Bonjour à toutes et tous ! :)
Je suis toute nouvelle ici (enfin, j'entends pour publier...) ! Mais j'ai eu un tel coup de cœur pour cette histoire de IceDragoness1 !
Il s'agit donc d'une traduction de la fiction Beyond the veil, qui est à l'origine en anglais ( s/13822048/1/Beyond-the-Veil)
C'est la première fois de ma vie que je traduis une fiction alors soyez indulgent... :D Je m'excuse d'avance pour les fautes qu'il pourrait y avoir ... N'hésitez pas à me faire un retour ou des remarques sur la traduction au cas où certains auraient déjà lu celle en anglais. J'ai essayé au maximum de respecter le style de l'auteur.
J'espère que vous apprécierez autant que moi cette histoire :)
PS : pour la petite histoire, c'est à cause (ou grâce) à ma sœur que je me suis décidée à me lancer dedans... Elle et l'anglais ça fait deux ;)
J'ai déjà les 8 prochains chapitres de traduits, il y en a 22 de publiées pour l'heure actuelle.
Bonne lecture !
L'épuisement se lisait dans sa démarche. L'obscurité cachait son visage, tout comme sa lourde cape. Aucun des habitants de cette planète ne prêtait attention à cette silhouette marchant dans la rue sombre.
Son seul but était de rentrer chez elle avant qu'il ne fasse encore plus sombre. Même si le quartier connaissait bien la silhouette encapuchonnée, beaucoup de personnes n'étaient pas du coin.
Syn enroula sa cape plus étroitement autour d'elle et alla aussi vite que ses pieds endoloris le lui permettaient. L'obscurité semblait croître à chaque seconde qui passait. Les nuits sur Osoria étaient déjà assez longues et l'arrivée de la saison hivernale rendait les jours encore plus courts. La rugueuse planète de la bordure extérieure était pauvre et grouillait d'une foule de gens qui se cachaient de leur passé. Certains essayaient simplement de gagner leur vie, essayant de s'en sortir dans une économie en difficulté. D'autres s'en prenaient aux pauvres et aux faibles.
Et c'étaient ces derniers qui sortaient habituellement la nuit.
Syn tourna à l'angle d'une rue. Malgré sa fatigue, la familiarité des lieux lui fit accélérer le pas. Il y avait des endroits pas fameux dans la ville. Et il y avait cette partie de la ville, le seul endroit où Syn pouvait se permettre de vivre. Rentrer à pied du travail, après le coucher du soleil était la pire partie de sa journée.
Portes et fenêtres étaient toutes fermées. Les éléments rugueux recouvrant les fenêtres donnaient l'impression qu'il faisait encore plus sombre. Toutes ces portes et fenêtres fermées posaient un autre problème. Personne ne l'entendrait crier si le pire devait arriver.
Syn poussa un soupir de soulagement en tournant au dernier coin de rue avant sa maison. Une allée de plus à traverser et elle était chez elle.
À cinq pas de sa porte d'entrée, sa paisible promenade fut interrompue.
Une grande silhouette arriva à l'autre bout de la ruelle. Affalé contre le seuil de la porte, l'étranger semblait avoir du mal à rester sur ses pieds.
« Hey », s'exclama Syn malgré elle, « Êtes-vous… ? »
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. Qui que ce soit tomba à genoux, face contre terre.
Faisant fi de toute prudence, Syn courut vers l'étranger. Une mare de sang commençait déjà à se répandre.
Se penchant, Syn plissa des yeux pour mieux voir dans l'obscurité. La personne portait un casque ainsi qu'une grande et lourde cape. Alors qu'elle la retournait pour essayer de trouver la blessure causant une telle perte de sang, elle faillit perdre pied devant ce qui l'accueillit.
Un casque Mandalorien. La lourde cape cachait l'armure distincte sur le torse de l'homme. Un couteau dépassait de sa poitrine, là où l'armure ne protégeait pas.
Sans hésitation, Syn saisit le Mandalorien sous les bras et le souleva de toutes ses forces. Sa maison n'était qu'à quelques pas. Marchant à reculons, Syn traîna sans ménagement le Mandalorien inconscient avec elle.
Malgré l'air glacial, elle transpira abondamment durant la courte distance qu'elle parcourut. S'arrêtant brièvement pour ouvrir la porte, Syn parvint à le faire entrer chez elle.
Avec l'aisance dont elle savait faire preuve pour retirer une armure à des soldats, Syn réussit à déplacer le plastron de façon suffisante pour jeter un coup d'œil à la blessure. La poignée magnifiquement décorée d'une dague l'accueillit.
Syn connaissait ces ornements. Les chasseurs de primes Clawdite en avaient parfois. Trempées dans un poison exotique, elles étaient conçues pour infliger une mort longue, lente et terrible si la dague ne tuait pas sa cible. C'était une mort horrible. Une mort qui était presque toujours garantie, à moins que le médecin ne sache exactement de quoi il s'agissait. Heureusement pour le Mandalorien, Syn avait déjà vu cela une fois auparavant.
Sans perdre de temps, Syn commença à découper le maillot de corps afin de mieux voir la blessure. Le sang s'accumulait de façon continue à ses pieds. Enroulant une partie du maillot de corps découpé autour de la blessure, Syn appuya dessus aussi fort qu'elle le pouvait.
Le Mandalorien remuait sous son contact, haletant et se débattant alors que Syn tentait de son mieux d'endiguer la perte de sang. Un faible gargouillis s'échappait de la blessure. Syn savait ce qu'elle avait à faire. Si elle ne le faisait pas rapidement, le poison allait prendre le dessus.
« Shhh », fit Syn, s'arrêtant pour toucher brièvement le casque. Ce geste laissa une trace de sang sur le beskar froid. « Je suis désolée, ça va faire mal. »
Sans hésitation, Syn retira la dague de la blessure. L'homme s'agita violemment.
« Non ! » Un cri suppliant et à moitié lucide se fit entendre en dessous du casque.
Ignorant cela, Syn se déplaça rapidement. Son kit de soin, dans sa sacoche, était déjà auprès d'elle. Sa longue journée de travail avait diminué les stocks. En les étalant sur le sol, tout en maintenant une pression sur la blessure, Syn se sentit impuissante. Soigner cette blessure nécessitait plus que ce qu'elle possédait dans son pitoyable stock.
Pourtant, elle avait travaillé sur des blessures plus graves avec beaucoup moins que ce qui était éparpillé sur le sol à l'instant présent.
Jetant le tissu imbibé de sang, Syn attrapa son dernier pansement et le fixa sur la plaie dont le sang continuait de couler librement. De sa main libre, elle déchira un paquet de poudre à coaguler le sang.
« Je vais mettre de la poudre coagulante sur la blessure », commença Syn en décrivant ce qu'elle allait faire par habitude. « Autrement, tu vas te vider de ton sang avant que je ne puisse faire autre chose ».
Un gémissement étranglé fut sa seule réponse.
Faisant rouler l'homme sur le côté, Syn fit exactement ce qu'elle venait de dire. Sachant ce qui allait arriver, elle maintient le guerrier blessé avec toute la puissance qu'elle possédait.
Il lutta de toutes ses forces. Syn savait que ça allait arriver, ce fut le seul point positif. Contrairement à la plupart de ses patients, il ne cria pas. La poudre utilisée pour arrêter le saignement était atroce. C'était comme être brûlé vif. Syn l'avait appliquée plusieurs fois sur de petites coupures et avait eu l'impression que ses mains étaient en feu. Il arrêta de se débattre plus vite que Syn ne l'avait prévu, lui permettant de se remettre au travail.
La blessure cessa rapidement de saigner, permettant à Syn de l'examiner de plus près. Essuyant l'excès de sang, elle eut un mouvement de recul en voyant ce qui l'attendait. Les contours de la blessure étaient déjà devenus noirs avec d'affreuses marques rouges. Le poison était déjà dans son organisme.
« Je suis désolée Mandalorien, mais ça va faire encore plus mal », fit Syn d'un soupir fatigué.
Elle se leva et se dirigea vers un placard fermé sous l'évier. Il s'y trouvait un coffre qui contenait les dernières fournitures, précieuses et rares, qu'elle avait réussi à acquérir au fil des ans. Le lecteur biométrique pour ouvrir le coffre était la seule chose dans la maison qui était à la pointe de la technologie.
Le sachet de poudre nauséabonde était exactement ce dont Syn avait besoin. En l'ouvrant, l'odeur lui fit un haut-le-cœur instantanément. La puanteur envahit la maison et il faudrait au moins une semaine pour que l'odeur s'en aille. Retenant sa respiration, Syn mélangea rapidement la poudre avec de l'eau.
S'agenouillant à côté de la silhouette immobile, Syn préleva une petite quantité du cataplasme. Alors qu'elle était sur le point de l'appliquer sur la blessure, une main gantée attrapa son poignet.
« Non ! » répéta le Mandalorien. « Laissez-moi. Telle est la Voie. »
Sa prise était suffisamment lâche pour que Syn puisse facilement échapper à son emprise.
« Malheureusement pour toi, je suis un vrai médecin et il n'est pas dans mes habitudes de laisser un patient mourir alors que j'aurais pu l'aider, » déclara fermement Syn. « Je m'excuse d'avance pour ça. »
Sans attendre de réponse, Syn posa sa main sur la plaie, l'enduisant du cataplasme nauséabond.
Cette fois, il cria. Syn essaya de le garder aussi immobile que possible. Ses membres agités rendaient la tâche presque impossible. Elle aperçut la vambrace une seconde trop tard avant qu'il ne percute son visage.
La force du coup projeta Syn sur le dos. La douleur lui fit voir des étoiles. Tout en se tenant la partie blessée de son visage d'une main, Syn bondit sur le corps qui se débattait.
Cela lui parut une éternité avant qu'il ne soit de nouveau immobile. La respiration irrégulière était pire qu'avant. Du sang frais les recouvrait tous les deux et laissait une trace sur le sol.
Syn respirait elle-même difficilement. Son visage enflait rapidement, lui laissant peu de visibilité. L'intense douleur juste en dessous de son œil lui donnait l'impression d'un os cassé. Elle en avait déjà eu auparavant et malheureusement, elle connaissait exactement la sensation.
Ignorant son œil qui gonflait à la vitesse de l'éclair, Syn se leva rapidement et enleva toute trace du cataplasme de ses mains. Sa minuscule maison empestait déjà et combiné au gout cuivré du sang, lui provoquait de nombreux haut-le-cœur. Une fois les mains propres, elle fouilla dans les placards à la recherche de tout ce qu'elle pourrait utiliser comme bandage. Ses maigres stocks semblaient encore plus vides que d'habitude. Elle n'avait rien du tout.
Syn baissa les yeux et la cape grise attira son attention. Elle était en lambeaux sur les bords, mais semblait être en tissu lourd. Se mordillant la lèvre, elle prit une décision rapide.
« Je vais devoir utiliser ta cape pour les bandages parce que je n'en ai plus », expliqua calmement Syn en s'agenouillant à nouveau. « Un nouveau groupe de bandits a traversé la ville et j'ai dû recoudre plus de blessures que je ne pouvais en compter. »
Elle n'eut pas de réponse, si ce n'est une respiration continue et irrégulière.
En luttant, Syn réussit à libérer la cape. Avec plus de facilité qu'elle ne le pensait, elle coupa l'épais tissu en de longues bandes. Quelle que soit la matière dont était faite la cape, c'était une matière exceptionnelle. Les doigts de Syn s'y attardèrent, appréciant la texture du tissu. Cela lui faisait penser à des jours meilleurs.
Refoulant ces pensées, elle s'agenouilla à nouveau à côté de son patient. Avec sa position sur le côté, il allait être impossible de bander la blessure correctement.
« Ok, Mandalorien », commenta Syn, plus pour elle-même qu'à son patient. Il ne montrait aucun signe de conscience. « Tu vas devoir endosser ton rôle de grand garçon et t'asseoir. »
Sans attendre de réponse, Syn le traîna en position assise. Utilisant le mur derrière elle comme support, elle s'assit derrière lui et soutint la lourde silhouette. Ne voulant pas déranger le reste de l'armure plutôt sophistiquée, elle commença à enrouler le bandage autour de sa poitrine.
Avec ses yeux, maintenant gonflés et ses mains fatiguées, cela prit plus de temps que prévu. Le corps du Mandalorien était lourd et s'affaissait maladroitement contre elle. Quand elle eut terminé, Syn resta dans la même position, fermant les yeux.
Elle pourrait s'endormir, là, maintenant. Ce n'était pas la pire position dans laquelle elle ait dormi ni la plus inconfortable. Au moins, le corps contre elle était chaud.
Connaissant les effets secondaires du cataplasme, cela ne durerait pas. Aussi efficace qu'il soit pour aspirer tout poison connu, il avait aussi d'horribles effets secondaires. Le premier donnait des frissons au patient, suivi d'une fièvre incroyablement élevée. La fièvre était suffisante pour tuer quelqu'un. Si l'infection ne le faisait pas en premier.
Avec cette pensée fraîche dans son esprit, Syn se détacha de la lourde silhouette. Elle l'allongea aussi doucement qu'elle le pouvait sur le plancher en bois brut. Se rendant dans la plus petite pièce qui servait de chambre à coucher, Syn récupéra des couvertures et un oreiller et les ramena dans la pièce principale.
Le Mandalorien n'avait pas bougé d'un pouce depuis qu'elle l'avait laissé. Sa respiration irrégulière pouvait être facilement audible dans le silence qui régnait dans la pièce. Même si elle était bruyante et semblait laborieuse, sa respiration était ce que Syn pouvait espérer de mieux à ce moment.
Jetant les lourdes couvertures sur le corps inconscient, elle s'assit contre le mur et ferma les yeux. Enveloppée de sa propre et fine cape, Syn était assez confortable. Il ferait froid plus tard, mais cela était loin de ses pensées à l'heure actuelle.
Avant même que le Mandalorien n'arrive, la journée avait été longue pour elle. Syn était le médecin local, s'occupant de tout, des blessures dues aux bagarres de bar de la veille, jusqu'à aider un Twi'lek à mettre au monde un enfant. Il y avait toutes sortes d'espèces vivantes sur Osoria. C'était une véritable nouveauté pour elle lors de son arrivée. Aujourd'hui, très peu de choses la déroutaient.
Un Mandalorien était toutefois nouveau pour elle.
Syn se souvint de l'époque où elle avait tous les livres à sa disposition et passait des heures à étudier tout ce qui lui tombait sous la main. Elle n'avait que de très vagues souvenirs d'une guerre contre les Jedi et d'une guerre civile. L'armure était la seule chose dont elle se souvenait, car elle était très caractéristique.
Le sommeil la tiraillait. Plus elle essayait de se souvenir et plus l'épuisement prenait le dessus.
Un gémissement étouffé la réveilla en sursaut. Il faisait plus sombre qu'avant, signifiant que des heures s'étaient écoulées. Pour elle, cela ressemblait plutôt à des secondes.
Se redressant à quatre pattes, Syn trouva le Mandalorien couché sur le dos. Ses dents claquaient et il s'agrippait à sa blessure.
« Tout va bien. » Syn attrapa instantanément une autre couverture, et la posa sur lui. « C'est un effet secondaire du cataplasme que j'ai mis sur la blessure pour faire sortir le poison. Ça, et ce trou à rat est toujours aussi froid. »
Elle n'eut pas de réponse. Elle ne s'attendait pas à en recevoir une de toute façon.
« Je vais allumer un feu », continua Syn en se frottant les yeux. Elle siffla de douleur à la suite de ce mouvement, son visage était tout endolori. Son œil gonflé était devenu vraiment douloureux. Elle ne souhaitait rien de plus que de se rendormir. Maintenant qu'elle était debout et qu'elle bougeait, elle ressentit vraiment le froid de sa petite maison. « Peut-être même faire à dîner. »
Jetant un coup d'œil par la fenêtre, le noir complet qu'elle aperçut lui signifia qu'on était plus proche du petit-déjeuner que du dîner. Syn expira, et vit sa propre respiration s'embuer dans l'air glacial.
Avec une facilité déconcertante, elle alluma le feu en quelques minutes. Le poêle n'était pas énorme, mais il permettait de réchauffer au moins la pièce principale. Au cœur de l'hiver, Syn installait son lit dans cette pièce pour ne pas mourir de froid.
À présent, elle réfléchissait à ce qu'elle allait faire par la suite.
Déplacer son patient allait demander beaucoup plus de force qu'elle n'en avait en ce moment. Cela risquait également d'aggraver l'hémorragie. Le cataplasme faisait déjà son effet. Elle pouvait le voir s'envelopper inconsciemment dans ses bras et frissonner, malgré la pile de couvertures sur lui.
La seule autre chose qu'elle pouvait faire était de prendre son oreiller et de faire de son mieux pour garder son patient au chaud.
Se débarrassant de ses vêtements, Syn se glissa sous la lourde épaisseur de couvertures. Avec précaution, elle se rapprocha le plus possible du Mandalorien pour qu'ils se touchent à peine. La chaleur était suffisante pour que le sommeil l'envahisse.
