois, et elles ne perdirent pas une seule seconde de plus avant de se déshabiller et de faire l'amour pour panser toutes leurs blessures.

~Rizzles~

Maura s'était endormie, alors pour ne pas la déranger, Jane se rendit dans le salon pour regarder un match à la télé. Aussi tôt installée que déjà elle entendit Maura se lever et venir la rejoindre vêtue d'une simple robe de chambre très révélatrice de ses formes féminines. Elle s'allongea sur le canapé, la tête posée sur les genoux de la brune.

-J'ai cru que ça n'avait été qu'un rêve et que tu n'étais plus là. J'ai eu si peur, murmura-t-elle.

-Je ne vais nulle part Maura, je reste, je te l'ai dit.

-Promis?

-Je te le jure sur les Cannelloni à la sauce marinara de ma grand-mère, qui soit dit en passant étaient la nourriture la plus exquise qu'il m'ait jamais été donné de goûter. A s'en faire damner… Je ne te quitterai plus jamais. Tu es mon oxygène, chérie…

-Et tu es le mien, murmura la scientifique en se lovant contre elle et en embrassant la paume de la main qu'elle lui avait sans aucun scrupule volé.

Même si elle ne connaissait absolument rien au sport, et ce malgré toutes ces années où elle avait fréquenté les Rizzoli, Maura se tourna vers l'écran de la télévision en se disant que c'était là le plus beau jour de sa vie et qu'elle n'aurait aucun mal à en faire son quotidien. Elle entremêla ses doigts à ceux de Jane et sourit béatement.

De son côté, Jane se disait qu'elle n'avait jamais rien fait pour mériter tant d'amour de la part de Maura. Elle avait bien du mal à se faire à l'idée que la jeune femme aux cheveux blonds vénitiens qui se relaxait sur ses genoux puisse s'abandonner avec autant de confiance dans ses bras. Elle pouvait sentir son corps entièrement détendu contre elle et elle n'en tirait pas qu'un peu de fierté.

D'ailleurs, Maura finit inévitablement par s'endormir et encore émerveillée de pouvoir le faire, Jane caressa ses longs cheveux pour veiller sur son sommeil. Elle n'arrivait toujours pas à comprendre comment diable elle avait pu penser qu'elle pourrait vivre sans elle, sans sa Maura. Mais maintenant elle n'avait plus à penser à cela, car elle était là pour rester et ce pour de bon.


The End! J'espère que ça vous aura plu!

Ce serait vraiment gentil de laisser une review! *-*

Vivichan10