Disclaimer : Kill Ben Lyk est l'oeuvre d'Erwan Marinopoulos.

Résumé : Ben et Roberto n'ont jamais pensé qu'ils deviendraient parents. Pourtant, c'est arrivé. Voici cinquante de ces moments de parentalité. [Kill Ben Lyk]

Note de l'auteur : Oui, pour ce qui est du petit, j'ai craqué mon slip et j'assume. Comprenne qui pourra. Et ça fait plus ou moins suite à certaines façons des 100 façons qui sont dédiées à Ben et Robbie. Comme toujours, je rappelle qu'on ne connaît rien du passé de Ben comme de Roberto dans le film alors je fais ma popote.

Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de paternité + Bingo des ships : Ben Lyk/Roberto + Quatre aspect de... Membres du serveur : Almayen : écrire un UA pangolin ou sur la première rencontre entre deux personnages + Ecrire sur un personnage adopté (Qui est-ce?) + Situation 1 : Un personnage A doit s'occuper d'un enfant pendant une période prolongée

50 nuances de paternité

1 - Devenir père

La main de Roberto tremble alors qu'il raccroche et pose son portable sur la table. Ben s'avance prudemment. Son époux est pâle, trop pâle et il sent qu'il lutte pour ne pas hurler ou pleurer. Son époux... Celui lui fait encore étrange de dire cela. Leur mariage est encore frais, tout récent. En fait, il entend encore la musique de leur première danse alors que c'était il y a six mois.

- Robbie ? Tente-t-il doucement

Il remarque qu'il se mord la lèvre. Oui, c'est désormais certain, son mari refuse de fondre en larmes. Le youtuber pense immédiatement à sa belle-famille. Ceux qui ont mis l'homme de sa vie à la porte pour une bête histoire de préférence sexuelle. Le père de Roberto a des soucis de cœur depuis longtemps et a déjà fait des infarctus. En aurait-il fait un nouveau hélas fatal ? Peut-être était-ce à propos de ses grands-parents ? Il comprend le dilemme de son compagnon : une part de lui reste toujours un Leone même s'il a abandonné son patronyme de son plein gré lorsqu'il l'a épousé, devenant Roberto Lyk. L'autre, plus dure, plus blessée aussi, refuse d'accorder encore de l'importance à ceux qui ont jugé qu'il n'était pas un des leurs.

- C'était la police. Et le notaire de ma sœur. Révèle enfin le jeune homme

- Qu'est-ce qu'ils voulaient ? Demande-t-il prudemment

Sa moitié déglutit avant de répondre.

- Magdalena est morte.

- Oh Robbie !

Ben s'assoit à ses côtés et lui prend la main.

- Je suis désolé, Robbie...

- S'il n'y avait que ça... Soupire l'interpellé. Un accident de la route. Son mari aussi n'a pas survécu...

Le vidéaste comprend enfin où il veut en venir : le neveu de Roberto. Ce neveu que sa sœur a toujours gardé loin de lui car elle croyait qu'il allait le pervertir, le rendre à moitié gay, que ça serait un crime envers Dieu. Ce petit garçon qui doit avoir cinq ans maintenant se retrouve sans père ni mère. C'est vraiment trop cruel.

- Elle avait fait un testament il y a quelques temps. Elle a toujours été prévoyante à la limite de la paranoïa. Mais...

- Mais ?

- C'est à moi qu'elle veut confier Anwar...

Roberto ne s'offusque pas quand il voit Ben buguer complètement. Lui-même a encore du mal à y croire. L'histoire que lui a dit le notaire, la lettre que lui a lue la police, lui semblent tout droit sortis d'une fin digne de Downton Abbey. Magdalena avait épousé un jeune homme du nom d'Habib Sheibani. Robbie s'en souvient assez bien et l'aime assez : gentil, serviable, il était l'incarnation parfaite du véritable musulman selon le Coran. L'union en avait surpris plus d'un : un musulman pratiquant, une catholique pratiquante, cela allait clasher. Pour tous les griefs qu'il a contre elle, il admet que sa famille, à défaut d'être ouverte sur la communauté LGBTQIA, ne prétend pas que leur foi est la véritable. Ils sont tolérants et admirent toutes les formes de foi. Apparemment, son beau-frère essayait de faire comprendre à sa femme que la manière dont elle tenait éloigné son frère d'eux était mal. Qu'il n'avait rien fait de répréhensible. Il avait tendu le rameau d'olivier et elle l'avait rejeté. Et selon toute vraisemblance, peu à peu, sous l'influence de son mari et la maternité aidant, elle s'était adoucie et voulait tenter de renouer un lien. Hélas, quand elle s'était décidée, il était trop tard. Cette ligne dans son testament, sa lettre explicative, c'est désormais le seul moyen de lui dire qu'elle est désolée et qu'elle veut rectifier le tir.

- Où est-il ? Ton neveu ?

L'influenceur espère de tout cœur qu'il n'est pas à l'hôpital, qu'il n'a pas vu ses parents inanimés. Il prie aussi pour que sa belle-mère et son beau-père ne fassent pas obstacle à la rencontre.

- La police m'a dit qu'elle veillera au bon déroulement des choses. Lui dit Roberto comme s'il avait lu dans ses pensées


Ils sont au poste de police. Ils voient le petit garçon par une fenêtre et ce qui les a saisi, c'est combien il ressemble à son oncle. Les mêmes yeux, les mêmes cheveux un peu fous, la même carnation. Selon Roberto, il a l'air de bonté de son père et le nez de sa mère. Robbie observe de loin et Ben n'ose pas imaginer toutes les émotions qui doivent saisir son cœur en cet instant : la douleur, le deuil, le choc et maintenant, découvrir ce garçonnet qu'on lui a interdit de voir pour la plus bête des raisons.

- Ben. Dit-il. Toi et moi, on n'a jamais parlé d'enfants. Mais je ne peux pas le laisser tout seul. Si tu veux t'en aller, je comprendrai. Ca n'a jamais été au programme après tout.

- T'es sérieux, là ?

Le jeune homme place doucement sa main sur la joue de son mari et le force à le regarder.

- Tu crois vraiment que je vais te quitter parce que tu veux élever ton neveu ?

- Ben... Une fois que t'es parent, tu peux pas revenir en arrière.

- Ca tombe bien, j'ai pas la marche arrière dans ma boîte de vitesse.

Son époux sourit enfin.

- Et si on allait voir notre neveu au lieu de dire des bêtises ?

Le couple demande à entrer. Anwar est sagement assis, ses pieds balançant dans le vide, les yeux secs mais rouges. Il sait. Et cette idée leur fait mal. Roberto s'approche et s'agenouille, tentant de lui sourire le plus gentiment, le plus sincèrement possible.

- Salut Anwar. Moi, c'est Roberto.

- Le frère de Maman ? S'interroge l'enfant

Magdalena lui parlait donc de lui. Cela lui fait plus plaisir qu'il n'ose l'admettre.

- Oui. Je suis le frère de ta maman. Et le monsieur derrière moi, c'est Ben. On est mariés, lui et moi.

- Salut. Le salue le londonien

- Le policier dit que c'est toi qui vas s'occuper de moi maintenant.

- Oui. Oui, il a raison. Ta maman a laissé un mot et elle a dit qu'elle voulait que ce soit moi. Si tu veux bien.

Anwar lui prend la main puis celle de Ben pour sortir. Le duo se regarde un instant :

Ca y est.

Ils sont devenus parents.

A SUIVRE