Hello!
Ouais, je fais une petite incursion dans le monde Harry Potter avec cette fic car j'adore également cet univers, autant les livres que les films. Ici je me lance avec un couple fictif (quel dommage mais au moins on peut rêver) mais que j'adore au plus haut point également: le Hermione x Pansy! Bon, pour être honnête, je ship Hermione avec toutes les filles ou presque, j'avoue XD Mais certains couples font plus battre mon petit coeur que d'autres et celui-ci en fait partie.
Pas taper, je sais que c'est un fandom qui a plus que son lot de pierres ajoutées à son immense édifice et ceci n'est qu'un modeste texte qui vient gentiment s'y ajouter également. C'est ma vision du couple, qui peut tout à fait être différente de celle de tout le monde et c'est logique j'ai envie de dire. D'autant que bon, Pansy en tout cas n'est pas tellement développée dans les livres et pratiquement inexistante dans les films, donc voilà.
Trève de blabla, on n'est pas là pour ça!
Je rappelle bien entendu que rien ne m'appartient, l'univers et les personnages d'Harry Potter étant la propriété de J. K. Rowling.
Sur ce, bonne lecture!
La journée est enfin terminée et je quitte mes éminents collègues en leur adressant un simple signe de la main. Les langues de plomb sont en général plutôt fidèles à leur nom de profession et très peu peuvent être qualifiés de bavards. J'adore mon travail, tout ce mystère et cette fascination, en particulier sur notre dernier projet de recherche en ce moment, mais parfois j'avoue qu'avoir le silence pour seul compagnon est un peu pesant. Je peux presque entendre les rouages de nos brillants esprits tenter de percer les énigmes qui nous sont présentées à chacune de nos session.
Traversant le couloir menant à l'aire de transplanage – il est hors de question d'emprunter le réseau de cheminette qui doit être particulièrement engorgé en cette fin de journée – je lève à mes yeux la montre moldue que mon père m'a offerte pour l'un de mes anniversaires. Une grimace m'échappe quand je constate qu'il est dix-sept heure et que si je ne me presse pas je risque de faire une rencontre que je ne souhaite absolument pas. Vite, je presse le pas pour enfin déboucher dans le hall lorsqu'on me hèle soudainement. Je me retourne pour voir mon ami, celui que tous aujourd'hui nomment Celui Qui A Vaincu – les sorciers et leurs noms à rallonge me font toujours doucement rigoler intérieurement – arrive à ma hauteur en étant légèrement essoufflé.
—Salut…Hermione…
—Eh bien, d'où viens-tu pour être aussi épuisé ? Vous ne courrez pas déjà après des mages noirs et autres mauvais sorciers en formation d'auror, non ? lui dis-je d'un air amusé.
—Franchement, je suis certain qu'ils seront moins difficiles à attraper que ces maudites créatures que notre chef nous fait courser pour nous entrainer.
—Quelles créatures ?
—J'en sais rien, ça change tous les jours ! L'effet de surprise qu'il dit. T'aurais dû voir Ron quand il s'est étalé… Ahem… termine-t-il en se raclant la gorge avant de poser sur moi un regard gêné. Bref ! Je voulais juste te dire qu'avec Ginny nous voulions t'inviter à dîner prochainement. Quand serais-tu disponible ?
—Oh, c'est gentil à vous. Je suis en congé le week-end prochain si ça vous va.
—Très bien ! Alors on se dit au week-end prochain ! Tu rentres chez toi là ?
—Oui. Crois-le où non, mais nous n'avançons pas beaucoup ces derniers temps sur notre projet de recherche et c'est plus épuisant que si nous réussissions au contraire à percer le mystère qui nous occupe.
—Rien que ton brillant esprit ne sache résoudre sous peu, j'en suis persuadé ! me dit Harry.
Je le salue une dernière fois et tourne les talons pour entrer dans la zone de transplanage et enfin pouvoir rentrer chez moi. Néanmoins, mon ami me crie une dernière chose qui me pousse à me retourner vers lui avant cela.
—Tu peux venir accompagnée si tu veux !
Sa voix se perd dans le brouhaha de la foule du Ministère qui afflue sur l'aire mais j'ai tout de même saisis le message. Je hoche la tête en signe d'assentiment, bien que je ne vois pas avec qui, au juste, je vais bien pouvoir me rendre à ce dîner, mais bon.
Juste avant de disparaitre dans le craquement sonore distinctif du transplanage, j'aperçois furtivement une silhouette s'approcher de Harry dans son dos. Bon sang, c'est pas passé loin cette rencontre que je voulais à tous prix éviter… J'espère qu'il n'aura pas entendu les derniers mot du brun pour moi cependant.
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Lorsque j'arrive chez moi – petit appartement londonien situé du côté moldu de la ville – le même rituel que tous les jours de ma vie depuis quelques mois s'engage. Je dépose tout d'abord mes clefs dans le récipient en bois sur la commode de l'entrée. Puis j'ôte mon long trench-coat beige que j'accroche au porte-manteau avant d'ensuite retirer mes chaussures pour rester en collants. Encore une fois, j'ai laissé mes chaussons dans la chambre où je me suis changée ce matin et je me mets donc en quête de ces derniers. Passant près du téléphone fixe, j'appuie au passage sur le bouton faisant défiler les éventuels messages vocaux que j'aurais reçu dû à des appels en absences.
Depuis ma chambre, alors que je suis accroupie à rechercher mes mules où se dessinent deux chats noir et blanc, je peux entendre la voix incertaine de Ginny résonner dans le combiné.
—Comment ça marche ce truc ? Allô ? Allô ? Heu, Hermione, si tu m'entends, ce dont je doute un peu mais tant pis j'essaie quand même, sache qu'avec Harry nous t'invitons à manger. Il doit te transmettre le message au Ministère mais connaissant Monsieur Tête-en-l'air, je préfère te le dire aussi. Enfin, si ce truc fonctionne bien sûr… J'aurais peut-être dû demander à Papa de m'aider avec ce truc moldu, mais bon, il aurait tout aussi bien pu le faire exploser si ça se trouve. Enfin bref ! J'espère que tu auras le message ! Ah ! Et tu peux venir accompagnée si tu veux.
Je constate qu'elle a fait des progrès avec le téléphone. La dernière fois je n'ai eu droit qu'à une salve de jurons avant qu'un chauve-furie ne mette prématurément fin à la vie du fixe des Potter que j'avais installé chez eux. Je sais que les sorciers, les sangs purs en particulier, ont du mal avec la technologie moldue, mais j'en avais assez que mes voisins se plaignent des hiboux que je recevais auparavant. Entre les piaillement des oiseaux, parfois à des heures indues, et les crottes que certains laissaient en cadeau lors de leur passage, je n'étais plus très loin de l'avis d'expulsion par les autres copropriétaires.
Sur ces entrefaites, et ayant enfin mis la main sur mes chaussons pour y loger mes pieds, je fronce légèrement les sourcils devant la dernière précision de mon amie rousse. Pourquoi elle aussi m'indique-t-elle que je peux venir avec quelqu'un ? Est-ce une sorte de message codé pour me faire comprendre que ça y est, on peut passer autre chose ? Ou bien un code disant que, moi, je dois passer à autre chose comme je m'interdis de le faire depuis ? Je hausse mentalement et physiquement les épaules. La réponse ne tombera pas du ciel et je n'ai pas envie de me la poser une fois encore, pas plus que je n'aie envie d'y répondre pour ma part.
Au lieu de ça, je me dirige vers la salle de bain pour me faire couler un bain dans l'espoir que celui-ci m'aide à me relaxer de la soudaine tension qui s'ajoute à cette journée qui n'était déjà pas de tout repos. Sur le chemin inverse pour retourner à ma chambre, j'abandonne un à un mes vêtements sur le sol, fidèle à cette habitude que j'ai acquise depuis les quelques mois que je vis seule ici. En tenue d'Eve, j'arrive devant l'immense armoire en chêne dans laquelle je range mes autres tenues soigneusement pliées.
Mes yeux naviguent alors entre deux possibilités n'ayant absolument pas le même objectif selon ce que je compte faire de ma soirée. Pyjama ou ensemble plus habillé ? Vais-je sortir ce soir ou bien me vautrer une fois de plus avec un quelconque bouquin dépeignant une insignifiante romance sans réalisme aucun ? Le tout, dans mon canapé en buvant un verre de vin – ou peut-être plus – pour tenter d'oublier le vide de ma nouvelle existence bien entendu.
Car je dois bien l'avouer, si j'ai cru pendant les premiers temps m'être enfin libérée de ce qui semblait ne pas aller dans ma vie d'avant, cela fait un moment que j'ai réalisé que je me leurrais quelque part. Mais où ? Voilà encore une question a laquelle en parfaite Miss Je-Sais-Tout j'ai évidemment réponse, comme dirait certains. Seulement, et c'est sans doute assez incongru pour le souligner, voilà bien l'unique réponse au monde qui m'effraie suffisamment pour ne pas avoir l'envie de la verbaliser. Même apprendre inopinément que les Ronflaks Cornus existent et que Luna avait raison depuis le début quant aux Nargoles et autres créatures qu'elle seule peut voir serait moins…douloureux. Bien moins que d'admettre ce qui au juste ne va pas chez moi pour avoir plus ou moins foutu ma vie en l'air.
J'exagère sans doute, mon train de vie n'est pas si terrible et à vrai dire, retrouver une certaine forme de liberté est une chose que j'ai appris à apprécier. Me détacher un peu pour vivre par moi-même est une expérience qui se révèle même plutôt plaisante. Cependant, je ne peux nier que le vide, ce manque étrange que je ressens depuis la fin de la dernière guerre, se fait de plus en plus oppressant le temps avançant. Si ma nouvelle vie a su – en tout cas je le cru – le combler un court instant, ce n'est plus vrai aujourd'hui. Ces pensées déprimantes sur le sens de ma vie continuent de tourner en boucle dans ma tête alors que je laisse l'eau chaude juste à la bonne température m'envelopper en me glissant dans la baignoire.
Je suis assez intelligente pour savoir que je me mens à moi-même quant à la cause du vague à l'âme/mal être qui me ronge. Seulement, je ne suis pas assez courageuse pour vraiment me l'avouer et surtout y remédier. Le Choixpeau se serait-il trompé pour m'avoir envoyé à Griffondor plutôt qu'à Serdaigle finalement ? Encore une question qui demeurera sans réponse hélas…
Je laisse le bain me délasser quelque peu tandis que je prends finalement ma décision pour ce soir. Il est des tensions, telle que celle qui m'habite en l'occurrence, qui ne peuvent pas disparaitre sans un peu d'action pour y remédier. Et quand je parle d'action, je parle d'un peu plus que simplement laisser mon imagination voguer sur des mers oniriques manquant de toucher tangible pour être réellement intéressantes. Alors, sortant de l'eau qui est à présent tiédie et passant ensuite un peignoir blanc, me voilà de retour devant mon armoire à vêtements. Je sélectionne avec soin une tenue qui n'a rien de sorcier au sens premier du terme puisque c'est bien dans la nuit londonienne moldue que je vais plonger. Au moins de ce côté ai-je l'assurance d'un certain anonymat que mon statut dans le monde sorcier me refuse.
Je me souviens d'une fois, lors de ma première escapade nocturne de cet acabit alors que je croisai dans ce lieu tout sauf de villégiature une connaissance des bureaux du Ministère de la Magie. M'éclipser sans être reconnue fut l'activité à laquelle je me livrai le plus lors de cette malheureuse soirée car rien n'aurait su expliquer ma présence. Rien qui ne soit pas des plus embarrassant à révéler en tout cas, car si je me déguise dans le noir ce n'est certes pas pour être exposée en pleine lumière ensuite. Enfin je divague, et il est temps d'enfiler la tenue que j'ai choisie. Une touche de maquillage plus tard, me voilà non pas à transplaner mais plutôt à descendre dans la cage d'escalier. J'ai repéré un nouveau club plutôt discret correspondant à mes attentes quant à la circonspection de ses employés. Plus important encore, je suis assurée que là-bas personne ne me reconnaitra.
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Il est un peu tôt, du moins dans les critères d'un tel endroit, lorsque j'arrive et entre. Je repère une alcôve libre parmi les autres et se trouvant non loin d'une barre. Je ne veux pas être trop près, mais trop loin serait fortement dommage également après m'être déplacée ici. Ce n'est plus le moment de jouer les hypocrites, tous ceux ici présents savent pourquoi les autres sont aussi venus et de toute façon, les regards ne seront bientôt plus braqués que sur le seul spectacle digne d'intérêt. Je m'installe, commande un rafraichissement car j'ai déjà chaud rien que par la raison qui m'amène ici et prends quelques instants pour observer l'environnement. Des hommes, beaucoup bien sûr, mais aussi des femmes, raison de ma présence puisque c'est un club mixte.
Certaines ont le regard assuré, nulle honte ne venant parer leurs expressions, quand d'autres comme moi semblent plus réservées, presque perdues. Echanger un placard pour un autre, voilà ni plus ni moins ce que je suis en train de faire je suppose, mais peu importe. Au moins ce placard-ci possède-t-il une ambiance tamisée presque chaleureuse, contrairement au mien qui est si sombre et austère qu'il se terre au plus profond de mon plus noir secret.
Mon verre apporté par un serveur m'interrompt dans mes réflexions internes et je le porte immédiatement à mes lèvres, appréciant la fraicheur bienvenue des glaçons mêlée à la brûlure de l'alcool. C'est ridicule, pourquoi ai-je déjà si chaud alors qu'il ne s'est encore rien passé ? On dirait une adolescente qui sèche un cours pour la première fois de sa vie, si tant est qu'un jour une telle idée saugrenue me soit venue. Ce n'est évidemment pas le cas, ma septième année avortée ne comptant pas.
Par Merlin, je pense aux cours dans un moment pareil… Je suis vraiment paniquée et cela n'ajoute que plus de ridicule encore à ma situation. Ce n'est pas la première pourtant, mais chaque fois cette culpabilité s'invite sans me demander. Quelle pitié…
Une musique aux sonorités lentes et suaves se fait soudain entendre, signe qu'un show va débuter. Je me redresse légèrement alors qu'une voix présente la première danseuse à se produire ce soir sous le nom de « Sweet Pea ». Je souris devant le nom de scène de la fille qui ne tarde pas à se dévoiler depuis les coulisses. C'est une belle brune à la peau légèrement hâlée et aux courbes que je qualifierai de parfaites selon mon propre standing à ce sujet, chacun est libre d'en juger. Quoiqu'il en soit, et le reste de la salle est certainement d'accord avec moi, cette fille sait utiliser son bassin pour que ses ondulations vous hypnotisent de la sorte. Lorsqu'elle arrive près de la barre métallique, je peux distinguer un éclat émeraude dans son regard de braise tourné vers les spectateurs de sa prestation. Jolie couleur, très belle pierre précieuse à revêtir dans des iris, me fais-je la réflexion.
En tout cas, je ne la quitte pas des yeux durant les quelques minutes que dure son show. Elle s'enroule, tel un serpent, autour de la barre avec laquelle elle semble jouer, adoptant des positions incroyables. J'ai de nouveau chaud à la regarder ainsi danser, mais pour une raison bien différente de tout à l'heure cependant. J'aurais dû m'installer plus près, voilà la pensée qui me traverse lorsque ses orbes me transpercent. Mais peut-être me fais-je des idées, peut-être en vérité ne m'a-t-elle pas du tout regardé. En tout cas, lorsque la musique s'éteint doucement et que la pièce, elle, se rallume, je me dis que moi je ne l'ai définitivement pas assez vu. Je reste sur ma faim, presque déçue mais oserai-je demander plus ? Oserai-je aller la voir et demander - oh Morgane toute puissante, je peux à peine y penser - une lap dance privée ? Non, je ne peux pas faire ça voyons, j'en suis incapable…
Pitoyable Hermione, tu te bats contre Voldemort et son armée, mais tu ne peux pas simplement admettre ton désir pour cette fille de vouloir la voir danser juste pour toi ? Où est le courage légendaire des Griffondor quand on en a besoin… Peut-être noyé dans mon verre de gin de tout à l'heure pour ce que j'en sais.
Un nouvelle annonce indique la prochaine fille à venir danser dans quelques minutes et je me lève soudain. Je n'ai pas envie de poser les yeux sur une autre, je n'ai pas envie d'attiser encore ce désir que je sais ne jamais pouvoir assouvir par manque de courage ou de je-ne-sais quoi d'autre. Je ne peux juste pas, alors je préfère encore partir. Je ne le remarque pas, mais deux émeraudes brillantes suivent en silence mon chemin pour sortir du club et retrouver l'air froid de la nuit londonienne. Je souffle et un nuage blanchâtre s'échappe de ma bouche pour s'élever en volutes éthérées avant de mourir dans le ciel étoilé. Je me fustige intérieurement, que m'a-t-il pris de venir ici et de m'infliger ça ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Tout ça me fatigue juste à la longue sans doute, enfouir en permanence est véritablement éreintant je dois dire.
Je dois probablement être une lâche doublée d'une masochiste, seule raison rationnelle pour expliquer que pourtant je revienne tous les soirs qui suivent durant un mois en ces lieux. Entre temps, je me suis rendue chez Harry et Ginny également pour dîner deux fois avec eux. Non accompagnée, sinon de mes rêveries peuplées de cette fille dansant pour moi seule. Si mes deux amis se sont rendus compte de mon air un peu ailleurs, ils ne m'en ont pas fait la remarque. De toute façon, j'ai la sensation que leurs invitations ne sont pas là uniquement pour entretenir notre amitié, mais aussi et surtout pour me surveiller. Ils s'inquiètent, je le sais, bien qu'il n'y ait pas vraiment de raison pour ça à mon sens. Ils ne savent rien de toute façon, ne sauront jamais…
Ce soir encore, je suis de sortie dans la nuit. Même heure, à la même table et commandant toujours le même cocktail, je suis là, je l'attends, assise à cette place sans bouger. J'attends qu'elle m'emmène, dans ce monde flottant et ondulant, dans ce rêve où ce n'est pas la barre qui caresse son corps mais mes lèvres. Et pendant une dizaine de minutes chaque soir elle me l'offre sans savoir, ce bref moment suspendu hors du temps. Cette superbe inconnue dont mes mains oniriques explorent la peau nue, je me le demande parfois : qui est-elle ? Quelle est sa vie, quelles sont ses passions, ses envies ? Comment s'appelle-t-elle lorsqu'elle n'est pas dans ce rôle auquel sur scène elle est assujettie ? Quel est son travail lorsque la nuit laisse sa place au jour qui suit ? Qui es-tu vraiment, « Sweet Pea » ?
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Ce soir encore, au moins le trentième d'affilé, je suis là, face à mon miroir à regarder ce que je vais mettre pour me rendre une nouvelle fois au club. J'ai eu beau me poser cent fois la question de la raison de mes actions, cela ne m'empêche toujours pas d'une fois encore me préparer à y aller. Me voilà donc, à me coiffer, à me maquiller. Pourquoi faire ? Juste regarder. Je ne parviens pas à m'en défaire, de ce poison qui semble couler dans mes veines pour m'incendier chaque soir que je la regarde danser. Je ne peux rien faire d'autre que continuer à alimenter cette douleur sourde et pulsatile qui est la source de mon plaisir autant que de ma peine. Peu importe, je veux seulement oublier même si finalement tout ça ne fait que me le rappeler.
Ce soir, quelque chose est différent lorsque j'arrive. Un élan inconnu me pousse à quitter la table qui est devenue mon point de chute pour m'approcher un peu plus. Nous sommes dimanche, il y a étrangement plus de monde ce soir et je ne tiens pas à ce que me vue soit obstruée par trop de personnes s'installant plus près que je n'ai osé le faire jusqu'à maintenant. Je souris de bousculer ainsi mes « habitudes » prises depuis ce mois presque écoulé. C'est ridicule, je le sais, mais c'est plus fort que moi, lorsqu'elle entre sur scène mon cœur s'accélère comme à chaque fois. Ces quelques minutes me sont devenues si précieuses en si peu de temps, comme l'unique bouffée d'oxygène dans ma journée. Ou comme la dose de drogue que je vais enfin m'octroyer peut-être.
Elle est si proche, juste devant moi à toujours onduler sur sa scène. Si proche que je pourrais presque la toucher vraiment si je me penchai en avant. Je suis folle, à quoi suis-je en train de penser ? Je pourrais me faire virer si j'osais seulement l'effleurer car ici il n'est question que du plaisir des yeux. Je me recule donc, bien que je n'ai pas eu conscience de véritablement me pencher, et je tente de rester lucide alors qu'elle finit de danser. Sa dernière pose autour de la barre est particulièrement acrobatique ce soir. Elle est retournée, ses jambes étroitement serrées autour du métal alors que sa tresse noire effleure le parquet de la scène devant moi. Ses yeux sont pratiquement à ma hauteur, et cette fois je ne rêve pas. Ils sont fichés telles deux flèches, plantés dans mon regard et bientôt dans mon cœur qui rate un battement.
Soudain éclate brusquement ma – notre – bulle alors que les lumières se rallument pour mettre fin à cet envoûtement. Elle quitte la scène, ne m'accordant plus le moindre regard au point que je crois avoir rêvé ce qui s'est produit juste avant. Je ne sais plus bien où j'en suis, j'ai besoin d'un second verre. Je serveur me l'apporte tandis que j'arbore sans nul doute un air hébété et perdu. Il pose sa main sur mon épaule pour me tirer de ma transe alors que j'observais sans presque ciller la barre que le fantôme de Sweet Pea refuse de quitter. Du moins est-ce le cas dans mon esprit chaviré je suppose.
—On m'a dit de vous donner ceci, dit le serveur une fois qu'il obtient mon attention partielle.
Je saisis sans vraiment y faire attention le morceau de papier qu'il me tend et avale une longue gorgée de mon gin tonic pour me remettre – tenter du moins – les idées en place. J'ai déjà moins chaud, je peux réfléchir un peu plus sans être intoxiquée par mes hormones et mes rêveries stupides. Quand je pense qu'il a osé me dire que j'étais trop terre-à-terre, elle est bien bonne celle-là… Que dirait-il en me voyant maintenant ? Hormis me vouer au septième cercle des enfers bien entendu, j'en ai une vague idée. Voilà qui est bien ironique alors que je rêvais plutôt du septième ciel précédemment. Je déplie le papier, m'interrogeant sur son auteur et surtout son contenu mais le mieux est encore de le lire.
Un nom et une série de chiffre y sont inscrit, sans que cela ne m'évoque quoique ce soit. Un « P » signe le vélin mais cela ne m'aide pas plus à savoir qui en est l'auteur. Que dois-je faire de ceci au juste ? Terminant rapidement mon verre, je me lève pour partir à la recherche de mon serveur qui doit, lui, savoir qui est la personne qui a fait de lui son messager. Je le trouve au bar en train de préparer une nouvelle commande.
—Excusez-moi, pourriez-vous me dire qui vous as remis ce mot pour moi ? je demande poliment.
—C'est la danseuse de tout à l'heure, Sweet Pea.
—Oh… je laisse échapper, plus que surprise. Mais, hum, je suis désolée, je ne comprends pas bien ce qu'elle a inscrit…
—Enfin, tu ne connais pas la Velvet Room ? s'incruste soudain une femme d'un certain âge qui était accoudée au bar et a lu le papier que je tendais au serveur.
—Je n'ai pas ce…privilège non, je réponds bien que je me retienne de faire remarquer son impolitesse à cette femme.
—C'est l'une des pièces des lap dance privées petite, quelle chanceuse tu es. Sweet Pea est nouvelle ici depuis quelques mois, et jamais je ne l'ai vu inviter quelqu'un à un show privé. Si tu ne veux pas, je prends volontiers ta place, ajoute-t-elle avec un clin d'œil lubrique.
—Non, je vais y aller, merci du renseignement, grincé-je. Bonne soirée.
—Oh mais à toi aussi ma toute belle, elle risque fort d'être mémorable pour au moins l'une de nous deux.
Des frissons me prennent devant le sous-entendu de cette inconnue, et j'ai le plus grand mal à repousser les images n'ayant rien de chaste venant à mon esprit. Je m'éclaircis les idées et cherche ensuite cette fameuse « Velvet Room » où je suis conviée. Il n'est pas encore temps de me demander pour quelle raison j'y suis invitée, ou bien je vais paniquer à coup sûr. Arrivée dans un couloir que j'ai repéré vers le fond du club, je constate plusieurs portes tout le long. Divers noms ornent ces dernières avant que l'un deux, celui que je cherche, n'attire mon attention. Je constate qu'un code est nécessaire pour y pénétrer et je comprends soudain l'utilité de la suite de chiffres inscrite sur le morceau de papier. J'entre donc consciencieusement le bon code et mets la main sur la poignée sans toutefois l'abaisser. J'hésite.
Que va-t-il se passer si j'entre ? Je l'ignore bien que j'en ai tout de même une vague idée, mais suis-je vraiment prête à ça ? Cela je ne le sais vraiment pas en revanche. Aller, ce n'est pas le moment de me dégonfler encore une fois. Ce serait mentir que de dire que je ne voulais pas – ne rêvais pas – que quelque chose comme ça se produise un jour. Alors maintenant que c'est le cas, ce n'est pas le moment de se poser cent mille questions inutiles. J'inspire un grand coup et j'abaisse enfin la poignée. La porte pivote et j'entre dans la pièce qui n'a pas volée son nom vu le velours d'un rouge profond qui l'habille du sol au plafond. Même la chaise, unique mobilier trônant au centre de pièce, en est recouverte. J'avance, jetant un œil autour, mais je crois bien être seule. Est-ce une blague ? Un canular ou piège tendu parce que je n'ai pas l'air d'être une habituée ? Ou pire, m'aurait-on reconnu même ici, du côté moldu ?
Un tas de scénario catastrophes se jouent dans ma tête jusqu'à ce qu'une porte, invisible avant qu'elle ne s'ouvre, laisse entrer celle qui hante mes songes éveillés autant qu'endormis ces derniers temps. Soudain je me fige, peinant à réaliser ce qui est en train de se passer. Elle en revanche s'avance sans la moindre hésitation jusqu'à moi, son regard toujours si envoûtant me paralysant un peu plus encore. Un petit sourire étire ses lèvres quand je mords nerveusement les miennes alors qu'elle s'approche si près que je recule par réflexe. Je finis par buter contre la chaise dont j'avais oublié la présence et elle appuie sa main sur mon épaule pour m'y faire asseoir.
Toujours silencieuse, je déglutis sans la quitter des yeux alors qu'elle s'avance encore. Je ne peux plus reculer plus loin que le dossier cependant et elle pose ses mains de chaque côté de la chaise. Je suis tétanisée, figée telle une biche prise dans les phares d'une voiture, ou dans le regard d'un basilic peut-être. Cependant, ma curiosité légendaire me permet néanmoins d'articuler une question, car la voir si proche, ses yeux et son visage me rappellent quelqu'un sans que je ne parvienne à savoir qui. Le mieux est encore de poser la question qui me taraude, n'est-ce pas ?
—Qui es-tu ? je murmure.
/
Un rictus amusé se peint sur ses lèvres qui s'étirent mutinement. Même avec cette expression qui a quelque chose de roguesque – Merlin ait son âme – elle me parait toujours aussi magnifique, peut-être plus. Plus oui, parce que je sens bien qu'elle est un peu plus elle-même que sur scène, bien que je perçoive toujours une certaine retenue. Elle a simplement glissé dans un nouveau rôle, différent du premier mais ne reflétant toujours pas vraiment qui elle est. Elle avance son visage vers le mien et son souffle chatouille mes lèvres, y déclenchant de petits picotements. Bon sang, je voudrais tellement qu'elle m'embrasse, mais je ne ferais certainement pas le premier pas. De cela non plus je ne suis pas capable.
—Allons, tu ne me reconnais pas ? prononce-t-elle enfin alors que je me noie dans ses émeraudes irisées sous la luminosité particulière de la pièce.
—Je… Non, je devrais ? je balbutie maladroitement, peinant à rassembler mes pensées.
—Pour m'avoir dévoré du regard durant tous ces derniers jours écoulés, j'aurais cru que oui pourtant, dit-elle avec un air de réelle surprise. Je pensais même que tu ne viendrais pas pour tout te dire, à mon petit rendez-vous. Tu as trouvé facilement au fait ? interroge-t-elle avec une pointe de moquerie qui encore une fois me rappelle quelqu'un.
—J'ai eu un peu d'aide, je réponds honnêtement.
—Oh, Miss Je-Sais-Tout a eu de l'aide ? C'est un peu de la triche, non ?
Poudlard, voilà d'où je la connais vraisemblablement. Mais qui est-elle ? Elle pourrait être tellement de personnes. Cela fait trois ans que j'ai quitté l'école de magie écossaise. En trois promotions, quatre si l'on compte celle que j'ai faite à la fin de la guerre pour terminer mes études, cela fait bien trop de monde possible que j'ai pu côtoyer.
—Avec ton petit air perdu tu me fais penser à un chien errant : mignon mais plein de puces par contre. Allons Granger, utilise donc un peu ton brillant cerveau de Serdaigle mal répartie s'il te plait, tu me vexerais presque à ne pas savoir qui je suis.
Soudain je sais, et je me sens comme une parfaite idiote de ne pas avoir compris plus tôt. « Sweet Pea », ou plutôt « Sweet P » en fait si je devine juste. Comme le « P » du message pour m'inviter ici. Comme celui de...
—Parkinson…
—A la bonne heure, tu n'es pas une cause totalement perdue ! Alors Madame la langue de plomb, on s'égare dans les clubs de striptease moldus maintenant ? fait-elle en levant un sourcil moqueur. Quelle disgrâce.
—C'est celle qui officie le striptease qui me dit ça ? je cingle en riposte, piquée au vif.
Le regard de Pansy s'aiguise immédiatement sous mon attaque alors que s'y allume une lueur prédatrice. Elle s'avance encore et s'assoit finalement sur moi. Ai-je oublié de préciser qu'elle ne porte rien d'autre qu'un soutien-gorge bleu-nuit en dentelle et le bas assorti ? Le tout ne cachant pas grand-chose finalement et d'aussi près c'est encore plus flagrant. Je n'ai pas un mouvement pour l'empêcher de s'installer, cherchant où poser mes yeux et mes mains à présent. Ailleurs que sur elle je veux dire.
—Il m'a pourtant semblé que le spectacle te plaisait, au plus haut point même, pour être revenue chaque soir depuis un mois, non ? se penche-t-elle pour me murmurer ces quelques mots à l'oreille.
Un violent frisson me prend, résultat de son murmure mais aussi de ses attributs qui sont difficilement ignorables puisque littéralement sous mon nez. Son parfum, mélange de rose et d'une touche acidulée que je ne reconnais pas, me fait tourner la tête. Elle se redresse finalement pour ensuite me toiser d'un air peu amène qui me fait déglutir.
—D'autre part, tous n'ont pas la chance d'être d'illustres héros de la dernière guerre, n'est-ce pas, dit-elle amèrement.
—Tu as voulu livrer Harry à Voldemort, qu'espérais-tu d'autre ? dis-je, sans la moindre compassion et pour tenter de lutter contre l'attraction qu'elle exerce sur moi malgré tout.
Elle rejette la tête en arrière pour rire ironiquement, exposant son cou sur lequel je m'imagine laisser dériver ma bouche avant de me ressaisir en réalisant ma pensée. Bon sang, mais ça suffit, c'est Parkinson pour qui j'ai ces envies indécentes !
—Granger, je pensais pourtant que parmi votre Trio de crétins dorés tu étais la plus réfléchie. Quelle tristesse que je me sois fourvoyée de la sorte hélas.
—Que veux-tu dire ? je demande, intriguée et choisissant d'ignorer l'insulte pour me concentrer sur ce qu'elle cherche vraiment à me dire.
—Laisse tomber, dit-elle en faisant mine de se relever, c'est pas après tout ce temps que ça va avoir la moindre importance. Dire que je pensais passer une soirée pas trop pourrie, mais avec une oie blanche telle que tu dois l'être, c'est foutu. Franchement, qu'est-ce que tu viens faire ici Granger ?
Mais au lieu de la laisser s'en aller, j'attrape ses hanches avant de la ramener sur moi, plongeant mes yeux dans son regard étonné. Elle hausse de nouveau un sourcil, interrogateur cette fois, mais je n'enlève pas mes mains de peur qu'elle ne tente encore de se lever.
—Ne te défile pas, réponds à ma question, dis-je en adoptant un air sérieux malgré qu'une part de mon esprit apprécie la douceur de la peau chaude se trouvant sous mes doigts en même temps.
—Parce que ça t'intéresse ? Mais bien sûr, répond-elle à ma place, ce n'est certainement pas mon corps de déesse qui va te détourner de résoudre cette question mystérieuse évidemment. T'es pas langue de plomb pour rien, fait-elle, moqueuse à nouveau.
Je ne la dissuade pas, elle a en partie raison puisqu'en effet je brûle de savoir pourquoi elle fut si odieuse ce soir là lors de la bataille de Poudlard. Cependant, concernant l'autre partie de son discours en revanche, elle ne doit pas mesurer comme son « corps de déesse » comme elle le dit si bien, me fait de l'effet. Merci Merlin que je ne sois pas un homme, ou bien elle en aurait déjà une idée plus précise j'imagine.
—Toi et tes deux idiots de copains vous n'avez jamais compris comment les choses marchaient, pas vrai ? dit-elle ensuite avec un air dur apparaissant sur le visage. Vous pensiez vraiment que tous les mangemorts rejoignaient de leur plein gré Celui Dont On Peut Prononcer le Nom Maintenant alias Voldemort ? L'histoire avec Drago ne vous a rien appris ou bien vous étiez trop occupés à jouer les Griffondor stupides à courir devant le danger pour piger ? Personne n'avait le luxe de pouvoir dire « non » à Voldemort, ajoute-t-elle dans un souffle.
Je perçois sa tristesse émaner avant que la colère ne remplace ce bref instant de vulnérabilité chez elle.
—Mon père, lui qui n'était pas un Griffondor, a pourtant osé dire non au Seigneur des Ténèbres à l'époque. Et tu sais ce que cet élan de courage lui a valu ? Il est mort, sous mes yeux et ceux de ma mère impuissante pour sa désobéissance, dit-elle durement.
Je peux sentir sous mes doigts et sur mes cuisses la tension qui l'habite de me confier tout ça. Je n'imaginais pas, mais que puis-je bien lui dire ? Des excuses ? Des condoléances ? Ce serait non seulement déplacé, mais surtout bien trop tard.
—Voilà, il a résisté et il a été puni, continue-t-elle. Une mort silencieuse, que les journaux n'ont pas relégué et que le Ministre de la Magie n'a certainement pas récompensé d'un Ordre de Merlin Première classe stupide et inutile. C'est à peine si mon père a eu droit à la rubrique nécrologique de la Gazette puisque tous pensaient qu'il était redevenu un serviteur de Voldemort alors qu'il n'en était rien. Demande-toi maintenant pourquoi je voulais livrer Potter à Voldemort, mais je ne doute pas que ton cerveau si brillant trouve seul la réponse à présent.
Je n'ai pas les mots, je ne vois pas quoi dire ou faire pour apaiser cette douleur qui pulse dans ses yeux teintés de colère sourde. La blessure est toujours là malgré le temps qui s'est écoulé. Je me rend compte aujourd'hui que croyant être les héros, nous en avons oublié beaucoup de choses et de personnes qui luttaient comme elles le pouvaient aussi, quand elles le pouvaient surtout.
Je ne sais pas quoi faire alors je remonte mes mains dans le dos de la jeune femme toujours assise sur mes cuisses pour l'inciter à se pencher encore sur moi. Elle résiste un peu au début, ne comprenant pas mes intentions certainement. J'insiste cependant, pressant ses omoplates pour qu'elle presse ensuite son corps contre le mien en une chaste étreinte, seul geste que je sois en mesure de réaliser pour lui communiquer comme ce qu'elle vient de me dire me touche. Elle est raide dans mon embrasse, mais ne la refuse pas pour autant avant qu'un soupir d'une nature que je ne saurais interpréter lui échappe.
—Granger, je ne suis pas en sucre et tout ça c'est loin maintenant, finit-elle par déclarer en se dégageant. S'il te fallait une excuse pour tenter deviner l'autre senteur de mon parfum qui, je le vois bien, te fait totalement chavirer, sache que c'est un mélange de rose et de bergamote, ajoute-t-elle avec un sourire en coin.
—Parfaitement délicieux, dis-je en entrant dans son jeu de ne pas laisser le mélodrame s'installer plus.
—Tu dis ça, mais tu n'as encore rien goûté, même pas un échantillon. Au fait, depuis quand t'es de ce bord là toi ? T'étais pas avec Weasley énième du nom aux dernières nouvelles ? Quel manque de goût d'ailleurs, à ce prix là t'aurais pu choisir sa frangine si ce sont les rouquins qui te font de l'effet. Elle au moins faisait tourner plus d'une tête durant notre scolarité.
—J'aurais peut-être dû oui… je lâche d'un air sombre.
—Par la barbe de Merlin, tu ne nies pas !? Impossible, qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Granger la coincée ?
—Je n'étais pas coincée ! je proteste.
—A peine ouais. Je suis sûre que t'es toujours vierge, j'en mettrait ma main a couper. Et comme elle me sert pas mal, je suis certaine de mon pari pour la mettre en jeu figure-toi !
—Je viens de me souvenir pourquoi je ne te parlais pas à l'époque…
—A cause de l'antagonisme viscéral entre Griffondor et Serpentard ? Ca aussi t'avais oublié ? Ton éminent cerveau n'est décidément plus ce qu'il était, c'est bien triste…
—Pansy…
—Ouh, elle me donne du « Pansy » maintenant, voilà qui me change du « Parkinson » de l'époque. Veux-tu que je t'appelle Hermione, ou Granger te fait plus d'effet ? Hum, gardons Hermione pour plus tard…
A rouler le « r » de cette façon, je ne peux qu'être d'accord pour qu'elle garde ça pour plus tard en effet. Elle me déconcentre déjà suffisamment à être à demi – voir presque entièrement en fait – nue sur moi.
—Et donc, reprend-elle plus sérieusement, ton rouquin ? Bien que tu aies raison, la beauté féminine est tellement plus intéressante que la masculine, ce n'est pas moi qui te contredirais.
—Je ne savais pas non plus que tu étais…
—Gay ? Je ne tournais autour de Drago que parce que c'était dans mes intérêts à l'époque très chère, rien de plus.
—Oui, ça fait sens je suppose… Enfin bref, j'ai largué Ron oui, dis-je laconiquement.
—Oui, ça j'avais compris, mais pourquoi ? Vous ne filiez pas le parfait amour après avoir renvoyé Tronche de Serpent dans les limbes ?
—Je…je croyais que si, mais non.
—Bon sang, t'es avare en détails toi dis donc, dit Pansy en levant les yeux au ciel de velours vermeil nous surplombant toujours. Faut-il que je tire les vers du nez, désolée pour l'horrible image de cette expression, afin de savoir le véritable fond du problème ?
—Que veux-tu savoir de plus ? je demande d'un ton las car je ne veux pas moi-même avoir à en parler.
—Moi ? Rien, j'ai déjà pigé le problème, je ne suis pas une Griff-idiote figure-toi. Toi par contre… T'arrives même pas admettre qu'en fin de compte c'est parce que t'es gay Granger, y'a pas à chercher plus loin.
—C'est… Je…
—C'est pour ça que t'es là, non ? Bon, et aussi parce que je suis irrésistible, je le conçois également. Mais en vrai, venir dans un club de striptease mixte, c'était pas pour reluquer les serveurs, je me trompe ? Donc ton rouquin peut bien être l'homme le plus dégoulinant de gentillesse et d'amour du monde, c'est pas de ça dont t'as besoin au fond. Ce n'est pas ce que tu veux vraiment.
—Oui… je finis par admettre dans un aveux murmuré. Mais…
—Mais quoi ?
—Je ne peux pas.
—Tu ne peux pas quoi ? demande encore Pansy.
—Je ne peux pas être gay ! Je ne peux pas… C'est impossible.
—Et pourquoi pas ? Où est le problème ?
—Où est le problème ? Tu es sérieusement en train de me poser cette question ? dis-je, effarée.
—Visiblement, et j'attends la réponse, continue la jeune femme en sous-vêtements mais arborant un air très sérieux, nullement gênée.
—Ca ne te dérange pas d'être si peu vêtue et de mener cette conversation ? je demande pour détourner son attention.
—Pas le moins du monde chérie, je suis très à l'aise avec mon corps au cas où ce n'était pas assez évident pour toi. Et ose me dire que tu n'apprécie pas la vue, hum ? Maintenant arrête cette grotesque stratégie pour éviter de répondre à mes questions, ça ne prend pas.
—Pansy, je suis né de moldue, toi et tes petits copains Serpentard me l'avez suffisamment rabâché toute notre scolarité.
—Je ne vois pas le rapport, dit-elle bien que m'adressant un regard teinté d'excuse pour ce que j'ai dit sur ses agissements de l'époque.
—Je ne sais pas ce qu'il en est de chez les sorciers, mais être gay chez les moldus n'est pas exactement une bonne nouvelle vois-tu… dis-je sombrement.
—Vous êtes des arriérés, je l'ai toujours dit. Quoi ? fait-elle ensuite alors que je la fusille du regard. C'est loin d'être un problème chez nous les sorciers.
—Ah bon ? Même chez les sangs purs comme ta famille ? Même alors que la guerre a réduit la communauté magique britannique de manière drastique ?
—« Chérie, nous sommes les deux dernières sorcières de Bretagne, repeuplons ! Ah non attends, on est deux filles, on peut pas, c'est dommage ! » C'est ça le tableau ? dit-elle en se moquant encore.
—A quelques détails près je suppose, dis-je en soupirant.
—Granger, rappelle-moi la différence entre les sorciers et les moldus ? La quoi ? La magie oui ! Dix points pour Griffondor ! Donc, l'infertilité d'un couple gay ? Existe pas chez nous ! Une petite potion et pouf ! Magie, si on voulait toi et moi on pourrait procréer ! Avec tout ce que ça implique dans le processus, dit-elle ensuite avec un mouvement de sourcil suggestif.
Elle appuie son sourcillement tout sauf équivoque d'une ondulation du bassin me provoquant un rougissement incontrôlé à la sentir ainsi se frotter à moi. Satisfaite de son effet sur moi, elle poursuit ensuite.
—Et pour les sangs purs ? Figure-toi que premièrement, je n'adhère pas à ce point de vue tout aussi arriéré. Deuxièmement, ils préfèrent un mariage gay mais « pur » que le déshonneur d'un mariage non pur, pour autant que ça veuille dire quelque chose évidemment, mais ça c'est un autre débat.
—C'est…
—Inattendu ? Je pensais pourtant que tu étais censé être la plus renseignée du monde sur les us et coutumes sorcières. Décidément, tu fais honte à ton ancien surnom Granger.
—Ca ne change rien, j'imagine déjà la tête que ferons mes parents en apprenant que leur fille est…
—Tu ne peux même pas le dire, je vais devoir faire toute ton éducation de licorne ma pauvre petite, se désespère Pansy avec un faux air tragique peint sur le visage.
—Licorne ? dis-je en ne voyant pas bien le rapport avec cette créature magique rare.
—Et c'est toi la née de moldue hein, désespérant… Tu crois que c'est vraiment pire d'être gay que d'être une sorcière pour tes parents ? Franchement, t'es peut-être bien une Griff-idiote à part entière en fin de compte pour croire ça.
—Je ne sais pas… Honnêtement, tout ça est compliqué. Déjà comprendre pourquoi avec Ron ça ne fonctionnait pas était difficile, et l'admettre après l'avoir réalisé encore plus.
—D'où ta présence dans ce club moldu et non pas sorcier donc, conclue-t-elle de manière juste.
—Et toi alors ? Pourquoi es-tu ici et fais-tu ce travail ? Je sais bien que ce n'est pas ton vrai métier, je me souviens encore que tu avais de bonnes notes à Poudlard, dis-je pour changer de sujet.
—Granger, tu me fend le cœur à ne te rappeler de moi que par mon bulletin de notes, dit-elle avec un air de fausse tristesse tout en portant la main à son cœur en un geste théâtral.
—Désolée si ça te vexe, mais tu as bien changé depuis ces quelques années.
Bien sûr, hors de question de lui dire qu'avant, sa tête me faisait bien plus penser à un carlin agressif qu'à la créature enchanteresse que j'ai aujourd'hui sous les yeux. Là, il est évident qu'elle se vexerait et me gratifierait d'une belle gifle, voir même d'un aller-retour connaissant son caractère plutôt explosif.
—Hum, je vais prendre ça pour un compliment, dit-elle en plissant légèrement les yeux, pas dupe de mes pensées actuelles. Tu te souviens la mort de mon paternel ? La suspicion sur ma famille d'être affiliée aux mangemorts, tout ça ? Disons que notre fortune familiale en a pâtit. Et crois-le où non, mais les études de médicomagie sont aussi chères et longues que les clichés moldus de cette branche d'étude figure-toi.
—Oh… Donc tu danses ici pour financer tes études, je conclue de son explication.
—Exact, c'est toujours mieux que faire le tapin dans une obscure ruelle. Par contre, ne me regarde pas avec ton air de pitié griffondoresque Granger, tu vas vite m'énerver sinon, me prévient-elle en plantant ses orbes émeraudes dans mes iris noisettes. Je n'ai pas honte de ce que je fais, je ne suis pas à plaindre et je ne suis certainement pas une victime, c'est clair ?
—Limpide, je ne pensais pas autrement tu sais.
—Hum, fait-elle d'un air dubitatif. Bref, cette discussion devient ennuyeuse si tu veux mon avis sur la question.
Elle se penche de nouveau sur moi, soufflant encore sur mes lèvres pour déclencher mes frissons incontrôlés et rallumant mon désir qui s'était mis en sourdine suite à cette discussion. Je déglutis encore, attendant qu'elle poursuive. Soit en ajoutant quelque chose pour clore, soit – et Merlin sait que c'est sans doute l'option que je préfère le plus – en m'embrassant enfin comme j'en rêve depuis quelques minutes. Ou depuis que j'ai posé les yeux sur elle si je dois vraiment être honnête. Elle avance sa bouche tout près de mon oreille finalement, me faisant presque gémir de frustration, avant de me murmurer une question.
—Tu sais quel autre cliché est vrai, en tout cas du côté sorcier des études médicales ?
Je secoue la tête, une nouvelle fois intoxiquée et par son parfum m'enivrant, et par sa chaleur m'incendiant.
—Les infirmières et médecins sont vraiment très doués en anatomie en plus d'être habiles de leur mains… Ou en tout cas, moi, je le suis. Voudrais-tu vérifier ? Et ne me sors pas que tu ne couche pas au premier rendez-vous chérie, c'est au moins notre trente et unième pour m'avoir reluqué tout ce temps. J'exige un peu d'égalité.
—Pansy, tais-toi et embrasse-moi, je la coupe fiévreusement.
Et enfin, avec toujours ce rictus mutin qui allume des étincelles dans son regard vert, elle s'exécute. Je dois bien l'avouer, elle est douée, c'est vrai…
/
Un bruit désagréable me tire du doux sommeil dans lequel je flottais encore il n'y pas deux secondes. Que peut bien être ce son atroce ? J'ouvre un œil, immédiatement éblouie par la luminosité de la pièce où je me trouve. Il me faut une petite minute pour comprendre que je suis dans ma chambre, dans mon appartement. Apparemment, j'ai oublié de fermer les volets hier soir pour être ainsi agressée par les rayons du soleil. Comprenant que le source de ce boucan infâme provient de mon réveil sur la table de chevet près du lit, je m'étire difficilement pour éteindre l'objet. Je me rallonge ensuite, pas encore tout à fait réveillée malgré que le cadran éclairé de chiffres rouges m'indique qu'il est onze heures du matin. Cependant, sentant un corps remuer contre moi, voilà que je me souviens pour quelle raison mes volets étaient le cadet de mes soucis hier soir.
Je me tourne vers le côté gauche du lit pour y voir la silhouette étendue sur le ventre et endormie de Pansy. Nue comme au premier jour, tout comme je le suis d'ailleurs, le drap a glissé de son corps pour n'être plus retenu qu'au creux de ses reins. J'ai donc tout le loisir d'admirer le hâle de son dos se parer de paillettes d'or sous la lumière matinale. Un sourire étire mes lèvres au souvenir de notre soirée d'hier qui a commencée dans un élégant petit restaurant français pour vite se finir chez moi. Notre premier « vrai » rencard depuis que nous avons décidé que cette nuit dans la Velvet Room de ce club de striptease moldu ne serait pas qu'une simple parenthèse agréable avant de reprendre chacune nos vies respectives.
Je la regarde prendre une inspiration endormie alors que ma main vient s'égarer sur sa peau dont je ne cesse d'apprécier la douceur malgré que ce ne soit pas la première fois que l'effleure. Qui aurait cru que les choses finiraient ainsi ? Certainement pas moi et je pense bien qu'elle non plus vu notre antagonisme passé. Et pourtant, force est de constater qu'enfin, pour la première fois depuis des mois que j'ai quitté Ron et que j'ai tenté de reprendre ma vie, ce manque que je ressentais se trouve finalement comblé. De la plus étonnante des façon et surtout par la plus inattendue des personnes je dois dire. Pourtant ça fonctionne, même si ça ne nous empêche pas d'avoir quelques accrochages depuis un mois que nous avons décidé d'entamer cette relation.
Certes, cela peut paraître tard pour un premier rencard, mais entre ses études et les miennes cela nous fait un planning chargé. Ajouté à cela son travail nocturne, nous n'avons pas eu tant d'occasions que cela de passer une vraie soirée à deux avant hier finalement. Je n'ai encore rien dit à qui que ce soit à propose de cette relation, à propos de moi. Mais peut-être aujourd'hui vais-je faire un premier pas…
—A quoi penses-tu ? murmure-t-elle en s'éveillant doucement sous mes caresses bien plus chastes que celles de la veille.
—A moi, à nous aussi.
—Oh Granger, je sais que le cliché des lesbiennes qui s'installent vite est parfois vrai, dit-elle ensuite en se redressant et en arborant son éternel rictus moqueur, mais tu ne vas quand même pas déjà me demander en mariage. D'autant que tu as trainé pour ce premier rencard tout en profitant éhontément de mes charmes.
—Ne dis pas de bêtises, je n'ai pas encore acheté la bague. Tu fais quelle taille d'ailleurs ?
—Comme si ta paie de langue de plomb te le permettait tiens. Je suis trop cher pour toi, laisse tomber chérie.
—Bon, je vais me rattraper sur le manque de rencards alors, on sort ce midi ! Lève-toi !
Je sors rapidement du lit car je sais avoir la fâcheuse tendance à avoir bien du mal à me convaincre de le quitter lorsque cette magnifique brune s'y trouve aussi. Elle m'observe d'un air interrogateur, un sourcil levé, mais je ne lui donne pas plus d'explications et file à la salle de bain. Sur le chemin, je constate non pas l'unique présence de mes vêtements au sol cette fois-ci, mais celle des siens également. Nous étions relativement dans l'urgence hier soir, ce seul indice suffit à s'en douter. Je compte dix seconde après être entré dans la salle de bain sans refermer la porte derrière moi pour voir ma petite-amie – j'en rougirais presque juste à le penser – qui pénètre rapidement à ma suite dans la pièce, toujours aussi nue et sans gêne.
—Hermione, c'est quoi cette histoire de te rattraper sur les rencards ? demande-t-elle en croisant les bras sous sa poitrine.
—Figure-toi que j'avais oublié mais je suis invitée ce midi à manger. Sauf que je préfère passer la journée avec toi en fait donc je pense que je vais plutôt décommander et que nous allons sortir juste toutes les deux.
—Oh, toi et ton petit côté fleur bleu adorable. Mais je vais faire ma Miss Je-Sais-Tout curieuse, je me fiche que ce soit copyright, en te demandant chez qui donc tu étais invitée ? Oh ! Chez les Weasley ? Je donnerais tout pour voir la tête que ferais ton ex rouquin s'il me voyait filer le parfait amour avec toi à sa place.
—Oh, parce que tu file le parfait amour avec moi donc ? dis-je en la taquinant.
—C'est une expression, a ne pas prendre au pied de la lettre Granger, dit-elle un peu gênée ensuite.
Quand elle m'appelle « Granger » à présent, c'est soit pour m'embêter, soit pour masquer sa gêne et ici j'ai bien l'impression qu'il s'agit de la seconde option. Mais soit, je ne creuserais pas plus loin. Pour le moment du moins.
—Navrée de te décevoir, mais non, c'est chez les Potter que j'étais conviée.
—Oh, peut-être plus intéressant encore, déclare-t-elle avec un air de pur machiavélisme sur le visage. Tu es sûre que tu ne veux pas y aller ?
—Et te laisser toute seule alors que nos jours de congés communs sont si rares ?
—Mais non, en m'emmenant avec toi ! Griff-idiote un jour, Griff-idiote toujours… Par Merlin, t'as de la chance que je te trouve si mignonne pour bien vouloir m'afficher avec ce que Poudlard fait de pire après les Poufsouffles en terme d'idiotie.
—Et que vais-je dire, moi, à m'afficher avec un serpent, que dis-je, une vipère à la langue bien pendue comme toi ?
—Que pour une fois c'est le serpent qui t'a charmé par sa dance plutôt que l'inverse ? Mais il serait temps d'arrêter, au moins avec tes amis, de jouer du pipeau, tu ne crois pas ?
Je dois arborer un air pathétique à la simple idée de le dire à Harry et Ginny. C'est stupide, je le sais bien. Ils sont sans doute ceux qui le prendront le mieux. Enfin, j'ai quand même un doute quant au fait de bien prendre que je sorte avec Pansy Parkinson. Elle représente quand même celle que tous considéraient – considèrent toujours d'ailleurs pour la majorité – comme ma Némésis personnelle à l'instar de Drago qui était celle de Harry. Voyant mon trouble plus que nettement perceptible, Pansy s'approche pour poser un doux baiser sur mes lèvres et prendre mon visage en coupe dans ses mains.
—Je suis sûre que ton courage de parfaite Griffondor héroïne de guerre n'attend que ça pour enfin surgir du placard avec toi. En plus, il ne peut rien t'arriver, je serais là ! ajoute-elle avec un clin d'œil.
—Ah oui ? Et que vas-tu faire si ça se passe mal ? Te planquer derrière mon courage griffondoresquement idiot, comme tu aimes à le dire ?
—Bien sûr ! Et de là je jouerais la parfaite Serpentard à mordre avec ma répartie cinglante ! Il ne restera rien de Potter et de sa rouquine s'ils osent mal le prendre, compte là-dessus. Ou bien je danserais pour les hypnotiser, ça a bien marché sur toi à peine tu posais les yeux sur mon corps de déesse.
—Je prends la première option : morsure par répartie, je décide finalement.
—Oh ? Jalouse ? On veut garder mon corps égoïstement ?
—Exactement, je ne suis pas très partageuse et les clients du club devraient d'ailleurs me payer des royalties.
—Hum, chérie, je danse peut-être devant leurs yeux lubriquement fixé sur moi, mais sache que je n'ai jamais vu que toi malgré ce sombre placard dans lequel tu étais planquée.
Elle dit cela en s'approchant encore de cette démarche prédatrice qu'elle a eu dès la première fois dans la Velvet Room. Cela me paralyse toujours aussi bien, alors que ses mains s'activent à me pousser gentiment sous la douche. Douche dans laquelle, j'en suis sûre, elle ne rechignera pas à me frotter le dos avec grand plaisir.
—Pansy… je souffle alors que ses dents s'égarent dans mon cou et qu'elle allume l'eau chaude qui se met à couler sur nos corps enlacés.
—Hum ?
—On va être en retard au déjeuné.
—Ne t'en fais pas pour ça. En me voyant te tenir la main sous leur porche, ils oublieront sans nul doute notre léger retard, argumente-t-elle sans cesser son divin ouvrage.
Je me laisse convaincre, très facilement j'en conviens, mais le contact de ses mains et de sa langue éloigne une fois de plus toute pensée cohérente de mon esprit. J'en oublie Harry, Ginny et l'annonce que je vais leur faire, ça n'a plus d'importance.
De toute façon elle a raison, mon annonce fera bien moins de bruit que je ne m'y attendais. Seul Ron aura du mal avec cette idée, mais même lui finira par se rendre compte que je suis bien plus heureuse et épanouie que depuis que Pansy est entrée dans ma vie. Et mes parents ? Encore une fois elle avait raison, cela n'a eut aucune importance non plus. Ils étaient même ravis de rencontrer celle qui aujourd'hui partage ma vie. Mais ça, c'est une autre histoire et pour l'instant, j'oublie.
J'oublie tout, car il n'y a plus que la danse de ce Serpent qui me charme et m'hypnotise bien plus sûrement que tout autre chose au monde à présent, et je l'espère, pour encore longtemps.
