Auteur: Kuro-Hagi – 10/05/2021
Genre: Romance – Yuri – Lemon
Disclaimer: Tout ce monde et ces personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki.
Notes/Remerciements : Bon anniversaire Maloriel ! Contre toute attente, ce n'est pas un AoKaga (mais ne vous en faites pas, je compte bien poster un AoKaga un peu plus tard dans la journée), mais ce n'est pas parce que tu es née le jour d'Ao et Kaga que tu dois forcément avoir une fic sur eux… Même si on les aime d'amour ;)
Non cette année, j'ai décidé de célébrer ton anniversaire avec un autre couple, parce que grâce à toi je découvre tellement de choses, par nos échanges et nos écrits… Et voilà tu m'inspires, j'ai donc écrit ce texte et toi-même tu sais qu'il y a encore quelques mois jamais je n'aurai pu en écrire un comme celui-là :) J'espère qu'il te plaira !
Je te souhaite encore un très joyeux anniversaire ! Enjoy !
Who Will Save You Now
.
Quand elle est rentrée chez elle ce soir, elle ne s'attendait certainement pas à ça. Elle a ouvert cette lettre innocente machinalement, encore une facture probablement. Mais ses yeux ont parcouru les mots inscrits sur le papier et se sont mis à couler.
Bien-sûr elle savait que c'était inévitable. C'était simplement la suite logique de ce fiasco. Et ce n'est pas comme si, ils n'en avaient pas parlé plusieurs fois. Mais ça restait « il faudrait le faire ». Pourtant, elle savait déjà que tout était terminé depuis longtemps. Est-ce que ça avait vraiment commencé un jour d'ailleurs ? Ils avaient simplement fait une erreur. Confondus de l'amitié forte et de l'amour. Son meilleur ami, du confort, une vie stable et agréable. Ils s'entendaient bien. Mais il n'y avait pas de passion. Ils vivaient ensemble, une petite routine bien posée. Ils avaient confondu leurs envies avec celles de leurs familles. Les attentes fortes de leurs parents qui les voyaient mariés depuis leur enfance. Ils ont suivi le chemin qui leur avait été tracé. Elle l'aime. Et elle l'a toujours aimé. Mais pas de la manière dont on aime pour fonder un foyer, une famille. Mais d'une manière ou d'une autre il fera toujours partie de sa famille. Il est trop important, elle ne supporterait pas de le voir disparaître de sa vie. Pourtant, il en aurait toutes les raisons.
Elle se lève et se sert un verre de whisky avant de revenir s'installer dans son canapé, relevant les pieds sur l'assise moelleuse. Les larmes ne semblent pas vouloir cesser leur cascade sur ses joues. Elle tire le plaid et s'enveloppe dedans. Son cœur lui fait mal. Elle se sent plus seule que jamais dans cet appartement si vide et silencieux.
Il y a cinq ans, elle a tout détruit. Et ce courrier n'est que le juste retour des choses. Il est son meilleur ami et quand, à vingt-cinq ans, elle a commencé à se rebeller, à ne plus supporter de ne pas vivre sa vie mais celle qu'on avait envisagé pour elle. Il l'avait écoutée, il l'avait même soutenue, alors qu'elle faisait voler en éclats leur vie, tout ce qu'ils avaient construit ensemble, par ses aveux. Il l'avait écoutée. Et puis, il lui avait dit que ce n'était pas grave, que c'était naturel et qu'elle n'avait pas à se cacher, qu'il était content qu'elle le lui ait enfin dit, bien qu'un peu déçu qu'elle ne se soit pas confiée à lui pour quelque chose d'aussi important plus tôt. Il l'avait prise dans ses bras et serrée fort. Elle s'était agrippée à lui, à ses bras si confortables, si familiers dans lesquels elle se réfugiait si souvent, entre lesquels elle aimait passer de longues soirées dans le canapé à regarder des films et des séries et à refaire le monde. Ils avaient encore parlé un peu. Et puis, il avait pris un sac mis quelques affaires et il avait quitté leur foyer, leur vie commune. Elle avait regardé partir l'homme de sa vie le cœur brisé. Non elle ne l'aimait pas de cette manière, mais Junpei resterait l'homme de sa vie, son meilleur ami.
Le cœur brisé. Elle ne se sentait même pas soulagée d'avoir enfin avoué ce qu'elle cachait depuis si longtemps à lui qui était le plus important dans sa vie.
Je suis lesbienne Junpei.
Ces quelques mots avaient brisé la vie qu'ils s'étaient construite et ça faisait mal. Elle savait que ce n'était que temporaire. Qu'elle ressentirait bientôt le soulagement de son aveu, de pouvoir prendre un nouveau chemin. Mais c'était aussi se diriger vers l'inconnu, vers un avenir sans aucun repère, un futur vide, une page blanche… Et c'était effrayant. Certes elle s'était sentie prisonnière de cet avenir que son père avait défini pour elle, mais c'était aussi rassurant de se laisser guider, porter. De ne pas avoir à réfléchir comme lorsqu'on est enfant et qu'on nous dicte presque chaque instant nos moindres faits et gestes. Elle avait vingt-cinq ans et se sentait perdu avec cette unique certitude : Elle était lesbienne et ne voulait pas passer sa vie à mentir, à SE mentir.
Le liquide ambré lui brûle un peu la gorge. Elle renifle et attrape son téléphone. Elle a besoin de se connecter à quelqu'un de parler, de dire qu'elle a mal. Elle parcourt la liste de ses contacts et s'arrête un moment sur le nom de Junpei. Il est toujours le premier auquel elle pense quand elle cherche du réconfort.
Il a eu besoin de quelques mois, pendant lesquels il a lui demandé un peu de temps pour tourner la page. Ils avaient rendu leur appartement, ils en avaient pris chacun de leur côté des plus petits. Et pendant six mois elle n'avait eu que des nouvelles sporadiques. Il lui manquait terriblement. Elle se prenait régulièrement à vouloir lui envoyer un message, l'appeler pour juste partager une débilité et juste rire. Ces six mois lui avaient semblé terriblement difficile. Elle avait eu l'impression de devoir tout réapprendre sans lui à ses côtés. Apprendre à respirer, à vivre, à manger… À rire. À sourire. Tout lui demandait un effort monumental. Mais elle s'était accrochée, sa fierté l'empêchait de sombrer. Tout était de sa faute, elle n'avait pas le droit de se plaindre. Teppei l'avait aidée, son deuxième meilleur ami et aussi celui de Junpei. Elle savait qu'il veillait sur elle comme il veillait sur Junpei le temps de panser leur cœur. Il lui avait dit qu'elle avait le droit de souffrir aussi, que ce n'était pas de sa faute.
Son doigt descend encore et trouve le prénom de Teppei. Il sait déjà sûrement ce que contient cette lettre, il devait être au courant de la démarche de Junpei. Elle savait que ça allait arriver de toute façon. C'était inévitable. Mais c'était comme briser la dernière chaîne qui la reliait à cette vie qu'elle avait eue avec lui. Elle n'avait pas été malheureuse, au contraire. Mais ils n'étaient pas un couple, seulement deux amis, deux colocataires et le retenir près d'elle plus longtemps était une erreur. Elle avait fait le bon choix, même s'il avait été terriblement douloureux. Mais ce mot posé sur le papier c'était vraiment le point final.
Divorce.
Au bout de cinq ans, elle aurait cru que ce serait plus facile à accepter. Mais non, ça fait quand même mal. Peut-être que si comme lui, elle avait rencontré une femme, elle le verrait différemment. Certes, pendant ces cinq années elle a exploré, elle a eu des relations plus ou moins sérieuses. Mais elle n'a toujours pas trouvé la femme de sa vie et à trente ans, elle commence à se sentir vraiment seule. Son pouce presse le bouton d'appel et il ne faut que deux sonneries pour que la voix apaisante de Teppei réponde.
« Hey ma belle ! Qu'est-ce qui t'amène ? »
Elle verse encore quelques larmes et ses sanglots alertent son ami.
« Riko ?
— Oui…
— Tu as reçu les papiers.
— Oui…
— Tu veux que je vienne ?
— Oui. »
Il est toujours prêt à voler à son secours lui aussi. Comme Junpei d'ailleurs, il serait sûrement venu si elle l'avait appelé mais pas ce soir, pas pour ces foutus papiers. Elle termine son verre et une dizaine de minutes plus tard elle entend la porte de son appartement s'ouvrir.
« Riko ? »
Teppei passe la tête par la porte du salon. Il retire sa veste, l'abandonne sur une chaise et il vient s'asseoir à côté d'elle pour la prendre dans ses bras. Ses larmes coulent de nouveau abondamment. Ses bras aussi sont si réconfortants. Sa grande main caresse doucement ses cheveux et il reste juste silencieux. Ils n'échangent pas un mot.
Plus tard, elle se réveille dans son lit blotti contre le corps immense de Teppei. Quand l'a-t-il emmenée ici ? Elle ne cherche pas à savoir et revient se serrer contre lui, profiter de la chaleur de son corps et s'autorise à se rendormir.
…
Parfois encore elle doit retenir ses larmes. Elle inspire doucement espérant dénouer sa gorge et refouler l'eau qui menace encore de couler sur ses joues. Sa poitrine est serrée. Ce courrier a comme rouvert une boîte de pandore et toute sa vie semble de nouveau remise en cause. Quand ils s'étaient séparés elle avait mis du temps à s'en remettre. Mais elle a fini par avancer, pourtant à présent elle a l'impression d'être revenue cinq ans en arrière.
Elle a reçu les papiers il y a deux semaines. Elle ne les a pas signés. Pas encore. Elle a besoin d'un avis. Elle fixe le mur blanc face à elle, en avance et nerveuse, elle a peur de s'effondrer une nouvelle fois. Elle a hésité à l'appeler. Préférait-elle risquer de se montrer faible et pitoyable face à un parfait inconnu ou au contraire ne serait-ce pas plus confortable face à un visage ami ? Ami… En tout cas de vieilles connaissances, le lycée remonte à plus de dix ans. Elle a opté pour le visage ami parce que cela lui a ouvert les portes pour un rendez-vous rapide. Elle regarde sa tenue, jean, converses, certes elle porte une chemise avec un blazer mais est-ce qu'elle aurait dû venir un peu plus habiller pour un rendez-vous chez un avocat ? Au moins elle ne porte pas un bon vieux sweat. Un de Junpei de préférence.
« Aida-san ? »
Elle relève la tête vers la secrétaire qui lui indique la porte et sourit.
« Momoi-san vous attend. Je vous en prie. »
Soudain, elle a chaud, elle a l'impression de suer. Et peut-être que ce n'est pas qu'une impression. Elle se relève, elle tremble un peu quand elle prend son sac et finalement elle se présente devant la porte et frappe doucement.
« Entrez. Elle vous attend.
— Merci. »
Elle actionne la poignée le cœur battant. Elle ne sait même pas pourquoi elle est aussi nerveuse. L'idée de se confier à un « visage ami » était justement de ne pas se stresser de cette manière. Mais elle ne sait plus soudain quels souvenirs elle a pu laisser à la jeune avocate. Et puis, au fond, elle a un peu peur d'être jugée. Elle a menti à son meilleur ami pendant des années, elle est allée jusqu'à se marier alors qu'elle savait au fond d'elle depuis toujours que ça ne pourrait pas fonctionner.
La porte s'ouvre sur un bureau sobre mais confortable. Momoi se retourne en entendant la porte s'ouvrir et lui offre un sourire en la reconnaissant.
« Bonjour Riko !
— Bonjour Momoi.
— Satsuki s'il te plaît. Du thé ?
— Euh… Oui… Ok.
— J'ai du café aussi si tu préfères.
— Oui le café c'est mieux. Merci. »
Satsuki rit légèrement et prépare deux tasses en lui indiquant les fauteuils où s'installer. Elle est un peu soulagée, ça fait un peu moins sérieux et professionnel de s'asseoir dans un fauteuil plutôt qu'à un bureau. Le temps que la jeune avocate prépare le café, elle se permet d'observer un peu. Le lieu est très différent de l'image qu'elle se faisait d'un cabinet d'avocat. Le coin où elle est installée ressemble à un petit salon, un canapé, deux fauteuils, une table basse, des tons pastel un peu girly et des plantes vertes. De l'autre côté un bureau tout ce qu'il y a de plus classique avec des livres de droit ouvert ou empilé et un ordinateur avec deux grands écrans. Et en face une grande fenêtre donnant sur la ville vingt étages plus bas. Son regard se pose enfin sur Satsuki. Son cœur bat un peu plus vite, alors que son regard souligne les formes de la jeune femme, vêtue d'un tailleur noire, la jupe fuseau descend juste en dessous des genoux et la jolie chemise en soie dans les tons rosés est légèrement ouverte sur le devant et laisse une jolie vue sur sa nuque alors que ses cheveux sont relevés en un chignon fait visiblement à la va-vite avec un crayon de bois. Elle aime le mélange de style strict et décontracté à la fois. Satsuki a toujours été une jeune femme élégante et raffinée. Elle déglutit un peu. Elle n'avait pas vraiment prévu ça. Certes, elle n'ignorait pas qu'elle avait trouvé la jeune femme à son goût au lycée, même si elle s'était toujours refusée à l'accepter. Mais elle ne s'attendait pas à trouver la jeune avocate particulièrement charmante aujourd'hui. Elle essaie de détourner le regard quand Satsuki revient vers elle et pose une tasse devant elle. Mais elle ne peut ignorer le discret décolleté qu'offre son chemisier, ni son parfum fleuri et délicat qui arrive jusqu'à elle dans son mouvement. Son ventre se contracte légèrement. Elle inspire doucement et la remercie pour le café.
« Bien. Ça me fait plaisir de te voir. Je ne pensais pas un jour te voir dans mon cabinet mais… Tu fais du super boulot avec l'équipe nationale ! »
Elle est surprise par l'enthousiasme dans la voix de la jeune femme et son cœur se réchauffe de fierté. Elle n'est pas insensible à un compliment venant d'une jolie fille.
« Merci. Tu suis toujours le basket ?
— Évidemment ! Je suis la carrière de Daiki et Taiga… Mais la tienne aussi évidemment !
— Je ne savais pas… Je suis… Hm… Touchée de l'apprendre. »
Satsuki lui offre un sourire amical. Elle s'est installée dans le fauteuil à côté d'elle, pas en face, à côté. Elle est assise un peu nonchalamment et à même retirée ses chaussures comme si elles étaient deux vieilles amies.
« Dis-moi Riko… Que puis-je pour toi ? »
L'espace d'une seconde elle est figée, fixant ses lèvres attirantes, croyant soudain à une invitation… Avant de se rappeler pourquoi elle est là. Elle rit un peu gênée et détourne le regard. Et la réalité de la situation, lui revient comme une claque. Elle déglutit et oublie son attirance pour la jeune femme. Elle sent les larmes affluer et inspire doucement se laissant quelques secondes pour se reprendre.
Se reprendre… Elle ne parvient qu'à murmurer un mot sans que sa voix ne se brise.
« Divorce... »
Satsuki se redresse légèrement et ne parle pas tout de suite, puis elle pose une main douce sur son poignet et ce contact lui fait du bien. Sa main est douce et chaude. Une larme coule sur sa joue.
« Je suis désolée Riko. »
Sa voix est douce, comme une caresse apaisante sur son cœur. Elle sourit, du moins essaie et essuie son visage rapidement d'une main.
« Le sois pas… C'est… ça devait arriver. C'est juste… »
Elle a du mal à s'exprimer, les sanglots bloquent un peu sa gorge et ses pensées se bousculent dans sa tête. Mais Satsuki ne la presse pas et attend se contentant de caresser doucement son poignet du pouce.
« … J'ai l'impression de le perdre une deuxième fois… Ou… De le perdre définitivement… Je sais que ça n'arrivera pas… Je sais que tout est terminé depuis longtemps… Que ça ne brisera rien de plus mais… C'est idiot… C'était comme si j'avais encore la possibilité de retourner en arrière tant qu'on avait toujours ce lien… Même si on a retiré nos alliances depuis longtemps, même si on ne vit plus ensemble depuis aussi longtemps…
— Je comprends… Ne t'en fais pas… Tu as besoin d'une pension ? De récupérer de l'argent ?
— Non… Enfin. Pas moi. Junpei.
— Junpei ? Junpei Hyuuga ? C'est lui ton ex-mari ?
— Oui.
— Tu as besoin… Que je sois son avocate… Contre toi ?
— Oui… Non. »
Elle inspire et commence à expliquer la situation. Le mariage sans contrat. Le salon de coiffure dont Junpei a hérité après leur mariage et dont elle est, par la force des choses, aussi propriétaire. Le divorce voudrait que Junpei lui paye une partie du salon.
« Mais, je ne souhaite pas qu'il me paye. Ce salon il est à lui… Il l'a toujours été. Ce n'est pas normal qu'ils doivent me payer pour ça.
— Il est prêt à le faire ?
— Oui… Mais je ne suis pas d'accord… Je voudrais faire annuler le mariage.
— Sous quel prétexte ?
— Je ne sais pas exactement… Le fait que j'ai menti et que notre mariage n'aurait jamais dû avoir lieu ? »
Satsuki a relâché son poignet et la regarde avec curiosité, elle lui adresse juste un sourire et un regard encourageant, la laissant parlé et promettant dans cet échange de regards de ne pas juger.
« Je suis lesbienne. La compatibilité sexuelle n'était pas là… Et… Nous n'aurions pas pu avoir d'enfants. »
Si elle est surprise l'avocate ne laisse rien paraître. Elle fronce les sourcils et semble réfléchir. Puis elle la regarde en souriant.
« Je ne suis pas spécialisée dans les divorces et annulation de mariage… Mais je pourrai me renseigner auprès de mes confrères. Ça doit pouvoir se tenter. »
Elle est soulagée et à la fois anéantie, c'est un pas de plus vers la fin. Mais elle ne pleure pas et sourit à la jeune femme.
« Merci. »
Elles boivent leurs cafés et elles échangent un peu plus longuement sur le sujet, Satsuki a besoin d'avoir un certain nombre d'informations qu'elle lui fournit patiemment.
Quand elle quitte le cabinet, elle est un peu plus sereine. Oui, c'est la fin. Même si elle est toujours triste, elle se sent plus en paix avec cette perspective. Elle est soulagée d'avoir peut-être une solution pour libérer Junpei sans qu'il ait à payer alors qu'elle est la seule responsable.
...
« Riko ! »
Elle tourne la tête pour voir Satsuki lui faire un léger signe de la main. Elle sourit, son ventre fait des choses étranges et des bulles semblent exploser joyeusement dans sa poitrine. Elle la rejoint et prend la chaise qu'elle lui a réservée face à elle. Elle observe rapidement le bar, ce n'est pas le genre d'endroit qu'elle a l'habitude de fréquenter, ça lui fait penser à un pub Irlandais, le vert, le bois, une déco très rustique, les murs de bouteilles derrière le comptoir et l'odeur forte du houblon dans l'air. Elle n'a pas l'habitude de ce genre d'endroit, mais ça ne lui déplaît pas. Cela dit c'est bien le dernier endroit où elle aurait pensé rencontrer Satsuki.
Satsuki a les cheveux détachés cette fois. Elle porte un jean et un débardeur noir un peu ample qui laisse une jolie vue sur son décolleté et avec un gilet fin oversize jaune soleil, une tenue plus décontractée que toutes les fois précédentes où elle l'a vue à son cabinet, mais qui lui va aussi très bien. Elle est un peu nerveuse de la rencontrer ici et surprise aussi, elle a accepté l'invitation de Satsuki sans savoir à quoi s'attendre.
« Hey !
— Tu bois quoi ?! Ils ont de super bières ici. Tu aimes la bière ? J'aurai peut-être dû te poser la question avant ! Je suis désolée ! Mais ils ont aussi-
— La bière c'est très bien ! Tu as choisi quoi ? »
Elle rit. C'est étonnant de voir Satsuki la jeune femme d'habitude si posée et réfléchie paraître agitée, mais paradoxalement la visible nervosité de Satsuki, la détend. Elle se sent plus sur un pied d'égalité avec elle. Elle commande sa bière, puis se tourne de nouveau vers Satsuki.
« J'ai été surprise de ton invitation. Maintenant que… Le mariage a été annulé. »
L'annulation a été prononcée il y a une dizaine de jours. C'est toujours un peu étrange de le dire. Elle n'est plus mariée. Elle n'est plus liée à personne. C'est à la fois terrifiant, triste et libérateur. Comme si elle s'était aussi enfermée dans ce mariage, comme pour ne pas totalement s'autoriser à être libre. Elle sourit et poursuit.
« Il y avait quelque chose à régler encore ?
— Oh non non ! Ne t'en fais pas tout est en règle de ce que côté là. »
Satsuki rougit légèrement.
« Oh… D'accord. Tant mieux. Tu voulais discuter de quelque chose en particulier ?
— Non. J'avais juste… Envie de passer du temps avec toi. Rattraper le temps perdu en quelque sorte… »
Elle observe la jeune femme, son regard timide, ses rougeurs, cette lèvre qu'elle mordille. Elle aimerait ne pas s'emballer, ne pas lire dans ses signes une attirance qui ferait écho à la sienne. Mais évidemment, elle peut rationnellement se dire tout ce qu'elle veut, son cœur s'emballe et se fait déjà des films. Elle sourit en se sermonnant intérieurement.
« Ok. Eh bien c'est un plaisir. Pourquoi avoir attendu trois mois ?
— Je ne voulais pas mêler boulot et perso… Maintenant que mon travail est terminé… Je ne suis plus ton avocate mais une ancienne amie du lycée. »
Elle rit un peu. « Amie » elle ne pense pas qu'elles aient jamais vraiment pu se qualifier comme telle, mais l'idée de refaire connaissance avec la jeune femme lui plaît énormément. Quand sa bière arrive elle trinque et lui fait part de son étonnement.
« Alors comme ça tu aimes la bière ?
— Si j'aime la bière ? J'adore la bière !
— Cool. J'adore ça aussi… Mais je dois avouer que je ne t'imaginais pas en boire...
— Ah oui ?! Tu m'en diras tant… Et pourquoi donc ?
— Je ne sais pas… C'est vrai qu'avec tes tailleurs et les souvenirs que j'ai de toi… Hm… Je t'imaginais plutôt boire des softs ou du vin. Mais j'imagine qu'on se fait toujours de fausses idées sur les gens… Et j'aime bien ça. Qu'on puisse toujours surprendre. Qu'on ne soit jamais ce à quoi les autres s'attendent. »
Le regard de Satsuki brille un peu et elle souffle.
« Comme le fait que tu aimes les femmes.
— Exactement. »
Elle s'attendait à ce que la jeune femme lui pose des questions, mais elle reporte la discussion sur la bière, sur ce qu'elle préfère… Et elle répond volontiers. Même si cette question lui laisse deviner la curiosité de Satsuki quant à sa sexualité, elle est soulagée que Satsuki ne pousse pas le sujet. Peut-être plus tard, mais ce soir elle a envie de discussion légère et d'apprendre à connaître la jeune femme. Elles auraient sûrement pu être réellement amie au lycée si seulement elles n'avaient pas été dans des équipes opposées. Elles auraient probablement fait un super duo pour coacher leur équipe.
Elles discutent du lycée, des études et de leur carrière. Satsuki est admirative qu'elle ait continué dans le basket. Non ce n'est pas toujours facile d'être une femme dans ce milieu, elle doit souvent faire deux fois plus d'efforts que les hommes pour être prises au sérieux, elle n'a pas le droit à l'erreur au risque d'être décrédibilisée. Mais elle n'a jamais lâché l'affaire. Elle a persévéré et ses efforts ont payé : aujourd'hui elle entraîne une des meilleures équipes du Japon.
Elle ne précise pas que son coming out avait certes apporté son lot d'emmerdes, mais dans le cadre de son boulot avait étrangement eu un effet positif. Vu qu'elle aime les femmes, elle joue dans la même « team » que les mecs… Et elle n'est plus traitée comme une faible femme, mais comme une égale de ses collègues, comme si soudain il lui avait poussé une paire de couilles.
Ce qui est un peu perturbant. Certes elle n'a jamais été très féminine du moins pas au sens où la société l'entend. Néanmoins elle reste coquette et sait être sexy, même si elle porte des jeans et des baskets et qu'il n'y a pas une robe dans son dressing. Son style si peu féminin aux yeux de la société semble faire sens avec sa sexualité. Elle est « un garçon manqué ». Ce qui l'exaspère aussi énormément, non elle ne souhaite pas être un homme, elle aime juste les filles et les tenues confortables. Et il y a des tas de lesbiennes aussi belles et féminines que Satsuki. D'ailleurs « féminine » elle n'aime pas ce terme. Que sont en réalité la féminité et la masculinité ?
Satsuki aussi connaît quelques difficultés en tant que femme dans le milieu judiciaire. La conversation glisse sur un thème moins léger, mais qui semble les passionner toutes les deux, l'inégalité de la société vis-à-vis des femmes. Satsuki explique que lors de son séjour aux États-Unis, même si ce n'était pas la panacée là-bas non plus, elle avait malgré tout pu constater, à son grand désespoir, que le Japon était encore plus rétrograde que ce qu'elle pensait.
Ça fait longtemps qu'elle n'a pas eu un débat aussi animé sur le féminisme. L'expérience de Satsuki à l'étranger, donne un point de vue encore différent sur la situation et elle réalise, tout ce qu'elle fait inconsciemment et qui démontre elle-même qu'elle est profondément marquée par l'éducation qu'elle a eue et qui impose tant de choses aux femmes. Elle fait un parallèle à haute voix, sûrement parce qu'elle a un peu bu déjà et qu'elle fait moins attention, avec la notion « d'hétéronormalité ».
Satsuki l'observe silencieusement et encore une fois elle sent que la jeune femme hésite à lui poser des questions. Peut-être que c'est parce que c'est la troisième bière. Peut-être que c'est parce qu'elle n'a de toute façon pas envie de mettre fin à cette soirée, mais elle sourit et souffle.
« Vas-y… Poses tes questions Satsuki.
— Tu… Tu n'es pas obligée de répondre.
— OK. »
Elle voit la gêne de la jeune femme et boit un peu de bière pour la laisser choisir ses questions.
« Tu es… Vraiment lesbienne ? Pas bi ?
— Lesbienne…Complètement. C'est pour ça que Junpei et moi c'était vraiment une erreur…
— Pourquoi tu ne l'as pas dit ?
— … Parce que… Je croyais que ce n'était pas… Normal… Que je me faisais des idées… Que je ne voulais pas décevoir… Que j'avais peur d'être différente… J'ai préféré me mentir à moi-même et me dire qu'il me faudrait juste un peu de temps pour devenir celle qu'on voulait que je sois. J'avais déjà de la chance que mon père me soutienne dans mon choix de carrière. »
Satsuki soupire et grimace.
« Ouais… Je comprends. C'est vrai que la pression qu'on nous met peut-être très destructrice. J'ai failli abandonné mes études parce que mes parents voulaient que je sois la parfaite femme au foyer… Mais ce n'est pas moi. J'aime mon travail… Et je ne supporterai pas de rester chez moi à m'occuper de mes enfants.
— Tu as des enfants ?
— Non ! »
La jeune femme rougit légèrement et détourne le regard en se mordillant la lèvre.
« Je suis célibataire... »
Elle doit avoir trop bu parce qu'elle a l'impression d'y entendre comme une question, comme une invitation. Elle est un peu perturbée. L'alcool lui monte à la tête et elle ne sait plus si elle interprète correctement les signaux que Satsuki lui envoie où si elle veut juste que ses désirs soient réalité. Elle voudrait continuer cette conversation, mais le téléphone de Satsuki sonne.
« Oh ! C'est Daiki ! »
Satsuki s'excuse. Elle doit absolument prendre cet appel de son ami qui est aux USA. Elle pose sa main sur son avant-bras et la chaleur de ses doigts lui donne des frissons. La pression est légère mais ferme, Satsuki est décidée à la retenir.
« J'étais ravie de discuter avec toi. Hm… On pourrait se refaire ça ? »
Elle l'observe, le cœur battant, le ventre un peu tendu. Satsuki semble incertaine, mais déterminée. Comme si elle se jetait vers l'inconnue, luttant contre sa timidité, osant un pari fou. Elle ne semble pas vouloir libérer son poignet tant qu'elle n'aura pas obtenu une réponse satisfaisante à sa question.
« Oui. Ce serait un plaisir. J'ai vraiment apprécié cette soirée.
— Cool ! Je t'envoie un message très vite dans ce cas ! Et excuse-moi encore de t'abandonner comme ça… Mais Daiki a essayé de me joindre plusieurs fois. Je suis vraiment curieuse de savoir ce qu'il peut pas me dire par message !
— Pas de problème t'en fais pas. Et puis de toute façon il est tard. »
...
Son téléphone émet un tintement. Elle lève les yeux de son ordinateur sur lequel elle étudie les matchs des équipes adverses. Son écran affiche l'arrivée d'un nouveau message de Satsuki. Instantanément son visage s'illumine d'un immense sourire.
Depuis trois semaines, depuis cette soirée au bar, elles s'échangent des messages à longueur de journée à l'initiative de Satsuki. L'avocate semble mettre un point d'honneur à illuminer ses journées de ses petits mots et animer ses nuits de rêves érotiques. Évidemment, pour cette dernière partie Satsuki ne fait rien de particulier, son imagination est bien suffisante et d'ailleurs, la jeune femme serait probablement choquée de savoir tout ce qu'elle rêve de lui faire. Mais terminer ses journées par un message de Satsuki lui souhaitant une bonne nuit suffit à lui faire faire de très jolis rêves, d'ailleurs son petit message matinal pour lui souhaiter un bonjour lui provoque à chaque fois une volée de papillons dans le ventre. Et en quelques jours, dire bonjour et souhaiter bonne nuit à Satsuki sont devenus respectivement son premier et son dernier geste quotidien. Et chaque fois que son prénom s'affiche sur son téléphone elle ne peut empêcher son cœur de battre plus vite et son sourire de manger son visage. Elles se sont revues plusieurs fois dans ce même bar et chaque fois a été plus parfaite que la précédente.
Elle se mordille la lèvre et ouvre la notification, toujours bêtement émoustillée par la réception d'un message souvent tellement anodin. Parfois, elle a l'impression que Satsuki flirte avec elle et quand elle rentre dans son jeu l'avocate ne se démonte pas au contraire. Elle rit doucement en lisant le message de la jeune femme qui fait face à un dilemme entre une glace à la fraise et une glace au chocolat. Elle lui répond aussitôt.
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[Moi — 21h16]
Tout dépend. À manger directement comme ça ?
[Satsuki — 21h17]
Parce que tu as d'autres manière de manger de la glace ?
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Elle gémit et se mordille la lèvre en s'imaginant déguster une glace avec une Satsuki nue et… Elle se reprend.
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[Moi — 21h18]
Tu peux ne pas la manger toute seule.
[Satsuki — 21h19]
Effectivement. Tu as raison… Merci !
[Moi — 21h19]
Alors tu prends quoi ?
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Satsuki ne répond plus, elle est un peu déçue. Mais la jeune femme semblait faire quelques courses en sortant du bureau, elle aurait sûrement des messages plus tard. Elle reprend le visionnage de sa vidéo et sursaute quand une vingtaine de minutes plus tard on sonne à sa porte. Elle remet sa vidéo en pause et pose ses lunettes sur son bureau pour aller ouvrir. Sûrement Teippei qui passait dans le coin et qui vient prendre des nouvelles. Il vient régulièrement s'assurer qu'elle ne déprime plus, ce qui est très sympa de sa part, mais en ce moment elle a la tête un peu dans les nuages et elle n'est pas prête à lui parler de ce crush idiot pour Satsuki.
« Satsuki ?!
— Bonsoir Riko. »
Son cœur se met à battre plus vite. Ce sourire et cette voix lui font clairement des choses, un frisson remonte jusqu'à sa nuque et des fourmillements viennent chatouiller son ventre et descendre jusqu'à son sexe. Elle reste incrédule.
« Mais…
— Désolée. J'avais ton adresse… Et tu m'as dit que je ne devais pas manger ma glace seule... »
Satsuki tend un sac dans lequel de gros pots de glace sont entreposés. Elle ne peut s'empêcher de rire. Satsuki ne manque pas de culot, mais ça lui plaît encore plus. Peut-être que finalement elle devrait en parler à Teppei, difficile de savoir si la jeune femme flirte ou non. Elle aurait peut-être besoin d'un avis extérieur. En attendant, elle la laisse entrer. Satsuki retire sa veste et comme toujours elle est ravissante dans un petit tailleur noir. Elle réalise soudain qu'elle est vraiment pas dans la tenue la plus sexy du monde, un vieux jogging et un sweat beaucoup trop grand. La visite impromptue la prend un peu au dépourvu.
« Désolée pour le désordre, je n'attendais pas vraiment de visite. »
Satsuki lui sourit, quelque chose passe dans son regard, mais elle n'est pas sûre de savoir comment déchiffrer cette lueur. Mais bien vite l'avocate détourne le regard pour observer autour d'elle.
« Ne t'en fais pas. Je n'ai pas prévenu c'est de ma faute. Un peu de désordre ne me fait pas peur et puis je préfère que tu restes simplement toi… C'est plus intime et moins artificiel comme ça. »
Elle pose les pots de glaces sur la table basse après avoir décalé quelques piles de magazines. Elle médite les mots de la jeune femme, ça lui semble étrange. C'est comme si Satsuki lui demandait de se dévoiler entièrement, de se mettre à nu pour elle, vraie, honnête et libre. Un frisson la parcourt, elle trouve cette idée particulièrement stimulante.
« Tu veux boire quelque chose ? »
Satsuki observe son appartement avec intérêt et se tourne vers elle semblant sortir d'une rêverie éveillée.
« Oh oui… Tu as quoi à me proposer ?
— Avec la glace, du thé ou un café ?
— Un café ce sera parfait. »
Elle contourne l'îlot central qui sépare son salon de la cuisine et commence à préparer du café en observant son invitée surprise. Satsuki fait le tour la pièce, elle observe les photos accrochées sur l'un des murs avec un sourire. Elle doit y reconnaître quelques têtes. Son regard passe sur le grand écran de télé, puis elle porte un intérêt évident aux DVD. Elle hoche la tête semblant approuver les titres qu'elle lit. Elle a du mal à détacher son regard de Satsuki, elle est jolie, sexy, intelligente et dans son salon, difficile d'en détourner son attention. Elle continue son exploration et s'arrête un moment devant les CD, puis elle inspecte la bibliothèque, les livres et les bibelots. Elle sait que son appartement manque de couleur. En dehors de ses plantes qui s'amassent comme une mini jungle le long du mur des photos et le plaid vert émeraude en boule sur le canapé, les tons dominants sont le blanc, le gris et le noir.
Elle revient avec deux tasses.
« Hm… Je vais nous chercher des bols et des cuillères pour la glace.
— Juste des cuillères c'est tellement meilleur à même le pot.
— Ok. »
Pourquoi chaque mot de Satsuki lui font l'effet de propositions indécentes ? Son ventre se contracte de désir et son cœur bat plus vite. Elle retourne dans la cuisine et tente de se calmer un peu.
C'est juste une glace entre amies. Rien de plus. Ce n'est pas parce que tu as un crush que c'est réciproque… Satsuki veut juste une amie.
Elle s'installe à côté de l'avocate dans le canapé et lui donne une cuillère en échange d'un des pots de glace.
« Bon appétit ! »
Elle rit devant l'enthousiasme de la jeune femme et lui rend la politesse avant de plonger une première fois sa cuillère dans la crème glacée.
« Hm… Elle est super bonne.
— C'est ma marque préférée ! »
Elle regarde la jeune femme avec un sourire et apprécie de la regarder manger le visage visiblement détendu quand elle prend un certain plaisir. La vision est terriblement érotique. Cependant, elle ne se laisse pas perturber. Elles discutent en riant de choses et d'autres. Elles s'échangent les pots de glace, parfois piochent dans le même en même temps et imperceptiblement elle s'est rapprochée d'elle. La cuisse de Satsuki semble brûlante contre la sienne, mais elle adore cette sensation et son odeur chatouille délicieusement ses narines.
« Alors… Pourquoi tu avais besoin d'une glace ce soir ? »
Satsuki relève les yeux sur elle et se mordille la lèvre.
« Besoin d'une glace ? Je n'ai pas le droit d'avoir envie d'une glace sans raison ?
— Si mais… Tu avais l'air préoccupé aujourd'hui… Et je ne crois pas que tu m'aies déjà parlé de glace avant. »
L'avocate semble surprise. Elle avoue qu'elle ne s'attendait pas être aussi transparente. A vrai dire elle ne l'est pas spécialement, mais elle ne peut juste pas avouer à Satsuki qu'elle est particulièrement attentive aux moindres détails la concernant. Alors, elle élude la question et lui demande juste de lui expliquer sa journée.
Des affaires difficiles, un appel de sa mère… Et puis, simplement elle se sent un peu seule ces temps-ci et elle avait envie de voir un visage ami. Satsuki se mordille la lèvre et la regarde timidement avant de souffler.
« J'avais envie de te voir.
— Moi ?! Oh…
— Oui toi… Nos échanges quotidiens me font énormément plaisir… Mais aujourd'hui j'avais envie de plus que de simples messages.»
Ce genre de déclaration évidemment, ne l'aide pas à rester calme. Elle aussi avait très envie de la voir, mais elle ne voyait aucune bonne excuse sinon attendre le bon moment pour lui proposer de retourner boire un verre. Elle ne peut pas s'empêcher de glisser sa main sur son avant-bras et de le masser doucement.
« J'apprécie aussi énormément nos échanges… Je suis contente que tu sois venue. »
Le regard de Satsuki se pose sur sa main, elle hésite à l'enlever mais finalement son amie relève son regard sur ses yeuxet demande doucement.
« Comment tu as su que tu étais attirée par les femmes ? »
Cette fois son cœur semble faire un flip dans sa poitrine. Tout son corps réagit comme si Satsuki venait de lui avouer ses sentiments à cette lueur d'espoir que ce qu'elle ressent pourrait être partagé. Elle essaie de se raisonner. Satsuki vient seulement de poser une question, elle est peut-être juste curieuse et si réellement elle se pose la question pour elle-même, cela peut concerner une autre femme. Elle garde sa main sur son poignet et comme Satsuki n'essaie pas de fuir. Elle tentede répondre posément à la question.
« J'imagine la même chose que toi quand tu as réalisé que tu étais attirée par un homme… Les papillons dans le ventre quand tu es prêt de la personne qui t'attire, un sourire incontrôlable… Souvent ça fait un truc dans la poitrine aussi… Et puis… L'attirance physique… L'envie de toucher, d'embrasser… »
Elle voit Satsuki déglutir et son regard se poser sur ses lèvres. Son cœur s'accélère dans sa poitrine. Elle caresse doucement le poignet de la jeune femme du pouce, comme pour l'encourager.
Embrasse-moi Satsuki. Si tu en as envie... Tu as l'air d'en avoir envie.
Satsuki revient poser son regard sur sa main, puis elle se penche pour récupérer sa tasse et sa main glisse naturellement de son poignet. L'avocate boit une gorgée de café et demande encore, visiblement très curieuse.
« C'est comment avec une femme ?
— Comment ça comment ?
— Le sexe…
— Oh... »
Elle reste quelques secondes un peu surprise. Elle ne s'attendait pas vraiment à parler sexe avec Satsuki. Mais si elle se pose des questions, elle peut comprendre qu'elle ait besoin d'en discuter. Elle se relève.
« Je vais nous resservir en café... »
Elle profite de se lever et de lui tourner le dos pour commencer à parler. C'est toujours un peu embarrassant de parler sexe avec quelqu'un pour la première fois, particulièrement quand cette personne est très attirante.
« Évidemment… Tu te doutes que je vais te répondre que c'est bon. Non… C'est même génial. Mais j'imagine que ce n'est pas ce que tu veux savoir ? »
Satsuki rit doucement.
« En effet… Plutôt savoir… Comment ça se passe.
— Ça se passe… Comme on en a envie. Comme pour toute expérience sexuelle… La seule règle c'est que ce soit consenti. Le reste… C'est selon les envies de chacun.»
Elle revient avec les deux tasses et se réinstallent dans le canapé.
« Il n'y a aucune obligation… Ni pour la pénétration, ni pour le sexe oral… C'est comme on aime.
— Je vois… Et si on aime la pénétration ?
— On peut jouer avec ses doigts et avec des jouets... »
Satsuki la regarde curieuse, se mordillant un peu la lèvre et son regard brillant clairement d'intérêt.
« Tu as des jouets ?
— J'en ai… Quelques-uns. Et toi ?
— Non… Je n'ai jamais osé.
— Oh… Je comprends, c'est un peu intimidant la première fois. Mais franchement… Leplaisir solitaire peut-être infiniment plus jouissif qu'à deux… Personnellement, je sais me donner un orgasme seule à coup sûr… Avec certaines de mes ex, j'arrivais pas toujours à me laisser suffisamment allerpour jouir.
— Ouais… Je vois très bien… Même si j'ai pas vraiment l'habitude de me donner du plaisir seule.
— C'est un bon moyen aussi de savoir ce qu'on aime ou pas et de pouvoir en parler avec son partenaire. »
Satsuki hoche la tête et boit quelques gorgées de son café. La jeune femme laisse échapper un léger rire nerveux et ses joues prennent une jolie couleur rosée. Elle veut croire que Satsuki aussi est un peu excitée par cette conversation. Clairement, elle sent son propre sexe commencer à pulser.
« Ok… Et… Tu aimes quoi toi ? »
Elle retient un gémissement. Elle remue un peu sur le canapé et déglutit son rythme cardiaque s'accélère. C'est un jeu étrange de parler de sexe avec une jeune femme qui l'attire autant. Elle n'est pas spécialement pudique sur la question, mais Satsuki… Elle a l'impression en partageant ses désirs de lui dévoiler tout ce qu'elle aimerait lui faire. C'est à la fois terriblement érotique et frustrant. Mais elle a la sensation de partager un moment unique et important avec Satsuki. Quelque chose dans son regard, lui donne envie de croire que si Satsuki aborde ce sujet c'est qu'elle se pose sérieusement des questions et qu'il n'y a pas d'autre femme. Elle ne veut pas griller des étapes et risquer d'effrayer la jeune femme. Elles partagent et rient de leur embarras pourtant elles continuent à explorer ce sujet jusque tard. Quand Satsuki se décide à rentrer, elle la raccompagne à la porte, résistant à l'envie de la retenir, de l'embrasser, de la toucher, de l'aimer.
« Merci Riko.
— De rien. Tu peux repasser quand tu veux.
— Merci. Ton appart est sympa et pas très loin de mon cabinet. »
Elle la regarde enfiler ses escarpins. Satsuki prend aussitôt quelques centimètres et ça ne lui déplaît pas qu'elle la surplombe légèrement. Elle s'appuie contre le mur et la regarde terminer de se préparer. Après une légère hésitation, elle se décide à lui proposer un rendez-vous.
« ça te dit de sortir demain soir ?
— Où ?
— On pourrait aller… Danser ? »
Satsuki rit doucement.
« J'adorerai ça.
— Ouais ? Tu m'as dit que tu aimais danser… Alors une boîte LGBTQ ? »
Le regard de Satsuki brille et fait chavirer un peu plus son cœur, son sourire illumine délicieusement son visage.
« Ce serait parfait.
— Ok. Je t'envoie l'adresse. »
Sastuki glisse la sangle de son sac sur son épaule. Elle croise son regard et son cœur se met à battre plus vite. Cette lueur, elle est sûre qu'elle fait écho à ce que son propre regard doit refléter, du désir. Satsuki pose un baiser rapide sur sa joue.
« A demain Riko. Bonne nuit.
— A demain… Bonne nuit Satsuki. »
La porte se referme sur la jeune femme aux cheveux roses. Elle déglutit son cœur, bat durement dans sa poitrine et un sourire niais fleurit sur son visage. Elle se mordille sa lèvre et glisse une main sur son entrejambe. Elle éteint rapidement les lumières et rejoint sa chambre et sort ses jouets préférés parce qu'elle a vraiment besoin d'éteindre le feu que Satsuki a allumé.
...
La journée a été longue, elle n'a pensé qu'à ce rendez-vous. Elle ne se rappelle pas avoir passé autant de temps à choisir sa tenue pour une rencontre auparavant. Elle a choisi d'enfiler un jean bleu ciel près du corps, des converses rouges et un débardeur blanc avec un imprimé pastel sous lequel elle porte un joli soutien-gorge en dentelle qui se devine à travers le tissu légèrement transparent. Elle porte dessus une veste de tailleur noir et un long pendentif. Elle s'est maquillée légèrement, juste un peu de mascara. Toute la journée elles ont échangé quelques messages comme toujours, maintenant elle est à une table avec une bière et elle attend Satsuki. La jeune femme ne devrait pas tarder à arriver. Et justement son téléphone vibre sur la table, la jeune avocateest là et la cherche. Elle la repère rapidement avec ses jolis cheveux roses et lui fait signe. Satsuki lui adresse un sourire absolument radieux et la rejoint à sa table. Sans réfléchir elle pose un baiser sur la joue de la jeune avocate et pose sa main sur la sienne pour lui parler.
« Tu prends quoi ? Je vais te chercher un verre... »
Les doigts de Satsuki caressentdoucement les siens et son cœur chavire, cette fois elle en est certaine Satsuki flirte avec elle et c'est terriblement délicieux de savoir son attirance partagée.
« La même chose que toi. »
Elle sourit et se lève pour rejoindre le bar. Elle revient quelques minutes après avec deux bières, elle en pose une devant Satsuki et elles trinquent rapidement. Elles discutent en vidant tranquillement leurs verres. Sous la table, leurs genoux se touchent et ni l'une ni l'autre ne fait le moindre effort pour s'éloigner. Elles prennent un deuxième verre et elle se décide à se montrer plus tactile, elle presse sa jambe plus franchement contre la sienne et vient caresser sa main doucement. Quand elles terminent leur seconde bière, elle prend la main de Satsuki et se lève.
« Allons danser. »
Le sourire de Satsuki s'agrandit encore. Elle a l'impression de lui avoir offert le plus beau cadeau de sa vie. Elle mêle ses doigts aux siens sans vraiment y penser et rigole en se penchant à son oreille pour qu'elle l'entende.
« Bah quoi ?! On dirait que tu t'y attendais pas.
— Je savais pas que tu aimais danser.
— J'adore danser.
— Moi aussi. »
Satsuki serre doucement sa main dans la sienne. Elles ne se lâchent qu'une fois au milieu de la piste et ellesse laissentporter par la musique ondulant en se faisant face. Son corps frôle celui de Satsuki, ses mains caressent doucement ses hanches. L'avocate se retourne et presse son dos contre elle, son odeur l'enivre, elle suit le mouvement de ses hanches et se laisse guider par ses ondulations au rythme de la musique. Au milieu de la foule anonyme, la musique assourdissante, les basses qui font vibrer son corps, les lumières qui ne sont que des flashs successifs et les laisse dans une relative pénombre, elle oublie où elle est, seule sa partenaire existe. Elle glisse sa main sur le ventre de Satsuki, son corps est chaud à travers ses vêtements. La jeune femme est totalement détendue entre ses bras, elle penche légèrement la tête sur son épaule et doucement presse ses lèvres sur sa peau douce. Satsuki ne fuit pas au contraire, elle glisse sa main sur la sienne et la maintient contre son ventre. Elle parcourt doucement son épaule de baisers et remonte sur son cou, savourant la douceur de sa peau et son parfum fruité. La seconde main de Satsuki se relève et vient presser sa nuque l'invitant à continuer ses baisers. Son corps semble s'enflammer devant cette réceptivité. Son cœur tambourine dans sa poitrine, son ventre se contracte et elle se presse un peu plus contre la jeune femme.
…
Le corps de Riko contre le sien, ses mains sur son ventre, ses seins qui se pressent contre son dos, tout lui semble si naturel, si évident. Quand elle a commencé à se poser des questions vis-à-vis de Riko, elle s'est demandé si ce n'était pas juste de la curiosité de la savoir lesbienne. Une seule autre fois dans sa vie elle a ressenti une attirance pour une autre femme. Bien-sûr elle a toujours trouvé le corps féminin sexy et elle a souvent admiré le corps de certains mannequins dans les magazines de lingerie dont elle raffole. Mais elle a toujours pensé que c'était plus de l'envie et que les images érotiques qui traversaient son esprit exposant ces corps féminins, étaient plus en lien avec ses propres désirs en tant que femme, des choses dont elle avait envie avec un partenaire anonyme et asexué finalement. Elle n'avait jamais osé jusqu'à récemment s'imaginer comme le partenaire qui donnerait du plaisir à une femme.
Cette danse l'enivre et ses lèvres qui se pressent sur sa nuque provoquent des frissons sur sa colonne vertébrale. Son cœur bat rapidement dans sa poitrine et elle sent le désir se réveiller dans son corps, son ventre se contracte, ses seins se tendent, une douce chaleur se répand dans sa poitrine et son sexe pulse dans sa culotte en dentelle. Elle a particulièrement pris soin de sa tenue ce soir, elle a même acheté un nouvel ensemble de lingerie, son péché mignon et ça fait longtemps qu'elle n'a pas pu en faire profiter des yeux extérieurs et ce soir elle est décidée à profiter avec Riko.
Elle frissonne encore sous ses baisers et cette langue qui chatouille son oreille. Son gémissement se perd dans le bruit assourdissant de la boîte de nuit. Elle tourne la tête et vient chercher les lèvres de sa compagne, alors qu'elle durcit la prise sur sa nuque. L'odeur de Riko revient chatouiller ses narines délicieusement, ses lèvres ont le goût de la bière qu'elles viennent de boire et le goût de Riko. Elle approfondit le baiser, cherchant sa langue et elle fond dans ce baiser sensuel. La main sur son ventre se presse un peu plus fermement, le toucher est plus avide, plus possessif. Riko veut la même chose qu'elle et elle en est ravie. Elle se retourne entre ses bras, pressant son corps contre le sien et l'embrasse avidement. Ses mains glissent sur les hanches de Riko, ses doigts soulèvent légèrement son t-shirt pour caresser sa peau. Elle sent plus qu'elle n'entend le gémissement de la jeune femme contre ses lèvres. Elle s'écarte légèrement haletante pour la regarder et souffle.
« Chez toi ? »
Riko sourit et ce sourire est magnifique. Elle rit et elles traversent la discothèque main dans la main pour rejoindre l'extérieur. Cette main dans la sienne est chaude et pleine de promesses. Elle est petite, pratiquement la même taille que la sienne, mais la sensation dans sa main lui paraît parfaite. Elle est en terrain inconnu et pourtant elle ne ressent aucun inconfort, au contraire, elle n'a aucune peur, ni aucune idée préconçue et c'est terriblement libérateur. Elle n'est pas la femme qui va devoir écarter les cuisses, laisser l'homme diriger les opérations pour ne pas lui faire perdre ses moyens… Il n'y a pas de règles, Riko l'a dit on fait ce qu'on veut et elle sait ce qu'elle veut. Elle veut Riko, goûter encore ses lèvres, caresser son corps, découvrir ses autres lèvres, presser son corps fin et petit contre le sien et elle veut l'entendre gémir de plaisir.
Elle ne sait pas comment elles sont arrivées là, mais jamais sa main n'a quitté celle de Riko. Son cœur bat plus vite, l'excitation de la découverte et du désir se bataille dans son ventre alors qu'elles entrent dans l'immeuble de sa compagne. Riko tourne la tête vers elle en montant les marches.
« Ok ? »
Elle lui sourit, en riant légèrement.
« Absolument… »
Riko lui sourit et se mordille la lèvre, elle lit dans son regard de la surprise et du désir. Elles accélèrent le pas dans l'escalier. Riko a déjà ses clés dans sa main et c'est seulement en arrivant devant sa porte qu'elle lâche sa main et comme un réflexe elle se presse contre elle. Elle glisse ses mains autour de sa taille et vient embrasser sa nuque, elle entend la respiration de Riko s'accélérer. La porte s'ouvre enfin et elles entrent dans l'appartement. Elle ne laisse pas le temps à Riko d'allumer qu'elle happe de nouveau ses lèvres. Elle ne s'est jamais sentie aussi libre, ni aussi désireuse. Elle n'a bu qu'une bière, elle ne peut même pas mettre ça sur le compte de l'alcool. Non la seule responsable c'est Riko. Elle est totalement intoxiquée par le goût et l'odeur de la jeune femme. Elle la pousse contre la porte et glisse ses mains sur son ventre et ses hanche. Riko tatonne pour allumer la lumière du couloir d'une main quand l'autre vient se glisser sous son débardeur. Elle gémit un peu, la main de sa compagne est fraîche sur sa peau brûlante mais ce n'est pas désagréable au contraire et un frisson de plaisir parcourt son corps, elle lâche la bouche de Riko pour venir goûter son cou.
« Satsuki... »
La voix de Riko se brise sur son prénom et son désir gonfle un peu plus, elle souffle d'une voix basse et presque autoritaire.
« Dis encore mon prénom Riko…
— Satsuki... »
La voix de la jeune femme est presque désespérée, elle mordille son cou, sa main remonte sur son ventre jusqu'à caresser un sein à travers son soutien-gorge. Elle enfouit son visage dans le cou de Riko, soudain submergé par l'émotion alors que l'évidence la frappe, elle a réellement toujours rêvé de caresser le corps d'une femme. Sous ses doigts le cœur de Riko bat presque aussi vite que le sien. Elle a envie de goûter sa peau, de la déshabiller, de la voir, de la toucher.
Elle s'écarte finalement, haletant et elle souffle.
« Ta chambre... »
Riko hoche la tête et la regarde avec un sourire et un regard brûlant.
« Ouah… T'es vraiment mon fantasme incarné... »
Elle rit doucement, un peu surprise et ces quelques mots quiloin de la refroidir la ramène un peu sur terre, reprenant un peu le dessus sur son désir qui dictait ses actes jusqu'à présent.
« Comment ça ? »
Sa compagne prend sa main et l'entraîne jusqu'à sa chambre. Une fois dans l'intimité de cette pièce cosy et faiblement éclairée. Riko se tourne vers elle un peu rougissante.
« J'ai la réputation d'être autoritaire au boulot et d'être assez intransigeante avec les gars… Et dans la vie de tous les jours… Mais… Dans l'intimité, surtout pour le sexe, j'aime me laisser guider… Et c'est d'autant plus agréable et surprenant sachant que tu n'as jamais couché avec une femme... »
Elle écoute les mots de Riko et c'est comme si un voile se déchirait lui offrant une nouvelle révélation. Elle n'avait pas vraiment réalisé qu'elle avait pris l'ascendant sur Riko. Ce n'était pas volontaire, elle s'est juste laissée guidé par son instinct, par son désir et au plus profond d'elle c'est ce qu'elle veut et ce qu'elle n'a jamais trouvé dans ses relations précédentes, pouvoir dominer son partenaire. Sûrement parce que ses ex ne l'auraient probablement pas laissé faire, mais surtout parce qu'elle n'a jamais osé. Encore cette foutue hétéronormalité qui a semé ses graines même dans son propre inconscient, quand elle-même aimerait renverser toutes ses prétendues règles. Elle chasse ses idées et sourit à Riko, en s'approchant d'elle. Elle glisse de nouveau sa main sur sa nuque et rapproche son visage du sien, sans l'embrasser.
« Je n'ai jamais couché avec une femme… Mais je sais ce que j'ai envie de te faire… »
Riko laisse échappé un sourire un peu tremblant. Elle revient embrasser ses lèvres et la pousse jusqu'au lit, sa compagne l'attire avec elle et elle s'allonge sur elle. Elle n'attend pas et glisse de nouveau ses mains sous le t-shirt de la jeune femme, elle le lui retire rapidement et prend quelques instants pour regarder son corps et sa poitrine mise en valeur par un joli soutien-gorge en dentelles. Elle caresse sa clavicule du bout des doigts, descend sur sa poitrine jusqu'à caresser un sein à travers le tissu délicat, elle peut sentir le téton érigé dans le tissu qui le comprime. Elle revient embrasser les lèvres de Riko et doucement elle vient glisser ses doigts sous le sous-vêtement. La sensation du sein ferme et chaud sous ses doigts la transcende. Elle mordille la lèvre de Riko et pince légèrement son mamelon. Riko gémit contre ses lèvres et vient presser ses mains sur son dos comme pour la rapprocher d'elle, elle la sent onduler sous elle. Elle n'hésite pas plus longtemps et lui retire son soutien-gorge. Elle se redresse pour la déshabiller entièrement. Riko l'aide et la laisse la dénudée entièrement. Elle déglutit, alors qu'elle détaille le corps de Riko avec gourmandise. Celle-ci reste légèrement figée, nue pour elle et…
« Tu es si belle... »
Bien-sûr ce n'est pas comme si elle en doutait, pourtant sa voix laisse presque entendre de la surprise. Et d'ailleurs Riko rit légèrement.
« Ok… On dirait que ça te surprend.
— Non c'est pas ça… C'est… J'ai toujours trouvé les femmes nues belles et sexy… Mais tu l'es encore tellement plus… Et j'ai vraiment vraiment envie de toi... »
Riko rougit mais son souffle s'accélère et ça l'a fait sourire.
« ça t'excite quand je dis que j'ai envie de toi ?
— T'as pas idée… »
Si elle a une petite idée, parce que la réaction de Riko réveille aussi son désir. Elle se déshabille à son tour gardant juste ses sous-vêtements. Le regard de Riko qui la détaille fait battre son cœur plus vite, elle sent tout son corps réagir à son désir jusqu'à son sexe qui mouille son sous-vêtement. Mais elle aime la sensation.
« Toi aussi tu es… Magnifique…
— Merci.
— Laisse moi te toucher. »
Elle sourit et se penche pour venir embrasser un sien de Riko et souffle.
« Pas tout de suite… Moi d'abord... »
Riko gémit, elle va définitivement devenir accro à cette douce musique. Elle joue de sa langue et de ses dents sur son mamelon, ses doigts viennent caresser son ventre et doucement elle descend plus beau. Riko écarte les cuisses l'autorisant, non l'invitant à la toucher. Alors doucement elle fait glisser ses doigts sur son sexe humide. Elle gémit à son tour, ravie de la sentir excitée sous ses doigts. Les mains de Riko se glisse dans ses cheveux et avec précaution elle vient masser son clitoris. Riko se tend et se cambre, elle insiste alors la caresse sur le bouton de son plaisir et lâche son mamelon pour remonter sur son cou et ses lèvres. Riko en profite pour venir libérer ses seins de leur prison de dentelle, d'une main experte et aussitôt elle se saisit de ses seins à pleine main avec un gémissement de plaisir. Pour une fois, elle aime que ses attributs particulièrement généreux soient appréciés. Le baiser de Riko est avide tout comme ses mains et son sexe. Ce n'est pas à sens unique et c'est ce qui lui plaît. Riko ne s'intéresse pas juste à ses seins. Elle n'est pas qu'une poitrine, sûrement parce qu'elle est active dans cet échange, qu'elle a l'initiative, les attentions de sa partenaire l'excitent simplement et elle se sent belle et désirable d'une manière positive. Elle libère les lèvres de Riko et se rappelle de leur première conversation, elle glisse ses doigts plus bas entre ses lèvres et caresse l'entrée de son sexe.
« Je peux ?
— Oh oui… »
Doucement elle glisse ses doigts dans la chaleur du corps de Riko et la sensation l'électrise alors que sa partenaire gémit de plaisir. Elle essaie de la pénétrer tout en continuant à jouer sur son clitoris, mais l'exercice n'est pas simple et elle se redresse soudain.
« Oh et puis merde…
— Quoi ?
— Je peux te lécher ?
— Oh mon dieu… Oui oui… »
Elle descend sur le ventre de Riko qu'elle parsème de baisers et arrive jusqu'à son sexe. Elle l'observe et écarte délicatement ses lèvres, elle respire doucement son odeur, elle souffle presque gênée de son aveu.
« Tu sens bon Riko…
— Satsuki… Tu vas me faire mourir de frustration et de gêne... »
Elle lui sourit et cesse de la taquiner, elle vient doucement glisser sa langue sur son sexe, savourant son goût délicieux et le gémissement qui s'échappe des lèvres de sa partenaire, elle donne quelques coups de langues incertains, avant de venir chercher de nouveau le bouton de plaisir de Riko. La jeune femme se cambre et ondule comme par réflexe son bassin, ses doigts se glissent dans ses cheveux et la sensation lui plaît terriblement. Elle joue de sa langue sur son clitoris et revient glisser deux doigts en elle.
« Oh oui… Satsuki… Satsuki... »
Son nom sonne délicieusement bien entre les lèvres de Riko. Elle se laisse guider par ses mouvements, par ses gémissements et par ses quelques directives lui indiquant d'aller plus ou moins vite. Elle sent le sexe de Riko pulser autour de ses doigts et mouiller un peu plus. Et soudain, ce ne sont plus des gémissements mais un cri de plaisir qui échappe à Riko alors qu'elle se cambre et rejette la tête en arrière, son sexe se resserre un peu plus autour de ses doigts et finalement son corps se détend, elle cesse de bouger et attend silencieusement quelques instants laissant le temps à Riko de retrouver ses esprits.
« Merde… T'es sûre que t'avais jamais fait ça avant ? »
Elle rit doucement et retire lentement ses doigts avant de presser un baiser sur son ventre et remonter doucement sur son corps.
« Certaine. Pourquoi ?
— C'est la première fois que j'ai un orgasme avec une fille… Dès la première nuit…
— La première nuit ? »
Elle se redresse un peu plus vite et regarde Riko, le cœur battant et soudain de nouveau pleine d'insécurité.
« Alors, tu voudrais qu'il y en ait d'autres ?
— Oui… Bien-sûr... »
Riko lui adresse un doux sourire et vient poser ses mains sur ses joues et l'attire pour un tendre baiser.
« J'espère beaucoup… beaucoup d'autres nuits Satsuki…
— Moi aussi... »
Son souffle est un peu court et ces mots sont presque un murmure. Elle plonge son regard dans celui de Riko, ses mots sonnent comme une déclaration et l'idée l'emplit de bonheur.
