Est-ce que le chapitre 57 de Boruto m'a énervée ? Oui.

Bonne lecture !


Promesses

— C'est tellement humiliant, lâcha Sakura en serrant les mâchoires.

D'un revers de main, elle essuya les larmes qui perlaient au bord de ses paupières puis elle tourna la tête vers Hinata qui n'avait pas prononcé un mot depuis qu'on leur avait raconté toute l'histoire.

Les deux hommes les plus puissants du monde étaient morts et il n'y avait même pas eu de combat acharné. L'exhalation contrariée qui échappa à Sakura emplit la pièce. Hinata accepta de laisser un filet de voix répondre à son amie :

— Ce n'était pas de leur faute, raisonna-t-elle. Ils n'étaient pas vraiment amoureux de cette femme.

Les deux derniers mots lui avaient échappé, rauques, haineux.

— C'était seulement une capacité spéciale. Un pouvoir.

— Oui, confirma Sakura. Et ce pouvoir a triomphé des hommes les plus puissants que ce monde ait connus. Et c'est humiliant. Pas qu'ils aient eu un truc pour une autre, j'ai parfaitement conscience que mon mari m'aimait. Qu'ils soient morts simplement parce qu'ils n'étaient pas capables de porter la main sur elle. Ils se sont laissé mourir.

Hinata ne put retenir les larmes qui débordaient son cœur. Elle déglutit difficilement, souffla fébrilement pour tenter de reprendre une vague contenance.

— Je suis sûre qu'ils ont combattu l'emprise jusqu'au bout.

— Mais ils sont morts comme ça et c'est pathétique.

Elle finit par s'asseoir, pressant ses paumes contre ses paupières closes.

— On est des ninjas, énonça-t-elle. Tu as épousé le Hokage, j'ai épousé son bras droit. Je savais qu'un jour, on aurait à les pleurer. Mais je pensais… Je pensais…

Un sanglot compressa sa gorge et elle se tut, le temps de le ravaler.

— Je pensais que je peinerais à reconnaître le corps de mon mari. Là, il semble seulement endormi et ça fait mal.

— Et c'est pathétique, confirma Hinata.

La veuve de Naruto prit une respiration et s'élança :

— D'après Shikamaru, cette femme veut mes fils.

Sakura ne s'étonna même pas d'entendre son amie considérer Kawaki comme un Uzumaki à part entière.

— Elle ne les aura pas, grogna Hinata. Elle m'a pris mon mari, mais elle ne touchera pas un cheveu de mes enfants.

La détermination qui grondait dans sa voix se disputait la part belle à une haine que personne n'avait jamais connue chez elle. Hinata était incapable de tels sentiments. Pourtant, ils étaient là, ils envahissaient l'espace, faisant vibrer le cœur de Sakura.

— Je me fiche qu'elle ait souffert, je me fiche qu'elle ait de la peine parce qu'elle ne peut pas être aimée pour elle-même. Et je me fiche plus encore de savoir que je suis sensible à son pouvoir. Elle ne touchera pas à mes petits. Ce sont des enfants. Et c'est immonde de vouloir ça d'enfants.

Sakura approuva, se laissant gagner par la rage qui dansait dans l'air. Elle hocha la tête avec vigueur, ses yeux se perdant sur la silhouette de Sasuke recouvert d'un linceul.

— Personne ne touchera à Kawaki et Boruto, affirma-t-elle.

La chose qui leur avait ravi leurs époux ne recommencerait pas.

Peu importait que tout le monde tombât son charme.

Peu importait qu'elle eût une intelligence telle qu'elle parvenait à anticiper à partir de visions parcellaires des événements.

Peu importait qu'elle fût plus puissante qu'elles.

Ce n'était pas la première fois qu'elles affrontaient des dangers innommables pour protéger les leurs.

Elles allaient montrer à cette gourgandine le véritable sens du pouvoir de l'amour.

Le serment resta un long moment figé dans la morgue, avant qu'elles ne se missent en mouvement, déterminées.


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