à la recherche du Seigneur du Temps
Chapitre 1
Je vivais à Paris, en 1946 environ. Cette période de l'Histoire humaine n'était pas la plus belle ni la plus simple à vivre mais je pouvais m'en contenter et elle était intéressante.
J'étais dans un bar, quelque part dans Montmartre; un petit bar du coin de rue comme il en existe tant d'autres. De part et d'autre de la salle il y avait 4 canapés fait de velours rouge. Ils étaient en forme de croissant, entourant chacune une table ronde, auprès desquelles étaient assis quelques hommes. Deux personnes étaient assises à la table qui faisait face à la porte, discutant de choses et d'autres en buvant un verre de Gin. Dans le canapé qui se situait quasiment en face il y avait un petit couple d'amoureux collé l'un à l'autre; cette vision me rendait triste. Au centre du bar il y avait cinq tables dont deux étaient occupé par deux jeunes hommes qui n'avaient pas encore vingt ans. Au fond de ce bar, il y avait une petite scène avec des musiciens et une femme d'environ vingt-cinq ou trente ans. Elle chantait, bien. Elle portait une robe rouge à paillettes qui lui couvrait à peine les haches et laissait voire, un peu trop à mon goût, ses "atouts". Toutes les autres personnes, en ce lieu, la regardait comme si elle était une déesse ou une sirène. Elle faisait beaucoup d'effet aux hommes, c'est humain, mais, personnellement, je ne la trouvais pas si attirante.
J'étais assis sur un tabouret, au comptoir, dégustant un délicieux whisky qui avait pratiquement le même âge que moi tout en fumant un excellent tabac avec ma pipe en bois. J'entendis la porte derrière moi, s'ouvrir puis se fermer et une faible voix se fit entendre :
"Bonjour, fit la petite voix.
Bonsoir ma p'tite dame, fit le barman de sa voix grosse et forte.
Comment ? demanda la jeune voix
Bonsoir, répéta-t-il, c'est qu'il est près de 21 heures ma p'tite dame !
Oh ! dit-elle étonnée, c'est vrai il se fait tard et la soirée est belle.
Alors que voulez-vous ma p'tite dame ?
Je ne sais pas, c'est la première fois que je viens ici.
Vous avez le choix entre eau, vodka, whisky, gin et d'autres boissons alcoolisées.
Oh ! Le Vesper, vous connaissez ?
Non, j'crois pas connaître cette boisson, fit le barman. Dans mon coin je m'interrogeai.
Et ça se prépare comment un "Vesper" ?
Dans un shaker, vous mettez du gin, du Lillet blanc, de la vodka et des glaçons. Vous secouez, puis vous versez en retenant les glaçons dans un verre à cocktail ensuite, vous y ajoutez un zeste de citron.
Bien mamzelle je vous prépare ça, de suite."
Il s'affairait à disposer tous ces ingrédients dans l'ordre et commença la préparation. Cela m'étonna qu'une femme connaisse cette recette, non pas que les femmes n'ont aucune mémoire de tout ce qui touches aux boissons mais cette boisson a été créé en 1952. Nous sommes en 1946 donc sois Ian Fleming a repris la recette en feintant d'en être l'inventeur, sois cette femme était bien plus intéressante que toutes les autres de cette ville.
"Que faites-vous ici ? demanda le serveur
Pourquoi aurai-je une raison de venir ici dans ce bar ?
Parce que, intervenait-je, une jeune femme ayant des goûts de luxe, avec la connaissance d'une boisson qui n'est pas encore inventé, et qui vient dans un bar qui lui ait inconnu, ne pourrait venir que pour une bonne raison, fini-je.
Ou juste pour se balader dans Montmartre. Mais vous ? Qui êtes-vous ? demanda-t-elle. Sa voix commença à s'éclaircir et laissa paraître une voix qui me rappelait une barbe à papa, légère et douce.
Je suis un homme, à un bar, qui souhait finir son verre, fis-je en faisant de la main, un geste pour l'inviter à s'asseoir à ma droite voulez-vous bien vous joindre à moi ?
J'ai entendu dire que vous étiez le Professeur, dit-elle en s'asseyant.
D'où tenez-vous cette conclusion ?
De vos déductions Monsieur, fit cette curieuse jeune femme.
Je suis donc démasqué et vous, qui êtes-vous ?
J'aurai oublié de me présenter ? Je suis Janny. Je suis la fille du Docteur.
Il a eu une fille ? fis-je étonné.
Oui, mais comment le connaissez-vous ?
Ce vieux salaud a eu une fille alors ?
Ne parlez pas de mon père comme cela ! dit-elle sur un ton colérique.
Pourtant c'est la vérité, dis-je. Il m'a laissé mourant sur un champ de bataille durant la Grande Guerre du Temps, - je m'emporte brusquement -. Ma vie était devenue un enfer et ma famille… Je me calmais et fit d'un ton grave. Notre peuple est mort par la faute du Docteur. Il aurait pu me sauver, mais non! Monsieur en a profité pour s'échapper comme le lâche qu'il est. Je pris une gorgée de whisky pour m'adoucir la voix.
Il n'est pas un lâche. Il est… Le barman l'interrompit.
Oh calmez-vous, résolvez vos problèmes à l'extérieur du bar, vous dérangez tous les autres clients.
Nous nous retournâmes, moi et Janny, et virent tous les autres clients silencieux, nous regardant.
Voilà votre boisson, dit-il en tendant sa main vers la jeune femme. Ça fera douze francs cinquante.
Excusez-nous madame et messieurs. Matias je paye pour elle, dis-je au barman. Je me tournai légèrement, tout en faisant en sorte qu'elle ne puisse pas voire mon visage et fis-je d'une voix basse. Je suppose que vous n'avez jamais vu votre père tenir une arme pour tuer ?
C'est vrais mais…
Vous savez pourquoi ?
Non.
Parce que la dernière qu'il en a touché une c'était lorsque il l'a utilisé pour tuer notre peuple, sur Gallifrey. Mais une question me taraude toujours l'esprit, pourquoi êtes-vous là ?
Je le cherche, et vous êtes probablement le seul à pouvoir le trouver. Ce serait idiot de voir les derniers maîtres du temps en froid à cause d'une guerre idiote qui s'est terminé il y a des siècles."
Énervé, je laissai la somme de nos consommations sur le bar, empoigna ma canne, quitta le tabouret ainsi que le bar pour aller dans la rue. Elle me suivit dans cette rue à peine éclairé par les lampadaires de la ville qui jetaient une lumière orangé sur les trottoirs. Je marchai pendant quelques mètres le temps de voir si elle allait insister. Elle n'en fit rien.
Après une belle balade sous le ciel étoilé je suis arrivé, quelques quarante-cinq minutes plus tard, devant mon immeuble. Je passai la porte du hall. En face de la porte principale se trouvait un petit couloir. Il faisait la longueur du bâtiment et menait vers une porte qui donnait sur la cour, à droite de ce couloir se situait un escalier qui menait aux étages. Encastré dans le mur à côté de la porte d'entrée, il y avait quatre boîtes aux lettres. Sur trois d'entre elles il était écrit les noms et les numéros d'appartements de personnes dont je ne me souviens pas. Mais sur l'une d'entre elles il y avait inscrit :
"M. Guillaume Hunter, Détective Privé"
Ce fut, à cette époque, mon pseudonyme. J'acceptais toutes sortes d'affaire; allant de l'adultère à la recherche de personnes disparus, je réussissais aussi à avoir des dossiers de la police non classé et je retrouvais les coupables… s'il y en avait.
J'ouvris ma boîte aux lettres et vis, avec surprise une lettre. Je la pris et monta les escaliers. Une fois à l'étage je tournai à droite et ouvrit la porte de mon appartement. Une fois à l'intérieur j'allai dans le salon, jeta la lettre sur la table basse qui était en son centre, puis me pencha vers le poêle à bois qui en faisait l'angle près de la fenêtre. Je l'ouvris et y mit une petite bûche pour raviver le feu qui s'était éteint. Tout d'un coup je senti un parfum qui me rappela cette jeune femme du bar. Je me retournai et la vis assise dans l'un des deux fauteuils qui était orienté vers le poêle.
"Voilà donc le visage de cette inconnu qui m'as offerte ce verre de Vesper."
Je vis une jeune femme brune, avec des yeux d'un marron claire ressemblant à des noisettes. Ses lèvres étaient fines et rouges. Son visage était un peu mince mais harmonieux. Elle ne ressemblait en rien au humaine que j'avais croisé jusque-là.
"Comment vous avez retrouvé mon appartement ?
J'avoue que ce n'était pas facile pour le trouver mais j'ai été patiente. J'ai d'abord dut vous retrouver après que vous m'ayez semé.
Mais comment avez-vous fait pour entrer avant moi ?
Je ne vous le dirais pas tant que vous n'aurez pas répondu à mes questions.
Je sens que ça vas être long. Vous voulez quelque chose à boire ? Une boisson chaude ?
Oui un café s'il vous plaît"
Je partis vers la cuisine. Sur toutes la cloison, Sud et Est, il y avait un plant de travaille. Dans l'angle, il y avait une hotte aspirante sous laquelle il y avait une gazinière et à sa droite il y avait une cafetière à l'italienne que je pris et prépara.
"C'est plutôt simpliste pour un maître du temps non ?
Peut-être mais au moins je ne me fait pas repérer à 10 kilomètres à la ronde en commandant une boisson qui n'as pas encore été inventé et puis j'aime la simplicité.
Mais ceci n'est pas censé être inventer en 1960 ? dit-elle en pointant la hotte aspirante
Si mais je ne n'aime pas quand les vapeurs de cuissons embrument mon appartement et puis je ne laisse que peu de personnes entrée dans mon appartement.
Donc revenons à mon père.
Oui j'ai eu le temps de réfléchir à votre demande durant ma petite balade nocturne, je m'excuse de m'être emporté, dis-je en commençant à faire chauffer la cafetière.
Ce n'est pas grave et puis vous avez vécu un enfer n'est pas ?
C'est un doux euphémisme lorsqu'il s'agit de la Guerre du Temps.
Comment avez-vous fait pour vous échapper ?
Un coup de chance, un simple coup de chance qui est peut être dû à la fin de la Guerre.
Comment ça ?
Lorsque je fus emprisonné par le camp adverse, ils étaient sur le point de m'utiliser pour des expériences avec ADN mais c'est là qu'il y eu une explosion. Elle se propagea dans tout le vaisseau. À cet instant j'ai couru vers les salles de stockages où il y avait un TARDIS et je me suis échappé de justesse. J'ai appris plus tard que la Guerre était finie. Aucun des deux camps n'avait survécu à la dernière bataille.
Vous vous êtes donc réfugier ici, sur Terre.
Oui, fis-je en sortant les tasses que je plaçai sur un plateau.
Vous allez retrouver mon père ?
Je ne sais pas.
Vous ne savez pas ou vous ne voulez pas ?
Et vous ? Pourquoi voulez-vous le retrouver ?
Pour le connaître, pour savoir qui est mon père. Il y a beaucoup de rumeurs sur le « dernier » des Seigneurs du Temps et j'aimerais savoir si elles sont toutes fondées mais surtout pourquoi il est partis.
Alors vous n'êtes qu'une fille à la recherche de son père, fis-je en servant le café.
Oui.
Et vous voulez aussi que l'on se réconcilie ? fis-je en transportant le plateau dans le salon.
Oui, comme je l'ai dit, il est dommage que les deux derniers représentant du peuple le plus avancé et le plus sage de tout l'univers reste en froid juste à cause d'une guerre durant laquelle ils étaient dans le même camp. Vous ne trouvez pas ?"
Que dire ? Que répondre à cette fille ? Avait-elle raison ou tort de vouloir cette folie ? Je ne savais plus quoi penser, ni quoi lui répondre. Je restai muet durant quelques minutes ou quelques heures peut-être ? Elle continua à parler ou peut-être pas je ne sais pas, je ne sais plus. Quoi qu'il en soit nous nous sommes assis dans les deux fauteuils devant le poêle. Nous restâmes là à attendre que l'un de nous deux parle. Puis elle se leva et dit "Si vous me cherchez je serais à l'Hôtel Lutetia, chambre numéro 230 demandez Mademoiselle Robinson" et elle quitta mon appartement. Je débarrassai puis j'ouvris une bouteille de scotch et alluma la radio. Ils passaient un excellent morceau de Jazz, le scotch aussi était excellent. J'allai ensuite dans ma chambre et m'endormis dans mon lit.
Le lendemain, quand je me préparais à partir pour un bar restaurant du côté de Belleville je vis la lettre sur la table basse que j'avais oublié la veille. Je la pris, l'ouvris, puis la lus :
" Je préfère être bref,
Accepte son affaire,
Le paradoxe "
La signature était illisible et on ne pouvait connaître l'expéditeur de cette écrit même en la regardant sous tous les angles.
"Quel curieuse lettre" pensais-je. Le téléphone sonna.
"Un appel pour vous de l'Hôtel Lutetia, chambre numéro 230, vous prenez l'appel ?
Oui, je prends l'appel.
Professeur ? C'est moi Janny comment allez-vous ce matin ?
Très bien et vous ?
Très bien merci. Vous avez réfléchi à mon affaire ?
Oui, mais j'aimerais que l'en en parlent en privé. Vous avez déjeuné ?
Non, pourquoi ? lui répondis-je
Et si vous veniez avec moi ? Je connais un succulent petit bar-restaurant du côté de Belleville.
Je ne sais pas je ne suis qu'une cliente.
J'ai réfléchi à ce que vous m'aviez dit hier, au fait qu'il serait dommage que les dernier maîtres du temps soit en froid alors que leurs espèce est quasiment éteinte. Vous avez peut-être raison.
Mais c'est une excellente nouvelle. J'accepte de déjeuner avec vous mais seulement si vous venez à mon hôtel, ça vous va ?
D'accord, je viens déjeuner chez vous pour onze heure trente ça vous ira ?
Parfait. À tout à l'heure alors monsieur."
Je me préparai à sortir de chez moi pour aller à ce rendez-vous puis je repensai à cette étrange lettre. Je me demandais qui aurait pu m'envoyer cela et quel était sa signification.
Je pris mon manteau, glissa la lettre dans la poche intérieure de celui-ci et prit mon arme car j'avais un mauvais pressentiment; puis je passa la porte d'entrée, dévalai les escaliers puis je sortis de l'immeuble. Je partis vers le sud et pris le tramway. Lorsque j'arrivai à l'hôtel, il était déjà l'heure.
