Jean est assis sur une caisse en bois au bout de la piste d'atterrissage, mais il se lève brusquement quand l'aéronef s'arrête. Comme si le Capitaine Levi allait en sortir d'un saut périlleux, atterrir à ses côtés et exiger un salut.

Levi se contente d'ouvrir sa porte. A sa gauche, le pilote descend chercher la chaise roulante dans la soute.

- Vous avez fait un beau voyage ?

La voix de Jean, depuis la piste, n'est pas entièrement détendue. Peut-être à cause des cicatrices, peut-être à cause de l'œil, mais plus probablement des deux.

- Ouais.

- La vue est toujours spectaculaire depuis ces machins, n'est-ce pas ?

- Ça me rappelle mes premiers entrainements en équipement tridimensionnel. La mer est immense.

- La mer est une des meilleures choses que l'on ait gagné en sortant des murs.

Levi préfère ne pas répondre à ça. Le major Erwin voulait comprendre l'histoire de l'humanité, et Hange voulait comprendre les titans. Armin Arlert voulait voir le monde. Mais lui n'avait pas eu de mission sacrée au-delà de l'étendard. C'est pour ça qu'on ne lui a jamais offert la place de major, et qu'il ne l'aurait d'ailleurs pas acceptée. Alors il se sent étonnamment distant des derniers événements. Il ne saurait pas dire exactement ce qu'ils ont gagné et ce qu'ils ont perdu. Pas de la voix passionnée avec laquelle Jean parle de la mer.

Le pilote a poussé la chaise roulante devant sa porte, et Levi se glisse à l'intérieur. Ses jambes tapent contre le métal, mais la douleur est familière comme peu de choses le sont désormais.

- Tu peux me pousser ?

- Bien sûr. Il faudra que vous nous laissiez examiner cette chaise, il y a beaucoup de gens traînant sur des béquilles qui tueraient pour quelque chose comme ça.

- J'espère pas. Y'a trop d'estropiés sur l'île pour que je puisse me défendre contre tous.

Ce n'était pas une blague destinée à faire rire mais Jean rit quand même, et son rire est forcé. C'est un type trop honnête, trop cordial pour se sentir réellement à l'aise avec Levi. Ils sortent de la piste d'atterrissage et il le pousse jusqu'aux écuries.

- Je n'ai pas du tout pensé à vos jambes, il dit. Nous sommes à une demi-heure de la première ville, et deux heures de la capitale. Soit vous chevauchez et on met la chaise sur un autre cheval, soit on vous attache à une corde et je vous fais rouler derrière moi.

- La première option me semble plus adaptée. Tu pourras prendre la bride pour t'assurer que ça se passe bien.

- La deuxième option était une plaisanterie.

- Je sais.

Jean grimace, l'aide à monter sur son cheval, et Levi fait claquer la bride pour le mettre au pas. Pourquoi ne fait-il pas plus d'efforts avec Jean ? Il pensait que le retour sur l'île serait un événement majeur pour lui, une bouffée d'oxygène après l'air vicié de Mahr, mais il n'éprouve rien. Personne ne virevolte dans les arbres, personne ne lance son cheval au galop et, plus loin, il sait que les murs ont disparu.

- L'île a changé, il murmure.

- Nous sommes au nord de Karanes. Vous ne reconnaissez pas ?

Ce sont toujours les mêmes villes, les mêmes habitants et les mêmes arbres. C'est simplement Levi qui n'est plus en phase avec la réalité.


Ils s'entendent tous bien, apparemment, une bande de gamins prêts à inspirer de la loyauté et de l'estime au peuple des murs. Les temps de paix effacent les crimes de guerre, manifestement, alors Levi ne s'accorde pas le luxe d'haïr Reiner. Il lui serre la main comme aux autres mais, quand vient le tour d'Annie, il la regarde simplement. Elle ne détourne pas les yeux. Elle a gardé ses mains dans ses poches. Elle est probablement plus jeune que ne l'était Petra quand elle est morte.

- Tu m'excuseras cette impolitesse, j'espère, dit-il.

- Armin m'a dit que c'est votre escouade que j'ai tuée, ce jour-là. Vous n'êtes pas obligé de me serrer la main.

- Je n'en avais pas l'intention.

Elle reste silencieuse.


Quels étaient vos liens avec Eren Yaeger ?

Des liens de supérieur à subordonné. Il me faisait confiance au début mais plus sur la fin. J'ai eu très peu de contact avec lui après son départ pour Mahr.

Quel a été votre place dans la coalition qui s'est formée contre lui ?

J'y ai participé, à cause de mon grade et de ma proximité avec Eren. Mon rôle était d'immobiliser Zeke, j'ai essayé de le tuer et j'ai échoué. Ensuite, je me suis battu durant le dernier combat.

Ce n'est probablement pas la peine de s'étendre sur cette question. Pour le prouver il y a ses cicatrices au visage, et la chaise roulante qui étonne tant les gens d'ici. Ils ne demandent pas de détails, de toute façon. Mikasa et Armin le connaissaient le mieux. Hange avait été la plus haute gradée. Levi n'avait été qu'un bras armé que l'on avait été chercher en aéronef pour compléter l'équipe.

Tous, chacun leur tour, répondent aux deux questions. Les hommes du gouvernement les encouragent à développer leurs réponses. Ils cherchent à déterminer des responsabilités, des rôles, des places dans la légende qui sera servie aux Eldiens et au reste du monde. L'Histoire sera créée dans ce bureau, et Levi ne se battra pas pour en faire partie. Ils sont congédiés au bout de quelques heures. La réunion du lendemain portera probablement sur des détails plus spécifiques mais, en attendant, ils ont la soirée devant eux, dans la maison que Jean a achetée il y a des mois.

Levi s'installe à la table, attrape sa chope de bière, et laisse son regard errer dans le vide. La conversation est animée, mais il ne prête pas attention aux mots. Il boit. Près de lui, Mikasa et Armin discutent à voix basse de ceux qu'ils devront dissimuler le lendemain, et Levi se demande quand est-ce qu'il a bu pour la dernière fois. Probablement autour de ce feu avec Zeke et tous ces hommes qui se sont transformés en titans et qu'il a dû tuer. Il arrête de boire, au moment où quelqu'un lui pose la main sur l'épaule. C'est Reiner.

- Je m'éloigne, je peux vous amener avec moi ?

Levi laisse Reiner pousser sa chaise roulante dans un coin plus calme de la pièce, là où la fenêtre est encastrée dans le mur en pierre et qu'elle irradie le froid de la nuit.

- La journée a été éprouvante, dit Reiner à mi-voix.

Il n'a pas cette volonté farouche qu'à Jean d'entrainer Levi avec lui dans la conversation. Alors il doit avoir une raison précise pour l'emmener ici.

- Pour vous de Mahr probablement davantage, répond Levi. Il y a un ou deux de ces généraux qui n'auraient pas hésité à vous tirer dessus en pleine séance.

- Ce serait mérité, bien sûr. Ce n'est pas facile de revenir ici, tout le monde connaît quelqu'un qui a entendu parler de quelqu'un qui est mort dans le district de Shiganshina. Tout le monde nous hait.

- Je devrais compatir ?

Reiner sursaute et secoue la tête.

- Non, non bien sûr. Je ne vous reproche pas de ne pas avoir salué Annie. Je suis même étonné que vous m'ayez salué, moi. Vous avez bien failli me tuer la dernière fois.

Levi se rencogne davantage dans sa chaise.

- De manière générale, je crois aux secondes chances. Je veux y croire. Vous avez l'air d'être apprécié par les autres, alors vous le méritez probablement.

Mais pour Annie, c'était trop, il ne pouvait pas. Reiner hoche la tête, la bouche plissée, et l'espace d'un instant Levi se dit que, finalement, Reiner ne lui a pas demandé de venir pour une raison particulière. Juste pour la fraicheur de la nuit et la conversation. Puis :

- Est-ce que vous savez si le capitaine Hange Zoé avait de la famille ?

Levi relève la tête brusquement.

- Pardon ?

Reiner ne le regarde pas vraiment dans les yeux, il a le regard fixé quelque part sur le plancher derrière lui.

- Elle s'est sacrifié pour nous tous. Je lui dois ma vie. J'aurais voulu rencontrer sa famille, s'il y a quelque chose que je peux faire pour eux.

- Beaucoup de gens se sont sacrifiés pour notre groupe, gronde Levi. Si vous placez Hange plus haut sur la liste, alors vous minimisez la mort des autres.

- Je sais. Je sais mais c'est la seule dont je connaissais le nom. Si je peux l'aider, aider sa famille, ce serait déjà quelque chose, non ?

Reiner a l'air de souffrir. Levi n'en a pas grand-chose à faire.

- Ses parents sont encore en vie. Elle avait un frère, aussi. Mais il n'y a rien que vous puissiez leur apporter. A aucun d'entre eux.

- J'ai de l'argent. Ou je peux leur obtenir la nationalité Mahr. S'ils veulent partir d'ici, je peux les aider. Ou s'ils ont besoin de soutien, de voir que le sacrifice du capitaine a réellement sauvé des vies, j'en suis la preuve vivante.

- Hange, grince Levi, était major. Pas capitaine.

Reiner se tait. Il a les poings serrés.

- Sa famille n'a pas besoin d'argent, et n'a pas l'intention de partir d'ici. Je leur ai déjà parlé. Si mon avis a plus d'importance pour vous que votre quête d'absolution ridicule, je préférerais que vous les laissiez tranquille. Ce doit être facile de réconforter ceux dont l'enfant s'est sacrifié. Allez voir ceux dont l'enfant a été sacrifié, ceux qui ne souhaitaient pas mourir et que vous avez tué. Je pourrai vous trouver des noms. Mais même là, je pense que votre présence ou votre argent ne serviront pas à grand-chose.

C'est l'avantage des amis, et l'inconvénient. A Reiner, à Annie, ils leur ont tout pardonné, et les deux oublient leurs fautes comme si le temps et le pardon d'une dizaine de gamins les avaient absolu. Et pourtant, des centaines de gens ont perdu la vie. Il n'y a, pour Levi, rien là-dedans que l'on puisse pardonner. Ou oublier. Il est prêt à accorder une seconde chance, mais pas à accompagner qui que ce soit à se complaire dans un délire de martyr.

- D'accord, répond finalement Reiner. Ouais. Je comprends.

Si Reiner avait pleuré Levi aurait obligé ses jambes à le porter, une dernière fois, quelques secondes, juste le temps de lui asséner un coup de poing à lui déboîter la mâchoire. Mais ses yeux restent secs.

- Selon vous je ne peux rien faire, alors ?

- Vous pouvez vous la fermer et aider d'autres gens. C'est comme ça que vous avancerez. Vous dédiez votre vie à une cause qui vous dépasse et vous la servez.

- Je vois, murmure Reiner. Ça a son attrait.

Levi n'apprécie pas vraiment la façon dont Reiner le regarde en disant ça, mais il laisse couler. Il y a eu trop de hargne dans sa vie, trop de mauvais sentiments. Soudain, il se sent trop fatigué pour relancer un cycle. Peut-être que ce Reiner est un brave gars, malgré tout. Allez savoir.

- Faites de votre mieux aujourd'hui, et tous les jours à venir. C'est ce qu'a fait Hange. Elle n'a jamais trop apprécié être aux commandes, mais elle a toujours porté sa responsabilité. Vous pouvez me ramener à la table maintenant, s'il vous plaît.

De retour devant son verre, il boit plus qu'il n'est raisonnable.


A la mort d'Eren, vous êtes-vous remémorés une conversation qu'il aurait eu avec vous précédemment, et qu'il vous avait fait oublier ?

Oui.

Quel en était le contenu ?

A cette question ils se succèdent, les uns après les autres, et cette fois-ci Levi prête attention. Armin pleure en racontant son souvenir, et Levi se demande quelle partie il omet. Et, si personne ne dit les mots, il l'entend à leurs voix. Sans pardonner le génocide, ils pardonnent Eren. Ils ont distingué les deux dans leur conscience, et Levi est incapable de faire ça. Sa dernière conversation avec Eren, celle dont il ne s'est souvenu qu'après coup, s'est tenue en haut d'un arbre immense. Le ciel est bleu, et l'horizon s'étend à l'infini devant eux. Eren est assis sur une branche, et il a son équipement tridimensionnel sur les genoux. Levi est debout à côté de lui, dans sa cape verte qu'il n'a pas mise depuis longtemps.

- J'ai toujours aimé voler, dit Eren. Même si je n'étais très bon pour ça.

Il se tourne vers Levi.

- C'était le plus important pour moi, depuis toujours. Être libre.

- Libre, hein ?

- C'est pour ça qu'il fallait que je fasse ça tout seul. C'est pour ça que j'ai arrêté de vous suivre. Les autres tenteront toujours de m'arrêter. Ou ils mourront par ma faute.

Le vent souffle plus fort, à la cime des arbres. Plus froid. Pourtant, il n'y a rien de réel.

- Ça a quelque chose de grisant pour certains, répond Levi. La liberté. L'absence de responsabilité. Mais j'ai toujours trouvé bien plus agréable de faire partie d'un groupe. Pendant longtemps, j'ai cru que tu étais pareil.

Le visage lisse d'Eren, celui de son adolescence, se marbre de veines de titan. Ses cheveux sont plus longs, et ses yeux ont perdu leur éclat. Il se lève, les harnais de l'équipement à la main.

- Je fais partie d'un groupe, toujours. Je fais partie du peuple d'Ymir. Mais je n'ai plus besoin d'un équipement pour me soutenir.

Il jette l'assemblage de métal et de cordes devant lui, dans le vide, et Levi l'entend percuter une branche qui casse sous son poids. Les feuilles bruissent. Eren croise son regard.

- Ne me jugez pas trop sévèrement, capitaine.

Levi ne répond pas, le fixe simplement. Le regard d'Eren, soudain, se remplit d'une tristesse immense, et le souvenir s'arrête là.

Il m'a parlé de son envie de liberté. Et il m'a rappelé son appartenance au peuple d'Ymir.

Ils n'ont pas besoin de savoir le reste, ni le désespoir sur le visage d'Eren Yaeger en ne recevant pas la compréhension que, peut-être, il était venu chercher.


C'est Armin qui pousse sa chaise roulante, quand ils sortent des bâtiments. Ils sont plusieurs mètres derrière le groupe.

- Excusez-moi, lui dit Armin, de rester en arrière. Je ne me sens pas très bien. Si vous voulez parler aux autres, je peux appeler Connie pour vous pousser.

Ça le prend par surprise, et Levi ne peut pas retenir un ricanement.

- Tu m'as vu parler aux autres, beaucoup ? Si je pouvais marcher je serais encore derrière toi.

- Ce serait une manière de nous le reprocher ?, demande Armin de sa voix douce. De nous reprocher de tenir encore à Eren ?

Le gamin est perceptif, Levi l'avait oublié. Il a été secoué par l'audience, et pourtant il réfléchit encore clairement. Il n'arrête jamais de réfléchir. Levi sourit amèrement.

- Je ne fais pas dans le mesquin. Vous êtes libres de vos choix, et je ne vais pas volontairement essayer de vous punir. Mais ce serait trop pour moi de faire comme si rien n'était arrivé.

- Je comprends votre point de vue, dit Armin. J'étais biaisé depuis le début. J'ai agi pour l'humanité telle qu'on la concevait quand on est entrés au bataillon d'exploration, et pas telle qu'elle existait vraiment. Je n'étais pas la meilleure personne à placer aux commandes. Si ça avait été vous, les choses auraient été différentes.

Un silence, puis :

- Ou si ça avait été Erwin.

Levi agrippe les accoudoirs du fauteuil roulant, puis il relâche.

- Je t'ai choisi plutôt qu'Erwin, et Hange t'a choisi plutôt que moi. Tu remets nos choix en question ?

- Mais vous l'avez regretté, n'est-ce-pas ? Parfois ? Je n'ai pas été capable de mettre de côté mes sentiments pour Eren. Erwin n'était pas comme ça.

- C'est le devoir d'un soldat de prendre des décisions compliquées au moment d'un combat, et de ne pas les regretter ensuite. Je dis ça pour toi comme pour moi. Quoi que tu en dises, je ne pense pas que tu regrettes tes choix. Et je ne regrette pas les miens. Tu as beaucoup de valeur, Arlert. Tu devrais en avoir davantage conscience.

Armin est silencieux, un instant. Les roues du fauteuil grincent sur les pavés. Les autres sont avancés trop loin dans la foule pour qu'ils ne les voient encore. Puis, il dit :

- Vous ne savez pas à quel point ça compte pour moi, de vous entendre dire ça.

Etrangement, pour la première fois depuis qu'il est revenu, Levi sent son cœur s'alléger. Il lui semble que ça fait des siècles depuis qu'il a pu aider quelqu'un.

Ce soir-là, au repas, il se penche vers Mikasa. Elle est en train de manger en silence, souriant parfois faiblement à la conversation.

- Je peux te poser une question ?

Elle le regarde et elle hoche la tête. Ce n'est pas une fille qui s'embarrasse de trop de mots, et c'est quelque chose que Levi sait apprécier.

- Tu te souviens quand j'ai tabassé Eren devant tout le monde et que t'as dit que tu te vengerais ?

Les lèvres de Mikasa tremblent. Elle hoche à nouveau la tête.

- Tu m'en veux encore pour ça ?

- Pourquoi me demandez-vous ça ? Ça n'a plus d'importance.

- Ça en a pour moi.

Elle finit son verre et s'essuie sur sa serviette avant de répondre :

- Je ne sais pas. Vous avez été un allié jusqu'à la fin. Mais quand je repense à ce jour-là, tout ce qu'il me reste c'est la haine que j'avais pour vous.

Sa voix est douce, dépourvue de hargne. Levi se remémore les gradins de bois lustré, le sang sur ses bottes qu'il avait nettoyé lui-même ensuite, tous les généraux et les nobles en costume d'apparat qui le dévisageaient avec stupéfaction, et Erwin en haut. Le visage grave, mais qui lui faisait confiance.

- C'était le bon temps, hein Mikasa ?

- Des titans mangeaient les humains, elle répond automatiquement. La vie est meilleure aujourd'hui.

Il ne peut pas se retenir, il sourit.

- Tu y crois vraiment ?

- Je dois y croire.

- On avait un but, à l'époque. C'est effrayant la liberté.

- Eren ne serait pas d'accord avec vous.

- Je sais. Mais toi ?

Elle hausse les épaules, et soudain ses yeux se remplissent de larmes et Levi recule brusquement, surpris. Mikasa s'essuie les yeux avec sa manche, se lève en raclant le sol avec sa chaise et, en quelques enjambées, elle a quitté la pièce. Jean, assit à l'autre côté de la table, se lève à moitié :

- Elle va bien ?

- Elle préfère être seule, je pense, répond Levi.

Seule avec Eren. Ça fait des mois, probablement, que Mikasa ne va pas bien.

- Quel beau bordel t'as laissé derrière toi, Eren, il murmure.