Bonjour, bonsoir à tous !
C'est mon premier post dans ce fandom (et je crois le premier du fandom fr ? Bah alors Doudou t'es où ?), mais ce ne sera pas le dernier ! Si je m'étais éloigné de l'écriture et des anime un bon moment, SK8 m'a vraiment donné envie de m'y replonger alors, pour commencer, voici un petit OS sur Reki, écrit un peu à la va-vite mais qui me trottait trop en tête pour y rester ! J'espère qu'il vous plaira quand même !
N'hésitez pas à laisser votre avis en commentaire !
Bonne lecture ! Skisses !
La frustration d'un abruti
Il avait gâché combien, cinq ans de sa vie environ ? À force de la dédier à ce stupide bout de bois monté sur roues. Il avait fini à terre, il avait fini trempé de sueur, il avait fini chez le médecin et même à l'hôpital, il avait fini chez le directeur, il s'était fait punir, disputer. Et tout ça pour quoi au final ? Pour être cool ? Pour se faire des amis ? Certes, il mentirait s'il disait que le skate ne lui avait rien apporté toutes ces années. Mais sa nullité avait tout repris.
La haine qu'il se vouait avait éclipsé le bonheur des bons moments. Leur voyage à la source chaude, les journées à s'entraîner avec Langa, les nuits à lui créer la planche qui lui correspondrait le mieux, les différentes courses à la S. Il pensait avoir inscrit à jamais ces moments dans son cœur. Mais la solitude avait tout fait disparaître.
Parce qu'il n'était tout simplement pas comme eux. Il était banal, normal. Un acharné du travail, un abruti du skate à la limite. Mais il n'avait rien de plus. Il n'avait pas la moitié de l'agilité de Miya, il n'était qu'un gluant à côté de ce gosse de pourtant quatre ans de moins que lui. Il n'avait pas le quart du talent de Langa, son meilleur ami duquel il avait été si proche mais qui lui semblait depuis peu appartenir à un monde si éloigné du sien. Comme si leurs chemins ne s'étaient en réalité rencontrés qu'une fraction de seconde et, qu'après, il n'avait fait que s'accrocher à lui alors que leurs routes étaient déjà vouées à se séparer.
Comme en ce jour où il lui avait appris les bases, il n'avait au final fait que le pousser un grand coup pour le lancer. S'en étaient suivies des chutes, des grands virages, mais il avait fini par trouver sa voie et avancer, sauter toujours plus haut. Et lui était simplement resté au bord de cette route, sa planche posée plus loin, n'ayant plus ni les capacités ni la foie de le rattraper.
Car il n'était pas comme ces monstres qui pouvaient maîtriser un hollie en deux semaines. Il n'était pas comme ces génies qui pouvaient vibrer et se sentir grisés par un duel contre Adam. Il n'était qu'un type normal, terrorisé, incapable de remonter sur une planche pour une nouvelle S depuis sa chute de la dernière fois.
Il n'avait voulu qu'un ami avec qui partager sa passion. Comme au bon vieux temps. Ils avaient passé tant de bons moments tous les deux. À rire, à se couvrir de pansements à cause des chutes, à s'endormir la tête sur leurs planches dans l'atelier ou dans sa chambre. Où étaient passés tous ces moments ? Au final, ils avaient fini par disparaître. Comme la dernière fois.
Langa était comme cette haute étoile sur ce mur. Il ne l'atteindrait jamais vraiment. Peu importe ses efforts pendant des années, il ne pourrait jamais ne serait-ce qu'effleurer l'endroit où il se tenait avec si peu d'efforts. Il ne pourrait jamais briller dans les cieux comme lui.
Il avait ri à en avoir mal au ventre et à vouloir en pleurer avec eux. Que ce soit en voyant Miya rembarrer Shadow et même le menacer de tout balancer à sa manager s'il ne l'emmenait pas acheter Splatoon 3 aux aurores le jour de sa sortie, en entendant Cherry traiter Joe de bonobo en rut, en se ramassant lamentablement avec Langa et riant de leur propre bêtise. Et maintenant rien que d'y repenser le remplissait d'angoisse et de mal-être, lui faisant monter aux yeux des larmes bien plus amères.
Le skate lui avait tout donné. Mais lui avait surtout tout pris. Et pourtant, ce sport continuait de lui manquer. Car il l'aimait autant qu'il se détestait lui-même. Et même s'il n'était que « l'autre », même s'il n'atteindrait jamais les sommets, même s'il n'avait pas leur place auprès d'eux… Il avait quand même envie de les rejoindre, de monter sur une planche à nouveau.
Il n'y avait pas à dire, il n'était vraiment qu'un pauvre abruti du skate.
