Disclaimer : Sinbad est l'oeuvre de James Dormer, de Russel Lewis et de Jack Lothian.

Résumé : Akbari ne pourra jamais faire le deuil de son fils. Cela signifierait renoncer à l'aimer même par-delà la mort.

Note de l'auteur : Cet OS répond au défi calendrier de prompt de la page Facebook « Bibliothèque de Fictions » qui dure pendant tout le mois d'avril. 23 avril : « Qu'est-ce que le chagrin si ce n'est l'amour qui persévère ? »

Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : Quatre aspects de... Arthur Pendragon : - Couronne : écrire sur un membre royale ou écrire sur un personnage qui veut s'emparer d'une couronne + Ecrire sur un père qui perd son enfant (Recyclage) + Combinaison 28 : Amour / Écarlate / Chandelle / Feu / Papillon / Soie / Menottes / Jouissance + Défi Sarah et Voirloup n°150 - Placer le mot horreur + Préjugé 21 : Les hommes ne pleurent pas + Ecrire sur un nouveau fandom (Un défi pour soi et pour les autres)

Qu'est-ce que le chagrin si ce n'est l'amour qui persévère ?

Sa main caresse doucement le marbre de la tombe où il repose. Un papillon a d'ailleurs jugé que c'est l'endroit idéal pour une escale avant de reprendre son vol. Le temps passe mais rien n'apaise sa douleur.

Son fils, son seul enfant, son petit garçon, est mort.

La soie qu'il aurait dû porter le jour où il aurait été officiellement introduit comme successeur de son oncle lui sert désormais de linceul.

Akbari ne prétend pas que Raees était sans faille, sans défauts, un ange ayant toutes les qualités du monde. Mais il n'avait pas mérité de mourir de la sorte : tué lors d'un combat qui engraissait les parieurs, dans les bas-fonds de Basra, des mains d'une racaille comme Sinbad. Il ferme les yeux, s'imagine des menottes autour des poignets du voleur en guise de bracelets, une corde pour orner son cou, ses pieds suspendus dans le vide.

La dette de sang est payée : ne lui a-t-il pas enlevé son frère pour qu'il connaisse lui aussi l'horreur qu'il vit ? Pourtant, sa soif de vengeance n'est pas étanchée. Non, loin de là, après avoir goûté au breuvage, il en veut plus, toujours plus et il admet qu'imaginer les souffrances de Sinbad est une forme de jouissance perverse mais qui le soulage un temps. Il rêve du sang écarlate qui coulera de sa gorge tranchée. Dans le feu de la chandelle qui brûle, il voit sa forme en boule suppliant pour que tout s'arrête.

Son frère, l'Emir, voudrait qu'il cesse de plonger un peu plus dans les ténèbres. Lui aussi aimait profondément Raees. Akbari le sait. Il a aimé son fils comme son propre enfant. Mais malgré tout, il ne connaît pas son désespoir : il n'a aucune descendance. Il s'en veut de penser ainsi, c'est injuste mais c'est un fait indéniable. Le deuil de la chair de sa chair est une peine à perpétuité, un fardeau à porter au quotidien, un chagrin que rien ne peut estomper, une tristesse dont il ne veut pas se défaire.

Après tout, qu'est-ce que le chagrin si ce n'est l'amour qui persévère ?

Et il aimera son fils jusqu'à son dernier souffle de vie.

FIN